Mesures de prévention et de contrôle des infections pour la maladie Ebola dans les établissements de soins actifs

Table des matières

Introduction

Préambule

Ces lignes directrices mettent à jour les précédentes Mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soins (2019). Cette version contient des recommandations actualisées pour :

  1. Classification des personnes sous investigation (PSI) pour la maladie Ebola
  2. Équipement de protection individuel
  3. Durée des précautions
  4. Nomenclature

Contexte

La maladie Ebola fait partie d'un groupe de maladies appelées fièvres hémorragiques virales (FHV) qui sont causées par plusieurs familles distinctes de virus. Les conseils en matière de prévention et de contrôle des infections (PCI) contenus dans le présent document ont été élaborés pour la maladie Ebola. Toutefois, les principes directeurs et les mesures de PCI sont applicables à la prise en charge des personnes faisant l'objet d'une enquête ou d'une maladie confirmée dans les établissements de santé associée à d'autres agents responsables de FHV (par exemple, Lassa, Marburg, Crimée-Congo).

La maladie Ebola est une maladie virale aiguë sévère qui débute par de la fièvre, souvent accompagnée de malaises, de myalgies et de maux de tête, et qui est généralement suivie de symptômes gastro-intestinaux progressifs comprenant l'anorexie, des nausées, des malaises abdominaux donnant lieu à des vomissements et de la diarrhée. La diarrhée et les vomissements sont souvent abondants aux derniers stades de la maladie et entraînent une grave diminution volémique, des anomalies électrolytiques et un état de choc. Bien qu'une hémorragie puisse se produire, généralement à partir du tractus gastro-intestinal, il s'agit d'une manifestation tardive qui ne concerne qu'une minorité de patients. La période d'incubation de la maladie Ebola varie de 2 à 21 jours. Les personnes atteintes de la maladie Ebola ne sont pas contagieuses pendant la période d'incubation.

Risque et transmission

La maladie à virus Ebola se transmet par contact direct (c'est-à-dire par la peau ou les muqueuses non intactes) avec le sang ou d'autres liquides organiques (par exemple, les selles, les vomissements, l'urine, la salive, le sperme et la sueur) d'une personne infectée et/ou indirectement par contact avec des surfaces environnementales et des fomites contaminées par du sang ou d'autres liquides organiques. Le risque de transmission augmente avec la quantité de matériel infectieux à laquelle l'individu est exposé.

Les cas ne sont pas transmissibles avant l'apparition des symptômes, mais la transmissibilité augmente à chaque stade ultérieur de la maladie. Les personnes atteintes de la maladie Ebola sont les plus infectieuses aux derniers stades de leur maladie, lorsque la charge virale augmente et qu'elles perdent beaucoup de liquide en raison de diarrhées, de vomissements ou d'hémorragies. Les cas restent transmissibles tant que le sang ou d'autres liquides corporels contiennent le virus. Cela comprend la période de convalescence, avant qu'ils ne soient rétablis, et la période post-mortem. Les sections « Durée des précautions et manipulation des corps des patients décédés » fournissent de plus amples détails sur les précautions à prendre en matière de PCI pendant ces périodes.

Les enquêtes menées à ce jour n'ont pas mis en évidence de transmission entre humain de la maladie à virus Ebola en l'absence de contact direct avec un cas infecté. Ce chiffre tient compte des milliers de cas de la maladie Ebola en Afrique et du très petit nombre de cas de la maladie Ebola en Europe et aux États-Unis. La maladie à virus Ebola ne se propage pas par voie aérienne.

La gestion des cas de santé publique repose sur l'identification précoce des cas de la maladie Ebola, l'isolement et les soins individuels, la recherche diligente des contacts, les mesures PCI appropriées et l'inhumation en toute sécurité. Le document suivant contient des informations supplémentaires sur la gestion des dossiers et des contacts dans les milieux communautaires :

Objectif et porté de ces lignes directrices

L'objectif de ces lignes directrices est de fournir des directives sur le niveau minimum de mesures de prévention et de control des infections dans les établissements de santé dans le cas où une personne sous investigation pour la maladie Ebola ou un patient atteint de la maladie Ebola est identifié au sein d'un établissement de santé canadien.

Ce document a été élaboré en fonction du contexte canadien et peut donc varier par rapport aux directives élaborées par d'autres pays.

Les recommandations concernant les établissements de soins de santé autres que les soins actifs dépassent le champ d'application du présent document.

Méthodologie d'élaboration des lignes directrices

L'ASPC a élaboré les présentes lignes directrices en s'appuyant sur l'expertise technique du Comité consultatif national sur la prévention et le contrôle des infections (CCN-PCI) et sur des experts en la matière. Les recommandations s'appuient sur un examen des données probantes, des avis d'experts et des principes fondamentaux de prévention et de contrôle des infections, tels qu'ils sont définis dans le document de l'ASPC intitulé Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins. Ces conseils se fondent sur les preuves scientifiques et les avis d'experts actuellement disponibles et adoptent une approche de précaution lorsque les preuves manquent ou ne sont pas concluantes. Ils seront révisés et modifiés à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.

L'annexe A contient la liste des membres.

Utilisateurs cibles

Ce document s'adresse aux professionnels en prévention et contrôle des infections, aux professionnels de la santé et sécurité au travail, aux organisations de soins de santé et aux prestataires de soins chargés de former les travailleurs de la santé en prévention et contrôle des infections. Ces conseils s'adressent aux établissements de soins actifs où il existe un risque de contact avec une PSI pour la maladie Ebola ou dont la maladie Ebola a été confirmée.

Rôle des provinces et des territoires

Les conseils contenus dans ce document doivent être lus de concert avec la législation, les réglementations et les politiques fédérales, provinciales, territoriales et locales pertinentes. Les mesures recommandées ne doivent pas être considérées comme des normes rigides, mais comme des principes et des recommandations qui peuvent être utilisés pour informer la pratique en matière de la PCI.

Application de la hiérarchie des contrôles à la maladie Ebola : contrôles techniques, contrôles administratifs et équipements de protection individuelle

La hiérarchie des contrôles est un cadre fondamental de santé et de sécurité au travail, conçu pour optimiser la protection des travailleurs de la santé contre les expositions aux risques, y compris les risques infectieux tels que la contamination par la maladie Ebola. Le respect de la hiérarchie des contrôles permet d'obtenir des systèmes plus sûrs et de réduire les risques de maladie ou de blessure pour les travailleurs de la santé.

Élimination

Bien que l'élimination ne soit pas possible, pour réduire le risque de transmission dans les établissements de santé, des systèmes et des protocoles doivent être mis en place pour limiter les soins aux personnes faisant l'objet d'une enquête sur la maladie Ebola ou aux patients confirmés atteints de la maladie Ebola à des lieux désignés au sein d'un hôpital (par exemple, les urgences, les soins intensifs), ou à des hôpitaux désignés disposant d'un personnel spécialisé.

Remplacement

La remplacent dans le cadre de la hiérarchie des contrôles n'est pas une approche réalisable pour prévenir la transmission de la maladie à virus Ebola.

Contrôles techniques

Les mesures de contrôles techniques sont utilisées pour éliminer le danger ou placer une barrière entre le personnel soignant et le danger. Les mesures de contrôle technique sont les éléments de l'installation/infrastructure physique de l'organisme de soins de santé qui ont pour fonction d'empêcher l'exposition à l'agent infectieux et/ou sa transmission à la source ou le long de la trajectoire du danger.

Voici quelques exemples de contrôles techniques dans le cadre de la prise en charge d'un patient souffrant de la maladie Ebola :

Contrôles administratifs

Les mesures de contrôle administratives comprennent les politiques, les procédures, l'éducation, la formation et les pratiques de soins des patients visant à prévenir l'exposition et la transmission des maladies infectieuses à un agent susceptible lors de la prestation de soins de santé. Chaque organisme de soins de santé doit élaborer des politiques et des procédures complètes pour la mise en place et le retrait des équipements de protection individuelle. Pour prévenir efficacement la transmission de la maladie Ebola et/ou détecter les cas de maladie Ebola, des contrôles administratifs doivent être appliqués dès la première rencontre avec une PSI et se poursuivre jusqu'à ce que le patient quitte la structure de soins, ne soit plus infectieux ou soit décédé (attention, des soins post-mortem appropriés sont nécessaires).

Voici quelques exemples de mesures de contrôle administratif dans le cadre de la prise en charge d'un patient atteint de la maladie Ebola :

Outre les pratiques organisationnelles, il existe des lois et des règlements fédéraux, provinciaux et territoriaux en matière de santé et de sécurité au travail qui doivent être respectés. Cela se fait généralement par la mise en œuvre de politiques, de procédures, d'éducation et de formation. Dans de nombreuses provinces et territoires, des comités de santé et de sécurité sont également prévus par la loi et sont présidés conjointement par un représentant de la direction et un représentant des travailleurs de la santé. Les hôpitaux disposent également de systèmes de responsabilité interne qui constituent la philosophie sous-jacente de la législation sur la santé et la sécurité au travail dans toutes les juridictions canadiennes. Le principe fondamental des systèmes de responsabilité interne est que chacun sur le lieu de travail - employés et employeurs - est responsable de sa propre sécurité et de celle de ses collègues.

Équipement de protection individuelle

L'équipement de protection individuelle (ÉPI) désigne l'ensemble de l'équipement et des vêtements personnels recommandés par l'employeur pour être utilisés par le travailleur de la santé. Pour que l'équipement soit efficace, les autres contrôles doivent être en place. Les lois fédérales, provinciales et territoriales sur la santé et la sécurité au travail définissent les obligations spécifiques de l'employeur, du superviseur et du personnel soignant en matière d'ÉPI. L'employeur doit s'assurer que l'ÉPI approprié est disponible et en bon état de fonctionnement et qu'il y a eu une instruction, une formation et une supervision complètes quant à son utilisation correcte. Le superviseur et le personnel soignant doivent connaître les risques liés à toute exposition potentielle au sang, à d'autres liquides organiques ou à des surfaces contaminées par le virus Ebola. Le superviseur doit veiller à ce que le travailleur de la santé utilise l'ÉPI exigé par l'employeur et le travailleur de la santé doit utiliser l'ÉPI exigé par l'employeur.

Les organismes de santé doivent veiller à ce qu'il y ait suffisamment d'ÉPI appropriés pour protéger les travailleurs de la santé et à ce que ces derniers sachent comment appliquer, utiliser et retirer leur ÉPI.

Évaluation des risques organisationnels

L'une des principales responsabilités de toute organisation de soins de santé est d'évaluer les éléments de la hiérarchie des contrôles afin de réduire le risque d'exposition et de transmission des micro-organismes dans les établissements de soins, y compris le virus Ebola. Cette évaluation des risques organisationnels (ERO) est essentielle à la préparation et à la planification de tout organisme de soins de santé en vue de protéger toutes les personnes (par exemple, le personnel soignant, les patients, les visiteurs et les sous-traitants) contre la maladie Ebola dans tous les établissements de soins de santé. Les organisations ont la responsabilité de fournir des informations et de former les travailleurs de la santé en ce qui concerne l'ERO de l'organisation et son impact sur leur pratique. Par exemple, la disponibilité de chambres d'isolement des infections aéroportées (CIIA) en état de marche peut influer sur le moment et le lieu où les interventions médicales générant des aérosols (IMGA) sont effectuées.

L'ERO caractérisera la population de patients de l'organisation, le niveau et l'intensité des soins de santé fournis et les ressources disponibles, y compris les divers travailleurs qualifiés requis pour fournir les soins nécessaires. La réalisation d'une évaluation des risques opérationnels aidera l'établissement à déterminer l'efficacité des mesures de contrôle actuelles et l'étendue de la hiérarchie des contrôles visant à prévenir la transmission du virus Ebola.

L'évaluation des risques de pollution par les hydrocarbures en rapport avec la maladie Ebola doit être effectuée régulièrement. La fréquence de l'ERO est déterminée par :

Voici quelques exemples d'aspects de l'évaluation des risques organisationnels dans le cadre de la prise en charge d'un patient atteint de la maladie Ebola :

Considérations relatives à la santé au travail

Lignes directrices générales concernant l'aptitude des travailleurs de la santé à fournir des soins directs aux patients atteints de la maladie Ebola

L'aptitude au travail incorpore des facteurs liés à la capacité du travailleur de santé à accomplir en toute sécurité les tâches liées à son emploi. Le travailleur de la santé doit être encouragé à faire part de toute préoccupation concernant l'impact potentiel sur son état de santé sous-jacent par le biais du mécanisme de signalement habituel au sein de son organisation (par exemple, le superviseur, le directeur, le service de santé au travail). Toute restriction ou limitation de travail peut alors être communiquée de manière appropriée, en protégeant la confidentialité de l'individu.

Certains états de santé ou certaines grossesses empêchent certains travailleurs de la santé de prodiguer des soins directs aux patients atteints de la maladie Ebola. Les principes d'identification de ces conditions sont basés sur les considérations suivantes :

Voici quelques exemples de problèmes qui doivent être évaluées pour déterminer l'aptitude à fournir des soins directs aux patients atteints de la maladie Ebola :

Si nécessaire, un professionnel de la santé et de la sécurité au travail doit évaluer la capacité d'un travailleur à s'engager dans des activités professionnelles liées à la prise en charge d'un patient atteint de la maladie Ebola.

Sensibilisation du personnel soignant à la prise en charge d'un patient atteint de la maladie Ebola

Ces recommandations s'appliquent à toutes les personnes susceptibles d'être exposées à des PSI ou à des patients confirmés de souffrir de la maladie Ebola.

Pratiques de base

Les pratiques de base sont les pratiques de PCI à respecter pour les soins de base prodigués à tous les patients en tout temps et dans tous les milieux de soins. Elles sont déterminées par les circonstances du patient, l'environnement et la tâche à effectuer Les pratiques de base et les précautions additionnelles sont décrites en détail dans le document de l'ASPC intitulé Pratiques de base et précautions additionnelles.

Les pratiques de base comprennent :

Une évaluation doit être effectuée avant chaque interaction afin de déterminer le risque infectieux pour soi-même et pour les autres.

Triage et dépistage

Les établissements de soins actifs doivent mettre en place les mesures de triage suivantes :

Se référer à l' annexe B : Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola des personnes qui se présentent dans les établissements de soins actifs  pour un guide de référence rapide destiné aux travailleurs de santé de première ligne impliqués dans le triage et le dépistage.

Précautions additionnelles pour la gestion de la maladie Ebola

Des précautions supplémentaires, en plus des pratiques de base, sont nécessaires pour soigner toutes les PSI et les patients confirmés atteints de la maladie Ebola.

Veuillez-vous référer au tableau 3. L'ÉPI recommandé pour la prise en charge d'une PSI stable, d'une PSI instable ou d'un cas confirmé. Les précautions additionnelles sont décrites en détail dans le document intitulé Pratiques de base et précautions additionnelles de l'ASPC.

Classification des personnes sous investigation pour la maladie Ebola

Les cas de la maladie Ebola nécessiteront une hospitalisation pour le diagnostic et les soins de soutien pendant la phase aiguë de la maladie. Bassée sur la présentation clinique et les résultats de laboratoire, les patients seront classés comme suit :

Le tableau 1 donne des exemples de présentations cliniques de PSI stables et instables.

Tableau 1. Exemples de présentation clinique de PSI stables et instables pour la maladie à virus Ebola
PSI stable PSI instable
  • Signes vitaux dans les limites de la normale
  • Pas d'hémorragie (saignement)
  • Selles formées
  • Pas de vomissements
  • Signes et symptômes de choc (par exemple, détresse respiratoire, hypotension, troubles neurologiques)
  • Hémorragie (saignement)
  • Possibilité d'intubation ou de réanimation
  • Diarrhée
  • Vomissements
  • Autres résultats cliniques suggérant que le patient est susceptible de contaminer son environnement avec du sang et des fluides corporels

Note : cette liste n'est pas exhaustive et doit être utilisée de concert avec l'évaluation du risque au point de service (ERPS).

Recommandations pour le contrôle à la source

Recommandations pour l'utilisation des équipements de protection individuelle

L'efficacité des ÉPI (par exemple, blouses, tabliers, combinaisons pour matières dangereuses, couvre-pieds et jambières, gants, couvre-chef et couvre-cou, masques, écrans faciaux, lunettes de protection et respirateurs) dépend fortement de la formation préalable et de l'expérience du travailleur de la santé en matière d'ÉPI. Avant de travailler avec des patients atteints de la maladie Ebola, le travailleur de la santé doit avoir reçu une formation complète et avoir observé et pratiqué en permanence l'ÉPI. Ils doivent savoir l'utiliser et l'enlever, y compris la technique correcte pour le mettre et l'enlever, le jeter dans les récipients prévus à cet effet et l'hygiène des mains pour minimiser le risque de transmission.

Principes importants des équipements de protection individuelle (ÉPI) :

L'expérience montre que le plus grand risque de contamination par le virus Ebola provient de lacunes dans les techniques de PCI, en particulier lors du retrait de l'ÉPI. Les travailleurs de la santé qui s'occupent d'un patient souffrant de la maladie Ebola doivent toujours être accompagnés d'un surveillant formé qui les encadrera, les assistera si nécessaire et les observera pendant qu'ils effectuent les activités suivantes :

Tableau 2. Rôles et responsabilités du surveillant formé
s. o. Surveillant formé
Responsabilité Aider les travailleurs de la santé qui prodiguent des soins directs aux patients et les visiteurs (s'ils y sont autorisés) à respecter l'ensemble du processus d'utilisation et de retrait des ÉPI et veiller à ce qu'ils le respectent.
Rôle
  • Contrôler/superviser l'utilisation de l'ÉPI et son retrait en toute sécurité; n'entre généralement pas dans la chambre du patient.
  • Guider/lire à haute voix au travailleur ou au visiteur chaque étape de la mise en place de l'ÉPI (utiliser la liste de contrôle).
  • Veiller à ce que l'ÉPI approprié soit sélectionné et correctement utilisé.
  • Pendant le retrait de l'ÉPI, observer et aider à retirer les composants spécifiques de l'ÉPI.
  • Confirmer visuellement et documenter que chaque étape a été réalisée correctement pour l'utilisation et le retrait des ÉPI.
  • Observer constamment la technique lorsque le travailleur ou le visiteur se trouve dans la chambre du patient.
  • Fournir des instructions correctives immédiates en temps réel si le travailleur ou le visiteur ne suit pas les étapes recommandées.
  • Doit connaître le plan de gestion de l'exposition à la maladie Ebola de l'établissement en cas de violation involontaire de la procédure.
Nombre nécessaire Un surveillant formé en permanence pour chaque personne entrant dans la salle.

Recommandations en matière d'ÉPI pour la maladie Ebola

Pour les PSI stables, les EPI recommandés sont les suivants :

  • Masque résistant aux fluides
  • Visière ou lunette de protection séparée
  • Gants
  • Blouse imperméable ou résistante aux liquides

Si le patient doit subir une procédure médicale invasive ou une IMGA, suivre le EPI pour une PSI instable ou un cas confirmé.

En cas de PSI instable ou de la maladie Ebola confirmée, l'ÉPI recommandé comprend les éléments suivants

  • Appareils de protection respiratoire N95 vérifiés ayant fait l'objet d'un essai d'ajustement (ou équivalent, ou protection plus élevée)
  • Visière separée
  • Gants doubles
  • Blouse imperméable ou résistante aux fluides ou combinaison pour matières dangereuses
  • Tablier imperméable aux fluides
  • Revêtements corporels imperméables ou résistants aux fluides, y compris les couvertures pour les pieds/jambes et la tête/cou

Bien que la maladie Ebola ne soit pas une maladie transmissible par l'air, nous recommandons le port d'un masque respiratoire N95 ajusté (ou équivalent, ou une protection plus élevée) pour toute PSI instable ou maladie Ebola confirmée. Cette recommandation est basée sur :

Bien que certains établissements aient choisi d'utiliser des respirateurs à épuration d'air motorisés (PAPR), ceux-ci ne sont pas nécessaires pour soigner les patients atteints de la maladie Ebola. Leur retrait présente un risque potentiel reconnu d'autocontamination s'ils sont portés par des travailleurs de la santé qui ne savent pas les utiliser et les retirer. Le nettoyage efficace des composants réutilisables de l'équipement est un défi, car il nécessite plusieurs étapes.

Il existe deux types généraux de couvertures corporelles utilisées par les organisations qui ont l'expérience des soins aux patients atteints de la maladie Ebola :

L'un ou l'autre est acceptable (lorsqu'il est utilisé avec les autres composants de l'ÉPI), à condition qu'il réponde aux critères énoncés dans le tableau 3.

Tableau 3. L'ÉPI recommandé pour la prise en charge d'une PSI stable, d'une PSI instable ou d'un cas confirmé
PSI stable PSI instable ou cas confirmé
  • Masque résistant aux fluides
  • Visière ou lunette de protection séparée
  • Gants
  • Blouse imperméable ou résistante aux liquides
  • Appareils de protection respiratoire N95 vérifiés ayant fait l'objet d'un essai d'ajustement (ou équivalent, ou protection plus élevée)
  • Visière séparée
  • Gants doubles
  • Blouse imperméable ou résistante aux fluides ou combinaison pour matières dangereuses
  • Tablier imperméable aux fluides
  • Revêtements corporels imperméables ou résistants aux fluides, y compris les couvertures pour les pieds/jambes et la tête/cou
Si le patient doit subir une procédure médicale invasive ou une IMGA, suivre le EPI pour une PSI instable ou un cas confirmé. Toute la peau exposée est protégée

Placement et transfert des patients entre les établissements ou à l'intérieur de ceux-ci

Placement du patient

Transferts de patients entre établissements ou au sein d'un même établissement

Nettoyage de l'environnement

Offrir une formation pratique et mener des exercices d'entraînement et d'observation sur le respect des procédés et de la procédure à suivre, et sur l'ÉPI approprié que devraient porter les employés chargés du nettoyage.

Le personnel chargé du nettoyage de l'environnement doit, au minimum, porter le même niveau de protection que les travailleurs de la santé qui prodiguent des soins au patient.
Attribuer la responsabilité du nettoyage et de la désinfection de l'environnement des soins aux patients et veiller à ce que les processus appropriés soient mis en œuvre.
Un désinfectant ayant une allégation virucide à large spectre et une identification numérique de drogue (DIN) de Santé Canada doit être utilisé conformément aux instructions du fabricant.

Les surfaces susceptibles d'être touchées et/ou utilisées fréquemment doivent être nettoyées et désinfectées plus souvent. Il s'agit notamment des surfaces qui se trouvent à proximité immédiate du patient (par exemple, les barrières de lit, les tables de chevet/au-dessus du lit, les sonnettes d'appel) et des surfaces fréquemment touchées dans l'environnement de soins du patient, telles que les poignées de porte et les surfaces dans la salle de bain du patient.

Lorsque les précautions sont levées, que le patient est déplacé ou qu'il sort de l'hôpital, tout ce qui ne peut être nettoyé et désinfecté dans la chambre doit être jeté dans une poubelle désignée pour les déchets à risque biologique.

Nettoyage et retraitement des équipements médicaux

Équipement dédié
Retraitement (nettoyage, désinfection et stérilisation du matériel médical)

Déchets, literie et services nutritionnels

Gestion des déchets et de la literie

La literie de lit du patient doit être changée régulièrement et lorsqu'elle est souillée, à l'arrêt des précautions et après la sortie du patient. La literie doit:

Les exigences en matière d'élimination des déchets humains varient d'une administration à l'autre. Pour plus d'informations sur la gestion des déchets, y compris l'élimination de l'urine, des selles et des vomissures, et sur la literie, voir l'annexe C : gestion des déchets liés à la maladie Ebola dans les établissements de santé canadiens.

Manipulation de la vaisselle et des couverts

Utiliser de la vaisselle et des couverts jetables et les jeter dans un récipient prévu pour les déchets biologiques dangereux au point d'utilisation.

Éducation des patients et des visiteurs

Les patients, leurs visiteurs, leurs familles et les décideurs doivent être informés des précautions additionnelles utilisées, de la durée des précautions, ainsi que de la prévention de la transmission de la maladie à d'autres personnes, en mettant l'accent sur l'hygiène des mains et l'hygiène respiratoire.

La planification de la sortie (y compris, mais sans s'y limiter, le maintien des précautions de lutte contre l'infection à domicile) doit être gérée au cas par cas, en consultation avec le programme de PCI, les spécialistes des maladies infectieuses et les responsables de la santé publique.

Considérations relatives aux visiteurs

Éviter l'entrée de visiteurs dans la chambre du patient. Des exceptions peuvent être envisagées au cas par cas pour les personnes essentielles au bien-être du patient (par exemple, les personnes s'occupant d'enfants). Les visites doivent être programmées et contrôlées de manière à permettre :

Les visiteurs doivent être informés du risque d'autocontamination lorsqu'ils utilisent leur ÉPI, et leurs déplacements dans l'établissement doivent être limités à la zone de soins aux patients.

Manipulation des corps des patients décédés

Les examens post-mortem (si nécessaire) et la manipulation des restes humains doivent être effectués conformément aux réglementations fédérales et provinciales ou territoriales en vigueur.

Outre les pratiques habituelles, il convient d'utiliser l'ÉPI correspondant à une PSI instable ou à un cas confirmé de la maladie Ebola. Il s'agit notamment d'un appareil respiratoire N95 (ou équivalent, ou protection supérieure), une visière, de gants doubles, d'une blouse ou d'une combinaison pour matières dangereuses résistante ou imperméable aux fluides, d'un tablier imperméable aux fluides, d'une protection corporelle résistante ou imperméable aux fluides, y compris des couvre-pieds/jambes et des couvre-têtes/cou.

Les dispositifs médicaux (par exemple, les cathéters intraveineux, les sondes urinaires ou les tubes endotrachéaux) doivent être laissés en place.

Sur le lieu du décès, le corps doit être enveloppé dans un linceul en plastique de haute qualité résistant aux perforations. Il convient de veiller à ne pas contaminer la surface extérieure de la coiffe. Un sac mortuaire étanche doit être utilisé pour recouvrir le linceul. Une fois fermé, le sac mortuaire ne doit pas être rouvert. Tout en portant l'ÉPI, nettoyer et désinfecter le sac extérieur avec un désinfectant virucide à large spectre enregistré avec un DIN de Santé Canada, conformément aux instructions du fabricant.

La manipulation des restes humains doit être réduite au minimum (par exemple, pas d'autopsie sauf si elle est nécessaire, pas d'embaumement, pas de soins post-mortem) et le contact direct avec les restes humains ne doit être effectué que par des travailleurs de la santé formés à cet effet.

Durée des précautions

La décision d'interrompre les précautions pour les PSI ou les patients présentant une maladie Ebola confirmé doit être prise au cas par cas, en concertation avec le programme PCI, les spécialistes des maladies infectieuses et les responsables de la santé publique.

Les patients doivent être informés que certains fluides corporels restent positifs pendant un certain temps après que le virus n'est plus détectable dans le sang et doivent être informés des précautions personnelles appropriées à prendre avec les contacts proches. Cela inclut le sperme et le lait maternel. Se référer à la Prise en charge par la santé publique des cas de la maladie à virus Ebola (VE) et de leurs contacts dans la collectivité au Canada pour des recommandations spécifiques sur la prise en charge des cas confirmés convalescents après leur sortie de l'hôpital.

Notification

Se référer à la Prise en charge par la santé publique des cas de la maladie à virus Ebola (VE) et de leurs contacts dans la collectivité au Canada pour les protocoles de notification.

Une PSI ou un cas confirmé doit être immédiatement signalé au programme de prévention et de contrôle des infections, au laboratoire et aux responsables locaux de la santé publique, conformément aux protocoles juridictionnels en vigueur dans la province ou le territoire concerné au Canada. Veiller à ce que l'affaire soit examinée en temps opportun, de personne à personne, avec les autorités compétentes.

Parallèlement à une demande de services de laboratoire pour la maladie Ebola ou d'autres FHV, les provinces et les territoires sont invités à informer l'Agence de la santé publique du Canada et à lui fournir un historique clinique de la maladie du patient.

Précautions en laboratoire

Les autorités de santé publique doivent être impliquées dans la fourniture d'informations concernant les exigences en matière de tests de laboratoire et les protocoles de transport des échantillons. Avant de collecter des échantillons, contactez le laboratoire de l'établissement pour l'informer du diagnostic possible et pour obtenir des instructions spécifiques avant de collecter ou d'envoyer des échantillons au laboratoire. La décision de prélever des échantillons et d'effectuer des tests doit être prise en fonction de l'état clinique du patient et d'une évaluation continue des risques. Aucune culture virale ne doit être tentée en dehors du laboratoire national de microbiologie (LNM) de niveau de confinement 4 de l'Agence de santé publique du Canada.

Pour les services de diagnostic ou de confirmation de la maladie Ebola, il convient de se mettre en rapport avec le laboratoire provincial de santé publique de votre administration afin d'assurer la coordination avec le Directeur du centre des opérations (DCO) du Laboratoire national de microbiologie (LNM). Le DCO du LNM travaillera avec la juridiction provinciale requérante pour activer le plan d'assistance à l'intervention d'urgence.

Les laboratoires qui reçoivent des échantillons de PSI pour la maladie Ebola doivent savoir qu'une manipulation incorrecte de ces échantillons peut présenter un risque pour la santé du personnel du laboratoire. Consulter les « Ligne directrice en matière de biosécurité à l'intention des laboratoires qui manipulent des échantillons prélevés chez des patients faisant l'objet d'examens pour la maladie Ebola » avant tout test.

Essuyer le récipient de prélèvement à l'aide d'un désinfectant avec une allégation virucide à large spectre avec un DIN de Santé Canada, conformément aux instructions du fabricant, dans la chambre du patient avant de le placer dans un récipient sécurisé pour le transport. Consulter les « Ligne directrice en matière de biosécurité à l'intention des laboratoires qui manipulent des échantillons prélevés chez des patients faisant l'objet d'examens pour la maladie Ebola ».

N'envoyez pas de spécimens dans un système de tubes pneumatiques.

Annexe A : Remerciements

Comité consultatif national sur la prévention et le contrôle des infections (CCN-PCI)

Joanne Embree, MD, MSc
Spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques, Shared Health
Professeure, Université du Manitoba
Winnipeg (Manitoba)

Matthew P. Muller, MD, PhD, CRMCC
Professeur agrégé, Université de Toronto
Directeur médical, prévention et contrôle des infections, Unity Health Toronto
Toronto (Ontario)

Molly Blake, IA BN MHS CIC
Directrice de programme, Prévention et contrôle des infections, Office régional de la santé de Winnipeg (ORSW)
Directeur de programme par intérim, retraitement des dispositifs médicaux, ORSW
Winnipeg (Manitoba)

Patsy Rawding, IA, BScN, CIC
Responsable des services de santé, prévention et contrôle des infections
Zone Ouest, Santé Nouvelle-Écosse Gestionnaire principal en matière de SLD
Middleton (Nouvelle-Écosse)

Patrice Savard, MD, MSc, CRMCC
Professeur agrégé de clinique, Université de Montréal
Microbiologiste clinique et spécialiste des maladies infectieuses, CHUM
Directeur médical, unité de prévention et de contrôle des infections nosocomiales, CHUM
Montréal (Québec)

Jennie Johnstone, MD, PhD, CRMCC
Professeure associée, Université de Toronto
Directeur médical de la prévention et du contrôle des infections, Sinai Health
Toronto (Ontario)

Stephanie W. Smith, MD, MSc, CRMCC
Professeure, division des maladies infectieuses, ministère de médecine, université d'Alberta
Directeur, Prévention et contrôle des infections, Hôpital de l'Université de l'Alberta
Edmonton (Alberta)

Suzanne Rhodenizer Rose, IA BScN MHS CIC
Directrice, Planification clinique, Projet de nouvelle génération QEII Spécialiste de la lutte contre les infections
Halifax (Nouvelle-Écosse)

Anne Masters-Boyne, IA, M.N.
Infirmière en santé du travail, Services de santé aux employés, Réseau de santé Horizon
Fredericton, Nouveau-Brunswick

Jennifer Happe, BSc, MSc
Hôpital pour enfants de l'Alberta
Directrice, Prévention et contrôle des infections Canada
Professionnelle de la lutte contre les infections, Alberta Health Services
Calgary (Alberta)

Nisha Thampi, MD, MSc, CRMCC
Directeur médical, Programme de prévention et de contrôle des infections, Division des maladies infectieuses, Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario Professeur associé, Département de pédiatrie, Université d'Ottawa
Ottawa, ON

Susy Hota MSc MD CRMCC
Directeur médical, prévention et contrôle des infections
Spécialiste des maladies infectieuses, University Health Network
Professeure associée, Département de médecine, Division des maladies infectieuses, Université de Toronto
Toronto (Ontario)

Brian Sagar, MSc, BA
Directeur principal, maladies transmissibles
Ministère de la Santé de la Colombie-Britannique
Victoria (Colombie-Britannique)

Section de prévention et de contrôle des infections nosocomiales

Maureen McGrath, IA, BScN
Steven Ettles, MPH
Amanda Graham, MPH
Jennifer Selkirk, IA, MSc

Annexe B : Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola chez les personnes qui se présentant dans les établissements de soins actifs

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Figure - Équivalent du texte

Un algorithme pour le dépistage et l'évaluation des patients qui se présentent dans un établissement de santé est utilisé comme outil pour évaluer le risque de maladie Ebola et pour prendre des décisions sur les mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI) appropriées à adopter. Il repose sur une évaluation en plusieurs étapes des antécédents de voyage d'une personne, d'un contact possible avec la maladie Ebola par l'entremise d'une ou de plusieurs personnes sous investigation, d'un ou de plusieurs patients dont la maladie Ebola a été confirmée ou d'échantillons de laboratoire, ainsi que des symptômes.

L'algorithme commence par une évaluation initiale de la personne qui se présente dans l'établissement de santé. Évaluez les facteurs suivants :

  • a. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle vécu ou voyagé dans un pays où la maladie Ebola est endémique ou un avis de santé publique a été déclaré pour la maladie d'Ebola?
  • b. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle été en contact avec une personne sous investigation pour la maladie Ebola ou un patient dont la maladie Ebola a été confirmée, y compris lors d'une inhumation ?
  • c. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle été en contact avec des échantillons de laboratoire provenant d'une personne sous investigation ou de patients dont la maladie Ebola a été confirmée ?
  • d. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle été en contact avec des primates, des chauves-souris ou de la viande d'animaux sauvages provenant de pays ou de régions touchés par la maladie Ebola ?

Si la réponse à l'une des questions ci-dessus est NON, il n'y a aucun risque de maladie Ebola. Les travailleurs de la santé doivent donc procéder à l'évaluation habituelle et mettre en œuvre les mesures de PCI conformément aux pratiques de base et aux précautions additionnelles (PBPA). L'évaluation spécifique à la maladie Ebola se termine à ce stade pour cette personne.

Si la réponse à l'une des questions ci-dessus est OUI, l'évaluation doit se poursuivre par une évaluation des symptômes de la personne. Évaluez les points suivants :

  • e. La personne a-t-elle une fièvre supérieure ou égale à 38 degrés Celsius ?
  • f. La personne présente-t-elle au moins un autre symptôme compatible avec la maladie Ebola ?

Si la réponse à ces questions est NON, les travailleurs de la santé doivent procéder à l'évaluation habituelle, mettre en œuvre les mesures de PCI conformément aux PBPA et avertir les autorités de santé publique.

Ensuite, évaluez ce qui suit :

  • g. Le patient doit-il être hospitalisé pour des raisons autre que la maladie Ebola ?

Si la réponse est OUI :

  • Aviser les services de prévention et de contrôle des infections (PCI), de santé et de la sécurité au travail (SST) ainsi que des maladies infectieuses lors de l'admission.
  • Surveiller et enregistrer la température et les autres symptômes compatibles avec la maladie Ebola au moins deux fois par jour pendant 21 jours après la dernière exposition ou le dernier voyage.
  • Informer la santé publique des résultats de la surveillance.
  • Informer la santé publique si le patient obtient son congé avant la fin de la période de surveillance de 21 jours.
  • Si le patient présente de la fièvre ou d'autres symptômes compatibles avec la maladie Ebola dans les 21 jours suivant la dernière exposition ou le dernier voyage, il doit être considéré comme une personne sous investigation pour la maladie Ebola. Consultez la section « Personne sous investigation pour la maladie Ebola » de cette description.

Si la réponse est NON :

  • Communiquer avec la santé publique pour la marche à suivre concernant la surveillance pendant 21 jours après la dernière exposition ou le dernier voyage.
  • La santé publique doit être satisfaite du statut du patient et des dispositions prises en matière de surveillance avant que le patient ne quitte l'établissement.

« Personne sous investigation pour la maladie Ebola » : Si la réponse à la question (e) [La personne a-t-elle une fièvre supérieure ou égale à 38 degrés Celsius ?] ou (f) [La personne présente-t-elle au moins un autre symptôme compatible avec la maladie Ebola ?] est OUI, la personne doit être considérée comme une personne faisant l'objet d'une enquête (POE) pour la maladie Ebola. Mettez en place les mesures suivantes :

  • Demander au patient de se laver les mains et de respecter les règles d'hygiène respiratoire (c.-à-d., mettre un masque).
  • Mettre en place des mesures de PCI, y compris des précautions contre les contacts et les gouttelettes.
  • Placer le patient dans une chambre individuelle avec des toilettes privées, un accès à un lavabo ou à des fournitures pour l'hygiène des mains, et une porte fermée.
  • Limiter l'exposition aux travailleurs de la santé essentiels et minimiser leur exposition.
  • Demander au Surveillant Formé à de tenir un registre des travailleurs de la santé qui entrent dans la chambre du patient.
  • Informer immédiatement les autorités sanitaires locales pour obtenir des conseils sur les mesures à prendre.
  • Appliquer les précautions appropriées pour une gestion sûre des déchets ou du linge potentiellement contaminés.
  • Pour le suivi de santé publique, consigner les noms des travailleurs de la santé et des autres personnes susceptibles d'avoir été exposées sans protection au patient ou au sang et aux liquides corporels du patient.

Si une personne sous investigation pour la maladie Ebola est identifiée dans un ÉTABLISSEMENT DE SOINS AMBULATOIRES, c.-à-d., à l'extérieur d'un établissement de soins actifs, prenez les mesures suivantes :

  • Ne pas effectuer d'interventions ou de procédures susceptibles de mettre le personnel soignant en contact direct avec le sang et liquides corporels du patient. Si le travailleur de la santé doit être en contact direct avec le patient, il doit porter de l'équipement de protection personnelle (EPI) approprié, conformément au tableau 3 des lignes directrices.
  • Communiquer avec les autorités locales de santé publique ou d'autres autorités désignées pour obtenir des conseils sur le transfert des patients vers un hôpital désigné pour la maladie Ebola. Respecter les lignes directrices en vigueur.
  • Communiquer avec les autorités locales de santé publique ou d'autres autorités désignées pour obtenir des instructions sur le nettoyage de l'environnement.
  • Il faut conseiller à la personne sous investigation pour la maladie Ebola sollicitant des soins par téléphone de rester en place.

Si une personne sous investigation pour la maladie Ebola est identifiée dans un HÔPITAL, prenez les mesures suivantes :

  • Aviser les services de PCI, de SST, des maladies infectieuses, de la microbiologie médicale et les autres membres du personnel concernés.
  • Effectuer une évaluation des risques afin de déterminer le risque infectieux pour les travailleurs de la santé et les autres personnes.
  • Informer le laboratoire de votre établissement de la POE pour la maladie Ebola et obtenir des instructions précises avant de collecter des échantillons aux fins d'analyse. Mettre en place des protocoles pour le dépistage de la maladie Ebola et le dépistage d'autres infections ou d'infections pouvant coexister (p. ex., le paludisme et la fièvre typhoïde).
  • Si la maladie Ebola est confirmée, communiquer avec les autorités locales de santé publique pour obtenir des conseils sur le transport des patients vers un hôpital désigné pour la maladie Ebola.
  • Demander à un moniteur formé d'observer les soins prodigués aux patients et l'utilisation de l'EPP des travailleurs de la santé.
  • Si le résultat au test de dépistage de la maladie Ebola est négatif, informer la santé publique si le patient obtient son congé avant la fin de la période de surveillance de 21 jours.

Si la personne sous investigation pour la maladie Ebola est stable, les travailleurs de la santé doivent utiliser l'EPI suivant :

  • Masque résistant aux liquides
  • Visière ou lunettes de protection
  • Gants
  • Blouse imperméable ou résistante aux liquides
  • Si le patient doit subir une intervention médicale générant des aérosols (IMGA), il convient d'utiliser un masque N95 (ou l'équivalent, ou une protection supérieure) résistant aux liquides et ayant été ajusté.

Si la personne sous investigation pour la maladie Ebola est instable ou si la maladie Ebola est confirmée, le personnel soignant doit utiliser l'EPI suivant :

  • N95 (ou l'équivalent, ou une protection supérieure) ayant été ajusté
  • Visière
  • Gants doubles
  • Blouse imperméable ou résistante aux fluides ou combinaison pour matières dangereuses
  • Tablier imperméable aux liquides
  • Couvre-pieds/jambes et couvre-tête/cou résistants aux liquides ou imperméables
  • Toute la peau exposée est protégée

Annexe C : Gestion des déchets liés à la maladie Ebola dans les établissements de santé canadiens

Ce guide traite de la gestion sûre (manipulation, confinement, transport et élimination) des déchets générés dans les établissements de santé par les personnes sous investigation et les personnes chez qui la présence de la maladie Ebola a été confirmée.

Son utilisation est destinée aux organismes de santé, en particulier aux personnes responsables de la gestion des installations et des déchets médicaux, ainsi qu'aux personnes chargées de la formation et de l'éducation en matière de PCI, de santé et de sécurité au travail des travailleurs de la santé et du personnel des services environnementaux susceptibles d'être impliqués dans la gestion des déchets associés à la maladie Ebola.

Les directives se fondent sur les données scientifiques, les normes et les règlements actuellement disponibles et se fondent sur une approche axée sur la précaution en l'absence de données probantes ou lorsque ces dernières ne sont pas concluantes. Ils seront révisés et modifiés à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.

Les directives devraient être lues conjointement avec les lois, les politiques et les règlements locaux, provinciaux et fédéraux et adaptées en fonction des exigences locales, le cas échéant.

Ce guide ne couvre pas la gestion des déchets dans les laboratoires, le nettoyage, la désinfection et la stérilisation des équipements, ni la gestion des corps des personnes décédées.

Déchets associés à la maladie Ebola

Le virus Ebola est classé dans le groupe de risque 4, il est susceptible de provoquer une maladie grave et il n'existe pas de traitement efficace. Les déchets contaminés par le virus Ebola doivent faire l'objet d'une manipulation et d'une élimination particulières afin d'éviter toute exposition au virus.

Tous les déchets associés à la maladie Ebola sont considérés comme des déchets à risque biologique (ou infectieux) et comprennent des articles (y compris la literie et les objets tranchants) contaminés par du sang humain et des fluides corporels (c'est-à-dire des sécrétions respiratoires, de la salive, des vomissures, des matières fécales, de l'urine, des dialysats/effluents) qui justifient une manipulation et une élimination particulières car ils peuvent, dans certaines situations, présenter un risque de transmission de maladies.

Les déchets associés à la maladie Ebola qui ont été convenablement incinérés ou stérilisés à l'autoclave ne sont pas infectieux et ne présentent pas de risque pour la santé.

Les conseils suivants sur la gestion sûre des déchets associés à la maladie Ebola sont recommandés aux organismes de soins de santé qui ne disposent pas d'installations sur place ou de moyens d'inactiver les déchets associés à la maladie Ebola par incinération ou autoclavage.

Mesures recommandées pour l'organisation des soins de santé

Il incombe à l'organisme de soins de santé de réduire au minimum le risque d'exposition aux maladies infectieuses et de transmission de celles-ci. Les mesures suivantes sont recommandées aux organismes de soins de santé pour une gestion sûre des déchets associés à la maladie Ebola :

Gestion recommandée des déchets associés à la maladie Ebola générés dans les établissements de soins de santé

Tous les travailleurs de la santé (infirmières, médecins) et le personnel des services environnementaux qui manipulent des déchets associés aux maladies Ebola doivent porter un ÉPI approprié, y compris un ÉPI renforcé sur la base d'une évaluation des risques, et suivre les instructions pour retirer l'ÉPI en toute sécurité, conformément à la politique de l'organisation.

Exemples de déchets :

Déchets humains

Literie

Si le résultat du test de dépistage de la maladie Ebola est négatif : Aucune autre manipulation particulière de la literie réutilisable entreposé n'est nécessaire. Le processus de nettoyage régulier de la literie réutilisable entreposé est approprié et l'élimination de la literie réutilisable dans le flux de déchets n'est pas nécessaire.

Si le résultat du test de dépistage de la maladie Ebola est positif : Les conteneurs de literie entreposés doivent être emballés et transportés séparément hors du site et éliminés conformément à la législation applicable aux déchets biologiques réglementés.

Autres déchets non-tranchants

Si le résultat du test de dépistage de maladie Ebola est négatif : Aucune autre manipulation spéciale des déchets entreposés n'est nécessaire. Le processus d'élimination régulière des déchets est conforme au protocole de l'organisation pour les déchets biologiques dangereux.

Si le résultat du test de dépistage de la maladie Ebola est positif : Les conteneurs de déchets entreposés doivent être emballés et transportés séparément hors du site et éliminés conformément à la législation applicable aux déchets biologiques réglementés.

Déchets tranchants

Gestion recommandée des déversements sur site de sang et d'autres fluides corporels associés à la maladie Ebola

Références

Agence de la santé publique du Canada

Canada

Centers for Disease Control and Prevention (CDC), États-Unis

Santé publique Ontario

Organisation mondiale de la santé

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