Mesures de prévention et de contrôle des infections : Soins préhospitaliers et transport terrestre des patients chez qui la maladie à virus Ebola est soupçonnée ou confirmée

Sujets connexes

Avant-propos

Le présent document contient des directives de prévention et de contrôle des infections (PCI) afin d'assurer la prestation de soins préhospitaliersFootnote * et le transport terrestre sécuritaires des patients chez qui la maladie à virus Ebola (MVE) est soupçonnée (personnes soupçonnées d'être atteintes [PSA]) ou confirméeNote de bas de page 1. Il est destiné au personnel des services préhospitaliers, notamment aux premiers intervenants, aux ambulanciers paramédicaux, au personnel responsable du transport terrestre d'urgence, aux pompiers, aux policiers et au personnel des organismes de gestion préhospitalière chargé de l'éducation et de la formation en matière de santé et de sécurité au travail (SST) et de PCI. Lorsqu'il est utilisé dans le présent document, le terme « personnel responsable des services préhospitaliers » désigne les personnels susmentionnés.

Les directives se fondent sur les données scientifiques, les normes et les règlements actuellement disponibles et se fondent sur une approche axée sur la précaution en l'absence de données probantes ou lorsque ces dernières ne sont pas concluantes. Elles seront révisées et modifiées à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.

Les mesures de PCI présentées dans les présentes directives sont fondées sur les documents Mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soinsNote de bas de page 2, Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soinsNote de bas de page 3 et Pratiques en matière d'hygiène des mains dans les milieux de soinsNote de bas de page 4 de l'Agence de la santé publique du Canada.

Les directives devraient être lues conjointement avec les lois, les politiques et les règlements locaux, provinciaux et fédéraux et adaptées en fonction des exigences locales, le cas échéant.

Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet du risque de transmission et de la prise en charge par la santé publique des cas de MVE et de leurs contacts en lien avec la maladie, veuillez consulter le document Prise en charge par la santé publique des cas de la maladie à Virus Ebola (VE) et de leurs contacts dans la collectivité au CanadaNote de bas de page 5.

Table des matières

Mesures de contrôle techniques

Les mesures de contrôle techniques sont les éléments de l'infrastructure d'un organisme utilisés pour prévenir l'exposition ou la transmission de maladies infectieuses, comme le virus Ebola, à la source ou au long de la voie de propagation.

Voici des exemples de mesures de contrôle techniques liées aux soins préhospitaliers et au transport des patients chez qui la MVE est soupçonnée ou confirmée :

  • utilisation de véhicules d'urgence réservés à un seul patient et nettoyage et désinfection après utilisation - se référer à la section Nettoyage et désinfection des véhicules de transport;
  • élimination de l'équipement non essentiel dans les véhicules désignés lors de la préparation du véhicule - éviter la contamination des surfaces poreuses réutilisables qui ne sont pas destinées à un usage uniqueNote de bas de page 6;
  • installation d'un matériau imperméable sur la civière - utilisation d'un matelas et d'un oreiller recouvert d'un matériau en plastique ou d'un autre matériau qu'aucun fluide ne peut pénétrerNote de bas de page 6;
  • mise en œuvre de mesures d'isolement pour éviter l'exposition au sang et au fluide corporel lors du transport selon l'évaluation du risque au point de service et le contrôle de la source - se référer aux sections Évaluation du risque au point de service et Contrôle de la source;
  • réalisation d'interventions médicales générant des aérosols (IMGA) uniquement lorsque nécessaire et contrôle de la situation, autant que possible, c'est-à-dire avant le transport - se référer à la section Contrôle de la source;
  • utilisation d'aiguilles de conception sécuritaire et de dispositifs d'injection sans aiguilles;
  • utilisation de contenants pour objets pointus ou tranchants aux points d'utilisation;
  • quantité suffisante de fournitures de PCI (p. ex. équipement de protection individuelle [EPI], désinfectant, produits d'hygiène pour les mains comme du désinfectant à base d'alcool au point de service, contenants distinctes destinés aux déchets dangereux et au linge, produits de confinement du sang et des fluides corporels comme des matelas absorbants jetables, produits pour incontinence) et d'autres fournitures et équipements essentiels pendant le transport;
  • utilisation de serviettes prêtes à utiliser (pas de vaporisateur) ou commerciales pour le nettoyage et la désinfection immédiate des surfaces qui pourraient être contaminées lors du transport - se référer à la section Nettoyage et désinfection des véhicules de transport.

Mesures de contrôle administratives

Les mesures de contrôle administratives comprennent les politiques, les procédures, l'éducation, la formation et les pratiques de soins des patients visant à prévenir l'exposition et la transmission des maladies infectieuses lors de la prestation de soins et du transport. Afin d'éviter la transmission de la MVE et d'assurer le dépistage efficace des cas de MVE, des mesures de contrôle administratives doivent être mises en œuvre dès le premier contact avec le cas soupçonné et continué à être appliquées jusqu'à ce que le patient soit admis dans l'hôpital d'accueil. Une application inefficace ou inégale de ces mesures pourrait entraîner un risque inutile d'exposition.

Voici des exemples de mesures de contrôle administratives liées aux soins préhospitaliers et au transport des patients chez qui la MVE est soupçonnée ou confirmée :

  • mise en place de protocoles de dépistage des facteurs de risque de la MVE et des symptômes s'apparentant à la MVE lors de l'évaluation de l'appel préhospitaliers;
  • réponse préhospitalière (type et portée) fondée sur l'évaluation et le triage des appels afin d'identifier les patients chez qui la maladie est soupçonnée ou confirmée;
  • éducation et formation continues au sujet des pratiques de base et des précautions additionnelles, comme l'évaluation et le triage des appels préhospitaliers, l'évaluation du risque au point de service, l'utilisation d'EPI (y compris un EPI accru), les avis et les communications, le contrôle de la source, les recommandations destinées au personnel, l'hygiène des mains, le déplacement des patients, la manipulation sécuritaire des objets pointus ou tranchants, l'équipement destiné aux patients, le nettoyage et la désinfection de l'équipement et des véhicules de transport et la gestion des déchets et du linge;
  • mise en place de protocoles liés aux soins préhospitaliers et au transport sécuritaire des patients chez qui la MVE est soupçonnée ou confirmée, y compris l'enclenchement rapide des mesures d'isolement et la sélection et l'utilisation appropriée des EPI, comme un meilleur EPI en fonction de l'évaluation du risque, tel qu'il est indiqué dans le document Mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soinsNote de bas de page 2 de l'Agence et les exigences organisationnelles;
  • désignation d'un surveillant formé pour encadrer et assurer l'utilisation appropriée de l'EPI et veiller à ce qu'il soit enfilé et enlevé correctement;
  • formation spécialisée, y compris des exercices, sur le choix, l'utilisation, le retrait et la mise au rebut de l'EPI;
  • mise en œuvre d'un protocole pour contenir et éliminer les fluides corporels (p. ex. urine, selles et vomissements), y compris l'utilisation d'un bassin hygiénique ou d'un urinoir jetable auquel a été ajouté un solidifiant afin que le fluide puisse être jeté comme un déchet pendant le transport du patient - se référer à l'Annexe 1 - Maladie à virus Ebola : Gestion des déchets et désinfection préventive dans le cadre des soins préhospitaliers et du transport terrestre;
  • Programme de protection respiratoire;
  • nombre d'employés responsables des services préhospitaliers et du transport limité au minimum requis nécessaire pour offrir des soins et transporter les patients de façon sécuritaire;
  • surveillance et maintien d'un registre de tous les employés responsables des services préhospitaliers et du transport;
  • application des recommandations destinées au personnel, y compris les protocoles pour déterminer l'état de santé du personnel qui offrira des soins directs aux patients chez qui la MVE est soupçonnée ou confirmée et les protocoles de gestion des incidents (y compris une défaillance de l'EPI, la postexposition et les premiers soins) - se référer à la section Recommandations pour le personnel chargé des soins préhospitaliers et du transport;
  • mise en œuvre d'un protocole pour gérer toute panne de véhicule lors du transport;
  • mise en œuvre d'un protocole pour gérer les interventions et les questions critiques, comme la nécessité d'arrêter le véhicule pour gérer une défaillance de l'EPI et l'exposition personnelle ou répondre aux besoins personnels lors d'une pause salle de bain dans le cadre des longs voyages.

Pratiques de base

Les pratiques de base constituent les mesures de PCI qui devraient être appliquées dans le cadre des soins de base prodigués à tous les patients, en tout temps dans tous les établissements de soins de santé, y compris les soins préhospitaliers. Les pratiques de base sont déterminées en réalisant une évaluation du risque qui tient compte des circonstances du patient, de l'environnement de soins et des tâches à effectuer.

Les pratiques de base présentées dans le présent document comprennent : évaluation et triage des appels, évaluation du risque au point de service, utilisation de l'EPI, y compris un EPI accru, avis et communication, contrôle de la source, recommandations destinées au personnel, hygiène des mains, déplacement des patients, manipulation sécuritaire des objets pointus ou tranchants, équipement destiné aux patients, nettoyage et désinfection des véhicules de transport et gestion des déchets et du linge.

Évaluation et triage des appels préhospitaliers

  • Lorsqu'un répartiteur évalue les appels de gens préoccupés par l'Ebola, il devrait poser les questions suivantes conformément à l'Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie à virus Ebola (MVE) chez les personnes se présentant dans les milieux de soinsNote de bas de page 7 afin de détecter les cas soupçonnés d'infection à la MVE :
    1. Dans les 21 jours précédents, la personne a-t-elle résidé ou s'est-elle rendue dans un pays où la transmission du virus Ebola est répandue OU est-elle entrée en contact avec une personne chez qui la MVE est soupçonnée ou confirmée?
      • Dans l'AFFIRMATIVE, demander à la personne si elle ressent des symptômes compatibles avec la MVE :
        • La personne fait-elle de la fièvre : subjective ou ≥38°C (si elle a été mesurée);
      • OU
        • La personne présente-t-elle au moins un des symptômes compatibles avec la MVE : malaise, myalgie, maux de tête, arthralgie, fatigue, perte d'appétit, rougeur conjonctivale, maux de gorge, douleurs thoraciques, douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée pouvant contenir du sang, hémorragie, éruptions érythémateuses maculopapuleuses sur le troncNote de bas de page 1.

      Si OUI à n'importe quel des symptômes compatibles à la MVE (c'est-à-dire PSA ou patient chez qui la maladie est soupçonnée) susmentionnés, le répartiteur doit aviser le personnel responsable des services préhospitaliers qu'une intervention pour traiter la MVE est requise.

      • Si NON aux questions sur les symptômes :
        • Les services préhospitaliers et les soins habituels devraient être offerts.

Évaluation du risque au point de service

  • Une évaluation du risque au point de service (ERPS) devrait être réalisée avant tout contact avec un patient chez qui la MVE est soupçonnée ou confirmée (ou avec son environnement de soins) afin que le personnel soit protégé de toute exposition à la MVE (p. ex. contact avec du sang, des projections de sang, des fluides corporels, des sécrétions de la voie respiratoire ou d'autres excrétions, des aiguilles utilisées ou d'autres objets pointus ou tranchants). Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter le document Mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soinsNote de bas de page 2 de l'Agence.
  • Une ERPS devrait également être réalisée afin de cerner les exigences en matière d'EPI et les autres mesures de PCI qui devraient être respectées au moment de traiter un patient présentant des symptômes compatibles avec la MVE (c'est-à-dire PSA et patient chez qui la MVE est soupçonnée).
  • Un seul intervenant chargé des soins préhospitaliers devrait s'approcher du patient et réalisé l'ERPS en demeurant à au moins un mètre du patient. Si la MVE est soupçonnée, de l'EPI devrait être enfilé avant d'entrer dans le périmètreNote de bas de page 6.
  • L'EPI ci-après devrait être enfilé lors de l'intervention préhospitalière auprès d'un patient chez qui la MVE est soupçonnée ou confirmée (lorsque les fluides corporels sont contenus, c'est-à-dire que le personnel n'entre pas en contact direct avec ces fluides) : gants, blouse résistante aux liquides ou imperméable, masque résistant aux liquides avec lunettes de protection ou masque résistant aux liquides avec écran facial. Les recouvrements de la tête, du cou, des jambes et des pieds ne sont pas nécessaires.
  • La nécessité d'enfiler un EPI accru est déterminée en évaluant le risque accru d'exposition au sang et aux autres fluides corporels (p. ex. le patient vomit, a la diarrhée ou saigne). Remarque : Aux derniers stades de la MVE, il faudrait s'attendre à des sécrétions et excrétions abondantes. Dans ce cas, un EPI accru qui couvre toute la peau exposée devrait être porté.
  • Un EPI accru couvre TOUTE la peau exposée et comprend ce qui suit : gants doubles, pièces de protection corporelle résistantes aux fluides ou imperméables (y compris les recouvrements pour les pieds et les jambes), recouvrements pour la tête et le cou (comme ceux portés par les chirurgiens), blouses ou combinaisons de protection complète contre les matières dangereuses, tabliers imperméables, protection faciale (masques résistant aux liquides avec lunettes de protection ou masques résistant aux liquides avec écran facial) et appareil de protection respiratoire pour les IMGA. Remarque : Lorsqu'un EPI accru est requis pour soigner un patient atteint de la MVE, la meilleure protection oculaire est un écran facial assez long pour prévenir les éclaboussures en-dessous.

Équipement de protection individuelle

  • Pour obtenir de plus amples renseignements sur la sélection et l'utilisation de l'EPI, se référer au document Mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soinsNote de bas de page 2.
  • Le type d'EPI et la séquence dans laquelle il devrait être enfilé et enlevé peuvent varier légèrement selon les besoins et les préférences de l'organisme. Chaque organisme doit élaborer des politiques et des procédures exhaustives en ce qui concerne la façon de mettre et d'enlever l'EPI, dans l'objectif précis de réduire la possibilité d'autocontamination.
  • Le personnel doit être informé des principes d'utilisation sécuritaire et efficace de l'EPI, y compris de la façon d'enlever et de mettre de façon sécuritaire l'EPI.
  • L'EPI doit être enfilé correctement avant d'entrer dans la zone où le patient est soigné ou isolé. Se référer à la section Contrôle de la source.
  • L'EPI doit être conservé et porté correctement pendant toute la durée des soins préhospitaliers et du transport ou lorsque le personnel entre en contact avec un environnement de soins potentiellement contaminés.
  • L'EPI ne devrait pas être ajusté pendant les soins offerts au patient.
  • Si l'EPI est endommagé, l'employé devrait immédiatement cesser de prodiguer des soins au patient, amorcer le processus de retrait de l'EPI avec l'aide du surveillant et quitter la zone où le patient est soigné ou isolé. Se référer à la section Recommandations pour le personnel chargé des soins préhospitaliers et du transport.
  • Le personnel doit avoir suffisamment de temps, sans distractions, pour enfiler et retirer l'EPI correctement, sous la supervision d'un surveillant.
  • Il faut suivre une procédure structurée et contrôlée et retirer l'équipement soigneusement et sans se hâter. Le retrait de l'EPI peut présenter un risque élevé d'autocontamination si l'opération n'est pas effectuée correctement.
  • L'EPI doit être remis au personnel et enfilé hors de la zone où le patient est soigné ou isolé. Il devrait être enfilé et retiré dans des endroits distincts.
  • Un surveillant formé, éprouvé et exercé doit être nommé afin d'encadrer, d'observer et de surveiller la façon dont les employés sélectionnent, enfilent, retirent et éliminent l'EPI pour éviter la contamination du personnel et de la zone hors de l'environnement de soins ou d'isolement du patient.
  • Les employés qui ne portent pas d'EPI ne doivent pas avoir de contacts avec le patient ou l'environnement de soins ou d'isolement du patient.
  • Les employés qui participent au déplacement du patient (dans le véhicule de transport et hors du véhicule) doivent porter de l'EPI.
  • Le conducteur de véhicule devrait uniquement porter de l'EPI lorsqu'il entre en contact avec le patient ou avec l'environnement de soins ou d'isolement de ce dernier. Si l'EPI est porté, il devrait être enlevé (comme décrit ci-dessus) avant d'opérer le véhicule afin d'éviter toute contamination du véhicule. Le conducteur n'a pas besoin de porter l'EPI pour conduire le véhicule.

Avis et communication

  • L'hôpital d'accueil et les responsables de la SP devraient être avisés dès que la nécessité de transporter un patient est établie.
    • À son arrivée à l'hôpital d'accueil et avant d'entrer dans l'établissement, le personnel chargé du transport doit s'assurer que le service d'urgence est prêt à recevoir le patient.
    • L'hôpital d'accueil devrait aviser les responsables de la SP de l'arrivée d'une personne présentant les symptômes de la MVE ou d'un cas confirmé de MVE.
  • Le personnel chargé des soins préhospitaliers devrait aviser les membres de la famille vivant sous le même toit que le patient de ne plus toucher les articles contaminés par le sang ou les fluides corporels de ce dernier et de ne pas quitter la maison avant que les responsables de la SP aient communiqué avec eux pour leur donner de plus amples renseignements et instructions.
    • Les membres de la famille vivant sous le même toit que le patient devraient se laver les mains s'ils sont entrés en contact avec le sang ou les fluides corporels du patient.

Contrôle de la source

  • Le véhicule de transport devrait être réservé à un seul patient. La civière devrait être recouverte d'un matériel imperméable.
  • Le patient devrait porter un masque (s'il peut le tolérer) pour éviter la propagation de gouttelettes. Si le patient ne tolère pas le masque, il faut lui demander d'utiliser des mouchoirs pour contenir ses sécrétions respiratoires et couvrir son nez et sa bouche lorsqu'il tousse ou éternue. Ces mouchoirs devront être jetés sans délai dans un contenant pour déchets biologiques dangereux doublé d'un sac en plastique.
  • Le patient devrait se laver les mains, avec ou sans aide, après être entré en contact avec du sang ou des fluides corporels (p. ex. après être allé à la toilette, après avoir utilisé des mouchoirs pour contenir des sécrétions ou après avoir vomi).
  • Si des IMGA sont absolument nécessaires (p. ex. intubation endotrachéale), il est recommandé de mettre en œuvre les stratégies ci-après pour limiter la production d'aérosols :
    • dans la mesure du possible, les IMGA devraient être pratiquées avant le transport;
    • la sédation devrait être adaptée au patient;
    • le nombre d'employés dans la zone de soins ou d'isolement du patient devrait se limiter à ceux devant procéder à l'IMGA et au personnel hautement qualifié pour effectuer les tâches requises;
    • les membres de la famille ne devraient pas se trouver dans la zone de soins ou d'isolement du patient lors d'une IMGA;
    • des appareils de protection respiratoire N95 vérifiés ayant fait l'objet d'un essai d'ajustement (NIOSH) devraient être portés par tout le personnel se trouvant dans la zone de soins ou d'isolement du patient au cours d'une IMGA;
    • les systèmes clos d'aspiration endotrachéale devraient être utilisés lorsque possible.
  • Si l'évaluation du risque au point de service indique une possible exposition au sang ou aux fluides corporels lors du transport (c.-à-d. si le patient vomit, a la diarrhée ou saigne), des méthodes de confinement des fluides (c.-à-d. utilisation de produits pour les incontinents et installation de matelas absorbants sous le patient) doivent être utilisées pour prévenir l'exposition ou la contamination du personnel et du véhicule d'urgence.
    • Si le patient vomit, un contenant pour déchets biologiques dangereux doit lui être remis.
  • Une zone désignée pour les soins ou l'isolement du patient doit être établie à l'arrière du véhicule. Le déplacement et les soins du patient doivent se limiter à cet endroit.
    • Le personnel portant de l'EPI devrait demeurer dans cette zone.
  • Une approche d'évaluation du risque doit être adoptée afin de déterminer le type d'EPI à utiliser. Se référer à la section Évaluation du risque au point de service.
  • Seul le personnel essentiel portant l'EPI approprié devrait entrer dans la zone de soins ou d'isolement du patient.
  • Un registre devrait être maintenu afin de faire le suivi de toutes les personnes entrant et sortant de la zone de soins ou d'isolement du patient.
  • Les fournitures devraient être conservées hors de la zone de soins ou d'isolement du patient. Des contenants pour déchets biologiques dangereux doublés d'un sac en plastique devraient être placés dans la zone d'isolement.
  • De l'EPI et des fournitures propres devraient être conservés dans un endroit désigné à l'extérieur de la zone de soins ou d'isolement du patient atteint de la MVE.
  • Un espace devrait être prévu dans la zone de soins ou d'isolement d'où un surveillant pourra surveiller le personnel lors des interactions entre le personnel et les patients.
  • Si l'utilisation d'une unité d'isolation du patient (UIP) portable est considérée pour isoler le patient pendant le transport, les mesures suivantes devraient être mises en œuvre :
    • évaluer le patient pour déterminer s'il peut être transporté dans une UIP (c.-à-d. tenir compte de la morphologie du patient, du potentiel qu'il vomisse, ait la diarrhée ou saigne, des besoins d'intubation ou de ventilation et de la sécurité et du confort psychologique);
    • mettre en œuvre des méthodes de gestion des fluides corporels (p. ex. vomissements, selles, urine et sang);
    • s'assurer que l'UIP est suffisamment grande afin de permettre au patient de se retourner pour protéger ses voies respiratoires s'il vomit pendant le transport. Puisque l'utilisation de ceinture de sécurité est possible dans les UIP, l'évaluation devrait tenir compte de la possibilité du patient à se retourner de lui-même ou avec l'aide du personnel;
    • s'assurer que l'UIP comprend des portes refermables afin de permettre au personnel d'aider le patient au besoin, y compris pour lui dégager les voies respiratoires (c'est-à-dire intubation ou ventilation);
    • veiller à ce que le personnel possède l'éducation et la formation nécessaire pour évaluer la capacité du patient à être transporté dans une UIP et l'utilisation appropriée de l'UIP selon les directives du fabricant, y compris les mesures pour réduire le risque de contamination de l'unité, de soi-même et de la zone de soins du patient;
    • s'assurer que les UIP utilisées sont jetées avec les déchets contaminés par la MVE après l'utilisation plutôt que celles-ci soient nettoyées et désinfectées en vue d'être réutilisées en raison d'un risque élevé d'exposition pour le personnel et de l'inefficacité d'un nettoyage et d'une désinfection complète liés à la construction des UIP.

Recommandations pour le personnel chargé des soins préhospitaliers et du transport

  • Le personnel devrait consulter le responsable de la SST, un délégué ou un médecin s'il est préoccupé par l'état de santé des employés qui prodiguent des soins directs. Pour plus de détails ou d'exemples de telles conditions, se référer au document Mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soinsNote de bas de page 2 de l'Agence.
  • Le personnel devrait connaître les pays où un avis d'avertissement de la MVE ont été émis, les bonnes mesures de contrôle et la façon de surveiller son propre état de santé en transportant des cas soupçonnés ou confirmés de MVE et au cours des 21 jours suivant le dernier contact avec un patient atteint de la MVE (y compris être disponible pour les responsables de la SP). Consulter la page Web Alerte et action au niveau mondial de l'OMSNote de bas de page 8 pour de fréquentes mises à jour.
  • Le personnel doit aviser les représentants de la SST, un délégué ou les personnels de la SP s'il présente des symptômes.
  • Il ne faudrait pas consommer d'aliments ou de boissons dans les zones où des soins sont prodigués au patient.
  • Pour éviter de se contaminer, le personnel devrait éviter de toucher les muqueuses de leurs yeux, de leur nez et de leur bouche avec leurs mains.
  • Le personnel devrait signaler toute exposition potentielle à la MVE au travail et au sein de la communauté (p. ex. exposition directe sans EPI approprié, mauvais retrait de l'EPI, blessures percutanées) au superviseur immédiat, au responsable de la SST et au responsable de la SP.
  • Les premiers soins devraient être administrés immédiatement s'il y a eu exposition à du sang ou à des fluides corporels.
    • L'exposition devrait être immédiatement signalée au gestionnaire, au superviseur, au responsable de la SST ou au délégué, et la personne exposée devrait obtenir des soins médicaux immédiats.
    • Une blessure percutanée devrait être nettoyée à fond avec de l'eau courante (p. ex. au moyen d'une bouteille d'eau) et nettoyer délicatement avec de l'eau et du savon.
    • Les muqueuses des yeux, du nez ou de la bouche devraient être nettoyées abondamment avec de l'eau courante (p. ex. au moyen d'une bouteille d'eau) si elles ont été contaminées avec du sang, des fluides corporels, des sécrétions ou des excrétions.
    • La peau non intacte exposée devrait être rincée avec de l'eau courante (p. ex. au moyen d'une bouteille d'eau) et nettoyée délicatement avec de l'eau et du savon.
    • Tous les suivis appropriés concernant les agents pathogènes à diffusion hématogène devraient être enclenchés, conformément à la politique organisationnelle.

Hygiène des mains

  • L'utilisation fréquente de désinfectants pour les mains à base d'alcool (de 60 à 90 % d'alcool) ou le lavage fréquent des mains avec de l'eau et du savon (si les mains sont visiblement souillées) doit avoir lieu dans les situations suivantes, notamment :
  • Il est recommandé d'adopter les mesures suivantes lors de l'utilisation de lingettes nettoyantes pour les mains :
    • les lingettes nettoyantes peuvent remplacer le savon et l'eau lorsque les mains sont visiblement souillées et qu'un lavabo/installation réservé au lavage des mains n'est pas immédiatement accessible ou lorsque l'état d'un tel lavabo/installation est inadéquat (p. ex. lavabo contaminé, pas d'eau courante, pas de savon). Dans un tel cas, un désinfectant pour les mains à base d'alcool devrait être utilisé après l'utilisation de la lingette et les mains devraient être lavées avec du savon et de l'eau dès qu'un lavabo/installation adéquat est disponible;
    • les lingettes nettoyantes peuvent remplacer le savon et l'eau lorsque les mains ne sont pas visiblement souillées et qu'un lavabo/installation réservé au lavage des mains n'est pas immédiatement accessible ou lorsque l'état d'un tel lavabo est inadéquat (p. ex. lavabo contaminé, pas d'eau courante, pas de savon). Dans un tel cas, un désinfectant pour les mains à base d'alcool devrait être utilisé après avoir utilisé des lingettes pour les mains.

Déplacement du patient dans le véhicule de transport et hors du véhicule

  • Le personnel qui participe au déplacement du patient (dans le véhicule de transport et hors du véhicule) devrait porter de l'EPI.
  • Il faudrait prendre soin de ne pas déplacer ou déchirer l'EPI pour éviter une contamination possible pendant le transfert du patient d'une civière à une autre, car cette manipulation requiert un contact étroit avec le patient.
  • Le personnel du service d'urgence devrait approcher l'ambulance avec une civière afin de limiter le déplacement du personnel chargé des services préhospitaliers au sein de l'établissement.
  • Le patient doit être transporté immédiatement à la zone d'accueil de l'hôpital, en empruntant le trajet le plus direct possible et surveiller pour éviter de contaminer d'autres personnes (p. ex. patients, visiteurs) ainsi que les travailleurs de la santé qui ne participent pas aux soins du patient.

Manipulation sécuritaire des objets pointus ou tranchants

  • Il est recommandé de mettre en œuvre les mesures suivantes afin de garantir l'utilisation sécuritaire des objets pointus ou tranchants :
    • restreindre au maximum l'utilisation d'aiguilles et d'autres objets pointus ou tranchants;
    • ne jamais remettre en place le capuchon des aiguilles;
    • jeter immédiatement les aiguilles et les autres objets pointus ou tranchants à usage unique dans des contenants réservés à cet effet et résistants à la perforation et d'accès facile au point d'utilisation;
    • manipuler avec soin les aiguilles usagées et les autres objets pointus ou tranchants lors de leur élimination pour éviter les blessures.
    • des aiguilles de conception sécuritaire et les systèmes sans aiguille devraient être mis à la disposition du personnel et utilisés par celui-ci.
  • En cas de blessures percutanées avec un objet pointu ou tranchant contaminé par la MVE, il est recommandé de mettre en œuvre les mesures suivantes :

Équipement à usage réservé

  • Il est préférable d'utiliser de l'équipement jetable (c.-à-d. bassin hygiénique, urinoir avec un solidifiant), qui devrait être jeté dans un contenant à déchets biologiques dangereux doublé d'un sac en plastique après utilisation.
  • L'équipement non critique réutilisable pour les soins des patients (p. ex. brassard de tensiomètre) devrait être réservé à l'usage exclusif d'un patient. Après utilisation, l'équipement devrait être immédiatement placé dans un sac à déchets dangereux et étiqueté aux fins de nettoyage et de désinfection, conformément aux directives du fabricant et à la politique de l'organisme par du personnel qualifié portant le bon EPI avant qu'il soit réutilisé par un autre patient.

Nettoyage et désinfection des véhicules de transport

  • Il faudrait offrir une formation pratique et mener des exercices d'entraînement et d'observation sur le respect des procédés et de la procédure à suivre, et sur l'EPI approprié que devraient porter les employés chargés du nettoyage.
  • Les personnes responsables du nettoyage et de la désinfection devraient avoir le même niveau de protection que ceux qui prodiguent des soins au patient. La nécessité de porter un EPI accru devrait être déterminé par une évaluation du risque d'exposition à du sang et/ou d'autres liquides organiques.
  • La responsabilité afférente au nettoyage et à la désinfection de la zone de soins et d'isolement du patient ainsi que du véhicule devrait être assignée et faire l'objet d'un suivi afin de s'assurer que les bons processus sont respectés.
  • Pour choisir un désinfectant qui devrait inactiver le virus Ebola sur les surfaces dures et les matériels médicaux non critiques, Santé Canada recommande les produits approuvés suivants :
    • produit homologué au Canada portant un numéro d'identification de médicament (DIN);
    • produit portant une étiquette sur laquelle figure l'allégation suivante : « Virucide à large spectre » ou une mention indiquant que le produit élimine efficacement l'un ou l'autre des virus suivants : adénovirus de type 5, parvovirus bovin, parvovirus canin et poliovirus de type 1Note de bas de page 2.
  • Après le transfert complet du patient sur la civière du service d'urgence ou dans un lit pour malade hospitalisé, des mesures de nettoyage et de désinfection devraient être prises.
  • Les surfaces, l'équipement et les autres articles ci-après devraient être nettoyés et désinfectés au moyen d'un désinfectant portant l'allégation « Virucide à large spectre » ainsi qu'un DIN utilisé conformément aux directives du fabricant :
    • toutes les surfaces ou l'équipement avec lequel le patient ou son sang ou autres fluides corporels ont pu entrer en contact (p. ex. surfaces de la civière de transport);
    • toutes les surfaces exposées dans le véhicule;
    • toutes les surfaces non contaminées du véhicule, conformément au protocole habituel (c'est-à-dire les surfaces où il n'y a eu aucune contamination croisée avec l'équipement ou le matériel, le personnel portant un EPI, etc.);
    • tout l'équipement et tous les contenants réutilisables avant qu'il soit replacé dans le véhicule.
  • Les coussins des sièges ou les suppressions à sangle contaminés par du sang ou des fluides corporels devraient être retirés et jetés dans des contenants à déchets biologiques dangereux doublés d'un sac en plastique, car ces objets ne peuvent pas être désinfectés.
  • Il ne faudrait pas utiliser de bouteilles d'air comprimé ou des vaporisateurs pour nettoyer le véhicule.
  • Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet du nettoyage du sang et des autres fluides corporels, se référer à la section Annexe 1 - Maladie à virus Ebola : Gestion des déchets et désinfection préventive dans le cadre des soins préhospitaliers et du transport terrestre.

Manipulation des déchets et du linge

Références

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Agence de la santé publique du Canada. Définition de cas de l'Agence de la santé publique du Canada: Éclosion de maladie à virus Ebola (2019). https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/fievres-hemorragiques-virales/definition-nationale-cas-maladie-a-virus-ebola.html

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Note de bas de page 2

Agence de la santé publique du Canada. Mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soins (2019). https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/maladie-virus-ebola/pour-professionnels-sante-maladie-virus-ebola/mesures-prevention-controle-milieux-soins.html

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Note de bas de page 3

Agence de la santé publique du Canada. Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins (2013). https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/infections-nosocomiales-professionnelles/pratiques-base-precautions-additionnelles-visant-a-prevenir-transmission-infections-milieux-soins.html

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Note de bas de page 4

Agence de la santé publique du Canada. Pratiques en matière d'hygiène des mains dans les milieux de soins (2012). https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/infections-nosocomiales-professionnelles/pratiques-matiere-hygiene-mains-milieux-soins.html

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Note de bas de page 5

Agence de la santé publique du Canada. Prise en charge par la santé publique des cas de la maladie à Virus Ebola (VE) et de leurs contacts dans la collectivité au Canada (2018). https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/maladie-virus-ebola/pour-professionnels-sante-maladie-virus-ebola/directive-provisoire-prise-charge-sante-publique-cas-maladie-virus-ebola-ve-et-leurs-contacts-collectivite-canada.html

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Note de bas de page 6

Centers for Disease Control and Prevention. Interim Guidance for Emergency Medical Services (EMS) and 9-1-1 Public Safety Answering Points (PSAPs) for Management of Patients Under Investigation (PUIs) for Ebola Virus Disease in the United States (2015). https://www.cdc.gov/vhf/ebola/clinicians/emergency-services/ems-systems.html (en anglais seulement)

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Note de bas de page 7

Agence de la santé publique du Canada. Annexe II - Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie à virus Ebola (MVE) chez les personnes se présentant dans les milieux de soins (2019). https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/maladie-virus-ebola/pour-professionnels-sante-maladie-virus-ebola/mesures-prevention-controle-milieux-soins.html#a33

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Note de bas de page 8

Organisation mondiale de la Santé. Alerte et action au niveau mondial. http://www.who.int/ihr/global_alert/fr/

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Notes de bas de page

Note de bas de page *

Les soins préhospitaliers comprennent l'évaluation en urgence d'un patient et les soins prodigués dans divers milieux tels que pendant le transport d'un patient et dans la communauté (par exemple dans la rue, au domicile et autres milieux), au début du continuum des soins.

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