Mesures de prévention et de contrôle des infections : Soins préhospitaliers et transport terrestre des personnes sous investigation pour la maladie Ebola ou dont la maladie Ebola a été confirmée (2023)

Table des Matières

Introduction

Préambule

Cette mise à jour des Mesures de prévention et de contrôle des infections : Soins préhospitaliers et transport terrestre des patients chez qui la maladie à virus Ebola est soupçonnée ou confirmée (2019) comportent des recommandations actualisées concernant ce qui suit :

  1. Classification des personnes sous investigation (PSI)pour la maladie Ebola
  2. Équipement de protection individuel
  3. Nomenclature

Contexte

La maladie Ebola fait partie d'un groupe de maladies appelées fièvres hémorragiques virales qui sont causées par plusieurs familles distinctes de virus. Les conseils en matière de prévention et de contrôle des infections (PCI) contenus dans le présent document ont été élaborés pour la maladie Ebola. Toutefois, les principes directeurs et les mesures de PCI sont applicables à la prise en charge des personnes faisant l'objet d'une enquête ou chez qui une maladie a été confirmée dans les établissements de soins de santé, lesquelles sont associées à des agents responsables de fièvres hémorragiques virales (c.-à-d., fièvre de Lassa, fièvre hémorragique de Marburg, fièvre hémorragique de Crimée-Congo).

La maladie Ebola est une maladie virale aiguë sévère qui débute par de la fièvre, souvent accompagnée de malaises, de myalgies et de céphalées, et qui est généralement suivie de symptômes gastro-intestinaux progressifs comprenant l'anorexie, des nausées et des malaises abdominaux, suivis de vomissements et de diarrhées. La diarrhée et les vomissements sont souvent abondants aux derniers stades de la maladie et entraînent une grave diminution volémique, des anomalies électrolytiques et un état de choc. Bien qu'une hémorragie puisse se produire, généralement à partir du tractus gastro-intestinal, il s'agit d'une manifestation tardive qui ne concerne qu'une minorité de patients. La période d'incubation de la maladie Ebola varie de 2 à 21 jours. Les personnes atteintes de la maladie Ebola ne sont pas contagieuses pendant la période d'incubation.

Risque et transmission

La maladie à virus Ebola se transmet par contact direct (c.-à-d., par la peau ou les muqueuses non touchées) avec le sang ou d'autres fluides corporels (p. ex., les selles, les vomissements, l'urine, la salive, le sperme et la sueur) d'une personne infectée ou indirectement par contact avec des surfaces environnementales et des matières contaminées par du sang ou d'autres fluides corporels. Le risque de transmission augmente avec la quantité de matériel infectieux auquel la personne est exposée.

La contagion n'est pas possible avant l'apparition des symptômes, mais augmente à chaque étape ultérieure de la maladie. Les personnes atteintes de la maladie Ebola sont les plus infectieuses aux dernières étapes de leur maladie, lorsque la charge virale augmente et qu'elles perdent beaucoup de liquide en raison de diarrhées, de vomissements ou d'hémorragies. La contagion est possible aussi longtemps que le virus reste dans le sang et les fluides corporels. Cela comprend la période de convalescence, avant que les personnes ne soient rétablies, et la période suivant le décès.

Les enquêtes menées à ce jour, prenant comptes des milliers de cas de la maladie Ebola en Afrique and un petit nombre en Europe and aux États-Unis, n'ont pas démontré la transmission entre humains de la maladie Ebola en l'absence de contact direct avec une personne infectée. Ce chiffre tient compte des milliers de cas de la maladie Ebola en Afrique et du très petit nombre de cas de la maladie Ebola en Europe et aux États-Unis. La maladie à virus Ebola ne se propage pas par voie aérienne.

La gestion des cas de santé publique repose sur l'identification précoce des cas de la maladie Ebola, l'isolement et les soins des patients, la recherche diligente des contacts, les mesures appropriées de prévention et de contrôle des infections et l'inhumation en toute sécurité. Le document suivant renferme des renseignements supplémentaires sur la prise en charge rapide des cas et des contacts dans les milieux communautaires :

Objectif et portée de ces lignes directrices

L'objectif de ces lignes directrices est de fournir des directives en matière de prévention et de contrôle des infections (PCI) concernant les soins préhospitaliers sûrs et le transport terrestre d'une PSI pour la maladie Ebola ou d'une personne chez qui la maladie Ebola est confirmée. Les soins préhospitaliers comprennent l'évaluation en urgence d'un patient et les soins prodigués dans divers milieux (par exemple dans la rue, au domicile, dans un établissement de soins de longue durée ou centre de santé mentale), au début du continuum des soins. Le jugement clinique reste essentiel, et ce jugement, ainsi que les politiques juridictionnelles, peuvent aboutir à des décisions qui diffèrent des recommandations fournies dans le présent document.

Ce document a été élaboré en fonction du contexte canadien et peut donc varier par rapport aux directives élaborées par d'autres pays. Les recommandations dans cette ligne directrice, ne sert qu'aux milieux où des soins de santé sont dispensés.

Méthodologie d'élaboration des lignes directrices

L'ASPC a élaboré les présentes lignes directrices en s'appuyant sur l'expertise technique du Comité consultatif national sur la prévention et le contrôle des infections (CCN-IPC) ainsi que d'experts en la matière. Les recommandations reposent sur un examen des données probantes, des avis d'experts et des principes fondamentaux de PCI, tels qu'ils sont définis dans le document de l'ASPC intitulé Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins. Ces conseils se fondent sur les preuves scientifiques et les avis d'experts actuellement disponibles et adoptent une approche de précaution lorsqu'il manque des preuves ou que ces dernières ne sont pas concluantes. Ils peuvent faire l'objet d'un examen et de modifications selon les nouvelles informations disponibles.

La liste des membres figure à l'annexe A.

Utilisateurs cibles

Ce document est destiné au personnel des services préhospitaliers, notamment aux premiers intervenants, aux ambulanciers paramédicaux, au personnel responsable du transport terrestre d'urgence, aux pompiers, aux policiers et au personnel des organismes de gestion préhospitalière chargé de l'éducation et de la formation en matière de santé et de sécurité au travail (SST) et de PCI. Dans le présent document, le terme « personnel des services préhospitaliers » fait référence à ce personnel. Les organismes de gestion préhospitalière comprennent, entre autres, les services d'urgence, les hôpitaux de réadaptation, les hôpitaux psychiatriques et les établissements de soins de longue durée.

Rôle des provinces et des territoires

Les conseils contenus le présent document doivent être lus de concert avec la législation, la réglementation et les politiques fédérales, provinciales, territoriales et locales pertinentes. Les mesures recommandées ne doivent pas être considérées comme des normes rigides, mais comme des principes et des recommandations qui peuvent être utilisés pour contribuer à la pratique en matière de PCI.

Application de la hiérarchie des contrôles à la maladie Ebola : contrôles techniques, contrôles administratifs et équipement de protection individuelle

La hiérarchie des contrôles est un cadre fondamental de santé et de sécurité au travail, conçu pour optimiser la protection des travailleurs contre les expositions aux dangers, y compris les dangers infectieux tels que la maladie Ebola. Le respect de la hiérarchie des contrôles permet d'obtenir des systèmes plus sûrs et de réduire les risques de maladie ou de blessure des travailleurs de la santé.

Élimination

Bien que l'élimination ne soit pas possible, pour réduire le risque de transmission, des systèmes et des protocoles doivent être mis en place pour limiter les soins aux PSI pour la maladie Ebola ou aux patients chez qui la maladie Ebola est confirmée aux centres désignés pour soigner ces patients, lorsqu'ils sont disponibles. Le personnel chargé du transport préhospitalier doit connaître les centres désignés pour les soins liés à la maladie Ebola dans leur province ou territoire.

Substitution

La substitution dans le cadre de la hiérarchie des contrôles n'est pas une approche réalisable pour prévenir la transmission de la maladie Ebola.

Contrôles techniques

Les mesures de contrôles techniques sont utilisées pour éliminer l'agent infectieux ou placer une barrière entre le travailleur de la santé et l'agent infectieux. Les contrôles techniques sont les éléments de l'installation ou de l'infrastructure physique de l'organisme de soins de santé qui servent à prévenir l'exposition à l'agent infectieux ou sa transmission à la source ou le long de son parcours.

Voici quelques exemples de contrôles techniques liés aux soins préhospitaliers et au transport d'une PSI ou d'un patient chez qui la maladie Ebola est confirmée :

Contrôles administratifs

Les contrôles administratifs comprennent les politiques, les procédures, l'éducation, la formation et les pratiques de soins aux patients visant à prévenir l'exposition et la transmission des maladies infectieuses lors de la prestation de soins et du transport. Chaque organisation doit élaborer des politiques et des procédures complètes pour la mise en place et le retrait de l'EPI. Afin d'éviter la transmission de la maladie Ebola et d'assurer le dépistage efficace des cas de maladie Ebola, des mesures de contrôle administratives doivent être appliquées dès le premier contact avec la PSI et continuer à être appliquées jusqu'à ce que le patient soit admis dans l'hôpital d'accueil.

Voici des exemples de contrôles administratifs liés aux soins préhospitaliers et au transport des PSI ou des patients chez qui la maladie Ebola est confirmée :

Tableau 1 : Rôles et responsabilités du surveillant formé
N/A Surveillant formé
Responsabilité Aider les travailleurs de la santé qui prodiguent des soins directs aux patients et les visiteurs (s'ils sont autorisés) à respecter l'ensemble du processus d'utilisation et de retrait de l'EPI et veiller à ce qu'ils le respectent.
Rôle
  • Vérifier et superviser l'utilisation de l'EPI et son retrait en toute sécurité; n'entre habituellement pas dans la chambre du patient.
  • Accompagner le travailleur ou le visiteur à chaque étape de la mise en place de l'EPI (utiliser la liste de contrôle) ou les lire à haute voix.
  • Veiller à ce que l'EPI approprié soit sélectionné et correctement utilisé.
  • Pendant l'enlèvement de l'EPI, observer et aider à enlever certains composants de l'EPI.
  • Confirmer visuellement et consigner que chaque étape a correctement été faite relativement à l'utilisation et au retrait de l'EPI.
  • Observer constamment la technique lorsque le travailleur de la santé ou le visiteur se trouve dans la chambre du patient.
  • Fournir des instructions correctives immédiates en temps réel si le travailleur ou le visiteur ne suit pas les étapes recommandées.
  • Connaître le plan de gestion de l'exposition à la maladie Ebola de l'établissement en cas de violation involontaire de la procédure.
Nombre nécessaire Un surveillant formé en permanence pour chaque personne entrant dans la salle.

Considérations relatives à la santé au travail

Pratiques de base

Les pratiques de base constituent les mesures de PCI qui devraient être appliquées dans le cadre des soins de base prodigués à tous les patients, en tout temps dans tous les établissements de soins de santé, y compris les soins préhospitaliers. Les pratiques de base et les précautions additionnelles sont décrites en détail dans le document d'orientation de l'ASPC intitulé Pratiques de base et précautions additionnelles.

Les pratiques de base décrites dans ce document sont les suivantes :

En raison du cadre unique du transport préhospitalier, des lavabos pour l'hygiène des mains ne sont pas toujours disponibles. On recommande les mesures suivantes pour l'utilisation de lingettes pour les mains :

Évaluation et triage des appels préhospitaliers

Lorsqu'un répartiteur évalue les appels de gens préoccupés par l'Ebola, il devrait poser les questions suivantes conformément à l'annexe B : Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola chez les personnes qui se présentent dans les établissements de soins actifs afin de détecter les personnes sous investigation pour la maladie Ebola :

Précautions additionnelles pour la gestion de la maladie Ebola

Classification des personnes sous investigation pour la maladie Ebola

Cette classification détermine les exigences en matière d'EPI.

Recommandations pour le contrôle à la source

Recommandations concernant l'utilisation de l'équipement de protection individuelle

Principes de l'équipement de protection individuelle (EPI)

Recommandations concernant l'EPI pour la maladie Ebola

  • EPI préhospitalier nécessaire pour une PSI stable (p. ex., signes vitaux dans les limites normales, pas d'hémorragie, selles formées, pas de vomissements) est le suivant :
    • masque résistant aux liquides
    • visière ou lunettes de protection séparée
    • gants
    • blouse imperméable ou résistante aux liquides

    Si le patient a besoin d'une IMGA, s'il devient instable ou si on confirme qu'il est atteint de la maladie Ebola, le personnel soignant doit suivre les recommandations relatives à la PSI instable ou au patient chez qui la maladie Ebola est confirmée.

  • L'EPI préhospitalier nécessaire pour une PSI instable [par exemple, signes et symptômes de choc (détresse respiratoire, hypotension, troubles neurologiques), hémorragie, possibilité d'intubation ou de réanimation, diarrhée, vomissements, résultats cliniques suggérant que le patient peut contaminer l'environnement] ou pour un patient chez qui la maladie Ebola est confirmée est le suivant :
    • appareils de protection respiratoire N95 vérifiés ayant fait l'objet d'un essai d'ajustement (ou équivalent, ou protection supérieure)
    • visière suffisamment longue pour éviter les éclaboussures en dessous
    • gants doubles
    • blouse imperméable ou résistante aux fluides ou combinaison pour matières dangereuses
    • tablier imperméable aux fluides
    • revêtements corporels imperméables ou résistants aux fluides, y compris les couvre-pieds et les couvre-jambes, les couvre-chefs et les couvre-cou

    *Toute la peau exposée est protégée

Déplacement du patient dans le véhicule de transport et hors du véhicule

Nettoyage de l'environnement

Équipement à usage réservé

Nettoyage et désinfection des véhicules de transport

Manipulation des déchets et de la literie

Avis

Annexe A : Remerciements

Comité consultatif national sur la prévention et le contrôle des infections au Canada (CCN-IPC)
Joanne Embree, MD, MSc
Spécialiste en maladies infectieuses infantiles, Soins communs
Professeure, Université du Manitoba
Winnipeg, Man.

Matthew P. Muller, MD, PhD, FRCPC
Professeur agrégé, Université de Toronto
Directeur médical, Prévention et contrôle des infections, Unity Health Toronto
Toronto, Ont.

Molly Blake inf.aut., BN, M.Sc.S, CIC
Directrice de programme, Prévention et contrôle des infections, Office régional de la santé de Winnipeg (ORSW)
Directrice de programme par intérim, retraitement des dispositifs médicaux, OSRW
Winnipeg, Man.

Patsy Rawding, inf. aut., B.Sc.Inf., CIC
Gestionnaire des services de santé, Prévention et contrôle des infections
Zone Ouest, Gestionnaire principal en SLD, Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse
Middleton, N.-É.

Patrice Savard, MD, MSc, FRCPC
Professeur clinicien agrégé, Université de Montréal
Microbiologiste clinique et spécialiste des maladies infectieuses, CHUM
Directeur médical, unité de prévention et de contrôle des infections nosocomiales, CHUM
Montréal, Qc

Jennie Johnstone, MD, PhD, FRCPC
Professeure agrégée, Université de Toronto
Directrice médicale de la prévention et du contrôle des infections, Sinai Health
Toronto, Ont.

Stephanie W. Smith, MD, MSc, FRCPC
Professeure, Division des maladies infectieuses, Département de médecine, Université d'Alberta
Directrice, Prévention et contrôle des infections, Hôpital de l'Université de l'Alberta
Edmonton, Alb.

Suzanne Rhodenizer Rose inf. aut., B.Sc.Inf., M.Sc.S, CIC
Directrice, Planification clinique, QEII New Generation Project
Spécialiste de la lutte contre les infections
Halifax, N.-É.

Anne Masters-Boyne, inf. aut., MN
Infirmière en santé du travail, Services de santé aux employés, Réseau de santé Horizon Fredericton, N.-B.

Jennifer Happe, B.Sc., M.Sc.
Hôpital pour enfants de l'Alberta
Directrice, Prévention et contrôle des infections Canada
Professionnelle de la lutte contre les infections, Alberta Health Services
Calgary, Alb.

Nisha Thampi, MD, MSc, FRCPC
Directrice médicale, Programme de prévention et de contrôle des infections, Division des maladies infectieuses, Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario Professeure agrégée, Département de pédiatrie, Université d'Ottawa
Ottawa, Ont.

Susy Hota MSc, MD, FRCPC
Directrice médicale, Prévention et contrôle des infections
Spécialiste des maladies infectieuses, University Health Network
Professeure agrégée, Département de médecine, Division des maladies infectieuses, Université de Toronto Toronto, Ont.

Brian Sagar, MSc, BA
Directeur principal, Maladies transmissibles
Ministère de la Santé de la Colombie-Britannique
Victoria, C.-B.

Section de prévention et de contrôle des infections nosocomiales :
Maureen McGrath, B.Sc.Inf., inf. aut.
Steven Ettles, M.S.P.
Amanda Graham, M.S.P.
Jennifer Selkirk, MSc, inf. aut.

Annexe B : Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola chez les personnes qui se présentent dans les établissements de soins actifs

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Annexe B : Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola chez les personnes qui se présentant dans les établissements de soins actifs
Description longue : Annexe B – Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola des personnes qui se présentent dans des établissements de santé
Description longue : Annexe B – Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola des personnes qui se présentent dans des établissements de santé

Un algorithme pour le dépistage et l'évaluation des patients qui se présentent dans un établissement de santé est utilisé comme outil pour évaluer le risque de maladie Ebola et pour prendre des décisions sur les mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI) appropriées à adopter. Il repose sur une évaluation en plusieurs étapes des antécédents de voyage d'une personne, d'un contact possible avec la maladie Ebola par l'entremise d'une ou de plusieurs personnes sous investigation, d'un ou de plusieurs patients dont la maladie Ebola a été confirmée ou d'échantillons de laboratoire, ainsi que des symptômes.

L'algorithme commence par une évaluation initiale de la personne qui se présente dans l'établissement de santé. Évaluez les facteurs suivants :

  1. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle vécu ou voyagé dans un pays où la maladie Ebola est endémique ou un avis de santé publique a été déclaré pour la maladie d'Ebola?
  2. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle été en contact avec une personne sous investigation pour la maladie Ebola ou un patient dont la maladie Ebola a été confirmée, y compris lors d'une inhumation ?
  3. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle été en contact avec des échantillons de laboratoire provenant d'une personne sous investigation ou de patients dont la maladie Ebola a été confirmée ?
  4. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle été en contact avec des primates, des chauves-souris ou de la viande d'animaux sauvages provenant de pays ou de régions touchés par la maladie Ebola ?

    Si la réponse à l'une des questions ci-dessus est NON, il n'y a aucun risque de maladie Ebola. Les travailleurs de la santé doivent donc procéder à l'évaluation habituelle et mettre en œuvre les mesures de PCI conformément aux pratiques de base et aux précautions additionnelles (PBPA). L'évaluation spécifique à la maladie Ebola se termine à ce stade pour cette personne.

    Si la réponse à l'une des questions ci-dessus est OUI, l'évaluation doit se poursuivre par une évaluation des symptômes de la personne. Évaluez les points suivants :

  5. La personne a-t-elle une fièvre supérieure ou égale à 38 degrés Celsius ?
  6. La personne présente-t-elle au moins un autre symptôme compatible avec la maladie Ebola ?

    Si la réponse à ces questions est NON, les travailleurs de la santé doivent procéder à l'évaluation habituelle, mettre en œuvre les mesures de PCI conformément aux PBPA et avertir les autorités de santé publique.

    Ensuite, évaluez ce qui suit :

  7. Le patient doit-il être hospitalisé pour des raisons autre que la maladie Ebola ?

    Si la réponse est OUI :

    • Aviser les services de prévention et de contrôle des infections (PCI), de santé et de la sécurité au travail (SST) ainsi que des maladies infectieuses lors de l'admission.
    • Surveiller et enregistrer la température et les autres symptômes compatibles avec la maladie Ebola au moins deux fois par jour pendant 21 jours après la dernière exposition ou le dernier voyage.
    • Informer la santé publique des résultats de la surveillance.
    • Informer la santé publique si le patient obtient son congé avant la fin de la période de surveillance de 21 jours.
    • Si le patient présente de la fièvre ou d'autres symptômes compatibles avec la maladie Ebola dans les 21 jours suivant la dernière exposition ou le dernier voyage, il doit être considéré comme une personne sous investigation pour la maladie Ebola. Consultez la section « Personne sous investigation pour la maladie Ebola » de cette description.

    Si la réponse est NON :

    • Communiquer avec la santé publique pour la marche à suivre concernant la surveillance pendant 21 jours après la dernière exposition ou le dernier voyage.
    • La santé publique doit être satisfaite du statut du patient et des dispositions prises en matière de surveillance avant que le patient ne quitte l'établissement.

    « Personne sous investigation pour la maladie Ebola » : Si la réponse à la question (e) [La personne a-t-elle une fièvre supérieure ou égale à 38 degrés Celsius ?] ou (f) [La personne présente-t-elle au moins un autre symptôme compatible avec la maladie Ebola ?] est OUI, la personne doit être considérée comme une personne faisant l'objet d'une enquête (POE) pour la maladie Ebola. Mettez en place les mesures suivantes :

    • Demander au patient de se laver les mains et de respecter les règles d'hygiène respiratoire (c.-à-d., mettre un masque)
    • Mettre en place des mesures de PCI, y compris des précautions contre les contacts et les gouttelettes
    • Placer le patient dans une chambre individuelle avec des toilettes privées, un accès à un lavabo ou à des fournitures pour l'hygiène des mains, et une porte fermée
    • Limiter l'exposition aux travailleurs de la santé essentiels et minimiser leur exposition
    • Demander au Surveillant Formé à de tenir un registre des travailleurs de la santé qui entrent dans la chambre du patient
    • Informer immédiatement les autorités sanitaires locales pour obtenir des conseils sur les mesures à prendre
    • Appliquer les précautions appropriées pour une gestion sûre des déchets ou du linge potentiellement contaminés
    • Pour le suivi de santé publique, consigner les noms des travailleurs de la santé et des autres personnes susceptibles d'avoir été exposées sans protection au patient ou au sang et aux liquides corporels du patient

    Si une personne sous investigation pour la maladie Ebola est identifiée dans un ÉTABLISSEMENT DE SOINS AMBULATOIRES, c.-à-d., à l'extérieur d'un établissement de soins actifs, prenez les mesures suivantes :

    • Ne pas effectuer d'interventions ou de procédures susceptibles de mettre le personnel soignant en contact direct avec le sang et liquides corporels du patient. Si le travailleur de la santé doit être en contact direct avec le patient, il doit porter de l'équipement de protection personnelle (EPI) approprié, conformément au tableau 3 des lignes directrices.
    • Communiquer avec les autorités locales de santé publique ou d'autres autorités désignées pour obtenir des conseils sur le transfert des patients vers un hôpital désigné pour la maladie Ebola. Respecter les lignes directrices en vigueur.
    • Communiquer avec les autorités locales de santé publique ou d'autres autorités désignées pour obtenir des instructions sur le nettoyage de l'environnement
    • Il faut conseiller à la personne sous investigation pour la maladie Ebola sollicitant des soins par téléphone de rester en place

    Si une personne sous investigation pour la maladie Ebola est identifiée dans un HÔPITAL, prenez les mesures suivantes :

    • Aviser les services de PCI, de SST, des maladies infectieuses, de la microbiologie médicale et les autres membres du personnel concernés
    • Effectuer une évaluation des risques afin de déterminer le risque infectieux pour les travailleurs de la santé et les autres personnes
    • Informer le laboratoire de votre établissement de la POE pour la maladie Ebola et obtenir des instructions précises avant de collecter des échantillons aux fins d'analyse. Mettre en place des protocoles pour le dépistage de la maladie Ebola et le dépistage d'autres infections ou d'infections pouvant coexister (p. ex., le paludisme et la fièvre typhoïde).
    • Si la maladie Ebola est confirmée, communiquer avec les autorités locales de santé publique pour obtenir des conseils sur le transport des patients vers un hôpital désigné pour la maladie Ebola
    • Demander à un moniteur formé d'observer les soins prodigués aux patients et l'utilisation de l'EPP des travailleurs de la santé
    • Si le résultat au test de dépistage de la maladie Ebola est négatif, informer la santé publique si le patient obtient son congé avant la fin de la période de surveillance de 21 jours

    Si la personne sous investigation pour la maladie Ebola est stable, les travailleurs de la santé doivent utiliser l'EPI suivant :

    • Masque résistant aux liquides
    • Visière ou lunettes de protection
    • Gants
    • Blouse imperméable ou résistante aux liquides
    • Si le patient doit subir une intervention médicale générant des aérosols (IMGA), il convient d'utiliser un masque N95 (ou l'équivalent, ou une protection supérieure) résistant aux liquides et ayant été ajusté.

    Si la personne sous investigation pour la maladie Ebola est instable ou si la maladie Ebola est confirmée, le personnel soignant doit utiliser l'EPI suivant :

    • N95 (ou l'équivalent, ou une protection supérieure) ayant été ajusté
    • Visière
    • Gants doubles
    • Blouse imperméable ou résistante aux fluides ou combinaison pour matières dangereuses
    • Tablier imperméable aux liquides
    • Couvre-pieds/jambes et couvre-tête/cou résistants aux liquides ou imperméables
    • Toute la peau exposée est protégée

Annexe C : Gestion des déchets et désinfection préventive dans le cadre des soins préhospitaliers et du transport terrestre pour la maladie Ebola

Les lignes directives suivantes présentent des mesures pour assurer la manipulation, le confinement, le transport et l'élimination sécuritaire des déchets (y compris le linge et les objets pointus ou tranchants) produits pendant les soins préhospitaliers et le transport terrestre des personnes sous investigation (PSI) pour la maladie Ebola et les personnes chez qui la maladie Ebola est confirmée. Elles inclus aussi les mesures pour le nettoyage des surfaces et des zones contaminées ou potentiellement contaminées par le virus Ebola. Elles sont destinées au personnel chargé des soins préhospitaliers, notamment aux premiers répondants médicaux, aux ambulanciers, au personnel chargé du transport terrestre, aux pompiers et aux policiers, ainsi qu'au personnel des organismes de soins préhospitaliers responsable de l'éducation et de la formation sur la santé et la sécurité au travail (SST), de la prévention et control des infections (PCI) et de l'entretien ménagers.

Les directives se fondent sur les données scientifiques, les normes et les règlements actuellement disponibles et se fondent sur une approche axée sur la précaution en l'absence de données probantes ou lorsque ces dernières ne sont pas concluantes. Elles seront révisées et modifiées à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.
Les directives devraient être lues conjointement avec les lois, les politiques et les règlements locaux, provinciaux et fédéraux et adaptées en fonction des exigences locales, le cas échéant.

Déchets associés à la Maladie Ebola

Le virus Ebola est catégorisé en tant qu'agent du groupe de risque 4 en vertu de la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines de l'Agence de la santé publique du Canada puisqu'il est susceptible d'entraîner une maladie grave et qu'aucun traitement efficace n'existe actuellement. Les déchets contaminés par le virus Ebola doivent être manipulés et jetés de façon spéciale afin d'éviter toute exposition au virus.
Tous les déchets contaminés par la maladie Ebola sont considérés comme des déchets biologiques dangereux réglementés et comprennent les articles (et le linge) contaminés par du sang et des fluides corporels humains (c'est-à-dire sécrétions respiratoires, salive, vomissements, matières fécales et urine) qui nécessitent la prise de mesures spéciales en matière de manipulation et d'élimination puisqu'ils peuvent, dans certaines situations, présentés un risque de transmission de la maladie. Les déchets contaminés par la maladie Ebola qui ont été correctement incinérés ou traités à l'autoclave ne sont plus infectieux et ne présentent plus de risque pour la santé.

Mesures recommandées pour les organismes de soins préhospitaliers

Il est recommandé de mettre en œuvre les mesures suivantes afin de gérer et nettoyer de façon sécuritaire les déchets contaminés par la maladie Ebola.

Mesures recommandées pour la gestion des déchets contaminés par la maladie Ebola lors du transport terrestre

Tout le personnel de transport préhospitalier manipulant des déchets associés à la maladie Ebola doit porter un EPI approprié, y compris un EPI supplémentaire sur la base d'une évaluation des risques, et suivre les conseils pour retirer l'EPI en toute sécurité, conformément à la politique de l'organisme.

Exemples de déchets associés à la maladie Ebola

  1. Déchets humains – sang et autres fluides corporels tel que l'urine, matières fécales, vomissements, sécrétions respiratoires et salive
  2. Linge – draps, serviettes, débarbouillettes et blouses.
  3. Autres déchets non pointus ou tranchants – EPI, bassins hygiéniques jetables, linge jetable, pansements, éponges, tampons, draps d'intervention, couches, linges et lingettes de nettoyage, linges et lingettes pour éponger, écoulements, cathéters et sacs gastro-intestinaux, intraveineux et urinaires, équipement et tubes de succion, coussins ou matelas non imperméables
  4. Déchets pointus ou tranchants – seringues, aiguilles, rasoirs et scalpels

Déchets humains

Literie

Une literie jetable devrait être utilisé dans le cadre des soins préhospitaliers et lors du transport terrestre.

Autres déchets non pointus ou tranchants

La manipulation, le confinement et l'élimination des déchets devraient uniquement être faits dans la zone de soins par le personnel portant le bon EPI.

Déchets d'objets pointus ou tranchants

Mesures recommandées pour la gestion des déversements sur place et nettoyage du sang et des autres fluides corporels contaminés par la maladie Ebola

Tout le personnel offrant des services de nettoyage devrait être supervisé par des employés formés portant le bon EPI.

Références

Agence de santé publique du Canada :

Canada :

Centers for Disease Control and Prevention (CDC), États-Unis :

Santé publique Ontario :

Organisation mondiale de la Santé :

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