Document d’orientation sur l’amélioration de la qualité de l’air intérieur dans les immeubles de bureaux

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(1,6 Mo, 80 pages)

Organisation : Santé Canada

Date de publication : 2025-09-19

Cat. : H144-141/2025F-PDF

ISBN : 978-0-660-78984-2

Pub. : 250229

Tables des matières

Remerciements

Ce produit a été rédigé par Santé Canada. D'autres consultations et contributions du Conseil national de recherches du Canada, de Services publics et Approvisionnement Canada, et de l'Agence de la santé publique du Canada ont appuyé la préparation de ce document.

Nous remercions le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail et le Comité canadien sur la qualité de l'air intérieur et les bâtiments pour l'élaboration de documents de référence.

Introduction

Le présent document d'orientation a pour objectif de résumer les façons d'évaluer, d'améliorer et de maintenir la qualité de l'air intérieur dans les immeubles de bureaux. Ce document d'orientation présente des recommandations pratiques pour résoudre les problèmes potentiels de qualité de l'air intérieur, notamment :

Le présent document d'orientation s'adresse aux employeurs, aux responsables d'immeubles, au personnel d'entretien, aux urbanistes ainsi qu'aux professionnels de la santé publique environnementale.

La qualité de l'air dans un immeuble de bureaux est le résultat des interactions complexes entre le système de ventilation (le cas échéant), le bâtiment (c'est-à-dire l'âge, l'état, les matériaux des composants, la structure et l'enveloppe), le climat, la qualité de l'air extérieur, le mobilier et les produits présents, les processus de travail ainsi que les occupants et leurs activités. Certains facteurs qui contribuent à la mauvaise qualité de l'air intérieur peuvent être liés aux activités de gérance des bâtiments comme l'entretien et l'entretien ménager; la conception ou l'entretien inadéquat du système de ventilation; et la sélection et l'utilisation de l'équipement, du mobilier, des matériaux de construction, des fournitures de bureau et des produits chimiques de nettoyage.

Ce guide aborde les problèmes associés à la qualité de l'air intérieur qui sont courants dans un immeuble de bureaux et fait la promotion des bonnes pratiques. Il présente des conseils pour maintenir une bonne qualité de l'air intérieur, puis gérer et résoudre rapidement les problèmes, tout en encourageant la cohérence et la transparence tout au long du processus d'évaluation, d'enquête et de résolution. De bonnes pratiques opérationnelles permettent de prévenir de nombreux problèmes de qualité de l'air intérieur. Toutefois, en cas de problème, il est possible de parvenir à les régler en déployant des mesures correctives une fois que la ou les causes potentielles ont été identifiées. Il est important que les mesures prises pour améliorer la qualité de l'air intérieur soient des solutions appropriées qui permettent d'empêcher que le problème ne se reproduise, et que l'on n'échange pas ce problème pour un autre ou que l'on n'en crée pas de nouveaux.

Ce guide s'applique aux immeubles de bureaux de toutes tailles au Canada. Il concerne les milieux de travail non industriels et non résidentiels, qui peuvent inclure des immeubles dotés de salles de réunion, de salles à manger et de petites cuisines.

Bien que ce guide fournisse des conseils aux employeurs et aux responsables d'immeubles pour les aider à résoudre les problèmes de qualité de l'air intérieur, dans certaines situations, ils devront avoir recours aux services d'un professionnel qualifié, comme un professionnel du chauffage, de la ventilation et de la climatisation (CVC) ou un hygiéniste du travail.

Pour maintenir une qualité de l'air intérieur adéquate, la meilleure stratégie est de prévenir les problèmes avant qu'ils ne surviennent et de régler ceux qui se manifestent dès qu'ils sont constatés. Les bonnes pratiques pour maintenir la qualité de l'air intérieur sont les suivantes :

En plus des conseils sur la qualité de l'air intérieur dans les immeubles de bureaux fournies dans le présent document, les professionnels de la qualité de l'air intérieur qui cherchent des conseils techniques au sujet des effets sur la santé de certains contaminants de l'air, ainsi que de l'échantillonnage et la surveillance de l'air sont également priés de consulter le Document d'orientation à l'intention des professionnels de la qualité de l'air intérieur de Santé Canada (Santé Canada, 2025).

Contexte

La qualité de l'air intérieur est considérée comme un déterminant environnemental de la santé. Un environnement intérieur sain contribue à la productivité et au confort, et protège la santé et le bien-être des occupants. à ce titre, il s'agit d'une considération importante en matière de santé et de sécurité pour les lieux de travail tels que les immeubles de bureaux. L'exposition à plusieurs contaminants couramment présents dans l'air intérieur a été associée à des effets nocifs sur la santé. Les occupants qui travaillent dans des bâtiments suffisamment ventilés ont indiqué une meilleure qualité de l'air et déclaré un meilleur état de santé que ceux qui travaillent dans des espaces mal ventilés (Allen et coll., 2015). Des débits de ventilation plus élevés dans les environnements intérieurs sont associés à une prévalence réduite d'effets nocifs sur la santé (Sundell et coll., 2010).

Bon nombre des mécanismes de contrôle recommandés visant à améliorer et à maintenir une bonne qualité de l'air intérieur s'appliquent également à la réduction du risque de transmission de maladies infectieuses. Ces mécanismes sont souvent la responsabilité des employeurs, des responsables d'immeubles et du personnel d'entretien. Cependant, d'autres activités entreprises par les occupants de l'immeuble, comme l'utilisation d'équipements d'impression et de photocopie, le port de parfums, le blocage des évents ou l'utilisation inappropriée de l'équipement, peuvent générer des odeurs et des contaminants qui nuisent également à la qualité de l'air intérieur. Il est important de reconnaître que les facteurs qui ont une incidence sur la qualité de l'air intérieur peuvent varier au fil du temps et que des facteurs concurrents peuvent avoir une incidence sur les objectifs en matière de qualité de l'air (par exemple, établir l'équilibre entre une ventilation accrue et une économie d'énergie). La gestion de la qualité de l'air intérieur nécessite de mettre en balance plusieurs facteurs pour s'assurer que les améliorations dans un domaine n'entraînent pas une réduction significative de l'efficacité dans d'autres domaines. En étant informés et formés, les responsables et les occupants des bâtiments peuvent aider à prévenir l'apparition de nombreux problèmes associés à la qualité de l'air intérieur.

Le présent document d'orientation remplace le document de Santé Canada (1995) intitulé Guide technique pour l'évaluation de la qualité de l'air dans les immeubles de bureaux.

Qualité de l'air intérieur dans les immeubles de bureaux

Qu'est-ce que la qualité de l'air intérieur?

La qualité de l'air intérieur désigne la qualité de l'air qui se trouve dans un environnement intérieur, comme à l'intérieur d'un bâtiment, particulièrement en ce qui a trait à la santé et au confort des occupants. La qualité de l'air intérieur est le résultat des interactions complexes en constante évolution entre les systèmes d'un bâtiment, son environnement extérieur, les activités et les éléments à l'intérieur du bâtiment ainsi que les occupants. Ces interactions influencent les types et les concentrations de contaminants dans les environnements intérieurs ([Comité canadien sur la qualité de l'air intérieur et les bâtiments [CCQAI], 2013a).

Facteurs affectant la qualité de l'air intérieur

La qualité de l'air intérieur résulte de l'interaction entre le système de ventilation (le cas échéant), le bâtiment, le climat, la qualité de l'air extérieur, les sources intérieures de polluants, les processus de travail et les occupants.

Voici quelques éléments qui ont un impact sur l'air intérieur :

Sources de contaminants de l'air intérieur

Les contaminants présents dans l'air intérieur d'un bâtiment peuvent provenir de sources situées à l'intérieur ou à l'extérieur de ce dernier et peuvent varier en fonction du comportement des occupants. On recense plusieurs sources possibles de contaminants de l'air intérieur :

Les contaminants peuvent également être importés de l'extérieur du bâtiment par les prises d'air du système de ventilation, par les fenêtres et les portes ouvertes ou par l'infiltration à travers les fissures et les ouvertures de l'enveloppe du bâtiment. Les contaminants de l'air qui peuvent provenir de sources extérieures comprennent :

Dans certaines situations, les contaminants peuvent également provenir de systèmes de ventilation partagés avec d'autres entreprises (par exemple, dans un bâtiment commun ou un centre commercial).

Confort de l'occupant et perception de la qualité de l'air intérieur

En plus des facteurs qui ont une incidence directe sur les types et les concentrations de contaminants intérieurs, les occupants des bâtiments peuvent être touchés par un certain nombre de facteurs environnementaux et personnels, qui peuvent influer sur la façon dont ils perçoivent la qualité de l'air intérieur. Certains facteurs influencent à la fois les concentrations de contaminants et la perception de la qualité de l'air.

La façon dont les occupants perçoivent la qualité de l'air intérieur peut également avoir un impact sur leur confort, leur bien-être et leur productivité en général. Les perceptions des occupants sont influencées par des facteurs tels que la température de l'air, l'humidité relative, le déplacement de l'air et les odeurs, ainsi que par des facteurs non liés à la qualité de l'air intérieur tels que le bruit, l'éclairage et l'ergonomie. Les employeurs et les responsables d'immeubles doivent tenir compte des facteurs liés et non liés à la qualité de l'air intérieur lorsqu'ils enquêtent sur les plaintes.

Température de l'air et humidité relative

La température de l'air et l'humidité relative sont les deux principaux facteurs qui déterminent le confort thermique et sont les principaux facteurs environnementaux contribuant aux maladies liées à la chaleur et causées par un stress thermique.

Confort thermique

Le confort thermique fait référence à la sensation de ne pas avoir ni trop chaud ni trop froid lorsque l'on porte des vêtements adaptés au bureau. Les occupants trouvent généralement que les conditions sont optimales sur le plan du confort lorsque la température de l'air est uniforme dans un espace présentant une humidité relative comprise entre 30 et 50 %. Le maintien d'une humidité relative inférieure à 50 % empêche également la croissance de moisissures à l'intérieur (Santé Canada, 2016).

En général, lorsque l'humidité relative est inférieure à 30 %, le nombre de plaintes à propos de la sécheresse de la peau, des yeux, des sinus, de la bouche et de la gorge augmente. (Jones et coll., 2022). Lorsque l'humidité relative est supérieure à 50 %, le nombre de plaintes à propos de l'humidité ou de chaleur excessive augmente. Un taux d'humidité élevé peut causer de la condensation, augmenter la teneur en eau des matériaux et entraîner la formation de moisissures ou de champignons (Santé Canada, 2023a).

Les préférences personnelles en matière de température peuvent varier considérablement. Lorsqu'un espace est trop chaud, les occupants peuvent se sentir léthargiques ou se fatiguer rapidement. En revanche, lorsqu'un lieu est trop froid, les occupants peuvent se sentir agités et facilement distraits. Les températures souhaitées peuvent varier en fonction de la saison, des vêtements portés et des activités.

Pour régler la température et l'humidité :

Stress thermique

En ce qui a trait aux températures, un autre élément de préoccupation dont il faut tenir compte dans les immeubles de bureaux se rapporte aux maladies liées à la chaleur. La chaleur extrême constitue un grave risque pour la santé. Les personnes âgées, les personnes à faible revenu, les personnes en situation d'itinérance et les personnes souffrant de certains problèmes de santé sous-jacents font partie des personnes qui présentent le risque le plus élevé de souffrir de maladies liées à la chaleur (Santé Canada, 2024). La vulnérabilité aux maladies liées à la chaleur peut également différer entre les groupes de population et les personnes en raison de facteurs tels que l'acclimatation, la condition physique et la qualité du sommeil (Bergeron et coll., 2011; McGarr et coll., 2020).

Les occupants peuvent avoir un risque plus élevé de subir des effets nocifs sur leur santé causés par la chaleur dans les immeubles de bureaux lorsque les températures et les niveaux d'humidité dépassent ceux qui sont recommandés dans les directives sur le confort thermique décrites ci-dessus; cependant, certains occupants plus sensibles à la chaleur peuvent éprouver des effets sur leur santé même à des températures conformes aux directives. Les employeurs et les responsables d'immeubles doivent demander conseil aux autorités sanitaires locales lors des épisodes de chaleur extrême.

Odeurs

Les odeurs peuvent indiquer la présence de certains contaminants en concentrations élevées dans l'air intérieur, ce qui peut comporter des risques pour la santé. Il convient de noter que certains polluants ont des effets sur la santé en deçà du seuil de perception de leur odeur dans l'air intérieur. Les odeurs sont également associées à une perception de mauvaise qualité de l'air, que la source de l'odeur soit une nuisance (par exemple, des odeurs de nourriture) ou qu'elle puisse causer des effets directement sur la santé (par exemple, les émanations provenant des véhicules). Les odeurs sont souvent causées par des gaz et des vapeurs organiques ou inorganiques qui stimulent les organes olfactifs. Chaque personne réagit différemment aux odeurs en fonction, par exemple, de son âge, de son expérience, du moment de l'exposition et d'autres facteurs.

Les odeurs peuvent être le résultat de causes comme :

La détermination de la source de l'odeur et son atténuation contribueront à améliorer la qualité de l'air intérieur. Il faut noter que des facteurs de nature personnelle ou culturelle ou certains problèmes de santé peuvent être à l'origine d'odeurs que la personne concernée ne peut contrôler. Pour connaître les réponses aux sensibilités à des facteurs environnementaux et aux problèmes de santé, consulter la section des rôles et responsabilités des employeurs.

Ventilation et confort

L'air intérieur contient un mélange de contaminants provenant de sources extérieures et intérieures. Un système de ventilation bien conçu et fonctionnant correctement renouvelle l'air intérieur d'un bâtiment en le remplaçant par de l'air extérieur ou introduit de l'air extérieur pour diluer les contaminants intérieurs. Ce renouvellement d'air vise à maintenir la concentration de contaminants biologiques et chimiques à des niveaux suffisamment bas, de manière à ce que la plupart des occupants ne ressentent pas d'inconfort.

Lorsque le débit d'échange de l'air intérieur par de l'air extérieur est trop faible, les concentrations de contaminants venant principalement de l'intérieur augmentent dans l'air intérieur, ce qui peut donner lieu à une hausse du nombre de plaintes de la part des occupants. Ces plaintes portent généralement sur des perceptions liées à l'exposition (par exemple, odeurs, « air vicié », sensation de manque d'air) et sur des effets potentiels sur la santé (par exemple, irritation au niveau des yeux, du nez, des sinus et de la gorge, maux de tête, fatigue).

Il est important de noter que l'apport d'air extérieur dans le système peut introduire des contaminants dans l'environnement intérieur. Les sources extérieures de contamination peuvent inclure la fumée, le smog, la pollution due à la circulation, le pollen et les contaminants industriels.

Vitesse d'écoulement de l'air et courants d'air

La vitesse d'écoulement de l'air fait référence à la vitesse du mouvement de l'air. De plus faibles vitesses d'écoulement d'air peuvent donner une sensation de « manque d'air », tandis que des vitesses d'écoulement d'air élevées augmentent l'évaporation cutanée et peuvent amener les occupants à trouver l'air trop frais ou « frisquet ». La vitesse d'écoulement de l'air doit être conforme aux normes applicables (norme ASHRAE 55). Dans la plupart des bâtiments, on s'attend à une vitesse d'écoulement de l'air inférieure à 0,20 m/s (40 pi/min).

Un problème de vitesse d'écoulement de l'air ou de fuites dans l'enveloppe du bâtiment peut entraîner le signalement de courants d'air, ressentis par les occupants comme un refroidissement excessif du corps par l'air en déplacement. Les occupants remarquent la présence de courants d'air lorsque l'air refroidit le corps de manière inégale, notamment la tête, le cou et les épaules, ou encore les pieds, les chevilles et les jambes. Les courants d'air peuvent être liés à une « stratification thermique » de l'air, ce qui signifie qu'il existe des couches de températures différentes. Les facteurs en cause sont souvent l'entrée d'air froid par les fenêtres ou les murs, une ventilation qui dirige l'air « froid » vers les occupants, ou des planchers plus froids que l'air. La différence entre les températures du plancher et du plafond ne doit pas dépasser 4 degrés Celsius pour éviter l'inconfort thermique (norme ASHRAE 55).

Facteurs non liés à la qualité de l'air intérieur

Des inquiétudes concernant la qualité de l'air intérieur peuvent survenir même si tous les indicateurs se situent dans les plages acceptables. La façon dont un occupant perçoit la qualité générale de l'air peut dépendre de facteurs organisationnels et individuels sans rapport avec les caractéristiques réelles de l'air. Par exemple, le bruit, l'éclairage, l'aménagement du milieu de travail, l'intimité et la conception du poste de travail peuvent contribuer à la façon dont les occupants perçoivent la qualité de l'air.

Effets d'une mauvaise qualité de l'air intérieur sur la santé

Dans de nombreux cas, on sait que la présence de contaminants dans l'air intérieur, notamment dans des situations où la température ou l'humidité sont mal contrôlées, provoque des effets sur la santé ou aggrave les effets existants. L'exposition aux contaminants contenus dans l'air intérieur peut provoquer :

Il peut être difficile de reconnaître les effets sur la santé qui sont causés ou exacerbés par une exposition à une mauvaise qualité de l'air intérieur, car de nombreux symptômes peuvent aussi être causés par des maladies ou des expositions sans rapport avec la qualité de l'air intérieur. Par exemple, l'exposition à une mauvaise qualité de l'air intérieur a été associée à des symptômes souvent reliés aux allergies, au rhume ou à la grippe, ce qui rend difficile d'établir le rôle de l'air intérieur comme cause ou facteur d'aggravation de ces symptômes (CCQAI, 2013b). De même, les occupants souffrant d'une maladie respiratoire peuvent présenter des symptômes similaires à ceux ressentis après une exposition à d'autres contaminants contenus dans l'air intérieur ou constater que leurs symptômes sont exacerbés lorsqu'ils entrent dans un bâtiment. Un professionnel de la santé qualifié peut aider à déterminer si les symptômes d'une personne sont associés à une mauvaise qualité de l'air intérieur.

Une mauvaise qualité de l'air intérieur ne touche pas toutes les personnes de la même façon. Certaines personnes sont considérées comme plus sensibles aux effets sur la santé associés à l'exposition aux polluants contenus dans l'air intérieur, notamment les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes ayant des problèmes de santé préexistants tels que l'asthme et les maladies cardiovasculaires. Les personnes sensibles peuvent éprouver divers symptômes indésirables lorsqu'elles sont exposées à des polluants environnementaux, même à de très faibles concentrations.

Principales stratégies pour améliorer la qualité de l'air dans les immeubles de bureaux

La qualité de l'air intérieur dans un immeuble de bureaux est le résultat d'interactions complexes en constante évolution, et à ce titre, de nombreux facteurs interactifs doivent être pris en compte pour régler les problèmes de qualité de l'air intérieur. Voici les principales stratégies permettant de contrôler certains de ces facteurs de sorte à préserver et à améliorer la qualité de l'air intérieur :

  1. Réduire ou éliminer les sources de contaminants atmosphériques. Les sources des contaminants atmosphériques peuvent se trouver à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment. Des renseignements détaillés sur des contaminants spécifiques de l'air intérieur se trouvent dans le Document d'orientation à l'intention des professionnels de la qualité de l'air intérieur (Santé Canada, 2025) et à la section sources des contaminants de l'air intérieur.

    En ce qui concerne les sources intérieures de contamination de l'air, les contaminants peuvent être éliminés ou réduits par une bonne gérance des immeubles, ce qui comprend une conception adéquate de l'espace, le choix de produits et de mobilier à faibles émissions, un entretien ménager régulier et une maintenance préventive des immeubles, ainsi qu'une communication ouverte entre les responsables d'immeubles, les employeurs et les occupants (par exemple, l'éducation du personnel d'entretien et des employés des immeubles sur la qualité de l'air intérieur).

    Il arrive que l'employeur ou le responsable du bâtiment ait peu de contrôle sur les sources de contaminants provenant de l'extérieur du bâtiment. Cependant, la prise en compte de la qualité de l'air extérieur, la connaissance du système de ventilation et de bonnes pratiques d'exploitation peuvent aider à prévenir ou à réduire l'infiltration de contaminants dans le bâtiment à partir de sources extérieures. L'infiltration de contaminants peut également être réduite ou éliminée grâce à des mesures activités telles que le colmatage des fissures dans l'enveloppe et les fondations du bâtiment et à l'utilisation de systèmes d'assainissement au besoin.

  2. La ventilation peut améliorer la qualité de l'air en éliminant et en diluant les contaminants et en remplaçant l'air intérieur par de l'air extérieur filtré. L'entretien du système de ventilation d'un bâtiment et le remplacement des filtres conformément aux recommandations du fabricant contribueront à réduire les contaminants introduits dans le bâtiment. Des renseignements détaillés se trouvent à la.

    Au Canada, les codes du bâtiment nationaux, provinciaux et territoriaux exigent que les débits de ventilation respectent, au minimum, les normes de ventilation applicables en vigueur (normes ASHRAE 62.1 et 62.2). De plus, une augmentation des débits d'air de ventilation pourrait aider à atténuer le risque de transmission de maladies infectieuses par voie aérienne et contribuer à une amélioration de la qualité globale de l'air intérieur (ASHRAE, 2023; Centers for Disease Control and Prevention [CDC], 2023; Lancet, 2022; Ontario Society of Professional Engineers [OSPE], 2022). Bien qu'elle améliore la qualité de l'air intérieur, l'augmentation des débits de ventilation entraîne un coût énergétique supplémentaire.

  3. La filtration de l'air intérieur peut contribuer à réduire certains contaminants contenus dans l'air intérieur et certains agents pathogènes respiratoires viraux et bactériens, selon la nature des contaminants et l'équipement de filtration utilisé. Bien que la filtration de l'air intérieur puisse aider à en améliorer la qualité, il faut combiner cette mesure avec la réduction des contaminants à la source dans la mesure du possible et l'amélioration de l'efficacité de la ventilation. Des renseignements détaillés se trouvent à la.

    Les contaminants intérieurs tels que la poussière, les particules fines, les virus, les bactéries et les spores peuvent être éliminés efficacement à l'aide de filtres à air intérieur. Ces filtres ne sont généralement pas aussi efficaces pour les polluants gazeux (par exemple, COV, CO, CO2, NO2). Les dispositifs de filtration dans les conduites ou portables qui utilisent des filtres à haute efficacité peuvent aider à réduire les concentrations de particules en suspension dans l'air.

    Une combinaison de ventilation et de filtration peut être plus rentable pour réduire les concentrations de particules, y compris les particules respiratoires infectieuses, que l'augmentation seule de la ventilation.

Ventilation

Les responsables d'immeubles et les responsables de la qualité de l'air intérieur doivent connaître la conception et le fonctionnement du système de ventilation, y compris l'alimentation en air extérieur, la qualité de l'air extérieur, l'efficacité des filtres et de la filtration, la planification de l'espace (densité et activité des occupants, ainsi que la durée de l'occupation), l'entretien de l'équipement et le contrôle d'autres voies de contamination telles que l'infiltration involontaire de polluants. En outre, ils doivent savoir quand consulter un professionnel du CVC.

Pour être efficace, un système de ventilation doit faire entrer l'air extérieur et évacuer l'air intérieur - de simples mouvements d'air (par exemple, recirculation) ou une filtration ne suffisent pas. Une ventilation efficace contribue à améliorer la qualité de l'air intérieur, car elle réduit les niveaux de contaminants et d'humidité qui peuvent, directement ou indirectement, nuire au confort des occupants ou avoir des effets nocifs sur la santé (Santé Canada, 2018).

La ventilation de l'air extérieur peut se faire naturellement ou mécaniquement :

Ventilation de l'air extérieur par rapport à l'infiltration

Il est important de connaître la distinction entre la ventilation et l'infiltration de l'air extérieur (Persily 2021). La ventilation de l'air extérieur est intentionnelle et fait référence à la circulation de l'air extérieur dans un bâtiment par des ouvertures intentionnelles telles que des entrées d'air, des évents et des fenêtres ouvertes. L'infiltration désigne l'écoulement d'air incontrôlé et involontaire de l'extérieur vers l'intérieur du bâtiment (c'est-à-dire l'entrée d'air dans les bâtiments) et l'exfiltration correspondante de l'air de l'intérieur du bâtiment vers l'extérieur (c'est-à-dire la sortie d'air du bâtiment). Selon les différences de pression entre l'intérieur et l'extérieur, une entrée incontrôlée et une sortie d'air correspondante par l'enveloppe du bâtiment peuvent se produire. Ces différences de pression peuvent être attribuables aux conditions météorologiques (par exemple, vent et température) et au fonctionnement des systèmes du bâtiment (par exemple, ventilateurs d'extraction et équipement à combustible ventilé). Il est important de noter que les taux d'infiltration ne sont pas contrôlés, pas plus que la distribution de l'air infiltré à l'intérieur d'un bâtiment. L'infiltration peut avoir des répercussions négatives importantes sur la qualité de l'air intérieur en raison du transit dans des espaces de moins bonne qualité comme les cavités des murs et les sous-sols. De plus, l'infiltration peut entraîner de la condensation en créant des surfaces froides à l'endroit où l'air entre et à l'intérieur des cavités des murs où il sort, ce qui cause des problèmes de gestion de l'humidité intérieure. Une bonne étanchéité et une bonne isolation de l'air sont des stratégies importantes pour réduire l'infiltration et les problèmes de condensation associés. Les systèmes de ventilation, naturels ou mécaniques, bien conçus, installés, exploités et entretenus sont préférables à l'infiltration pour répondre aux exigences de ventilation du bâtiment, car ils peuvent fournir le débit de ventilation souhaité d'air de meilleure qualité à l'endroit nécessaire, et permettent d'éviter à la fois la sous-ventilation et la surventilation. Les systèmes de ventilation donnent également la possibilité de réduire les impacts énergétiques en récupérant la chaleur ou l'humidité de l'air sortant. Ils permettent un meilleur contrôle de l'humidité, ce qui a des avantages pour la santé et peut réduire le risque de moisissures.

Systèmes de CVC

Les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation ont une incidence importante sur la façon dont les contaminants de l'air se déplacent dans un espace, la façon dont l'air extérieur rentre et l'air intérieur évacué, et la façon dont les contaminants sont éliminés de l'air. Un système de CVC est conçu pour :

Le système de CVC comporte généralement de nombreuses pièces interconnectées dans un bâtiment, telles que des entrées, des filtres, des conduites et des ventilateurs, qui travaillent ensemble pour déplacer l'air à l'intérieur, autour et à l'extérieur des pièces. Un système de CVC bien conçu qui fonctionne bien fournira la quantité d'air qui convient à chaque zone (par exemple, une pièce ou un espace) pour répondre aux exigences de ventilation de l'air extérieur, de confort thermique, de taux d'humidité appropriés et de contrôle des contaminants.

Comprendre les systèmes de CVC

Lorsqu'il fonctionne correctement, le système de CVC permet d'équilibrer les différentes zones et de maintenir les pressions souhaitées dans les espaces occupés. Le fait de bloquer les bouches d'aération ou les registres, ou d'interrompre la circulation de l'air avec des meubles ou des cartons, peut déséquilibrer le système de CVC, ce qui aura une incidence sur la ventilation d'autres zones du bureau ou de l'immeuble.

Ces systèmes utilisent des filtres qui peuvent éliminer les MP, y compris la poussière, le pollen, les moisissures, les bactéries et les virus, de l'air. Les filtres doivent avoir les dimensions recommandées et adaptées pour qu'ils correspondent au système de CVC, car les filtres mal dimensionnés ou adaptés ne fonctionneront pas correctement. Plus l'efficacité du filtre augmente (indice de filtration), plus la pression nécessaire pour faire passer l'air au travers de celui-ci augmente. Il convient de consulter les instructions du fabricant ou d'avoir recours à un spécialiste du CVC lors de l'installation ou de la mise à niveau des filtres (augmentation de l'indice de filtration) pour s'assurer que le système mécanique peut supporter la chute de pression accrue à travers les filtres. D'autres renseignements détaillés se trouvent à la section Filtration de l'air.

Les systèmes de CVC peuvent également être une source de contamination de l'air si les grilles de distribution de l'air ou les filtres à air sont sales, s'il y a de l'eau stagnante dans les bacs récepteurs ou s'il y a de l'humidité dans les conduites d'air qui peut favoriser la croissance de moisissures ou d'autres agents microbiens.

Composants d'un système de CVC

Les systèmes de CVC utilisés dans les immeubles de bureaux ou commerciaux varient considérablement en taille et en complexité. Il peut s'agir de simples unités d'air d'appoint à de grands systèmes intégrés au bâtiment. Indépendamment de leur complexité et de leur taille, les systèmes de CVC comptent les composants de base décrits ci-dessous (figure 1). Il est important que tous les composants d'un système de CVC soient inspectés, nettoyés et entretenus afin de garantir le bon fonctionnement de l'équipement et la distribution d'un air de qualité dans l'environnement intérieur. La figure suivante et les numéros connexes mettent en évidence les principales composantes et fonctions d'un système de CVC.

Ventilateurs récupérateurs de chaleur ou d'énergie

Un système de ventilation à récupération de chaleur ou d'énergie (VRC/VRE) [aussi appelé économiseur] peut être utilisé. Cet équipement est conçu pour ventiler mécaniquement le bâtiment en remplaçant l'air intérieur par de l'air frais extérieur tout en récupérant la chaleur ou l'humidité du flux d'air afin de réduire les coûts énergétiques. Ce système comprend un bloc échangeur de chaleur sensible ou latente, que traversent les flux d'air extérieur et d'air vicié, ce qui permet de récupérer une partie de l'énergie de l'air vicié conditionné dans le bâtiment. Les VRC/VRE peuvent être regroupés en trois catégories : à plaque, rotatifs ou régénératifs. Dans les immeubles de bureaux, le VRC/VRE le plus couramment utilisé est le type rotatif (roue thermique/énergétique).

Il existe également des VRC/VRE pour une seule pièce, qui sont montés sur un mur extérieur, indépendamment des conduites du CVC ou d'un autre système mécanique. Cet équipement permet la ventilation d'une seule pièce, tout en transférant l'énergie de l'air évacué à l'écoulement d'air entrant, réduisant ainsi la charge de chauffage et de conditionnement d'air. L'installation et l'exploitation des VRC/VRE d'une seule pièce doivent être effectuées en consultation avec un technicien qualifié en CVC.

Figure 1. Exemple des composants d'un système de CVC (gouvernement de l'Alberta, 2009)

Figure 1

Figure 1 - Équivalent textuel
  1. Prise d'air extérieur - Endroit par où l'air extérieur est introduit dans le bâtiment.
  2. Registre d'air extérieur - Barrière réglable qui limite la quantité d'air introduite dans le bâtiment.
  3. Chambre de mélange - Zone où l'air extérieur est mélangé à l'air repris de l'espace occupé avant d'être recyclé.
  4. Assemblage de filtres - Peut consister en un préfiltre pour éliminer les grosses particules de poussière, les insectes, les plumes et les feuilles de l'air avant le passage au travers du filtre principal. Après la filtration, l'air est distribué dans les espaces occupés.
  5. Unité de traitement de l'air - Comprend le ventilateur, les serpentins de chauffage ou de refroidissement et les équipements connexes tels que les commandes, les bacs récepteurs de condensats et les filtres à air.
  6. Serpentin de chauffage - Chauffe l'air au besoin.
  7. Serpentin de refroidissement et bac récepteur - Refroidit l'air si nécessaire; le bac récepteur récupère l'eau produite par le refroidissement de l'air et l'achemine jusqu'au système d'évacuation des eaux usées.
  8. Humidificateur ou déshumidificateur - Augmente ou diminue le taux d'humidité de l'air selon les besoins pour ajuster l'humidité relative de l'air du bâtiment.
  9. Ventilateur - Pousse ou tire l'air (alimentation ou extraction) à travers le système; dirige la circulation vers diverses parties du bâtiment.
  10. Registre - Barrière réglable qui limite le début d'air entrant dans un espace ou en sortant.
  11. Diffuseur - d'alimentation d'air - Distribue l'air de la ventilation dans l'espace occupé.
  12. Espace occupé - Endroits où les gens sont normalement présents.
  13. Grille de reprise - Grille par laquelle l'air sort de l'espace occupé, aspiré par le ventilateur de reprise pour être renvoyé au système de CVC pour l'évacuation ou la recirculation.
  14. Plénum de plafond - Espace au-dessus du plafond suspendu qui peut faire partie du système de reprise d'air.

Inspection et entretien du système

Lors de l'inspection du système de CVC d'un bâtiment, confirmer chacun des éléments suivants et déterminer si d'autres mesures sont nécessaires :

Cette liste est fournie sous forme de liste de contrôle personnalisable à l'annexe B. Toute autre information qui se rapporte à l'unité de CVC inspectée peut être ajoutée. Il est toujours pertinent de consulter le manuel d'utilisation ou un professionnel qualifié en CVC pour obtenir de l'aide.

Un programme d'entretien préventif du système de ventilation doit être élaboré et mis en œuvre pour s'assurer que le système mécanique fonctionne correctement et que les filtres soient remplacés selon un calendrier établi. Ce programme aidera à réduire les contaminants et à maintenir les niveaux de température et taux d'humidité. Tous les systèmes de CVC doivent être inspectés et entretenus par un professionnel qualifié conformément aux recommandations du fabricant. Dans le cas où il n'y en a pas, la norme ASHRAE 62.1 propose un tableau des activités recommandées, ainsi qu'une fréquence d'inspection, que les responsables d'immeubles et les employeurs peuvent consulter. En dernier recours, un exemple de liste de vérification (annexe C) peut être utilisé pour aider à inspecter et à entretenir le système de CVC sur une base régulière. Il est recommandé de documenter et d'enregistrer chaque inspection et, dans certains cas, cette documentation peut être une exigence légale (par exemple, si l'employeur est ciblé par le Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail). Il est fortement recommandé de faire participer l'ingénieur/responsable de l'immeuble ou un spécialiste en CVC à cette inspection.

Pratiques d'exploitation en ce qui concerne la ventilation

Comme le système de CVC est essentiel à la qualité globale de l'air intérieur, les responsables d'immeubles et les responsables de la qualité de l'air intérieur doivent suivre de bonnes pratiques d'exploitation. La bonne mise en œuvre d'un programme d'entretien préventif améliore le fonctionnement des systèmes mécaniques et permet d'économiser de l'argent à long terme en prévenant les pannes critiques.

Les bonnes pratiques d'exploitation contribueront à :

Les sections suivantes traitent des bonnes pratiques d'exploitation.

Considérations relatives aux prises d'air extérieur

En ce qui concerne l'air extérieur :

L'air extérieur capté pour une utilisation à l'intérieur doit être de bonne qualité. Selon l'administration, certains bâtiments doivent être conformes aux normes et aux lignes directrices nationales.

Les distances minimales suivantes doivent séparer les entrées d'air des sources de contamination :

Tableau 1. Distances minimales de séparation des prises d'air. Adapté de la norme ASHRAE 62.1 (tableau 5-1)
Objet Distance (m)
Sortie d'air des tours de refroidissement 7,5
Allée, rue ou emplacement de stationnement 1,5
Entrée de garage, zone de chargement d'automobiles ou file d'attente pour les voitures 5
Zone de stockage/ramassage des ordures, bennes à ordures 5
évents de plomberie 1
Zone de chargement ou quai de camions, zone de stationnement/marche au ralenti pour les autobus 7,5
Voie publique à forte circulation 7,5

Horaires de fonctionnement

Des horaires de fonctionnement réduits permettent d'économiser de l'énergie pendant les heures creuses, lorsque le taux d'occupation du bâtiment est réduit la nuit et les fins de semaine. Il est important de s'assurer qu'il y a suffisamment de renouvellement d'air avant les heures de travail normales afin d'éliminer les contaminants qui ont pu s'accumuler pendant la nuit, et que la température et l'humidité sont réglées au niveau souhaité. Le nombre de renouvellements d'air dépend de la durée de la période d'arrêt et d'autres facteurs. Ces paramètres peuvent être déterminés en consultant un spécialiste en CVC. Dans le cas où des maladies infectieuses respiratoires soient en circulation dans la communauté, il est recommandé de faire fonctionner le système durant 2 heures au niveau maximal de renouvellement d'air avant et après que l'immeuble soit occupé (Agence de la santé publique du Canada [ASPC] 2021).

De plus, le fait de régler le système de ventilation pour qu'il ne fonctionne pas pendant l'heure d'achalandage du matin peut réduire considérablement les polluants atmosphériques liés à la circulation dans les bâtiments situés près des routes principales (MacNeill et coll., 2016). Il faut donc effectuer l'épuration de l'air du matin avant l'heure d'achalandage, puis l'arrêter à l'heure où l'achalandage commence, puis la réactiver après celle-ci. Cette approche permet de ventiler les bâtiments en utilisant de l'air plus pur que si l'épuration de l'air du matin avait été effectuée à l'heure d'achalandage du matin. Une autre mesure importante qui peut aider à réduire l'entrée de polluants extérieurs dans l'environnement intérieur est de s'assurer que les prises d'air extérieures sont situées le plus loin possible de la circulation et des véhicules tournant au ralenti.

Débits d'air de la ventilation

Le débit d'air de la ventilation peut être exprimé comme un débit d'air de la ventilation absolu (en litres par seconde [l/s], en mètres cubes par seconde [m3/s], en pieds cubes par minute [PCM]) ou comme un taux de renouvellement d'air par rapport au volume de l'espace. Les débits de ventilation non résidentielle dépendent du nombre d'occupants et des dimensions de la pièce ou sont calculés en fonction de la dilution prévue des contaminants connus (norme ASHRAE 62.1).

Le remplacement de tout l'air d'une pièce s'appelle « changement d'air ». Le nombre de changements d'air par heure (c'est-à-dire le taux de changement d'air) est déterminé en divisant la quantité d'air qui circule dans une pièce en une heure par le volume de la pièce (CDC, 2023). Lorsqu'il y a une ventilation mécanique inadéquate avec une infiltration minimale ou une ventilation naturelle, le taux de changement d'air est faible et les concentrations de contaminants de l'air intérieur peuvent augmenter, ce qui entraîne plus de plaintes de la part des occupants.

Les codes du bâtiment canadiens font référence à la norme ASHRAE 62.1 qui fournit des taux de ventilation minimaux. Toutefois, les débits d'air de la ventilation doivent être déterminés en fonction des exigences de l'administration concernée et tenir compte des différentes zones d'un bâtiment. Une fois les débits appropriés déterminés, tout réglage ou ajustement des débits de ventilation et de l'équilibrage de l'air du bâtiment doit être effectué par un professionnel qualifié en CVC.

Les débits de ventilation des bâtiments doivent être mesurés et conformes aux normes de ventilation applicables en vigueur (normes ASHRAE 62.1 et 62.2).

Il est suggéré de procéder à un changement d'air accru, combiné à d'autres mesures, pour aider à atténuer le risque de transmission de maladies infectieuses par voie aérienne et contribuer à l'amélioration de la qualité globale de l'air intérieur (ASHRAE 2023; CDC, 2023; lancet 2022; OSPE 2022). Une meilleure filtration peut également être utilisée. Ces options entraînent un coût énergétique supplémentaire lié à l'augmentation des besoins énergétiques des systèmes de CVC étant donné qu'ils fonctionnent plus longtemps, à la nécessité de surmonter des pertes de pression plus importantes à travers les filtres ou à la nécessité de conditionner de plus grandes quantités d'air frais de l'extérieur.

Ventilation réactive

Différentes procédures telles que la rénovation, l'entretien et les changements d'occupation peuvent entraîner des concentrations localisées plus élevées de contaminants de l'air intérieur, et il peut être nécessaire de contrôler ou de programmer manuellement le système mécanique pendant ces périodes pour fournir une ventilation supplémentaire. à d'autres moments, il peut être nécessaire de réduire la quantité de ventilation si les conditions extérieures sont jugées mauvaises (par exemple, fumée de feux de forêt, déversements) ou si les travaux effectués dans le bâtiment nécessitent un confinement pour réduire la dissémination des contaminants dans l'ensemble du bâtiment.

Il incombe au responsable de l'immeuble de déterminer quand augmenter ou diminuer manuellement la ventilation, et pendant combien de temps. Dans le cas de fumée liée à des feux de forêt ou d'autres événements qui nuisent à la qualité de l'air, consulter la Cote air santé, Info-Smog (Québec), et les avertissements relatifs à la qualité de l'air (Santé Canada, 2023b).

Filtration de l'air

La filtration de l'air intérieur est un élément important de la réduction de l'exposition aux petites particules, y compris les particules virales en aérosol. L'air peut être filtré par le système de CVC ou par d'autres systèmes mécaniques par le biais du système de filtration de l'immeuble. De cette façon, on aidera à protéger l'air intérieur des contaminants provenant de l'air qui entre de l'extérieur ainsi que de l'air de reprise du bâtiment. Il est recommandé d'utiliser un filtre dont la cote de valeur de rapport d'efficacité minimale (MERV) est de 13 ou plus dans les bâtiments où il y a de l'air de reprise, dans la mesure du possible, afin de réduire la transmission virale à l'intérieur (United States Environmental Protection Agency [US EPA] 2024b;, Santé Canada, 2020a). L'air intérieur peut également être filtré à l'aide de purificateurs d'air portatifs à filtre HEPA (PACs), qui peuvent aider à capter certains contaminants (par exemple, pollen, poussière, virus), qu'ils soient produits à l'intérieur ou à l'extérieur (Santé Canada, 2022a). Il convient de noter que les filtres peuvent aider à éliminer les particules, mais ne seront pas efficaces contre les gaz, comme le CO ou le CO2.

Éléments à prendre en considération en ce qui a trait au système de filtration

Plus l'efficacité des filtres augmente, moins le risque de propagation de particules et de particules respiratoires infectieuses dans le réseau de distribution d'air est élevé. Cependant, même si une filtration plus élevée est plus efficace, il se peut qu'elle ne soit pas pratique en raison de rendements décroissants en ce qui a trait à l'amélioration de l'élimination des particules, et, en contrepartie, d'une augmentation de la pression statique et du coût. Par exemple, bien qu'une augmentation de la cote MERV 13 à la cote MERV 14 améliore l'efficacité de la capture des particules entre 1 et 3 μm de 85 % à au moins 90 %, cette amélioration peut être annulée par l'augmentation des exigences en matière de pression pour faire passer l'air à travers le filtre, que le système peut ne pas être en mesure de fournir (ASHRAE, 2023). Bien qu'un filtre avec une cote de MERV 13 ou plus soit idéal, la filtration appropriée pour un système dépendra des capacités du système et des recommandations du fabricant.

Les filtres doivent être de dimensions appropriées pour être installés dans le système de CVC, car les filtres mal dimensionnés ne fonctionneront pas comme prévu. Lorsque l'on envisage d'utiliser un filtre à plus haute efficacité dans un système de CVC, il est important d'ajuster la résistance à l'air supplémentaire du filtre de qualité supérieure.

La norme de référence pour la filtration de l'air intérieur est un filtre HEPA. Un filtre HEPA est un type de filtre à air plissé qui est souvent nécessaire pour les environnements stériles et contrôlés tels que les salles d'opération d'hôpitaux, les laboratoires et les installations de fabrication de microélectronique. Les filtres HEPA éliminent au moins 99,97 % des particules de 0,3 mm ou plus, comme la poussière, le pollen, les moisissures, les bactéries, les virus et d'autres particules en suspension dans l'air. Cependant, en raison de la chute de pression plus élevée des filtres HEPA, il se peut que les systèmes des bâtiments où ce filtrage rigoureux n'est pas requis ne puissent pas les intégrer.

Il est important de consulter un spécialiste en CVC ou en filtration pour choisir le type de filtres, la cote MERV et la chute de pression du système.

Purificateurs d'air portatifs

Les purificateurs d'air portatifs peuvent également aider à améliorer la qualité de l'air intérieur en réduisant les concentrations de particules en suspension dans l'air. Cet équipement peut fournir une filtration à haute efficacité lorsqu'il est utilisé avec les systèmes de ventilation des bâtiments, mais ne remplace pas la ventilation intégrée du bâtiment. Cependant, lorsque la ventilation mécanique n'est pas disponible, les purificateurs d'air portatifs peuvent être efficaces pour réduire les concentrations de particules à l'intérieur.

De nombreux purificateurs d'air portatifs sur le marché sont conçus pour filtrer l'air d'une seule zone ou pièce à l'aide de filtres HEPA. Il est important de choisir un appareil dont la taille convient à l'espace dans lequel il est utilisé. Les éléments suivants doivent être pris en compte lors de l'achat et de l'installation de l'appareil (Santé Canada, 2022a) :

En général, l'appareil fonctionnera mieux lorsqu'il est réglé à la vitesse maximale du ventilateur, mais le bruit peut devenir un problème. Le CADR reflète l'efficacité d'un purificateur d'air portatif, en supposant qu'il fonctionne à pleine vitesse.

Les appareils qui utilisent des ions, comme les oxydants photocatalytiques, les générateurs d'ions, les électrofiltres et autres, pour purifier l'air peuvent produire de l'ozone. Si ces appareils sont choisis, ils doivent avoir un certificat de laboratoire d'assurance (UL) 2998 (zéro émission d'ozone) [UL 2022b]. Si l'appareil n'est pas homologué, il faut l'éviter, car l'ozone peut avoir des conséquences sur la santé humaine. Le California Air Regulatory Board dresse la liste des appareils qui ont réussi les tests d'émissions d'ozone (Santé Canada, 2022a).

Unités de filtration autonomes

En plus des unités de filtration portatives, il existe des systèmes de filtration plus grands qui peuvent être fixés aux murs et aux plafonds pour purifier l'air dans des zones définies. Lorsque ces appareils sont disponibles, les responsables d'immeubles doivent rechercher de l'équipement avec des étapes de filtration indépendantes qui peuvent être remplacées à différents moments. Les systèmes de filtration peuvent contenir au moins les trois couches suivantes :

  1. un préfiltre pour capter les particules les plus grosses dans l'air
  2. une couche de filtration au charbon pour capter les odeurs
  3. un filtre HEPA pour capter les particules fines, la fumée, les bactéries, les virus, etc.

Ces systèmes permettront de remplacer les filtres individuels à différents moments et le préfiltre sur une base régulière afin de prolonger la durée de vie utile du filtre HEPA qui est coûteux.

Purificateurs d'air fait maison

Si aucun système de ventilation ou purificateur d'air portatif homologué n'est disponible, une option à envisager est d'utiliser un purificateur d'air fait maison (Santé Canada 2023b, Centre de collaboration nationale en santé environnementale [CCNSE], 2023). Certaines données indiquent que les purificateurs d'air faits maison peuvent être une option efficace dans les situations d'urgence à court terme, comme lorsqu'il y a des feux de forêt. Il est important de comprendre les limites et les risques pour la sécurité associés aux purificateurs d'air faits maison. Si l'on choisit d'utiliser des purificateurs d'air faits maison, il faut un ventilateur de boîtier propre, plus récent (2012 ou plus récent) avec un fusible de sûreté et idéalement certifié selon la norme UL 507 (UL, 2022a). Ne jamais laisser le ventilateur fonctionner sans surveillance et l'éloigne des murs, des meubles et des rideaux. Ne pas utiliser de rallonge électrique, ne pas utiliser de ventilateur endommagé ou défectueux et s'assurer de changer les filtres régulièrement pendant les feux de forêt, car les filtres obstrués sont inefficaces et risquent de provoquer une surchauffe du ventilateur et des incendies.

Concentration de dioxyde de carbone comme indicateur de la ventilation

La principale source de CO2 dans l'air intérieur est la respiration des occupants. Des sources moins importantes, telles que les appareils à combustion mal ventilés et la fumée de cigarette, peuvent également contribuer aux niveaux de CO2 à l'intérieur (Santé Canada 2021b). Les situations courantes qui entraînent des concentrations élevées de CO2 à l'intérieur comprennent une occupation excessive du bâtiment (surpeuplement), ou lorsque les occupants passent de longues périodes à l'intérieur. à ce titre, le CO2 peut servir d'indicateur indirect des contaminants et agents pathogènes émis par les occupants et comme moyen d'évaluer la vitesse de ventilation (Morawska et coll., 2024). Avec la sensibilisation accrue du public à l'importance de la ventilation, et la disponibilité de moniteurs de CO2 peu coûteux sur le marché, il y a un intérêt renouvelé pour utiliser la surveillance du CO2 comme méthode de quantification de l'efficacité de la ventilation.

Les concentrations de CO2 à l'intérieur ont longtemps été utilisées pour contrôler les taux d'admission d'air extérieur des systèmes de CVC des bâtiments, en utilisant une ventilation à la demande. Cette stratégie de contrôle réduit la consommation d'énergie associée à la surventilation pendant les périodes de faible occupation et permet de s'assurer que les espaces soient correctement ventilés en fonction de leur occupation réelle (ASHRAE 2022). Lorsque des moniteurs de CO2 sont intégrés à un système de CVCA, il est important que ceux qui enquêtent sur la qualité de l'air intérieur confirment que le système a été correctement entretenu, étalonné et surveillé; que les fausses lectures ne sont pas courantes; et que les rapports du système sont disponibles pour examen (Association nationale de l'éducation 2022).

Les directives fournies par l'ASHRAE (2022) reconnaissent que les concentrations de CO2 à l'intérieur peuvent être un outil utile pour évaluer la qualité de l'air intérieur si les utilisateurs en comprennent les limites. La précision des capteurs, l'emplacement, la fréquence de surveillance et l'étalonnage, ainsi que l'occupation des bâtiments, entre autres, sont tous essentiels pour tirer des conclusions significatives des concentrations de CO2 mesurées à l'intérieur. Voir les directives pour les professionnels de la qualité de l'air intérieur (Santé Canada 2025) pour plus d'information.

L'importance de la ventilation comme méthode pour réduire la transmission du virus SRAS-CoV-2 a été mise en évidence pendant la pandémie de COVID-19 (ASPC, 2021). Cependant, les concentrations de CO2 à l'intérieur ne doivent pas être interprétées comme un indicateur direct du risque d'infection par des maladies infectieuses transmises par l'air, car la transmission dépend de multiples facteurs, et la ventilation n'en est qu'un parmi tant d'autres (US EPA 2024a, NCCEH 2021). Il existe de nombreux scénarios qui montrent que le fait de se fier aux concentrations de CO2 à l'intérieur risque d'amener les occupants à sous-estimer ou à surestimer le risque de transmission.

Thermostats et détecteurs

Les thermostats doivent être fonctionnels, étalonnés et installés dans des endroits pertinents. Ils ne doivent pas être obstrués ni enfermés d'une manière qui limite la circulation de l'air. Une installation dans un endroit pertinent signifie que le thermostat doit être placé sur un mur intérieur situé au centre de la pièce et à l'écart de la lumière directe du soleil ou d'autres sources de chaleur. Le fait de placer un thermostat à la lumière directe du soleil peut avoir des répercussions sur le fonctionnement du système de CVC et entraîner une perte énergétique connexe (Berquist et O'Brien, 2018). De plus, les appareils de chauffage ou d'humidificateurs personnels peuvent déséquilibrer les thermostats et les capteurs d'humidité, les induire en erreur et entraîner des réglages inexacts de la température ou de l'humidité dans une zone donnée.

Si la surveillance de CO2 ou toute autre surveillance de la qualité de l'air intérieur fait partie de la conception du système de ventilation, il faut consulter un professionnel en CVC pour déterminer les emplacements appropriés pour installer les capteurs ou les détecteurs.

Zones spéciales

Les zones spéciales comprennent les salles de photocopie, les toilettes, les cuisines, les stationnements intérieurs, les quais de chargement, les imprimeries, les locaux d'entretien et certaines aires d'entreposage (par exemple, pour la peinture, les produits chimiques de nettoyage ou d'autres produits dangereux). Ces zones requièrent une attention particulière en ce qui concerne l'évacuation de l'air, et il peut falloir y augmenter les débits de ventilation, car les concentrations de contaminants peuvent y être élevées. La section 8 (Contrôle de l'exposition/protection individuelle) de la fiche de données de sécurité (FDS) de tout produit dangereux présente des suggestions supplémentaires concernant le contrôle de l'exposition et la protection individuelle. Pour éviter la recirculation des contaminants dans l'alimentation principale en air, les zones spéciales doivent être conçues de façon à ce que l'air soit évacué directement à l'extérieur si elles contiennent des produits dangereux.

Systèmes équilibrés

Un système de ventilation équilibré introduit l'air extérieur et évacue l'air intérieur pour atteindre l'équilibre de pression cible (Santé Canada, 2018). L'air extérieur est conditionné avant d'être acheminé vers les bureaux et les salles de réunion où les occupants passent la plupart de leur temps, et l'air est spécifiquement évacué des zones où il peut y avoir de l'humidité et des contaminants, comme dans les salles à manger et les toilettes. Une partie de l'air de reprise peut également être évacuée selon la conception et le fonctionnement du système. Les bureaux et les salles de réunion sont dotés de diffuseurs d'air d'alimentation et de grilles de reprise pour assurer un bon mouvement de l'air. L'installation, l'étalonnage et l'inspection d'un système équilibré seront la responsabilité d'un professionnel en CVC ou d'une autre personne dûment formée.

L'obstruction des diffuseurs d'alimentation d'air ou des grilles de reprise peut entraîner une surcompensation du système et des problèmes d'équilibrage. Le bon volume d'air doit être acheminé vers tous les secteurs d'un bâtiment pour assurer une qualité d'air adéquate. Il peut être avantageux dans la conception et l'exploitation du système de CVC d'utiliser des contrôles de zone pour aider à gérer les besoins changeants sur le plan de la température et de l'humidité. Par exemple, un emplacement ensoleillé orienté au sud peut nécessiter plus d'air frais, tandis qu'un emplacement orienté au nord peut nécessiter plus d'air chaud. Les unités périmétriques de refroidissement ou de chauffage par induction peuvent également être utilisées à cette fin.

Réduire l'exposition aux aérosols infectieux en suspension dans l'air

Bon nombre des mécanismes de contrôle recommandés pour améliorer et maintenir une bonne qualité de l'air intérieur réduisent également le risque de transmission dans l'air de maladies infectieuses. Assurer une ventilation adéquate en introduisant de l'air extérieur peut réduire la concentration de contaminants, y compris les particules chargées de virus et de bactéries, dans l'air intérieur par dilution ou évacuation vers l'extérieur. L'utilisation d'une ventilation localisée (par exemple, ventilateurs d'extraction que l'on trouve généralement dans les salles de bain, les cuisines) peut également aider à réduire la transmission de maladies infectieuses. Une ventilation adéquate peut réduire la contamination des surfaces en éliminant certaines particules chargées de virus ou de bactéries avant qu'elles ne puissent se déposer sur les surfaces.

En plus d'augmenter la ventilation de l'air extérieur comme mécanisme de réduction de la transmission des maladies infectieuses, la norme ASHRAE 241 présente des conseils sur l'utilisation de la filtration et de la désinfection pour fournir un air propre équivalent. L'équivalent d'air pur est calculé en tenant compte de la ventilation par dilution à l'aide de l'air extérieur et de l'impact de différents types de purificateurs d'air, de filtres et de systèmes de désinfection par irradiation germicide aux ultraviolets (UV). Un filtre ou une unité de désinfection de l'air peut être ajouté au système de ventilation au lieu d'augmenter la prise d'air extérieur au-delà des exigences minimales de ventilation de l'air extérieur, ce qui permet d'économiser de l'énergie et d'avoir de la flexibilité dans la façon dont un bâtiment fournit de l'air propre.

Au Canada, les dispositifs émettant des rayons UV conçus pour tuer ou contrôler les agents pathogènes humains sur les surfaces et dans l'air sont réglementés en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires et doivent être homologués avant d'être installés et utilisés (Santé Canada, 2022c). La sélection, l'installation et l'entretien de l'équipement de désinfection UV doivent être effectués par un professionnel qualifié conformément aux instructions du fabricant afin d'éviter l'exposition involontaire des occupants de la pièce à l'énergie UV. Ces appareils ne doivent pas produire de l'ozone ou d'autres substances nocives.

En complément d'autres mesures de protection individuelle (par exemple, rester à la maison en cas de maladie, porter un respirateur ou un masque bien ajusté, se laver les mains, se couvrir la bouche et le nez pour tousser ou éternuer, et nettoyer et désinfecter les surfaces et les objets fréquemment touchés), l'amélioration de la ventilation et de la filtration de l'air peut faire partie d'un plan visant à réduire la propagation des maladies infectieuses à l'intérieur (ASPC, 2021, 2022a, 2023a, 2023b, 2023c). Pour obtenir de plus amples renseignements sur le contrôle de l'exposition aux maladies infectieuses, consulter la page de l'Agence de la santé publique du Canada.

Autres technologies d'épuration de l'air

En plus d'éliminer les particules fines de l'air intérieur en les emprisonnant mécaniquement dans le matériau filtrant, il existe des méthodes d'épuration de l'air complémentaires ou d'autres méthodes de rechange destinées à nettoyer ou désinfecter l'air. L'ASHRAE (2021a) recommande « de n'utiliser que des purificateurs d'air pour lesquels l'efficacité et l'innocuité sont clairement prouvées ». De plus, ces technologies ont le potentiel de dégrader la qualité de l'air en produisant de l'ozone et d'autres sous-produits secondaires nocifs.

La norme ASHRAE 241 fournit une procédure pour tester l'efficacité et la sécurité des systèmes d'épuration de l'air. Ce document d'orientation établit des méthodes d'essai et des exigences en matière de rapports sur l'efficacité des systèmes d'épuration de l'air dans les pièces et dans les conduits contre les microorganismes et fixe des limites en ce qui concerne le rayonnement UV et les sous-produits de dégradation.

Événements de mauvaise qualité de l'air extérieur

Comme la pollution de l'air extérieur peut être un déterminant important de la qualité de l'air intérieur, il est essentiel d'avoir des stratégies pour prévenir l'infiltration de polluants de l'air extérieur afin de maintenir et d'améliorer l'air intérieur. Les recommandations générales pour maintenir et protéger l'air intérieur lorsque la qualité de l'air extérieur est mauvaise sont les suivantes (Santé Canada, 2020b) :

La fumée provoquée par les incendies de forêt

Partout au Canada, les communautés connaissent régulièrement des épisodes de fumée de feux de forêt; la saison des feux de forêt s'étend habituellement du début d'avril à la fin octobre. De tels événements de pollution peuvent diminuer la qualité de l'air intérieur dans les immeubles de bureaux. Quand un incendie brûle les forêts, il produit une fumée dense et une variété de polluants atmosphériques qui peuvent avoir des conséquences sur la santé humaine.

La planification proactive par les gestionnaires d'immeubles permettra de mettre en place des procédures pendant les feux de forêt pour aider à protéger les occupants des immeubles de bureaux. Des cadres de planification élaboré par l'ASHRAE (2021b, 2024) met l'accent sur la réduction de l'exposition aux PM. Ces cadre fournissent des recommandations et des processus pour l'élaboration d'un plan de préparation aux épisodes de fumée pour les bâtiments commerciaux et les bâtiments de types similaires, à mettre en œuvre tant lorsque de la fumée est prévue que lorsqu'elle est présente. Ces conseils s'harmonisent étroitement avec les Lignes directrices relatives aux espaces antifumée pendant les épisodes de fumée de feux de forêt en milieu communautaire (Santé Canada, 2020a).

Ce cadre souligne que le plan de préparation aux épisodes de fumée doit être personnalisé au bâtiment. Selon le plan de préparation aux épisodes de fumée de l'ASHRAE (2021b, 2024), les gestionnaires d'immeubles doivent tenir compte des éléments suivants :

  1. Acheter des fournitures de préparation à la fumée avant la saison des feux de forêt pour s'assurer de détenir assez de filtres et de purificateurs d'air portatifs, car les stocks peuvent être limités pendant un épisode de fumée.
  2. Mettre à niveau les filtres de recirculation du système de CVC pour qu'ils soient conformes à la norme MERV 13 après avoir veillé à ce que le système ait été jugé en état de gérer les filtres mis à niveau. Noter que les filtres à haute efficacité devront probablement être changés plus fréquemment que d'habitude en raison de la rétention supérieure de particules et de l'augmentation des niveaux de fumée extérieure.
  3. Réparer les registres, les actionneurs et les commandes de CVC brisés avant la saison des feux de forêt et vérifier qu'ils permettront de réduire le débit d'air extérieur, au besoin.
  4. Optimiser les débits d'air de manière à protéger la santé humaine tout en contrôlant les odeurs, la température et les concentrations de contaminants intérieurs et en maintenant une pression positive du bâtiment conforme à la conception du bâtiment et du système de CVC.
  5. Ajouter une filtration de la prise d'air pendant un épisode de fumée, dans la mesure du possible. L'installation de filtres MERV 13 sur les prises d'air permettra de capter une grande fraction des PM2,5 avant qu'elles n'entrent dans le système de CVC.
  6. Surveiller régulièrement l'état du filtre et ajouter une jauge pour mesurer la perte de pression sur les appareils de traitement d'air. Ainsi, il sera possible de savoir quand remplacer les filtres.
  7. Limiter l'intrusion de fumée en protégeant l'enveloppe du bâtiment contre les intempéries pour réduire les infiltrations, en scellant et en calfeutrant les fissures et en gardant les portes et les fenêtres fermées.
  8. Surveiller les PM2,5 à l'intérieur en se procurant un ou plusieurs appareils de mesure de l'air munis d'un capteur de PM2,5. Même les appareils de mesure à faible coût peuvent fournir d'importants renseignements aux responsables de bâtiments sur les concentrations de PM2,5 dans le bâtiment. Les tendances des concentrations peuvent indiquer si des interventions sont nécessaires et si les pratiques en place permettent de réduire efficacement les PM2,5 à l'intérieur. Par exemple, une tendance à la hausse peut indiquer que les portes sont ouvertes, que les filtres à air se dégradent ou que les purificateurs d'air portatifs HEPA doivent être activés.
  9. Déterminer comment créer des espaces d'air temporaires plus propres dans le bâtiment avant la saison des incendies. Choisir et utiliser des purificateurs d'air portatifs HEPA de taille appropriée. Il peut être utile d'utiliser un appareil de mesure de l'air pour déterminer si l'air est adéquatement filtré et pour vérifier que l'air est en fait plus propre que les autres espaces du bâtiment.
  10. Anticiper d'autres sources de PM2,5 dans le bâtiment, comme la cuisine, l'aspirateur, l'utilisation d'imprimantes ou de photocopieurs et le tabagisme. La connaissance des sources potentielles peut aider à réduire ces sources pendant les feux de forêt et par la suite.

Normes de ventilation

Normes

Les normes sont produites par des organismes sans but lucratif, comme Le Groupe CSA, l'American National Standards Institute, l'ASHRAE et l'Organisation internationale de normalisation. Des normes spécifiques sont souvent intégrées aux codes du bâtiment, aux règlements et aux certifications. Voici des exemples de normes relatives à la qualité de l'air intérieur :

Codes du bâtiment

Les codes du bâtiment définissent les exigences en matière de ventilation, de confort thermique et de taux d'occupation maximal dans un immeuble, une structure ou un bâtiment. Le chauffage, la ventilation, les lieux d'entreposage, les rénovations, les avertisseurs de monoxyde de carbone, les avertisseurs de fumée et l'entretien sont des éléments généralement pris en charge et légiférés par les provinces, les territoires et les municipalités. Certains bâtiments relèvent de la compétence fédérale. Toujours consulter les codes du bâtiment qui s'appliquent au bâtiment.

Les objectifs d'un code du bâtiment sont de s'assurer que :

Protection des systèmes de CVC

Les responsables d'immeubles doivent envisager la possibilité qu'il y ait des tentatives délibérées d'altérer ou d'endommager les systèmes de CVC ou d'y introduire des contaminants chimiques, biologiques ou radiologiques dans le bâtiment par des prises d'air extérieures ou depuis l'intérieur du bâtiment, et planifier en conséquence. En outre, selon le système de CVC, des incidents de cybersécurité, tels que des attaques de logiciels malveillants et de rançongiciels ciblant les commandes, pourraient désactiver et endommager des composants du système. La prévention de l'altération ou des dommages nécessite une évaluation des points d'accès, des conditions de fonctionnement et des commandes du système de CVC.

La réalisation d'une évaluation des risques du système de ventilation mécanique du bâtiment est un élément important de la protection du bâtiment et de ses occupants. à l'aide de dessins à jour (par exemple, mécanique, électrique) et du manuel de procédures opérationnelles écrites propre au système de CVC existant, les propriétaires et les responsables d'immeubles doivent faire ceci :

La liste ci-dessus comprend quelques exemples de mesures d'atténuation qui peuvent être mises en œuvre pour protéger le système de CVC et la qualité de l'air intérieur d'un immeuble de bureaux. Une évaluation des risques propres à un bâtiment est nécessaire pour déterminer les risques particuliers et les mesures d'atténuation supplémentaires qui peuvent être mises en œuvre.

La réalisation d'une évaluation complète des risques et l'adoption de changements visant à protéger le système de CVC contribuent à réduire les atteintes intentionnelles au fonctionnement du bâtiment, ces mesures peuvent ne pas être suffisantes pour en empêcher la survenue. Le contrôle et la surveillance, des procédures opérationnelles complètes au sujet desquelles le personnel est formé de manière adéquate, et la communication avec les occupants du bâtiment sont tous nécessaires pour réduire les effets négatifs sur le système de ventilation mécanique, la qualité de l'air intérieur et la santé des occupants du bâtiment en cas d'incident.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les liens suivants :Protecting HVAC Systems from Cybersecurity Threats (ASHRAE 2021c) [en anglais seulement] et Guidance for Protecting Building Environments from Airborne Chemical, Biological or Radiological Attacks (National Institute for Occupational Safety and Health, 2002) [en anglais seulement]. Toutes les activités de conception, d'entretien et d'évaluation des risques doivent être menées avec l'aide d'un professionnel en CVC.

Gérance des immeubles

Une bonne gestion de la qualité de l'air intérieur comprend la gérance des immeubles et la communication.

La gérance consiste à superviser et à être responsable de l'entretien et de la maintenance des biens. Les responsables d'immeubles et les employeurs peuvent souvent avoir un impact direct et positif sur la qualité de l'air intérieur grâce à la gérance des immeubles. En comprenant l'enjeu de la qualité de l'air intérieur et l'interaction entre les produits, le mobilier, les occupants, les processus et la qualité de l'air, les responsables d'immeubles et les employeurs sont en mesure d'élaborer des politiques et des procédures ou d'instaurer des changements qui tiennent compte de la qualité de l'air.

La gérance comprend l'entretien proactif du bâtiment et de son enveloppe au quotidien. En repérant et en traitant rapidement les problèmes, le responsable ou l'employeur sera en mesure d'éliminer ou d'atténuer les causes de la mauvaise qualité de l'air, idéalement avant que ces problèmes ne s'aggravent. La gérance des immeubles comprend l'entretien des bâtiments, la conception des espaces et les rénovations, l'approvisionnement et l'entretien ménager. Les responsables d'immeubles doivent établir et maintenir une bonne communication avec les occupants et sensibiliser les employeurs, les concierges, le personnel d'entretien et les occupants à l'importance de la qualité de l'air et aux bonnes pratiques à suivre. Une bonne communication entre les responsables d'immeubles et les occupants peut être facilitée par la mise en place d'un processus officiel de signalement. Une procédure normalisée garantira la cohérence des communications concernant les problèmes liés aux immeubles au fil du temps.

Entretien des bâtiments

à l'instar des bonnes pratiques requises pour l'entretien des systèmes de ventilation, des mesures devraient être prises pour la résolution des causes potentielles de mauvaise qualité de l'air intérieur liées au bâtiment lui-même avant qu'elles ne posent problème. Il est important de prévoir un nettoyage et un entretien systématiques et de procéder à des inspections régulières du bâtiment.

Le personnel d'entretien ou le comité de santé et de sécurité doit notamment mener des activités d'inspection et de surveillance, le cas échéant, pour détecter des signes qui indiqueraient des problèmes de moisissures et s'assurer que des contaminants ne sont pas introduits dans le bâtiment.

Au cours de l'inspection du bâtiment et de son enveloppe, il faut notamment porter une attention particulière à ce qui suit :

Il est bon d'inspecter le bâtiment après une tempête ou de fortes précipitations, lorsque les températures augmentent rapidement et provoquent la fonte de la neige, ou pendant des épisodes de chaleur extrême, afin de déterminer si de l'humidité a pénétré dans le bâtiment ou si de la condensation est présente sur les surfaces froides.

Le repérage et la résolution précoce de ces problèmes peuvent contribuer à maintenir une bonne qualité de l'air et, dans certains cas, à éviter des réparations ou des mesures correctives coûteuses ou majeures.

Conception et rénovation d'espaces

Lors de la rénovation d'espaces ou de la réorganisation de l'occupation d'un bâtiment, il faut tenir compte de nombreux facteurs avant de commencer les travaux. Les réparations et les rénovations doivent inclure le confinement des zones de travail si les occupants poursuivent leurs activités normales dans d'autres parties du bâtiment et de façon à limiter toute contamination. L'administration compétente (par exemple, la municipalité) doit être consultée pour déterminer si des permis sont requis pour l'installation de nouveaux systèmes de CVC ou une rénovation des systèmes en place.

Pour atténuer les impacts sur la qualité de l'air intérieur pendant les rénovations, il est recommandé de :

Avant d'accueillir de nouveau les occupants dans un espace ayant fait l'objet de réparations ou de rénovations :

Approvisionnement

Les employeurs peuvent prendre des décisions d'achat qui tiennent compte de la qualité de l'air intérieur et qui contribuent à réduire l'exposition aux contaminants provenant des produits de nettoyage, du nouveau mobilier, des matériaux de construction, etc.

Entretien ménager

Un entretien ménager efficace ne se limite pas à la propreté. Il convient également de prêter attention à l'aménagement de l'espace et à l'utilisation des installations de stockage. Les gestionnaires d'immeubles doivent tenir compte des éléments suivants lorsqu'ils planifient l'entretien ménager :

Rôles et responsabilités

Chaque personne a un rôle à jouer pour assurer le maintien d'une bonne qualité de l'air intérieur dans un milieu de travail, que ce soit les employeurs, les responsables d'immeubles, le comité de la santé et de la sécurité au travail et les employés.

Les facteurs qui contribuent à une mauvaise qualité d'air intérieur peuvent être liés à une conception, ou un entretien et un fonctionnement inadéquats du système de ventilation. Ces facteurs relèvent généralement du responsable de l'immeuble. Les mauvaises pratiques de gérance ayant lieu dans l'immeuble, comme celles liées au ménage et au nettoyage qu'effectue le personnel d'entretien ou la conciergerie, peuvent avoir une incidence sur la qualité de l'air intérieur, de même que certains comportements des occupants comme le port de parfums, l'obstruction des registres de reprise d'air ou l'ouverture et la fermeture des portes.

Responsables d'immeubles

Le propriétaire de l'immeuble et les gestionnaires immobiliers sont ultimement responsables du fonctionnement de l'immeuble. Il peut arriver que le responsable de l'immeuble soit également un employeur des occupants.

Les responsables d'immeubles veillent à la qualité de l'air intérieur au moyen d'entretiens préventifs et d'enquêtes sur les problèmes ou les plaintes signalés concernant la mauvaise qualité de l'air. Les responsables d'immeubles et les employeurs doivent travailler en collaboration afin de prévenir, réduire et éliminer les sources de contaminants de l'air intérieur en appliquant de bonnes pratiques de gestion de l'immeuble et afin d'entretenir correctement le système de ventilation.

Il est recommandé que les responsables d'immeubles adoptent les bonnes pratiques suivantes :

Employeurs

Les employeurs ont la responsabilité générale de maintenir un lieu de travail sain et sécuritaire en prenant toutes les précautions raisonnables pour prévenir les blessures, les incidents et les maladies dans le lieu de travail. Afin de maintenir de manière adéquate la qualité de l'air intérieur dans le milieu de travail, il est recommandé aux employeurs :

La mise en œuvre d'un programme de gestion de la qualité de l'air intérieur qui décrit ce qui suit sera bénéfique pour les employeurs :

Comité ou représentant de la santé et de la sécurité

Au Canada, le comité de la santé et de la sécurité au travail ou le représentant en matière de santé et de sécurité contribue d'une manière fondamentale aux activités de santé et de sécurité d'un lieu de travail. Pour les domaines de compétence fédérale, le Code canadien du travail décrit les responsabilités du comité de la santé et de la sécurité comme suit : « Le comité local, pour ce qui concerne le lieu de travail pour lequel il a été constitué, étudie et tranche rapidement les plaintes relatives à la santé et à la sécurité des employés ». (Code canadien du travail, 2024b). En ce qui concerne la qualité de l'air intérieur, le comité de la santé et de la sécurité au travail ou le représentant en matière de santé et de sécurité a le droit et la responsabilité :

Employés

Selon la législation sur la santé et la sécurité au travail, les employés ont le devoir de signaler tout danger en milieu de travail ayant causé, ou étant susceptible de causer, une blessure ou une maladie. Les préoccupations ou les problèmes potentiels peuvent être abordés avec un superviseur, le comité de la santé et de la sécurité au travail ou son représentant (s'il y en a un), le syndicat (s'il y en a un) ou l'employeur.

Les employés doivent également respecter les politiques du milieu de travail en ce qui concerne l'utilisation de produits (par exemple, produits de nettoyage, produits parfumés) et les procédures de travail sécuritaires (par exemple, tenue des locaux, manutention ou entreposage de produits chimiques) pour aider à maintenir une bonne qualité de l'air intérieur.

Directives pour l'élaboration d'un processus de résolution des problèmes associés à la qualité de l'air intérieur

Le processus de résolution des problèmes associés à la qualité de l'air intérieur consiste souvent à intervenir à la suite de plaintes concernant la qualité de l'air et à poursuivre le travail d'entretien préventif et d'amélioration continue. Jusqu'à présent, les directives fournies dans le présent document ont principalement porté sur la prévention des problèmes de qualité de l'air intérieur grâce à des stratégies telles que le contrôle des sources, la ventilation et la gérance des immeubles. Si des problèmes surviennent, le processus de résolution peut aider à déterminer les causes de ces problèmes et à les résoudre.

Le processus de diagnostic d'un problème associé à la qualité de l'air intérieur commence lorsqu'une plainte est reçue ou qu'un problème est découvert. Les occupants peuvent faire part de leurs préoccupations au superviseur ou au gestionnaire, au comité de santé et de sécurité au travail ou au représentant en santé et sécurité, au syndicat ou à l'employeur. Selon les bonnes pratiques, l'employeur doit avoir en place un processus officiel de signalement des problèmes liés à la qualité de l'air intérieur et d'enquête sur ceux-ci. Lorsqu'une plainte est déposée, les milieux de travail doivent enquêter pour déterminer si un problème existe. Il est important que chaque partie du milieu de travail comprenne ses rôles et responsabilités en ce qui concerne la gestion et la résolution des problèmes associés à la qualité de l'air intérieur.

L'objectif du diagnostic d'un problème de qualité de l'air intérieur est de découvrir la cause du problème et de trouver des solutions qui résoudront le problème et empêcheront que le problème ne se reproduise sans en créer de nouveaux. Souvent, il peut y avoir plus d'un problème, et il faudra donc plus d'une solution. Les causes de bon nombre de ces problèmes peuvent être facilement déterminées et corrigées par des personnes ayant une connaissance générale de la qualité de l'air intérieur. La résolution de certains problèmes peut toutefois nécessiter plus d'attention et d'efforts. Dans certaines situations, la cause d'un problème peut ne pas être facile à déterminer, l'enquête sur le problème peut être complexe ou les stratégies et les mesures d'atténuation nécessaires pour régler le problème suspect peuvent ne pas être simples. Pour toute enquête sur la qualité de l'air intérieur, qu'elle soit simple ou complexe, il peut être utile de suivre un processus de résolution. Après avoir ciblé un problème, par exemple au moyen d'un processus officiel de signalement, il peut être résolu en suivant le processus de résolution de la qualité de l'air intérieur présenté à la figure 2. Ce processus peut varier d'un lieu de travail à l'autre et, selon la situation, peut inclure ou non toutes ces étapes. Le processus commence par la création d'une équipe de résolution de la qualité de l'air intérieur et se termine par la résolution du problème. La résolution complète peut nécessiter une évaluation plus approfondie et l'aide d'un professionnel.

Figure 2. Diagramme de résolution des préoccupations liées à la qualité de l'air intérieur. Adapté du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail (CCHST, 2021)
Figure 2
Figure 2 - Équivalent textuel

Adapté du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail (CCHST, 2021).

Processus de résolution des problèmes de qualité de l'air intérieur : Diagramme de flux de l'évaluation et de la résolution

  1. Préparation
    1. Recueillir de l'information et de la documentation générales
  2. Visite
    1. Effectuer une visite de l'espace de travail
  3. Évaluation
    1. Formuler une hypothèse
    2. Parler aux travailleurs afin qu'ils recueillent plus de renseignements
    3. Vérifier les lectures de paramètres standards de QAI, si de l'équipement interne est disponible

En fonction de votre évaluation, vous devrez peut-être passer à l'étape 4 ou sauter l'étape 5.

  1. Rétroaction des occupants et sondages menés auprès de ceux-ci
    1. Outil pratique pour recueillir des renseignements concernant les préoccupations des travailleurs comprenant :
      1. l'endroit en question
      2. le type de problèmes et la fréquence de ceux-ci
  2. Définition du problème et la consignation des déficiences
    1. Examiner le type, l'endroit, le moment et le nombre de préoccupations des occupants
    2. Revoir le fonctionnement du système de CVC
    3. Identifier les sources possibles de contamination

Le problème a-t-il été identifié?

Non

  1. Enquête et inspection approfondies
    1. Réenquêter sur le problème
  2. Le problème a-t-il été identifié?
    1. Oui : Faire un suivi à partir de « Oui : Élaborer un plan »
    2. Non : Embauche d'un expert
      • Considérer l'embauche d'un consultant en QAI, d'un spécialiste des systèmes de CVC ou d'un spécialiste en science du bâtiment pour identifier et résoudre le problème de QAI

Oui

  1. Élaborer un plan
    1. Tenir compte des options pour régler le problème selon :
      • les coûts éventuels
      • les exigences en matière d'ingénierie
      • les autres options de résolution
  2. Prendre des mesures
    1. Apporter les changements nécessaires pour maîtriser la source du problème
    2. Surveiller et faire l'essai des mesures mises en place pour veiller à ce que le problème soit corrigé
    3. Modifier les politiques ou les procédures au besoin
  3. Examiner
    1. Le problème de QAI a-t-il été résolu?
      • Oui : Entretien et surveillance
  4. S'assurer que le lieu de travail est surveillé de manière continue pour éviter que le problème se reproduise
    • Non : Faire un suivi à partir de « Non : 2b : Embauche d'un expert »

Mise sur pied d'une équipe de résolution des problèmes associés à la qualité de l'air intérieur

De nombreuses personnes peuvent participer à la résolution d'un problème associé à la qualité de l'air intérieur, notamment le responsable de l'immeuble, l'employeur, le personnel d'entretien des installations ou du bâtiment, les occupants, les syndicats et les professionnels externes. Le choix de la personne qui mènera l'enquête dépendra de l'organisation du milieu de travail.

Dans la plupart des situations, plus d'une personne participera à l'enquête et à la résolution d'un problème de qualité de l'air intérieur. L'équipe de résolution peut comprendre une personne désignée comme responsable et un représentant du comité de santé et de sécurité au travail ou du syndicat, selon le cas. L'expertise d'autres personnes, comme celle d'un professionnel en santé et sécurité, du personnel d'entretien des bâtiments ou des professionnels en CVC, peut aider à déterminer la cause principale du problème. Ces personnes peuvent faire partie de l'équipe ou être invitées à apporter leur expertise selon les besoins. Les étapes décrites dans ce document peuvent être suivies par toute personne qui fait partie d'une équipe ou non.

Le rôle de l'équipe de résolution est de comprendre le problème de qualité de l'air et d'en déterminer les causes principales. Comme ces causes peuvent varier, il sera souvent nécessaire de demander l'aide d'autres personnes ou groupes au cours de ce processus. L'employeur peut également envisager d'offrir de la formation sur l'air intérieur aux membres de l'équipe de résolution afin qu'ils puissent remplir leur rôle.

L'équipe, en consultation avec le comité de santé et de sécurité et l'employeur, peut aider à élaborer un programme de gestion de la qualité de l'air intérieur, notamment :

Il est important de communiquer aux occupants le but et la portée de toute enquête. Si l'enquête s'avère longue, des mises à jour sur les progrès réalisés devraient être fournies. Les occupants doivent également être encouragés à participer au processus.

Les conclusions de l'équipe devraient être communiquées à l'employeur et au comité de santé et de sécurité au travail, s'il y en a un. Le comité de santé et de sécurité au travail peut aider l'équipe et l'employeur à définir et à classer par ordre de priorité les mesures recommandées. Les résultats devraient être mis à la disposition de tous les occupants et les commentaires doivent être encouragés.

Si l'équipe de résolution estime qu'elle n'a pas l'expérience ou les connaissances nécessaires pour traiter adéquatement les problèmes découverts au cours de la visite et de l'évaluation ou si elle estime ne pas être en mesure d'évaluer correctement la situation, il est recommandé qu'elle demande l'aide d'un consultant ou d'un professionnel qualifié, comme il est décrit à la section Quand et comment embaucher un professionnel.

Préparation

La communication, la coopération et l'action précoce peuvent conduire à d'excellents résultats. Un manque de communication ouverte peut générer de la frustration et de la méfiance et ainsi venir compliquer et retarder la résolution d'un problème associé à la qualité de l'air intérieur. Il est recommandé que le responsable de l'immeuble ou l'employeur intervienne rapidement et prenne au sérieux tous les problèmes liés à l'environnement intérieur.

Pour se préparer à faire face aux problèmes de qualité de l'air intérieur, il est recommandé que le responsable de l'immeuble ou l'employeur puisse :

Inspection

Il est fortement recommandé que le responsable de l'immeuble soit présent au sein de l'équipe de résolution lors de la visite d'inspection par le superviseur et l'équipe de résolution pour tenter de déterminer les causes immédiates du problème. Les occupants peuvent avoir plus de détails au-delà de ce qui a été signalé. Souvent, les personnes qui travaillent dans le même secteur peuvent constater des problèmes similaires, mais ne les ont peut-être pas signalés ou peuvent détenir des renseignements utiles, en particulier en ce qui concerne les incidents ou les problèmes qui sont survenus dans le secteur (c'est-à-dire les incidents d'inondation ou des odeurs).

En général, l'inspection a pour but de repérer et éventuellement de résoudre des problèmes simples, notamment :

Si l'équipe détermine une cause précise et propose une solution, l'enquête peut être suspendue jusqu'à ce que les changements soient mis en œuvre et que les résultats soient évalués.

S'il n'y a pas de solution claire ou si l'équipe de résolution décèle d'autres problèmes, il peut être nécessaire de procéder à une évaluation.

Évaluation

L'évaluation permet de recueillir plus de détails et de faits et d'examiner plus attentivement les problèmes potentiels qu'au moment de la visite. Au cours de l'évaluation, l'équipe de résolution tente de définir plus précisément les problèmes et devrait :

Comme dans le cadre d'une visite, l'équipe inspectera probablement plus en détail les éléments suivants au cours de l'évaluation :

Souvent, voire la plupart du temps, les évaluations de la qualité de l'air intérieur peuvent être réalisées sans échantillonnage de l'air; l'échantillonnage n'est donc pas recommandé comme première étape. L'échantillonnage de l'air fait intervenir un équipement spécialisé pour déterminer la concentration d'un contaminant ou d'un type de particule dans l'air. Dans certains cas, particulièrement dans les immeubles appartenant à l'état, l'échantillonnage de l'air peut être nécessaire pour des raisons de conformité réglementaire ou légale ou pour aider à mieux définir le problème. Veuillez consulter la section échantillonnage ou surveillance des contaminants dans l'air intérieur dans le Document d'orientation à l'intention des professionnels de la qualité de l'air intérieur (Santé Canada, 2025) pour obtenir de plus amples renseignements.

L'équipe de résolution peut utiliser une liste de contrôle ou un formulaire pour s'assurer que son examen est complet et cohérent lors de l'évaluation. Un exemple de formulaire d'évaluation vierge se trouve à l'annexe D. Il est important d'indiquer la date et l'endroit où a eu lieu l'évaluation pour bien documenter le problème. Le fait de consigner l'élément et la zone inspectée, ainsi que les observations sur ce qui a été inspecté, aidera l'équipe de résolution à déterminer si l'élément inspecté semble satisfaisant ou insatisfaisant, ou si des renseignements supplémentaires ou un suivi sont nécessaires. L'équipe de résolution peut ensuite concentrer ses efforts sur ces éléments pour l'aider à définir le problème. De plus, la consignation des activités d'enquête dans une liste de contrôle ou un formulaire peut faciliter l'analyse des renseignements recueillis.

En outre, il sera utile de conserver des traces de ces évaluations en cas de problèmes répétés dans la même zone ou de problèmes similaires dans d'autres secteurs du bâtiment. Ces registres, qui peuvent être conservés par le propriétaire, l'employeur, le personnel d'entretien ou le comité de la santé et de la sécurité au travail, peuvent être examinés pendant la phase de collecte de renseignements du prochain processus de résolution.

Le but est de mener des évaluations de la qualité de l'air intérieur selon une approche structurée, grâce à laquelle tous les éléments qui contribuent couramment à une mauvaise qualité de l'air sont examinés.

Collecte de la rétroaction des occupants

Pendant une évaluation, il est important de parler aux occupants, en particulier aux personnes qui ont signalé un problème, si possible. Il peut être utile de recueillir des renseignements sur les symptômes ou l'inconfort, le moment de leur apparition et de leur disparition, les habitudes (comme les espaces occupés) et les particularités concernant les types de symptômes ressentis, afin de mieux définir le problème.

Il est important de garder à l'esprit les points suivants lorsque l'on s'entretient avec les occupants :

Ces renseignements peuvent également être recueillis auprès d'occupants qui travaillent dans le même secteur, mais qui n'ont pas signalé leurs problèmes ou n'ont pas associé leurs problèmes de santé à la qualité de l'air intérieur. Comme mentionné précédemment, il faut encourager les occupants à signaler les symptômes ou les plaintes en matière de santé au fur et à mesure qu'ils surviennent, et tout au long de la période d'enquête, afin de garantir une collecte précise de renseignements.

Consulter l'annexe E pour obtenir un formulaire vierge de signalement des effets sur la santé.

Définition du problème et consignation des déficiences

Après avoir recueilli les rapports dûment remplis, l'équipe de résolution devrait envisager de résumer ces résultats en combinaison avec d'autres détails recueillis. Ce résumé donnera un aperçu de l'évaluation et aidera à déterminer les tendances et les causes potentielles des problèmes des occupants ainsi que les solutions possibles. L'annexe F présente une méthode pour résumer les résultats et favoriser la transparence tout au long du processus.

Enquête et inspection approfondies

Si aucune mesure corrective ni solution claire ne ressortent de la visite et de l'évaluation, une enquête plus approfondie peut s'avérer nécessaire.

Au cours d'une telle enquête, l'équipe peut collaborer avec d'autres personnes à la réalisation d'un examen plus exhaustif. Elle peut faire appel, entre autres, au personnel en santé et sécurité ou au personnel d'entretien du bâtiment, qui peuvent avoir une meilleure compréhension de la zone.

Si aucune autre cause ni solution possibles ne ressortent de cette seconde enquête, l'équipe doit envisager de consulter ou d'embaucher un tiers externe, tel qu'un professionnel qualifié dans les systèmes de ventilation, l'ingénierie du bâtiment ou la qualité de l'air intérieur.

Élaboration d'un plan et prise des mesures

En fonction des renseignements recueillis, les recommandations peuvent aller de solutions simples, comme le réglage de la température, le changement des filtres à air ou l'installation d'un déshumidificateur, à des solutions plus complexes, comme la réparation de fuites, l'élimination de moisissures ou le rééquilibrage du système de CVC. Souvent, selon la situation, une combinaison de plusieurs mesures ou contrôles peut être appropriée pour résoudre le problème. Lorsque plusieurs problèmes sont cernés, il peut être difficile d'établir l'importance relative de chacun d'eux vis-à-vis de la situation ayant motivé l'enquête.

Suivre la hiérarchie des mesures de contrôle est utile lorsqu'on envisage des solutions potentielles (figure 3). Lorsqu'il y a une exposition chimique ou biologique dans le milieu de travail, la hiérarchie des mesures de contrôle correspond à l'ordre dans lequel les différents types de mesures de contrôle doivent être mis en œuvre en fonction de leur efficacité et leur simplicité d'utilisation pour éliminer les dangers et contrôler les risques. Les mesures de contrôle les plus efficaces sont celles qui éliminent le danger ou qui impliquent une substitution, par exemple le remplacement d'un produit de nettoyage dangereux par un produit moins dangereux. S'il est impossible de mettre en œuvre ces mesures de contrôle ou s'il subsiste un risque, il faut alors envisager des mesures d'ingénierie, comme l'entreposage ou le mélange de produits chimiques dans une pièce dotée d'une ventilation d'aspiration. Ce n'est que dans les cas où les mesures administratives et techniques ne sont pas suffisantes que l'équipement de protection individuelle (EPI) sera utilisé. Par exemple, l'EPI peut être utilisé pour minimiser le risque dans un intervalle jusqu'à ce que des mesures administratives puissent être mises en œuvre en complément d'autres contrôles, comme l'utilisation de ces produits après le départ des occupants pour la journée (Code canadien du travail, 2024a; CCHST, 2018).

En ce qui concerne les problèmes de qualité de l'air intérieur dans les immeubles de bureaux, on privilégiera d'abord l'élimination du problème (danger) à la source. Si cela n'est pas possible, il faut alors chercher à réduire au minimum l'ampleur du problème de qualité de l'air intérieur, par exemple en remplaçant les produits que l'on croit être la principale source du problème. Cependant, les problèmes de qualité de l'air intérieur découlent souvent de problèmes liés au système de ventilation. En ce qui concerne la qualité de l'air intérieur, après avoir réglé les problèmes liés à l'entretien, l'étape suivante consisterait à examiner l'équilibrage du système pour déterminer s'il convient aux exigences actuelles d'occupation et de conception. Dans certains cas, cela peut signifier le rééquilibrage pour le rendre conforme aux exigences de conception originales. Dans d'autres cas, de nouvelles exigences peuvent nécessiter des mesures d'ingénierie, comme l'ajout d'échappement à une salle d'impression, ou des modifications au système de ventilation pour augmenter l'occupation ou des changements au cloisonnement de la pièce (ajout ou enlèvement de murs). Bien que l'EPI soit une forme de protection, en dehors du contexte d'une maladie infectieuse, il n'est normalement pas utilisé pour résoudre les problèmes de qualité de l'air intérieur. On s'attend à ce que l'environnement de bureau ait une qualité d'air intérieur appropriée et que l'on n'ait pas besoin d'EPI.

Des exemples de mesures liées à une bonne qualité de l'air intérieur et à la hiérarchie des mesures sont présentés ci-dessous.

Figure 3. Hiérarchie des contrôles (CCHST 2024)

Figure 3

Figure 3 - Équivalent textuel

Hiérarchie des mesures de contrôle, de la plus efficace à la moins efficace :

  1. Élimination : Retirer physiquement le danger
  2. Substitution : Remplacer le danger
  3. Mesures d'ingénierie : Isoler les personnes du danger
  4. Mesures administratives : Modifier la façon dont les personnes travaillent
  5. EPI : Protéger le travailleur à l'aide d'un équipement de protection individuel

Mise en œuvre de mesures correctives

Lorsqu'un danger est cerné pour la qualité de l'air intérieur et ne peut être facilement résolu, il peut être nécessaire de mettre en œuvre des mesures correctives supplémentaires. Les mesures de contrôle doivent être mises en œuvre par ordre d'efficacité en fonction de leur hiérarchie et, au besoin, en utilisant plusieurs mesures pour réduire le risque à des niveaux acceptables ou, lorsque cela n'est pas possible, à des niveaux aussi bas que raisonnablement réalisables.

Tout au long du processus de résolution, la communication entre le responsable de l'immeuble ou l'employeur et les personnes concernées est très importante. Dans certaines situations, la mise en œuvre d'une mesure corrective peut prendre du temps. Dans d'autres situations, les mesures correctives ne seront pas déterminées initialement, parce que la source du problème demeure inconnue ou qu'il n'existe pas de mesure corrective raisonnable. La collaboration devrait se poursuivre avec les occupants pour déterminer d'autres options (par exemple, déplacer le travail, réduire le temps d'exposition).

Élimination des dangers

L'élimination de la source de contamination est la solution la plus efficace aux problèmes de qualité de l'air intérieur. Différentes interventions peuvent être envisagées, selon le cas :

Réduction des dangers

Si le danger ne peut être éliminé, des mesures de contrôle pour le réduire peuvent être mises en œuvre au moyen de techniques qui diminuent l'intensité du danger s'il se produit ou empêchent la situation dangereuse de se produire. Il peut s'agir de la substitution des dangers et des contrôles techniques, comme il est décrit dans les sections suivantes.

Substitution des dangers

S'il n'est pas possible d'éliminer la source de la contamination, il peut être possible de remplacer les produits par des produits moins dangereux, comme ceux qui ont moins d'émissions, de faibles odeurs ou des ingrédients non parfumés. Il faut veiller à ne pas remplacer un danger par un autre qui est tout aussi nocif ou plus nuisible. Avant d'opter pour un nouveau produit, il faut tenir compte de toutes les répercussions et des dangers potentiels de chaque produit de remplacement. Pour les produits dangereux, consulter la section 2 (Identification des dangers) de la fiche de données de sécurité pour comprendre ces dangers.

Mesures d'ingénierie

La réduction des risques peut également être abordée par des mesures d'ingénierie intégrées à la conception et au fonctionnement du bâtiment, de l'équipement ou du processus. Les mesures d'ingénierie sont fiables lorsqu'elles sont conçues, mises en place et maintenues correctement.

Le principal exemple de mesures d'ingénierie liées à la qualité de l'air est le système de ventilation, qui peut être naturel ou mécanique. Dans certaines situations, une unité de filtration HEPA distincte ou portable peut être utile pour éliminer des contaminants. Envisager des mesures de contrôle pour réduire le risque de transmission de maladies infectieuses (c'est-à-dire ventilation, filtration, utilisation de purificateur d'air portatif).

Le confinement est une autre approche de contrôle et comprend les éléments suivants :

Mesures administratives

Les mesures administratives comprennent la mise en œuvre de procédures liées à la façon et à l'endroit où le travail est effectué et la prestation d'éducation et de formation pour accroître la sensibilisation aux problèmes liés à l'air intérieur. Bien que les mesures administratives ne réduisent pas nécessairement le danger, elles peuvent limiter l'exposition. Les mesures administratives ne devraient être mises en œuvre qu'une fois que toutes les mesures de réduction des risques ont été envisagées. Idéalement, elles devraient être utilisées en combinaison avec d'autres méthodes de contrôle.

Les mesures administratives de la qualité de l'air intérieur comprennent :

Équipement de protection individuelle

Dans certaines situations, le port d'un masque (par exemple, un respirateur N95) s'impose ou est recommandé, notamment au moment d'examiner ou de nettoyer un espace très poussiéreux ou couvert de moisissures, ou lorsque l'on soupçonne la présence d'excréments d'animaux ou d'oiseaux (Santé Canada, 2023a). Ce type d'inspection ou de mesure corrective doit être effectué par un professionnel qualifié. Il convient de souligner que si un travailleur doit porter un respirateur, il doit recevoir une formation spécifique et effectuer régulièrement un essai d'ajustement avant de l'utiliser. Tout programme d'EPI doit respecter les exigences législatives de l'administration locale (CCHST, 2017). Dans ces situations, il faut veiller à ce que les occupants de l'immeuble ne soient pas exposés au danger (établi ou soupçonné).

Examen et réévaluation

Une fois que toutes les mesures correctives ont été mises en œuvre, l'équipe de résolution peut déterminer si elles ont permis de résoudre le problème. Bien que cette décision soit gérée au cas par cas, l'équipe devrait idéalement chercher un accord mutuel sur le fait qu'une solution acceptable ait été trouvée. L'examen de la résolution des problèmes liés à la qualité de l'air intérieur peut être qualitatif (descriptif) ou quantitatif (mesurable) :

  1. sur le plan qualitatif, les occupants ne signalent plus d'effets ou de problèmes de santé. L'absence de signalement ou la diminution du nombre de signalements peut indiquer que le problème a été résolu de manière adéquate
  2. sur le plan quantitatif, les propriétés de l'air avant et après les mesures correctives indiquent des améliorations acceptables des paramètres souhaités (par exemple, température, taux d'humidité, circulation d'air).

Les méthodes permettant de s'assurer que les mesures de contrôle sont efficaces comprennent l'inspection physique, les observations, les mesures, le suivi des effets sur la santé et des problèmes, les rapports d'enquête et la rétroaction des travailleurs. La réévaluation doit permettre d'obtenir les réponses aux questions suivantes, le cas échéant :

Si la réponse à chacune des questions ci-dessus est oui et si aucun autre problème de qualité de l'air intérieur n'a été signalé, il est probable que les mesures de contrôle soient efficaces. Il convient de poursuivre la surveillance et la sollicitation de la rétroaction des employés pour s'assurer que la qualité de l'air demeure adéquate. Si l'une des réponses aux questions ci-dessus est non, il se peut que la prise d'autres mesures s'impose.

Les conditions peuvent changer au fil du temps. Certains problèmes, tels que ceux liés aux odeurs, peuvent être causés par des variations saisonnières des infiltrations d'air, attribuables aux écarts entre les températures à l'intérieur et à l'extérieur. Il est important d'inclure des discussions sur les problèmes de qualité de l'air intérieur dans le cadre des inspections en milieu de travail, lorsque l'on cherche à obtenir une rétroaction des employés et lorsque l'on effectue l'entretien des bâtiments ou des systèmes de ventilation.

Entretien et surveillance

Un programme d'entretien préventif du système de ventilation, combiné à des systèmes de contrôle de la température, du taux d'humidité et du débit d'air, contribuera au maintien et à l'amélioration de la qualité de l'air intérieur. La surveillance proactive peut aider à détecter la détérioration de la qualité de l'air intérieur, ce qui permet d'agir rapidement pour y remédier.

Quand et comment embaucher un professionnel

Dans certaines situations, il se peut que la nature des problèmes et la manière de les résoudre soient difficiles à cerner, ou que les compétences nécessaires ne soient pas disponibles à l'interne.

Les responsables d'immeubles ou les employeurs peuvent avoir besoin de faire appel aux services d'un professionnel ou d'un organisme qualifié qui possède les compétences, la formation et l'équipement nécessaires pour poursuivre l'enquête et remédier au problème.

Les activités de l'équipe de résolution des problèmes de qualité de l'air intérieur (c'est-à-dire la visite, l'évaluation et les sondages auprès des occupants) qui prennent en compte le bâtiment, son système de ventilation, ses occupants et la façon dont ces éléments interagissent se solderont par une récolte de renseignements qui peut s'avérer d'une grande valeur lorsqu'on envisage de consulter un professionnel. Ils peuvent lui fournir des détails importants qui l'aideront à déterminer les mesures à prendre et la nécessité d'équipement spécialisé ou de renseignements supplémentaires pour approfondir l'enquête et résoudre le problème.

Services professionnels

Les professionnels peuvent être des personnes qualifiées, des techniciens ou des consultants qui sont en mesure d'offrir un large éventail de services.

Même lorsque l'équipe de résolution arrive à cerner le problème potentiel, il faut faire appel à des professionnels qualifiés pour l'installation, l'entretien, la réparation ou le réglage du système de ventilation, si le responsable de l'immeuble ne peut effectuer ces tâches. En outre, il faut faire appel à des professionnels agréés ou spécialement formés dans certaines situations où la cause du problème n'est pas évidente et dans des cas spécialisés, comme le désamiantage ou l'assainissement de grandes surfaces de moisissures.

Il est important de documenter soigneusement les compétences du professionnel, le travail effectué et les communications relatives au projet, surtout dans le cadre d'une enquête sur une plainte liée à la qualité de l'air intérieur, si celle-ci débouche sur un litige ou un processus de médiation.

Choix d'un professionnel

Au moment de choisir un professionnel, il faut tenir compte des compétences de la personne ou de l'organisation par rapport aux tâches à accomplir. De manière générale, une personne compétente au regard des divers aspects de son travail répond à plusieurs des exigences suivantes :

En fonction des problèmes à résoudre, les professionnels devraient :

Vérification de l'expérience, des titres de compétences et des qualifications

Avant de faire appel à un professionnel, il faut toujours confirmer son expérience, lui demander des exemples de travaux réalisés et vérifier ses références. Le fait de contacter les anciens clients de la personne ou de l'organisation permet de vérifier ses compétences, son professionnalisme et sa capacité à produire des résultats dans les délais prescrits, ce qui peut faciliter le choix du bon fournisseur de services. Les sites Web des organismes d'accréditation peuvent également fournir une liste de professionnels accrédités.

Une vérification des qualifications, notamment des licences, des diplômes, des certificats, de l'assurance responsabilité et de la couverture des accidents du travail, est une bonne pratique et peut parfois même être une obligation. Afin de respecter toute obligation légale, un employeur peut être appelé à démontrer, au moyen de dossiers, qu'une personne agissant en son nom est compétente ou possède les qualifications appropriées. Par conséquent, il est important de demander et de conserver le curriculum vitæ de la personne, ses attestations de qualifications et ses références, que l'on aura vérifiées. Un professionnel ne devrait pas s'offusquer de cette demande et devrait fournir volontiers les documents confirmant son expérience ou ses titres de compétence.

Entente sur la portée du travail

Lorsqu'on discute d'une situation particulière avec un professionnel, les renseignements recueillis au cours de la visite d'inspection, de l'évaluation et des sondages auprès des occupants aideront à planifier le travail à exécuter (ce qu'on appelle la « portée du travail »). Il est important de définir dans une entente la portée ou l'étendue du travail que le professionnel exécutera et le coût de celui-ci.

L'entente doit inclure la description des éléments suivants :

Par exemple, si le professionnel doit procéder à un échantillonnage de l'air, il doit tenir compte de ce qui suit :

Consulter les Lignes directrices à l'intention des professionnels de la qualité de l'air intérieur (Santé Canada, 2025) pour obtenir de plus amples renseignements.

Une entente écrite est utile parce qu'elle décrit la façon dont le professionnel atteindra les résultats escomptés (produits livrables), le délai prévu et les coûts. En plus des éléments de l'entente énumérés ci-dessus, la portée des travaux peut également :

Bien que de nombreuses mesures puissent être prises par le responsable de l'immeuble ou l'employeur pour résoudre les problèmes de qualité de l'air intérieur, certaines situations exigeront l'intervention d'un ou de plusieurs professionnels qualifiés. Comme pour toute activité commerciale, il faut faire preuve de diligence raisonnable lorsque l'on fait appel aux services d'un professionnel ou d'un organisme qualifié qui dispose des compétences, de la formation et de l'équipement nécessaires pour approfondir l'enquête et remédier au problème.

Il est également important de définir les étapes à suivre pour toute déficience repérée, par exemple, qui exécutera le travail requis et le processus par lequel il sera attribué. Par exemple, si un problème de moisissure ou d'amiante est décelé, il est important de comprendre à l'avance qui déterminera le travail, le supervisera et sera chargé des embauches, afin que tout conflit d'intérêts soit documenté et géré de manière appropriée.

Résumé

La mauvaise qualité de l'air a des répercussions sur votre santé. La façon la plus efficace d'améliorer la qualité de votre air intérieur est de cerner les activités qui peuvent contribuer à une mauvaise qualité de l'air intérieur et d'éliminer ou de réduire les sources de polluants de l'air intérieur. Des problèmes de qualité de l'air intérieur peuvent survenir dans les bâtiments lorsque des contaminants chimiques ou biologiques se trouvent à des concentrations présentant un risque pour la santé des occupants du bâtiment. Il est également important de noter que certains occupants des bâtiments peuvent être considérés comme plus sensibles aux effets sur leur santé dû à l'exposition aux concentrations élevées de contaminants de l'air intérieur. Le confort thermique peut également être un enjeu très pertinent en ce qui a trait à la qualité de l'air intérieur.

La meilleure stratégie pour les responsables d'immeubles et les employeurs est de prévenir les problèmes de qualité de l'air intérieur avant qu'ils ne surviennent et de résoudre les problèmes dès qu'ils sont ciblés. Les bonnes pratiques pour maintenir la qualité de l'air intérieur comprennent les stratégies suivantes :

Lorsque les occupants d'un bâtiment signalent des problèmes de qualité de l'air intérieur, le responsable du bâtiment en question ou l'employeur doit mettre sur pied une équipe de résolution pour effectuer une visite et une évaluation. L'objectif de la visite et de l'évaluation est de cerner le problème et d'en déterminer les causes potentielles. Parler avec les occupants de la zone touchée du bâtiment sera utile tout au long du processus d'enquête. En comprenant la cause potentielle du problème de qualité de l'air intérieur, le responsable du bâtiment ou l'employeur peut mettre en œuvre des mesures correctives pour remédier à la situation. Il est important de prendre tous les problèmes de qualité de l'air au sérieux et de communiquer avec les occupants du bâtiment tout au long des activités et des mesures correctives.

Les mesures de contrôle mises en œuvre devraient permettre d'éliminer ou de minimiser le problème de qualité de l'air intérieur. Les évaluations de suivi sont importantes, car elles permettent de s'assurer que la mesure corrective fonctionne comme prévu et qu'elle n'a pas engendré un nouveau problème. Dans certains cas, des ressources supplémentaires, comme un professionnel qualifié externe, seront nécessaires pour déterminer la cause du problème ou pour modifier le système de ventilation.

En suivant de bonnes pratiques de prévention et en traitant rapidement les problèmes de qualité de l'air intérieur, les responsables d'immeubles et les employeurs sont en mesure de prévenir ou d'atténuer de nombreux problèmes de qualité de l'air intérieur.

Références

Annexe A : Glossaire

Air de retour
Air extrait du système de CVC dans l'espace occupé et destiné à être réutilisé à des fins d'alimentation en air.
Air extérieur
Air frais entré dans un bâtiment et qui n'a pas circulé auparavant dans le système.
Air recyclé
Air extrait de l'espace occupé et réutilisé comme alimentation en air.
ASHRAE
American Society of Heating, Refrigeration and Air Conditioning Engineers - la principale association participant à l'élaboration de directives et de normes relatives à la qualité de l'air intérieur en Amérique du Nord. La société existe dans le seul but de faire progresser les sciences du chauffage, de la ventilation, de la climatisation et de la réfrigération dans l'intérêt du public par le biais de la recherche, des normes, de la formation continue et des publications.
Bioeffluents
Polluants produits par les processus métaboliques qui se produisent dans le corps humain.
CADR
Clean Air Delivery Rate (débit d'air propre) - indique le volume d'air filtré qu'un purificateur d'air fournit, avec des indices distincts pour la fumée de tabac, le pollen et la poussière. Plus l'indice CADR est élevé pour chaque polluant, plus l'appareil filtre l'air rapidement. En règle générale, le CADR de votre purificateur d'air doit être égal à au moins les deux tiers de la superficie de la pièce mesurée en pieds carrés.
CCHST
Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail - organisation nationale pour la promotion de la santé et de la sécurité en milieu de travail au Canada. Fournit des renseignements, des conseils, des formations et des recherches.
Champignons
Moisissures, poussières, charbons et champignons qui se forment dans les endroits humides et peuvent avoir un impact sur la qualité de l'air intérieur des bâtiments.
Changement d'air par heure
Le nombre de fois que l'air est en théorie remplacé dans un espace pendant 1 heure.
Condensat
Eau découlant du processus de condensation dans les systèmes de CVC.
Conditionnement d'air
Processus de traitement de l'air visant à répondre aux besoins d'un espace conditionné en contrôlant la température, l'humidité et sa pureté.
Conduits
Passages utilisés dans les systèmes de CVC pour transporter l'air.
COV
Composés organiques volatils - Composés chimiques contenant du carbone lié à d'autres éléments et qui s'évaporent facilement à température ambiante. Il s'agit notamment d'hydrocarbures aromatiques, d'hydrocarbures halogénés, d'alcools, de cétones, d'aldéhydes, d'éthers et d'esters. Plusieurs centaines de COV ont été identifiés dans l'air intérieur. Le COV le plus connu est le formaldéhyde.
Dégagement gazeux
Libération progressive de vapeurs et de gaz contenus dans les matériaux dans l'air, produits généralement par les meubles, les moquettes et les matériaux de construction neufs.
Enveloppe du bâtiment
Toutes les composantes du bâtiment qui séparent l'intérieur de l'extérieur, y compris les murs extérieurs, les fondations, le toit, les fenêtres et les portes.
Fiche de données de sécurité
Document de synthèse qui fournit des renseignements relatifs aux dangers que pose un produit ainsi que des conseils sur les mesures de sécurité. Les fiches de données de sécurité sont habituellement rédigées par le fabricant ou le fournisseur du produit.
Filtre à air
Dispositif de purification de l'air qui élimine les particules légères lors du passage de l'air.
Filtre HEPA
Filtre à particules à haute efficacité, efficace à au moins 99,97 % pour éliminer les particules de 0,3 μm. L'efficacité du filtre HEPA peut être vérifiée à l'aide d'une fumée de phtalate de dioctyle monodispersé générée thermiquement (test DOP).
Le Groupe CSA
Organisation mondiale qui élabore des normes dans le monde entier.
Humidité relative
Mesure de la quantité relative de vapeur d'eau dans l'air par rapport à la quantité d'humidité que l'air peut contenir (en %).
Identification numérique de drogue (DIN)
Numéro à huit chiffres qui figure sur l'étiquette des produits pharmaceutiques sur ordonnance et en vente libre qui ont été évalués par la Direction générale des produits de santé et des aliments (DGPSA) et dont la vente a été approuvée au Canada.
MERV
Valeur de rapport d'efficacité minimal - qui est un système d'évaluation qui mesure la capacité d'un filtre à air à emprisonner les particules et qui va de MERV 1 à 16. L'American Society of Heating, Refrigerating, and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE) a mis au point le système d'évaluation MERV en 1987.
Moisissure
Formation de champignons sur les matériaux et les surfaces de construction.
NIOSH
National Institute of Occupational Safety and Health - l'agence de recherche des états-Unis d'Amérique créée par le Congrès américain dans le cadre de l'Occupational Safety and Health Act de 1970, et axée sur l'étude de la sécurité et de la santé des travailleurs.
Odeurs
Les odeurs sont souvent causées par des gaz et des vapeurs organiques qui stimulent les organes olfactifs. La réaction varie selon la personne, l'âge, l'expérience, le temps d'exposition et d'autres facteurs.
Prise d'air
Partie du système de ventilation qui aspire l'air extérieur dans le système de traitement de l'air.
Qualité de l'air intérieur
Pureté de l'air qui se trouve dans un environnement intérieur, comme à l'intérieur d'un bâtiment, particulièrement en ce qui a trait à la santé et au confort des occupants. La qualité de l'air intérieur acceptable a été définie comme un air dans lequel il n'y a pas de contaminants connus à des concentrations nocives et à l'égard duquel 80 % ou plus des personnes n'expriment pas d'insatisfaction (ASHRAE, 2020).
Système CVC
Système de chauffage, de ventilation et de climatisation - Terme courant pour désigner l'équipement qui contrôle la température, l'humidité et la pureté de l'air pour le confort, la sécurité et la santé.
Unité de traitement de l'air
équipement de ventilation faisant partie du système de CVC (voir système CVC).
US EPA
United States Environmental Protection Agency - Agence du gouvernement des états-Unis dont le mandat est de protéger les personnes et l'environnement contre les risques importants pour la santé, de parrainer et de mener des recherches, ainsi que d'élaborer et d'appliquer des règlements environnementaux.
Ventilation
Processus par lequel de l'air « pur » (normalement de l'air extérieur) est intentionnellement fourni à un espace et l'air vicié est éliminé. La ventilation peut être assurée par des moyens naturels ou mécaniques.
Ventilation aspirante
Extraction de l'air, généralement par des moyens mécaniques, de tout espace. Généralement conçu pour être près de la source des contaminants atmosphériques.
Ventilation mécanique
écoulement d'air créé intentionnellement par l'utilisation de ventilateurs, de conduites et d'ouvertures conçues dans l'enveloppe du bâtiment. Les dispositifs de ventilation mécanique comprennent les ventilateurs d'extraction, les sorties d'air des sécheuses, les hottes de cuisine et les ventilateurs récupérateurs de chaleur ou d'énergie.
Ventilation naturelle
Le déplacement de l'air extérieur vers un espace au moyen d'ouvertures destinées à cette fin, telles que les fenêtres et les portes ou les ventilateurs non motorisés, ou par infiltration.
Ventilation par dilution
Introduction d'air pur dans l'air potentiellement contaminé pour réduire la concentration de contaminants en suspension dans l'air.
Vitesse d'écoulement de l'air
Débit du déplacement d'air. Dans les conduites, c'est le débit volumétrique de l'air (en litres par seconde) divisé par la superficie de la section transversale du conduit.

Annexe B : Exemple de liste de vérification générale du système de CVC

Voici un exemple de liste de contrôle. Il convient de toujours adapter toute liste de contrôle aux besoins du lieu de travail.

Conforme Paramètre à inspecter
O/N La prise d'air extérieur est propre et n'est pas située près des évacuations d'air des bâtiments.
O/N Les registres d'air extérieurs sont ouverts et fonctionnels.
O/N Aucune source potentielle de contaminants (par exemple, garages, aires de chargement) ne se trouve à proximité de la prise d'air extérieur.
O/N Bon état des ventilateurs d'alimentation et d'extraction d'air.
O/N Bon état des courroies et des pales de ventilateurs.
O/N Les pales du ventilateur sont installées correctement (orientation correcte).
O/N Les conduites ou les prises d'air sont exemptes de poussière et de moisissure.
O/N Les conduites sont sèches, propres et bien entretenues.
O/N Les unités de traitement de l'air (ventilateurs, unités à serpentin, unités à induction) sont en bon état.
O/N Les filtres à air d'une efficacité de filtration appropriée sont secs, propres et bien entretenus.
O/N Les bacs de condensat sont exempts d'eau sale, de boue, de rouille ou de moisissure.
O/N Les bacs récepteurs sont exempts d'eau sale, de boue, de rouille ou de moisissure.
O/N Les réservoirs des humidificateurs sont exempts d'eau sale, de boue, de mousse ou de moisissure.
O/N L'équipement VRC/VRE est entretenu conformément aux recommandations du fabricant (par exemple, nettoyage et remplacement des filtres, nettoyage du noyau de l'appareil et de ses parties extérieures).
O/N Toute autre information qui se rapporte au lieu de travail

Annexe C : Exemple de liste de vérification pour l'inspection des systèmes de CVC

Tous les systèmes de CVC doivent être inspectés et entretenus par un professionnel qualifié. Dans certains cas, les responsables d'immeubles peuvent effectuer eux-mêmes des inspections. L'exemple de liste de contrôle suivant peut être utile dans ces cas. Il convient de toujours adapter toute liste de contrôle aux besoins du lieu de travail.

Paramètre à inspecter Terminé Mesure requise
Documenter le programme d'entretien préventif et tous les travaux d'entretien ou de réparation pour s'assurer qu'aucune étape n'a été omise et pour servir de référence en cas de plaintes relatives à la qualité de l'air intérieur. O/N O/N
Inspecter tous les équipements et commandes et les maintenir en bon état de fonctionnement, conformément aux recommandations du fabricant. O/N O/N
S'assurer que les réparations et les réglages du système de CVC sont effectués régulièrement par une personne qualifiée (par exemple, le réglage et l'étalonnage des composants du système de contrôle, y compris les capteurs, les thermostats, les horloges enregistreuses, les registres et les vannes). O/N O/N
S'assurer que tous les éléments sont pleinement fonctionnels, tels que les registres (ouverts et fermés librement), les tringleries, les points de consigne des registres et le drainage, y compris le nettoyage des drains (exempts de neige ou de pluie). O/N O/N
Utiliser les équipements et les pièces de rechange recommandés par le fabricant. Veiller à ce qu'ils soient adaptés à la fonction prévue. O/N O/N
Maintenir propre et sec l'intérieur des équipements et des conduites. O/N O/N
Prévenir l'accumulation, la condensation ou la stagnation d'eau, en particulier à l'intérieur et autour des composants mécaniques du système de CVC (par exemple, les serpentins de refroidissement des unités de traitement de l'air, les bacs récepteurs de condensats et les tours de refroidissement d'eau). O/N O/N
Nettoyer et désinfecter régulièrement les surfaces normalement en contact avec de l'eau, conformément aux recommandations du fabricant. Utiliser des produits/concentrations sans danger. O/N O/N
Lorsqu'il est nécessaire de désinfecter le système de CVC, effectuer les activités pendant que le bâtiment est vacant et prévoir suffisamment de temps pour le dégagement gazeux et la dispersion de tout contaminant potentiel. O/N O/N
Nettoyage
Lorsque le système de CVC doit être mis hors tension pour des opérations de maintenance et de nettoyage, prévoir les travaux pendant les fins de semaine et les périodes d'inoccupation. O/N O/N
Suivre les recommandations du fabricant concernant le calendrier de nettoyage, les pièces à nettoyer et les produits de nettoyage à utiliser. O/N O/N
Suivre les instructions du fournisseur au moment d'utiliser des produits de nettoyage ou de désinfection ainsi que de l'équipement de protection individuelle. Consulter la section 8 (Contrôle de l'exposition/protection individuelle) de la fiche de données de sécurité s'il s'agit d'un produit dangereux. O/N O/N
Rincer et sécher soigneusement tous les serpentins et les bacs récepteurs après le nettoyage pour éviter que des contaminants ne pénètrent dans le système de ventilation. O/N O/N
Eau et fuites
Déceler et réparer toute trace d'humidité sur les murs, les fenêtres et les plafonds. Chercher la cause de l'humidité et y remédier. O/N O/N
Sécher immédiatement la zone et retirer tous les matériaux humides. O/N O/N
Isoler les tuyaux, les conduites ou les autres surfaces dont la température est inférieure à celle de l'air ambiant pour éviter la condensation ou l'humidité. O/N O/N
Entretenir le bâtiment pour empêcher l'eau d'y pénétrer (par exemple, fuites d'eau par le toit, gouttières, tuyaux de descente, solins extérieurs autour des ouvertures, sol nivelé assurant le ruissellement, gestion des eaux pluviales). O/N O/N
Suivre les consignes pour le nettoyage après une inondation (Santé Canada, 2014, 2021a) O/N O/N
Filtres
Remplacer régulièrement tous les filtres afin de maintenir leur efficacité et d'éviter la prolifération de champignons et l'accumulation de poussière et de particules. O/N O/N
Placer et installer tous les filtres correctement (par exemple, il ne peut y avoir d'espace entre le filtre et le support). Une petite ouverture peut contribuer à ce qu'un grand volume d'air fourni contourne les filtres. O/N O/N
Utiliser les filtres recommandés et adaptés au système de CVC. O/N O/N
Utiliser les filtres les plus efficaces que peut prendre en charge le système en matière de chutes de pression, conformément aux recommandations du fabricant. O/N O/N
Plafonds
Maintenir l'espace au-dessus des carreaux de plafond propre et exempt de débris ou de matériaux en vrac et s'assurer que tous les matériaux dangereux, tels que les matériaux contenant de l'amiante, soient gérés conformément à la réglementation applicable. O/N O/N
Locaux techniques et plénums de mélange
Veiller à ce que le local technique où se trouve le système de CVC soit propre et sec. Des problèmes peuvent survenir lorsque de l'air repris vicié passe à travers les ouvertures ou les joints non scellés et est rejeté dans le bâtiment. O/N O/N
Ne pas entreposer de produits susceptibles de contaminer l'air, comme les produits inflammables, les solvants et les nettoyants. Vérifier l'étiquette et consulter la section 7 (Manutention et stockage) de la fiche de données de sécurité pour obtenir des conseils sur le stockage sécuritaire des produits dangereux. O/N O/N
Humidificateurs
Vidanger les humidificateurs et les nettoyer conformément aux recommandations du fabricant, environ tous les deux à quatre mois. O/N O/N
Si l'humidificateur contient de l'eau stagnante ou sale, il faut le vidanger et le nettoyer, puis déterminer si les buses sont bloquées ou si les pompes doivent être réparées. Déterminer si des biocides sont utilisés pour contrôler la croissance microbienne et vérifier le dosage et le choix des produits chimiques. Remarque : un système d'humidification à vapeur permettra d'éviter ce problème. O/N O/N
Enlever la rouille et les dépôts de minéraux des composants du système de CVC une ou deux fois par an, ou plus souvent si nécessaire. O/N O/N
Bacs récepteurs
S'assurer que les bacs récepteurs sous les serpentins de refroidissement sont dotés de conduites de drainage efficaces afin que l'eau s'écoule complètement et ne reste pas stagnante. O/N O/N
Conduites
S'assurer que les conduites sont bien étanches (taux de fuite inférieur à 3 %). O/N O/N
Nettoyer les conduites au besoin selon les recommandations du fabricant et lorsque le bâtiment est vacant. Ne pas faire fonctionner l'unité de traitement d'air pendant le nettoyage pour éviter la propagation de contaminants. Faire fonctionner le système pendant au moins huit cycles de renouvellement d'air une fois le nettoyage terminé, avant de permettre aux occupants de retourner dans le lieu de travail. O/N O/N
Sources de combustion
S'assurer que l'air provenant des sources de combustion (par exemple, les poêles, les réservoirs d'eau chaude, les appareils de chauffage) est correctement évacué et n'est pas remis en circulation. O/N O/N

Annexe D : Exemple de formulaire d'évaluation de la qualité de l'air intérieur

Voici un exemple de liste de contrôle. Il convient de toujours adapter toute liste de contrôle aux besoins du lieu de travail.
Include le :

Pour chaque élément :

Inclure toute remarque supplémentaire.

Annexe E : Formulaire de signalement des effets de la qualité de l'air intérieur sur la santé

Voici un exemple de liste de contrôle. Il convient de toujours adapter toute liste de contrôle aux besoins du lieu de travail.
Indiquer les éléments suivants :

Remarque : Consulter un professionnel de la santé en cas de symptômes qui pourraient être liés à des problèmes de qualité de l'air intérieur.

Annexe F : Exemples de résumé des notes d'évaluation

Voici un exemple de liste de contrôle. Il convient de toujours adapter toute liste de contrôle aux besoins du lieu de travail.
Pour le résumé des notes d'évaluation :

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2025-09-23