Le caribou au Canada

 

Le caribou – parfois appelé renne en Europe – fait partie de la famille des cervidés. Il est généralement plus gros que le cerf, mais plus petit que l’original, et son épais pelage lui permet de vivre dans des milieux froids et enneigés. Ses sabots uniques l’aident à se déplacer dans la neige profonde et sur un sol mou. Chaque automne, l’arête de ses sabots devient tranchante pour lui permettre de briser la glace à la recherche de nourriture. Contrairement à d’autres membres de la famille des cervidés, les caribous mâles et femelles peuvent porter des bois.

Tous les caribous appartiennent à une seule espèce, même s’ils n’ont pas tous la même apparence, le même comportement ou le même habitat à l’échelle de leur aire de répartition. Il y a plusieurs façons de classer ces différences. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), par exemple, trois sous-espèces de caribous vivent au Canada : le caribou de Peary, le caribou de la toundra (y compris le caribou de Dolphin-et-Union), et le caribou des bois (y compris les populations boréale et des montagnes du Sud). Les peuples autochtones connaissent aussi le caribou sous de nombreux noms qui tiennent compte de ces différences.

Dans le cadre de l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada, six espèces prioritaires communes ont été identifiées à ce jour pour les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux  : le caribou de la toundra (y compris le caribou de Dolphin-et-Union), le caribou boréal, le tétras des armoises, le caribou de Peary , le caribou des montagnes du Sud, et le bison des boise. L’obtention de résultats en matière de conservation pour les espèces prioritaires ciblées aura des avantages communs importants pour d’autres espèces en péril, les espèces sauvages en général et les valeurs connexes de la biodiversité.  

Caribou boréal

Caribou boréal

Description et habitat

Les adultes sont généralement brun foncé, avec une encolure, une crinière et un ventre d’un blanc crémeux.

© John A. Nagy

Le caribou boréal est présent toute l’année dans la forêt boréale. On le retrouve dans la plupart des provinces et territoires du Canada, à l’exception du Nunavut, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard. Le caribou boréal se disperse dans la forêt en petits groupes se répartissant sur de vastes zones continues de tourbières et de peuplements matures dans la forêt boréale, ce qui lui permet d’éviter les prédateurs, comme les loups et les ours. Il évite aussi les forêts plus jeunes, qui fournissent un bon habitat à d’autres espèces-proies, comme l’orignal et le cerf.

Les hardes de caribou boréal s’étendent sur neuf provinces et territoires. Le programme de rétablissement du caribou des bois (population boréale) a répertorié 51 aires de répartition du caribou boréal au Canada. 
Longue description

Carte montrant la répartition géographique de 51 aires de répartition du caribou boréal au Canada. Les aires de répartition s’étendent dans tout le Canada et couvrent, du moins partiellement, neuf provinces et territoires, dont l’Alberta, la Colombie‑Britannique, le Manitoba, Terre‑Neuve‑et‑Labrador, les Territoires du Nord‑Ouest, l’Ontario, le Québec, la Saskatchewan et le Yukon. Les 51 aires de répartition varient grandement en termes de superficie. Les limites de la plupart des aires de répartition touchent ou chevauchent d’autres aires de répartition. Il existe toutefois un petit nombre d’aires de répartition isolées. Les aires de répartition les plus grandes sont les suivantes : NT1 (44 166 546 ha) dans les Territoires du Nord‑Ouest, SK1 (18 034 870 ha) et SK2 (10 592 463 ha) en Saskatchewan, ON9 (28 265 143 ha) en Ontario et QC6 (62 156 186 ha) au Québec. Il y a une aire de répartition dans les Territoires du Nord‑Ouest (qui chevauche le Yukon); cinq, en Colombie‑Britannique; douze, en Alberta; deux, en Saskatchewan; treize, au Manitoba; neuf, en Ontario; six, au Québec; trois, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Dans certains cas, il y a des divergences entre les limites des aires de répartition définies dans le programme de rétablissement de 2012 et les limites actuelles des aires de répartition désignées par les provinces et les territoires. Les limites des aires de répartition dans le programme de rétablissement peuvent être mises à jour en fonction des données nouvelles ou plus précises fournies par les provinces et les territoires.

Le caribou boréal a des besoins particuliers en matière d’habitat pendant et après la gestation. Les femelles gravides se déplacent vers des régions isolées, comme les tourbières, les rives et les îles situées sur des lacs pour mettre bas. Elles choisissent des zones où il y a peu de prédateurs et beaucoup de plantes nutritives, et reviennent souvent au même endroit.

Nourriture et alimentation

Le caribou boréal se nourrit de lichens toute l’année. Pour pouvoir se nourrir au cours des hivers où la neige est épaisse ou croûtée, le caribou boréal a besoin d’un habitat qui contient des lichens arboricoles et où la neige est peu profonde (comme les peuplements de conifères matures au couvert fermé et les zones de hautes terres ou de collines exposées au vent), où il est plus facile de creuser jusqu’aux lichens terrestres. En été, il se nourrit également d’herbes, de feuilles, de champignons et de baies, entre autres plantes.

Importance du caribou boréal

Le caribou boréal constitue une partie importante de l’écosystème de la forêt boréale, qui abrite une vaste gamme de plantes et d’animaux. Comme le caribou boréal évite les zones perturbées, son déplacement peut nous aider à mieux comprendre la santé de la forêt boréale. Le maintien de l’habitat nécessaire à la santé des populations de caribous boréaux sur le territoire peut contribuer à la conservation d’autres espèces boréales, y compris des oiseaux migrateurs.

Le caribou boréal joue un rôle important dans la culture et l’histoire des peuples autochtones au Canada. Il joue un rôle essentiel dans le maintien de la culture et des traditions, comme la chasse traditionnelle, et il représente une importante source de nourriture et d’autres activités qui font partie de la culture des peuples autochtones et de leur relation spirituelle avec la terre.

Situation et menaces

Situation

En 2003, le caribou boréal a été inscrit sur la liste des espèces menacées en vertu de la LEP. La situation de l’espèce a été réexaminée et confirmée en 2014. Les espèces menacées ont des populations en déclin dans leur aire de répartition et peuvent devenir en voie de disparition, disparaître du pays ou de la planète si rien n’est fait pour les protéger. Certaines provinces et certains territoires ont également inscrit le caribou boréal sur la liste des espèces en péril en vertu de leurs propres lois.

Menaces

Au cours des dernières années, les populations de caribous boréals du Canada ont diminué de façon considérable. Cela s’explique par une prédation accrue, liée à la perturbation de l’habitat par les humaines. Les utilisations industrielles, commerciales et récréatives des terres, y compris la foresterie, l’aménagement de routes et d’autres éléments linéaires, combinées aux perturbations naturelles telles que les incendies de forêt et les infestations d’insectes, ont entraîné des niveaux élevés de perturbation de l’habitat dans de nombreuses régions. Ces perturbations peuvent éliminer complètement l’habitat ou le modifier de façon à le rendre moins propice pour le caribou. Elles peuvent également empêcher le caribou d’accéder à des zones d’habitat importantes, comme pendant la gestation ou pour son alimentation.

© John A. Nagy

Le caribou boréal évite souvent les zones brûlées par les incendies de forêt. Il peut parfois les éviter pendant des décennies. Bien que les incendies puissent souvent se produire naturellement, lorsqu’ils s’ajoutent aux perturbations anthropiques, cela signifie qu’il y a moins de zones de remplacement où le caribou boréal peut se déplacer lorsque la zone qu’il habite est perturbée.

Les incendies de forêt et les perturbations anthropiques peuvent entraîner la formation de peuplements d’arbres plus jeunes dans la forêt boréale. Ces jeunes arbres attirent des animaux comme l’orignal et le cerf. À mesure que ces proies pénètrent dans l’habitat, les prédateurs (comme les ours et les loups) les suivent dans les forêts, les rapprochant du caribou boréal et augmentant les chances de les rencontrer. Les orignaux et les cerfs sont aussi porteurs de maladies qui peuvent menacer les populations de caribous boréaux.

Les habitats perturbés peuvent également faciliter le déplacement rapide des prédateurs dans la zone, tout en rendant plus difficile la fuite des caribous, puisque ceux‑ci ne peuvent pas se déplacer rapidement dans la neige profonde (non tassée). Ces facteurs peuvent accroître les risques qu’un prédateur rencontre un caribou. En outre, le caribou a besoin de vastes parcelles de forêts matures et anciennes pour vivre. Les forêts anciennes renferment moins d’orignaux, de wapitis et de cerfs, de sorte qu’elles attirent moins de prédateurs comme les loups et les couguars que les jeunes forêts. Ces forêts permettent aux caribous de se séparer spatialement de leurs prédateurs.

Dans certaines régions du pays, la chasse illégale ou non réglementée constitue aussi une menace pour le caribou boréal. La construction de routes dans la forêt boréale peut signifier que la chasse peut avoir lieu dans des zones qui étaient difficiles d’accès. Les améliorations apportées à la technologie liées à la chasse (comme les carabines de grande puissance, la navigation par GPS, les motoneiges et les hélicoptères) ont également facilité la chasse au caribou.

Les effets à long terme des changements climatiques sur les populations de caribous boréaux ne sont pas bien connus, mais une augmentation des conditions météorologiques extrêmes peut entraîner des transformations dans l’habitat et l’accès à la nourriture. La hausse des températures pourrait se traduire par un plus grand nombre d’incendies de forêt, et les parties méridionales de la forêt boréale pourraient ne plus convenir au caribou boréal. Elle pourrait aussi contribuer à la détérioration de la santé du caribou boréal si les infestations d’insectes ou les éclosions de maladies sont plus nombreuses. En règle générale, les effets des changements climatiques sont susceptibles de favoriser les nombreux autres facteurs qui ont une incidence sur le caribou boréal et son habitat.

Parmi les autres menaces qui pèsent sur le caribou boréal, mentionnons le bruit et les perturbations causées par la lumière, les collisions avec des véhicules et la pollution.

Ce que nous faisons

Le caribou boréal figure sur la liste des espèces prioritaires dans le cadre de l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada. Nous travaillons en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les peuples autochtones, les collectivités et les intervenants, afin de lutter contre les facteurs menant au déclin de cette espèce.

Programme de rétablissement

Le programme de rétablissement du caribou des bois (population boréale) a été publié en 2012. Il définit l’objectif de rétablissement qui consiste à assurer, dans la mesure du possible, l’autosuffisance des populations dans toutes les aires de répartition au Canada. En raison de la grande superficie de l’habitat de l’espèce au Canada, le rétablissement du caribou boréal nécessitera des mesures différentes selon l’habitat et les populations locales. Le programme de rétablissement fédéral décrit certaines des mesures requises pour conserver ou rétablir l’espèce à l’échelle du pays, y compris les plans par aires de répartition qui devraient être élaborés par les provinces et les territoires. Ces plans permettent d’orienter la protection et le rétablissement de l’habitat du caribou boréal dans chaque aire de répartition et de fournir des renseignements détaillés sur les mesures précises qui doivent être mises en œuvre pour atteindre l’objectif de rétablissement. Le programme souligne également la nécessité de conserver et de protéger au moins 65 % de l’habitat du caribou boréal dans chaque aire de répartition, à l’exception de l’aire de répartition du Bouclier boréal (SK1), où 40 % de l’habitat a été désigné dans un programme de rétablissement modifié publiée en 2020.

En octobre 2017, nous avons publié un rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement du caribou boréal pour la période 2012-2017,qui décrivait les progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme de rétablissement depuis 2012.

Plan d’action fédéral pour le caribou boréal

Le plan d’action fédéral visant le caribou des bois, population boréale, publié en février 2018, décrit ce que le gouvernement fédéral fait pour assurer le rétablissement du caribou boréal :

Protection du caribou boréal et de son habitat

La protection de l’habitat du caribou boréal contre sa destruction est essentielle pour veiller à ce que le caribou dispose d’un habitat suffisant pour permettre à ses populations de croître.

Le 26 juin 2019, la ministre de l’Environnement et du Changement climatique a publié un arrêté visant la protection de l’habitat essentiel du caribou des bois, population boréale, sur les terres administrées par le gouvernement du Canada. Cet arrêté appuie la survie et le rétablissement du caribou boréal sur les terres fédérales partout au Canada en interdisant la destruction de son habitat. Il s’applique à plus de 300 propriétés au Canada, mais ces propriétés représentent moins de 1 % de l’habitat total du caribou boréal. La majorité de l’habitat restant est gérée par des gouvernements provinciaux et territoriaux, et nous collaborons avec eux pour assurer la protection et le rétablissement de cet habitat. Cette collaboration comprend la négociation d’accords de conservation et l’élaboration de plans par aires de répartition, qui montreront comment ces aires seront protégées et rétablies.

Rapport sur les progrès et les mesures prises pour protéger l’habitat du caribou boréal

Nous nous sommes engagés à rendre compte tous les six mois des mesures prises pour protéger l’habitat du caribou boréal, et ce jusqu’à ce que l’habitat soit protégé. Depuis avril 2018, quatre rapports ont été publiés. Les rapports soulignent que des progrès ont été réalisés, mais que d’autres travaux s’imposent, y compris une collaboration accrue avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les peuples autochtones et des intervenants.

Création d’un Consortium national du savoir sur le caribou boréal

Il est essentiel de pouvoir compter sur de l’information fiable pour prendre des décisions éclairées sur la conservation et le rétablissement du caribou. En juin 2018, nous avons lancé le Consortium national du savoir sur le caribou boréal (site en anglais seulement). Il réunit les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, des conseils de gestion des ressources fauniques, des organisations autochtones, des organisations non gouvernementales à vocation environnementale et des représentants de l’industrie, qui mettent en commun les leçons apprises et les ressources, répondent aux questions en suspens et orientent les mesures de conservation et de rétablissement.

Recherches

Les scientifiques d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et de Ressources naturelles Canada, ainsi que leurs partenaires, contribuent une meilleure compréhension des enjeux suivants :

  • les effets de la perturbation du caribou boréal et de son habitat (y compris les effets des perturbations naturelles comme les incendies et les perturbations anthropiques comme la construction de routes ou les activités industrielles);
  • les répercussions des changements climatiques sur le caribou et son habitat;
  • la mise à jour des cartes illustrant la perturbation de l’habitat au fil du temps;
  • les outils et les pratiques permettant de restaurer l’habitat avec succès.

Programmes d’intendance et de conservation

Au cours des dernières années, nous avons investi dans des solutions visant à appuyer notre objectif de rétablissement du caribou boréal au Canada. Nous travaillons activement avec des gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi qu’avec des gouvernements, organisations et collectivités autochtones pour négocier des accords de conservation. Nous avons négocié six accords de conservation définitifs avec l'Alberta, les Premières Nations de Cold Lake, Terre‑Neuve‑et‑Labrador, les Territoires du Nord‑Ouest, la Saskatchewan, et le Yukon (le Conseil tribal des Gwich’in et la Première Nation des Nacho Nyak Dun).

Nous avons également négocié un accord pour la conservation du caribou boréal avec le Québec, dans le cadre de l’Entente de collaboration pour la protection et le rétablissement des espèces en péril au Québec.

Ces accords de conservation énoncent les engagements à l’égard de conservation du caribou boréal, notamment :

  • la planification des aires de répartition;
  • la protection de l’habitat;
  • la gestion de l’habitat;
  • la restauration de l’habitat;
  • la surveillance de l’habitat;
  • la gestion de l’accès régional;
  • la surveillance de la population;
  • la gestion de la population.

Grâce au financement du Fonds de la nature du Canada, nous avons appuyé plusieurs initiatives menées sur le terrain par des Autochtones et des intervenants dans l’ensemble de l’habitat du caribou boréal. Ces projets de conservation comprennent des mesures visant à faire progresser les efforts de conservation du caribou boréal, qui sont décrites dans les sections ci‑après. Plusieurs de ces projets représentent des engagements pluriannuels liés au Fonds de la nature du Canada jusqu’en 2023.

Nous avons également appuyé des projets dans le cadre du Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril dirigé par les gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi que des projets intégrant les connaissances autochtones par l’intermédiaire du Fonds autochtone pour les espèces en péril, afin de renforcer la conservation du caribou boréal au Canada.

Collaboration

De nombreuses parties, y compris des gouvernements provinciaux et territoriaux, des gouvernements, organisations et collectivités autochtones, ainsi que des intervenants, ont pris des mesures accrues pour appuyer le rétablissement du caribou boréal partout au pays.

Provinces et territoires

La gestion du caribou est principalement du ressort des provinces et des territoires. Nous sommes déterminés à travailler avec les provinces et les territoires pour protéger et rétablir le caribou boréal. La communication entre nos gouvernements est facilitée par le comité de coordination fédéral-provincial-territorial sur le caribou. Ce comité aide les gouvernements à coordonner les mesures de rétablissement et de protection, à communiquer de l’information et à discuter des priorités. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux collaborent également par l’entremise du Comité technique national sur le caribou boréal afin de cerner et de discuter des questions techniques clés liées au rétablissement du caribou boréal au Canada.

Ainsi, des provinces et des territoires ont déployé des efforts pour élaborer des accords de conservation avec le Canada afin de décrire leurs engagements à soutenir la conservation et la protection des espèces qui relèvent de leurs compétences. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les mesures prises par les provinces et les territoires pour appuyer le rétablissement du caribou boréal, veuillez consulter notre section sur les rapports.

Peuples autochtones

Des gouvernements, collectivités et organisations autochtones dirigent un certain nombre de projets visant à protéger et à rétablir l’habitat du caribou boréal, et y participent. Voici des exemples de projets :

  • la création d’aires protégées et de conservation autochtones;
  • la création du Cercle autochtone des connaissances (dans le cadre du Consortium national du savoir sur le caribou boréal);
  • la surveillance de la population;
  • l’élaboration de plans pour gérer les perturbations anthropiques de l’habitat et la mise en œuvre de mesures de restauration de l’habitat;
  • la collaboration avec des gouvernements et des intervenants;
  • la gestion des prédateurs.

Intervenants

Divers intervenants participent aux activités de conservation du caribou boréal partout au Canada. Voici des exemples d’activités :

  • la recherche sur le rétablissement du caribou;
  • la restauration de l’habitat;
  • l’élaboration de plans pour gérer les perturbations anthropiques de l’habitat et la mise en œuvre de mesures de restauration de l’habitat;
  • l’élaboration de normes de certification forestière pour appuyer la protection du caribou boréal et d’autres espèces en péril.

Prochaines étapes

Les prochaines étapes pour le caribou boréal consisteront à continuer de travailler en collaboration avec tous les partenaires et intervenants afin de mettre en place des solutions d’appui au rétablissement de l’espèce. Il s’agit notamment d’aider les provinces et les territoires à mettre en œuvre leurs plans par aires de répartition ou leurs stratégies de gestion de l’habitat pour protéger l’espèce sur leur propre territoire et d’investir dans des mesures destinées à soutenir la conservation du caribou boréal sur le terrain.

Ce que vous pouvez faire

Tous les Canadiens peuvent contribuer au rétablissement du caribou boréal.

Nos voix et nos choix peuvent avoir une incidence réelle, surtout en ce qui concerne l’utilisation des terres, la perturbation de l’habitat et les changements climatiques.

  • Apprenez-en le plus possible sur le caribou boréal : visitez ce site Web et d’autres sites Web consacrés au caribou boréal.
  • Renseignez-vous sur les produits d’origine durable qui sont favorables à l’habitat du caribou boréal.
  • Participez aux consultations publiques sur les espèces en péril.
  • Réduisez votre empreinte carbone et participez à la lutte contre les changements climatiques, qui peuvent avoir une incidence sur l’habitat du caribou boréal.
  • Comprenez les conséquences que les perturbations anthropiques peuvent avoir sur l’environnement et réduisez votre empreinte lorsque vous êtes à l’extérieur (par exemple, évitez de quitter les sentiers désignés pour la randonnée, le ski et l’utilisation de véhicules tout-terrain et de motoneiges).

Documents et ressources clés

Caribou des montagnes du Sud

Caribou des montagnes du Sud

Description et habitat

Les adultes sont généralement brun foncé, avec une encolure, une crinière et un ventre d’un blanc crémeux. Cette sous-espèce de caribou est de taille moyenne.

caribou dans les bois
© Lee Harding

Le caribou des montagnes du Sud est l’une des populations de caribous les plus au sud du Canada. Il est surtout présent en Colombie‑Britannique, mais aussi dans l’Ouest de l’Alberta. Historiquement, le caribou des montagnes du Sud occupait une plus grande aire de répartition, s’étendant vers le sud jusqu’aux États-Unis. Le caribou des montagnes du Sud a un modèle distinct d’utilisation de l’habitat, se déplaçant entre les hautes et les basses altitudes pour avoir accès à la nourriture et se séparer des prédateurs, des insectes et des perturbations. Par conséquent, il a besoin de vastes zones d’habitat liées et non perturbées pour vivre. Comme d’autres types de caribous au Canada, le caribou des montagnes du Sud s’est bien adapté à la vie dans des milieux enneigés dans les montagnes. Trois groupes de caribous des montagnes du Sud sont reconnus, sur la base de différences environnementales et biologiques (Sud, Centre et Nord).

Longue description

Carte montrant la répartition actuelle des sous-populations et des populations locales des montagnes du Sud du caribou des bois au Canada. Les populations locales du groupe du Nord se trouvent le long des limites nord et nord-ouest de l’aire écologique nationale des montagnes du Sud (AENMS), les populations locales du groupe du Centre se trouvent le long de la limite nord-est de l’AENMS, et les populations locales du groupe du Sud sont situées à l’intérieur et dans le sud de l’AENMS.

Nourriture et alimentation

Pendant la majeure partie de l’année, le caribou des montagnes du Sud se nourrit de divers types d’herbes, d’herbes non graminéennes, de champignons, de lichens et de quelques arbustes. En hiver, il dépend de grandes quantités de lichens dans des forêts matures ou, dans certaines parties de son aire de répartition, de lichens qui poussent au sol sur des crêtes de montagne balayées par le vent.

Importance du caribou des montagnes du Sud

Le caribou des montagnes du Sud constitue une partie importante de l’écosystème forestier, qui abrite une grande variété de plantes et d’animaux. Le maintien de l’habitat nécessaire à la santé des populations des montagnes du Sud du caribou des bois sur le territoire peut contribuer à la conservation d’autres espèces qui dépendent des forêts, y compris des oiseaux migrateurs. Le caribou des montagnes du Sud et son habitat sont très appréciés par de nombreux Canadiens.

Le caribou des montagnes du Sud joue un rôle important dans la culture et l’histoire des peuples autochtones au Canada. Il joue un rôle essentiel dans le maintien de la culture et des traditions, en servant par exemple de source de nourriture importante et d’autres activités qui font partie de la culture des peuples autochtones et de leur relation spirituelle avec la terre.  

Situation et menaces

Situation

Le caribou des bois, population des montagnes du Sud (officieusement appelé caribou des montagnes du Sud) a été inscrit sur la liste des espèces menacées en vertu de la LEP en 2003. Les espèces menacées ont des populations en déclin dans leur aire de répartition et peuvent devenir en voie de disparition, disparaître du pays ou de la planète si rien n’est fait pour les protéger.

En 2011, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a défini des « unités désignables » pour le caribou partout au Canada en utilisant de multiples critères pour organiser les populations de caribous, ce qui a compris une restructuration de la population des montagnes du Sud du caribou des bois. En 2014, le COSEPAC a évalué trois unités désignables qui comprennent collectivement toutes les sous-populations incluses dans la population de caribous des bois des montagnes du Sud. L’évaluation du COSEPAC était la suivante :

  • Caribou (population des montagnes du Nord) [DU7] – Préoccupant;
  • Caribou (population des montagnes du Centre) [DU8] – En voie de disparition;
  • Caribou (population des montagnes du Sud) [DU9] – En voie de disparition.

Le rapport de situation et l’évaluation du COSEPAC, qui portent sur ces trois unités désignables ensemble, ont été transmis au ministre de l’Environnement en octobre 2014, et le ministre a publié un énoncé de réponse pour chacune des trois unités désignables en janvier 2015 indiquant que des consultations auraient lieu sur la possibilité de modifier la liste juridique des espèces en vertu de la LEP.

Menaces

Au cours des dernières années, les populations des montagnes du Sud du caribou des bois ont diminué de façon considérable. Cela est attribuable à l’augmentation de la prédation, qui est liée à la perturbation anthropique de l’habitat. Les utilisations industrielles, commerciales et récréatives des terres, y compris la foresterie, l’aménagement de routes et d’autres éléments linéaires, combinées aux perturbations naturelles telles que les incendies de forêt et les infestations d’insectes, ont entraîné des niveaux élevés de perturbation de l’habitat dans de nombreuses régions.

Les hardes de caribous des montagnes du Sud dont l’habitat est très perturbé et dont l’aire de répartition compte davantage de jeunes forêts ont un taux de survie plus faible. Avec plus de jeunes forêts sur le territoire, les densités de prédateurs et de leurs proies ont augmenté. Cette augmentation des prédateurs entraîne également une plus grande prédation sur les caribous. Les caribous ont besoin de vastes parcelles de forêts matures et anciennes pour vivre. Les forêts anciennes renferment moins d’orignaux, de wapitis et de cerfs, de sorte qu’elles attirent moins de prédateurs comme les loups et les couguars que les jeunes forêts. Ces forêts anciennes permettent aux caribous de se séparer spatialement de leurs prédateurs.

Les données disponibles actuellement ne permettent pas de caractériser les changements climatiques comme étant un des principaux facteurs responsables du déclin du caribou des montagnes du Sud. Cependant, les changements climatiques, les insectes forestiers et les incendies de forêt contribuent également à modifier la qualité et la répartition de l’habitat. Les effets de ces changements contribuent aux effets cumulatifs des activités anthropiques directes sur l’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud. Les avalanches, les parasites, les maladies et les autres causes naturelles de mortalité peuvent également avoir des effets négatifs sur les populations des montagnes du Sud du caribou des bois.

En 2018, la ministre de l’Environnement a déterminé que le rétablissement du caribou des montagnes du Sud fait face à des menaces imminentes.

Ce que nous faisons

Le caribou des montagnes du Sud figure sur la liste des espèces prioritaires dans le cadre de l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada. Nous travaillons en collaboration avec les gouvernements de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, les peuples autochtones, les collectivités et les intervenants, afin de nous attaquer aux facteurs qui conduisent au déclin de cette espèce.

Programme de rétablissement

Le programme de rétablissement de la population des montagnes du Sud du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) au Canada a été publié en 2014. Il définit l’orientation stratégique pour le rétablissement et désigne l’habitat essentiel de l’espèce. Il est important de noter qu’il comprend des stratégies nécessaires pour protéger l’habitat essentiel et gérer directement les populations de caribous afin de rétablir le caribou des montagnes du Sud. Ces stratégies comprennent la protection et la gestion de l’habitat, la gestion des prédateurs et d’autres espèces de proies, la surveillance et la planification. Par exemple, depuis 2014, en Colombie‑Britannique, deux enclos de maternité sont utilisés pour protéger temporairement les mères et les veaux contre les prédateurs. La Colombie-Britannique a également fait l’expérience de la translocation du caribou, de l’approvisionnement supplémentaire en aliments et de la gestion des populations d’orignaux. La Colombie-Britannique et l’Alberta ont toutes deux élargi leurs programmes de lutte contre les prédateurs au cours des dernières années et mettent en œuvre des projets de restauration de l’habitat. Dans les parcs nationaux, l’Agence Parcs Canada a pris un certain nombre de mesures pour contrer les menaces qui pèsent sur le caribou des montagnes du Sud et son habitat. Ces mesures comprennent la restriction des activités récréatives comme la motoneige et le ski en montagne, la gestion des incendies de forêt et la modification de la gestion des populations de wapitis et d’autres espèces de proies afin de réduire la densité des loups.

Plans d’action

En 2017, l’Agence Parcs Canada a publié des plans d’action visant des espèces multiples, dont le caribou des montagnes du Sud, pour les parcs nationaux Banff, Jasper, des Glaciers et du Mont‑Revelstoke.

Protection de l’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud

L’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud est protégé en vertu de la loi dans les parcs nationaux Banff, Jasper, des Glaciers et du Mont‑Revelstoke depuis la fin de 2014. Les gouvernements de la Colombie-Britannique et de l’Alberta utilisent une gamme de lois, de règlements et de lignes directrices volontaires pour gérer les activités industrielles, commerciales et récréatives qui se déroulent dans l’habitat du caribou des montagnes du Sud. Les activités sont plus limitées par la loi dans certaines régions que dans d’autres. En 2017, les organismes d’ECCC et de la Colombie‑Britannique ont publié une étude sur la protection du groupe du Centre du caribou des montagnes du Sud qui fournit plus de détails.

Programmes d’intendance et de conservation

Nous travaillons activement avec les provinces de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, les gouvernements, organisations et collectivitésautochtones, ainsi que les intervenants, pour négocier des accords de conservation pour le caribou des montagnes du Sud. Nous avons négocié un accord de conservation définitif avec l’Alberta, un accord de conservation bilatéral définitif avec la Colombie-Britannique, ainsi qu'un accord de partenariat intergouvernemental définitif avec la Colombie-Britannique, les Premières Nations des Saulteaux et les Premières Nations de West Moberly :

Ces accords de conservation énoncent les engagements à l’égard de conservation du caribou des montagnes du Sud, notamment :

  • la planification des aires de répartition;
  • la protection de l’habitat;
  • la gestion de l’habitat;
  • la restauration de l’habitat;
  • la mise bas en enclos;
  • la gestion de la population.

Nous avons également négocié des accords de contribution financière avec des organisations autochtones et non autochtones pour planifier et mettre en œuvre des mesures de rétablissement du caribou, comme la restauration de l’habitat, la mise bas en enclos et la collecte de connaissances autochtones.

Nous avons appuyé des projets dans le cadre du Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril dirigé par les gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi que des projets intégrant les connaissances autochtones par l’intermédiaire du Fonds autochtone pour les espèces en péril, afin de renforcer la conservation du caribou des montagnes du Sud au Canada.

Nous délivrons des permis en vertu de la LEP à des gouvernements et organisations nationaux et internationaux pour la recherche, la surveillance, la collecte de données et la réintroduction afin d’appuyer le rétablissement de populations sauvages et de promouvoir la sensibilisation du public.

Pour de plus amples renseignements, voir les permis relatifs au caribou des montagnes du Sud émis en vertu des dispositions de l’article 74 de la LEP.

Prochaines étapes

La prochaine étape pour le caribou des montagnes du Sud consiste à continuer à collaborer avec tous les partenaires et les collectivités pour mettre en œuvre des solutions qui appuient le rétablissement de l’espèce.

Documents et ressources clés

Caribou de Peary

Caribou de Peary

Description et habitat

Le caribou de Peary est la plus petite sous‑espèce de caribou. Sa petite taille l’aide à conserver la chaleur dans son environnement arctique. En hiver, le caribou de Peary est surtout blanc, à l’exception de son dos, qui peut être brun. Son pelage d’été est gris ardoise, tandis que ses parties inférieures et ses pattes demeurent blanches. Ce caribou a aussi une bande grise sur le devant des pattes.

Peary caribou
© Gouvernement du Nunavut; photo : Morgan Anderson

Le caribou de Peary est originaire du Nord du Canada et il est présent dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Son habitat se trouve dans l’Arctique, plus au nord que les autres sous‑espèces de caribou au Canada. Il se compose d’une toundra arctique sans arbres. Dans cette région, les étés sont plus courts et plus froids que dans la régions du Sud du Canada, et les hivers sont longs et froids. Pendant l’hiver, le caribou de Peary effectue généralement des migrations régulières sur de longues distances, y compris sur la glace de mer pour se déplacer entre les îles.

COSEPAC. 2015. Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le caribou de Peary Rangifer tarandus pearyi au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xii + 104 p. (Registre public des espèces en péril).
Longue description

Carte montrant l’aire de répartition de chacune des quatre sous-populations de caribous de Peary (Banks-Victoria; Prince of Wales-Somerset-Boothia; ouest des îles de la Reine‑Élizabeth; est des îles de la Reine‑Élizabeth). L’emplacement des autres observations de caribous de Peary à l’extérieur de l’aire de répartition principale des sous-populations Banks‑Victoria et Prince of Wales-Somerset-Boothia sont également indiquées.

Nourriture et alimentation

En été, le caribou de Peary mange du saule, des fleurs, des herbes, des graminées et des carex. En hiver, il se nourrit de légumineuses et de divers végétaux. Contrairement à d’autres sous‑espèces de caribou au Canada, le caribou de Peary n’incorpore pas beaucoup de lichen dans son régime alimentaire, car celui‑ci est absent de l’Arctique.

Importance du caribou de Peary

Le caribou de Peary fait partie intégrante de la culture et de l’économie inuite et inuvialuite. Étant la seule source de viande de caribou dans plusieurs collectivités de l’Arctique, le caribou de Peary a une valeur économique importante à l’échelle locale, ainsi qu’une importance traditionnelle et culturelle représentée dans les produits d’artisanat traditionnels commercialisés partout au Canada. La collaboration avec les peuples autochtones est essentielle pour assurer la prospérité, la culture et l’approvisionnement alimentaire des peuples autochtones et de leurs collectivités.

Le caribou de Peary constitue également un élément important de la biodiversité de l’Arctique et joue un rôle de plus en plus important dans les études scientifiques sur la santé des écosystèmes et les répercussions des changements climatiques.

Situation et menaces

Situation

En 2011, le caribou de Peary a été inscrit comme espèce en voie de disparition en vertu de la LEP. Les espèces en voie de disparition font face à une menace imminente d’extinction.

Menaces

La plus grande menace pour le caribou de Peary est liée à l’évolution des conditions environnementales en raison des changements climatiques. Cela comprend l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des phénomènes météorologiques violents. Les phénomènes météorologiques violents ont une incidence sur la capacité du caribou de Peary de se nourrir, et l’amincissement de la glace de mer en raison des hivers plus chauds et plus longs a une incidence sur ses habitudes de migration et de mouvement. Le réchauffement climatique pourrait contribuer à augmenter la navigation soutenue par les brise-glaces, et à augmenter les bactéries et les virus dans son environnement. La production d’énergie et l’exploitation minière sont aussi une menace, parce qu’elles entraînent la perturbation et la fragmentation de son habitat.

Ce que nous faisons

Le caribou de Peary figure sur la liste des espèces prioritaires dans le cadre de l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada. Pour assurer le rétablissement du caribou de Peary, nous travaillons en collaboration avec les gouvernements territoriaux, les peuples autochtones, les collectivités et les intervenants, sur une gamme de mesures et d’initiatives afin de s’attaquer aux facteurs qui conduisent au déclin de cette espèce.

Programme de rétablissement

En 2014, le gouvernement des Territoires du Nord‑Ouest a inscrit le caribou de Peary sur la liste des espèces menacées en vertu de la loi sur les espèces en péril des Territoires du Nord-Ouest. Une fois qu’une espèce est légalement inscrite en vertu de cette loi, le gouvernement territorial doit élaborer un programme de rétablissement. Étant donné que le gouvernement du Canada doit également élaborer un document de rétablissement pour cette espèce, nous avons collaboré avec les Territoires du Nord-Ouest et des partenaires, notamment le gouvernement du Nunavut, des conseils de gestion des ressources fauniques et des partenaires inuvialuits et inuits, pour mener à bien un programme de rétablissement national.

Programmes d’intendance et de conservation

Les populations de caribous sont surveillées dans le parc national du Canada Aulavik et les régions avoisinantes au moyen de relevés aériens, autorisés par un permis spécial obtenu en vertu de la LEP en 2014. Les tendances démographiques sont documentées tous les cinq ans dans les Territoires du Nord‑Ouest et au Nunavut. Le gouvernement du Nunavut mène également des projets de recherche sur le caribou de Peary dans le cadre du Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril.

Pour de plus amples renseignements, voir les permis relatifs au caribou de Peary émis en vertu des dispositions de l’article 74 de la LEP.

Documents et ressources clés

Caribou de la toundra

Caribou de la toundra

Alors que six espèces prioritaires figurent sur la liste des espèces prioritaires dans le cadre de l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada, la sous-population de caribous de la toundra de Dolphin‑et‑Union est considérée comme une unité désignable (UD) distincte par le COSEPAC, car elle possède des caractéristiques uniques en termes de cycle de vie, de menaces et d’exigences de gestion. Par conséquent, dans cette page, les faits sur le caribou de Dolphin‑et‑Union (UD2) sont fournis séparément de ceux du caribou de la toundra (UD3) lorsqu’ils diffèrent.

Description et habitat

Le caribou de la toundra

Le caribou de la toundra est brun foncé, particulièrement en hiver, avec une encolure, une crinière et un ventre d’un blanc crémeux. Il est généralement plus petit et de couleur plus pâle que le caribou boréal.

Caribou de la toundra
© Anne Gunn

Le caribou de la toundra se trouve dans les milieux arctiques et subarctiques. Il est présent dans le territoire du Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut, en Saskatchewan et au Manitoba. Historiquement, il était également présent en Alberta.

Le caribou de la toundra a besoin de vastes aires de répartition, particulièrement en raison des changements fréquents des conditions environnementales dans l’Arctique et dans la région subarctique, comme les changements sur le plan de la couverture de neige, de la croissance des plantes et de la prédation.

Il est connu pour ses migrations annuelles sur de longues distances et sa tendance à se réunir en grands groupes dans des lieux communs de mise bas au printemps. Pendant l’hiver, le caribou de la toundra migre naturellement vers des régions peu enneigées. Au cours de l’été, il recherche souvent des milieux frais, humides et venteux qui fournissent un fourrage de haute qualité et une faible exposition aux insectes piqueurs.

Caribou de Dolphin‑et‑Union

Bien que son aire de répartition chevauche celle du caribou de Peary et du caribou de la toundra, le caribou de Dolphin‑et‑Union est morphologiquement distinct des deux populations. Plus petit que le caribou de la toundra et plus grand que le caribou de Peary, le caribou de Dolphin‑et‑Union a un pelage essentiellement blanc et un dos brun foncé. Cependant, il est légèrement plus foncé que le caribou de Peary, avec une étroite bande grise sur le devant des pattes. Le velours de ses bois est gris (semblable à celui du caribou de Peary), ce qui diffère de la couleur brun foncé chez le caribou de la toundra.

Le caribou de Dolphin‑et‑Union est endémique au Canada et est présent uniquement dans les milieux arctiques du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest. Comme le caribou de la toundra, la population effectue des migrations saisonnières entre ses aires estivales et d’hivernage. Cependant, sa migration se fait entièrement sur la glace de mer, entre le continent, où il passe l’hiver, et l’île Victoria, où il met bas et passe ses étés. Historiquement, un grand nombre de ces caribous traversaient le détroit de Dolphin and Union, d’où le nom de la population.

À l’automne et au début de l’hiver, les individus sur l’île de Victoria se réunissent le long de la côte sud pour attendre que la glace de mer soit suffisamment épaisse pour retourner sur le continent. Même si les corridors de migration ont changé à long terme, ils semblent être essentiellement les mêmes d’une année à l’autre; les passages se trouvent habituellement à quelques endroits, possiblement pour réduire les distances. La migration avant la mise bas est grégaire, les femelles se déplaçant en groupes de dizaines de femelles.

La glace de mer est une composante importante de l’habitat du caribou de Dolphin‑et‑Union puisque celui‑ci en dépend pour sa migration. La population a généralement besoin d’une glace de 10 à 30 cm d’épaisseur pour traverser le détroit. Comme le caribou de la toundra, il choisit également un habitat qui maximise les plantes de haute qualité pour se nourrir, tout en réduisant au minimum son exposition aux insectes piqueurs.

Longue description

Carte montrant l’aire de répartition du caribou de Dolphin‑et‑Union (UD2) et du caribou de la toundra (UD3) au Canada. Le caribou de Dolphin‑et‑Union habite principalement l’île Victoria pendant les mois les plus chauds pour la mise bas, et effectue des migrations saisonnières sur la glace de mer vers ses aires d’hivernage sur le continent. Historiquement, la sous-population traversait le détroit de Dolphin and Union, d’où son nom. L’aire de répartition du caribou de la toundra s’étend du Nord-Est de l’Alaska, à l’Ouest du Nunavut (d’est en ouest) et du Nord-Est du Nunavut au Nord du Manitoba (du nord au sud).

Nourriture et alimentation

Caribou de la toundra

En été, le caribou de la toundra se nourrit de graminées, de carex et d’arbustes. En hiver, il se nourrit de lichens.

Caribou de Dolphin‑et‑Union

La source de nourriture préférée du caribou de Dolphin‑et‑Union est le silène acaule. En général, le régime alimentaire de cette population est composé de plantes et de fleurs sauvages riches en protéines.

Importance du caribou de la toundra

Le caribou de la toundra revêt une grande importance culturelle, économique et spirituelle pour les peuples autochtones. Cela est illustré par diverses découvertes archéologiques remontant aussi loin que 15 000 ans. Il constitue une espèce clé (p. ex. une espèce qui a une incidence importante sur son environnement par rapport à son abondance) et un élément important des écosystèmes nordiques, car il fournit de la nourriture et recycle les éléments nutritifs.

Situation et menaces

Situation

Caribou de la toundra

Le caribou de la toundra n’est pas actuellement inscrit en vertu de la LEP. La population est passée de plus de deux millions d’individus dans les années 1990 à environ 800 000 en 2015. Bien que les connaissances autochtones locales et les études scientifiques suggèrent que la taille de la population du caribou de la toundra subit des variations naturelles, il n’y a pas de signes de rétablissement pour le moment. En raison de la forte diminution de l’effectif, le COSEPAC a évalué la population comme étant menacée en 2016.

Caribou de Dolphin‑et‑Union

Le caribou de Dolphin‑et‑Union est actuellement inscrit sur la liste des espèces préoccupantes en vertu de la LEP. L’effectif de la population a rapidement chuté, passant d’environ 18 400 individus en 2015 à environ 4 100 individus en 2018. Compte tenu du déclin accéléré de la population et des multiples menaces auxquelles elle est confrontée, le COSEPAC a évalué la population comme étant en voie de disparition en 2017.

Menaces

Caribou de la toundra

Les changements climatiques et les conditions météorologiques variables peuvent avoir une grande incidence sur le caribou de la toundra, par exemple en changeant la disponibilité de la nourriture, la prédation, les parasites et les maladies. De plus, les incendies de forêt et les perturbations anthropiques causées par le développement industriel et agricole ont réduit l’habitat de la population. Le caribou de la toundra est aussi menacé par des niveaux élevés de chasse à certains endroits.

Caribou de Dolphin‑et‑Union

Tout comme le caribou de la toundra, le caribou de Dolphin‑et‑Union est menacé par les nombreuses répercussions des changements climatiques. Cependant, l’habitat de glace de mer dont la population a besoin pour ses migrations entre l’île Victoria et le continent est également menacé par le réchauffement des températures et l’augmentation du trafic maritime en hiver.

Ce que nous faisons

Le caribou de la toundra (y compris la population de Dolphin‑et‑Union) figure sur la liste des espèces prioritaires dans le cadre de l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada. Nous travaillons en collaboration avec les gouvernements territoriaux, les peuples autochtones, les collectivités et les intervenants, sur une gamme de mesures et d’initiatives afin d’assurer le rétablissement de l’espèce.

Documents de rétablissement

Caribou de la toundra

La population ne fait pas encore l’objet d’un programme de rétablissement fédéral, car elle n’est pas inscrite sur la liste de la LEP. Un tel programme sera élaboré en collaboration avec nos partenaires dans l’Arctique (y compris des conseils de gestion des ressources fauniques, des collectivités et d’autres) si la population devait être inscrite sur la liste.

Caribou de Dolphin‑et‑Union

Un plan de gestion national de la population a été élaboré conjointement par les gouvernements du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest, et le gouvernement fédéral, et a été publié en 2018. Ce plan comprend des mesures visant à combler les lacunes dans les connaissances en utilisant le savoir traditionnel inuit (Qauijimajatuqangit) et les connaissances autochtones, la surveillance communautaire et les méthodes scientifiques, à réduire au minimum la perturbation de l’habitat et à préserver la glace de mer, ainsi qu’à assurer une gestion populationnelle afin que les générations futures puissent bénéficier de possibilités d’exploitation durable.

Consultations relatives à l’inscription de l’espèce

Caribou de la toundra

Nous menons actuellement des consultations sur l’inscription du caribou de la toundra en vertu de la LEP. Au Nunavut, un processus de consultation a été élaboré conjointement avec le gouvernement du Nunavut et Nunavut Tunngavik Inc.

Caribou de Dolphin‑et‑Union

Les consultations communautaires sur la proposition de modification du statut du caribou de Dolphin‑et‑Union comme espèce en voie de disparition en vertu de la LEP ont débuté en 2019 et sont toujours en cours.

Programmes d’intendance et de conservation

Caribou de la toundra

De nombreux projets sont en cours pour appuyer la conservation et l’intendance du caribou de la toundra au Canada. Par exemple, le Canada a financé plusieurs initiatives dans le cadre des programmes Démarrage rapide et Défi du Fonds de la nature du Canada à l’intention des gouvernements territoriaux, des peuples autochtones et des intervenants, afin d’étendre le nombre d’aires protégées dans l’aire de répartition du caribou de la toundra. Nous avons également appuyé récemment des projets par l’intermédiaire du Fonds autochtone pour les espèces en péril, du Programme pilote des gardiens autochtones et d’autres programmes de financement visant à permettre et à coordonner la surveillance et l’intendance autochtones des hardes de caribous de la toundra et de leur habitat dans l’Arctique.

Caribou de Dolphin‑et‑Union

Le Canada a fourni un financement par l’intermédiaire du programme du Fonds autochtone pour les espèces en péril pour aider à la mise en œuvre du plan de gestion du caribou de Dolphin‑et‑Union.

Dans le cadre de l’initiative de gestion proactive des navires, Transports Canada et l’Ekaluktutiak Hunters and Trappers Organization, en collaboration avec d’autres partenaires du Nord, s’efforcent de résoudre les problèmes de conservation et de sécurité que pose la circulation de brise‑glaces pour le caribou de Dolphin‑et‑Union et les chasseurs locaux dans la région de Kitikmeot au Nunavut.

Surveillance, gestion de la population et recherche

Caribou de la toundra

Le gouvernement du Nunavut mène des évaluations de l’abondance, de la répartition et des mouvements des caribous de la toundra dans le Nord-Est du continent du Nunavut avec le soutien financier d’ECCC.

Caribou de Dolphin‑et‑Union

Nous avons financé des projets visant à faciliter l’inclusion des connaissances traditionnelles des Inuits et des Inuvialuits dans la désignation de l’habitat important dont a besoin le caribou de Dolphin‑et‑Union.

Documents et ressources clés

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