Données sur les effets indésirables du cannabis : Rapport annuel de 2023

Effets indésirables associés au cannabis déclarés à Santé Canada entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2023, comparés aux données de l'année précédente (du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2022).

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Points forts

En 2023, Santé Canada a reçu 128 déclarationsNote de bas de page 1 d'effets indésirables (comprend les déclarations en double, par exemple lorsque plusieurs personnes déclarent le même effet indésirable) associés au cannabis comme substance suspecte.

Sur les 128 déclarations, 56 étaient des cas uniquesNote de bas de page 2 associés à des produits du cannabis légaux.

Parmi les 56 cas uniques mettant en cause des produits du cannabis légaux :

207 événements indésirables signalés dans les 56 cas uniques ont fait l'objet d'une évaluation de la causalité; 96 ont été jugés comme étant certainement, probablement ou possiblement liés au(x) produit(s) du cannabis suspect(s). Les événements indésirables les plus fréquemment signalés dans l'ensemble des cas concernant des produits du cannabis légaux pour lesquels une relation de causalité a été établie sont :

En 2023, il n'y a pas eu de cas suspects de maladie pulmonaire associée au vapotage (MPAV).

De nombreux résultats sont restés constants entre 2022 et 2023, mais certains changements ont été observés, notamment :

Santé Canada continue de surveiller, d'évaluer et de signaler les effets indésirables associés au cannabis, et les résultats continueront d'être utilisés pour préparer des documents éducatifs fondés sur des données probantes concernant les risques pour la santé et la sécurité associés au cannabis, notamment des communications sur les risques et des ressources éducatives.

Introduction

Le présent rapport décrit les résultats des rapports de cas nationaux d'effets indésirables associés au cannabis saisis dans la base de données de Canada Vigilance de Santé Canada et analysés par le Bureau de la science et de la surveillance du cannabis de la Direction générale des substances contrôlées et du cannabis de Santé Canada. Ce travail fait partie du Cadre de vigilance du cannabis mis en place depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur le cannabis et du Règlement sur le cannabis (17 octobre 2018).

Ce rapport annuel de données présente un résumé de toutes les déclarations de cas nationaux d'effets indésirables signalés à Santé Canada entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2023 qui sont soupçonnés d'être associés à un produit du cannabis destiné à la consommation humaine tel que défini par la Loi sur le cannabis ou son règlement.

Aux fins du présent rapport :

Les titulaires de licence qui vendent ou distribuent un produit du cannabis doivent présenter à Santé Canada un rapport détaillé dans les 15 jours suivant la date à laquelle ils prennent connaissance d'un effet indésirable grave au produit du cannabis. Ce rapport doit contenir toutes les données qu'ils ont en leur possession associées à la consommation du produit du cannabis par l'individu touché.

Les groupes suivants peuvent également transmettre volontairement des déclarations d'effets indésirables à Santé Canada :

Les rapports d'effets indésirables peuvent également être reçues par les détenteurs d'une autorisation de mise sur le marché de produits de santé autorisés qui déclarent des effets indésirables associés à d'autres produits de santé suspects (comme des médicaments sur ordonnance ou en vente libre, ou des produits de santé naturels) pour lesquels le cannabis est également suspecté.

Les signalements d'effets indésirables du cannabis peuvent concerner les éléments suivants :

Aux fins du présent rapport, les rapports de cas concernant un produit du cannabis légal (c.-à-d. identifiable par la marque du produit ou le titulaire de licence) sont classés en fonction de l'utilisation prévue des produits du cannabis, comme suit :

Les rapports de cas d'effets indésirables sont recueillis et conservés dans la base de données de Canada Vigilance. La plupart des rapports de cas d'effets indésirables sont signalés spontanément à Santé Canada par des consommateurs, des patients, des professionnels de la santé ou des titulaires de licence (appelés « détenteurs d'une autorisation de mise sur le marché » dans la base de données de Canada Vigilance). Toutefois, ils peuvent également provenir d'études de recherche, notamment :

Bien que les rapports provenant d'essais cliniques puissent figurer dans l'ensemble des données de Canada Vigilance, ils sont toutefois exclus du présent rapport de données, car ils relèvent du cadre des essais cliniques en vertu de la Loi sur les aliments et drogues et de son règlement.

Santé Canada effectue une surveillance, une détection et une évaluation en temps réel des cas d'effets indésirables liés aux produits du cannabis conformément au Cadre de vigilance du cannabis. Santé Canada surveille également les cas concernant le cannabis en tant que substance pour des questions plus larges d'importance pour la santé publique, notamment les suivantes :

Le présent rapport a pour but de fournir un bref résumé des déclarations d'effets indésirables associés au cannabis, ainsi qu'une analyse descriptive des types d'effets indésirables concernant des produits du cannabis légaux transmis à Santé Canada entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2023.

Outre l'analyse descriptive des cas de 2023, des comparaisons avec le rapport de la période de déclaration précédente (du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2022) ont été effectuées, le cas échéant. Ces comparaisons sont largement descriptives et l'importance des différences n'a pas été examinée d'un point de vue statistique dans la plupart des cas en raison de la nature limitée des données. Il convient donc de faire preuve de prudence lors de l'interprétation de ces changements dans les résultats au cours des deux périodes de déclaration.

Les données des autres périodes de déclaration, notamment les tendances entre les périodes, sont également accessibles au public :

Il est à noter que ce rapport ne couvre pas les données sur les effets indésirables associés aux produits de santé, y compris les médicaments contenant du cannabis, qui sont régis par la Loi sur les aliments et drogues et son règlement.

Considérations

Certaines mises en garde doivent être prises en compte lors de l'interprétation des données sur les effets indésirables figurant dans ce rapport.

L'inclusion d'une déclaration particulière dans la base de données ne signifie pas nécessairement qu'il y a une relation de cause à effet entre le produit du cannabis visé et l'événement indésirable déclaré. Des études scientifiques supplémentaires sont nécessaires pour établir une relation de causalité.

Les effets indésirables sont généralement signalés spontanément à Santé Canada et ne peuvent pas être utilisés pour déterminer l'incidence ou la prévalence des effets indésirables du cannabis dans la population générale.

Les effets indésirables graves sont davantage représentés dans cet ensemble de données, car les titulaires de licence ont l'obligation réglementaire de les déclarer à Santé Canada en vertu de l'article 248.1 du Règlement sur le cannabis. Le signalement des effets indésirables non graves par les titulaires de licence à Santé Canada sous forme de rapports de cas individuels est volontaireNote de bas de page 5; par conséquent, les cas non graves sont probablement sous-déclarés et sous-représentés dans cet ensemble de données.

Les déclarations des effets indésirables des produits du cannabis sont volontaires pour les personnes et établissements suivants :

Par conséquent, les cas signalés par les déclarants volontaires, qu'ils soient graves ou non graves, sont probablement sous-déclarés.

Les personnes qui subissent des effets indésirables graves ou qui utilisent des produits à base de cannabis à des fins médicales peuvent être plus motivées à les signaler ou à consulter un médecin.

Plusieurs facteurs peuvent influencer le nombre et la qualité des cas déclarés à Santé Canada, notamment :

Ce rapport comprend de l'information sur le cannabis à des fins médicales et non médicales, toutefois, le nombre de cas pourrait ne pas correspondre directement à ce qui est présenté dans le présent rapport de données en raison des différentes dates d'extraction de la base de données de Canada Vigilance (p. ex. le rapport intitulé Effets indésirables des produits de santé - rapport annuel 2022).

Effets indésirables du cannabis

Effets indésirables associés au cannabis en tant que substance

Figure 1 : Rapports d'effets indésirables impliquant le cannabis en tant que substance
Figure 1 : Rapports d'effets indésirables impliquant le cannabis en tant que substance
Figure 1 - Équivalent textuel
Nombre de rapports Proportion (en %)
Cannabis cultivé à la maison, non défini ou illégal 70 55
Produit de cannabis légaux - Fins médicales 33 26
Produit de cannabis légaux - Fins non médicales 25 20
Total 128 100

Mises en garde

Au total, 128 déclarations (incluant les doublesNote de bas de page 6) concernant le cannabis en tant que substance suspecte ont été transmises à Santé Canada entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2023, dont :

Cas de maladie pulmonaire associée au vapotage (MPAV)

Santé Canada continue de surveiller les rapports de cas soupçonnés de MPAV.

Aucun cas soupçonné de MPAV concernant du cannabis n'a été saisi dans la base de données de Canada Vigilance en 2023.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les MPAV au Canada :

Cas pédiatriques (moins de 18 ans)

En 2023, 44 rapports de cas pédiatriques (moins de 18 ans) d'effets indésirables associés à du cannabis ont été recensés, une augmentation par rapport aux 39 déclarations de 2022, dont :

En ce qui concerne les voies d'administration :

Santé Canada surveille également les rapports de cas d'ingestion accidentelle de cannabis dans la population pédiatrique. 36 % (16 / 44 rapports) concernaient une exposition accidentelle ou non intentionnelle au cannabis, et toutes les déclarations concernaient du cannabis provenant d'une source inconnue ou illégale. Ces rapports proviennent souvent du Système canadien de surveillance des données sur les intoxications et de l'étude du Programme canadien de surveillance pédiatrique sur la consommation du cannabis à des fins non médicales chez les enfants et les adolescents.

Événements graves et au potentiel mortel associés à la consommation de cannabis à des fins non médicales (récréatives) chez les enfants et les adolescents canadiens

Santé Canada continue de surveiller les expositions pédiatriques soupçonnées d'être associées au cannabis et d'adopter des stratégies appropriées d'atténuation des risques, le cas échéant. En mars 2023, Santé Canada a lancé une campagne de sensibilisation publique sur la prévention et l'identification des empoisonnements au cannabis chez les enfants. En mai 2023, Santé Canada a publié un avis public mis à jour sur l'ingestion accidentelle de produits comestibles du cannabis par des enfants. Liens vers les avis :

Les rapports de cas concernant des produits du cannabis à des fins médicales et non médicales autodéclarées provenant du marché légal et régi par la Loi sur le cannabis et son règlement constituent le fondement des autres parties du présent rapport annuel.

Effets indésirables associés aux produits du cannabis légaux

Figure 2 : Rapports par mois de signalement et par gravité
Figure 2 : Rapports par mois de signalement et par gravité
Figure 2 - Équivalent textuel
Mois de réception du rapport Nombre de rapport par gravité
Non grave Grave Total
janvier 3 2 5
février 1 4 5
mars 5 4 9
avril 2 3 5
mai 2 3 5
juin 3 3 6
juillet 3 1 4
août 0 2 2
septembre 1 1 2
octobre 1 1 2
novembre 2 2 4
décembre 1 4 5
Total 24 30 54

Mises en garde

Aucune tendance temporelle nette n'a été observée à l'égard du nombre total de rapports de cas d'effets indésirables associés à des produits du cannabis légaux transmis à Santé Canada en 2023. Le nombre moyen de déclarations transmises à Santé Canada par mois au cours de la période de référence était d'environ 4,5, allant de 2 à 9 cas par mois.

Certaines tendances descriptives ont été observées en 2023 par rapport à 2022. Le nombre total de déclarations (graves et non graves) et le nombre moyen de signalements d'effets indésirables graves et non graves par mois ont diminué en 2023 (nombre total de signalements : de 95 à 54; nombre moyen de signalements par mois : de 7,9 à 4,5). De plus, le nombre total de déclarations graves transmises à Santé Canada a diminué (de 72 en 2022 à 30 en 2023), tandis que le nombre total de déclarations non graves a légèrement augmenté (de 23 en 2022 à 24 en 2023).

Figure 3 : Cas par raison de la gravité dans les cas graves
Figure 3 : Cas par raison de la gravité dans les cas graves
Figure 3 - Équivalent textuel
Raison de la gravité signalée Nombre de cas
Autre affection importante sur le plan médical 17
Hospitalisation nécessaire 9
Mettant la vie en danger 2
Invalidité 1
Mort 0
Total 29

Mises en garde

En 2023, tous les cas graves signalés à Santé Canada comportaient une seule raison de gravité, pour un total de 29 réponses couvrant quatre catégories sélectionnées par les déclarants (Figure 3). La raison de la gravité la plus fréquemment citée était « autre affection importante sur le plan médical » (59 %, 17 / 29 cas), suivie par « hospitalisation nécessaire » (31 %, 9 / 29 cas). La catégorie « autre affection importante sur le plan médical » comprend les événements qui ne mettent pas immédiatement la vie en danger ou n'entraînent pas le décès ou l'hospitalisation, mais qui peuvent mettre le patient en danger ou nécessiter une intervention médicale (p. ex. l'intervention des services ambulatoires, des visites aux urgences, des visites ambulatoires avec un professionnel de la santé ou des interventions médicales à domicile) pour prévenir un résultat grave. En 2022, la raison la plus fréquemment invoquée pour expliquer la gravité de l'effet indésirable était également « autre affection importante sur le plan médical » (59 %, 41 / 69 cas).

Aucun cas mortel associé à des produits du cannabis légaux n'a été signalé en 2023. En comparaison, deux cas mortels ont été signalés en 2022. Deux cas ont été signalés comme « mettant la vie en danger » (une diminution par rapport à quatre cas en 2022) et un cas a déclaré une « incapacité » (une augmentation par rapport à 0 cas en 2022).

Figure 4 : Rapport par type de déclarant initial et par source de la déclaration
Figure 4 : Rapport par type de déclarant initial et par source de la déclaration
Figure 4 - Équivalent textuel
Source du rapport Type de déclarant initial
Consommateur ou autre non professionnel de la santé Médecin Autre professionnel de la santé Pharmacien Non signalé Total
Communauté 13 2 0 0 0 15
Hôpital 0 1 0 0 0 1
Titulaires de licence de cannabis 41 1 0 0 0 42
Total 54 4 0 0 0 58

Mises en garde

La plupart des déclarations d'effets indésirables mettant en cause des produits du cannabis légaux ont été transmises à Santé Canada par des titulaires de licence de cannabis (72 %, 42 / 58 rapports). Parmi les déclarations des titulaires de licence de cannabis, le principal type de déclarant initial était les consommateurs (98 %, 41 / 42 rapports). Les consommateurs représentaient également le principal type de déclarant initial provenant de la communauté (c.-à-d. les déclarations transmises directement à Santé Canada). Ces tendances descriptives en matière de déclaration sont conformes aux observations de 2022, à savoir que les consommateurs sont plus portés à déclarer les effets indésirables directement aux titulaires de licence, lesquels les soumettent ensuite à Santé Canada conformément à leurs obligations en matière de déclaration. De plus, le nombre de déclarations d'effets indésirables graves et non graves provenant des professionnels de la santé a continué de diminuer (2018-2019 : n = 36; 2020 : n = 18; 2021 : n = 8; 2022 : n = 10; 2023 : n = 4). Une déclaration d'effet indésirable lié au cannabis légal a été transmise par un hôpital en 2023, ce qui représente une augmentation par rapport à 2022.

En vertu de la Loi visant à protéger les Canadiens contre les drogues dangereuses (c.-à-d. la Loi de Vanessa), depuis le 16 décembre 2019, les hôpitaux sont tenus de signaler à Santé Canada tous les effets indésirables graves associés à des drogues suspectes (y compris les médicaments contenant du cannabis), consommées avec ou sans autres produits suspects. Les cas concernant une autre drogue suspecte ou un autre produit du cannabis suspect doivent également être signalés à Santé Canada. Toutefois, en vertu de la Loi sur le cannabis et de son règlement, les hôpitaux peuvent envisager de déclarer, sur une base volontaire, les effets indésirables associés uniquement au cannabis comme seul produit suspect.

Données démographiques

Figure 5 : Cas par groupes d'âge
Figure 5 : Cas par groupes d'âge
Figure 5 - Équivalent textuel
Groupe d'âge (années) Nombre de cas
Moins de 2 0
2 à 11 1
12 à 17 1
18 à 44 15
45 à 64 12
65 à 74 3
75 et plus 11
Non signalé 13
Total 56

Mises en garde

L'âge moyen des personnes ayant présenté un effet indésirable lié à des produits du cannabis légaux en 2023 était d'environ 51,6 ans (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 44,6 à 58,6), la fourchette d'âge variant entre 8 ans et 93 ans. Cette moyenne concorde avec celle de 2022, qui était de 52 ans (IC à 95 % : 46 à 57), la fourchette d'âge variant entre 3 ans et 97 ans.

Lorsqu'ils sont classés selon les groupes d'âge de la base de données Vigilyze (Vigibase) de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la plupart des cas concernent des personnes âgées de 18 à 44 ans (27 %, 15 / 56 cas). Ces données concordent avec celles de 2022 (18 à 44 ans : 22 %, 20 / 92 cas). Les adultes de 65 ans et plus représentaient 25 % des cas (14 / 56 cas) en tant que catégorie composite, soit une augmentation par rapport aux 21 % de 2022. Deux cas pédiatriques (moins de 18 ans) concernant des produits du cannabis légaux (l'un d'eux étant autorisé à des fins médicales) ont été signalés à Santé Canada en 2023, ce qui est similaire aux données de 2022 (n = 2).

En 2023, de nombreux cas ne contenaient pas d'information concernant l'âge (23 %, 13 / 56 cas), une proportion comparable à celle de 2022 (38 %, 35 / 92 cas).

Figure 6 : Cas par sexe
Figure 6 : Cas par sexe
Figure 6 - Équivalent textuel
Sexe Nombre de cas Proportion (en %)
Femmes 25 45
Hommes 22 39
Non signalé 9 16
Total 56 100

Mises en garde

La plupart des cas d'effets indésirables signalés à Santé Canada en 2023 concernaient des femmes (45 %, 22 / 56 cas), tandis que 39 % concernaient des hommes (22 / 56 cas). La répartition des cas par sexe était différente à celle de 2022, en ce sens que les hommes représentaient une plus grande proportion des cas que les femmes (femmes : 28 %; hommes : 40 %). Le nombre de cas pour lesquels le sexe n'était pas déclaré a diminué à 16 %, comparativement à 32 % en 2022, 28 % en 2021 et 8 % en 2020).

Le sexe et l'âge peuvent être absents des rapports pour plusieurs raisons, notamment parce que les consommateurs ne veulent pas divulguer cette information aux titulaires de licence ou à Santé Canada ou parce que les cas proviennent d'autres formulaires de déclaration, comme le Formulaire de déclaration relative au cannabis, qui ne saisit pas ce type de renseignement démographique.

Produits du cannabis suspects

La plupart des cas d'effets indésirables signalés en 2023 étaient associés à des produits du cannabis légaux comme seul produit suspect (84 %, 47 / 56 cas). Aucun produit de santé n'a été déclaré comme co-suspect. Les produits de santé peuvent comprendre :

Cependant, 39 % des cas (22 / 56 cas) étaient associés à au moins un produit concomitant. Un produit concomitant est un produit utilisé au moment de l'effet indésirable, mais qui n'est pas considéré par le déclarant comme étant à l'origine de l'effet indésirable. Il peut s'agir :

Une minime proportion de cas (11 %, 6 / 56 cas), deux produits du cannabis suspects ou plus ont été signalés, l'intervalle variant entre deux et trois produits du cannabis, semblablement à 2022 (7 %, 6 / 92 cas). Il convient de noter que les produits suspects sont désignés comme tels par le déclarant et que le rôle d'autres facteurs, incluant d'autres produits ou substances, ne peut pas toujours être exclu. Ces considérations font partie de l'évaluation clinique dans la partie du résumé clinique du présent rapport.

Figure 7 : Cas par voie d'administration
Figure 7 : Cas par voie d'administration
Figure 7 - Équivalent textuel
Voie d'administration Nombre de cas Proportion (en %)
Inhalation 24 43
Voie orale 28 50
Topique 2 4
Non signalé 2 4
Total 56 100

Mises en garde

Les produits de cannabis suspects associés à des cas d'effets indésirables concernaient presque à égalité le cannabis consommé par voie orale (50 %, 28 / 56 cas) et par inhalation (43 %, 25 / 56 cas). L'application topique a été en cause dans 4 % des cas (2 / 56 cas). Aucun cas associé à la voie d'administration sublinguale n'a été signalé. La voie d'administration était inconnue dans 4 % des cas (2 / 56 cas). Ces résultats sont semblables à ceux de 2022, où la consommation par inhalation était presque égale à l'administration par voie orale (47 % contre 46 % respectivement).

Figure 8 : Cas par catégorie de produits et par raison d'utilisation
Figure 8 : Cas par catégorie de produits et par raison d'utilisation
Figure 8 - Équivalent textuel
Classe de produit du cannabis Raison d'utilisation
Médicales Non médicales Total
Extrait de cannabis 27 9 36
Cannabis séché 4 12 16
Cannabis comestible 0 2 2
Cannabis pour usage topique 2 0 2
Total 33 23 56

Mises en garde

Un plus grand nombre de cas d'effets indésirables signalés en 2023 étaient associés à des produits du cannabis utilisés à des fins médicales autodéclarées qu'à des fins non médicales (59 %, 33 / 56 cas et 41 %, 23 / 56 cas, respectivement). Une grande proportion des cas mettant en cause des produits du cannabis à des fins médicales étaient graves (76 %, 25 / 33 cas). En revanche, la plupart des cas concernant des produits du cannabis utilisés à des fins non médicales étaient non graves (83 %, 19 / 23 cas).

Les cas étaient associés à quatre grandes catégories de produits du cannabis légaux (figure 8) :

Aucun cas en 2023 n'a été signalé comme étant associé au cannabis frais. La plupart des cas concernant des produits à base d'extraits de cannabis ont été utilisés à des fins médicales (75 %, 27 / 36 cas), contrairement au cannabis séché (25 %, 4 / 16 cas). Ces observations descriptives sont conformes à celles faites en 2022.

Aucun cas concernant la transformation de produits du cannabis légaux en produits du cannabis comestibles préparés à domicile n'a été signalé en 2023.

Figure 9 : Cas par sous-catégorie de produits du cannabis suspects et par gravité
Figure 9 : Cas par sous-catégorie de produits du cannabis suspects et par gravité
Figure 9 - Équivalent textuel
Classe de produit de cannabis Sous-classe de produit de cannabis Nombre total de produits par gravité
Non graves Graves Total
Extrait de cannabis Extrait ingérable 6 26 32
Extrait inhalable 6 1 7
Cannabis séché Fleur entière 6 5 11
Préroulé 2 2 4
Capsule 0 1 1
Cannabis comestible Confiserie/bonbon 2 0 2
Cannabis pour usage topique Crème 2 0 2
Total 24 35 59

Mises en garde

Les extraits de cannabis étaient l'une des catégories de produits du cannabis les plus fréquemment signalés parmi les cas d'effets indésirables, avec le cannabis séché. Dans la catégorie des extraits de cannabis, les huiles ingérables en formats liquides (huiles embouteillées avec compte-gouttes, gélules) et les extraits inhalables (liquides de vapotage, résine) étaient les sous-catégories les plus souvent en cause. Ces observations correspondent à celles de 2022; les huiles ingérables sous forme liquide étaient également la sous-catégorie de produits la plus fréquemment en cause.

Lorsqu'on désagrège les données par sous-catégorie, les groupes d'âge des jeunes adultes et des adultes d'âge moyen (de 18 à 64 ans) ont été plus souvent impliqués dans des cas d'effets indésirables causés par des extraits inhalables (p. ex. liquides de vapotage), des fleurs entières, du cannabis pour usage topique et des produits comestibles qui contiennent du cannabis, tandis que les adultes plus âgés (65 ans et plus) ont été plus fréquemment impliqués dans des cas d'effets indésirables causés par des huiles ingérables sous forme liquide. Ce constat est dans l'ensemble conforme aux données de 2022; les groupes d'âge des jeunes adultes et des adultes d'âge moyen (de 18 à 64 ans) ont été plus souvent impliqués dans des cas d'effets indésirables causés par des liquides de vapotage et des vaporisateurs oraux, tandis que les adultes plus âgés (65 ans et plus) ont été plus fréquemment impliqués dans des cas d'effets indésirables causés par des huiles ingérables sous forme liquide et des gélules.

Types d'événements individuels signalés

Figure 10 : Répartition des événements individuels par classe de système d'organe (SOC)
Figure 10 : Répartition des événements individuels par classe de système d'organe (SOC)
Figure 10 - Équivalent textuel
Classe de système d'organe Nombre d'événements
Affections du système nerveux 29
Affections psychiatriques 23
Affections gastro-intestinales 9
Troubles généraux et anomalies au site d'administration 9
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales 6
Affections de la peau et du tissu sous-cutané 3
Affections cardiaques Affections oculaires 3
Affections cardiaques 3
Affections du système immunitaire 3
Affections de l'oreille et du labyrinthe 2
Problèmes de produit 1
Affections vasculaires 1
Affections musculosquelettiques et du tissu conjonctif 1
Infections et infestations 1
Investigations 1
Lésions, intoxications et complications d'interventions 1

Mises en garde

En 2023, Santé Canada a évalué un total de 207 événements indésirables pour en déterminer la causalité. De ce nombre, 96 événements indésirables individuels ont été évalués comme étant certainement, probablement ou possiblement liés au produit de cannabis suspect des cas. D'autres événements ont été examinés, mais ils n'ont pas été évalués ou ont été jugés peu susceptibles d'être liés au cannabis.

Lorsqu'elles sont regroupées au niveau le plus large (c.-à-d. les SOC), les cinq catégories les plus fréquentes sont les suivantes :

Ces 5 principales SOC pour 2023 sont les mêmes que celles déclarées en 2022; seul l'ordre d'importance change.

Figure 11 : Fréquence des événements individuels
Figure 11 : Fréquence des événements individuels
Figure 11 - Équivalent textuel
Événement individuel Nombre d'événements
Céphalée 7
Vomissement 5
Sensation vertigineuse 5
Agitation 3
Perte de conscience 3
Anxiété 3
Hypoesthésie 2
Nausée 2
Tremblement 2
Vertige 2
Paranoïa 2
Agression 2
Palpitations 2
Hallucination 2
Hyperhémie oculaire 2
Douleur thoracique 2
Paresthésie 2
Idées suicidaires 2
Douleur oropharyngée 2

Mises en garde

Comme l'illustre la figure 11, les événements individuels les plus fréquemment signalés et évalués par Santé Canada comme étant certainement, probablement ou possiblement liés au produit du cannabis suspect pour les cas reçus en 2023 sont les suivants :

Les céphalées ont également été l'événement individuel le plus souvent signalé en 2022. Toutefois, les 4 autres événements de 2022 diffèrent de ceux signalés en 2023. Ceux-ci comprenaient des convulsions, des hallucinations, de la dyspnée et des inefficacités médicamenteuses.

Figure 12 : Fréquence des événements individuels selon le rapport des cannabinoïdes
Figure 12 : Fréquence des événements individuels selon le rapport des cannabinoïdes
Figure 12 - Équivalent textuel
Événement individuel Dominance du cannabinoïde Total (hors cas non classés)
CBD > THC ratio Équilibré THC > CBD ratio
Céphalée 3 0 5 8
Sensation vertigineuse 6 0 2 8
Anxiété 3 0 3 6
Vomissement 1 1 3 5
Vertige 2 0 3 5
Perte de conscience 3 1 1 5
Idées suicidaires 2 0 2 4
Paranoïa 2 0 2 4
Nausée 2 0 2 4
Palpitations 2 0 1 3
Baisse de l'intérêt 1 0 2 3
Agitation 2 0 1 3
Trouble psychotique 1 0 1 2
Fréquence cardiaque augmentée 1 0 1 2
Gonflement pharyngé 0 0 2 2
Idée délirante 1 0 1 2
Paresthésie 1 0 1 2
Chute 1 0 1 2
Douleur oropharyngée 0 0 2 2
Hypersensibilité 0 0 2 2
Hyperhémie oculaire 1 0 1 2
Hallucination 0 0 2 2
Douleur thoracique 1 0 1 2
Diarrhée 2 0 0 2
Hurlement 1 0 1 2
Langage répétitif 1 0 1 2
Hypoesthésie 1 0 1 2
Accident cérébrovasculaire 0 0 2 2
Contractions fasciculaires 1 0 1 2
Tremblement 2 0 0 2
Agression 1 0 1 2

Mises en garde

Dans l'ensemble, les cas d'effets indésirables survenus en 2023 concernaient plus fréquemment des produits présentant un rapport THC : CBD plus élevé (c.-à-d. supérieur à 1,2 : 1) que des produits contenant un rapport CBD : THC plus élevé (c.-à-d. supérieur à 1,2 : 1). Comme l'illustre la figure 12, certains événements médicaux individuels semblent plus fréquemment signalés avec des produits contenant plus de THC que de CBD, tandis que d'autres sont plus fréquemment signalés avec des produits contenant plus de CBD que de THC.

Par exemple, les événements suivants ont été plus fréquemment signalés avec les produits contenant plus de THC que de CBD :

Dans le cas des produits contenant plus de CBD que de THC, les effets suivants ont été plus souvent cités :

Puisqu'il s'agit d'événements signalés, il est possible que d'autres facteurs aient contribué à ces événements, notamment :

Quoi qu'il en soit, la capacité à tirer des conclusions est limitée en raison de la nature complexe des données disponibles.

L'analyse comparative fondée sur le sexe et le genre plus (ACSG plus) des données d'effets indésirables de 2023

Figure 13 - ACSG plus : Cas par sexe
Figure 13 - ACSG plus : Cas par sexe
Figure 13 - Équivalent textuel
Sexe Nombre de cas Proportion (en %)
Femmes 25 53
Hommes 22 47
Total 47 100

Au total, 47 cas d'effets indésirables comportaient une désignation du sexe en 2023. 53 % (25 / 47 cas) concernaient des femmes. Les femmes étaient impliquées dans 65 % (17 / 26 cas) de tous les cas graves dont le sexe est déclaré, et 62 % des cas (18 / 29 cas) ont déclaré avoir consommé du cannabis à des fins médicales. Les cas non graves et l'utilisation à des fins non médicales concernaient plus souvent les hommes que les femmes.

Les femmes impliquées dans les cas d'effets indésirables associés aux produits du cannabis étaient généralement plus âgées que les hommes. Lorsque l'âge était déclaré (42 / 47 cas), l'âge moyen des femmes était de 55,1 ans (IC à 95 % : 45,0 à 65,2) et celui des hommes de 47,1 ans (IC à 95 % : 35,8 à 58,3).

Moins de 65 ans :

Femmes, n = 14; hommes, n = 13

65 ans et plus :

Femmes, n = 9; hommes, n = 5

Figure 14 - ACSG plus : Cas par groupe d'âge (années)
Figure 14 - ACSG plus : Cas par groupe d'âge (années)
Figure 14 - Équivalent textuel
Groupe d'âge (ans) Nombre de cas
Femmes Hommes
Moins de 2 0 0
2 à 11 0 1
12 à 17 1 0
18 à 44 7 7
45 à 64 6 5
65 à 74 1 2
75 et plus 8 3
Non signalé 2 4
Total 25 22

Les cas d'effets indésirables causés par des extraits de cannabis (huiles et gélules) et du cannabis pour usage topique concernaient plus souvent des femmes que des hommes. À l'inverse, le cannabis séché et les produits comestibles concernaient plus souvent des hommes que des femmes.

Tableau 1 : Trois principaux événements déclarés, selon le sexe
Femmes Hommes
Anxiété (n=4) Céphalée (n=6)
Céphalée (n=4) Douleur oropharyngée (n=3)
Sensation vertigineuse (n=4) Vomissement (n=3)

Évaluation clinique des cas graves et importants sur le plan médical

Résumé des effets indésirables graves et importants sur le plan médical

Tous les événements individuels répertoriés dans un cas d'effets indésirables graves signalé à Santé Canada font l'objet d'une évaluation de la causalité. La causalité des événements individuels est basée sur les informations rapportées lors de la déclaration initiale ainsi que dans les suivis, lorsque cela est possible. Les cas peuvent ne pas contenir suffisamment de renseignements pour évaluer le lien de causalité entre les événements et l'exposition aux produits du cannabis. L'évaluation de la causalité est une investigation clinique des cas et constitue une pratique courante en pharmacovigilance visant à déterminer la probabilité d'association entre le ou les produit(s) et le ou les événement(s) indésirable(s). Cette pratique permet de déterminer les risques soupçonnés qui peuvent nécessiter une enquête ou des mesures supplémentaires de la part de l'autorité réglementaire (p. ex. Santé Canada) ou du titulaire de licence.

Tableau 2 : Évaluation de la causalité des cas graves
Causalité attribuée Nombre d'événements
Certain 0
Probable 16
Possible 87
Improbable 26
Non évaluable 25
Total 154

Dans l'ensemble, une causalité « possible » a été attribuée à la plupart des cas (56 %, 87 / 154 événements), ce qui signifie qu'il est possible que le produit du cannabis ait pu contribuer à l'effet indésirable, mais que la contribution d'autres facteurs n'a pas pu être exclue (p. ex. médicaments concomitants ou comorbidités).

Aucun événement ne s'est vu attribuer une causalité « certaine », pour laquelle un niveau de preuve rigoureux est requis, notamment une confirmation en laboratoire et une confirmation médicale. En outre, le cas ne doit pas comporter d'autres explications.

La causalité « probable » a été attribuée à 16 / 154 événements (10 %), ce qui signifie qu'il y avait suffisamment de renseignements permettant de juger que le produit du cannabis a probablement contribué à l'effet indésirable et que la contribution d'autres facteurs était considérée comme peu probable.

Les 16 événements auxquels on a attribué une causalité « probable » correspondaient à 4 cas :

Tous ces cas ont indiqué que le cannabis était le seul produit suspect. Aucun autre produit de santé n'a été déclaré comme co-suspect; 1 cas ont déclaré l'utilisation de produits de santé concomitants. En outre, 3 cas sur 4 avaient signalé des problèmes de santé préexistants, et 3 cas sur 4 utilisaient des produits du cannabis à des fins médicales autodéclarées (les indications de consommation comprenaient des migraines et des troubles du sommeil).

Parmi les cas, 25 événements sur 154 ont été jugés « non évaluables » (16 %), ce qui signifie que les informations étaient insuffisantes pour établir un lien de causalité entre le produit du cannabis et l'effet indésirable signalé.

Dans 26 événements sur 154, le lien de causalité a été qualifié d'« improbable » (17 %), ce qui signifie que le produit de cannabis n'a pas été jugé comme ayant joué un rôle dans l'effet indésirable signalé (d'autres facteurs probables ont été déterminés).

Risques importants identifiés au cours de la période de déclaration

Au cours de cette période de déclaration, aucun cas grave ou important sur le plan médical n'a été classé comme présentant un nouveau risque important identifié par Santé Canada. Un risque identifié signifie que l'association entre une drogue (p. ex. le cannabis) et un événement a été prouvée et que ce risque pourrait avoir des répercussions pour la santé publiqueNote de bas de page 8.

La plupart des cas graves ou importants sur le plan médical avec une causalité « probable » concernaient des risques déterminés connus (c.-à-d. caractérisés dans le document Renseignements destinés aux professionnels de la santé de Santé Canada; dernière mise à jour : printemps 2018). Notamment les suivants :

Risques importants soupçonnés au cours de la période de déclaration

Un risque important soupçonné d'interaction entre le cannabis et un médicament entraînant le syndrome sérotoninergique a été observé dans les données sur les effets indésirables des produits du cannabis au cours de cette période de déclaration.

Un risque soupçonné signifie que l'on suspecte une association entre une drogue (p. ex. le cannabis) et un événement qui n'a pas encore été prouvé, et que ce risque pourrait avoir des répercussions pour la santé publiqueNote de bas de page 9.

De plus, un risque d'arythmie lié à l'utilisation de produits du cannabis a été déterminé à la fin de 2022. En 2023, Santé Canada a terminé une évaluation préliminaire des signaux et effectue actuellement une évaluation des signaux sur cette question, puis recommandera les mesures appropriées, au besoin.

Risque d'interaction entre le cannabis (THC, CBD, équilibré) et la venlafaxine entraînant le syndrome sérotoninergique

Ce risque potentiel d'interaction médicamenteuse a été déterminé en 2023 et une évaluation préliminaire du signal a été effectuée. Cette interaction médicamenteuse qui entraîne un syndrome sérotoninergique bénin n'a pas encore été identifiée dans la littérature et constitue un nouveau signal d'innocuité. Un seul cas national a été identifié dans lequel l'interaction cannabis - chlorhydrate de venlafaxine a donné lieu à un cas présumé de syndrome sérotoninergique. Aucune déclaration concernant une interaction similaire n'a été identifiée sur Vigilyze de l'OMS. Dans ce cas particulier, il a été déterminé que cette interaction entre le cannabis et un médicament entraînant le syndrome sérotoninergique était probable. L'évaluation préliminaire des signaux a permis de déterminer trois voies pharmacologiques hypothétiques par lesquelles le produit du cannabis contenant du THC et du CBD pourrait entraîner le syndrome sérotoninergique lorsqu'il est administré conjointement avec du chlorhydrate de venlafaxine. La première voie proposée est que le cannabidiol est un inhibiteur potentiel de l'enzyme CYP2D6 et que le chlorhydrate de venlafaxine est métabolisé principalement par le CYP2D6, par conséquent, l'utilisation concomitante de venlafaxine et de cannabis peut théoriquement augmenter la concentration plasmatique de chlorhydrate de venlafaxine, ce qui peut entraîner le syndrome sérotoninergique. La deuxième voie proposée est que le THC peut inhiber la monoamine oxydase (MAO), comme le démontrent des expériences in vivo. L'inhibition potentielle de la MAO peut entraîner une augmentation de la sérotonine et pourrait ainsi causer le syndrome sérotoninergique. Enfin, le CBD pourrait inhiber les pompes d'efflux de la glycoprotéine P, ce qui pourrait diminuer l'efflux du chlorhydrate de venlafaxine et par conséquent augmenter sa concentration et la quantité de sérotonine dans le corps. Santé Canada continuera de surveiller le risque soupçonné de syndrome sérotoninergique causé par des interactions médicamenteuses avec les produits du cannabis à partir des déclarations d'effets indésirables, des organismes de réglementation internationaux et de la documentation scientifique, dont les rapports de cas publiés. À mesure que d'autres renseignements seront disponibles, Santé Canada réévaluera ce signal et prendra les mesures appropriées au besoin.

Risque d'arythmie associé à la consommation de produits du cannabis (THC, CBD, équilibré)

Ce risque important a été relevé à la fin de l'année 2022 et Santé Canada a terminé une évaluation préliminaire des signaux. Une recherche dans la base de données de Canada Vigilance a révélé 35 cas d'arythmie cardiaque associés à la consommation de cannabis, dont 25 cas ont été signalés comme étant graves.

La causalité a été évaluée à l'aide des critères du Centre de surveillance d'Uppsala de l'OMS pour ces 25 cas; deux ont été évalués comme « improbable », 19 ont été évalués comme « possible » et quatre ont été évalués comme « probable ». Une recherche dans la base de données Vigilyze de l'OMS a permis d'identifier 145 cas étrangers d'arythmies cardiaques associées à la consommation du cannabis. Le risque d'arythmie associée à la consommation du cannabis a été mentionné dans le document de Santé Canada intitulé « Renseignements destinés aux professionnels de la santé : Le cannabis (marijuana, marihuana) et les cannabinoïdes » comme un effet indésirable potentiel de la consommation du cannabis. Santé Canada effectue actuellement un suivi de cette évaluation préliminaire des signaux au moyen d'une évaluation approfondie des signaux.

Surveillance continue des signaux d'innocuité

Cas mortels survenus au cours de la période de déclaration

Aucun cas mortel n'a été signalé au cours de la période de déclaration.

Avis aux lecteurs

Les rapports de cas d'effets indésirables associés au cannabis transmis à Santé Canada sont reçus et saisis dans la base de données de Canada Vigilance. La Direction des produits de santé commercialisés (DPSC) et la Direction générale des produits de santé et des aliments (DGPSA) recueillent, surveillent et analysent les effets indésirables saisis dans la base de données de Canada Vigilance, entre autres activités. De plus, elles codent et hébergent les déclarations d'effets indésirables du cannabis. La Direction générale des substances contrôlées et du cannabis (DGSCC) est responsable de la surveillance, de la détection, de la hiérarchisation, de l'évaluation et de la préparation de rapports cumulatifs sur les effets indésirables associés au cannabis (pharmacovigilance).

Les déclarations volontaires du public peuvent être transmises à partir du formulaire de déclaration en ligne, en composant le numéro sans frais ou en remplissant le formulaire à imprimer et à transmettre par télécopie électronique ou par courrier à Santé Canada. Les rapports obligatoires sont soumis par les titulaires de licence conformément à leurs obligations réglementaires de déclaration des effets indésirables graves en vertu du Règlement sur le cannabis et sont transmis par télécopieur ou par courrier, à moins que l'entreprise ne soit enregistrée pour transmettre des rapports électroniques directement à la base de données de Canada Vigilance (un format particulier doit être respecté). Les plaintes relatives au cannabis et les problèmes liés à la qualité des produits peuvent également être transmis à l'aide du Formulaire de déclaration relative au cannabis de Santé Canada. Les incidents concernant des accessoires de cannabis (p. ex. un problème ou une défaillance mécanique, physique ou électrique d'un accessoire de cannabis et les blessures associées) peuvent être signalés au moyen du Rapport d'incident concernant un produit de consommation - Formulaire pour les consommateurs, disponible auprès de la Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs.

Tous les cas d'effets indésirables associés au cannabis sont codés de la manière suivante :

  1. Les rapports de cas sont traduits en données électroniques dans la base de données de Canada Vigilance. Tous les événements individuels sont codés à l'aide du MedDRA, qui est élaboré, géré et mis à jour par l'International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use (ICH) pour fournir un ensemble international de termes médicaux normalisés en ce qui concerne les symptômes, les signes, les maladies, les syndromes et les diagnostics.
  2. Les rapports de cas concernant le cannabis en tant que substance dont le rôle est suspecté sont codés comme « cannabis sativa » pour ce qui est du principe actif, indépendamment du statut du produit de cannabis (légal, illégal, non précisé, indéterminé).
  3. Les rapports de cas concernant un produit du cannabis légal dans un rôle suspect (déterminé soit par le nom du produit, soit par le titulaire de licence) sont classés en fonction de l'utilisation prévue, soit un produit de cannabis utilisé à des fins médicales (« cannabis médical ») ou utilisé à des fins non médicales (« cannabis non médical »), selon les renseignements fournis dans le rapport. Utilisation de cannabis à des fins médicales : Comprend les rapports dans lesquels il est indiqué que le consommateur détient un document d'autorisation médicale; ou, un but ou une indication médicale ou thérapeutique déclarée, sans mention d'un document d'autorisation médicale. Si le rapport ne mentionne pas de raison d'utilisation, ne donne que des détails minimaux ou si l'utilisation prévue est à des fins non médicales, le rapport est classé dans la catégorie « cannabis non médical ».
  4. La gravité des rapports de cas est codée selon le critère de gravité sélectionné dans la déclaration :
    • Décès
    • Mettant la vie en danger
    • Admission à l'hôpital
    • Séjour prolongé à l'hôpital
    • Incapacité
    • Anomalie congénitale
    • Autres affections médicales importantes peuvent également être sélectionnées par le déclarant
  5. Selon les lignes directrices internationales de pharmacovigilance (lignes directrices de l'ICHNote de bas de page 9), les affections importantes sur le plan médical peuvent également être considérées comme graves dans certaines circonstances et sont donc une option à choisir lors de la déclaration d'effets indésirables à Santé Canada et tout cas d'effets indésirables défini comme tel est examiné de manière approfondie. Toutefois, ces cas ne s'inscrivent techniquement pas dans la définition réglementaire d'un effet indésirable grave en vertu du Règlement sur le cannabis.

Santé Canada effectue une surveillance systématique, une détection, une évaluation et des activités connexes pour toutes les déclarations d'effets indésirables, ce qui comprend :

Signaler un effet indésirable associé à un produit du cannabis

Les titulaires de licence doivent déclarer les effets indésirables graves associés à un produit du cannabis, conformément au Règlement sur le cannabis. Ils sont également encouragés à signaler volontairement les effets indésirables non graves associés à un produit du cannabis. Pour plus de renseignements, veuillez consulter le Document d'orientation relatif à la déclaration des effets indésirables à l'intention des titulaires de licence.

Signalez les effets indésirables des produits du cannabis

Les consommateurs et les professionnels de la santé sont encouragés à signaler tous les effets indésirables liés à un produit du cannabis directement à Santé Canada. Les consommateurs et les professionnels de la santé peuvent également envoyer un rapport au titulaire de licence du produit du cannabis.

Nous joindre

Tout commentaire ou toute question sur ce rapport, y compris toute demande concernant les données utilisées à l'appui de ce rapport, doit être envoyé à l'adresse cannabis_oss-cannabis_bss@hc-sc.gc.ca.

Note de bas de page

Note de bas de page 1

Le terme « rapport » indique que les doubles sont comptabilisés lorsque les détails du cas sont les mêmes, mais que les déclarants diffèrent (par exemple, le signalement du même cas dans des rapports distincts par un titulaire de licence et un consommateur). Dans le présent rapport de données, cette terminologie est utilisée lorsque l'indicateur dont il est question dépend des renseignements indiqués dans chaque déclaration (par exemple, le type de déclarant et la date du signalement).

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Note de bas de page 2

Le terme « cas » indique que les déclarations en double ont été retirées. Dans le présent rapport de données, cette terminologie est utilisée lorsque l'indicateur dont il est question ne dépend pas des renseignements fournis dans chaque signalement (par exemple, la gravité, la raison de la gravité, les données démographiques, les événements signalés). La plupart des sections et des figures renvoient à des cas plutôt qu'à des signalements.

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Note de bas de page 3

En vertu de la Loi sur le cannabis et du Règlement sur le cannabis, les adultes sont autorisés à cultiver jusqu'à un maximum de quatre plants de cannabis à des fins personnelles. Cette quantité s'ajoute aux plantes qui peuvent être autorisées pour la production personnelle et désignée à des fins médicales, ce qui varie entre les provinces et les territoires. Toutefois, les règles entourant la culture à domicile à des fins non médicales peuvent varier en fonction des règles et règlements de chaque province ou territoire.

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Note de bas de page 4

En vertu de la Loi sur le cannabis et de son règlement, les adultes sont autorisés à fabriquer à domicile et à des fins personnelles des produits à partir du cannabis qu'ils ont cultivé légalement ou qu'ils ont obtenu auprès d'autres sources légales.

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Note de bas de page 5

Conformément à l'alinéa 248.1(1)b) du Règlement sur le cannabis, tous les effets indésirables, y compris les effets indésirables non graves, doivent être consignés dans un rapport de synthèse annuel par le titulaire de licence, dont Santé Canada peut demander la communication.

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Note de bas de page 6

Des cas peuvent être dupliqués si une déclaration d'effets indésirables concernant le même événement a été reçue de différents déclarants (p. ex. d'un professionnel de la santé, d'un consommateur, d'un hôpital ou d'un fabricant).

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Note de bas de page 7

Organisation mondiale de la Santé (2012). Safety monitoring of medicinal products. Reporting system for the general public. Disponible à l'adresse suivante : https://www.who.int/publications/i/item/9789241503198 (en anglais seulement).

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Note de bas de page 8

Agence européenne des médicaments. (2017). Guideline on good pharmacovigilance practices (GVP): Annex I - Definitions (Rev 4). https://www.ema.europa.eu/en/documents/scientific-guideline/guideline-good-pharmacovigilance-practices-annex-i-definitions-rev-4_en.pdf (en anglais seulement).

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Note de bas de page 9

Agence européenne des médicaments (2004). ICH Topic E2D: Post Approval Safety Data Management Step 5. https://www.ema.europa.eu/en/documents/scientific-guideline/international-conference-harmonisation-technical-requirements-registration-pharmaceuticals-human-use_en-12.pdf (en anglais seulement).

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Détails de la page

2025-01-10