Sulfure d’hydrogène (H2S), hydrogénosulfure de sodium (Na(SH)) et sulfure de sodium (Na2S) – fiche d’information
Sulfure d'hydrogène (H2S)
Numéro de registre du CAS (No CAS) : 7783-06-4
Hydrogénosulfure de sodium (Na(SH)); (bisulfure de sodium)
Nº CAS : 16721-80-5
Sulfure de sodium (Na2S)
Nº CAS : 1313-82-2
Publications résumées :
- Mise à jour de l'ébauche d'évaluation sulfure d'hydrogène (H2S), de l'hydrogénosulfure de sodium [Na(SH)] et du sulfure de sodium (Na2S) (publiée le 3 février 2024 pour une période de commentaires du public de 60 jours se terminant le 3 avril 2024). Les commentaires du public sur la première ébauche d'évaluation ont été pris en compte et un résumé des commentaires accompagné des réponses du gouvernement a été publié.
- Cadre de gestion des risques associés au sulfure d'hydrogène (H2S) (publié le 3 février 2024 pour une période de commentaires du public de 60 jours se terminant le 3 avril 2024) Un cadre de gestion des risques a été proposé.
- Avis connexe : Gazette du Canada, Partie I, vol. 158, Nº 5 – le 3 février 2024
Sur cette page
- Aperçu
- À propos de ces substances
- Exposition des humains et de l'environnement
- Effets principaux (dangers) pour la santé et l'environnement
- Prise en compte des sous-populations qui peuvent avoir une susceptibilité accrue ou une exposition accrue
- Résultats de l'évaluation des risques
- Mesures préventives et réduction des risques
- Ressources connexes
Aperçu
- Le gouvernement du Canada réalise des évaluations des risques des substances chimiques en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) (LCPE) afin de déterminer si elles posent ou peuvent poser des risques pour la santé humaine ou l'environnement.
- Les risques posés par une substance sont déterminés en considérant à la fois ses propriétés dangereuses (capacité à causer des effets nocifs sur la santé humaine ou l'environnement) et du niveau ou de l'étendue de l'exposition des personnes ou de l'environnement à cette substance.
- Quand cela est nécessaire, le gouvernement met en oeuvre des mesures de gestion des risques en vertu de la LCPE et à d'autres lois fédérales afin de prévenir ou de réduire le danger potentiel.
- En septembre 2017, le gouvernement a publié une première ébauche d'évaluation du sulfure d'hydrogène (H2S), de l'hydrogénosulfure de sodium [ Na(SH); appelé aussi bisulfure de sodium ] et du sulfure de sodium (Na2S). Compte tenu des données disponibles à ce moment-là, il a été proposé de considérer ces 3 substances comme non nocives pour la santé humaine ou l'environnement. Après la période de commentaires du public sur la première ébauche de l'évaluation, de nouveaux renseignements ont été reçus, faisant état de rejets accidentels de sulfure d'hydrogène provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs à des niveaux préoccupants pour la santé humaine et l'environnement. Ainsi, il a été déterminé qu'il existait un risque pour la santé humaine et l'environnement. Les nouveaux renseignements ayant conduit à un changement de conclusion pour 1 des 3 substances (le sulfure d'hydrogène), une mise à jour de l'ébauche d'évaluation et un cadre de gestion des risques sont publiés pour consultation publique.
- À la suite de la mise à jour de l'évaluation, le gouvernement propose que le sulfure d'hydrogène peut être nocif pour la santé humaine et l'environnement en raison des rejets accidentels dans l'air de sulfure d'hydrogène provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs à des niveaux élevés.
- Le risque de forte exposition par inhalation des personnes au Canada à ces niveaux élevés de sulfure d'hydrogène est préoccupant pour la santé humaine. Le sulfure d'hydrogène a de graves effets sur le système respiratoire humain.
- Les éventuels rejets accidentels dans l'air de niveaux élevés de sulfure d'hydrogène peuvent nuire à l'environnement.
- Pour gérer les risques pour la santé humaine et l'environnement, le gouvernement envisage des options de gestion des risques qui contribueraient à réduire les expositions aux rejets accidentels de sulfure d'hydrogène provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs. L'examen des régimes et programmes de réglementation provinciaux et territoriaux existants en matière de gestion des puits de pétrole et de gaz, ainsi que des initiatives fédérales, permettra de déterminer les options de gestion des risques à envisager.
- Le gouvernement propose également que les 2 autres substances (bisulfure de sodium et sulfure de sodium) ne soient pas considérées comme nocives pour la santé humaine ou l'environnement.
À propos de ces substances
- L'évaluation porte sur le sulfure d'hydrogène (H2S) et 2 sels, l'hydrogénosulfure de sodium (Na(SH)); appelé bisulfure de sodium et le sulfure de sodium (Na2S). Ces substances ont été évaluées dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques (PGPC).
- Le sulfure d'hydrogène est un gaz présent dans la nature, connu pour son odeur d'œuf pourri. Il est produit par la dégradation de la matière organique en l'absence d'oxygène et donc largement présent dans les sédiments et l'eau ainsi que dans les déchets biologiques. Le sulfure d'hydrogène est présent à l'état naturel dans le pétrole brut, le gaz naturel, les gaz volcaniques et les sources chaudes et toutes ces sources naturelles en libèrent principalement dans l'air et l'eau dans des conditions environnementales spécifiques.
- Le sulfure d'hydrogène peut également être émis par les activités humaines. Au Canada, les exploitations industrielles qui rejettent du sulfure d'hydrogène comprennent les installations pétrolières et gazières, les usines de pâte à papier kraft et papetières, les stations d'épuration des eaux usées, les mines et les exploitations d'élevage intensif. Le sulfure d'hydrogène peut également être rejeté par les puits de pétrole et de gaz inactifs. Ces puits de pétrole et de gaz constituent des conduits dans lesquels circulent du méthane et des bactéries, lesquelles peuvent métaboliser le méthane et générer des sous-produits tels que le sulfure d'hydrogène.
- D'après la collecte de renseignements faite par le gouvernement, le bisulfure de sodium est utilisé commercialement dans des produits agricoles autres que les pesticides, comme colorant ou dans la fabrication de peintures et de revêtements et de matériaux de construction (bois et produits dérivés du bois). Le sulfure de sodium est utilisé dans le traitement de la pâte à papier et du papier, le traitement des eaux usées, les mines et la métallurgie extractive. Il peut également servir à la fabrication de matériaux d'emballage alimentaire qui n'entrent pas en contact avec les aliments.
- Le bisulfure de sodium et le sulfure de sodium se décomposent rapidement et totalement dans l'organisme pour produire du sulfure d'hydrogène. De même, le bisulfure de sodium et le sulfure de sodium se séparent pour former du bisulfure, des anions sulfure et du sulfure d'hydrogène, s'ils sont libérés dans l'eau. Par conséquent, la caractérisation des risques pour la santé humaine ainsi que l'évaluation des effets sur l'environnement sont axées sur l'exposition au sulfure d'hydrogène.
Exposition des humains et de l'environnement
- Les personnes au Canada pourraient être exposées au sulfure d'hydrogène principalement par inhalation (en le respirant). Le sulfure d'hydrogène présent dans l'air ambiant (extérieur) peut provenir de sources naturelles ou industrielles.
- Comme cela est mentionné plus haut, plusieurs activités industrielles rejettent du sulfure d'hydrogène dans l'environnement, principalement dans l'air et dans l'eau. Au Canada, les concentrations de sulfure d'hydrogène ont été mesurées dans l'air, les eaux de surface, les eaux souterraines et les eaux usées près d'usines papetières, d'installations pétrolières et gazières, de stations d'épuration des eaux usées et d'exploitations d'élevage.
- Des mesures ont également été effectuées sur des rejets accidentels de sulfure d'hydrogène près de puits de pétrole et de gaz inactifs situés en Ontario, au Canada. Un puits inactif est un puits dont l'exploitation cesse pendant plusieurs semaines, mois ou années de suite (la période d'inactivité de référence varie selon les régions administratives, les réglementations et les directives). Un puits inactif est un puits dont l'exploitation cesse pendant plusieurs semaines, mois ou années consécutives (la période au bout de laquelle le puits est considéré comme inactif varie selon les régions administratives, les réglementations et les directives). Les niveaux élevés de sulfure d'hydrogène rejetés accidentellement dans l'air par des puits de pétrole et de gaz inactifs peuvent entraîner une exposition élevée des personnes et de l'environnement à cette substance.
Effets principaux (dangers) pour la santé et l'environnement
- Pour aider à la caractérisation des effets sur la santé et l'environnement dans le cadre de l'évaluation, des rapports internationaux et nationaux ont été pris en compte, parmi d'autres sources d'information existantes.
- Aucune classification effectuée par d'autres agences n'a été trouvée en ce qui concerne la génotoxicité (capacité à endommager le matériel génétique) ou la cancérogénicité (capacité à provoquer le cancer) du sulfure d'hydrogène.
- Les effets critiques du sulfure d'hydrogène sur la santé sont notamment respiratoires (augmentation de la résistance des voies respiratoires chez les personnes asthmatiques) et neurologiques (par exemple, des nausées, maux de tête ou troubles de la mémoire). L'exposition au sulfure d'hydrogène est également associée à des effets sur les yeux (irritation).
- Le sulfure d'hydrogène peut avoir des effets nocifs sur les organismes terrestres à de faibles concentrations. Cependant, dans le cas des végétaux, de faibles concentrations de cette substance peuvent également avoir un effet stimulant (par exemple, sur la croissance).
Prise en compte des sous-populations qui peuvent avoir une susceptibilité accrue ou une exposition accrue
- Certains groupes de personnes au sein de la population canadienne pourraient, en raison d'une susceptibilité ou d'une exposition accrue, être plus à risque que la population générale de subir des effets nocifs pour la santé dus à l'exposition à des substances.
-
Certaines sous-populations, comme les nourrissons, les enfants et les personnes en âge de procréer, sont régulièrement étudiées tout au long de l'évaluation.
Par exemple, l'évaluation des études de toxicité pour le développement et la reproduction permet de déterminer les effets nocifs potentiels sur la santé. Dans le cas du sulfure d'hydrogène, ces sous-populations ont été prises en compte.
- Les personnes vivant à proximité de puits de pétrole et de gaz inactifs, qui sont souvent exposées à des concentrations élevées de sulfure d'hydrogène lors de rejets, ont été également prises en compte. Dans cette évaluation, on disposait de données pour tenir compte des personnes qui souffraient d'asthme et qui pourraient être plus sensibles aux effets respiratoires causés par l'exposition au sulfure d'hydrogène.
Résultats de l'évaluation des risques
- Les évaluations se concentrent sur les informations essentielles à la détermination de la nocivité des substances pour la santé humaine ou l'environnement au sens de la LCPE. Pour ce faire, il convient de tenir compte les informations scientifiques, y compris des informations, si elles sont disponibles, sur les sous-populations qui peuvent avoir une susceptibilité accrue ou une exposition accrue, les environnements vulnérables et les effets cumulatifs, et en utilisant une approche fondée sur le poids des preuves et sur le principe de précaution.
- La mise à jour de l'ébauche d'évaluation a permis de déterminer qu'il existe un risque pour la santé humaine lié aux rejets accidentels de sulfure d'hydrogène dans l'air provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs.
- Il peut en résulter une forte exposition des personnes au Canada à des concentrations de H2S proches des niveaux susceptibles de provoquer de graves effets sur la respiration ou supérieurs à ces niveaux.
- Dans le cadre de l'évaluation des effets sur l'environnement, il a également été déterminé qu'il pouvait y avoir un risque d'atteinte à l'environnement lié aux rejets accidentels de sulfure d'hydrogène dans l'air provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs.
- Les autres sources d'exposition, telles que les rejets provenant d'autres activités industrielles dans l'air ou dans l'eau, ne sont pas préoccupantes aux niveaux actuels.
- Il a également été déterminé que le bisulfure de sodium et le sulfure de sodium n'étaient pas associés à des expositions au sulfure d'hydrogène préoccupantes pour la santé humaine ou l'environnement.
Conclusions de l'évaluation proposées
- Le gouvernement propose de conclure que le sulfure d'hydrogène peut être nocif pour la santé humaine aux concentrations d'exposition prises en compte dans l'évaluation.
- Le gouvernement propose également de conclure que le sulfure d'hydrogène peut pénétrer dans l'environnement à des niveaux nocifs.
- Il est aussi proposé de conclure que le bisulfure de sodium et le sulfure de sodium ne sont pas nocifs pour la santé humaine ou l'environnement aux niveaux d'exposition pris en compte dans l'évaluation.
- De plus, il est proposé de conclure que le sulfure d'hydrogène satisfait aux critères de persistance, mais non aux critères de bioaccumulation énoncés dans le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation de la LCPE.
Mesures préventives et réduction des risques
- Si la conclusion proposée est confirmée dans l'évaluation finale, le gouvernement envisagera de proposer l'ajout le sulfure d'hydrogène à la partie 2 de l'annexe 1 de la LCPE. L'inscription d'une substance à l'annexe 1 permet au gouvernement de prendre des mesures exécutoires de gestion des risques en vertu de la LCPE, en utilisant une approche à 2 voies pour gérer les risques.
- Les substances toxiques qui présentent le risque le plus élevé (qui répondent à certains critères) sont inscrites à la partie 1 de l'annexe 1. Elles sont classées par ordre de priorité en vue d'une interdiction totale, partielle ou conditionnelle.
- D'autres substances toxiques sont inscrites à la partie 2 de l'annexe 1 et sont classées par ordre de priorité aux fins de la prévention de la pollution.
- Des règlements précisant les critères de classification des substances qui présentent le risque le plus élevé ou qui sont carcinogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction pourraient être développées. Quand ces critères sont disponibles, certaines substances considérées pour l'addition à la partie 2 de l'annexe 1 pourraient plutôt être considérées pour l'addition à la partie 1 de l'annexe 1.
- La publication du cadre de gestion des risques vise à informer les parties intéressées des options de gestion des risques proposées et à lancer des discussions sur leur élaboration. Pour répondre aux possibles préoccupations concernant la santé humaine et l'environnement, le gouvernement envisage :
- des options de gestion des risques qui contribueraient à réduire l'exposition de la population générale et du milieu naturel aux rejets accidentels dans l'air de sulfure d'hydrogène provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs, pour ramener cette exposition à des niveaux garantissant la protection de la santé humaine et de l'environnement.
- Il est reconnu que les provinces et plusieurs territoires ont des exigences en vigueur en matière de gestion des puits de pétrole et de gaz. Par exemple, il existe des normes de qualité de l'air ambiant ou des directives concernant la présence de sulfure d'hydrogène dans l'air. Par conséquent, les régimes et programmes de réglementation actuels seront examinés, notamment les initiatives fédérales qui peuvent contribuer à réduire les rejets accidentels de sulfure d'hydrogène provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs, ce qui permettra de déterminer les options envisageables en matière de gestion des risques.
- Le gouvernement cherche à obtenir des renseignements afin de pouvoir prendre des décisions en matière de gestion des risques. Le cadre de gestion des risques fournit des détails, en indiquant notamment où envoyer les informations pendant la période de commentaires du public, se terminant le 3 avril 2024.
- Les mesures de gestion des risques peuvent évoluer suite à la prise en compte d' évaluations et de mesures de gestion des risques visant d'autres substances. Ceci afin d'assurer une prise de décision coordonnées, efficaces et cohérentes en matière de gestion des risques.
Où trouver des mises à jour sur les mesures de gestion des risques
- Il existe d'autres renseignements sur la gestion des risques de substances chimiques ainsi qu'un tableau des mesures de gestion des risques pour les substances adressées dans le cadre du PGPC.
- Utilisez l'outil de recherche de substances pour trouver les substances auxquelles on fait référence dans certains textes législatifs ou réglementaires ou sur les sites Web du gouvernement du Canada.
Ressources connexes
- Veuillez visiter Maison saine pour obtenir de l'informations sur la sécurité chimiques à l'intérieur et autour de la maison, comme le sulfure d'hydrogène (pour les consommateurs).
- En milieu de travail, des effets graves sur la santé (par exemple, la perte de connaissance et la mort) ont été signalés à la suite d'une forte exposition accidentelle de travailleurs à des niveaux élevés de sulfure d'hydrogène. Ces niveaux d'exposition, caractéristiques de certains environnements de travail, sont beaucoup plus élevés que les niveaux rencontrés dans des milieux non professionnels. Des exigences sont en vigueur sur les lieux de travail pour protéger les travailleurs contre l'exposition par inhalation au sulfure d'hydrogène.
- Les évaluations réalisées en vertu de la LCPE se centrent sur les risques d'exposition de la population générale. Les dangers associés aux produits chimiques utilisés au travail sont décrits dans le Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT). Si une substance est dangereuse pour la population générale, elle pourrait aussi l'être pour les individus qui se retrouvent dans des situations où un volume élevé de cette substance est utilisé ou quand elle est utilisée pour une durée prolongée (par exemple, au travail). Le gouvernement du Canada reconnaît que la coordination de la législation pour l'utilisation sécuritaire des produits chimiques au travail est la responsabilité des organisations de santé et de sécurité fédérales, provinciales et territoriales. Nous travaillons à appuyer ce rôle en intégrant les informations, les outils et l'expertise technique du PGPC et du Programme des produits dangereux utilisés au travail de Santé Canada.
- Le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail (CCHST) fournit une fiche d'information sur le sulfure d'hydrogène, laquelle contient des renseignements relatifs aux milieux de travail.
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