2. Investissements à long terme visant l’amélioration des capacités des Forces armées canadiennes à l’appui de la paix et de la sécurité

L’ampleur de nos réinvestissements dans les Forces armées canadiennes et de taille. Il s’agit d’un investissement à long terme ayant pour objet de moderniser, de renouveler et de restaurer cette institution nationale essentielle et de fournir à nos militaires, femmes et hommes, les outils modernes dont ils ont besoin pour réussir les opérations auxquelles ils participent et revenir au pays en toute sécurité.

De par leur courage, leur compétence, leur compassion et leur esprit humanitaire, nos marins, nos soldats et nos aviateurs incarnent l’essence même de ce que signifie d’être Canadien. Ils sont les porte-étendards de notre pays, tant à l’étranger dans le cadre du soutien de la paix et de la sécurité, qu’au pays lorsqu’ils interviennent à la suite d’une catastrophe naturelle. Ils assument les fardeaux étroitement liés que sont notre protection, la promotion de nos valeurs et la contribution pour bâtir un monde meilleur.

Pour toutes ces raisons, les Canadiens souhaitent que leurs forces armées soient agiles, hautement compétentes, superbement équipées, capables et professionnelles. Cette politique fait de ce souhait une réalité. Afin que les Forces armées canadiennes aient les gens et les capacités nécessaires, le gouvernement du Canada est déterminé à investir plus qu’il ne l’a fait depuis des décennies pour moderniser la défense. Cette politique contient un plan détaillé et accompagné de fonds à investir dans les nouveaux domaines clés, et pour remplacer par la même occasion les capacités fondamentales de la Marine royale canadienne, de l’Armée canadienne et de l’Aviation royale canadienne.

L’effectif des Forces armées canadiennes augmentera de 3 500 personnes pour atteindre 71 500 membres. Cette augmentation nous permettra de développer nos capacités dans des secteurs importants tels que l’espace et le cyberespace, le renseignement et le ciblage, ainsi que l’appui à la santé et au bien-être du personnel militaire. Ces investissements procureront la souplesse nécessaire pour permettre aux Forces armées canadiennes d’exercer ses activités dans la gamme des conflits, de rendre l’interopérabilité possible avec les alliés du Canada et de conserver un avantage opérationnel sur les menaces d’aujourd’hui et de demain.

Les investissements pour l’équipement et le matériel nécessaires à la prise en charge de la force future du Canada seront comparables à l’investissement considérable dans le personnel. La Marine royale canadienne fera l’acquisition de 15 navires de combat de surface canadiens pour remplacer les frégates actuelles et les destroyers retirés du service. La présente politique assure le financement complet des 15 navires; cette acquisition sera l’une des plus importantes dans l’histoire de la construction navale au Canada et constitue un élément important de la Stratégie nationale de construction navale (SNCN).

L’Armée canadienne fera l’objet d’un remplacement d’une bonne partie de son équipement de combat terrestre et de ses parcs de véhicules vieillissants et modernisera ses systèmes de commandement et de contrôle. De plus, l’Armée canadienne augmentera la capacité de ses forces légères, ce qui lui permettra d’être plus adaptable dans les théâtres d’opérations complexes.

L’Aviation royale canadienne fera l’acquisition de 88 futurs avions de chasse pour renforcer la souveraineté du Canada et respecter les engagements du Canada à l’égard du NORAD et de l’OTAN et remplacera de nombreuses flottes aériennes existantes comme les CP-140 Aurora pour la lutte anti-sous-marine et les aéronefs de surveillance.

Enfin, le Commandement – Forces d’opérations spéciales du Canada (COMFOSCAN) élargira sa capacité opérationnelle et investira dans des capacités qui permettront aux forces spéciales agiles et rapidement déplorables du Canada d’offrir leurs habiletés uniques au pays et à l’étranger. Outre ces principaux investissements, la politique de défense recense un certain nombre de domaines de capacité dans la Force de réserve qui seront aussi financés.

Les Forces armées canadiennes ont fait des pas de géant au cours des dernières années pour améliorer l’intégration globale des capacités militaires du Canada, ainsi que l’interaction avec d’autres ministères du gouvernement pour assurer la sécurité et la défense du Canada. Les Forces armées canadiennes tireront parti des caractéristiques uniques des forces navales, terrestres et aériennes et des forces d’opérations spéciales, et les intègreront davantage pour assurer une supériorité militaire continue au Canada et à ses alliés. L’intégration continue de l’entraînement et du matériel de la Première réserve avec la Force régulière a aussi contribué dans une large mesure aux opérations des Forces armées canadiennes. À mesure que nos capacités évoluent, les habiletés propres à la Force de réserve génèreront des capacités à temps plein provenant d’un service à temps partiel.

Stratégie nationale de construction navale

La Stratégie nationale de construction navale est un projet à long terme de renouvèlement de la flotte fédérale de navires de combat et de navires non destinés au combat du Canada. Des partenariats ont été formés avec deux chantiers navals canadiens pour livrer les navires plus que nécessaires à la Marine royale canadienne et à la Garde côtière canadienne. Cette stratégie fournit des avantages et des emplois aux Canadiens et permet de rebâtir l’industrie du pays.

Marine royale canadienne

Les forces navales mettent à la disposition du Canada un moyen souple et adapté pour réagir à un vaste éventail de situations maritimes et elles sont un instrument de puissance nationale sur la scène internationale. Le Canada possède un vaste domaine maritime – le pays au littoral le plus long au monde, le deuxième plateau continental en termes de superficie et la cinquième zone économique exclusive sur la planète. Les forces navales doivent donc être conçues et structurées pour poursuivre des opérations dans des conditions océaniques qui sont parmi les plus extrêmes. De plus, puisque la prospérité du Canada repose en grande partie sur le maintien d’un libre accès aux eaux internationales pour les échanges et le commerce, le Canada exige une Marine organisée et d’un calibre lui permettant de projeter sa puissance avec rapidité et efficacité loin des côtes canadiennes.

Cette marine océanique requiert un mélange équilibré de plateformes, y compris des sous-marins, des bâtiments de guerre de surface, des bâtiments de soutien et des patrouilleurs, en nombres suffisants pour répondre à nos besoins à l’échelon national et international. Une flotte organisée de manière à pouvoir déployer et soutenir deux groupes opérationnels navals pouvant compter chacun jusqu’à quatre navires de combat et un navire de soutien interarmées fournit au Canada une contribution adéquate pour toutes les missions internationales, tout en garantissant la capacité de surveiller notre propre territoire maritime et de contribuer à la sécurité de l’Amérique du Nord. La capacité de la Marine royale canadienne d’établir une présence continuelle, d’être autonome en mer, de recentrer rapidement son attention d’un type de mission à un autre et de prohiber les menaces loin de notre territoire national et de nos régions peuplées représente un élément essentiel pour la prospérité, la sécurité et la défense du Canada.

La souplesse de la Marine royale canadienne, sa capacité de manœuvrer partout dans le monde et sa résistance lui permettent de connaître le succès dans toute une gamme de missions : opérations de combat, assistance humanitaire rapide et secours hâtif aux sinistrés dans le besoin, diplomatie militaire et collaboration quotidienne avec d’autres ministères et organismes du gouvernement en appui à la défense et à la sécurité à l’échelon national.

À la base de cette capacité navale sera un effort continu pour établir et maintenir un tableau de ce qui se produit dans nos eaux territoriales et de plus en plus dans les eaux internationales – comme moyen d’anticiper les menaces et d’y répondre, en collaboration avec d’autres ministères et organismes gouvernementaux, s’il y a lieu, ainsi qu’avec nos alliés. Grâce à une plus grande sensibilisation et à une meilleure compréhension, la Marine royale canadienne doit être capable de s’adapter à un environnement maritime en constante évolution. La capacité de l’équipe d’arraisonnement du Groupe des opérations tactiques maritimes (GOTM) est un exemple de cette faculté d’adaptation – elle offre une réponse innovatrice à la nature changeante des menaces associées à l’interdiction des navires en mer.

Groupe opérationnel naval

Le Groupe opérationnel naval est le concept opérationnel principal de la Marine royale canadienne. Comptant sur un maximum de quatre navires de combat de surface et un navire de soutien interarmées, et appuyé au besoin par un sous-marin, le Groupe opérationnel naval apporte une vaste capacité de combat, des éléments habilitants, des équipes spécialisées, des hélicoptères maritimes et des systèmes télépilotés. Le GON a été configuré et doté en personnel de façon à pouvoir fournir son propre commandement et contrôle, ainsi il peut diriger des forces alliées ou de la coalition pour de longues périodes de temps, partout dans le monde.

Le Groupe opérationnel naval étant à sa base, la Marine royale canadienne sera structurée pour appuyer une opération internationale majeure, tout en maintenant une capacité suffisante de combat pour les opérations mineures ou les interventions de sécurité maritime au pays. De plus, la Marine royale canadienne aura la capacité de maintenir une présence de routine dans les trois océans du Canada et de contribuer aux opérations de soutien de la sécurité de l’Amérique du Nord, y compris les Caraïbes.

La taille de la flotte de 15 navires de combat de surface du Canada, appuyée de deux navires de soutien interarmées, et de quatre sous-marins de classe Victoria, fournira la flotte équilibrée nécessaire afin de déployer rapidement des forces, de préparer efficacement les forces de relève et de mener efficacement des activités de maintenance.

Par ailleurs, puisque la complexité des opérations navales augmente dans le contexte moderne des menaces, la Marine continuera d’assurer son interopérabilité avec les capacités des alliées. Cette collaboration permettra à la flotte canadienne de travailler sans heurts avec ses alliés et d’être en position de tirer parti directement de ces capacités, d’augmenter sa propre efficacité et de soutenir une action conjointe et alliée crédible.

Grâce aux nouveaux investissements, la Marine royale canadienne sera capable de relever les défis attendus en matière de défense et de sécurité au cours des décennies à venir. Parmi les grands défis au pays, il y a le besoin de mener des opérations dans l’Arctique avec la Garde côtière canadienne et en collaboration avec des partenaires alliés. Le projet du navire de patrouille extracôtier de l’Arctique (NPEA), qui fait partie de la Stratégie nationale de construction navale et consiste en la livraison de cinq à six navires résistants aux glaces à la Marine royale canadienne, est au cœur de cet effort. Les NPEA assureront une surveillance maritime armée des eaux canadiennes, y compris dans l’Arctique. Ils affirmeront la souveraineté canadienne, en collaboration avec des partenaires, au pays et à l’étranger, et donneront au gouvernement du Canada une connaissance des activités se déroulant dans les eaux canadiennes.

Au-delà des côtes du Canada, la Marine royale canadienne aura besoin d’une capacité de mener des opérations de paix, dont la participation efficace à des missions d’aide humanitaire et d’atténuation de la détresse. Les forces navales du Canada seront aussi positionnées afin de contribuer de façon significative aux mesures interarmées à terre et d’appuyer le maintien des opérations interarmées en mer, tout en préservant la capacité de défendre sa propre liberté d’action dans le cadre des opérations de combat naval. La versatilité et la nature polyvalente de cette flotte, indépendante ou faisant partie d’une force opérationnelle alliée ou de coalition, permettront au Canada de déployer rapidement des forces navales crédibles partout dans le monde, et ce, à court préavis.

Investissements dans la Marine royale canadienne

  1. Remplacer la flotte de navires de surface en investissant dans 15 navires canadiens de combat de surface et deux navires de soutien interarmées.
  2. Acquérir cinq à six navires de patrouille extracôtiers de l’Arctique.
  3. Exploiter et moderniser les quatre sous-marins de la classe Victoria.
  4. Acquérir des systèmes nouveaux ou améliorés de renseignement, de surveillance et reconnaissance maritimes, de l’armement mis à niveau et des systèmes supplémentaires pour les plateformes actuelles et futures permettant des capacités navales offensives et défensives plus efficaces.
  5. Mettre à niveau les torpilles légères transportées par les navires de surface, les hélicoptères maritimes et les aéronefs de patrouille maritime.

Armée canadienne

L’Armée canadienne est une force hautement professionnelle qui comprend des membres entièrement intégrés de la Force régulière, de la Réserve de l’Armée, des Rangers canadiens et du personnel civil. Les soldats canadiens s’entraînent afin de maintenir leur niveau de préparation et de perfectionner leurs aptitudes au combat de haut niveau. L’expérience démontre que des forces de combat hautement entraînées, polyvalentes et bien équipées peuvent rapidement s’adapter aux opérations d’aide humanitaire et de secours aux sinistrés ou aux opérations de paix.

L’Armée canadienne est agile, adaptable et réactive, et elle fournit au gouvernement diverses capacités militaires sur le sol. L’Armée peut envoyer en déploiement un minimum d’une personne pour effectuer des tâches (comme le renforcement de la capacité) et elle a l’étendue de compétences nécessaires pour influencer définitivement le contexte de sécurité à l’aide de moyens dissuasifs contre les menaces et, ultimement, du nombre important de militaires sur le terrain pour surmonter les situations les plus difficiles (combat contre un ennemi aux compétences avancées). La structure du groupe-brigade de l’Armée offre la souplesse requise pour appuyer les petites missions, tout en demeurant prête à participer à des opérations beaucoup plus grandes. Il est seulement possible à ce niveau d’effectuer des opérations interarmées intégrées avec le reste des Forces armées canadiennes, les autres ministères, l’OTAN, les autres forces alliées et partenaires et organisations non gouvernementales.

Le groupe-brigade

L’Armée s’entraîne à combattre au niveau du groupe-brigade. Il s’agit du niveau le plus bas dans le cadre duquel il est possible d’effectuer des campagnes interarmées, tout en intégrant divers éléments provenant d’autres services, ministères, organisations non gouvernementales ou partenaires de la coalition. Le groupe-brigade comprend environ 4 800 soldats, organisés en huit unités importantes, notamment l’artillerie, l’arme blindée, l’infanterie, l’ingénierie et les organisations de soutien logistique du combat. La combinaison de ces unités fonctionne en collaboration dans des « groupements tactiques » afin de fournir à la force interarmées les fonctions de puissance de feu, de mobilité, de protection, de soutien, et de commandement et contrôle pour coordonner efficacement leur emploi.

L’efficacité opérationnelle de l’Armée s’appuie sur un entraînement réaliste, stimulant et régulier jusqu’au niveau du groupe-brigade. Cela fait en sorte que les formations de l’Armée déployées peuvent réussir indépendamment de l’environnement et dans toutes les conditions.

Pour que l’Armée puisse s’adapter à l’évolution du contexte de sécurité, ses capacités doivent fournir de façon efficace et efficiente ce qui suit : communications, commandement et contrôle; renseignement, surveillance et reconnaissance; manœuvre; utilisation de la puissance de feu; et maintien. Pour assurer la réussite de l’Armée, il faut pouvoir maintenir les bonnes capacités de combat, la capacité d’effectuer des opérations interarmées avec les autres éléments des Forces armées canadiennes et de concert avec les partenaires et alliés importants.

De plus, chaque soldat est une partie intégrante de toute force opérationnelle, capable de prévoir les conditions sur le terrain, d’assurer l’échange d’information et du renseignement avec les échelons plus élevés, et de contribuer à la prise de mesures au bon moment et au bon endroit afin d’atteindre les objectifs de la mission. Toutes les capacités doivent être reliées et intégrées, en commençant par les systèmes individuels transportés par chacun des soldats.

L’Armée canadienne remplacera de nombreuses capacités importantes, notamment les systèmes de commandement, de contrôle et de communication, les armes et les systèmes de vision nocturne du soldat, et les parcs de véhicules logistiques, qui sont essentiels à son efficacité future en tant que force prête au combat. L’Armée canadienne continuera de viser des investissements dans des capacités de combat militaire, y compris la défense aérienne basée au sol, l’équipement de pontage et de franchissement, les systèmes de missiles antichars guidés, et les véhicules adaptés aux opérations dans le Nord du Canada. Ces investissements dans l’Armée canadienne permettront d’améliorer l’interopérabilité avec l’Aviation royale canadienne, la Marine royale canadienne, les Forces d’opérations spéciales ainsi que les partenaires et alliés du Canada, tout en maintenant un avantage opérationnel possible sur les adversaires éventuels.

Investissements dans l’armée canadienne

  1. Acquérir des systèmes de défense aérienne au sol et les munitions appropriées qui sont capables de protéger tous les éléments de force sur le terrain contre les armes aéroportées.
  2. Moderniser la simulation des effets des armes afin de mieux préparer les soldats aux opérations de combat.
  3. Remplacer la famille de véhicules blindés de soutien au combat, qui comprend les véhicules de commandement, les ambulances et les équipes mobiles de réparation.
  4. Moderniser l’ensemble des capacités de détection et de destruction des dispositifs explosifs de circonstance.
  5. Acquérir de l’équipement de communication, de maintien en puissance et de surviabilité pour les forces légères de l’Armée, y compris des radios légères et de l’équipement du soldat améliorés.
  6. Mettre à niveau le parc des véhicules de combat légers afin d’améliorer la mobilité et la surviabilité.
  7. Moderniser les véhicules logistiques, l’équipement lourd du génie et les véhicules utilitaires légers.
  8. Améliorer la capacité de l’Armée d’effectuer des opéra­tions dans les régions éloignées en investissant dans la modernisation des communications, des abris, de la production d’énergie, des systèmes avancés de purification de l’eau et de l’équipement pour les environnements difficiles.
  9. Moderniser les systèmes de commandement et contrôle, de renseignement, de surveillance et de reconnaissance basés au sol.
  10. Acquérir des véhicules tout-terrain, des motoneiges et des véhicules utilitaires à chenilles semi-amphibies plus gros qui sont adaptés à l’environnement dans l’Arctique.

Aviation royale canadienne

L’Aviation royale canadienne est une force agile et intégrée dont la portée et la puissance sont essentielles aux opérations des Forces armées canadiennes au pays et à l’étranger. En raison de l’ampleur du territoire du Canada, il est vital que les Forces armées canadiennes soient capables de mener des opérations partout au pays et à court préavis – la Force aérienne fait en sorte que cela soit possible. Aussi, cette portée stratégique est un élément habilitant critique des opérations expéditionnaires mondiales des Forces armées canadiennes, permettant l’exploitation de mesures interarmées grâce au contrôle aérien, à la protection de la force, à la surveillance et la reconnaissance, à la mobilité aérienne et aux frappes aériennes. Puisque les capacités basées sur l’espace occupent une place de plus en plus importante pour la sécurité et la défense, l’Aviation royale canadienne jouera un rôle encore plus important par rapport à la coordination et la surveillance du programme spatial de défense. La Force aérienne peut être adaptée et intégrée à une force réseautée. Chaque plateforme de l’Aviation royale canadienne, pilotée, téléguidée ou basée dans l’espace, joue aussi le rôle de capteur en s’assurant que l’information et le renseignement atteignent les décideurs en temps opportun.

L’Aviation royale canadienne génère de la surveillance aérienne et spatiale concernant le territoire canadien et ses approches; maintien des capacités aériennes de recherche et sauvetage 24 heures par jour, 7 jours par semaine; aide les autorités civiles dans diverses situations (p.ex., catastrophes naturelles, attaques terroristes). Par l’intermédiaire du NORAD, l’Aviation royale canadienne contribue de façon importante à la défense du continent, en générant les capacités vitales nécessaires pour détecter, dissuader et éliminer les menaces contre le Canada et l’Amérique du Nord.

Remplacement des chasseurs de l’Aviation royale canadienne

Pour combattre les menaces changeantes actuelles et assurer une interopérabilité élevée avec ses alliés et principaux partenaires opérationnels, le Canada fera l’acquisition d’une capacité de chasse composée de 88 chasseurs, afin de remplacer la flotte vieillissante de CF-18.

Les menaces militaires que présente toute une série de systèmes, tels que les chasseurs perfectionnés et les systèmes de missile surface-air d’interdiction d’accès et de zone, et l’évolution des cybermenaces font que le milieu dans lequel les Forces armées canadiennes mènent leurs opérations est plus létal et plus complexe. Par conséquent, les Forces armées canadiennes requièrent une flotte de chasseurs qui est capable, évolutive et résiliente et qui assure l’interopérabilité avec nos alliés pour que le Canada continue de respecter ses engagements auprès du NORAD et de l’OTAN dans le futur. La flotte de chasseurs est essentielle pour que les Forces armées canadiennes puissent affirmer la souveraineté du Canada, assurer la sécurité du continent et contribuer à la paix et à la stabilité internationale.

Outre la qualité des chasseurs requis, l’Aviation royale canadienne a besoin d’un nombre suffisant de chasseurs pour assurer simultanément le contrôle du vaste espace aérien du Canada, la contribution aux opérations internationales, la formation des pilotes ainsi que la maintenance et les réparations. Une flotte composée de 88 chasseurs permettra de respecter les engagements du Canada, y compris ceux liés à la maintenance et ceux concernant l’instruction de préparation des forces terrestres et navales à haut niveau de préparation de la force interarmées des Forces armées canadiennes.

Chasseur provisoire

Au moment de mettre sous presse, le gouvernement du Canada continue d’étudier l’acquisition éventuelle d’un chasseur provisoire pour compléter la flotte de chasseurs CF-18 jusqu’à ce que soit terminée la transition vers la flotte permanente de remplacement (voir ci-haut).

Cette capacité provisoire réduirait le risque lié au fait de se fier exclusivement à la flotte vieillissante de CF-18 et pourrait aider à atténuer l’écart de capacité de façon à ce que le Canada puisse produire un nombre suffisant de chasseurs prêts à l’action pour respecter ses obligations nationales et internationales en attendant que la flotte permanente de remplacement soit entièrement opérationnelle.

Aussi, l’Aviation royale canadienne joue un rôle important dans tous les déploiements d’opérations canadiennes et elle est très sollicitée pour des missions de l’OTAN et de maintien de la paix des Nations Unies (ONU), ainsi que pour d’autres missions de coalition apportant une contribution à la paix et la sécurité internationales. Par conséquent, les capacités spatiales et aériennes de l’Aviation royale canadienne doivent être multifonctionnelles. Elles doivent donc être pertinentes pour les opérations nationales et internationales, capables d’intégrer et d’adapter les dernières technologies, capables d’interagir avec les capacités des Forces armées canadiennes et interopérables avec les alliés essentiels. Ces missions se fient souvent beaucoup à la capacité de transport aérien stratégique et tactique assurée par les flottes de C-17 et de C-130J.

De plus, en menant ses opérations à partir de ses bases au Canada, l’Aviation royale canadienne sera capable d’effectuer ses opérations à partir de terrains d’aviation préparés ou isolés partout dans le monde avec une force opérationnelle aérienne composée de divers types d’aéronefs.

Pour continuer de répondre aux besoins du Canada en matière de défense, l’Aviation royale canadienne doit augmenter son interopérabilité avec ses principaux partenaires et alliés. Elle devra maintenir la capacité existante et continuer d’acquérir des capacités aérospatiales modernes dotées d’un avantage opérationnel par rapport aux adversaires possibles actuels et futurs. Les capacités aérospatiales de demain doivent permettre une intégration parfaite avec les partenaires et l’échange de l’information. L’Aviation royale canadienne doit être en mesure de contribuer à l’approche « système de systèmes » qui définit de nos jours la plupart des forces militaires modernes, et à l’exploiter.

De plus, l’efficacité de l’Aviation royale canadienne nécessite un investissement continu dans des programmes de perfectionnement professionnel et d’éducation axés sur la théorie et l’application pratique de la puissance aérienne, dans les programmes et systèmes d’entraînement du plus haut calibre, et dans une culture institutionnelle qui privilégie le respect des normes de sécurité aérienne et de navigabilité. Ensemble, ces conditions assurent l’agilité et la flexibilité de la Force aérienne.

Investissements dans l’aviation royale canadienne

  1. Remplacer la flotte de chasseurs CF-18 actuelle avec 88 chasseurs sophistiqués afin d’améliorer les capacités de contrôle et de frappe aériennes des Forces armées canadiennes.
  2. Acquérir des capacités spatiales destinées à accroître la connaissance de la situation et le ciblage, notamment : le remplacement du système RADARSAT actuel afin d’améliorer l’identification et le suivi des menaces ainsi que la connaissance de la situation en ce qui concerne la circulation régulière sur le territoire canadien; des capteurs capables d’identifier et de suivre des débris spatiaux pouvant menacer les systèmes spatiaux canadiens et alliés (surveillance de l’espace); des systèmes spatiaux qui étendront et amélioreront à l’échelle mondiale les communications tactiques par satellite à bande étroite et à large bande, y compris dans l’ensemble de la région de l’Arctique canadien.
  3. Acquérir des nouveaux systèmes de commandement, de contrôle et de communication intégrée tactique, de nouveaux dispositifs cryptographiques radio et d’autres systèmes de communication nécessaires.
  4. Acquérir des avions de ravitaillement en vol stratégiques de prochaine génération (remplacement des avions CC-150 Polaris).
  5. Remplacer les avions de transport polyvalents (remplacement des avions CC-138 Twin Otter).
  6. Acquérir des avions multimission de prochaine génération (remplacement des avions de patrouille maritime CP-140 Aurora).
  7. Investir dans des systèmes aériens télépilotés moyenne altitude.
  8. Moderniser les missiles air-air courte portée (armement des avions de chasse).
  9. Mettre à niveau les systèmes de navigation, de gestion et de contrôle aériens.
  10. Investir dans des systèmes d’instruction des équipages.
  11. Remplacer ou prolonger la durée de vie des capacités existantes en prévision de l’arrivée des plateformes de prochaine génération.
  12. Soutenir les capacités nationales de recherche et sauvetage, notamment en prolongeant la durée de vie des systèmes existants, en acquérant de nouvelles plateformes et en assurant une intégration accrue avec nos partenaires internes et externes.
  13. Opérationnaliser la flotte d’avions de recherche et sauvetage nouvellement acquise.

Commandement – Forces d’opérations spéciales du Canada

Les Forces d’opérations spéciales sont modestes, hautement compétentes, adaptables et polyvalentes. Ce sont des forces à très haut niveau de préparation opérationnelle. Les Forces d’opérations spéciales sont utilisées dans des situations qui posent des menaces imminentes aux intérêts nationaux, où l’utilisation de plus grandes forces militaires est inappropriée ou indésirable, dans les environnements opérationnels où l’accès est limité ou contre des objectifs de grande valeur.

Il s’agit de situations où il convient plutôt de mener de petites opérations, des opérations hautement planifiées ou des opérations tactiques de précision. De telles activités comprennent : des interventions nationales et internationales antiterroristes, la collecte discrète de renseignements, des activités de surveillance et de reconnaissance, le renforcement des capacités spécialisées pour aider les forces alliées de pays hôtes et les interventions immédiates en réponse aux menaces émergentes ou imminentes. Souples et adaptables, les Forces opérationnelles spéciales jouent souvent un rôle dans les missions de longue durée des Forces armées canadiennes, mais le nombre restreint de personnes hautement compétentes au cœur de telles forces sont habituellement déployées pour des périodes de temps limitées.

La structure des Forces d’opérations spéciales du Canada est allégée. Elle consiste en un quartier général qui commande la Force opérationnelle interarmées 2 (FOI 2), soit l’unité militaire antiterroriste du Canada, l’Unité interarmées d’intervention du Canada (UIIC), soit l’unité militaire de détection et d’intervention chimique, biologique, radiologique et nucléaire du Canada, le Régiment des opérations spéciales du Canada, l’Escadron des opérations spéciales d’aviation et le Centre d’entraînement des opérations spéciales du Canada.

À la base, les Forces d’opérations spéciales du Canada mettent l’accent sur une approche interarmées, interorganisationnelle, collaborative et multinationale en ce qui a trait aux opérations. Pour être en mesure de relever les défis futurs, le Commandement – Forces d’opérations spéciales du Canada poursuivra ses efforts de collaboration pour appuyer le processus décisionnel du gouvernement lors de situations liées à la sécurité, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. De plus, le Commandement – Forces d’opérations spéciales du Canada appuiera les missions de paix et de sécurité internationales, et il contribuera au « réseau mondial des Forces d’opérations spéciales », qui se compose de forces d’opérations spéciales alliées, et il s’en servira.

En raison de leur nature allégée et de leurs caractéristiques uniques, les Forces d’opérations spéciales du Canada nécessitent des investissements soutenus et adaptés pour assurer leur continuité et leur efficacité à long terme.

Investissements dans les forces d’opérations spéciales

  1. Acquérir des plateformes de renseignement, surveillance et reconnaissance aéroportées.
  2. Remplacer les véhicules blindés de type VUS et de modèle commercial existants.
  3. Moderniser les systèmes d’information de commandement, de contrôle et de communication des Forces d’opérations spéciales, ainsi que les réseaux de défense informatiques.
  4. Améliorer l’équipement intégré du soldat de prochaine génération, les plateformes de mobilité terrestre et de mobilité maritime, ainsi que les véhicules de combat des Forces d’opérations spéciales.
  5. Accroître l’effectif des Forces d’opérations spéciales en ajoutant 605 militaires.

Capacités interarmées des Forces armées canadiennes

Les capacités interarmées sont généralement celles qui facilitent le commandement et contrôle amélioré des éléments des Forces armées canadiennes déployés et jouent un rôle fondamental dans la capacité des Forces armées canadiennes d’anticiper, de s’adapter et d’agir en réponse aux priorités du gouvernement du Canada.

En raison du caractère incertain et imprévisible du contexte de sécurité, de l’évolution de la technologie et du temps requis pour former les gens, produire l’équipement, les systèmes et les méthodes qui composent les capacités militaires, il faut un investissement constant, soutenu et prévisible. Les investissements dans les capacités présentées dans cette politique garantiront l’état de préparation futur des Forces armées canadiennes à l’aide de l’établissement, du maintien et du renforcement des capacités de combat de base et des capacités essentielles qui sont nécessaires à une force intégrée, innovatrice, flexible, adaptable et interopérable.

Ces investissements fourniront au gouvernement du Canada ainsi qu’aux Canadiens une force armée compétente et adaptable, capable de promouvoir et de protéger les intérêts et les valeurs du Canada au pays et à l’étranger.

Investissements dans les capacités interarmées

  1. Acquérir des systèmes et de l’équipement de commandement et de contrôle interarmées, plus précisément pour la technologie de l’information et les communications intégrées.
  2. Acquérir des capacités interarmées de renseignement électromagnétique qui augmentent la capacité des Forces armées canadiennes de recueillir et d’exploiter ce type de renseignement lors d’opérations expéditionnaires.
  3. Améliorer les capacités du Régiment des transmissions et du Quartier général déployable interarmées des Forces armées canadiennes, y compris les structures mobiles qui abritent le quartier général lors d’un déploiement ainsi que l’équipement utilisé par ce quartier général pour le commandement, le contrôle et les communications.
  4. Améliorer les capacités cryptographiques, les capacités des opérations d’information et les cybercapacités, ce qui inclura des projets de cybersécurité et de connaissance de la situation, l’identification des cybermenaces et la réponse à celles-ci, ainsi que le développement de capacités pour mener des opérations d’information et des cyberopérations offensives militaires dans le but de cibler, d’exploiter, d’influencer et d’attaquer à l’appui des opérations militaires.
  5. Améliorer les capacités de détection chimique, biologique, radiologique, nucléaire et explosive et les capacités d’intervention connexes.

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