Le gouvernement du Canada a réalisé une évaluation scientifique de 2 substances du Groupe des arènes, appelée une évaluation préalable, afin de déterminer le potentiel de risque posé aux Canadiens et à l’environnement.
En vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999 [LCPE (1999)], le risque que pose une substance est déterminé en considérant à la fois ses propriétés dangereuses (la capacité de causer des effets nocifs sur la santé humaine ou l’environnement) et les niveaux d’exposition des personnes et de l’environnement. Une substance peut avoir un potentiel de danger élevé, mais le risque pour la santé humaine et l’environnement dépend du niveau d’exposition à la substance.
Le cumène et le DMBA sont des substances reconnues pour être dangereuses. Cependant, le risque pour la santé humaine et l’environnement est faible aux niveaux d’exposition actuels. Le gouvernement a conclu que ces substances ne sont pas nocives pour la santé humaine et l’environnement.
À propos de ces substances
L’évaluation préalable portait sur 2 des 9 substances qu’on appelle collectivement, dans le Plan de gestion des produits chimiques (PGPC), le Groupe des arènes. Les 2 substances visées dans cette évaluation préalable sont le propan-2-ylbenzène et le 7,12-diméthylbenzo[a]anthracène. On les appelle également cumène et DMBA, respectivement.
Le gouvernement recueille des renseignements sur les substances, y compris des détails sur leur commercialisation au Canada, pour étayer l’évaluation des risques et la gestion des risques associés aux substances dans le cadre du PGPC.
Au Canada, le cumène est principalement utilisé dans des applications industrielles, par exemple, dans la production d’autres substances et comme composant mineur de l’essence et du solvant de pétrole. Il est également employé dans la composition de produits disponibles aux Canadiens, dont les adhésifs, les peintures, les produits pour automobiles et les lubrifiants et rejetés par ces derniers.
Le DMBA sert de produit chimique expérimental ou de recherche. Il peut également être produit accidentellement, comme sous-produit, dans des procédés industriels.
Exposition des Canadiens et de l’environnement
Au Canada, le cumène a été mesuré et déclaré présent dans l’air intérieur, lequel est la principale source d’exposition des Canadiens. On peut également être exposé au cumène par l’environnement (par exemple, l’air extérieur) et la nourriture. Cependant, ces expositions sont considérées comme minimes. Les rejets de cumène dans l’air sont déclarés à l’Inventaire national des rejets de polluants (INRP).
Les Canadiens peuvent également être exposés au cumène en utilisant plusieurs produits disponibles aux consommateurs qui contiennent cette substance. L’exposition directe au cumène pendant l’application ou l’utilisation des produits ne devrait pas être fréquente.
L’air ambiant (extérieur) est une source possible d’exposition des Canadiens au DMBA. Des rejets dans l’air provenant de quelques secteurs industriels sont déclarés à l’INRP. Les concentrations mesurées de la substance dans l’air sont, toutefois, négligeables.
Il a été déterminé, d’après les renseignements examinés dans le cadre de l'Approche CRE, que le cumène et le DMBA sont des substances dont le potentiel d’exposition de l’environnement est faible.
Effets principaux (dangers) sur la santé et l’environnement
Le Centre international de recherche sur le cancer a classé le cumène comme « cancérogène possible pour l’humain » et le National Toxicology Program des États-Unis recommande de considérer raisonnablement cette substance comme cancérogène pour l’humain (capable de causer le cancer). Plus spécifiquement, des études de laboratoire ont déterminé que le cumène est un cancérogène potentiel lorsque l’exposition survient par inhalation et dure longtemps. Des études de laboratoire ont également indiqué que l’exposition répétée au cumène par voie orale et par inhalation entraîne des effets sur le foie et les reins, respectivement.
Il a été déterminé dans des études de laboratoire que le DMBA est génotoxique et cancérogène.
En ce qui concerne les 2 substances, le cumène et le DMBA, la cancérogénicité a été considérée comme l’effet important ou l’effet « critique » utilisé pour la caractérisation des risques pour la santé humaine dans cette évaluation. En ce qui a trait au cumène, les effets sur le foie et les reins ont aussi été pris en compte.
Selon les renseignements examinés dans l’Approche CRE, il a été déterminé que le cumène et le DMBA sont tous 2 des substances dont le potentiel de danger pour l’environnement est faible.
Résultats de l’évaluation des risques
À l’aide d’une comparaison des niveaux auxquels les Canadiens pourraient être exposés avec ceux associés à des effets sur la santé, il a été déterminé que les risques pour la santé humaine associés au cumène ou au DMBA sont faibles.
L’Approche CRE a permis de caractériser le cumène et le DMBA et d’établir que ces substances posent un risque faible pour l’environnement.
Le gouvernement a conclu que le cumène et le DMBA ne sont pas nocifs pour la santé humaine aux niveaux d’exposition actuels.
Le gouvernement a également conclu que le cumène et le DMBA ne pénètrent pas dans l’environnement à des concentrations qui sont nocives pour l’environnement.
Mesures préventives et réduction des risques
Bien que ces substances ne soient pas considérées comme nocives pour la santé humaine et l’environnement aux niveaux d’exposition actuels, on juge que ces substances présentent des effets préoccupants potentiels pour la santé humaine. Cela pourrait être préoccupant pour la santé humaine si l’exposition à ces substances devait augmenter.
Pour ces raisons, les activités de suivi visant à déceler les changements dans l’exposition et/ou le profil d’emploi commercial du cumène et du DMBA comprendront les suivantes :
le suivi des résultats de la recherche en cours à Santé Canada sur la présence du cumène dans l’air intérieur;
le suivi continu du cumène et du DMBA dont la présence est déclarée à l’INRP;
la collecte de renseignements, sous forme d’enquêtes obligatoires ou facultatives exigées par l’article 71 de la LCPE (1999).
L’exposition à des produits chimiques, comme le cumène, dans l’air intérieur, peut être réduite par des mesures visant à Améliorer la qualité de l’air intérieur, en général.
Le cumène est présent dans certains produits offerts aux consommateurs. Pour se protéger et protéger l’environnement, les Canadiens devraient respecter les mises en garde et les instructions inscrites sur les étiquettes des produits, et éliminer les produits de manière responsable.
Les Canadiens qui pourraient être exposés au cumène et/ou DMBA en milieu de travail devraient consulter leur employeur et leur représentant en santé et sécurité au travail (SST) en ce qui a trait aux pratiques de manutention sécuritaires et aux lois et exigences applicables en vertu de la législation en matière de SST et du Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT).