Talc – fiche d'information
Numéro de registre du CAS 14807-96-6
Publications résumées :
- Évaluation préalable finale du talc (Mg3H2(SiO3)4) (publiée le 22 avril 2021). Les commentaires du public reçus sur l’ébauche d’évaluation préalable et le cadre de gestion des risques ont été pris en compte et un résumé a été publié.
- Approche de gestion des risques pour le talc (Mg3H2(SiO3)4) (publiée le 22 avril 2021 pour une période de commentaires du public se terminant le 23 juin 2021). Une gestion des risques est proposée.
- Avis associé : Gazette du Canada, Partie I, vol. 155, no 17 – 24 avril 2021
Sur cette fiche
- Aperçu
- À propos de cette substance
- Effets principaux (dangers) sur la santé et l’environnement
- Expositions des humains et de l’environnement
- Résultats de l’évaluation des risques
- Mesures de prévention et réduction des risques
- Ressources connexes
Aperçu
- Le gouvernement du Canada réalise des évaluations des risques de substances chimiques en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999)(LCPE) afin de déterminer si elles posent ou peuvent poser des risques pour la santé humaine ou l’environnement.
- Les risques posés par une substance sont déterminés en considérant à la fois ses propriétés dangereuses (la capacité de causer les effets nocifs sur la santé humaine ou l’environnement) et les niveaux d’exposition des personnes ou de l’environnement.
- Quand cela est nécessaire, le gouvernement met en œuvre des mesures de gestion des risques en vertu de la LCPE 1999 et d’autres lois fédérales, afin de prévenir ou de réduire le danger potentiel.
- Les potentiels d’exposition et de danger de cette substance ont été classés au moyen de la Classification du risque écologique des substances inorganiques (CRE-I).
- Le gouvernement a conclu que le talc est dangereux pour la santé humaine en raison d’expositions potentielles :
- dues à l’utilisation de certains produits de soins personnels en poudre libre (incluant des cosmétiques, des produits de santé naturels et des drogues sans ordonnance) qui peuvent avoir des effets critiques sur les poumons quand ils sont inhalés (p. ex. poudre pour le corps, poudre pour bébé, poudre pour le visage);
- dues à l’utilisation de certains produits de soins personnels, qui sont liés au cancer des ovaires quand ils sont utilisés dans la zone génitale (p. ex. poudre pour le corps, poudre pour bébé, crèmes pour les couches et les éruptions cutanées, antisudorifiques et déodorants génitaux, lingettes pour les corps, bombes pour le bain et produits de bain moussant).
- Des mesures de gestion des risques sont proposées pour réduire les expositions au talc dues à certains produits de soins personnels.
- L’exposition au talc par voie orale due à l’absorption d’aliments et l’exposition par voie orale ou dermique due à des produits de soins personnels (sauf dans la zone génitale) n’ont pas été jugées préoccupantes. Les produits de soins personnels sous forme de poudre compressée n’ont pas non plus été jugés préoccupants.
- Le gouvernement a aussi conclu que le talc n’est pas dangereux pour l’environnement aux niveaux d’exposition prise en compte lors de l’évaluation.
À propos de cette substance
- L’évaluation préalable était centrée sur le talc, qui a été évalué dans le cadre de la troisième phase du Plan de gestion des produits chimiques (PGPC).
- Le talc est un minéral naturel dont il existe des gisements dans la plupart des provinces du Canada, ainsi que dans de nombreux autres pays.
- D’après la collecte de renseignements faite par le gouvernement, le talc est utilisé au Canada dans des adhésifs et produits d’étanchéité, des produits pour automobile, des produits pour aéronef, pour des applications de transport, dans des matériaux de construction, des céramiques, de l’équipement électrique et électronique, des textiles, des revêtements de sol, des encres, des toners et colorants, des lubrifiants et graisses, pour des applications d’extraction pétrolière et gazière, dans des peintures et revêtements, le papier et des produits de papier, des mélanges, des articles manufacturés, des matières plastiques et du caoutchouc, des jouets, de l’équipement pour aire de jeu et pour les sports et pour le traitement de l’eau. Il est également autorisé comme additif alimentaire dans un nombre limité d’aliments au Canada et est utilisé dans des produits de soins personnels.
- Pour l’évaluation ayant trait à la santé humaine, la majorité des utilisations du talc au Canada n’ont pas été jugées préoccupantes. Les préoccupations identifiées concernaient les expositions par inhalation et les expositions périnéales (génitales) chez la femme dues à certains produits de soins personnels.
Effets principaux (dangers) sur la santé et l’environnement
- Pour informer la caractérisation des effets sur la santé de l’évaluation préalable, nous avons tenu compte, entre autres, de rapports nationaux et internationaux, dont des évaluations faites par le Centre international de recherche sur le cancer et l’Agence de protection de l’environnement du Danemark.
- Aucun effet critique sur la santé n’a été identifié pour les expositions par voie orale ou dermique.
- Les effets critiques identifiés pour la caractérisation des risques posés par le talc à la santé humaine étaient :
- des effets non cancérigènes sur les poumons (par exemple, respiration difficile et cicatrices aux poumons) par inhalation;
- un lien entre l’utilisation génitale du talc et le cancer des ovaires.
- Le danger pour l’environnemnent a été caractérisé au moyen de la CRE-I. Une approche comparative basée sur des substances similaires, appelée lecture croisée, a été suivie pour évaluer les effets potentiels sur l’environnement.
Expositions des humains et de l’environnement
- Les Canadiens peuvent être exposés au talc en raison de l’utilisation d’une variété de produits de soins personnels. Aucun effet critique n’a été identifié pour les expositions par voie orale ou dermique. En tant que telles, l’exposition au talc par voie orale due aux aliments et les expositions par voie orale ou dermique dues à l’utilisation de produits de soins personnels (autre que celle de la région périnéale) n’ont pas été jugées préoccupantes. L’exposition par inhalation à des produits de soins personnels formulés sous forme de poudre compressée (par exemple du maquillage pour le visage) n’a pas été jugée préoccupante.
- L’évaluation a donc été centrée sur l’exposition par inhalation et l’exposition périnéale (génitale) à certains produits de soins personnels. À savoir :
- Les Canadiens peuvent être exposés au talc par inhalation lors de l’utilisation de produits de soins personnels sous forme de poudre libre.
- Les Canadiens peuvent être exposés au talc lors de l’application de certains produits de soins personnels dans la région génitale.
- L’exposition ayant trait à l’environnement a été caractérisée au moyen de la CRE-I, en utilisant des renseignements soumis en réponse à une enquête menée en vertu de l’article 71 de la LCPE et des données de l’Agence des services frontaliers du Canada.
Résultats de l’évaluation des risques
- D’après les résultats de l’évaluation préalable, le talc peut poser un risque pour la santé humaine :
- dû à l’utilisation de certains produits de soins personnels sous forme de poudre libre (par exemple, poudre pour bébé, poudre pour le visage), qui peut causer des effets critiques sur les poumons en cas d’inhalation. Aucun risque pour la santé humaine n’a été identifié lors de l’utilisation d’autres produits, comme du shampooing à sec ou de la poudre pour les pieds;
- dû à l’utilisation de certains produits de soins personnels, lié au cancer des ovaires en cas d’utilisation dans la région génitale. Parmi des exemples de tels produits, on retrouve des poudres pour le corps, des poudres pour bébé, des crèmes pour les couches et les éruptions cutanées, des antisudorifiques et déodorants génitaux, des lingettes pour le corps, des bombes pour le bin et des produits moussants pour le bain.
- En se basant sur les résultats de la CRE-I, il est improbable que le talc puisse causer des effets nocifs sur l’environnement.
Conclusions de l’évaluation préalable
- Le gouvernement a conclu que le talc est nocif pour la santé humaine, mais pas pour l’environnement, aux niveaux d’exposition pris en compte lors de l’évaluation.
- Le talc satisfait aux critères de persistance, mais pas à ceux de bioaccumulation, du Règlement sur la persistance et la bioaccumulation de la LCPE 1999.
Mesures préventives et réduction des risques
- Le projet de décret pour inscrire le talc à l’Annexe 1 de la LCPE 1999, aussi appelé Liste des substances toxiques, a été publié pour une période de commentaires du public de 60 jours se terminant le 21 juillet 2021. L’inscription d’une substance sur cette liste ne restreint ni son utilisation, ni sa production ni son importation. Elle permet plutôt au gouvernement de prendre des mesures de gestion des risques en vertu de la LCPE 1999.
- La publication du cadre de gestion des risques a pour objectif d’informer les parties intéressées des options de gestion des risques et de continuer la discussion au sujet de leur développement. Pour répondre aux préoccupations pour la santé humaine, le gouvernement envisagera les mesures suivantes :
- des mesures pour réduire les expositions au talc dues à certains cosmétiques pouvant être inhalés ou pouvant conduire à une exposition périnéale, en modifiant l’entrée actuelle de la Liste critique des ingrédients de cosmétiques. Cette liste critique est utilisée pour communiquer que certaines substances ne satisfont pas aux exigences de la Loi sur les aliments et drogues ou du Règlement sur les cosmétiques;
- des mesures pour réduire les expositions au talc dues à certains produits de santé naturels et certaines drogues sans ordonnance pouvant être inhalés ou pouvant conduire à une exposition périnéale, en modifiant la ou les entrées actuelles de la Base de données d’ingrédients de produits de santé naturels et les monographies connexes.
- Les mesures de gestion des risques peuvent évoluer suite à la prise en compte d’évaluations et de mesures de gestion des risques publiées pour d’autres substances. Ceci afin d’assurer une prise de décision coordonnée, efficace et cohérente.
Où trouver des mises à jour des mesures de gestion des risques
- Des mises à jour des mesures peuvent être obtenues dans l’échéancier pour le talc. Des renseignements à jour sur la Liste critique des ingrédients des cosmétiques et sur la Base de données d’ingrédients de produits de santé naturels sont disponibles. D’autres renseignements sur la Gestion des risques de substances chimiques pour le PGPC sont aussi disponibles.
- Utiliser l’outil Recherche de substances pour trouver les substances auxquelles on fait référence dans certains instruments législatifs ou réglementaires ou dans des sites Web du gouvernement du Canada.
Renseignements connexes
- Le talc est présent dans des produits disponibles pour les consommateurs. Les Canadiens devraient suivre tout avertissement et toute directive liés à ce produit, et éliminer ces produits de manière responsable. Les étiquettes d’avertissement de certains produits de soins personnels peuvent inclure, sans toutefois s’y limiter, des énoncés tels que « garder hors de portée des enfants », « garder la poudre loin du visage des enfants pour éviter toute inhalation qui pourrais causer des problèmes respiratoires » et « ne pas utiliser sur de la peau éraflée ».
- Veuillez visiter le site Faites-le pour une maison saine pour obtenir des renseignements sur la sécurité chimique dans et autour de la maison, y compris sur le talc (pour consommateurs). Une infographie sur le talc est également disponible.
- L’évaluation préalable était centrée sur les risques potentiels dus à une exposition de la population générale du Canada, plutôt que ceux dus à une exposition professionnelle. Les dangers associés aux produits chimiques utilisés au travail sont définis dans le cadre du Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT). Pour obtenir des renseignements sur la santé et la sécurité au travail et sur les mesures à prendre sur le lieu de travail, les Canadiens devraient consulter leur employeur et/ou l’organisme de réglementation de la santé et de la sécurité au travail de leur province ou territoire.
Détails de la page
- Date de modification :