Mpox (variole simienne) : Pour les professionnels de la santé
Sur cette page
- Ce que l'éclosion de 2024, qui touche de nombreux pays, a de particulier
- Ce que l'éclosion de 2022, qui touche de nombreux pays, a de particulier
- Ce que les professionnels de la santé doivent savoir au sujet de la mpox
- Agent de la maladie
- Transmission
- Manifestations cliniques
- Évaluations des risques
- Diagnostic
- Prise en charge et traitement
- Déclaration des effets secondaires suivant la vaccination
- Prévention et contrôle des infections
- Surveillance
- Données probantes
- Webinaires sur la mpox
- Ressources supplémentaires
Ce que l'éclosion de 2024, qui touche de nombreux pays, a de particulier
Le 14 août 2024, le directeur général de l'OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) en lien de l'augmentation du nombre de cas de mpox en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays d'Afrique, ainsi que l'émergence d'une nouvelle souche du virus de la variole simienne (dénommé MPXV) clade I, le clade Ib.
La nouvelle souche (clade Ib) qui est apparue dans la province du Sud-Kivu en RDC vers septembre 2023 fait partie du clade I. On en est encore à colliger les données sur la situation, mais selon les plus récentes observations, les jeunes et les personnes de 15 ans et plus seraient les plus touchés, et que l'infection causée par clade Ib pourrait être moins sévère mais potentiellement plus transmissible que l'infection causée par clade Ia.
Le clade Ia est endémique en RDC, et il y a eu une augmentation des cas du clade Ia en RDC, en République centrafricaine et en République du Congo cette année. Le clade Ia est particulièrement commun chez les enfants, se propage par plus d'un mode de transmission, et historiquement cause des infections les plus graves.
Actuellement, la transmission du clade Ia et du clade Ib du MPXV se fait principalement par contact direct et intime (p. ex. par contact sexuel) avec une personne atteinte de mpox. Toutefois, des cas de transmission non liés à une exposition sexuelle ont également été signalés, par exemple la transmission aux membres de la famille et aux personnes associées à des contacts non sexuels étroits. Bien que la transmission aérienne soit possible, les données actuelles continuent de soutenir un rôle minime de la propagation dans l'air pour le MPXV des clades Ia et Ib.
À ce jour, aucunne personne atteinte de la mpox de clade Ia ou clade Ib a été détectée au Canada. Bien que pour le moment le risque pour les personnes au Canada associé au MPXV du clade I demeure faible, le gouvernement du Canada surveille de près la situation en RDC et dans les pays voisins, tout en collaborant avec des partenaires nationaux et internationaux à définir les possibilités d'aide.
Ce que l'éclosion de 2022, qui touche de nombreux pays, a de particulier
Depuis mai 2022, un nombre inhabituellement élevé de cas du MPXV de clade IIb, avec des chaînes de transmission locale soutenues, ont été signalés par de nombreux pays où la maladie n'est pas endémique, dont le Canada. Avant cette éclosion, la mpox était rarement observée en dehors des pays d'endémie en Afrique centrale et occidentale, à l'exception de cas ou de grappes de cas sporadiques se produisant à la suite de voyages dans des pays d'endémie ou de l'importation d'animaux réservoirs.
Au Canada, la transmission du MPXV de clade IIb se fait principalement par contact direct et intime (p. ex. par contact sexuel) avec une personne atteinte de mpox. Cependant, des cas de transmission qui ne sont pas liés à une exposition sexuelle ont été signalés. Bien que la transmission aérienne soit possible, les données actuelles continuent de soutenir un rôle minime de la propagation dans l'air du MPXV de clade II.
Bien que le MPXV puisse infecter n'importe qui, la plupart des cas déclarés au Canada lors de l'éclosion de 2022 concernaient des hommes gais, des hommes bisexuels et des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes.
Le 23 juillet 2022, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré officiellement que la mpox représentait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
Parmi les cas survenus au cours de l'éclosion de 2022, qui a touché de nombreux pays, certains ne se sont pas présentés de la façon habituelle décrite dans la littérature. Voici quelques-unes des manifestations uniques décrites au cours de cette éclosion :
- Éruption généralisée asynchrone
- Lésions exclusivement orales, génitales ou périanales
- Présence d'une seule lésion ou de quelques lésions seulement
- Pharyngite se manifestant par un mal de gorge (peut être la seule manifestation initiale)
- Symptômes de rectite (p. ex. des douleurs rectales)
Dans les cas classiques de mpox, les symptômes généraux précèdent l'apparition des lésions cutanées. Ou, dans les cas de mpox recensés récemment, les symptômes généraux se manifestent en même temps que les lésions cutanées ou après leur apparition.
Les complications suivantes font partie des principales causes d'hospitalisation :
- Myocardite
- Pharyngite sévère (peut compromettre la respiration et la déglutition)
- Rectite sévère (peut gêner la défécation)
- Douleurs génitales non maîtrisées entraînant une rétention urinaire
- Surinfection bactérienne des lésions cutanées
- Infection cornéenne pouvant mener à une perte de vision
- Encéphalite
Bien que rares, des décès dus au MPXV peuvent survenir et ont été signalés lors de l'éclosion de 2022, qui touche de nombreux pays.
Le MPXV peut infecter plusieurs espèces animales différentes. Par conséquent, même si la plupart des cas actuels se transmettent de personne à personne, on craint que le virus ne se propage aux animaux dans les régions où la maladie n'est pas endémique et qu'il ne s'établisse un nouveau réservoir. À ce jour, seul un petit nombre de cas de transmission de l'humain à l'animal a été répertorié au sein de ménages, mais il s'agit d'un sujet qui nécessite une étude approfondie.
Ce que les professionnels de la santé doivent savoir au sujet de la mpox
La mpox est une zoonose infectieuse virale causée par le MPXV, un orthopoxvirus. La transmission de personne à personne se produit par contact direct avec une personne infectée ou encore avec des objets communs contaminés. La transmission interhumaine est le principal moteur de l'éclosion de 2022, qui touche de nombreux pays.
Des éclosions de mpox étaient déjà survenues dans des régions où la maladie est endémique, mais aucune éclosion soutenue touchant un très grand nombre de personnes dans de nombreux pays n'avait été signalée auparavant. En dehors des zones d'endémie, il y a eu une seule éclosion zoonotique, en 2003 aux États-Unis, dans laquelle des chiens de prairie domestiques ont été infectés après avoir été en contact avec des rongeurs importés d'Afrique pour le commerce des animaux de compagnie. Comme il a été mentionné, une deuxième éclosion mondiale a débuté en 2022 et a touché de nombreux pays non endémiques; l'éclosion se poursuit toujours dans une faible mesure.
La manifestation classique de la mpox est une éruption cutanée caractéristique, qui peut être précédée par des symptômes systémiques comme de la fièvre. L'adénopathie permet de distinguer la mpox d'autres maladies accompagnées d'une éruption cutanée similaire (comme la varicelle, le zona, l'herpès simplex, la syphilis secondaire, le chancre mou et la maladie mains-pieds-bouche).
Les symptômes des cas ne sont pas toujours caractéristiques. Veuillez consulter les sections intitulées Ce que l'éclosion de 2022, qui touche de nombreux pays, a de particulier et Ce que l'éclosion de 2024, qui touche de nombreux pays, a de particulier pour obtenir plus de détails.
La prise en charge est axée sur les soins de soutien, car les données sur l'efficacité clinique de traitements précis pour les infections à MPXV chez l'humain sont limitées. Certains traitements actuels contre la variole pourraient jouer un rôle dans la prise en charge de la mpox. L'administration de vaccins antivarioliques a été utilisée pour la prophylaxie pré-exposition et post-exposition. Selon les rapports sur l'éclosion de 2003 aux États-Unis, l'utilisation de vaccins antivarioliques après l'exposition a permis de prévenir la maladie chez les personnes vaccinées.
Agent de la maladie
Le virus de la variole simienne fait partie de la famille des Poxviridae. Plus précisément, il appartient au genre Orthopoxvirus, qui comprend le virus de la variole et le virus de la vaccine.
Selon les connaissances actuelles, le MPXV se répartit en deux sous-types, appelés « clades ». Le 12 août 2022, l'Organisation mondiale de la Santé a introduit une nouvelle nomenclature pour les clades du MPXV :
- le clade un (I) (anciennement appelé « clade du bassin du Congo » ou « clade d'Afrique centrale »), qui se compose de 2 sous-cladesNote de bas de page 1 :
- Le clade Ia
- Le clade Ib
- le clade deux (II) (anciennement appelé « clade ouest-africain »), qui se compose de 2 sous-clades :
- Le clade IIa
- Le clade IIb
Le clade original du virus, c'est-à-dire le sous-clade Ia, ou clade du bassin du Congo, présente le taux de mortalité le plus élevé. Les autres clades, dont le sous-clade Ib et le clade II, sont associés à des symptômes et à des conséquences relativement moins graves, bien que les preuves soient encore émergentes au sujet du clade Ib.
C'est le clade IIb qui est en cause dans l'éclosion de 2022, qui touche de nombreux pays.
C'est le clade Ib qui est en cause dans l'éclosion de 2024, qui a touché de nombreux pays.
Transmission
La mpox est généralement définie comme une infection zoonotique. Ses principaux réservoirs sont inconnus, mais on croit qu'il s'agirait de petits mammifères de régions d'Afrique où la maladie est endémique, tels que :
- le muscardin;
- le rat de Gambie;
- le funisciure à dos rayé;
- l'écureuil de Gambie.
Les humains et les primates non humains seraient des hôtes accidentels. Une personne est contagieuse dès l'apparition des symptômes (incluant les symptômes systématique ou le début du prodrome) et jusqu'à ce que les croûtes soient tombées et une nouvelle peau se soit formée, incluant la cicatrisation de toutes les surfaces muqueuses (bouche, gorge, yeux, vagin et région anorectale). Une personne peut également être contagieuse jusqu'à 4 jours avant le début des symptômes, mais on ne connaît pas, pour le moment, la fréquence de cette potentielle transmission pré-symptomatique.
Des études de modélisation fondées sur des paires d'infections liées dont on connaît le moment de l'exposition, semblent indiquer que la transmission peut se produire jusqu'à 4 jours avant l'apparition des symptômes.
On croit que l'infection se produit lorsque le virus pénètre dans l'organisme par la peau, les voies respiratoires ou les muqueuses.
Différents modes de transmission sont possibles :
D'animal à humain
- Par contact direct avec des lésions cutanées, des liquides organiques (comme le sang ou la salive) ou des muqueuses d'un animal infecté, par exemple :
- par contact lors de la prestation de soins ou de la manipulation;
- par des morsures ou des griffures;
- lors de la préparation ou de la consommation de viande insuffisamment cuite (p. ex. de la viande de brousse).
De personne à personne
- Par contact direct avec les lésions cutanées, les gales, les liquides organiques (comme le sang, la salive ou le sperme) ou les muqueuses (yeux, bouche, gorge, organes génitaux, zone périanale) d'une personne infectée, par exemple :
- par contact lors de la prestation de soins ou par contact sexuel.
- Bien que la transmission aérienne soit possible, les données actuelles continuent de soutenir un rôle minime de la propagation dans l'air pour le MPXV des clades I et II.
Toutefois, cette possibilité devrait continuer à être examinée, compte tenu de l'évolution continue du virus.
- D'une personne enceinte infectée au fœtus.
Vecteurs passifs
- Par contact direct et non protégé avec :
- des surfaces;
- du tissu (p. ex. vêtements, linge, serviettes);
- des objets (p. ex. rasoirs, ustensiles, aiguilles, jouets sexuels, brosses à dents) qui ont été en contact avec une personne ou un animal atteint de mpox.
Manifestations cliniques
La période d'incubation peut aller de 3 à 21 jours. Pour ce qui est de l'éclosion de 2022, qui touche de nombreux pays, la période d'incubation est généralement de 7 à 10 jours.
La mpox se résorbe généralement d'elle-même en deux à quatre semaines. Les manifestations sont de gravité variée, allant d'une simple lésion cutanée à une infection disséminée affectant plusieurs organes. À l'heure actuelle, on ne sait pas si une infection asymptomatique peut se produire.
La mpox peut s'accompagner de symptômes systémiques, de lésions de la peau ou des muqueuses, ou à la fois de symptômes systémiques et de lésions de la peau ou des muqueuses. Les symptômes systémiques se manifestent généralement de 0 à 5 jours avant l'apparition des lésions. Cependant, ils peuvent également survenir en même temps que les lésions cutanées ou après leur apparition (tel qu'il a été observé au cours de l'éclosion de 2022).
Les signes et les symptômes possibles de la mpox sont les suivants :
- Lésions de la peau ou des muqueuses (souvent douloureuses)
- Fièvre
- Frissons
- Adénopathie (localisée ou généralisée)
- Mal de gorge
- Symptômes rectaux (p. ex. douleurs rectales)
- Fatigue
- Maux de tête
- Manifestations musculosquelettiques (p. ex. myalgies, arthralgies et maux de dos)
- Symptômes gastrointestinaux (p. ex. vomissements, diarrhée)
Au cours de l'éclosion de 2022, qui touche de nombreux pays, des symptômes de pharyngite (p. ex. un mal de gorge) et de rectite (p. ex. des douleurs rectales) ont été fréquemment signalés.
Lésions cutanées
Les lésions se manifestent généralement (mais pas toujours) d'un à trois jours après l'apparition de la fièvre, et elles peuvent durer de deux à quatre semaines. Les lésions de la mpox peuvent être douloureuses et provoquer des démangeaisons pendant la phase de guérison. Elles peuvent se manifester sur n'importe quelle partie du corps, notamment :
- dans la bouche et le pharynx;
- sur les organes génitaux;
- dans la zone anale et périanale;
- sur les mains (y compris la paume des mains);
- sur les pieds (y compris la plante des pieds).
À mesure que la maladie progresse, l'éruption cutanée passe de lésions plates (macules) à des lésions saillantes (papules), puis à des vésicules et à des pustules (voir la figure 1). À la dernière étape, les lésions forment des ulcères qui finissent par former des croûtes. Les images de la figure 2 montrent l'évolution des lésions cutanées de la mpox.
Les lésions de la mpox qui se trouvent sur la même région du corps ont tendance à évoluer en même temps (éruption synchrone). Cependant, certaines personnes peuvent présenter une éruption atypique ou asynchrone.
Photos de l'éruption de la mpox
Figure 1 : Texte descriptif
Cette image montre la main d'un enfant portant des lésions cutanées de la mpox. Il y a deux lésions pustuleuses rondes et bien définies. Elles sont entourées d'une peau rouge et se trouvent à l'extrémité proximale du troisième doigt. L'image est accompagnée d'un grossissement des lésions dans le coin inférieur droit.
Figure 2 : Texte descriptif
Cette image est composée de six photos qui illustrent les changements dans une lésion de la mpox pendant la progression de la maladie. Il y a trois photos en haut, et trois en bas. On peut suivre la progression de l'éruption cutanée en regardant les images du coin supérieur gauche au coin inférieur droit, de gauche à droite. Chaque photo illustre une seule lésion.
- La photo dans le coin supérieur gauche illustre une petite vésicule arrondie. La peau entourant la vésicule est rougie.
- La photo en haut, au centre, illustre une pustule avec une base érythémateuse.
- La photo dans le coin supérieur droit illustre une pustule ombiliquée (pustule avec dépression centrale).
- La photo dans le coin inférieur gauche illustre une lésion ulcéreuse.
- La photo en bas, au centre, illustre une lésion ulcéreuse qui a commencé à se recouvrir d'une croûte.
- La photo dans le coin inférieur droit illustre une lésion dont la croûte est en partie détachée, révélant une peau cicatrisée en dessous.
Des cas graves peuvent se produire, mais l'issue est rarement fatale. Fait à noter, l'infection par le virus de la variole simienne pendant la grossesse peut accroître le risque de morbidité et de mortalité maternelles et fœtales. Les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées sont également plus susceptibles de souffrir d'une forme grave de la maladie.
Le taux de létalité dépend du clade viral, de facteurs liés à l'hôte (comme l'état immunitaire et l'âge) et de facteurs structurels (p. ex. l'accessibilité des soins de santé).
Le clade Ia est associé à un taux de létalité d'environ 3,6 % en 2024, et les premières données semblent indiquer que le taux de létalité des infections à clade Ib serait inférieur à celui des infections à clade Ia. Le clade II a eu par le passé un taux de létalité d'environ 1 à 3 % lorsqu'il touchait des zones d'endémie. Quand des éclosions du clade II se sont produites dans des pays où la maladie n'est pas endémique, le taux de létalité a été moins élevé. Notamment, aucun décès n'a été déclaré pour le moment au Canada.
Note : Les données sur la mortalité causée par le clade Ia pourraient aussi refléter des différences dans les caractéristiques des populations et l'accès aux soins de soutien.
Complications liées à la mpox
Les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées peuvent présenter un risque accru de complications, notamment les suivantes :
- Rectite
- Pharyngite
- Surinfection bactérienne
- Infection cornéenne (pouvant entraîner une perte de vision)
- Septicémie
- Pneumonie
- Myocardite
- Encéphalite
- Décès
Co-infections
La mpox peut se manifester en même temps que des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Par conséquent, les fournisseurs de soins de santé doivent faire preuve de vigilance et proposer aux personnes atteintes de mpox des tests visant à écarter les ITSS telles que la syphilis, la gonorrhée, la chlamydia, l'herpès simplex et le VIH.
Évaluations des risques
L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) évalue les risques pour la santé publique pour :
- identifier les menaces émergentes
- décrire, anticiper ou estimer les risques pour la santé publique
- élaborer les mesures recommandées
- examiner les conséquences futures des risques
L'évaluation de santé publique soutiennent la planification, les réponses et la prise de décisions afin d'améliorer les résultats en matière de santé pour les personnes vivant au Canada ou pour la population canadienne à l'étranger.
Évaluations des risques pour les professionnels de la santé publique
Diagnostic
Pour que l'on puisse confirmer le diagnostic d'infection par le MPXV, au moins un des marqueurs de diagnostic suivants doit être positif :
- Présence de l'ADN du MPXV détectée par amplification PCR
- Isolement du MPXV par culture virale
Avant d'envoyer des échantillons, consultez votre laboratoire de santé publique pour obtenir des instructions précises sur la manipulation et le transport des échantillons. Veuillez consulter l'Avis de biosécurité : Orthopoxvirus simien (OVS).
Portez l'équipement de protection individuelle adéquat lorsque vous évaluez les patients et que vous prélevez des échantillons.
Les meilleurs échantillons pour l'amplification PCR et l'isolement sont le matériel prélevé sur les lésions cutanées, notamment :
- les écouvillons de la surface ou du liquide des lésions;
- les croûtes des lésions (galles);
- les tissus provenant de plusieurs lésions (il n'est pas nécessaire de soulever la croûte formée sur la lésion avant de procéder au prélèvement).
Le matériel prélevé sur les lésions cutanées devrait être placé dans un contenant vide et stérile aux fins de transport.
Bien que le contenant de transport de choix pour un échantillon du MPXV soit un contenant vide et stérile, des tissus fixés au formol et inclus en paraffine peuvent être envoyés pour PCR, mais pas pour culture virale. Nous ne recommandons pas l'utilisation de milieux de transport viral (les MTV, ou des milieux similaires), mais nous les accepterons pour les tests diagnostiques si l'échantillon a déjà été prélevé.
Actuellement, la sérologie n'est pas utilisée pour le diagnostic.
Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) offre des tests validés de dépistage de la mpox dans le cadre du Programme des pathogènes spéciaux.
Par suite de l'émergence du clade I du MPXV en République démocratique du Congo et dans d'autres pays, le Programme des pathogènes spéciaux a mis au point de nouvelles épreuves de différenciation moléculaire devant permettre la distinction entre les clades I et II.
Si vous n'êtes pas en mesure de prélever des échantillons de lésions, veuillez communiquer avec le Laboratoire national de microbiologie (LNM) par courriel à l'adresse nml.sp-lnm.asp@phac-aspc.gc.ca afin de déterminer d'autres types d'échantillons viables. Vous pouvez également communiquer avec votre laboratoire de santé publique pour vous renseigner au sujet d'autres types d'échantillons appropriés.
Compte tenu de l'évolution de la situation, le LNM continuera de séquencer tous les échantillons dont le résultat de dépistage de la mpox est positif par rapport à l'un des critères ci-dessous :
- Détection du clade 1 par les tests PCR
- Patient dont le tableau clinique ou l'historique des voyages ou des contacts est unique
Formulaires de demande de test :
- Formulaire de demande d'analyse de détection moléculaire (PCR)
- Formulaire de demande d'analyse pour isolement du virus
Diagnostic différentiel
L'éruption de la mpox peut être difficile à distinguer d'un certain nombre d'autres éruptions infectieuses et non infectieuses.
La présence d'une adénopathie localisée ou généralisée peut être un signe distinctif de la mpox. Consultez la section intitulée Ce que l'éclosion de 2022, qui touche de nombreux pays, a de particulier pour obtenir plus de détails.
La manifestation de la variole peut être semblable à celle de la mpox, mais comme cette maladie a été éradiquée à l'échelle mondiale en 1980, elle n'est pas considérée dans le diagnostic différentiel, sauf s'il y avait une grave violation de laboratoire.
Les autres infections à prendre en considération dans le diagnostic différentiel sont notamment les suivantes :
- Varicelle et zona
- Herpès simplex
- Lymphogranulomatose vénérienne
- Gonorrhée
- Maladie mains-pieds-bouche
- Molluscum contagiosum
- Syphilis
- Infection par le virus du papillome humain
- Chancre mou
- Ecthyma contagieux (rare)
Des co-infections par la MPXV et des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) ont été fréquemment signalées au cours de l'éclosion de 2022. Les cliniciens doivent donc faire preuve de vigilance et envisager des tests de dépistage du VIH, de la syphilis, de la gonorrhée et d'autres ITSS chez toute personne soupçonnée d'avoir contracté la mpox par contact sexuel.
Prise en charge et traitement
Les soins de soutien sont un élément central de la prise en charge de la mpox, car les données sur l'efficacité clinique de traitements précis pour les cas de mpox chez l'humain sont limitées. Il convient de consulter un médecin spécialisé en maladies infectieuses pour tout cas suspect ou confirmé afin de discuter des options thérapeutiques.
Certains traitements existants de la variole, comme TPOXX (capsules de técovirimat monohydraté), pourraient jouer un rôle dans certains cas. Le médicament TPOXX est un antiviral administré par voie orale qui est indiqué pour le traitement de la variole humaine chez les adultes et les enfants pesant au moins 13 kg. À l'heure actuelle, son utilisation n'est pas approuvée par Santé Canada pour le traitement de la mpox ou d'autres infections à orthopoxvirus. Toutefois, les recommandations concernant son utilisation hors indication se trouvent à l'adresse suivante : CADTH Health Technology Review on Tecovirimat (Tpoxx): Update (PDF) [en anglais seulement].
Vaccination
ImvamuneMD est un vaccin autorisé qui est indiqué contre la variole, la mpox ainsi que les infections et les maladies orthopoxvirales connexes chez les adultes de 18 ans et plus qui présentent un risque élevé d'exposition. Bien que des données probantes continuent d'émerger, on considère qu'Imvamune offre une protection contre les clades Ia, Ib et IIb.
Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) recommande l'administration d'ImvamuneMD à titre de vaccination post-exposition chez les personnes ayant eu une ou plusieurs expositions à haut risque avec un cas probable ou confirmé de variole; cette recommandation s'applique également aux contextes de transmission, si les personnes exposées n'ont pas reçu les deux doses de la vaccination avant l'exposition. Le CCNI recommande également la vaccination systématique pour les personnes présentant un risque élevé de variole. Ce guide a été mis à jour pour la dernière fois le 24 mai 2024. Pour lire la déclaration complète, voir les Directives provisoires sur l'utilisation d'ImvamuneMD dans le cadre d'un programme de vaccination systématique du CCNI. Un résumé des orientations provisoires du CCNI mises à jour au 24 mai 2024 est également disponible.
En savoir plus sur les températures d'entreposage, durée de conservation, l'expédition et des renseignements connexes sur la variation de température.
Accès aux produits
La Réserve nationale stratégique d'urgence (RNSU) de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) conserve un approvisionnement de vaccins et de produits thérapeutiques, et elle continue de travailler avec les provinces et les territoires pour appuyer la préparation collective et, au besoin, gérer les éclosions. Les établissements de santé et les services de santé locaux et régionaux doivent présenter leurs demandes concernant ces vaccins et produits thérapeutiques à leur ministère de la Santé provincial ou territorial.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur ces produits, veuillez consulter les monographies de produit qui se trouvent dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.
Déclaration des effets secondaires suivant la vaccination
Les fournisseurs de soins de santé sont tenus de déclarer les réactions possibles à la suite d'un vaccin aux autorités de santé publique de leur région. Les autorités de santé publique les signalent ensuite à l'ASPC.
Pour en apprendre davantage :
Prévention et contrôle des infections
Il est recommandé de prendre les précautions relatives à la transmission par voie aérienne, par gouttelettes et par contact dans les milieux de soins.
Pour obtenir des lignes directrices sur la prévention et le contrôle de l'infection par le virus de la variole simienne, consultez le document Lignes directrices provisoires de prévention et de contrôle des infections en cas de variole simienne suspecte, probable ou confirmée dans les établissements de santé (27 mai 2022).
Surveillance
Si vous soupçonnez un cas de mpox, suivez les exigences de déclaration de votre autorité de santé publique provinciale, territoriale ou locale. Assurez-vous que vous utilisez le formulaire de déclaration de cas correspondant à votre province ou territoire.
Des mécanismes sont en place pour permettre aux autorités de santé publique provinciales et territoriales de transférer en toute sécurité leurs données de surveillance sanitaire anonymisées à l'ASPC.
Notre formulaire de déclaration de cas de mpox est disponible à titre de référence :
- Téléchargez le formulaire de déclaration de cas en format PDF
- Téléchargez le formulaire de déclaration de cas en format Word
Nous collaborons avec nos partenaires provinciaux et territoriaux de la santé publique pour surveiller les cas de mpox au Canada. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez la page Web Mpox (variole simienne) : Mises à jour sur l'éclosion.
Données probantes
Pour aider les professionnels de la santé et les autres décideurs à lutter contre la mpox, l'ASPC a demandé au McMaster Health Forum de produire un profil rapide de données probantes vivantes. Le profil recense la littérature scientifique émergente, en évalue la qualité, classe les publications par catégorie et en présente un bref résumé. Il comprend les principales constatations sur l'épidémiologie, la prévention et le contrôle, la présentation clinique et le traitement.
Webinaires sur la mpox
Il existe une série de webinaires sur la mpox au Canada qui visent à mieux renseigner sur l'éclosion en cours. Ces webinaires sont organisés et présentés par le Centre de collaboration nationale des maladies infectieuses (CCNMI), en partenariat avec l'ASPC et l'Association pour la microbiologie médicale et l'infectiologie (AMMI) Canada.
Les webinaires sont offerts aux professionnels de la santé sur le site Web du CCNMI :
- La variole du singe au Canada : ce que les cliniciens doivent savoir
- mpox: Infection prevention and control (en anglais seulement)
- mpox: Diagnostics (en anglais seulement)
- La variole simienne : perspectives des États-Unis
Ressources supplémentaires
- Mpox (variole simienne) : Prise en charge par la santé publique au Canada et des contacts qui y sont associés
- Mpox (variole simienne) : Ressources cliniques de vaccination
- Définition nationale de cas : Variole simienne
- Les animaux et la mpox (variole simienne)
Liens connexes
- Organisation mondiale de la Santé : principaux repères sur la variole du singe
- Centers for Disease Control and Prevention: Mpox (en anglais seulement)
- European Centre for Disease Prevention and Control. Epidemiological update: Monkeypox multi-country outbreak (25 mai 2022) (en anglais seulement)
- Organisation mondiale de la Santé : Événements d'urgence – Variole du singe
- Organisation mondiale de la Santé : Relevé épidémiologique hebdomadaire no 11, 16 mars 2018, Émergence de l'orthopoxvirose simienne en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, 1970-2017
- World Health Organization: Monkeypox outbreak toolbox (en anglais seulement)
- Module de formation en ligne de l'Organisation mondiale de la Santé – Variole du singe : Cours d'introduction aux contextes d'épidémies en Afrique
- Module de formation en ligne de l'Organisation mondiale de la Santé – Variole du singe : Épidémiologie, préparation et réponse aux contextes d'épidémies en Afrique
Notes de fin de document
- Note de bas de page 1
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Vakaniaki EH, Kacita C, Kinganda-Lusamaki E, O'Toole Á, Wawina-Bokalanga T, Mukadi-Bamuleka D, et al. Sustained Human Outbreak of a New MPXV Clade I Lineage in the Eastern Democratic Republic of the Congo. Nature Medicine. 2024:1-11. Consultable en ligne à l'adresse : https://www.nature.com/articles/s41591-024-03130-3
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