Énoncé de politique 3 : Améliorer la responsabilisation, la surveillance, l’application et les rapports publics sur l’équité en matière d’emploi

Sur cette page

Enjeux

Comment améliorer la responsabilisation, la surveillance, l’application et les rapports publics sur l’équité en matière d’emploi :

Les 2 questions susmentionnées sont liées, puisque les questions de responsabilisation, de surveillance et d’application de la Loi alimentent la production rapports publics et vice versa.

Contexte

L’un des principaux objectifs de la Loi sur l’équité en matière d’emploi (la Loi) est d’aider à reconnaître et à éliminer les obstacles à l’emploi auxquels font face les groupes désignés et d’adopter des mesures pour corriger leur sous‑représentation en milieu de travail. (Veuillez consulter le document Aperçu des enjeux stratégiques et contexte).

La responsabilisation, la surveillance et l’application de la loi ainsi que les rapports publics sont essentiels à la mise en œuvre efficace de la Loi et de ses objectifsFootnote 1. Les aspects à examiner visant à améliorer la responsabilisation, la surveillance, l’application de la loi et la production de rapports sont les suivants :

Considérations

Le cadre de l’équité en matière d’emploi en vertu de la Loi

Le cadre de l’équité en matière d’emploi :

Le cadre comprend 5 éléments de base. Il exige que les employeurs :

Répartition actuelle des rôles et des responsabilités entre les principaux acteurs en application de la Loi sur l’équité en matière d’emploi

Principaux acteurs :

Responsabilisation, surveillance et application de la Loi pour les employeurs du PLEME et du PCF

Le système de surveillance prévu par la Loi comprend :

Le rôle du Programme du travail

Le Programme du travail évalue les obligations relatives à la production de rapports des employeurs. De plus, le Programme du travail :

Pénalités

Des sanctions monétaires pourraient être imposées aux employeurs du secteur privé sous réglementation fédérale qui ne produisent pas les rapports exigés. Ces pénalités sont imposées par le ou la ministre du Travail conformément à la Loi et peuvent atteindre 50 000 $Footnote 22. En vertu du cadre actuel relatif à la production de rapports, les employeurs atteignent un taux d’observation de 100 %, ce qui signifie que tous les employeurs assujettis à la Loi produisent annuellement leur rapport.

Les organisations assujetties au PCF qui ne satisfont pas aux exigences du programme pourraient perdre le droit de soumissionner pour les marchés du gouvernement fédéral. Les contrats existants peuvent également être résiliés. En cas de non‑respect, le gouvernement inscrira le nom de l’entrepreneur sur la liste d’admissibilité limitée à soumissionner du PCF, ce qui sera rendu public. Actuellement, il n’y a aucun entrepreneur sur la listeFootnote 23.

Les initiatives du Programme du travail pour favoriser et promouvoir l’équité en matière d’emploi

Le Programme du travail administre également 2 initiatives qui visent à reconnaître les réalisations exceptionnelles des employeurs du secteur privé dans la mise en œuvre de l’équité en matière d’emploiFootnote 24. Ces initiatives sont les suivantes :

Autres initiatives ministérielles visant à favoriser et à promouvoir l’équité en matière d’emploi

Il existe d’autres initiatives ministérielles visant à appuyer et favoriser l’équité en matière d’emploi. Par exemple, Le Défi 50‑30 : Votre avantage, la diversité! est une initiative entre :

Les organismes qui participent au Défi 50‑30 reçoivent les ressources suivantes pour les soutenir dans ce programme :

Le rôle de la CCDP sous le régime de la Loi

Vérifications de conformité effectuées par la CCDP

La CCDP effectue des vérifications de conformité des régimes d’équité en matière d’emploi et des efforts des employeurs visant à améliorer les possibilités d’emploi pour les 4 groupes désignés. Elles couvrent les 9 exigences législatives suivantes :

En 2018, la CCDP a présenté un nouveau modèle de vérification horizontale. Plus précisément, ce nouveau modèle de vérification horizontale :

En outre, le nouveau modèle de vérification met l’accent sur les problèmes systémiques auxquels font face les membres des groupes désignés. Chaque vérification horizontale inclut une perspective fondée sur le genre afin de mieux comprendre la situation et les expériences des femmes dans les groupes désignés. Le modèle tient également compte de la diversité et du leadership afin de promouvoir une plus grande représentation des membres des groupes désignés parmi la gestion. Par conséquent, le nouveau modèle de vérification examine en profondeur la représentation et l’avancement d’un groupe désigné particulier dans un secteur. 

Partage des responsabilités entre le Programme du travail et la CCDP

Pour mener des vérifications de conformité, la CCDP s’appuie sur les données recueillies par le Programme du travail pour déterminer si les employeurs présentent des lacunes persistantes en matière d’équité en emploi. La CCDP utilise également les données pour élaborer son plan prospectif de l’équité en matière d’emploi en indiquant quels employeurs feront l’objet d’une vérification. La CCDP ne communique pas les résultats de ces vérifications au Programme du travail en raison de la confidentialité des renseignements échangés entre la CCDP et l’employeur. La CCDP rend plutôt compte de ses vérifications de l’équité en matière d’emploi et de ses activités d’application de la loi dans son Rapport annuel au Parlement.

L’évaluation 2019 des Programmes d’équité en matière d’emploi par EDSC recommandait que le Programme du travail ait accès aux rapports de vérification produits par la CCDP. L’accès à ces rapports éclairerait la planification des programmes dans des domaines comme :

Limites du système actuel de surveillance quant aux obligations en matière de production de rapports pour les employeurs du PLEME et du PCF

L’agrégation des données au niveau national

À l’heure actuelle, les rapports d’employeurs individuels de divers secteurs (dont la taille des entreprises et les emplacements au Canada varient) sont agrégés à l’échelle nationale. Cette approche agrégée ne tient pas compte des variations selon la taille et l’emplacement de l’entreprise.

Accent mis sur la production de rapports

Le taux d’observation de 100 % ne brosse pas un tableau complet et sa portée est limitée. Cela s’explique par le fait que ce taux n’implique que les employeurs du secteur privé sous réglementation fédérale comptant au moins 100 employés qui, selon la Loi, doivent soumettre un rapport annuel sur la composition de leur effectif. Pour l’année civile 2018, 603 employeurs ont soumis un rapport à la ministre du Travail. Cela représentait 771 698 employés, soit environ 3,9 % de la main‑d’œuvre canadienneFootnote 26.

L’évaluation 2019 des Programmes d’équité en matière d’emploi par EDSC a révélé que le cadre de surveillance actuel relatif aux obligations en matière de rapports met davantage l’accent sur l’achèvement des rapports plutôt que sur les progrès des employeurs dans la mise en œuvre et l’atteinte de l’équité en matière d’emploi. Les intervenants ont souligné que l’accent mis sur la rédaction du rapport n’oriente pas et ne favorise pas un changement réel vers l’équité en milieu de travail et qu’il existe un écart entre les politiques et les pratiques. Les employeurs s’acquittent de leurs responsabilités en vertu de la Loi et du Règlement s’ils fournissent les renseignements requis à tempsFootnote 27.

Par conséquent, d’autres indicateurs (par exemple, les plans d’équité en matière d’emploi) ne sont pas pris en compte pour mesurer les progrès des employeurs, étant donné que les résultats des vérifications individuelles des employeurs effectuées par la CCDP ne sont pas rendus publics. La nouvelle approche de la CCDP en matière de vérifications horizontales, qui porte sur les problèmes systémiques et fournit des pratiques exemplaires, pourrait contribuer à combler cette lacune.

Meilleur soutien du Programme du travail

L’évaluation 2019 des Programmes d’équité en matière d’emploi par EDSC a révélé que les employeurs n’ayant pas de service des ressources humaines pourraient moins bien comprendre leurs obligations en matière d’équité en emploi. Ils pourraient éprouver le besoin d’un soutien accru du Programme du travail pour s’acquitter de leurs obligations. De plus, les employeurs ont indiqué que le Programme du travail pourrait faciliter les échanges de pratiques exemplaires entre les employeurs du même secteurFootnote 28.

Le système de surveillance dans la fonction publique du Canada

4 types d’intervenants partagent le mandat général de surveiller l’équité en matière d’emploi dans la fonction publique du Canada.

Le BDPRH‑SCT s’est vu déléguer la responsabilité d’administrer les politiques d’équité en matière d’emploi qui s’appliquent à l’administration publique centrale. Il tient les ministères responsables de l’atteinte des objectifs d’équité en matière d’emploi au moyen du Cadre de responsabilisation de gestion (CRG), qui comprend des indicateurs d’équité en matière d’emploi. Le BDPRH‑SCT s’appuie également sur des sondages auprès des employés pour obtenir un portrait des perceptions des employés au sujet du bien‑être en milieu de travail. Actuellement, 67 ministères et organismes relèvent du BDPRH‑SCTFootnote 29.

Les organismes distincts comptant 100 employés ou plus, énumérés à l’annexe V de la Loi sur la gestion des finances publiques, sont responsables à titre d’employeurs de leurs employésFootnote 30. Ils fournissent au BDPRH‑SCT un rapport annuel sur l’équité en matière d’emploi. Ces rapports sont déposés au Parlement en même temps que le rapport du président du CT sur l’équité en matière d’emploi pour la fonction publique du Canada. À l’heure actuelle, 20 organismes distincts doivent soumettre des rapports sur l’équité en matière d’emploiFootnote 31.

La CFP supervise les processus de nomination de la fonction publique, y compris l’équité en matière d’emploi et les mesures d’adaptation, au moyen de divers mécanismes, notamment des vérifications, des études et des sondages à l’échelle du système.

La CCDP est chargée de mener des vérifications de conformité. Elle peut ordonner aux organismes de la fonction publique fédérale de prendre les mesures correctives jugées nécessaires afin de respecter la Loi.

Initiatives visant à promouvoir l’équité en matière d’emploi dans la fonction publique du Canada

Afin d’appuyer les objectifs fédéraux d’équité en matière d’emploi et les efforts continus visant l’équité en matière d’emploi, la diversité et l’inclusion, le BDPRH‑SCT a créé :

Le BDPRH‑SCT et la CFP ont également mis au point des initiatives ciblées de sensibilisation, de recrutement et d’intégration pour accroître la représentation des groupes désignés dans l’administration publique centraleFootnote 32.

Partage des responsabilités entre le Programme du travail, le BDPRH‑SCT et la CFP

En ce qui concerne la mise en œuvre de l’équité en matière d’emploi, l’article 42 de la Loi prévoit que le ou la ministre du Travail, par l’entremise du Programme du travail, est chargé de diffuser de l’information, d’émettre des lignes directrices et de donner des conseils aux employeurs du secteur privé concernant la mise en œuvre de l’équité en matière d’emploi. La Loi ne précise pas le rôle consultatif que le ou la ministre et le Programme du travail pourraient jouer à l’égard de la fonction publique.

De plus, le rapport de 2017 intitulé Créer une fonction publique diversifiée et inclusive : Rapport final du Groupe de travail conjoint syndical-patronal sur la diversité et l’inclusion recommande de préciser les rôles et les responsabilités du SCT‑BDPRH, de la CFP et de la CCDP. Selon le rapport de ce Groupe de travail, il serait possible de clarifier les rôles et les responsabilités en renforçant les dispositions de la Loi en matière d’exécution et de responsabilisation. Les dispositions devraient préciser ce que ces acteurs sont tenus de superviser et de surveiller relativement à leurs obligations respectives en vertu de la Loi et d’en rendre compte.Footnote 33

Limites du système actuel de surveillance dans la fonction publique du Canada

En 2017, le Groupe de travail conjoint syndical‑patronal sur la diversité et l’inclusion dans la fonction publique a examiné les mécanismes de surveillance de l’équité en matière d’emploi. Il s’est dit préoccupé par une réduction possible de la surveillance de l’équité en matière d’emploi et recommande donc ce qui suit :

La Vérification portant sur la représentation des groupes visés par l’équité en matière d’emploi lors du recrutement de la CFP pour 2019 à 2020 recommandait également ce qui suit :

Collecte et déclaration des données

Indicateurs

Développements récents en matière de collecte de données et d’écarts

Des changements ont été apportés récemment à la production des rapports sur l’équité en matière d’emploi au niveau fédéral :

Limites de l’état actuel de la collecte des données

La nature volontaire de l’auto‑identification

En vertu de la Loi et du PCF, les employeurs doivent mener des sondages auprès de leurs employés pour évaluer la représentation, dans l’effectif, des personnes de chaque groupe désigné. Toutefois, les employeurs ne comptent que les employés qui s’auto‑identifient à l’employeur ou qui conviennent avec l’employeur qu’on les identifie comme membres d’un groupe visé par l’équité en matière d’emploi. Les employeurs du secteur privé indiquent que l’auto‑identification donne lieu à la communication de données inexactes sur la représentation des groupes désignés dans la population active.

Étant donné l’importance de l’auto‑identification pour mesurer la représentation des groupes désignés, la qualité des données d’auto‑identification est cruciale. Les données actuelles pourraient sous‑estimer la représentation de ces groupes désignés dans les organisations d’employeurs du secteur privé visés par le PLEME et le PCF. Elles peuvent aussi mal orienter les efforts de mise en œuvre de l’équité en matière d’emploi.Footnote 42

En 2018, le BDPRH‑SCT a annoncé qu’il travaillait à la modernisation des processus et des formulaires d’auto‑identification dans la fonction publique. Cette modernisation vise à saisir des données sur des sous‑groupes qui permettraient de concevoir des stratégies et des programmes adaptés pour les membres des groupes désignés.Footnote 43

En 2021, le Programme du travail a lancé un projet de recherche pour étudier l’auto‑identification des Autochtones, des personnes handicapées et des membres de minorités visibles travaillant pour les employeurs visés par le PLEME ou le PCF. Ce projet vise à :

Limites de la DMT et de la DPA

La DMT est obtenue à partir des recensements et des enquêtes menées tous les 5 ans par Statistique Canada. Comme on l’a mentionné plus haut, les données sur la DMT sont basées sur les données du Recensement de 2016 et de l’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2017. Footnote 44 Par conséquent, il y a un décalage dans la mesure des écarts de représentation. Les employeurs ont dit craindre d’être tenus responsables sur la base de données qui ne sont plus à jour.Footnote 45

La fonction publique du Canada utilise les estimations de la DPA pour déterminer ses besoins globaux en matière de représentation. Toutefois, il faut du temps pour établir les taux de représentation entre les périodes de recensement, ce qui peut entraîner des décisions en matière de gestion des personnes prises à partir de données qui ne sont plus à jour.Footnote 46

Le Groupe de travail conjoint syndical‑patronal sur la diversité et l’inclusion a exprimé des préoccupations au sujet de l’utilisation des estimations de la DPA par les ministères et organismes de la fonction publique. Les estimations de la DPA ne tiennent pas compte des résidents permanents, des immigrants récents, des réfugiés et d’autres personnes qui font également partie de la population canadienne. Le Groupe de travail conjoint syndical‑patronal sur la diversité et l’inclusion a recommandé que Statistique Canada, en partenariat avec le BDPRH‑SCT et EDSC, comble les écarts dans les estimations de la DPA en :

L’agrégation des données au niveau national

Il faut une collecte de données désagrégées (et intergroupes) pour mieux cerner les obstacles à l’emploi qui existent afin d’améliorer la représentation. Par exemple, les femmes employées de 25 à 54 ans, selon les récentes données sur l’écart salarial de Statistique Canada, gagnaient environ 88 cents sur le dollar comparativement aux hommes (un écart salarial de 12,1 % par rapport aux hommes en ce qui concerne leur salaire horaire moyen en 2019). Ce type de nuance est absent des données agrégées sur l’équité en matière d’emploi. Le Règlement modifiant le Règlement sur l’équité en matière d’emploi qui a instauré de nouvelles mesures de production de rapports sur la transparence salariale pourrait aider à combler cette lacune.

En outre, les employeurs se sont dits préoccupés par la possibilité d’être comparés à d’autres organisations de leur secteur dont la taille et la portée diffèrent considérablement. Par exemple, les petites entreprises du système bancaire sont comparées aux grandes banques nationales. Les banques nationales ont des succursales à l’échelle du pays, ce qui peut aider à embaucher davantage de membres des groupes désignés, tandis qu’une petite organisation peut concentrer ses effectifs dans un même lieu géographique.Footnote 48

Limites des codes de la CNP

Les rapports annuels des employeurs du PLEME et du PCF fournissent des renseignements statistiques sur la représentation des membres de groupes désignés par groupe professionnel, selon les codes de la CNP établis par Statistique Canada et Emploi et Développement social Canada.

Les employeurs ont indiqué qu’aucun code approprié de la CNP n’existait pour bon nombre des postes dans leurs industries et secteurs. Par conséquent, ils sont tenus responsables des écarts dans la disponibilité au sein de la population active pour le code de la CNP qui leur est attribué, ce qui peut ne pas refléter la disponibilité réelle dans la population active pour le poste donné.Footnote 49

De plus, plusieurs employeurs ont indiqué que certains des codes de la CNP sont si généraux qu’ils couvrent tout, des récents diplômés aux employés expérimentés.Footnote 50 Cela pourrait fausser la comparaison des données salariales entre les groupes.

Les limites de l’écart de représentation

De nombreux facteurs déterminent la représentation des groupes désignés, notamment les suivants :

Par conséquent, les employeurs peuvent se retrouver avec d’importants écarts de représentation malgré leurs efforts soutenus pour éliminer les obstacles à l’emploi. En raison de facteurs indépendants de leur volonté, certains employeurs peuvent atteindre ou dépasser les niveaux de disponibilité sur le marché du travail même s’ils font peu d’efforts pour éliminer ces obstacles.

Lois et politiques sur l’équité en matière d’emploi dans d’autres administrations

À l’international

Depuis l’adoption de la Loi en 1986, le Canada est un chef de file international dans le domaine de l’équité en matière d’emploi.Footnote 51

L’AustralieFootnote 52, l’Irlande du NordFootnote 53, l’Afrique du SudFootnote 54 et la Corée du SudFootnote 55 ont mis en œuvre des programmes d’équité en matière d’emploi semblables à celui du Canada.

Une analyse comparative de ces programmes, qui sont semblables à celui du Canada, montre qu’ils partagent 2 caractéristiques clés. Ils exigent que les employeurs :

Tous les programmes examinés sauf un (Afrique du Sud) confèrent un rôle proactif à l’agence qui supervise le programme. Selon le niveau de sous‑représentation, ce rôle comprend ce qui suit :

Ces programmes ont eu un certain impact sur le résultat escompté de réduction de la sous‑représentation. Toutefois, il est difficile de quantifier l’ampleur de l’impact en raison de l’absence d’études exhaustives.

Au niveau national (provinces et territoires du Canada)

Comme il a été mentionné, la Loi s’applique aux employeurs du secteur privé sous réglementation fédérale et à la fonction publique fédérale. Au niveau infranational du gouvernement du Canada (provinces et territoires), les lois et politiques sur l’équité en matière d’emploi ne sont pas uniformes.

En général, les lois sur les droits de la personne partout au Canada protègent le droit d’être à l’abri de toute discrimination. Les commissions provinciales des droits de la personne publient des rapports annuels sur leurs activités, y compris des renseignements quantitatifs sur les plaintes et la discrimination. La majorité des plaintes enregistrées chaque année portent sur la discrimination en emploi.Footnote 56

Peu de provinces ont adopté des lois sur l’équité en matière d’emploi fondées sur, ou semblables au, modèle proactif et exhaustif d’équité en matière d’emploi du gouvernement fédéral, que l’on trouve dans la Loi.Footnote 57

La province de Québec a adopté la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans des organismes publics. Cette loi s’applique à 5 groupes désignés travaillant dans des organisations publiques comptant 100 employés ou plus (par exemple, les systèmes d’éducation et de soins de santé) :

La Commission québécoise des droits de la personne est chargée :

Le territoire du Nunavut a ratifié l’Accord du Nunavut en 1993. L’objectif de l’Accord est d’accroître la participation des Inuits aux emplois gouvernementaux dans la région désignée du Nunavut. Dans les 3 ans suivant la ratification, chaque organisation gouvernementale devait préparer un plan d’emploi pour les Inuits dans le but d’accroître et de maintenir l’emploi des Inuits à un niveau représentatif. Un comité de mise en œuvre publie les conclusions de son examen indépendant dans un rapport annuel.

La province de l’Ontario a abrogé sa Loi sur l’équité en matière d’emploi en 1995, 2 ans seulement après son adoption. La province de la Colombie‑Britannique a fait de même en 2003.Footnote 58

Approches novatrices

Des approches novatrices en matière de rapports sur l’équité ont vu le jour ces dernières années. Par exemple, des modèles « mettre en application ou expliquer » sont utilisés dans certaines administrations et certains pays (par exemple, la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, le Royaume‑Uni, l’Allemagne et les Pays‑Bas). Ces modèles visent à promouvoir la représentation des groupes visés par l’équité dans les postes de gestion.

L’approche « mettre en application ou expliquer » suggère que la réglementation (par exemple, les quotas de main‑d’œuvre) empêche l’entrepreneuriat novateur puisqu’elle impose un fardeau administratif aux employeurs. Pour alléger le fardeau réglementaire, certaines administrations permettent aux entreprises de ne pas respecter leurs obligations en matière d’équité en matière d’emploi. Elles doivent cependant expliquer publiquement pourquoi elles ne peuvent se soumettre aux exigences. L’hypothèse est que le marché s’adapterait naturellement et « sanctionnerait » les entreprises se retrouvant dans des situations de non-respect.

Appels à l’action

Compte tenu de ces considérations, de nombreux intervenants ont demandé des mesures pour améliorer la surveillance relative à l’équité en matière d’emploi et la production de rapports publics, notamment :

Conclusion

Ce document décrit le contexte et les considérations dont le Groupe de travail sur la révision de la Loi sur l’équité en matière d’emploi peut tenir compte dans le cadre de la mobilisation des intervenants sur les enjeux de responsabilisation, de surveillance, d’application de la loi et de production de rapports touchant l’équité en matière d’emploi.

Détails de la page

Date de modification :