Le soin des textiles et des costumes

Renée Dancause, Janet Wagner et Jan Vuori 

Le soin des textiles et des costumes fait partie de la ressource Web Lignes directrices relatives à la conservation préventive des collections. Cette section présente les principaux aspects dont il faut tenir compte pour prendre soin des textiles et des costumes présents dans les collections patrimoniales, en fonction des principes de la conservation préventive et de la gestion des risques.

Table des matières

Liste des abréviations et des symboles

Abréviations

DEL
diode électroluminescente
DIH
décharge à haute intensité
HR
humidité relative
ICC
Institut canadien de conservation
ISO
Organisation internationale de normalisation
UV
ultraviolet

Symboles

µW/lm
microwatt par lumen
nm
nanomètre

Comprendre la nature des textiles et des costumes et les causes de leur détérioration

La préservation à long terme des collections de costumes et de textiles est complexe en raison de leur diversité : les textiles sont faits d’une seule matière ou d’une combinaison de différentes matières naturelles ou manufacturées. Le large éventail de structures possibles, tissées ou non, et le grand nombre de teintures, décorations ou apprêts contribuent à la variété et à la complexité des textiles. Des drapeaux à deux dimensions aux costumes à trois dimensions, en passant par les ouvrages de grandes dimensions et de formes variées, les textiles peuvent prendre de multiples formes et avoir divers usages. Cette ressource vous aidera à comprendre et à déterminer les principales caractéristiques des textiles.

Caractéristiques générales des textiles

Les textiles ont les caractéristiques générales suivantes :

  • Nature organique (ou inorganique) : Les textiles sont faits à partir de matières organiques, lesquelles subissent des processus naturels de détérioration dus à leur exposition à la lumière, à la température et à l’humidité ambiantes, à la poussière et aux polluants présents dans l’air, ainsi qu’en raison de leur utilisation et de l’usure (figure 1). Des mesures de conservation préventive peuvent ralentir ces processus, sans toutefois les arrêter complètement. Les textiles peuvent également être faits à partir de certaines matières inorganiques ou contenir des matériaux comme le verre, l’amiante et le métal.
  • Structure fibreuse : Les fibres sont longues et fines, elles ressemblent à des tiges et on peut les torsader pour former des fils. Dans le cas des textiles, une grande partie de la surface des fibres est exposée, ce qui les rend sensibles aux altérations causées par les substances nuisibles présentes dans l’environnement.
  • Souplesse : Par nature, les textiles sont très souples et ne conservent généralement pas leur forme sans l’aide d’un support. Ils sont susceptibles de se déformer, de se froisser ou de se plisser de façon irréversible. Si un textile demeure plissé pendant une longue période, il risque de se fendre, surtout s’il est ancien et fragilisé. Contrairement aux peintures, aux objets en céramique et à d’autres types d’objets, les textiles, en particulier les costumes, peuvent être rangés à plat. Cependant, étant donné qu’ils sont habituellement mis en exposition dans les trois dimensions, il faut tenir compte, pour chacun d’eux, de leur volume et de leurs dimensions et utiliser un support adapté.
  • Absorption : La plupart des textiles sont absorbants et poreux, et peuvent facilement se salir ou se tacher.
  • Manipulation : On a souvent tendance à accorder aux textiles d’usage courant un soin moins grand qu’aux œuvres d’art, comme les peintures ou les sculptures. On ne peut toutefois pas manipuler ni nettoyer les textiles conservés dans les musées de la même façon que les vêtements ordinaires sans risquer de les endommager.
Vue rapprochée d’un abécédaire brodé présentant des fibres décolorées, des taches, des cassures et des pertes le long du pli.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 122559-0004
Figure 1. Vue rapprochée d’un abécédaire brodé présentant des fibres décolorées, des taches, des cassures et des pertes le long du pli.

Fibres textiles les plus courantes

Parmi les fibres qui composent la majorité des textiles conservés dans les musées, on distingue les fibres naturelles (végétales ou animales) et les fibres manufacturées (régénérées ou synthétiques). Il existe d’autres fibres moins courantes ou plus spécialisées, dont la présente ressource ne traite cependant pas.

Fibres naturelles

Les fibres naturelles proviennent de plantes ou d’animaux. Les fibres végétales peuvent provenir d’une tige (phloème), d’une feuille ou de semences, selon la partie de la plante utilisée pour produire la fibre. Comme la cellulose, un polymère naturel, est le principal composant des fibres végétales, ces dernières sont également connues sous le nom de fibres cellulosiques. Le coton et le lin sont les textiles les plus courants dans les collections des musées occidentaux. Cependant, de nombreuses variétés de fibres cellulosiques ont été utilisées pour créer des tissus dans différentes parties du monde, en particulier le chanvre, le jute, la ramie, le sisal et le coir.

Les fibres animales, ou protéiniques, proviennent du pelage d’animaux, comme le mouton, ou sont exsudées par certains insectes, comme les vers à soie. La fonction d’origine des fibres naturelles provenant du pelage d’animaux ou exsudées par les insectes influe souvent sur la structure, les propriétés et la préservation à long terme des textiles créés à partir de ces fibres.

Consulter la Note de l’ICC 13/18 L’identification des fibres naturelles pour en apprendre davantage sur les caractéristiques des fibres naturelles.

Les textiles et les costumes de la première moitié du XXe siècle sont généralement faits de l’un ou de plusieurs des types de fibres naturelles suivants :

  • Le coton est une fibre végétale produite par le cotonnier (genre « Gossypium »). La fonction d’origine de la fibre de coton est d’accumuler de l’eau et d’en fournir à la semence, ce qui explique pourquoi le coton est aussi absorbant. Après avoir été transformés en fils, les fibres de coton conservent la plupart de leurs propriétés originales. Alors que les cotons récents sont plus solides lorsqu’ils sont mouillés, ce n’est pas nécessairement le cas des cotons plus anciens. Les tissus de coton se plissent facilement, ont tendance à rétrécir et peuvent jaunir au fil du temps. La figure 2 montre une coupe transversale et une vue longitudinale d’une fibre de coton.
  • Le lin est une fibre longue et souple produite par une plante appelée « Linumusitatissimum ». Plusieurs étapes de traitement sont nécessaires pour produire des fils ou des tissus de lin. L’aspect lustré du lin est dû, en partie, aux cires qu’il contient et à la surface longue et lisse des fibres. Le lin moderne est solide et absorbant, il sèche rapidement et semble frais au toucher, des qualités particulièrement utiles dans le cas de tissus en contact direct avec la peau, comme les sous-vêtements et les draps. Le lin est peu élastique et a tendance à se plisser. Au fil du temps, le pliage répété des tissus en lin, sous forme de plis plats, entraîne la fissuration des fibres et des fils le long de ces plis. La figure 3 montre une coupe transversale et une vue longitudinale d’une fibre de lin.
  • La laine est une fibre animale principalement composée de kératine (une protéine). La laine est un bon isolant thermique et absorbe très bien l’humidité. Elle peut retenir jusqu’à un tiers de son poids en eau sans donner l’impression d’être humide. Les fibres de laine, relativement peu solides, le deviennent encore moins lorsqu’elles sont mouillées. La laine est également très élastique en raison de sa structure moléculaire ondulée. La surface externe des fibres de laine est recouverte d’écailles superposées. Sous l’effet de l’humidité, de la chaleur et des forces mécaniques, ces écailles peuvent s’imbriquer par un processus appelé « feutrage ». La figure 4 montre une coupe transversale et une vue longitudinale d’une fibre de laine.
  • La soie est produite par la chenille du bombyx du mûrier, mieux connue sous le nom « ver à soie ». Le ver à soie sécrète un liquide visqueux qui se solidifie instantanément et forme une fibre continue, ou filament. Ce filament sécrété est composé d’une protéine appelée « fibroïne », laquelle est recouverte d’une substance collante appelée « séricine ». Pendant le traitement des fibres de soie, on déroule délicatement et simultanément les filaments provenant de plusieurs cocons, puis on les combine de façon qu’ils ne forment qu’un seul fil. Bien que les fibres de soie soient très fines, elles sont également très solides, offrent une bonne isolation et absorbent l’humidité. Cependant, les fibres de soie deviennent moins solides lorsqu’elles sont mouillées. Contrairement à la laine, la soie n’est pas très élastique. La soie est sensible à la lumière. La figure 5 montre une coupe transversale et une vue longitudinale d’une fibre de soie.
Vue rapprochée d’une fibre de coton.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0003
Figure 2. Vue rapprochée d’une fibre de coton.

Vue rapprochée d’une fibre de lin.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0003
Figure 3. Vue rapprochée d’une fibre de lin.

Vue rapprochée d’une fibre de laine.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0003
Figure 4. Vue rapprochée d’une fibre de laine.

Vue rapprochée d’une fibre de soie.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0003
Figure 5. Vue rapprochée d’une fibre de soie.

Fibres manufacturées

Les fibres manufacturées sont fabriquées par extrusion d’un polymère liquide dans une filière percée de petits trous (un dispositif ressemblant beaucoup à une pomme de douche). Le polymère extrudé sort de la filière sous forme de longs filaments, lesquels peuvent être soit torsadés grossièrement ensemble pour former des fils continus, soit coupés en petits segments puis transformés en fils par filage.

  • Les fibres à base de polymères naturels modifiés sont fabriquées à partir de polymères présents dans la nature, par exemple la cellulose dont les plantes sont constituées. Avant de l’extruder, il faut liquéfier chimiquement le polymère naturel. Par la suite, il est régénéré sous forme de fibre solide. En raison du procédé utilisé, les propriétés des fibres comme la rayonne (fabriquée à partir de cellulose extraite d’arbres) diffèrent de celles du coton (fabriqué à partir de cellulose extraite de la capsule du cotonnier et se présentant déjà sous la forme de fibres). La rayonne est plus absorbante que le coton mais moins solide que ce dernier, en particulier lorsqu’elle est mouillée.
  • Les fibres synthétiques sont produites directement à partir de produits chimiques, plutôt qu’avec des matériaux polymériques naturels, et sont utilisées depuis leur création, aux XIXe et XXe siècles (tableau 1). Le nylon, le polyester et l’acrylique sont des exemples de fibres synthétiques. Les propriétés des fibres synthétiques varient en fonction des matériaux bruts et des procédés utilisés pour leur fabrication. Par exemple, le nylon est très peu résistant à la lumière du soleil, tandis que l’acrylique l’est beaucoup plus.
Tableau 1 : Dates approximatives de l’introduction de certaines fibres manufacturées
Date Fibre manufacturée Composition chimique Pays d’origine

1884-1889

soie de Chardonnet

cellulose régénérée

France

1899

rayonne cupro‑ammoniacale

cellulose régénérée

Allemagne

1903

rayonne de viscose

cellulose régénérée

Royaume-Uni

1924

acétate de cellulose

ester cellulosique

Royaume-Uni

1940

nylon

polyamide

États-Unis

1950

acrylique

acrylonitrile

États-Unis

1951

polyester

poly(téréphtalate d’éthylène)

Royaume-Uni

Structure des tissus

Textiles tissés

Les textiles tissés sont le résultat de l’entrecroisement de deux groupes de fils. L’un des deux groupes de fils, la chaîne, est tendu et disposé en lignes parallèles. L’autre groupe de fils, la trame, croise perpendiculairement la chaîne en passant alternativement en dessus et en dessous de celle-ci. La lisière est le bord fini du textile. À cet endroit, la trame fait demi-tour en passant autour de la chaîne constituant le rebord du textile tissé. La présence de deux lisières permet de déterminer la largeur du textile. Les fils utilisés pour former la chaîne sont généralement plus solides que ceux utilisés pour la trame, car la chaîne doit être tendue pendant le tissage. Lorsque le tissu est plié de sorte que la chaîne et la trame sont parallèles, le biais apparaît et correspond à la ligne de pliure (figure 6).

Vue rapprochée de la lisière d’un textile, de la structure dans laquelle les fils de chaîne sont perpendiculaires au fils de trame, et du biais.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0005
Figure 6. Vue rapprochée de la lisière d’un textile, de la structure dans laquelle les fils de chaîne sont perpendiculaires au fils de trame, et du biais.

Il existe trois armures de base : la toile (figure 7), le sergé (figure 8) et le satin (figure 9). À quelques exceptions près, toutes les autres formes de tissage sont des variantes ou des combinaisons de ces trois armures.

Motif de la toile, ou armure toile, dans lequel le fil de trame passe alternativement au-dessus et au-dessous du fil de chaîne, et réciproquement.

Avec la permission du Musée royal de l’Ontario © ROM
Figure 7. Motif de la toile, ou armure toile, dans lequel le fil de trame passe alternativement au-dessus et au-dessous du fil de chaîne, et réciproquement.

Armure sergé, caractérisée par la présence de côtes obliques.

Avec la permission du Musée royal de l’Ontario © ROM
Figure 8. Armure sergé caractérisée par une série de lignes obliques en relief.

Le satin se caractérise par la présence de longs fils flottants, qui donnent au tissu un aspect lisse et lustré.

Avec la permission du Musée royal de l’Ontario © ROM
Figure 9. Le satin se caractérise par la présence de longs fils flottants qui donnent au tissu un aspect lisse et lustré.

Certaines caractéristiques de l’armure des tissus peuvent influer sur leur préservation. Par exemple, l’aspect lisse et lustré du satin est dû à la présence de longs fils flottants à la surface de ce type de tissu. Ces fils peuvent facilement perdre leur alignement, ce qui peut modifier le lustre ou même la couleur du tissu, parfois de façon irréversible. Les poils des tissus comme le velours ont tendance à s’aplatir ou à se déformer. Les moindres défauts des poils sont très apparents. Les étoffes tissées sont plus extensibles dans la direction du biais. Les vêtements taillés en biais peuvent donc se déformer s’ils ne sont pas rangés correctement.

Certains tissus ont tendance à rétrécir en raison du type de fibre, de fil ou d’armure utilisé. Par exemple, le crêpe fabriqué à l’aide de fils soumis à une forte torsion, et couramment utilisé pour la fabrication de robes pendant la première moitié du XXe siècle, a fortement tendance à rétrécir. De même, les tissus lâches rétrécissent au lavage et au séchage. Le rétrécissement des tissus est irréversible.

Textiles tricotés

Les tricots (figures 10a et 10b) sont fabriqués par entrelacement de mailles de fils, à la main ou à l’aide d’une machine. Des mailles sont créées, puis entrelacées à l’aide d’aiguilles. Grâce à la structure ainsi formée, les tricots épousent facilement la silhouette, sont particulièrement résistants aux plis et très élastiques. Cependant, ils ont également tendance à se déformer ou à s’étirer lorsqu’on les suspend verticalement pour les exposer ou les ranger. Souvent, ces types de déformations sont irréversibles.

Maillot de sport en tricot.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 126197-0024
Figure 10a. Maillot de sport en tricot.

Vue rapprochée d’un textile tricoté.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 126197-0037
Figure 10b. Vue rapprochée d’un textile tricoté.

Textiles non tissés

Certains textiles dits « non tissés » sont fabriqués directement à partir de fibres par liage ou assemblage de fibres manufacturées, à l’aide d’un procédé mécanique, d’un procédé thermique, d’adhésifs ou d’une combinaison de ces éléments. Bien qu’ils ne s’effilochent pas lorsqu’on les coupe, les textiles non tissés sont inextensibles et ne reprennent pas leur forme initiale quand on les étire. Le feutre est un exemple de textile non tissé. À l’origine, le feutre était fait de laine. De nos jours, il peut être constitué d’un mélange de fibres naturelles ou manufacturées.

Autres techniques de fabrication des textiles

De nombreuses autres techniques sont utilisées pour fabriquer des textiles, comme le crochet, la dentelle, le filet (figure 11) et le tressage. Le filet (fréquemment utilisé dans la conception de voiles) et la dentelle (un type de filet dont il existe nombres de variantes) sont habituellement des tissus délicats très ajourés pouvant facilement se déchirer.

Vue rapprochée d’un tissu en filet.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 120210-0102
Figure 11. Vue rapprochée d’un tissu en filet.

Teintures, finis et ornements

Depuis l’Antiquité, les textiles sont colorés à l’aide de teintures. Avant la commercialisation des teintures synthétiques, pendant la seconde moitié du XIXe siècle, toutes les teintures étaient d’origine naturelle et produites, notamment, à partir de plantes et de certains coquillages et insectes. Les teintures peuvent être utilisées pour colorer les fibres, les fils, les tissus ou les articles finis, habituellement par immersion dans un bain de teinture. On peut également mélanger les teintures avec des mordants, pour fixer la teinture à la fibre, et avec des épaississants, pour former des pâtes pouvant servir à imprimer des motifs sur les textiles. Les peintures constituées de pigments mélangés à un liant sont également utilisées pour décorer certains types d’objets textiles, comme les drapeaux et les bannières.

On peut aussi décorer les textiles grâce à des techniques de couture, comme la broderie et l’appliqué. Les ornements de surface peuvent comporter une multitude d’autres matériaux, comme des perles, des paillettes, des fils métalliques (figure 12), des plumes et du papier.

Bannière ornée de fils métalliques et de broderie de soie.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 71565-0006
Figure 12. Bannière ornée de fils métalliques et de broderie de soie.

Depuis le XXe siècle, un grand nombre de procédés ont été utilisés pour modifier les propriétés des fibres, des fils ou des tissus. Ces procédés peuvent être chimiques (par exemple, la soie chargée) ou mécaniques (par exemple, la soie moirée et les lainages duveteux) et permanents ou temporaires. Certains procédés sont employés à des fins esthétiques, par exemple pour modifier la texture d’une étoffe, lui donner un lustre ou la draper; d’autres le sont pour des raisons pratiques, pour faciliter l’entretien des textiles, les rendre plus confortables, prolonger leur durée de vie ou fournir une protection (par exemple, en les ignifugeant). Diverses matières, comme les amidons, les cires, les colles et l’argile, sont appliquées sur les tissus à titre d’éléments de finition (par exemple, le coton glacé).

Fragilité intrinsèque

La fragilité intrinsèque d’un textile résulte de son mode de fabrication, des différents matériaux utilisés dans sa fabrication et de la façon dont il a été employé. Les procédés présentés ci-dessous sont souvent à l’origine de la fragilité intrinsèque des textiles.

Soie chargée

Certains procédés de fabrication et de finition ont des effets désastreux en termes de préservation des textiles. La charge de la soie à l’aide de sels métalliques contenant des métaux, comme le fer et l’étain, en est un exemple typique. Ces agents ont été ajoutés à la soie pour en améliorer le drapé et compenser la perte de poids causée par le décreusage, procédé par lequel on élimine la séricine, une protéine naturelle présente sur les fibres de soie, pour rendre la soie plus brillante et améliorer la fixation de la teinture. Malheureusement, ces sels métalliques ont entraîné la détérioration acide des fibres, tout en augmentant considérablement la sensibilité de la soie à la lumière. De nombreux tissus et vêtements en soie chargée deviennent ainsi extrêmement fragiles et se fragmentent ou se fendillent (figure 13). Au cours des XIXe et XXe siècles, la soie était souvent chargée à l’aide d’une quantité excessive de sels métalliques, et ce, même si leurs effets néfastes étaient connus.

Vue rapprochée d’un drapeau de soie chargée détérioré

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 73924-0045
Figure 13. Vue rapprochée d’un drapeau de soie chargée détérioré.

Mordants métalliques

Un autre exemple de procédé de fabrication aux effets délétères est l’utilisation de sels de fer dans les teintures. Il arrive que des fibres textiles foncées et fragiles aient été teintes ou imprimées à l’aide d’un mordant de fer. Le fer entraîne une détérioration acide et catalyse la photo-oxydation des matériaux organiques présents dans les textiles, ce qui entraîne, au fil du temps, une perte de résistance significative ou complète. D’autres mordants métalliques (par exemple, sels d’aluminium) ont été moins souvent utilisés par le passé, mais ils peuvent avoir des effets similaires sur les textiles.

Blanchiment

La plupart des agents de blanchiment endommagent les textiles. Malgré cela, on les a souvent utilisés pour blanchir les tissus au moment de la fabrication ou de l’utilisation de ces derniers. Par exemple, on blanchissait la soie à l’aide de soufre afin d’éliminer totalement sa teinte jaunâtre initiale. La soie blanche en très mauvais état qui est non chargée pourrait avoir été blanchie.

Causes des dommages aux textiles et aux costumes et stratégies de conservation préventive

Les textiles et les costumes figurent parmi les objets les plus fragiles des collections muséales. Les textiles peuvent être endommagés par des agents de détérioration externes, comme les niveaux d’éclairement élevés, le rayonnement ultraviolet (UV), une humidité relative (HR) et une température inadéquates, les attaques d’insectes ou de rongeurs et de mauvaises pratiques de manipulation, d’exposition et de mise en réserve. Il est déconseillé de porter les costumes historiques, car cela risque de les endommager. Dans certains cas, des facteurs intrinsèques, comme les procédés de fabrication délétères ou la présence, dans un objet textile, de matériaux incompatibles ou qui se dégradent activement, peuvent également contribuer à la détérioration.

Forces physiques

Les trous, déchirures, distorsions, les pertes de matière et les fentes peuvent avoir de nombreuses causes. Le tissu peut se fracturer le long des plis prononcés, étant donné que les fibres subissent des contraintes importantes dans ces zones.

Les déchirures dues aux contraintes qui s’exercent sur le tissu constituent également un problème fréquemment associé aux objets textiles (figure 14).

Ce délicat tissu de crêpe s’est déformé et déchiré autour des fausses pierres en verre facetté de couleur rouge.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 124901-0102
Figure 14. Sous le poids des éléments décoratifs, ce délicat tissu de crêpe s’est déformé et déchiré autour des fausses pierres en verre facetté de couleur rouge.

Les manipulations augmentent le risque d’endommager les costumes et les textiles. Bien qu’ils semblent en apparence robustes et résistants, les textiles anciens sont vulnérables aux dommages, non seulement en raison de leur histoire (âge, usure, fragilité) ou de leur composition (qui peut notamment consister en une combinaison de matériaux lourds et légers), mais aussi parce qu’ils constituent des objets d’usage courant. Les textiles anciens peuvent donc avoir été manipulés moins délicatement que d’autres types d’objets patrimoniaux. Les fils maintenant les éléments décoratifs en place, comme les perles et les paillettes, peuvent s’être fragilisés en raison de l’usure ou de divers mécanismes de détérioration, ce qui expose ces mêmes éléments à des risques élevés de perte.

Des costumes présentés sur des mannequins non adaptés ou des textiles plats et lourds disposés sur des présentoirs verticaux sans support adéquat peuvent se déformer sous l’effet de la gravité.

Même si l’on prend d’infinies précautions, le fait de placer un costume sur un mannequin fabriqué sur mesure implique un grand nombre de manipulations, certaines parties du vêtement pouvant être ainsi soumises à des contraintes excessives.

Un objet textile directement soumis à des forces physiques, comme des vibrations ou des chocs, peut s’abraser au fil du temps.

Eau

Les collections d’objets textiles mouillées accidentellement, en raison d’inondations, de fuites d’eau localisées dans un toit ou d’autres incidents, sont exposées à des risques élevés de grave détérioration. Entre autres dommages, l’eau peut causer le rétrécissement, la perte de souplesse, l’étirement et le déchirement (en raison de l’incapacité des fibres à supporter le poids supplémentaire de l’eau), la formation de cernes au cours du séchage (figure 15), des salissures si l’eau est sale, l’apparition de taches, en raison d’une teinture instable ou du contact avec des éléments métalliques corrodés, ou encore la formation de moisissures et de taches dues à leur présence. Si les textiles sèchent sur une longue période sans avoir préalablement reçu un traitement, de tels dommages deviennent difficiles à réparer, voire irréversibles.

Des cernes se sont formés sur ce textile.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 127438-0045
Figure 15. Des cernes se sont formés sur ce textile.

L’excès d’eau pénètrera les fibres naturelles et certaines fibres manufacturées. Les fibres peuvent alors gonfler et subir une détérioration accélérée sous l’effet des produits chimiques présents dans le milieu ambiant ou d’agents biologiques, ce qui peut aussi causer des dommages physiques.

Des bactéries peuvent être présentes sur les textiles; les textiles peuvent avoir été contaminés au moment de leur utilisation initiale ou d’un contact plus récent avec de l’eau stagnante ou des eaux usées présentes dans les eaux de crue. Pour se développer, les bactéries ont besoin d’une HR proche de 100 % (c'est-à-dire un milieu imbibé d’eau ou presque).

Les fibres de laine ont pour particularité de pouvoir absorber une énorme quantité d’eau, ce qui les expose toutefois à des dommages mécaniques.

Ravageurs

Insectes

Les collections de textiles et de costumes sont fortement exposées au risque d’infestation d’insectes, car non seulement elles offrent une source d’alimentation à certains insectes, mais elles peuvent aussi constituer un habitat pour ces derniers, du fait que les textiles et les costumes sont souvent entreposés dans des endroits calmes et obscurs, particulièrement appréciés des insectes. Les larves de la mite des vêtements et de l’anthrène des tapis sont particulièrement nuisibles, car elles perforent et consomment la laine ou d’autres fibres kératiniques, comme les plumes et les fourrures. Elles peuvent également s’attaquer à la soie, au coton et aux tissus synthétiques si des salissures sont présentes ou que ces différentes fibres textiles bloquent l’accès à des sources de nourriture. D’autres insectes, comme les lépismes argentés et les coquerelles, endommagent les tissus pour se nourrir en s’attaquant, par exemple, à l’amidon servant à l’encollage du coton ou du papier.

La présence de trous dans les tissus en laine (figure 16) indique souvent des dégâts causés par les insectes, tout comme les zones irrégulières où il manque des fibres à la surface, qui résultent du grignotage par des insectes (figure 17). D’autres signes de l’activité des insectes sont, notamment, la présence de larves, de toiles, de cocons (ces derniers contiennent souvent des pelotes fécales pouvant être de la même couleur que l’étoffe), d’exuvies larvaires, d’œufs, d’excréments ou encore d’insectes adultes.

Trous dans un tissu en laine causés par une attaque d’insectes.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 123268-0037
Figure 16. Trous dans un tissu en laine causés par une attaque d’insectes.

Trou dans la laine causé par des insectes et marques de grignotage laissées par ces derniers.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 73062-0034
Figure 17. Trou dans la laine causé par des insectes et marques de grignotage laissées par ces derniers.

Ravageurs vertébrés

Des textiles mâchés ou déchirés, ou la présence de déjections animales ou d’autres débris sont des indications d’attaques de rongeurs. Les oiseaux et les animaux salissent les textiles en laissant des taches très difficiles à enlever, voire indélébiles, et qui endommagent les fibres. De plus, ces taches peuvent elles-mêmes attirer des insectes. Consulter Agent de détérioration : ravageurs pour obtenir des renseignements sur la protection des collections patrimoniales contre les ravageurs.

Moisissures

Les textiles peuvent être attaqués par les moisissures, ce dont il est question sous Humidité relative inadéquate.

Polluants

La poussière et les particules (contaminants solides) peuvent se fixer sur les textiles en de nombreux endroits. Elles peuvent se loger dans les interstices situés à l’intérieur des fils ou entre ces derniers, ou encore se fixer aux surfaces irrégulières des fibres. Les contaminants solides les plus courants sont les agglutinats contenant des particules de saleté ou de suie, des substances à base de sulfate ou de nitrate, des poussières et des grains de sel, qui proviennent de l’air ambiant ou qui se sont déposés sur l’objet en cours de manipulation. Les particules sont souvent acides en raison de l’adsorption de gaz polluants sur les textiles, ce qui peut donner lieu à des réactions chimiques pouvant détériorer la fibre ou la teinture lorsque le taux d’humidité est élevé. Ces particules peuvent également contenir des métaux traces susceptibles de catalyser la photodégradation des fibres exposées à la lumière. Souvent présents dans la poussière, les grains de silice, coupants et abrasifs, peuvent trancher les fibres. Certaines particules constituent des sources de nourriture pour les moisissures et les insectes (par exemple, les morceaux de peau morte, les tapis en fibres de laine ou de soie).

Parmi les contaminants liquides susceptibles d’endommager les objets textiles figurent les plastifiants provenant de certains plastiques (par exemple, le poly[chlorure de vinyle]), les substances grasses déposées sur les objets lorsqu’on les manipule de façon inadéquate, les taches d’eau ou de nourriture ainsi que les taches résultant de l’utilisation des objets. L’eau et les corps gras (par exemple, la transpiration provenant de la personne qui utilise ou manipule des objets à mains nues) peuvent faire pénétrer des saletés dans la structure fibreuse des textiles par diffusion capillaire. Au fil du temps, ces taches s’oxydent et entraînent la détérioration, la fragilisation, voire la rupture, des fibres textiles (figure 18). Les taches s’incrustent à la longue, et ce processus s’accélère sous l’effet de la chaleur et de l’humidité.

Des taches à la hauteur des aisselles sont visibles et ont entraînées la détérioration du tissu.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 127501-0021
Figure 18. Les salissures, comme les taches à la hauteur des aisselles, peuvent s’oxyder au fil du temps, devenir de plus en plus visibles et entraîner la détérioration du tissu.

Les gaz polluants, comme le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote, le sulfure d’hydrogène et l’ozone, proviennent des usines, des véhicules ou d’autres sources d’émission. Lorsqu’ils sont adsorbés à la surface des fibres, ils entraînent des réactions chimiques de dégradation qui modifient les propriétés des fibres. Par exemple, le dioxyde de soufre forme de l’acide en présence d’humidité, ce qui acidifie les textiles et finit par les fragiliser et altérer leurs teintures. Certaines teintures naturelles et synthétiques peuvent être sensibles au dioxyde de soufre, au dioxyde d’azote et à l’ozone présents dans l’air ambiant et peuvent ainsi se décolorer à leur contact.

Certaines combinaisons de teintures et de fibres favorisent la décoloration des textiles sous l’effet de polluants atmosphériques, un processus appelé « décoloration par gaz de combustion ». Par exemple, l’acétate de cellulose et le nylon teints en bleu (à l’aide de colorants dispersés) réagissent avec les oxydes d’azote en prenant une coloration rose.

Les matériaux présents dans les musées émettent des gaz, notamment des acides provenant du bois, de revêtements, de papiers de soie et de matériaux d’entreposage acides ou d’autres objets. L’ozone est un oxydant produit par les purificateurs d’air électroniques, les photocopieuses et les sources de rayonnement UV. L’acidité des fibres peut également résulter de la détérioration de ces dernières et des processus de fabrication et de finition utilisés.

Consulter Agent de détérioration : polluants pour en savoir davantage sur les polluants et leurs effets sur les collections patrimoniales.

Lumière et ultraviolet

L’exposition à la lumière, qu’elle soit visible ou UV, peut détériorer les textiles. Les dommages occasionnés dépendent de l’intensité de la lumière, de la période d’exposition et du taux de rayonnement UV. La détérioration par la lumière est un processus à la fois cumulatif et irréversible. Tous les composants de la lumière sont nuisibles aux textiles.

Le rayonnement UV endommage davantage la structure des matières organiques : il endommage les fibres textiles en les faisant jaunir, en les affaiblissant et en les désagrégeant. Il contribue aussi à la décoloration des teintures et des colorants. La lumière du soleil contient un taux élevé de rayonnement UV, qui est aussi présent en grande quantité dans les lampes à décharge à haute intensité (DHI) [par exemple, les lampes au xénon ou au mercure] et en quantité moyenne dans les lampes fluorescentes. Les lampes à incandescence, quant à elles, émettent de faibles quantités de rayonnement UV, alors que la plupart des lampes à diode électroluminescente (DEL) n’en émettent pas.

La lumière visible entraîne la décoloration de la plupart des teintures et des couleurs, et notamment la décoloration ou l’assombrissement des couleurs naturelles des fibres (non teintes). La lumière visible, et surtout sa composante violette, peut également contribuer à fragiliser les fibres textiles.

Le rayonnement infrarouge, sous forme de chaleur, dessèche les textiles et accélère leur vieillissement naturel (comme cela est expliqué plus loin sous Température inadéquate).

Détérioration des fibres

La détérioration des fibres est principalement causée par le rayonnement UV et résulte d’un processus de photo-oxydation, lequel entraîne la fragilisation des fibres et la diminution de leur résistance (consulter le tableau 2 pour en savoir davantage). Ce type de dégradation photochimique est accéléré en présence d’humidité et d’ions métalliques (traditionnellement utilisés comme mordants), qui agissent comme catalyseurs des réactions chimiques.

Certaines teintures traditionnelles peuvent aggraver le problème. Les soies chargées subissent une photodégradation très importante, en raison de la présence d’agents de charge, et peuvent presque s’autodétruire en très peu de temps (figure 19). Parmi les fibres naturelles, la fibre de lin est celle qui résiste le mieux à la lumière (visible et UV), alors que la fibre de soie y est la plus sensible. De même, l’acrylique est la fibre manufacturée la plus résistante à la lumière, alors que le nylon et les matières élastomériques, comme la fibre spandex, y sont les moins résistants. L’instabilité à long terme de certains de ces matériaux modernes aura un effet considérable sur la conservation des collections de la seconde moitié du XXe siècle.

Costume en soie chargée fissuré.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0012
Figure 19. Costume en soie chargée fissuré.

Dans le cas des textiles peints, le rayonnement UV peut également causer des dommages physiques et la désagrégation de la matière picturale (farinage), laquelle se traduit habituellement par un pâlissement de l’ensemble des couleurs, et ce, même si les pigments peuvent ne pas être touchés directement par ce rayonnement.

Tableau 2 : Sensibilité aux UV des fibres de laine, de coton, de lin, de jute et de soie et estimationsNote de bas de page 1 de la durée d’exposition nécessaire pour que ces matières se fragilisent et se fragmentent, selon différents scénarios d’éclairage
Éclairage Teneur en UVNote de bas de page 2 Lumière visibleNote de bas de page 2 Sensibilité moyenne – Fragilisation et fragmentation éventuelle des fibres Sensibilité élevée – Fragilisation et fragmentation éventuelle des fibres comprenant des colorants ou composants photosensibilisateurs

Lumière du jour provenant d’une fenêtre

~400 à 500 μW/lm

plein jour :
30 000 lux

~3 ans ou plus

~2 moìs ou plus

50 lux

~2 000 ans ou plus

~100 ans ou plus

Lumière du jour provenant d’une fenêtre munie d’un bon filtre anti UV 

~75 μ/lm ou moins

plein jour :
30 000 lux

~30 ans ou plus

~2 ans ou plus

50 lux

~de nombreux millénaires
(vieillissement thermiqueNote de bas de page 3 probablement
en 100 à 1 000 ans à 20 °C)

~de nombreux millénaires
(vieillissement thermiqueNote de bas de page 3 probablement
en 100 à 1 000 ans à 20 °C)

Obscurité

aucun UV

aucune lumière

(vieillissement thermiqueNote de bas de page 3 probablement
en 100 à 1 000 ans à 20 °C)

(vieillissement thermiqueNote de bas de page 3 probablement
en 100 à 1 000 ans à 20 °C)

Remarque : les données du tableau 2 sont fondées sur celles du tableau 5 dans Agent de détérioration : lumière, ultraviolet et infrarouge.

Décoloration

La décoloration est la forme la plus visible de détérioration causée par la lumière (figure 20). Il s’agit d’un processus de photo-oxydation qui résulte de réactions où entrent en jeu à la fois la lumière visible et le rayonnement UV présent dans celle-ci. La plupart des teintures naturelles et une grande partie des teintures synthétiques, en particulier les plus anciennes, sont ultrasensibles et se décolorent ou sont altérées facilement lorsqu’elles sont exposées à la lumière (consulter les tableaux 3 et 4 pour en savoir davantage). Comme on peut le voir dans le tableau 4, si l’on diminue l’intensité lumineuse, en passant par exemple de 5 000 lux à 50 lux, l’éclat des couleurs durera 100 fois plus longtemps. Si, plutôt, on ne fait que filtrer les UV (comparer la 3e colonne « Avec UV » avec la 4e colonne « Sans UV »), l’effet est bénéfique mais bien plus limité. Prendre note cependant que l’exposition continue à aussi peu que 50 lux de lumière sans aucun UV peut quand même faire pâlir les couleurs de sensibilité élevée en quelques années et celles de sensibilité moyenne, en quelques décennies. Il est donc très important de limiter les périodes d’exposition pour préserver les couleurs sensibles aussi longtemps que possible. Pour la plupart des couleurs, la décoloration est relativement rapide au début, puis diminue progressivement au fil du temps. Il faut donc faire preuve de prudence et contrôler rigoureusement l’éclairement des textiles aux couleurs vives si ces derniers doivent être exposés. La décoloration peut passer inaperçue jusqu’à ce qu’elle soit très importante, auquel cas les dommages occasionnés sont alors irréversibles. Le degré de décoloration est mieux visible si l’on compare les zones exposées à la lumière avec celles qui ne l’ont pas été, par exemple comparer l’endroit et l’envers d’une broderie ou l’intérieur et l’extérieur d’un vêtement.

Décoloration d’un tissu teint en bleu sous l’effet de son exposition à la lumière.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0013
Figure 20. Décoloration d’un tissu teint en bleu sous l’effet de son exposition à la lumière.

Tableau 3 : Degrés de sensibilité à la lumière des teintures et des matières colorées
Sensibilité Types de matières colorées à risque

Sensibilité élevée
(matériaux de sensibilité équivalente à celle des étalons de laine bleue ISO 1, 2 ou 3)

  • La plupart des extraits de plantes, donc la grande majorité des teintures vives et des pigments laqués utilisés anciennement, quel que soit le liant : les jaunes, orangés, verts, violets, bleus et de nombreux rouges
  • Les extraits d’insectes, comme la teinture créée à partir de la gomme laque et les extraits de cochenille (par exemple, le carmin), quel que soit le liant 
  • La plupart des premiers colorants synthétiques utilisés, comme les anilines, quel que soit le liant 
  • De nombreux colorants synthétiques de piètre qualité, quel que soit le liant
  • Certaines plumes de couleurs vives naturelles (certains rouges, orangés, verts et bleus)

Sensibilité moyenne
(matériaux de sensibilité équivalente à celle des étalons de laine bleue ISO 4, 5 ou 6)

  • Les teintures et pigments laqués à base d’alizarine
  • Quelques extraits de plantes utilisés anciennement, en particulier les rouges de garance contenant principalement de l’alizarine et utilisés pour teindre la laine ou comme pigments laqués, quel que soit le liant. (La sensibilité varie selon le type de liant utilisé; elle peut devenir faible selon la concentration et en fonction du type de substrat et du mordant utilisés.)
  • La couleur naturelle du coton, du lin et du jute
  • Les tons de brun de la plupart des fourrures et des plumes

Sensibilité faible
(matériaux de sensibilité équivalente à celle des étalons de laine bleue ISO 7, 8 ou plus élevé)

  • Quelques extraits de plantes utilisés anciennement, en particulier l’indigo appliqué sur la laine

Remarque : les données du tableau 3 sont fondées sur celles du tableau 3 dans Agent de détérioration : lumière, ultraviolet et infrarouge.

Tableau 4 : Durée d’exposition à la lumière visible (avec ou sans UV) nécessaire pour qu’il y ait décoloration, selon divers scénarios d’éclairage
SensibilitéNote de bas de page * Intensité de la lumière visible DuréeNote de bas de page du tableau 41 d’exposition causant une décoloration tout juste perceptible (seuil différentiel)Note de bas de page tableau 4 2
Avec UVNote de bas de page tableau 4 3 Sans UVNote de bas de page tableau 4 4

Sensibilité élevée
(matériaux ayant une sensibilité équivalente à celle des étalons de laine bleue ISO 1, 2 ou 3)

30 000 lux
(lumière du jour moyenne)

0,8 à 7 jours

1 à 14 jours

5 000 lux (fenêtre ou lampe de travail)

4 jours à 1 mois

5 jours à 2 mois

500 lux (éclairage de bureau)

5 semaines à 1 an

7 semaines à 2 ans

150 lux

20 semaines à 3,5 ans

6 mois à 7 ans

50 lux

1 à 10 ans

1,5 à 20 ans

Sensibilité moyenne
(matériaux ayant une sensibilité équivalente à celle des étalons de laine bleue ISO 4, 5 ou 6)

30 000 lux
(lumière du jour moyenne)

5 jours à 10 semaines

2 semaines à 1 an

5 000 lux (fenêtre ou lampe de travail)

3 semaines à 17 mois

2 mois à 7 ans

500 lux (éclairage de bureau)

8 mois à 14 ans

2 à 70 ans

150 lux

2 à 40 ans

7 à 200 ans

50 lux

7 à 140 ans

20 à 700 ans

Sensibilité faible
(matériaux ayant une sensibilité équivalente à celle des étalons de laine bleue ISO 7, 8 ou plus élevé)

30 000 lux
(lumière du jour moyenne)

1 à 14 mois

6 mois à 10 ans

5 000 lux (fenêtre ou lampe de travail)

0,5 à 8 ans

3 à 70 ans

500 lux (éclairage de bureau)

5 à 84 ans

30 à 700 ans

150 lux

17 à 240 ans

100 à 2 000 ans

50 lux

50 à 840 ans

300 à 7 000 ans

Remarque : les données du tableau 4 sont fondées sur celles des tableaux 3 et 4 dans Agent de détérioration : lumière, ultraviolet et infrarouge.

Changement de couleur

Certaines teintes changent à mesure que les couleurs les plus fugitives s’estompent. Les feuillages bleu-vert représentés sur la plupart des tapisseries des XVIe et XVIIe siècles constituent un parfait exemple de ce phénomène (figure 21). À l’origine, ces motifs de feuillage avaient une apparence verte, mais, au fil du temps, la teinture jaune plus fugitive (gaude) s’est affadie, faisant ainsi ressortir la teinture bleue (indigo), qui est plus résistante.

Feuillage vert devenu bleu.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 2005175-0001
Figure 21. Feuillage vert devenu bleu.

Jaunissement

Le jaunissement indique que les fibres ont subi une photo-oxydation par suite d’une exposition à la lumière, en particulier au rayonnement UV (figure 22). Cette réaction est accélérée en présence de chaleur et d’humidité. Le jaunissement est souvent plus visible le long des plis, car les fibres y sont plus exposées au milieu ambiant. De nombreux types de fibres jaunissent lorsqu’elles sont exposées aux UV, notamment les fibres de laine, de soie, de coton, de lin, de jute, de rayonne et de nylon.

Ce textile à base de cellulosique a jauni le long d’un pli, probablement en raison de la photooxydation.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0014
Figure 22. Ce textile à base de cellulosique a jauni le long d’un pli, probablement en raison de la photo-oxydation.

Pour en savoir davantage sur la manière de prévenir la détérioration des collections patrimoniales causée par la lumière, les UV ou les infrarouges, consulter Agent de détérioration : lumière, ultraviolet et infrarouge.

Température inadéquate

Les températures élevées accélèrent la détérioration de tous les matériaux organiques, un phénomène particulièrement présent dans le cas de textiles chimiquement instables, comme la soie chargée. Les textiles cellulosiques acides et non lavés (coton, lin) ayant été exposés à la pollution sont également vulnérables, tout comme les premières générations de textiles synthétiques, à l’intérieur desquels l’acidité peut augmenter.

Les températures basses (inférieures ou égales à 5 °C) sont bénéfiques à bien des égards pour les textiles. En plus de ralentir leur dégradation chimique, elles ont pour effet de diminuer considérablement la fréquence des infestations de ravageurs. Le fait de soumettre les textiles infestés d’insectes à un traitement à -30 °C ne comporte aucun danger avéré. Cependant, les textiles peints ne doivent pas être congelés.

Les températures basses ne posent problème que si elles ont pour effet d’augmenter l’HR. Cela peut se produire lorsque des textiles sont entreposés dans un endroit mal aéré, où la température diminue subitement, ou dans des meubles de rangement en contact avec des murs extérieurs, dont la surface est froide (consulter le tableau 6).

Le tableau 5 montre la relation entre la température et la durée de vie estimée des textiles subissant une détérioration chimique. Comme on peut le voir, le fait de maintenir la température ambiante à un niveau moyen ou frais a des effets bénéfiques sur les textiles à long terme.

Tableau 5 : Sensibilité chimiqueNote de bas de page du tableau 5* des matériaux textiles et duréesNote de bas de page ** de vie approximatives avant que les fibres s’endommagent, à différentes températures
Température Matériaux ayant une sensibilité faibleNote de bas de page du tableau 51 Matériaux ayant une sensibilité moyenneNote de bas de page du tableau 52  Matériaux ayant une sensibilité élevéeNote de bas de page du tableau 53

~30 °C
(très chaud)

~250 ans ou plus

~75 ans

~25 ans

~25 °C
(chaud)

~500 ans ou plus

~150 ans

~50 ans

~20 °C
(température habituelle)

~1 000 ans ou plus

~300 ans

~100 ans

~15 °C

~2 500 ans

~700 ans

~250 ans

~10 °C
(frais)

~5 000 ans ou plus

~1 500 ans

~500 ans

~0 °C
(froid)

20 000 ans ou plus

~6 000 ans ou plus

~2 000 ans ou plus

Remarque : les données du tableau 5 sont fondées sur celles des tableaux 1a et 1b dans Agent de détérioration : température inadéquate.

Humidité relative inadéquate

Les textiles sont hygroscopiques, ce qui signifie qu’ils absorbent et libèrent de la vapeur d’eau dans l’air en fonction des fluctuations de l’HR. Lorsque le taux d’HR est très élevé, les fibres se dilatent, les adhésifs peuvent se détériorer, les teintures peuvent migrer, des moisissures peuvent apparaître (comme cela est expliqué sous Moisissures) et les garnitures métalliques peuvent se corroder et tacher les tissus avoisinants. Une HR élevée accélère aussi le pâlissement causé par la lumière de nombreux colorants.

Les textiles peuvent résister à des taux d’HR très variables. Seuls les taux extrêmes constituent une menace pour les collections de textiles. Lorsque le taux d’HR est élevé, les fibres se dilatent à mesure qu’elles absorbent de la vapeur d’eau, et d’autre part, lorsque le taux est faible, les fibres rétrécissent en évacuant cette dernière. Ce rétrécissement et ce gonflement se produisent principalement dans le diamètre des fibres textiles, ce qui a pour résultat que la réaction de l’ensemble du textile tissé est contre-intuitive : le textile se contracte lorsque les fibres gonflent à une HR élevée, en particulier dans le sens de la chaîne, là où le degré de frisure est plus grand.

Les textiles tissés avec des fibres organiques et dont les bords ne sont pas soumis à des contraintes (par exemple, les couvertures et les drapeaux) ou les costumes simples peuvent résister ou s’adapter à des fluctuations modérées de l’HR. En revanche, les tissus tissés avec des fils de fibres organiques très torsadées ou dont les bords sont soumis à des contraintes (par exemple, les tapisseries à l’aiguille fixées sur un châssis et les tapisseries d’ameublement de certains meubles) peuvent se déchirer en cas de variations modérées ou élevées de l’HR.

Les spores des moisissures sont omniprésentes dans l’air ambiant. Une HR élevée permet aux moisissures de se développer sur les textiles. Tant les textiles cellulosiques que les textiles protéiniques sont à risque, puisqu’ils servent de nutriments. Il faut trois mois ou plus pour que les moisissures se développent à un taux d’HR de 70 %. À un taux de 90 %, cependant, la moisissure se développe en quelques jours seulement. Les saletés, les taches ou les apprêts, comme l’amidon, constituent également des sources de nourriture pour les microorganismes, de sorte que presque toutes les fibres textiles peuvent être la cible de ces derniers. Consulter Agent de détérioration : humidité relative inadéquate, qui présente un tableau indiquant le taux de croissance des moisissures selon le taux d'humidité.

Le développement de microorganismes est à l’origine de la formation de taches qui sont souvent indélébiles et qui fragilisent les fibres textiles, au point qu’elles finissent parfois par se désagréger. Le tableau 6 fournit des données sur les risques d’apparition de moisissures sur les textiles se trouvant dans des contenants de protection (par exemple, un sac, un cadre ou une armoire) et lorsque qu’une partie de ces contenants est plus froide que le reste. Même lorsque les textiles ne sont pas placés dans des contenants de protection, les risques sont particulièrement élevés lorsque la température varie à l’intérieur d’une poche d’air stagnant, comme cela peut se produire sous un textile encadré et exposé sur un mur extérieur froid, particulièrement si l’air du musée est humide.

Tableau 6 : HRcôté froidNote de bas de page du tableau 61 et temps estimé au bout duquel des moisissures se forment sur des textilesNote de bas de page du tableau 62 ensachés et soumis à une variation de la température (Strang, 1995)
Température Humidité relative initiale
50 % 60 % 70 % 80 % 90 %

La température est constante à 25 ºC

Absence de moisissures

Apparition de moisissures peu probable (l’HR doit franchir le seuil des 65 %* et rester stable; toute chute sous les 60 % interromprait le développement des moisissures)

Risque de développement de moisissures au bout de 100 jours environ

Le développement de moisissures est plus important lorsque l’HR est supérieure à 75 %

Risque de développement de moisissures au bout de 10 jours environ

Le développement de moisissures est très important lorsque l’HR est supérieure à 85 %

Risque de développement de moisissures au bout de 2 à 3 jours environ

La température passe de 25 ºC à 20 ºC

HRcôté froid= 55 %

HRcôté froid= 67 %

Risque de développement de moisissures au bout de 250 jours environ

HRcôté froid= 78 % environ

Risque de développement de moisissures au bout de 20 jours environ

HRcôté froid= 88 %

Risque de développement de moisissures au bout de 4 jours environ

HRcôté froid= 97 %

Risque de développement de moisissures au bout de 1 jour environ

La température passe de 25 ºC à 15 ºC

HRcôté froid= 68 %

Risque de développement de moisissures au bout de 200 jours environ

HRcôté froid= 78 % environ

Risque de développement de moisissures au bout de 20 jours environ

HRcôté froid= 90 % environ
Risque de développement de moisissures au bout de 2 à 3 jours

HRcôté froid= 97 %

Risque de développement de moisissures au bout de 1 jour environ

HRcôté froid= 100 %

Risque de développement de moisissures au bout de quelques heures

La température passe de 25 ºC à 10 ºC

HRcôté froid= 75 %

Risque de développement de moisissures au bout de 30 jours environ

HRcôté froid= 85 %

Risque de développement de moisissures au bout de 7 jours environ

HRcôté froid= 95 %

Risque de développement de moisissures au bout de 1 jour environ

HRcôté froid= 100 %

Risque de développement de moisissures au bout de quelques heures

HRcôté froid= 100 %

Risque de développement de moisissures au bout de quelques heures

Les moisissures prennent souvent un aspect velouté et une teinte blanche ou colorée (figure 18) et dégagent parfois une odeur de moisi. Des taches isolées et déformées apparaissent aux premiers stades du développement des moisissures. La saleté sous forme pulvérulente, la poussière et les dépôts fibreux sont parfois confondus avec des moisissures. Les hyphes des moisissures de surface semblent souvent irradier à partir d’un point central, où la spore a germé, tandis que les dépôts seront éparpillés. La différence entre les deux peut être observée au microscope.

Développement de moisissures d’aspect velouté à la surface d’un textile.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0011
Figure 23. Développement de moisissures d’aspect velouté à la surface d’un textile.

Consulter la Note de l’ICC 13/15 Les moisissures et les textiles pour obtenir davantage de renseignements sur la détection et la prévention du développement de moisissures sur les textiles.

En hiver, le taux d’HR est faible dans les bâtiments chauffés mais non humidifiés. Lorsque l’HR passe de 40 % à 5 %, les textiles se dessèchent de plus en plus et deviennent beaucoup plus fragiles lorsqu’ils sont manipulés. Néanmoins, un faible taux d’HR peut aussi s’avérer très bénéfique pour les textiles. Ainsi, dans le cas de certaines teintures, la vitesse de la décoloration causée par la lumière est presque réduite de moitié quand l’HR passe de 60 % à 10 %. Par ailleurs, les infestations d’insectes sont beaucoup moins fréquentes lorsque l’HR est inférieure à 40 %.

La seule façon de bien connaître les conditions ambiantes dans une aire d’exposition ou une réserve est de les mesurer à l’aide d’instruments. Il est recommandé d’utiliser un thermohygrographe ou un enregistreur de données pour mesurer en continu les variations de l’HR et de la température au cours des cycles saisonniers. Il est possible d’emprunter à l’ICC des instruments de mesure de la lumière, de la température et de l’HR (consulter Prêt de matériel de surveillance des conditions ambiantes pour en savoir davantage).

Consulter Agent de détérioration : humidité relative inadéquate pour obtenir davantage de renseignements sur l’HR et ses répercussions sur les collections patrimoniales.

Principales stratégies de conservation préventive des textiles et des costumes

Il est possible de réduire les effets négatifs des agents de détérioration énumérés ci-dessus en prêtant attention aux techniques de manipulation ainsi qu’aux méthodes et aux conditions de mise en réserve et d’exposition des textiles, de même qu’aux matériaux utilisés à ces fins. Souvent, la mise en application d’une seule recommandation suffit à réduire les effets de plusieurs agents de détérioration. Par exemple, le fait de ranger un textile à plat dans une boîte étiquetée permet de le protéger contre la lumière, la poussière et les polluants, en plus de lui fournir un support physique et d’éviter au maximum de le manipuler.

Les principales stratégies de conservation préventive concernant la manipulation, la mise en réserve et l’exposition des textiles sont énumérées ci-dessous.

Manipulation

  • S’assurer que personne ne porte les costumes historiques. Faire porter aux interprètes des reproductions exactes sur le plan historique.
  • Repérer les textiles et les accessoires endommagés ou fragilisés devant être manipulés d’une manière spécifique ou nécessitant l’utilisation de supports spéciaux.
  • Utiliser des crayons plutôt que des stylos pour documenter les objets.
  • Se laver les mains avant de manipuler les textiles ou porter des gants de coton propres pour les manipuler afin d’éviter de les contaminer avec ses mains.
  • Manipuler les textiles uniquement lorsque cela est nécessaire en effectuant des gestes lents et calculés, et ce, afin de réduire au maximum les risques de détérioration physique des objets, lesquels peuvent être plus fragiles qu’ils ne le semblent.
  • Utiliser des supports plats ou des supports fabriqués sur mesure, suffisamment grands pour soutenir correctement et entièrement le textile avant que celui-ci soit déplacé (figure 24).
  • Emballer les textiles en les matelassant correctement pour éviter l’abrasion causée par les vibrations pendant le transport.
  • Manipuler le support plat, le cintre ou le socle plutôt que le textile lui-même (figures 24 et 25).
  • Se munir de supports adaptés pour manipuler les textiles de grandes dimensions. Il peut s’avérer nécessaire de fabriquer des supports sur mesure dans le cas d’objets de taille non standard, comme les tapis et les tapisseries. Planifier le moindre déplacement des objets et aménager la réserve ou l’espace d’exposition avant d’y déplacer un textile de grandes dimensions. Les rouleaux ou les tubes utilisés pour ranger les textiles s’avèrent également pratiques lorsqu’il s’agit de retourner, de manipuler et de transporter les textiles plats de grande taille.
  • Aménager un espace suffisamment grand pour les objets avant de les déplacer.
  • Les textiles de grandes dimensions nécessitent souvent l’utilisation de supports fabriqués sur mesure. De plus, il faut fréquemment deux personnes au minimum pour les déplacer ou pour les installer en vue d’une exposition ou d’une mise en réserve.
  • Consulter La manipulation des objets patrimoniaux pour obtenir davantage de conseils sur la manipulation.
Ces bandes de tissu ornées de perles reposent sur un support matelassé, ce qui facilite le rangement et la manipulation.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 79408-0020
Figure 24. Ces bandes de tissu ornées de perles reposent sur un support matelassé, ce qui facilite le rangement et la manipulation. Des poignées ont été fixées sur les bords du support, ce qui permet de manipuler plus facilement l’objet sans avoir à le toucher.

Un textile est rangé à l’intérieur d’un grand support plat.

© Gouvernement du Canada. Institut canadien de conservation. ICC 125773-0017
Figure 25. Un textile est rangé à l’intérieur d’un grand support plat, ce qui en facilite la mise en réserve et la manipulation.

Mise en réserve

  • Prélaver tous les tissus servant à emballer, à matelasser ou à supporter les textiles avant de les utiliser (par exemple, housses, doublures).
  • Ranger les textiles et costumes plats et de petites dimensions dans des boîtes ou des tiroirs en les pliant le moins possible.
  • Pour éviter la formation de plis trop serrés, matelasser les endroits où le textile est plié en utilisant du papier de soie sans acide et froissé, des pièces de tissu en coton léger, du tulle de nylon souple ou des tubes en tricot de coton rembourrés de fibres de polyester (figures 26a et 26b).
  • Doubler l’intérieur des boîtes à l’aide de matériaux de rembourrage et placer une feuille de protection entre les objets si ceux-ci doivent être empilés. Dans la mesure du possible, éviter d’empiler des textiles.
  • Ranger les textiles de grandes dimensions, comme les courtepointes et les tapis, en les roulant, comme cela est décrit plus loin sous Rangement à l’aide de tubes.
  • Suspendre les costumes sur des cintres matelassés ou les ranger à plat s’ils sont très fragiles, lourds, ornés de perles ou coupés en biais.
Tubes en tricot rembourrés utilisés comme matelassure pour les plis d’une jupe.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0015
Figure 26a. Tubes en tricot rembourrés utilisés comme matelassure pour les plis d’une jupe.

Vue rapprochée des extrémités d’un tube en tricot rembourré.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0016
Figure 26b. Vue rapprochée des extrémités d’un tube en tricot rembourré.

Exposition

  • Dans le cadre d’une exposition, disposer les costumes sur des mannequins fabriqués sur mesure (figure 27), les textiles plats sur des supports matelassés et les textiles de grandes dimensions sur un dispositif de fixation, comme des bandes velcro (comme cela est expliqué dans la Note de l’ICC 13/4 Suspension des textiles à l’aide de bandes velcro). Il est également possible de les exposer à la verticale à l’aide d’une gaine en coton et d’une tige convenablement apprêtée au préalable, ce qui permet d’éviter qu’ils se déforment sous l’effet de la gravité.
  • Exposer les textiles pendant des périodes limitées (par exemple, une période maximale de trois mois). Certains objets représentatifs ne devraient pas être exposés pour s’assurer qu’ils demeurent intacts indéfiniment aux fins de recherches futures et pour en faire des reproductions.
  • Utiliser des barrières physiques ou des vitrines d’exposition, dans la mesure du possible. Il est cependant préférable d’utiliser des vitrines d’exposition, car elles protègent les textiles contre la poussière, réduisent l’exposition de ces derniers aux polluants et empêchent le public de toucher les objets.
  • Se munir de supports d’exposition adaptés aux textiles de grandes dimensions. Il peut s’avérer nécessaire de fabriquer des supports sur mesure pour certains textiles, comme les tapis et les tapisseries, dont les dimensions sont souvent plus grandes que celles de la plupart des textiles.
Mannequin avec tournure fabriqué sur mesure pour un costume d’époque.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 120171-0013
Figure 27. Mannequin avec tournure fabriqué sur mesure pour un costume d’époque.

Conditions ambiantes

Les recommandations ci-dessous, relatives aux conditions ambiantes, aideront à assurer une meilleure conservation des textiles à long terme.

  • Utiliser des matières stables, comme du carton sans acide, des panneaux de mousse destinés à l’archivage ou des feuilles de plastique cannelées, à titre de supports pour les textiles plats et les accessoires de costumes. Recouvrir (par exemple, avec du Marvelseal) tout matériau acide ou susceptible de libérer des substances chimiques (par exemple, bois ou tubes acides) et devant être utilisé aux fins de mise en réserve ou d’exposition afin de protéger les objets de tout dommage.
  • Fabriquer des mannequins à l’aide de matériaux stables, comme des panneaux de mousse de polyéthylène extrudée.
  • Protéger les textiles de la poussière au moyen de feuilles de papier de soie sans acide ou de pièces de tissu en coton et recouverts de films de plastique (par exemple, Mylar) ou de non-tissé de polyéthylène (Tyvek) ou encore de feuilles de polyéthylène. Ces films protègent également les objets contre les fuites d’eau.
  • Déterminer la vitesse des détériorations causées par la lumière visible (par exemple, la décoloration, les changements de couleur, le jaunissement, l’endommagement des fibres) pour divers objets et définir les niveaux d’éclairement ainsi que les durées et les heures d’exposition à la lumière. S’assurer que tout rayonnement UV est éliminé des sources de lumière (teneur en UV inférieure ou égale à 75 mW/lm). Recouvrir les fenêtres pour bloquer la lumière naturelle.
  • Éviter d’exposer les objets à la chaleur. Envisager de garder les objets dans une réserve fraîche ou froide, en particulier les objets qui sont très vulnérables à la chaleur. Consulter la section Température inadéquate.
  • Éviter les taux d’HR élevés pouvant entraîner des moisissures. Éviter également les gradients de température (« poches d’air froid ») à l’intérieur des musées, car cela pourrait entraîner des hausses de l’HR et un risque de développement de moisissures. Isoler correctement les murs extérieurs. Pour en savoir davantage, consulter Agent de détérioration : humidité relative inadéquate.
  • Mettre en œuvre un plan de lutte intégrée contre les ravageurs. Veiller à inspecter régulièrement les lainages ou tout autre objet de la collection contenant de la kératine pour détecter la présence d’insectes nuisibles (en particulier les mites des vêtements et les anthrènes des tapis). Demander au personnel de signaler tout indice de présence d’insectes. Mettre en quarantaine les collections de tout textile arrivant de l’extérieur afin de s’assurer qu’aucun organisme nuisible n’est introduit dans la collection par inadvertance.
  • Consulter la Note de l’ICC 13/1 Les textiles et les conditions ambiantes pour obtenir davantage de conseils sur les conditions ambiantes de préservation des textiles et des costumes.

Exemples de pratiques de conservation préventive

Cette section présente des exemples pratiques relatifs au soin des textiles et des costumes.

Rangement des textiles plats

Les textiles plats de petites dimensions, comme les ouvrages de broderie, devraient être enveloppés dans du papier de soie sans acide. Une feuille de papier de soie sans acide peut être préalablement pliée en deux ou en quatre, de sorte que ses dimensions sont supérieures à celles de l’objet et, qu’une fois ce dernier inséré dans la feuille pliée, les deux faces du textile sont protégées. Les textiles peuvent être rangés dans des boîtes en carton sans acide ou en plastique inerte, doublées avec du papier de soie sans acide ou des pièces de tissu en coton prélavé destinées à la mise en réserve. Pour faciliter les manipulations, le textile protégé par son support en papier de soie peut être placé sur une feuille de plastique cannelée ou un morceau de carton à quatre plis sans acide, ou bien inséré dans une chemise constituée d’une simple feuille de carton sans acide (figure 28). Consulter la Note de l’ICC 13/2 Rangement à plat des textiles et la Note de l’ICC 13/6 Support des petits textiles plats et légers pour obtenir des conseils sur le rangement des textiles plats et leur mise en place sur un support adapté.

Textile plat enveloppé dans du papier de soie sans acide et disposé sur un support en carton sans acide.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129430-0019
Figure 28. Textile plat enveloppé dans du papier de soie sans acide et disposé sur un support en carton sans acide.

Rangement des chaussures et des chapeaux

Il est possible de conserver la forme des objets tridimensionnels, comme les chaussures et les chapeaux, au moment de les ranger en les remplissant légèrement de papier de soie froissé et sans acide. Dans le cas des chaussures, on peut découper une planche de mousse plastique stable selon la forme des semelles, puis fixer cette planche à une feuille de plastique cannelée ou un support de carton à quatre plis sans acide. La mousse plastique découpée peut également être directement collée sur des boîtes ou des plateaux de plastique. Il faut cependant laisser suffisamment d’espace entre les chaussures sur le support afin que celles-ci ne se touchent pas. Des rubans de coton peuvent servir à fixer les chaussures au support (figure 29).

Support pour chaussures.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0006
Figure 29. Support pour chaussures.

Lorsqu’on les met en réserve, il est préférable de disposer les chapeaux sur des supports qui les maintiennent en position surélevée par rapport à la surface des tablettes de rangement et qui soutiennent à la fois le rebord et le dessus des chapeaux. Les méthodes et les matériaux employés pour fabriquer des supports pour chapeaux sont variés. Si les supports sont fabriqués avec soin et recouverts d’un tissu d’exposition, ils peuvent être utilisés autant pour la mise en réserve que pour l’exposition (figures 30a et 30b).

Pour mieux protéger les chapeaux, les chaussures et les bottes, il est préférable de les ranger dans des boîtes, et ce, afin qu’ils puissent être manipulés en toute sécurité et rester à l’abri de la poussière. Consulter la Note de l’ICC 13/12 Mise en réserve des accessoires vestimentaires pour en savoir davantage sur la mise en réserve de ces types d’objets.

Support pour chapeau composé de deux morceaux de mousse matelassés et recouverts d’un tissu en tricot.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 99201-0021
Figure 30a. Support pour chapeau composé de deux morceaux de mousse matelassés et recouverts d’un tissu en tricot.

Chapeau orné de perles, disposé sur le support de mise en réserve et d’exposition

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 99201-0019
Figure 30b. Chapeau orné de perles, disposé sur le support de mise en réserve et d’exposition de la figure 30a.

Rangement à l’aide de tubes

Pour optimiser l’utilisation de l’espace et faciliter la manipulation des objets, les textiles comme les tapis sont enroulés autour de tubes en carton sans acide, dont la longueur dépasse de plusieurs pouces la largeur des textiles. Si l’on utilise un tube en carton ordinaire, avant d’y enrouler un textile, on recouvre d’abord le tube d’une feuille de plastique (Mylar) ou de Marvelseal, puis de papier de soie sans acide, de tissu en coton prélavé ou d’un manchon en tricot de coton. Les tapis sont enroulés dans la direction des poils du velours afin que ces derniers ne soient pas écrasés. Le tapis est tourné vers l’extérieur et des feuilles intercalaires de papier de soie sans acide séparent chaque couche de tapis enroulé. Si l’on glisse une barre en métal solide à l’intérieur du tube d’enroulement, le tapis roulé peut alors être suspendu à des chaînes ou posé sur des tasseaux (figures 31a et 31b). Si le textile roulé n’est pas rangé dans un placard, il est possible de le protéger de la poussière et de la lumière à l’aide d’une housse de coton prélavé ou d’un non-tissé de polyéthylène (Tyvek). Des étiquettes supplémentaires ou des photos couleur des textiles peuvent être jointes aux tubes pour en faciliter l’identification. Consulter la Note de l’ICC 13/3 Rangement des textiles à l’aide de tubes pour en savoir davantage sur cette méthode de mise en réserve.

Exemples de dispositifs de rangement de tapis roulés composés de crochets et de chaînes.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0007
Figure 31a. Exemples de dispositifs de rangement de tapis roulés composés de crochets et de chaînes.

Exemples de dispositifs de rangement de tapis roulés composés de tasseaux.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0008
Figure 31b. Exemples de dispositifs de rangement de tapis roulés composés de tasseaux.

Exposition et rangement à plat d’une robe de baptême en coton

Le corsage de cette robe de baptême est de forme plus ou moins carrée (c’est-à-dire que les manches sont perpendiculaires au torse). Cette disposition permet d’exposer la robe en la suspendant à une tige, que l’on fait passer à travers les deux manches (figures 32a et 32b). Idéalement, on utilisera une tige de Plexiglas, car ce matériau est inerte et peu visible. Si l’on utilise une tige de bois, il faudra l’isoler du textile en l’enduisant de peinture-émulsion acrylique ou en l’enveloppant dans un matériau isolant, comme le Marvelseal. Il est également possible d’exposer la robe sur un mannequin ou un support fait de matériaux chimiquement inertes et stables.

La robe peut être rangée dans une boîte ou un tiroir muni d’une doublure et suffisamment grand pour que le nombre de plis soit réduit au minimum. En effet, il faut éviter autant que possible de plier le vêtement. On peut légèrement rembourrer les manches et le corsage avec des morceaux de papier de soie sans acide pour éviter que le tissu se froisse. De même, on peut placer sous les plis un peu de papier de soie sans acide ou de tulle de nylon souple afin de prévenir la formation de plis serrés.

Vue rapprochée d’une des manches d’une robe de baptême suspendue sur une tige.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0017
Figure 32a. Vue rapprochée d’une des manches d’une robe de baptême suspendue sur une tige.

Robe de baptême dans une vitrine d’exposition.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0018
Figure 32b. Robe de baptême dans une vitrine d’exposition.

Exposition et rangement sur un cintre d’un uniforme militaire

Un uniforme militaire en bon état est un bon exemple de vêtement pouvant être exposé sur un mannequin (figure 33). Un tel uniforme peut être exposé sur un mannequin existant et adapté pour la conservation des vêtements (c’est-à-dire, muni d’une couche protectrice séparant le mannequin de l’objet), à condition que les dimensions de ce mannequin soient appropriées. Si l’on ne dispose d’aucun mannequin adéquat, on peut en fabriquer un sur mesure en utilisant diverses méthodes (par exemple, du ruban de papier, des disques de mousse, la technique des silhouettes entrecroisées) et différents matériaux (par exemple, ruban de papier gommé, mousse de polyéthylène, bougran, Fosshape).

Le rangement à l’aide de cintres est une option adaptée à un tel uniforme militaire, car il est en bon état et sa structure est solide. Avant d’être mis en réserve, l’uniforme peut être suspendu sur un cintre matelassé et soutenu avec des éléments de support interne (par exemple, par introduction de papier de soie sans acide et froissé à l’intérieur des manches). Idéalement, chaque costume devrait être protégé de la poussière, de la lumière et de tout contact avec d’autres vêtements au moyen d’une housse.

Consulter la Note de l’ICC 13/5 Suspension des costumes en réserve pour en savoir davantage sur le rangement à l’aide de cintres.

Uniforme militaire exposé sur un mannequin fabriqué sur mesure et placé sur un support.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 2005178-0001
Figure 33. Uniforme militaire exposé sur un mannequin fabriqué sur mesure et placé sur un support.

Exposition de courtepointes

Les courtepointes peuvent être exposées de différentes manières. Celles dont la structure est solide et qui peuvent soutenir leur propre poids peuvent être suspendues dans le cadre d’une exposition temporaire. Il est important que le rebord par lequel la courtepointe sera suspendue soit correctement et uniformément soutenu sur toute sa largeur. Pour ce faire, on peut coudre une bande de velcro à l’arrière de la courtepointe, le long d’un de ses rebords et sur toute la largeur (figure 34). Consulter la Note de l’ICC 13/4 Suspension des textiles à l’aide de bandes velcro pour savoir comment fabriquer un support à l’aide du velcro.

Une courtepointe suspendue à l’aide de bandes Velcro pour l’exposer.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 129981-0009
Figure 34. On peut suspendre une courtepointe à l’aide de bandes velcro pour l’exposer.

Il est également possible de coudre une gaine de coton au dos de la courtepointe, le long du bord supérieur. Une tige apprêtée convenablement au préalable est ensuite insérée dans la gaine et accrochée à des supports, à des chaînes ou à une corde disposés à chaque extrémité. On peut aussi enrouler la courtepointe autour d’une tige ou d’un tube matelassé afin de réduire l’espace qu’elle occupe à la verticale. Une autre méthode consiste à enrouler la partie supérieure de la courtepointe autour d’un tube pour n’exposer que sa partie inférieure. Pour empêcher le rebord supérieur de la courtepointe de se dérouler, celui-ci peut alors être cousu à un morceau de tissu fixé au tube. Si un lit fait partie des objets exposés, une courtepointe peut être entièrement déroulée et présentée comme un couvre-lit ou bien pliée le long du bord avant du lit. Les plis doivent être matelassés à l’aide de papier de soie sans acide.

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© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation, 2024

Publié par :
Institut canadien de conservation
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Canada

Révisé en 2024
Première date de publication : 2018

No de catalogue : CH57-4/6-15-2018F-PDF
ISBN 978-0-660-28034-9

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