Rapport de 2024 sur la gestion des risques financiers liés au climat au sein du gouvernement du Canada

Rapport annuel sur les principales mesures entreprises par l’administration publique fédérale afin de gérer ses risques et occasions d’ordre financier liés aux changements climatiques

Table des matières

Avant-propos du ministre

Le gouvernement du Canada prend au sérieux sa responsabilité de gérer les risques liés au climat.  En plus de protéger les Canadiens, les mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques créent des emplois et stimulent la croissance économique. À cet égard, il n'y a pas de meilleure preuve que les 2,4 billions de dollars d'investissements qui ont été réalisés dans le monde en 2023 pour parvenir à des économies carboneutres. Nous sommes fiers de dire que le Canada est en première ligne de la course mondiale pour attirer les investissements et saisir les occasions en lien avec l'économie propre, avec un plan économique carboneutre prévoyant des investissements de plus de 160 milliards de dollars.  Ces investissements comprennent une série de grands crédits d'impôt à l'investissement économique de 93 milliards de dollars pour attirer des investissements qui aideront les travailleurs à prendre les devants et à faire en sorte que le Canada garde le cap pour parvenir à une économie carboneutre d'ici 2050. Au XXIe siècle, une économie doit être propre pour être concurrentielle. 

Nous savons qu'en plus de mesures incitatives pour attirer les investissements au Canada, les investisseurs ont besoin de lignes directrices éprouvées et transparentes pour classer leurs investissements avec crédibilité dans l'économie propre pour parvenir à la carboneutralité. C'est pourquoi le gouvernement a un plan pour donner suite aux lignes directrices sur l'investissement durable fait au Canada qui définira les investissements « écologiques » et « de transition » du secteur privé et étendre la couverture des exigences obligatoires de divulgation climatique aux grandes sociétés privées constituées sous le régime fédéral. Aller de l'avant avec ces initiatives permettra de mobiliser davantage de capitaux du secteur privé au profit d'activités essentielles à la création d'une économie carboneutre.

Le gouvernement fédéral comprend également les risques que les changements climatiques posent pour ses opérations et les services qu'il fournit, ainsi que l'importance de se préparer à intervenir et à saisir les occasions de s'adapter alors qu'il continue de servir les Canadiens.

Je suis heureux de présenter le premier rapport annuel sur les principales mesures que le gouvernement du Canada a prises pour gérer ses risques et occasions d'ordre financier liés aux changements climatiques.  Le présent rapport décrit les efforts déployés à l'échelle du gouvernement pour relever et gérer les risques financiers liés au climat, conformément à l'engagement du gouvernement d'effectuer une planification fiscale prudente. De plus, le rapport concorde avec des divulgations semblables faites dans le secteur privé et représente une étape importante pour développer et pratiquer davantage la divulgation de renseignements financiers liés au climat au profit des gouvernements, à l'échelle du Canada et partout dans le monde. 

Les mesures décrites dans le présent rapport placent le Canada où il doit être – et positionnent le gouvernement pour continuer de mettre en œuvre un plan économique qui place le Canada en première ligne de la course mondiale pour attirer les investissements tout en saisissant les occasions offertes par une économie propre.

Je tiens à remercier l'honorable Steven Guilbeault, Ministre de l'Environnement et du Changement climatique, pour sa coopération dans l'élaboration de ce rapport et pour son leadership continu dans les efforts du gouvernement du Canada visant à atténuer les défis posés par le changement climatique et à s'y adapter.

L'honorable Dominic LeBlanc
Ministre des Finances et des Affaires intergouvernementales

Résumé

La transition vers une économie carboneutre et la lutte contre les changements climatiques se traduiront pour le Canada par d'importantes occasions qui favoriseront les investissements dans l'économie propre, développeront les nouvelles entreprises et de nouveaux marchés et créeront de bons emplois. Dans le même temps, un climat en évolution crée des risques financiers pour les Canadiens, y compris les Autochtones, les entreprises, les communautés et tous les ordres de gouvernement. Le gouvernement du Canada n'y fait pas exception.

Pour donner suite aux exigences de la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, le présent rapport inaugural résume les principales mesures que l'administration publique fédérale a prises pour gérer ses risques et occasions d'ordre financier liés au climat, reconnaissant que les changements climatiques peuvent nuire à la situation ou au rendement financier du gouvernement. Il complète d'autres stratégies et rapports liés au climat du gouvernement qui font état des politiques et des programmes de celui-ci à l'appui des efforts de transition vers la carboneutralité et d'adaptation au climat qui sont déployés dans l'ensemble de l'économie. Pour sa préparation, le ministère des Finances, en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada, a sondé 52 organisations fédérales pour lui permettre de mieux comprendre l'incidence potentielle des changements climatiques sur leurs situations financières, et les approches de gestion des risques adoptées pour gérer les risques et les occasions relevés. Les principaux faits saillants du présent rapport sont les suivants :

I. Introduction

Les répercussions des changements climatiques se font sentir dans le monde entier. Avec des températures moyennes au Canada qui augmentent deux fois plus rapidement que le taux mondial, et trois fois plus rapidement dans le Nord, les Canadiens et les Autochtones subissent de plus en plus fréquemment des phénomènes dévastateurs comme de la chaleur extrême, des inondations, des sécheresses et des incendies de forêt. Ces phénomènes compromettent de plus en plus la subsistance, le bien-être et l'économie.

Le présent rapport examine les risques et les occasions d'ordre financier qui se présentent au gouvernement fédéral. En tant que plus important gestionnaire de terrains et de bâtiments, employeur et acheteur de biens et de services du pays, le gouvernement fédéral doit tenir compte de risques et d'occasions d'ordre financier liés au climat qui proviennent de sources très diversifiées. Des incendies de forêt de plus en plus fréquents et dévastateurs qui affectent l'infrastructure fédérale aux températures extrêmes qui portent atteinte à la santé des fonctionnaires œuvrant sur le terrain, les changements climatiques et la transition vers la carboneutralité posent des risquesNote de bas de page 1 financiers pour les activités de l'administration publique fédérale, en plus d'offrir des occasions pour améliorer l'exécution des programmes (p. ex., en prenant des mesures pour prévenir les perturbations futures causées par les dommages attribuables aux intempéries liées au climat).

Méthodologie et approche

Le présent rapport porte principalement sur les mesures prises par l'administration publique fédérale. Il s'agit de l'organe exécutif du gouvernement fédéral et est constituée des fonctionnaires et d'autres employés du secteur œuvrant dans des organisations fédérales (c.-à-d. les ministères, les organismes et certaines sociétés d'État) qui fonctionnement de façon distincte ou ensemble pour fournir les programmes et les services du gouvernement.

Comme l'exige la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, le présent rapport inaugural décrit les principales mesures que l'administration publique fédérale a prises pour gérer ses risques et occasions d'ordre financier liés aux changements climatiques. Il décrit les pratiques internes de gestion des risquesNote de bas de page 2 que les organisations fédérales ont mises en œuvre pour cerner les risques d'ordre financiers courants liés au climat, ainsi que les tendances et les approches propres à la gestion de ces risques. Ainsi, l'accent est placé sur les risques, les occasions et les mesures qui sont directement liés aux actifs et aux activités du gouvernement fédéral. Le rapport ne tente pas de présenter une discussion exhaustive sur les risques et occasions d'ordre financier liés au climat auxquels l'économie canadienne est exposée, ou encore une série complète de politiques et de programmes publics entreprise par le gouvernement fédéral pour aider l'économie à se décarboniser et à s'adapter aux changements climatiques. Ces sujets sont abordés plus en détail dans d'autres rapports et stratégies du gouvernement fédéral, comme le Plan de réduction des émissions pour 2030, le Rapport d'étape 2023 sur le Plan de réduction des émissions pour 2030 et la Stratégie nationale d'adaptation du Canada.

Dans le cadre du présent rapport inaugural, le ministère des Finances, en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada, a sondé 52 organisations fédérales comptant plus de 500 fonctionnaires fédéraux employés en 2023-2024 dans le but de recueillir de l'information initiale sur les principaux risques, occasions et mesures d'ordre financier liés au climat (reportez-vous à l'annexe A pour une description du sondage et une liste des organisations sondées). Ensemble, les 52 organisations fédérales interrogées représentent une part importante du bilan global du gouvernement fédéral. En 2022-2023Note de bas de page 3, collectivement, elles ont :

Le présent rapport constitue le premier pas vers une transparence accrue à l'égard des efforts de gestion des risques financiers liés au climat que déploie l'administration publique fédérale. On constate déjà qu'un nombre croissant d'entreprises du secteur privé tiennent compte des considérations liées au climat dans leur planification financière, et que les investisseurs demandent de plus en plus que soient divulguées des informations liées au climat afin d'éclairer leurs préférences et la répartition de leurs actifs, y compris le secteur public. Par exemple, en date de juin 2024, le secteur public représentait environ 30 % de la totalité des obligations vertes émises dans le monde (y compris celles du secteur privé), émettant environ 1,43 billion de dollars canadiens en obligations vertes, selon la Banque mondiale.

Le gouvernement du Canada soutient les efforts déployés pour accélérer les mouvements de capitaux privés dans les activités durables à l'échelle de l'économie canadienne, et il a récemment annoncé son intention de publier des lignes directrices sur l'investissement durable au Canada en vue d'aider les investisseurs à différencier de façon plausible les activités d'investissement « écologiques » de celles de « de transition ». De plus, le gouvernement continue de favoriser la croissance du marché national de la finance durable par l'intermédiaire du programme d'obligations vertes du Canada (graphique 1), qui répond aux exigences des investisseurs à la recherche d'occasions d'investissements verts soutenus par la note de crédit AAA du Canada, et contribue au développement d'un marché canadien de la finance durable plus fort.

Dans le prolongement des efforts qu'il déploie pour imposer les divulgations liées au climat aux sociétés d'État fédérales et aux institutions financières sous réglementation fédérale, le gouvernement propose également d'obliger les grandes sociétés privées constituées sous le régime fédéral à communiquer des informations financières liées au climat. La communication de ces informations aidera les investisseurs à mieux comprendre de quelle façon les grandes entreprises envisagent et gèrent les risques climatiques, en s'assurant que l'affectation des capitaux s'harmonise à la transition vers une économie carboneutre.

Le Cadre d'obligations vertes du gouvernement du Canada

Depuis mars 2022, le gouvernement du Canada émet des obligations vertes dans le cadre du programme d'obligations vertes du Canada afin de répondre aux exigences des investisseurs à la recherche d'occasions d'investissements verts soutenus par la note de crédit élevée du Canada et d'attirer des capitaux en appui à ses objectifs climatiques et environnementaux. Le Canada est également la première nation souveraine à inclure les dépenses liées à l'énergie nucléaire dans son cadre d'obligations vertes, de manière à s'aligner sur le Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada, les pratiques exemplaires internationales et les préférences des investisseurs en constante évolution.

En vertu du Cadre d'obligations vertes du Canada, le ministère des Finances, en coordination avec d'autres organisations fédérales, affecte les fonds recueillis grâce à l'émission d'obligations vertes aux dépenses vertes admissibles des programmes qu'il administre. En août 2024, le gouvernement du Canada a publié le Rapport sur les affectations des obligations vertes et leurs impacts 2022-2023 afin de présenter une vue d'ensemble des efforts fédéraux collectifs et de leurs répercussions.

Graphique 1
Cadre d'obligations vertes du Canada
Graphique 1: Cadre d'obligations vertes du Canada

Remarques : Les « catégories » correspondent aux catégories de projets dont les dépenses sont admissibles au Cadre d'obligations vertes du Canada (consultez cette page pour plus de détails). Ces données ne tiennent pas compte des affectations d'obligations vertes à la Banque de l'infrastructure du Canada.

Version texte
Catégories Dépenses
Transport écologique 1157,11
Ressources naturelles vivantes et aménagement du territoire 638,32
Énergie propre 621,31
Multiples 438,24
Gestion durables des eaux et des eaux usées 314,28
Biodiversité terrestre et aquatique 269,6
Adaptation aux changements climatiques 263
Prévention et contrôle de la pollution 250,03
Produits, production, technologies et procédés adaptés à l'économie circulaire 228,88
Efficacité énergetique 152,62
Total 4333,39

II. Aperçu des risques financiers liés au climat pour le gouvernement fédéral

S'appuyant sur les renseignements recueillis auprès d'organisations fédérales, la présente section décrit une approche pour résumer les principaux risques et occasions qui se présentent à l'administration publique fédérale. Cette approche adopte des concepts que les gestionnaires des risques appliquent pour décomposer les risques complexes (comme ceux posés par les changements climatiques) en composantes plus faciles à comprendre et, par conséquent, à gérer. Cette section présente également la manière dont la Stratégie pour un gouvernement vert soutient l'administration publique fédérale dans ses efforts pour faire face aux risques opérationnels liés au climat.

Facteurs de risque financier liés au climat

Un facteur est une circonstance interne ou externe qui alimente un risqueNote de bas de page 5. Même si les risques pour l'administration publique fédérale comportent de nombreux facteurs, le présent rapport porte principalement sur les risques financiers qui sont en grande partie attribuables aux changements climatiques, à savoir :

L'approche pangouvernementale pour gérer les risques et les occasions liés au climat : la Stratégie pour un gouvernement vert

Le gouvernement du Canada s'est engagé à renforcer la résilience au climat de ses services et activités critiques d'ici 2035 au plus tard, et ce, en réduisant au minimum les perturbations et en gérant les risques financiers liés aux répercussions des changements climatiques. La Stratégie pour un gouvernement vert oriente l'approche appliquée par le gouvernement du Canada pour gérer les risques liés au climat qui pèsent sur ses activités en réduisant les gaz à effet de serre et en renforçant la résilience au climat de l'administration publique fédérale.

La Stratégie pour un gouvernement vert définit des objectifs et des engagements pour que les organisations fédérales fassent la transition vers des activités gouvernementales carboneutres, résilientes au climat et durables sur le plan de l'environnement (notamment en lien avec les déchets, l'eau et la biodiversité). Cette stratégie est axée sur les opérations du gouvernement et est alignée sur ses politiques générales qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada, à renforcer la résilience du Canada face aux changements climatiques et à favoriser la transition vers une économie propre (p. ex., le Plan de réduction des émissions pour 2030 , la Stratégie fédérale de développement durable et la Stratégie nationale d'adaptation). 

Indicateurs et objectifs liés au climat

La Stratégie pour un gouvernement vert fixe des cibles qui englobent les activités du gouvernement, y compris les biens immobiliers appartenant à l'État et loués; la mobilité (parcs de véhicules, voyages d'affaires et transport quotidien des employés); l'approvisionnement en biens et services; les activités du parc de véhicules de la sûreté et sécurité nationales; et les services et activités du gouvernement.

Les engagements notables pour les organisations fédérales comprennent les suivants :

Responsabilisation et gouvernance dans le cadre de la Stratégie pour un gouvernement vert

Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada supervise la mise en œuvre des politiques administratives, et son Centre pour un gouvernement vert assure le leadership concernant l'élaboration et la mise en œuvre de la Stratégie pour un gouvernement vert en particulier. Le Centre travaille en outre en étroite collaboration avec des ministères techniques comme Ressources naturelles Canada, Environnement et Changement climatique Canada, le Conseil national de recherches du Canada et Services publics et Approvisionnement Canada pour fournir des conseils spécialisés et du soutien aux ministères qui dirigent la mise en œuvre de la Stratégie pour leurs actifs, leurs approvisionnements et leurs activités.

Toutes les organisations fédérales sont tenues de mettre en œuvre la Stratégie au sein de leurs activités et de divulguer les résultats et les efforts de mise en œuvre pertinents dans leur stratégie ministérielle de développement durable respective, sur le site Web Écologiser le gouvernement, ainsi que dans les rapports connexes. On s'attend à ce que les sociétés d'État s'alignent sur la Stratégie pour un gouvernement vert ou adoptent une série équivalente d'engagements dans chacun des secteurs importants de leurs activités, y compris l'atteinte de la carboneutralité d'ici 2050, et qu'elles deviennent résilientes au climat. Les sociétés d'État rendent compte de leurs risques liés au climat et de leurs processus de gestion des risques dans leurs plans d'entreprise (reportez-vous à l'annexe A pour une liste de leurs rapports).

Comme le montre le graphique 2, les gaz à effet de serre produits par les installations et les parcs de véhicules fédéraux vont en diminuant. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les progrès réalisés, consultez : les faits saillants de la réduction des émissions dans les opérations du gouvernement du Canada, les données ouvertes sur l'inventaire des émissions de gaz à effet de serre du gouvernement du Canada et les rapports sur l'approvisionnement écologique.

Graphique 2
Émissions fédérales de gaz à effet de serre des installations et du parc de véhicules conventionnel par source, pour les exercices 2005-2006 et 2023-2024
Graphique 2 : Émissions fédérales de gaz à effet de serre des installations et du parc de véhicules conventionnel par source, pour les exercices 2005-2006 et 2023-2024

Remarques : Vingt-huit ministères fédéraux ont divulgué leurs émissions de gaz à effet de serre de 2018-2019 à 2023-2024. Les données publiées se rapportent à toutes les émissions de gaz à effet de serre de la portée 1 et de la portée 2, y compris celles des biens immobiliers, de l'électricité et des parcs de véhicules. En ce qui concerne les émissions de la portée 3 de l'approvisionnement, le gouvernement a collaboré avec le Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) pour estimer l'empreinte carbone intrinsèque des biens et des services achetés par ses organismes centraux d'approvisionnement : Services publics et Approvisionnement Canada et Services partagés Canada.

Version texte
Exercice Financier Émissions émanant des installations (kt éq. CO2) Émissions émanant du parc de véhicules (kt éq. CO2) Émissions totales (kt éq. CO2) Pourcentage de changement par rapport à l'exercice 2005-2006
Année de référence 2005-2006 1 642 163 1 805  
Années où l'émissions on été déclarées 2017-2018 1 088 127 1 215 -32,3%
2018-2019 1 092 129 1 221 -31,9%
2019-2020 1 054 123 1 177 -34,4%
2020-2021 976 95 1 071 -40,3%
2021-2022 984 117 1 101 -38,6%
2022-2023 966 120 1 086 -39,8%
Progrès depuis l'exercice 2005 à 2006 2023-2024 933 115 1 048 -42,0%

Canaux de risque pour l'administration publique fédérale

Les organisations fédérales ont fait état de trois principaux moyens par lesquels les risques liés au climat (c.-à-d. les risques physiques et liés à la transition) peuvent entraîner des répercussions financières pour l'administration publique fédérale. Ils sont résumés et décrits ici en tant que canaux de transmission du risqueNote de bas de page 6 :

La figure 1 illustre les risques financiers liés au climat auxquels est confrontée l'administration publique fédérale par le biais des canaux de transmission des risques décrits ci-dessus.

Figure 1
Illustration des risques et occasions d'ordre financier liés au climat pour l'administration publique fédérale
Figure 1 : Illustration des risques et occasions d'ordre financier liés au climat pour l'administration publique fédérale
Version texte

Facteurs de risque liés au climat

Physiques

  • Augmentation de la gravité/fréquence des phénomènes météorologiques intenses (incendies de forêt, événements de chaleur extrême, inondations, ouragans) ou des changements chroniques au niveau des conditions climatiques (température, niveau de la mer, précipitations)

Liés à la transition

  • Changements au niveau des politiques, des prix, des préférences ou des technologies qui sont associés à la transition vers une économie carboneutre

Des stratégies fédérales (comme la Stratégie pour un gouvernement vert) définissent des objectifs et des mesures qui aident les organisations fédérales à gérer les facteurs de risque.

Exemples de risque financier par canal de transmission

Actifs financiers et non financiers

  • Dommages causés par des intempéries à des bâtiments, à de l'équipement ou à des véhicules
  • Incapacité à atteindre la carboneutralité pour les installations et parcs de véhicules fédéraux
  • Variation de la valeur des actifs financiers

Prestation des programmes et des services

  • Coûts découlant de la modification des opérations et de la planification avant, pendant ou après un phénomène météorologique
  • Modification d'approvisionnements et d'autres ententes avec des tiers
  • Coûts pour soutenir l'intégrité des programmes

Fonctionnaires

  • Modification des exigences relatives à la santé et à la sécurité
  • Répercussions sur la productivité
  • Coûts de formation et de perfectionnement

III. Principales mesures pour gérer les risques financiers liés au climat

La présente section résume les risques financiers liés au climat qui ont été rapportés ainsi que les principales mesures de gestion des risques que l'administration publique fédérale a entreprises en 2023-2024 selon les canaux de transmission du risque illustrés ci-dessus. Elle est également fondée sur le Cadre stratégique de gestion du risque du gouvernement fédéral, qui décrit de manière générale la gestion des risques comme une pratique continue de la détermination, de l'analyse, du traitement et de la communication par un large éventail de décideurs clés (p. ex., gestionnaires internes, membres du Parlement, grand public). Les risques financiers liés au climat pour l'administration publique fédérale sont gérés au moyen de ces trois étapes clés :

Figure 2
Illustration des étapes cycliques de la gestion des risques
Figure 2 : Illustration des étapes cycliques de la gestion des risques
Version texte
  • Déterminer et évaluer les renseignements sur les risques
  • Prendre des mesures en réponse aux renseignements sur les risques
  • Intégrer les renseignements sur les risques dans la prise de décisions et la responsabilisation

A. Gérer les risques pour les actifs financiers et non financiers

Déterminer et évaluer les risques pour les actifs

En 2024, les organisations fédérales ont fait état des étapes qu'elles suivent pour déterminer et évaluer les risques liés au climat, et ont cité une série d'outils et d'approches utilisés. À titre d'exemple :

Les organisations fédérales ont également fait état de risques pesant sur les actifs financiers et non financiers qu'elles gèrent. Par exemple :

Délais estimatifs pour maintenir et remplacer les actifs en raison des changements climatiques

Les risques liés à la transition qui ont été le plus souvent mentionnés pour les actifs non financiers se rapportaient aux coûts pour mettre à niveau, rénover ou remplacer des actifs pour les rendre plus résistants aux effets physiques des changements climatiques ou réduire leur exposition aux émissions. Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a notamment demandé une évaluation qui prévoyait que les échéances de remplacement des actifs non financiers fédéraux seraient avancées en raison des changements climatiques, augmentant ainsi les coûts à long terme. Plus précisément, cette évaluation prévoyait que les échéances d'entretien et de remplacement seraient avancées de 12 et 20 ans respectivement dans le cadre d'un scénario de risques physiques élevés, ce qui entraînerait une hausse des coûts d'investissement, d'exploitation et d'entretien pour les actifs exposés à certains risques liés au climat.

Graphique 3
Échéances estimatives pour maintenir et remplacer les actifs en raison des changements climatiques
Graphique 3 : Échéances estimatives pour maintenir et remplacer les actifs en raison des changements climatiques

Remarque : On entend par « changements climatiques » la dégradation accélérée par les changements climatiques dans le cadre d'un scénario de « risques physiques [extrêmement] élevés » (RCP 8.5).

Sources : WSP (prepared for TBS), 2023, Costing the Impacts of Climate Change to the Federal Government.

Version texte

Graphique linéaire montrant la détérioration prospective des actifs non financiers fédéraux (tels que les infrastructures) à mesure que l'actif vieillit dans le temps et pour montrer les effets accélérés liés au changement climatique. L'axe des x s'étend de 0 an à gauche à 100 ans à droite, à des intervalles de dix ans.

L'axe des y mesure l'état de l'actif de 100 % (aucune détérioration) à 0 % par intervalles de 10 points de pourcentage. À 20 % et 75 % chacun, des lignes horizontales indiquent que lorsqu'un actif se dégrade, il doit être remplacé ou entretenu, respectivement.

Le graphique présente deux lignes qui partent toutes deux de 100 % sur l'axe des ordonnées et de 0 sur l'axe des abscisses, et qui s'inclinent progressivement vers le bas en forme de « S » ou de courbe sigmoïde. L'une des lignes reflète la détérioration des actifs prévue pour 2051 à 2080 dans le cadre d'un scénario futur de risque physique élevé (Profil représentatif d'évolution de concentration, ou RCP 8.5) et s'incline vers le bas nettement plus tôt que l'autre ligne. L'autre ligne représente la détérioration des actifs sur une période de référence utilisant les valeurs moyennes estimées entre 1976 et 2005.

Une légende signale que, dans le cadre du scénario de risque physique élevé, les échéances d'entretien de ces infrastructures sont avancées de 12 ans, tandis que les échéances de remplacement sont avancées de 20 ans.

Prendre des mesures pour atténuer les risques pour les actifs

Afin d'atténuer les risques liés au climat pour les actifs fédéraux, les organisations fédérales ont fait état d'un éventail d'étapes ou de mesures qu'elles appliquent, qui consistent généralement à réduire l'exposition de leurs actifs ou à renforcer leur résilience en prévision d'autres risques. Par exemple :

Intégrer les renseignements sur les risques liés aux actifs dans la prise de décisions et les communications

Les organisations fédérales ont décrit les efforts déployés pour intégrer les renseignements sur les risques liés au climat dans leurs pratiques courantes de gestion des activités et des risques. Cela comprend les activités de planification des investissements prévues par la Politique sur la planification et la gestion des investissements du Conseil du Trésor ainsi que d'autres outils de planification stratégique plus axés sur les considérations liées au climat. En voici des exemples :

Divulgation des répercussions dans le budget fédéral

La divulgation des répercussions que le ministère des Finances Canada a entreprise dans le cadre du budget fédéral constitue une part importante de l'intégration des renseignements, y compris ceux sur le climat, dans la prise de décisions et la communication du budget fédéral. Des résumés sur le genre et la diversité ont d'abord été introduits dans le budget de 2019 en vue d'améliorer la qualité des renseignements budgétaires accessibles aux Canadiens. Cette approche a évolué depuis, surtout avec l'ajout du Cadre de qualité de vie au budget de 2021, qui a contribué à faire avancer la divulgation sur les répercussions environnementales par l'intermédiaire du pilier Environnement de celui-ci. Ainsi, l' Énoncé et rapport sur les répercussions sur le genre, la diversité et l'inclusion décrit depuis 2021 les répercussions attendues des nouvelles initiatives budgétaires, y compris celles qui sont liées aux objectifs climatiques et environnementaux. 

L'approche du gouvernement à l'égard de la divulgation des répercussions a été approuvée par l'Organisation de coopération et de développement économiques dans un rapport d'examen récemment publié sur les pratiques de budgétisation verte dans le gouvernement du Canada. Le rapport soulignait également l'Optique de climat, de nature et d'économie (décrite ci-dessus) à titre de pratique exemplaire.

B. Gérer les risques pour la prestation des programmes et des services

Déterminer et évaluer les risques pour la prestation des programmes et des services

Les organisations fédérales ont divulgué les outils utilisés ou en cours de développement pour déterminer et évaluer les risques liés au climat qui pèsent sur la planification et la prestation de programmes et de services. Par exemple :

Les organisations fédérales ont fait état de risques associés à la nécessité d'exécuter des programmes avec un niveau de préparation supérieur ou de répondre à l'évolution rapide de la demande associée à un programme ou à un service fédéral en raison des changements climatiques. Elles ont allégué que la fréquence accrue des événements attribuables aux changements climatiques, ainsi que des incidents concomitants, contribuait à la hausse des pressions opérationnelles. Les répercussions financières possibles étaient décrites sous forme de coûts d'exploitation plus élevés pour rétablir les services perturbés (p. ex., accélération de la sélection des fournisseurs, suppléments liés au transport, hausse des coûts de main-d'œuvre). Par exemple, les organisations fédérales ont souligné que les risques liés au climat peuvent créer des pressions opérationnelles pour les programmes et services suivants :

Composantes de risque communes aux programmes et aux services fédéraux

En répondant au sondage, de multiples organisations fédérales ont décrit plusieurs composantes de risque communes (p. ex., exposition, vulnérabilité). Deux de ces composantes sont décrites ici pour illustrer la possibilité que les risques liés au climat s'accumulent et découlent en cascade sur l'administration publique fédérale.

Empreinte étendue au Canada et à l'étranger.L'exposition géographique est un enjeu clé cité par les organisations fédérales qui sont plus susceptibles d'être touchées par les risques physiques liés au climat (comme Affaires mondiales Canada, Pêches et Océans Canada, le ministère de la Défense nationale, Parcs Canada, Emploi et Développement social Canada et la Gendarmerie royale du Canada). Par exemple, Pêches et Océans Canada administre le programme des ports pour petits bateaux, qui assure l'entretien de ports partout au Canada. Les phénomènes météorologiques importants que l'on peut observer partout au pays sont une source de risque majeur pour le programme. Par exemple, l'ouragan Fiona a causé des dommages à 142 des 184 ports pour petits bateaux qu'il a touchés.

Figure 3
Carte des ports pour petits bateaux, Pêches et Océans Canada
Figure 3 : Carte des ports pour petits bateaux, Pêches et Océans Canada
Version texte
    • La figure 3 présente trois cartes du Canada avec des points indiquant les emplacements des ports pour petits bateaux au Canada. La première carte est une carte du Canada, tandis que les deux autres cartes sont des cartes plus détaillées de la côte ouest et de la côte est du Canada. Les points sont codés par couleur pour illustrer le type de port pour petits bateaux. Les ports essentiels aux industries de la pêche et de l'aquaculture gérés par les administrations portuaires (ports de pêche principaux) sont représentés par des points rouges, les ports qui soutiennent les industries de la pêche et de l'aquaculture qui ne sont pas gérés par les administrations portuaires (ports de pêche non principaux) sont représentés par des points verts, et les ports qui soutiennent la communauté récréative (ports de plaisance) sont représentés par des points bleus. 
    • Les cartes sont saisies et fournies par Pêches et Océans Canada et la carte interactive des ports pour petits bateaux est disponible sur leur site Cartes de ports pour petits bateaux. Les emplacements et les renseignements sur les ports pour petits bateaux sont disponibles sur le Portail du gouvernement ouvert - Emplacement et information des ports pour petits bateaux - Portail du gouvernement ouvert.

Vulnérabilité des activités de recherche et scientifiques essentielles. Les organisations fédérales ont décrit comment le degré d'importance et de délicatesse de certaines activités de recherche accroît le risque que les aléas liés à des phénomènes météorologiques entraînent des coûts plus élevés que prévu pour les actifs (p. ex., laboratoires, équipement de surveillance), les employés et les fournisseurs (p. ex., équipement de laboratoire). Par exemple, plusieurs organisations, dont l'Agence de la santé publique du Canada, Innovation, Sciences et Développement économique Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada et Santé Canada, ont indiqué que la chaleur extrême a une incidence sur des opérations allant du maintien de conditions climatiques constantes pour les collections patrimoniales à la prise de mesures, en passant par les activités en laboratoire.

Prendre des mesures en vue d'atténuer les risques pour la prestation des programmes et des services

En 2024, les organisations fédérales ont décrit divers moyens leur permettant de réduire le risque financier lié au climat pour l'exécution de leurs programmes. Par exemple :

Les Accords d'aide financière en cas de catastrophe (AAFCC) jouent un rôle déterminant dans l'intervention en cas de sinistre et la reprise subséquente en fournissant une aide financière aux provinces et aux territoires.

Les provinces et les territoires élaborent et administrent leurs propres programmes d'aide financière en cas de sinistre afin d'aider les particuliers, les entreprises, les exploitations agricoles et les municipalités, et peuvent demander une aide financière fédérale à la suite d'une catastrophe naturelle à grande échelle pour rembourser les coûts admissibles engagés dans le cadre des programmes provinciaux et territoriaux. Pour être admissibles aux AAFCC, les provinces et les territoires doivent d'abord soumettre une demande d'aide officielle au ministre de la Sécurité publique. Si le gouverneur en conseil autorise l'apport d'une aide financière, une aide fédérale peut alors accorder jusqu'à 90 % des dépenses admissibles des provinces et des territoires au titre des AAFCC.

En moyenne, parmi les catastrophes naturelles survenues au cours des dix dernières années, le coût annuel pour le gouvernement fédéral dans le cadre du programme des AAFCC s'est élevé à environ 793 millions de dollars. Cependant, étant donné la tendance à la hausse de la gravité et de la fréquence des catastrophes naturelles (comme les événements survenus en Colombie-Britannique en 2021 et l'ouragan Fiona qui a récemment frappé le Canada atlantique), les coûts annuels devraient atteindre, voire dépasser 1 milliard de dollars à l'avenir.

Sécurité publique Canada est en train de moderniser les AAFCC en partie pour gérer les risques liés au climat en incitant les efforts d'atténuation qui aident à renforcer la résilience des communautés dans le contexte évolutif des risques. Aux termes d'un AAFCC modernisé, les principales mesures pour aborder les risques liés au climat comprendront ce qui suit :

  • Un financement qui permet aux provinces et aux territoires de réparer, de reconstruire ou de restaurer des structures physiques et naturelles endommagées conformément à des lignes directrices sur la résilience au climat dans le cadre de leurs coûts de reconstruction courants.
  • Une plus grande souplesse à l'égard du financement d'atténuation qui permet aux provinces et aux territoires de réduire de façon stratégique la vulnérabilité aux urgences futures (jusqu'à 25 % des coûts d'intervention et de reconstruction admissibles totaux).
  • Les provinces et les territoires peuvent être admissibles à un remboursement de jusqu'à 40 % de la part fédérale de leurs coûts admissibles avant le seuil (pour les événements admissibles), si elles ont adopté des mesures d'atténuation du risque de catastrophes naturelles à impact élevé avant l'occurrence d'une catastrophe naturelle. Cette démarche incite la prise de mesures d'atténuation avant les catastrophes naturelles et renforce la résilience à long terme. Parmi les mesures qui pourraient être admissibles à cette remise figurent la création de normes efficaces et sensibles au climat pour l'aménagement du territoire et la tenue à jour de plans de rétablissement.

Intégrer les renseignements sur les risques liés aux programmes et aux services dans la prise de décisions et les communications

Informer les décideurs des risques liés au climat qui sont associés à la planification et à l'exécution de programmes constitue une étape cruciale de l'intégration de la prise de mesures et du renforcement de la résilience au climat dans la conception des programmes. Les organisations fédérales ont fait état de mesures variées qu'elles prenaient pour réduire les risques financiers liés au climat pour l'exécution de leurs programmes. Par exemple :

C. Gérer les risques pour les fonctionnaires fédéraux

Déterminer et évaluer les risques pour les fonctionnaires fédéraux

En 2024, les organisations fédérales ont souligné que les risques liés au climat pourraient toucher directement les fonctionnaires fédéraux et leur manière de travailler. Par exemple :

Prendre des mesures en vue d'atténuer les risques pour les fonctionnaires fédéraux

Les organisations fédérales ont indiqué comment elles fournissent de la formation et font connaître la résilience aux fonctionnaires fédéraux œuvrant dans des domaines liés à la littératie climatique, à l'approvisionnement écologique et à la santé et sécurité au travail. Par exemple :

Intégrer les renseignements sur les risques concernant les fonctionnaires dans la prise de décisions et les communications

Les organisations fédérales ont divulgué comment elles intégraient les renseignements sur les risques pour les fonctionnaires fédéraux dans leur prise de décisions et leurs communications. Par exemple :

Cours de formation fédéraux à l'appui de la gestion des risques liés au climat

Dans le cadre de ses efforts pour soutenir la sensibilisation et l'apprentissage des fonctionnaires relativement au développement et aux opérations durables, l'École de la fonction publique du Canada a mis au point plusieurs documents et cours de formation visant à mieux intégrer les renseignements sur le climat dans les pratiques de gestion de la fonction publique, notamment ceux-ci :

IV. Conclusion

Le présent rapport annuel est le premier publié en vertu de l'article 23 de la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité. Il vise à promouvoir la transparence et la responsabilisation en permettant aux Canadiens de mieux connaître les mesures que l'administration publique fédérale prend afin de gérer ses risques et occasions d'ordre financier découlant des changements climatiques.

S'appuyant sur un sondage réalisé auprès de ministères et d'organismes fédéraux, il fournit un aperçu de la façon dont les changements climatiques posent des risques financiers à l'administration publique fédérale par leurs effets potentiels sur les fonctionnaires et la prestation des actifs, des programmes et des services, ainsi que des conséquences que ces risques pourraient avoir sur le rendement et les résultats des programmes.

Le présent rapport illustre en outre que dans un contexte d'exploitation dynamique et complexe, la gestion des risques joue un rôle de premier plan dans le renforcement de la capacité du gouvernement à reconnaître, à comprendre et à aborder les nouveaux défis et les occasions qui se présentent à lui. Il s'agit d'un cycle continu, et les risques associés aux changements climatiques sont relativement récents et variés, et leur nombre ne fait qu'augmenter avec le temps. À l'avenir, le gouvernement du Canada continuera de s'appuyer sur les pratiques fédérales de gestion intégrée du risque pour déterminer et évaluer les risques, prendre des mesures pour les atténuer et intégrer les renseignements sur les risques dans d'autres processus décisionnels et communications.

Annexe A: Résumé des directives à l'intention des organisations fédérales répondant au sondage de 2023-2024 sur la gestion des risques liés au climat

Au cours de la première moitié de 2024, le ministère des Finances a sondé 52 ministères et organismes fédéraux comptant plus de 500 employés équivalents temps plein. Le sondage visait à recueillir les avis des administrateurs généraux (c.-à-d. les sous-ministres) au sujet des risques et des occasions d'ordre financier importants liés au climat dont leur ministère ou organisme devait tenir compte et des principales mesures prises pour les gérer.

Selon la demande du ministère des Finances, les ministères et les organismes devaient préparer des réponses comportant de l'information sur les risques ou les mesures de gestion qu'il serait important de déclarer. Dans ses directives, le ministère des Finances a indiqué que les mesures pourraient être classées en ordre de priorité en fonction de leur importance perçue, par exemple pour la gestion des catégories de risques ou des répercussions financières les plus préoccupantes. On a également demandé aux organisations fédérales de définir une approche afin de recueillir des renseignements leur permettant d'examiner les renseignements raisonnables et justifiables à leur disposition à la date de l'établissement de rapports, sans coût ou effort excessifs. Cette définition devait inclure une évaluation de l'exposition de l'organisation aux risques et aux occasions liés au climat, ainsi que les compétences, les capacités et les ressources disponibles. Les organisations qui n'ont pas fait état de risques ou d'occasions d'ordre financier liés au climat ou de mesures permettant de les gérer n'étaient pas tenues de rendre des comptes.

Le format des réponses était ouvert (texte libre), de manière à éviter d'influencer l'approche de collecte des renseignements initiaux et à garantir la collecte d'un large éventail de mesures de gestion des risques. Après avoir reçu toutes les contributions fédérales, le ministère des Finances a compilé les réponses et utilisé les renseignements pour rédiger le rapport annuel.

Tableau 1
Organisations fédérales sondées en 2024
Organisations fédérales sondées en 2024
Service canadien d'appui aux tribunaux administratifs Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada
Agriculture et Agroalimentaire Canada Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada 
Agence de promotion économique du Canada atlantique Agence d'évaluation d'impact du Canada
Agence des services frontaliers du Canada Innovation, Sciences et Développement économique Canada
Régie de l'énergie du Canada Bibliothèque et Archives Canada
Agence du revenu du Canada Ministère de la Défense nationale
École de la fonction publique du Canada Conseil national de recherches Canada
Agence canadienne d'inspection des aliments Ressources naturelles Canada
Patrimoine canadien Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada
Instituts de recherche en santé du Canada Bureau du vérificateur général du Canada
Commission canadienne de sûreté nucléaire Bureau du directeur général des élections
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Bureau du surintendant des institutions financières
Agence spatiale canadienne Parcs Canada
Service correctionnel du Canada Commission des libérations conditionnelles du Canada
Service administratif des tribunaux judiciaires Bureau du Conseil privé
Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada Agence de la santé publique du Canada
Ministère des Finances Canada Service des poursuites pénales du Canada
Services aux Autochtones Canada Sécurité publique Canada
Ministère de la Justice Canada Commission de la fonction publique du Canada
Emploi et Développement social Canada Services publics et Approvisionnement Canada
Environnement et Changement climatique Canada Gendarmerie royale du Canada
Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada Services partagés Canada
Pêches et Océans Canada Statistique Canada
Affaires mondiales Canada Transports Canada
Santé Canada Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada
Logement, Infrastructures et Collectivités Canada Anciens Combattants Canada

Les sociétés d'État étaient exclues du sondage de cette année puisqu'elles publient déjà ou prévoient publier des divulgations de renseignements financiers annuelles liées au climat en se fondant sur l'orientation fournie dans le contexte du budget de 2021.

Dans le budget de 2021, les sociétés d'État du Canada possédant plus de 1 milliard de dollars en actifs devaient divulguer leurs risques financiers liés au climat par exercice financier, à partir de l'année civile 2022 au plus tard. Les 16 sociétés d'État concernées ont toutes donné suite à cette demande et publié des rapports sur leurs risques financiers liés au climat (voir ci-dessous). Les autres sociétés d'État devraient commencer à publier des rapports sur leur exercice 2024 d'ici la fin de 2025.

Tableau 2
Information communiquée par les sociétés d'État
Société d'État Premier rapport Dernier rapport
Office d'investissement du régime de pensions du Canada Exercice 2021 Rapport sur l'investissement durable
Société canadienne d'hypothèques et de logement Exercice 2020 Rapport annuel de 2023, page 45
Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public Exercice 2021 Divulgations financières liées au climat de 2023
Banque du Canada Exercice 2022 Communication des risques liés aux changements climatiques pour 2023
Exportation et développement Canada Exercice 2018 Divulgation liée au climat de 2023
Financement agricole Canada Exercice 2021 Rapport sur l'information relative aux changements climatiques pour 2023-2024
Banque de développement du Canada Exercice 2022 Rapport sur le développement durable pour l'exercice 2024 et Annexe
Société canadienne des postes Exercice 2021 Rapport sur le développement durable pour l'exercice 2023
Corporation de développement des investissements du Canada Exercice 2022 Présentation de l'information liée au climat de 2023
Société d'assurance-dépôts du Canada Exercice 2022 Rapport annuel 2024 – Annexe A
Société Radio-Canada Exercice 2022 GIFCC – Rapport 2023-2024
Autorité du pont Windsor-Détroit Exercice 2022 GIFCC – Rapport de 2022
VIA Rail Canada Inc. Exercice 2022 GIFCC – Rapport de 2023
Énergie atomique du Canada limitée Exercice 2022 Rapport sur l'ESG et la résilience climatique 2023
Société immobilière du Canada limitée Exercice 2022 Rapport environnemental, social et de gouvernance 2023-2024
Banque de l'infrastructure du Canada Exercice 2022 Durabilité et impact à la BIC

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2025-02-10