Mise à jour
Les substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (SPFA) constituent une catégorie de milliers de substances d'origine humaine. En avril 2021, le gouvernement du Canada a indiqué qu'il envisageait des activités dans lesquelles les SPFA seraient considérées comme une grande catégorie. Visitez la
page Web sur les SPFA pour obtenir les dernières informations sur les publications et les actions envisagées dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques du gouvernement concernant les SPFA.
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Aperçu
- Le gouvernement du Canada a réalisé des évaluations scientifiques sur le SPFO, ses sels et ses précurseurs, afin de déterminer le potentiel d'effets nocifs sur les Canadiens ou l'environnement. Ces évaluations ont été terminées en 2006.
- En vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) [LCPE (1999)], le risque posé par une substance est déterminé en tenant compte de ses propriétés dangereuses (son potentiel à causer des effets nocifs sur la santé humaine ou l'environnement) et des niveaux d'exposition des personnes ou de l'environnement. Une substance peut avoir des propriétés dangereuses, mais le risque pour la santé humaine ou l'environnement peut être faible en fonction du niveau d'exposition à la substance.
- L'évaluation des effets du SPFO, de ses sels et de ses précurseurs sur la santé a révélé que l'exposition au SPFO était inférieure aux niveaux auxquels sont associés des effets nocifs pour la santé humaine. En revanche, l'évaluation écologique a conclu que le SPFO pénètre ou pourrait pénétrer dans l'environnement dans des concentrations nocives pour l'environnement.
À propos de ces substances
- Le sulfonate de perfluorooctane sulfonate, aussi connu sous le nom de SPFO, est une substance chimique synthétique appartenant à une grande famille de composés appelés substances perfluoroalkyliques (SPFA).
- Avant l'annonce d'un arrêt progressif volontaire de la production de SPFO à l'échelle mondiale par un important fabricant à compter de 2000, le SPFO était importé au Canada et entrait principalement dans la fabrication d'agents hydrofuges, oléofuges, antisalissants et imperméables aux graisses appliqués sur des papiers et des emballages, des moquettes et des tissus, ainsi que dans les mousses extinctrices utilisées pour combattre des incendies alimentés par des carburants.
- Selon les renseignements recueillis par le gouvernement et un sondage mené auprès de l'industrie en 2004 sur les utilisations restantes du SPFO, seulement 3 000 kg de SPFO ont été importés au Canada pour servir d'agent tensioactif dans le secteur de l'électrodéposition du chrome.
- Il n'existe aucun fabricant ni exportateur de SPFO au Canada.
- L'évaluation a été entreprise en réponse à une demande présentée par le public au ministre de l'Environnement afin que ces substances soient ajoutées à la Liste des substances prioritaires; les précurseurs susceptibles de se dégrader pour former du SPFO ont été inclus dans cette évaluation.
- L'évaluation écologique a porté principalement sur le SPFO, mais a aussi tenu compte de ses précurseurs, car leurs utilisations sont comparables et que le SPFO est le produit de dégradation final des précurseurs. Bien que l'évaluation n'ait pas tenu compte des effets additifs du SPFO et de ses précurseurs, il a été établi que ses précurseurs contribuent à la charge ultime de SPFO dans l'environnement. Les précurseurs peuvent également jouer un rôle important dans le transport à grande distance du SPFO dans l'Arctique canadien, en raison de leur dégradation subséquente en ce composé.
Exposition des êtres humains et de l'environnement
- Si l'on se base sur les profils d'utilisation habituels, il est probable que l'exposition des Canadiens à ces substances résulterait de l'utilisation de produits contenant du SPFO ou du contact avec ces produits.
- L'exposition humaine peut également provenir de sources environnementales (par exemple, l'air) et des aliments; cependant, comme les données environnementales sont limitées, l'exposition a été évaluée à partir des concentrations de ces substances mesurées chez les humains (données sur la biosurveillance).
- La biosurveillance consiste en la mesure des substances présentes dans le sang, l'urine ou le lait maternel. Cependant, la présence d'une substance dans l'organisme ne signifie pas nécessairement qu'elle cause des effets nocifs. Les effets nocifs varieront selon la concentration et les propriétés de la substance. Les données sur les concentrations chez l'humain sont importantes pour l'estimation de l'exposition des Canadiens.
- Au moment de l'évaluation, le SPFO pouvait être rejeté dans l'environnement tout au long de son cycle de vie, depuis la manipulation et l'utilisation de cette substance chimique jusqu'à l'élimination des produits le contenant.
- L'exposition dans l'environnement au Canada pourrait vraisemblablement résulter du rejet, de la transformation et du mouvement du SPFO et de ses précurseurs dans les effluents, des émissions rejetées dans l'air et dans l'eau par les sites de fabrication partout dans le monde, ainsi que des rejets provenant des effluents d'eaux usées.
Effets principaux (dangers) sur la santé et l'environnement
- Les effets sur le foie et le thymus, ainsi que sur la chimie du sang, sont les effets critiques ou importants qui ont été pris en compte dans l'évaluation des effets du SPFO et de ses sels sur la santé humaine.
- On considère que le SPFO et ses sels ont des effets écologiques préoccupants (notamment sur la croissance, la survie et la reproduction) en raison de leur persistance, de leur potentiel d'accumulation et des effets nocifs qu'ils peuvent avoir sur les organismes.
Résultats de l'évaluation des risques
- Les résultats de l'évaluation des effets sur la santé humaine indiquent que les niveaux d'exposition au SPFO, à ses sels et à ses précurseurs étaient inférieurs à ceux qui auraient des effets nocifs sur la santé humaine.
- Il a toutefois été déterminé que le SPFO et ses sels présentent des risques pour l'environnement, d'après la méthode fondée sur le poids de la preuve. Ces évaluations ont pris en compte différents facteurs, notamment la persistance, la bioaccumulation, la présence répandue du SPFO, ainsi que ses concentrations, dans l'environnement et le biote (y compris les régions éloignées du Canada). Les niveaux d'exposition actuels au SPFO pourraient aussi avoir des effets nocifs sur certaines espèces fauniques (notamment les ours polaires et les oiseaux).
- De plus, le SPFO et ses sels satisfont aux critères de persistance, mais non aux critères de bioaccumulation, définis dans le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation de la LCPE (1999). Le poids de la preuve était toutefois suffisant pour conclure que le SPFO et ses sels sont sujets à une bioaccumulation (leurs concentrations dans les tissus des organismes augmentent sous l'effet de l'absorption provenant de toutes les sources, notamment des aliments et de l'eau) et à une bioamplification (leurs concentrations dans les tissus des organismes augmentent à mesure que l'on progresse dans la chaîne alimentaire) chez des mammifères terrestres et marins et des oiseaux piscivores.
- Le Rapport sur l'état des connaissances scientifiques sous-jacentes à une évaluation préalable des effets sur la santé : Le sulfonate de perfluorooctane, ses sels et ses précurseurs contenant la fraction C8F17SO2 ou C8F17SO3 a été publié en janvier 2006.
- Le Rapport d'évaluation écologique préalable sur le sulfonate de perfluorooctane, ses sels et ses précurseurs a été publié en juin 2006.
Conclusions de l'évaluation préalable
- À la suite de la publication du rapport sur l'état des connaissances scientifiques aux fins de l'évaluation des effets sur la santé humaine, il a été déterminé que le SPFO, ses sels et ses précurseurs ne sont pas nocifs pour la santé humaine aux niveaux d'exposition observés au moment de l'évaluation.
- Le gouvernement a toutefois conclu que le SPFO, ses sels et ses précurseurs pénètrent dans l'environnement dans des concentrations qui sont nocives pour l'environnement.
Mesures préventives et réduction des risques
Renseignements connexes
- Ces substances peuvent être présentes dans certains produits de consommation. Les Canadiens doivent suivre les mises en garde et les directives en matière de sécurité indiquées sur les étiquettes des produits et éliminer les produits de manière responsable.
- En 2024, Santé Canada a publié l'Objectif pour la qualité de l'eau potable au Canada – Substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées qui recommande une valeur unique basée sur le traitement pour un groupe de PFAS dans l'eau potable canadienne. L'objectif, basé sur la somme de 25 PFAS spécifiques, sert à réduire l'exposition potentielle aux PFAS par l'eau potable pendant que la réévaluation des recommandations et des valeurs préliminaires est en cours.
- Les Canadiens pouvant être exposés à ces substances dans leur milieu de travail devraient consulter leur employeur et un représentant de la santé et de la sécurité au travail au sujet des pratiques sécuritaires de manutention, des lois et obligations applicables en santé et sécurité au travail et du Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT).