Vaccin contre la fièvre jaune :  Guide canadien d'immunisation

Pour les professionnels de la santé

Dernière révision complète du chapitre :

mars 2023

Ce chapitre a été revu et révisé pour correspondre à la Déclaration sur l'administration d'une dose de rappel du vaccin contre la fièvre jaune du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV).

Les révisions de ce chapitre comprennent ce qui suit :

  • La section sur l'épidémiologie a été mise à jour afin de préciser les zones touchées et le nombre de cas.
  • Les réglementations internationales n'exigent plus la preuve d'une revaccination ou d'une dose de rappel du vaccin contre la fièvre jaune (FJ) : une seule dose confère une immunité à vie à la plupart des voyageurs. Une dose de rappel est recommandée pour certaines personnes. Voir la section Doses de rappel et revaccination pour de plus amples renseignements.
  • La preuve de la vaccination contre la FJ inscrite sur le certificat international de vaccination ou de prophylaxie devrait mentionner la durée de validité « pour toute la vie de la personne vaccinée », comme le suggère l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
  • Le vaccin contre la FJ est contre-indiqué chez les personnes ayant des antécédents de maladie du thymus avec une fonction immunitaire anormale (p. ex., thymome, thymectomie, myasthénie). Les directives précédentes indiquaient que le vaccin contre la FJ était « généralement non recommandé ».

Ces informations sont reprises dans le tableau des mises à jour.

Sur cette page

Principaux renseignements

Quoi

  • La fièvre jaune (FJ) se transmet à l'humain par la piqûre d'un moustique infecté.
  • La FJ est endémique et épidémique par intermittence en Afrique subsaharienne et dans les régions tropicales d'Amérique du Sud. Le risque de contracter la FJ est faible pour la plupart des voyageurs, en particulier ceux qui ne sortent pas des grands centres urbains très développés.
  • La FJ est une maladie unique du fait qu'un Règlement sanitaire international (RSI) prévoit l'obligation d'avoir un certificat de vaccination pour se rendre dans certains pays. Au Canada, le vaccin contre la FJ n'est disponible que dans les centres de vaccination contre la FJ désignés par l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC).
  • Le vaccin contre la FJ a un taux de séroconversion de 95 à 99 % ; l'immunité est présumée être permanente chez les personnes en bonne santé.
  • Les évènements indésirables (ÉI) les plus fréquents après la vaccination contre la FJ sont une douleur, une inflammation et une enflure au point d'injection, une faiblesse, des céphalées et des myalgies.

Qui

  • Le vaccin contre la FJ est recommandé pour les personnes en bonne santé âgées de 9 mois et plus.
  • Le vaccin contre la FJ peut être envisagé chez les nourrissons de 6 à 8 mois voyageant dans des pays qui présentent un risque de transmission de la FJ.
  • Il convient d'envisager la primovaccination contre la FJ chez les personnes de 60 ans et plus si elles se rendent dans des pays qui présentent un risque de transmission de la FJ. Les évènements indésirables graves (ÉIG) survenant après la vaccination sont plus fréquents chez les adultes de plus de 60 ans.
  • Le vaccin contre la FJ est recommandé pour le personnel de laboratoire qui est exposé au virus de la FJ.

Comment

  • La primovaccination est obtenue avec une dose de vaccin contre la FJ.
  • Le Certificat international de vaccination ou de prophylaxie devient valide 10 jours après la primovaccination.
  • Bien que la revaccination avec le vaccin contre la FJ ne soit pas indiquée pour la majorité des voyageurs qui sont immunocompétents, dans certaines situations, des doses de rappel peuvent être nécessaires.
  • En général, les personnes qui sont immunodéprimées, les personnes enceintes ou allaitantes et les personnes ayant des antécédents de maladie du thymus ne devraient pas recevoir le vaccin contre la FJ.
  • Des conseils sur la protection systématique contre les insectes et les précautions à prendre devraient être donnés à tous les voyageurs, quel que soit leur statut vaccinal contre la FJ.

Pourquoi

  • La vaccination contre la FJ (documentée par un Certificat international de vaccination ou de prophylaxie) est requise pour entrer dans certains pays d'Afrique et d'Amérique du Sud, et ce, quel que soit le pays d'origine du voyageur. D'autres pays peuvent exiger la vaccination contre la FJ des voyageurs qui ont traversé des pays endémiques.
  • Entre 1970 et 2015, 10 cas de FJ ont été signalés chez des voyageurs non vaccinés des États-Unis et d'Europe qui se sont rendus dans une région d'endémie de FJ en Afrique et en Amérique du Sud. Huit (8) de ces personnes sont décédées. En 1987, il y a eu un cas documenté de FJ chez un voyageur vacciné; ce voyageur a survécu.
  • Des flambées de FJ continuent d'être signalés dans les pays où la FJ a été établie comme étant un risque.

Épidémiologie

Description de la maladie

Agent infectieux

La FJ est causée par un virus à acide ribonucléique (ARN) de la famille des Flaviviridae.

Pour de plus amples renseignements, voir la Fiche technique santé-sécurité : Agents pathogènes.

Réservoir

Humains et primates non humains

Transmission

Le virus de la FJ se transmet à l'humain par la piqûre d'un moustique infecté, principalement des genres Aedes et Haemogogus. La période d'incubation est de 3 à 6 jours. Chez les humains infectés par le virus de la FJ, la plus forte virémie et la période d'infectiosité s'observent peu avant le début de la fièvre et les 3 à 5 jours suivants. Comme la virémie est forte chez l'humain, la transmission par le sang du virus amaril est possible par suite d'une transfusion de produits sanguins, de l'injection intraveineuse de drogues ou de piqûres d'aiguilles. Une transmission mère-nourrisson probable de la souche vaccinale du virus de la FJ par l'allaitement a été signalée. La virémie liée au vaccin survient 4 à 10 jours après la primovaccination antiamarile et dure jusqu'à 5 jours. Une transmission soutenue n'est pas possible au Canada, car les moustiques vecteurs reconnus ne sont pas présents.

Facteurs de risque

Le risque de FJ chez un voyageur dépend de multiples facteurs, dont les suivants : statut vaccinal, utilisation de mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustiques, destination et moment du voyage, durée d'exposition, activités pratiquées pendant le voyage et taux local de transmission du virus. Dans les zones endémiques, le risque de contracter la FJ est faible pour la plupart des voyageurs, en particulier ceux qui ne sortent pas des grands centres urbains très développés. Le risque est plus élevé chez les voyageurs qui :

  • ne sont pas vaccinés
  • visitent les zones rurales, les forêts ou la jungle
  • restent pour de plus longues périodes
  • pratiquent des activités extérieures récréatives ou de travail de terrain

Profil saisonnier/temporel

La FJ est endémique et épidémique par intermittence en Afrique subsaharienne et dans les régions tropicales d'Amérique du Sud. En Afrique occidentale et en Amérique du Sud, la transmission du virus de la FJ a habituellement lieu du milieu jusqu'à la fin de la saison des pluies, lorsque le nombre de moustiques est généralement augmenté. Le virus peut toutefois se transmettre pendant la saison sèche.

Spectre de la maladie clinique

Les manifestations cliniques de la FJ varient quant à leur sévérité, allant de l'absence de symptômes au décès. Lorsqu'elle est symptomatique, la FJ se caractérise habituellement par l'apparition aigüe de symptômes tels que fièvre, frissons, céphalées, maux de dos, prostration (état de faiblesse), douleurs musculaires, douleurs articulaires, nausées, vomissements, photophobie, ictère léger et douleurs épigastriques. Dans d'autres cas, après une brève période de rémission pouvant durer quelques heures ou une journée, les symptômes s'aggravent et la maladie progresse, puis finit par causer une insuffisance rénale, des symptômes d'hémorragie et une thrombocytopénie. Le traitement consiste à atténuer les symptômes et à offrir des soins de soutien. Le taux de létalité pour les personnes atteintes d'une maladie sévère est de 30 à 60 %.

Répartition de la maladie

Incidence et prévalence

À l'échelle mondiale

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la maladie frapperait chaque année environ 200 000 personnes et entraînerait jusqu'à 30 000 décès. La FJ est endémique et épidémique par intermittence en Afrique subsaharienne et dans les régions tropicales d'Amérique du Sud. En Amérique du Sud, la transmission du virus de la FJ a lieu principalement dans les zones forestières plutôt que dans les zones urbaines. En Afrique, la majorité des épidémies ont été signalées en Afrique occidentale, où la transmission de la FJ se produit à la fois dans les zones rurales et dans les zones urbaines densément peuplées. Bien que des moustiques vecteurs soient présents en Asie, il n'existe aucun cas confirmé de transmission.

Entre 1970 et 2015, 10 cas de FJ ont été signalés chez des voyageurs non vaccinés des États-Unis et d'Europe qui se sont rendus dans une région d'endémie de FJ en Afrique et en Amérique du Sud. Huit (8) de ces personnes sont décédées. En 1987, il y a eu un cas documenté de FJ chez un voyageur vacciné.

La FJ est une maladie unique du fait que le RSI de l'OMS prévoit l'obligation d'avoir un certificat de vaccination pour se rendre dans certains pays.

Des renseignements sur les pays qui présentent un risque de transmission de la FJ et sur les pays où la vaccination contre la FJ est obligatoire sont disponibles sur le site Web de l' OMS. Des cartes de risque de FJ sont également disponibles auprès des Centers for Disease Control and Prevention.

À l'échelle nationale

La FJ est une maladie à déclaration obligatoire à l'échelle nationale et internationale.

Éclosions récentes

Pour connaître les éclosions de FJ, voir les bulletins d'information de l'OMS.

Préparations autorisées au Canada

Au Canada, le vaccin contre la FJ n'est disponible que dans les centres de vaccination contre la FJ désignés par l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Pour de plus amples renseignements, on peut voir la liste des Centres de vaccination contre la fièvre jaune au Canada , composer le 613-957-8739 ou envoyer un courriel à yfinfofj@phac-aspc.gc.ca

Vaccin contre la fièvre jaune

  • YF-VAXMD : vaccin à virus vivant atténué contre la FJ, Sanofi Pasteur Ltée. (FJ)

Pour les renseignements thérapeutiques complets, voir le dépliant du produit ou la monographie de produit autorisée par Santé Canada, disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Voir le Tableau 1 du chapitre Contenu des agents immunisants dont l'utilisation est autorisée au Canada de la Partie 1 pour voir la liste de tous les vaccins dont l'utilisation est autorisée au Canada et leur contenu.

Immunogénicité, efficacité potentielle et efficacité réelle

Immunogénicité

Plus de 80 % des personnes vaccinées contre la FJ produisent des anticorps neutralisants 10 jours suivant la vaccination, et plus de 99 % dans les 28 jours suivant la vaccination. Chez les personnes qui sont immunocompétentes, une seule dose de vaccin contre la FJ confère probablement une immunité à vie.

Efficacité potentielle et efficacité réelle

Aucune étude d'efficacité potentielle du vaccin contre la FJ n'a été effectuée.

Le vaccin contre la FJ semble conférer une protection à long terme contre cette maladie. Après l'administration de plus de 540 millions de doses de vaccin contre la FJ, seuls 23 cas d'échec vaccinal ont été signalés. Seize cas sont survenus chez des personnes ayant reçu une dose de vaccin contre la FJ au cours des 10 dernières années, un est survenu 20 ans après la vaccination et un autre 27 ans après cette dernière.

Indications

Nourrissons jusqu'à 8 mois

Les nourrissons âgés de moins de 6 mois présentent un risque accru de maladie neurotrope associée au vaccin contre la FJ (SNA-VFJ) après la vaccination contre la FJ et ne devraient pas recevoir ce vaccin.

En général, les nourrissons de moins de 9 mois ne devraient pas être vaccinés contre la FJ. Toutefois, selon les recommandations de l'Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP) des États-Unis, la décision de vacciner ou non un enfant de 6 à 8 mois devant inévitablement séjourner dans une zone d'endémie ou de transition devrait être fondée sur une analyse du risque d'exposition à la FJ par rapport au risque d'effets secondaires suivant la vaccination. Les exigences en matière de vaccination contre la FJ peuvent également différer pour les nourrissons dans certains pays. Bien que le risque d'ÉIG d'ordre neurologique soit inférieur à celui des nourrissons de moins de 6 mois, il est tout de même supérieur à celui de ceux de 9 mois et plus.

Personnes en bonne santé (âgés de 9 mois et plus)

Une dose de vaccin contre la FJ est recommandée pour les personnes qui sont immunocompétentes âgées de 9 mois et plus qui voyagent dans des pays présentant un risque de transmission de la FJ.

À l'âge de 9 mois, le risque d'ÉIG devient beaucoup plus faible et la production d'anticorps augmente, améliorant ainsi l'innocuité et l'efficacité potentielle du vaccin contre la FJ.

Compte tenu de l'apparition plus fréquente d'ÉIG chez les adultes plus âgés, il convient d'envisager la primovaccination contre la FJ chez les personnes qui sont immunocompétentes âgées de 60 ans et plus uniquement si les voyages dans les pays présentant un risque de transmission de la FJ ne peuvent être évités et qu'un niveau élevé de protection contre l'exposition aux moustiques n'est pas réalisable. Le vaccin contre la FJ est également recommandé pour les employés de laboratoire qui sont exposés au virus de la FJ.

Pour de plus amples renseignements, voir Voyageurs.

Doses de rappel et revaccination

Les doses de rappel du vaccin contre la FJ ne sont pas recommandées pour la plupart des voyageurs qui sont immunocompétents. Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) recommande, sur la base d'une évaluation au cas par cas des avantages par rapport aux risques, l'utilisation d'une dose de rappel unique dans les cas suivants :

  • Les personnes chez qui la réponse à une vaccination antérieure peut avoir été diminuée (p. ex., celles qui étaient enceintes, qui prenaient des médicaments immunosuppresseurs ou qui présentaient une maladie immunodépressive au moment de la vaccination, et celles qui ont subi une greffe de cellules souches hématopoïétiques depuis leur dernière dose de vaccin contre la FJ).
  • Les personnes qui ont reçu une dose antérieure qui peut avoir été inadéquate pour une protection à long terme (p. ex., une dose fractionnée, une dose non documentée ou mal documentée ou une dose administrée par un fournisseur non accrédité).
  • Personnes présentant un risque d'exposition particulièrement élevé (p. ex., voyageant dans une région en proie à une épidémie ou à une éclosion majeure, ou voyageant fréquemment ou pendant des périodes prolongées dans des pays présentant un risque de transmission de la FJ) : la dose de rappel devrait être envisagée si au moins 10 ans se sont écoulés depuis la primovaccination et si aucune dose de rappel n'a été administrée auparavant.

Une revaccination tous les 10 ans est recommandée pour :

  • les employés de laboratoire exposés au virus de la FJ, à moins que le titre d'anticorps neutralisant mesuré contre le virus de la FJ ne confirme une protection continue
  • Les personnes séropositives qui se rendent dans des pays où il existe un risque de transmission de la FJ

On dispose de très peu de renseignements sur la réponse immunitaire à plus long terme chez les personnes vaccinées dans la petite enfance; des recherches sont en cours pour déterminer la durée de l'immunité chez les nourrissons et les jeunes enfants après une seule dose de vaccin. Pour l'instant, le CCMTMV ne fait pas de recommandations précises pour une dose de rappel du vaccin contre la FJ chez les jeunes enfants. Une évaluation individuelle des risques et des avantages devrait être effectuée si l'on envisage de revacciner des enfants qui ont reçu une seule dose de vaccin avant l'âge d'un (1) an. La sérologie peut être envisagée dans ce cas où la réponse immunitaire à une vaccination antérieure contre la FJ peut être diminuée en cas de voyage dans une zone présentant un risque de transmission.

En 2014, l'OMS a déclaré qu'une seule dose de vaccin contre la FJ confère une immunité à vie et a révisé le RSI. Depuis juillet 2016, la revaccination ou une dose de rappel du vaccin contre la FJ n'est pas exigée des voyageurs internationaux comme condition d'entrée dans un pays.

Vaccination de populations particulières

Grossesse et allaitement

En règle générale, le vaccin contre la FJ, tout comme les autres vaccins à virus vivant, devrait être évité pendant la grossesse. La vaccination contre la FJ ne devrait être envisagée pour les personnes enceintes ou allaitantes que si elles se rendent dans des pays présentant un risque de transmission de la FJ, si leur voyage ne peut être reporté et si un niveau élevé de protection contre l'exposition aux moustiques n'est pas possible.

Bien que les effets du vaccin contre la FJ administré pendant la grossesse soient mal connus, de nombreuses personnes enceintes ont reçu le vaccin sans ÉI majeur. De nombreuses études ont été menées sur des femmes qui ont été exposées au vaccin contre la FJ pendant leur grossesse, en utilisant des méthodes de surveillance active et passive pour vérifier les ÉI sur le fœtus; aucun signalement en matière d'innocuité inquiétant n'a été détecté. Une étude a documenté un taux accru de malformations cutanées mineures (telles que des petits nævus) chez les enfants de mères vaccinées par rapport à la population de référence, ce qui serait attribuable à un biais d'évaluation. La vaccination par inadvertance de personnes enceintes ne constitue pas une indication d'interruption de grossesse.

Les taux de séroconversion sont plus faibles chez les personnes enceintes qui se font vacciner, notamment au cours du troisième trimestre. Il convient de vérifier les titres d'anticorps après la vaccination pour s'assurer que la réponse immunitaire des personnes enceintes dont le risque de FJ persiste est adéquate. Voir Tests sérologiques pour de plus amples renseignements. Si la sérologie n'est pas disponible et qu'une personne enceinte se rend dans un pays présentant un risque de transmission de la FJ après la fin de sa grossesse, une revaccination avant le voyage devrait être envisagée.

Si les personnes enceintes doivent se rendre dans un pays qui exige des documents mais où il n'y a pas de risque de transmission de la FJ, une dispense ou un certificat de contre-indication médicale à la vaccination devrait être fourni.

En général, les personnes allaitantes ne devraient pas être vaccinées, en particulier lorsque le nourrisson a moins de 9 mois. Il y a eu un signalement de 3 cas de transmission probable de la souche vaccinale du virus de la FJ d'une mère à son enfant par l'allaitement, entraînant une encéphalite chez les enfants. Si, pour l'entrée dans un pays, un certificat de vaccination contre la FJ est exigé et qu'il n'existe aucun risque de contracter cette dernière dans la région à visiter, il convient de demander une dispense de vaccination. Si le voyage dans une zone de forte endémie ne peut être reporté, la mère devrait recevoir des renseignements sur le risque rare que la vaccination provoque une maladie chez le nourrisson, qui devrait être comparé avec le risque d'infection par la FJ chez la mère et le nourrisson.

Pour de plus amples renseignements, voir Immunisation des voyageurs dans la Partie 3 et Voyageurs.

Personnes qui sont immunodéprimées

En général, les personnes qui sont immunodéprimées ne devraient pas recevoir le vaccin contre la FJ en raison du risque de maladie causé par la souche vaccinale. Si l'on envisage de vacciner un sujet qui est immunodéprimé, il faudrait obtenir au préalable l'approbation de son médecin traitant. Pour les cas complexes, il est conseillé de l'adresser à un consultant possédant une expertise en vaccination ou en immunodéficience.

Dans le cas du voyageur qui est immunodéprimé, les risques associés à la vaccination antiamarile devraient être soupesés par rapport à ses éventuels bienfaits. Lorsqu'un pays exige la vaccination mais que les risques l'emportent sur les bienfaits, le voyageur devrait se voir remettre un Certificat de contre-indication médicale à la vaccination. Les voyageurs dont l'immunodépression est légère et dont le risque de contracter la FJ est important (p. ex., voyage dans une région où il y a un risque de transmission transitionnelle ou endémique) devraient se voir offrir le vaccin contre la FJ et être informés des risques théoriques. Les voyageurs qui sont fortement immunodéprimés qui, même s'ils ont été informés des risques, planifient un voyage dans une région où le virus amaril est actif devraient consulter un expert en médecine des voyages et appliquer rigoureusement les mesures de protection contre les moustiques.

Voir le chapitre Immunisation des sujets immunodéprimés dans la Partie 3 pour de plus amples renseignements. Voir Doses de rappel et revaccination, Tests sérologiques et Contre-indications et précautions pour de plus amples renseignements.

Personnes atteintes de maladies chroniques

Voir Contre-indications et précautions et Immunisation des personnes atteintes de maladies chroniques dans la Partie 3 pour des renseignements concernant des maladies chroniques précises.

Voyageurs

La décision de vacciner ou non un voyageur contre la FJ devrait reposer sur son itinéraire et le risque d'exposition à ce virus, les exigences du pays visité (y compris les escales et les périodes de transit à l'aéroport), les facteurs de risque individuels (p. ex., âge, statut immunitaire) et la possibilité d'ÉIG suivant la vaccination.

Dans certains pays où la FJ est transmise, la vaccination n'est pas obligatoire pour entrer dans le pays. Les voyageurs non vaccinés courent donc un risque accru, surtout s'ils se rendent dans une zone à risque de FJ.

Le vaccin contre la FJ est recommandé pour les voyageurs qui sont immunocompétents (de 9 mois et plus) qui traversent, visitent ou vivent dans des pays présentant un risque de transmission de la FJ ou lorsque la vaccination contre la FJ est requise pour entrer dans le pays. Voir la liste des pays présentant un risque de transmission de la FJ et des pays nécessitant une vaccination contre la FJ, disponible auprès de l'OMS. Certains pays peuvent également exiger la vaccination contre la FJ en cas de transit par un pays/une région à risque de transmission de la FJ.

Le vaccin contre la FJ est recommandé pour les personnes qui se rendent dans des pays où le risque d'exposition aux moustiques est accru en raison d'un séjour prolongé, d'une forte exposition aux moustiques ou de l'impossibilité d'éviter les piqûres de moustiques.

La vaccination contre le virus de la FJ n'est généralement pas recommandée aux voyageurs qui se rendent dans des pays où le risque d'exposition au virus de la FJ est faible, y compris ceux dont l'itinéraire se limite aux zones sans risque. Pour de plus amples renseignements, voir la section Voyageurs prévoyant des escales et un transit à l'aéroport.

Certificats internationaux de vaccination ou de prophylaxie (CIVP)

Conformément au RSI de l'OMS, la vaccination contre la FJ (documentée par un CIVP) est requise pour entrer dans certains pays d'Afrique et d'Amérique du Sud, et ce, quel que soit le pays d'origine du voyageur.

D'autres pays exigent la vaccination contre la FJ des voyageurs qui ont traversé des pays endémiques.

Dans certains pays d'Asie et pays tropicaux où la FJ n'existe pas mais où le moustique qui transmet la maladie est présent, la vaccination est requise pour les voyageurs qui arrivent d'un pays d'endémie afin de prévenir l'importation de la maladie.

Certains pays n'exigent pas la vaccination contre la FJ des nourrissons ayant moins d'un certain âge (p. ex., moins d'un (1) an). Pour les personnes vaccinées, le CIVP est valable la vie durant, à partir de 10 jours après la primovaccination et immédiatement après la revaccination. Les voyageurs qui ont besoin d'un certificat mais pour qui le vaccin est contre-indiqué (voir Contre-indications et précautions) peuvent se voir remettre par le Centre de vaccination contre la FJ un Certificat de contre-indication médicale à la vaccination après une évaluation du risque individuel. Les voyageurs sans CIVP ni Certificat de contre-indication médicale à la vaccination valide peuvent se voir refuser l'entrée dans un pays qui exige un tel document, être mis en quarantaine ou se voir offrir la vaccination au point d'entrée (p. ex., à l'aéroport), ce qui peut entraîner un risque pour leur santé.

Le CIVP n'est délivré qu'aux personnes qui ont reçu une dose complète du vaccin contre la FJ. Pour de plus amples renseignements, voir le document du CCMTMV Recommandations canadiennes provisoires concernant l'utilisation d'une dose fractionnée du vaccin contre la fièvre jaune durant une pénurie du vaccin.

Voyageurs prévoyant des escales et un transit à l'aéroport

Les périodes de transit de 12 heures ou moins dans un aéroport international posent un risque très faible de transmission du virus de la FJ, quelle que soit la classification relative au risque de FJ du pays où se situe l'aéroport. Un tel transit ne justifie généralement pas une vaccination, puisque celle-ci n'est pas médicalement indiquée.

Toutefois, la définition des conditions d'entrée spécifiques relève de la compétence de chaque pays. Certains pays n'autoriseront aucune entrée sans preuve appropriée de vaccination ou certificat de contre-indication médicale. Les voyageurs qui ne détiennent pas les documents appropriés peuvent se voir refuser l'entrée ou être soumis à la vaccination à l'aéroport.

Ces points sont à envisager pendant le passage en revue des itinéraires et la consultation avant le voyage. Si l'on craint que le manque de documents expose le voyageur à des risques alors que la vaccination n'est pas médicalement indiquée, on peut envisager de lui fournir un certificat de contre-indication médicale. Malheureusement, certains pays peuvent refuser l'entrée même si le voyageur possède les documents appropriés de contre-indication médicale à la vaccination.

Les fournisseurs de vaccins devraient vérifier le site Web du gouvernement du Canada, CDC ou le site web de l’OMS pour une liste actualisée des pays considérés comme étant endémiques ou en transition pour la FJ et/ou exigeant la vaccination contre la FJ à l'entrée.

Des recommandations propres aux destinations pour la vaccination contre la FJ sont disponibles sur le site Web du gouvernement du Canada Santé et sécurité des voyageurs.

Travailleurs

Le personnel de laboratoire qui est exposé au virus de la FJ et celui qui travaille dans des zones où la FJ est endémique devraient recevoir le vaccin contre la FJ. Pour de plus amples renseignements, voir les sections Doses de rappel et revaccination, Tests sérologiques et Immunisation des travailleurs dans la Partie 3.

Tests sérologiques

Les tests sérologiques ne sont généralement pas recommandés pour les personnes qui sont immunocompétentes. Toutefois, les tests sérologiques peuvent encore être utiles dans les cas où l'on s'inquiète de la capacité d'une personne à générer une réponse immunitaire durable au vaccin contre la FJ. Un titre d'anticorps (test de neutralisation par réduction de plaque) supérieur à 1 :20 indique une réponse sérologique.

En raison du faible niveau de données probantes sur la protection à long terme du vaccin contre la FJ, un titre d'anticorps (test de neutralisation par réduction de plaque) peut être envisagé si plus de 10 ans se sont écoulés depuis la dernière vaccination pour les personnes qui sont immunocompétentes présentant un risque d'exposition particulièrement élevé, notamment :

  • le personnel de laboratoire exposé au virus de la FJ
  • les voyageurs et les travailleurs présentant un risque régulier et continu d'exposition aux zones d'endémie de la FJ

Un titre d'anticorps peut également être envisagé après la vaccination pour les personnes dont la réponse à une vaccination antérieure contre la FJ peut avoir été diminuée, au moment de la vaccination, y compris celles qui :

  • étaient enceintes
  • prenaient des médicaments immunosuppresseurs
  • souffraient d'une maladie immunodépressive

Par ailleurs, étant donné qu'il peut souvent y avoir des difficultés ou des retards dans l'obtention de la sérologie, et vu que les ÉI sévères de la revaccination sont très rares, une dose de rappel peut être administrée à ces groupes pour garantir la protection avant tout voyage ultérieur dans des zones présentant un risque de transmission de la FJ. Pour de plus amples renseignements, voir Doses de rappel et revaccination.

Compte tenu de l'incertitude quant à la réponse immunitaire à plus long terme chez les personnes vaccinées dans la petite enfance, la sérologie peut également être envisagée pour les voyageurs ayant reçu une seule dose de vaccin contre la FJ avant l'âge d'un (1) an.

Méthodes d'administration

Dose, voie d'administration et calendrier

Dose

Chaque dose est de 0,5 mL.

Voie d'administration

Le vaccin contre la FJ devrait être administré par voie sous-cutanée.

Voir la section Méthodes d'administration des vaccins dans la Partie 1 pour de plus amples renseignements.

Calendrier

Une dose de vaccin contre la FJ devrait être administrée. Les personnes qui ont reçu des vaccins contre la FJ dans des pays autres que les États-Unis et le Canada et qui ont une preuve de vaccination devraient être considérées comme étant protégées contre la FJ.

En cas de pénurie, certains voyageurs se rendant dans des régions endémiques ou épidémiques de FJ peuvent ne pas avoir accès à une dose complète de vaccin contre la FJ, et ces voyageurs sont donc confrontés au choix de ne pas recevoir de vaccin ou de recevoir une dose fractionnée de vaccin. Toutefois, selon l'OMS, une dose fractionnée du vaccin contre la FJ ne pourrait pas être prise en compte pour le CIVP en vertu du RSI.

Le CIVP n'est délivré qu'aux personnes qui ont reçu une dose complète du vaccin contre la FJ. Pour de plus amples renseignements, voir le document du CCMTMV Recommandations canadiennes provisoires concernant l'utilisation d'une dose fractionnée du vaccin contre la fièvre jaune durant une pénurie du vaccin.

Administration concomitante d'autres vaccins

Le vaccin contre la FJ peut être administré en même temps que les vaccins suivants : rougeole, oreillons, rubéole, polio, diphtérie, tétanos, coqueluche, hépatite B, hépatite A, vaccin oral contre le choléra et vaccin oral ou parentéral contre la typhoïde.

Des sites d'injection différents et des aiguilles et seringues distinctes doivent être utilisés pour les injections parentérales concomitantes.

S'il n'y a pas d'administration concomitante, un intervalle minimal de 4 semaines est recommandé entre l'administration du vaccin contre la FJ et d'autres vaccins parentéraux vivants.

Le vaccin oral contre la typhoïde ou le choléra peut être administré à n'importe quel intervalle avant ou après le vaccin contre la FJ.

Il n'y a pas de données disponibles concernant une éventuelle interférence entre le vaccin contre la FJ et les vaccins contre la rage, le virus du papillome humain, l'encéphalite japonaise, la grippe vivante atténuée ou la varicelle.

Voir le Calendrier d'administration des vaccins dans la Partie 1 pour de plus amples renseignements.

Exigences d'entreposage

Il faut conserver le vaccin contre la FJ dans un réfrigérateur à +2 °C jusqu'à +8 °C. Ne pas congeler. Réfrigérer le vaccin reconstitué et l'utiliser dans l'heure qui suit la reconstitution. Voir la section Manipulation et entreposage des agents immunisants : Guide canadien d'immunisation dans la Partie 1 pour de plus amples renseignements.

Innocuité et évènements indésirables

Voir la section Effets secondaires suivant l'immunisation dans la Partie 2 pour de plus amples renseignements sur l'innocuité des vaccins.

Au cours des dernières années, un certain nombre de réactions rares mais graves à la vaccination contre la FJ ont été documentées, le plus souvent après l'administration de la première dose. Toutefois, les vaccins contre la FJ sont généralement bien tolérés. D'après des années de données d'observation, les réactions indésirables sévères liés aux doses de rappel du vaccin contre la FJ sont très rares.

Les réactions au vaccin sont généralement légères et de nature transitoire. Des ÉI légers tels que des céphalées, des myalgies et une faible fièvre peuvent persister pendant 5 à 10 jours après la vaccination. Moins de 0,2 % des vaccinés ont dû limiter leurs activités quotidiennes en raison d'un ÉI après la vaccination.

Les taux de déclaration d'ÉIG augmentent avec l'âge.

Évènements indésirables fréquents et très fréquents

Les ÉI fréquents surviennent chez 1 % à moins de 10 % des vaccinés. Des ÉI très fréquents surviennent chez 10 % ou plus des vaccinés.

Dans les essais cliniques, les ÉI les plus fréquents étaient des réactions au site d'injection, telles qu'un œdème localisé et une masse ou une douleur au site d'injection. Les autres ÉI très fréquents après la vaccination étaient les céphalées et les myalgies.

Les ÉI fréquents comprenaient des nausées et des éruptions cutanées.

Évènements indésirables peu fréquents, rares et très rares

Des ÉI peu fréquents surviennent chez 0,1 % à moins de 1 % des vaccinés. Les ÉI rares et très rares surviennent, respectivement, chez 0,01 % à moins de 0,1 % des vaccinés.

Une anaphylaxie a été signalée dans 1,3 cas sur 100 000 doses de vaccin distribuées, d'après les taux de déclaration au Vaccine Adverse Event Reporting System (VAERS) des États-Unis entre 2007 et 2013. Ce taux inclut les rapports où un autre vaccin a été co-administré avec le vaccin contre la FJ. Pour les réactions anaphylactiques dont le numéro de dose était connu, toutes sont survenues après la primovaccination.

Syndrome neurotropique associé au vaccin contre la fièvre jaune (SNA-VFJ)

Le terme syndrome neurotropique associé au vaccin contre la fièvre jaune (SNA-VFJ) désigne un groupe de syndromes cliniques comprenant la méningo-encéphalite (maladie neurotropique), l'encéphalomyélite aiguë disséminée, le syndrome de Guillain-Barré et la paralysie bulbaire aiguë.

Le syndrome neurotropique survient par suite de l'envahissement du système nerveux central (SNC) par la souche vaccinale du virus. Les autres syndromes sont des manifestations auto-immunes dans lesquelles des anticorps et/ou des lymphocytes T produits en réponse au vaccin ont une réaction croisée avec des épitopes neuronaux, ce qui entraîne des lésions des nerfs du SNC ou des nerfs périphériques. En général, l'évolution clinique est brève et le rétablissement est complet. Les décès sont rares.

Le SNA-VFJ peut se manifester dans n'importe quel groupe d'âge, dans les 30 jours suivant la vaccination, et est observé presque exclusivement chez les primovaccinés. Le risque de SNA-VFJ est plus élevé chez les enfants de moins de 9 mois et les personnes plus âgées.

Le SVA-VFJ a été signalé dans 0,8 cas sur 100 000 doses de vaccin distribuées, en grande partie après la primovaccination, d'après les taux de déclaration au VAERS des États-Unis entre 2007 et 2013. Le taux de déclaration était le triple pour les personnes de 60 à 69 ans (2,5 pour 100 000 doses) et le double pour les personnes de plus de 70 ans (1,6 pour 100 000 doses). Ces taux incluent les rapports où un autre vaccin a été co-administré avec le vaccin contre la FJ. Lorsque les nourrissons et les personnes âgées ne sont pas vaccinés, les données de surveillance récentes suggèrent que les taux d'incidence dans la population chutent à près de zéro.

Syndrome viscérotropique associé au vaccin contre la fièvre jaune (SVA-VFJ)

Le SVA-VFJ se caractérise par une maladie sévère et une défaillance de plusieurs organes. Il ressemble à l'infection de type sauvage de la FJ et se manifeste dans les 10 jours suivant la vaccination.

Le SVA-VFJ a été signalé dans 0,3 cas sur 100 000 doses de vaccin distribuées, en grande partie après la primovaccination, d'après les taux de déclaration au VAERS des États-Unis entre 2007 et 2013. Ce taux inclut les rapports où un autre vaccin a été co-administré avec le vaccin contre la FJ.

Le risque de SVA-VFJ augmente avec l'âge. L'incidence est estimée à 1,0-1,1 pour 100 000 pour les personnes âgées de 60 à 69 ans; 2,3-3,2 pour 100 000 pour les personnes de plus de 70 ans. Le taux de létalité est de 65 % dans l'ensemble et est plus élevé chez les femmes que chez les hommes (90 % contre 50 %).

Le SVA-VFJ est observé presque exclusivement chez les personnes primo-vaccinées. Des études approfondies des cas suggèrent que le SVA-VFJ est lié à divers facteurs de l'hôte, notamment l'âge avancé et une maladie du thymus (thymome, myasthénie, thymectomie), et n'est pas associé à un changement de virulence du virus vaccinal.

Autres enjeux d'innocuité

D'après 3 rapports de cas, le virus de la FJ peut être transmis d'une personne qui allaite à son enfant. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir le risque d'exposition du nourrisson par l'allaitement, car la fréquence est inconnue.

Pour de plus amples renseignements, voir Grossesse et allaitement.

Directives sur la déclaration des effets secondaires suivant l'immunisation

Pour garantir l'innocuité continue des vaccins au Canada, il est essentiel que les vaccinateurs et les autres cliniciens déclarent les effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI), et dans certaines administrations, la déclaration est obligatoire en vertu de la loi.

Les vaccinateurs sont invités à signaler les ESSI par l'intermédiaire des responsables locaux de la santé publique et à vérifier les exigences précises de déclaration des ESSI dans leur province ou territoire. En général, tout ÉIG ou ÉI inattendu jugé temporellement associé à la vaccination devrait être signalé.

Il est demandé aux vaccinateurs de signaler en particulier les ESSI suivants :

  • Syndrome neurotropique associé au vaccin contre la FJ (SNA-VFJ)
  • Syndrome viscérotropique associé au vaccin contre la FJ (SVA-VFJ)
  • Tout ÉIG ou ÉI inattendu jugé temporellement associés à la vaccination

Pour de plus amples renseignements sur la déclaration des ESSI, voir le Formulaire de rapport des effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI) au Canada. Pour des renseignements généraux sur l'innocuité des vaccins, voir la section Effets secondaires suivant l'immunisation dans la Partie 2.

Contre-indications et précautions

Il existe une association entre le SVA-VFJ et des antécédents de maladie du thymus. Par conséquent, le vaccin contre la FJ est contre-indiqué chez les personnes ayant des antécédents de maladie du thymus avec une fonction immunitaire anormale (p. ex., thymome, thymectomie, myasthénie).

Le vaccin antiamaril est contre-indiqué chez les personnes ayant déjà eu une réaction anaphylactique au vaccin et chez les personnes ayant une hypersensibilité immédiate ou anaphylactique établie à l'un ou l'autre des composants du vaccin ou de son contenant. Les personnes devant être vaccinées contre la FJ et chez qui l'on soupçonne une hypersensibilité ou une allergie non anaphylactique aux composants du vaccin, notamment les protéines de poulet ou d'œuf et la gélatine, devraient être dirigées vers un allergologue aux fins d'évaluation.

Voir le Tableau 1 du chapitre Contenu des agents immunisants dont l'utilisation est autorisée au Canada de la Partie 1 pour la liste des vaccins dont l'utilisation est autorisée au Canada et leur contenu.

Les nourrissons âgés de moins de 6 mois ne devraient pas recevoir le vaccin contre la FJ en raison du risque de SNA-VFJ.

L'administration du vaccin contre la FJ devrait être reportée chez les personnes présentant une maladie aiguë modérée ou sévère. Les personnes souffrant d'une maladie aiguë mineure (avec ou sans fièvre) peuvent être vaccinées.

Pour l'utilisation du vaccin contre la FJ chez les personnes qui sont immunodéprimées, voir la section Immunisation des sujets immunodéprimés dans la Partie 3.

Pour de plus amples renseignements, voir la section Contrindications et précautions dans la Partie 2.

Autres considérations

Interactions médicamenteuses

L'effet du vaccin contre la FJ sur la réactivité à la tuberculine est inconnu. Jusqu'à ce que des données soient disponibles, si un test cutané à la tuberculine ou un test de libération de l'interféron gamma (TLIG) est nécessaire, il devrait être effectué le même jour que la vaccination ou retardé d'au moins 4 semaines après l'administration du vaccin contre la FJ.

L'administration du vaccin contre la FJ peut avoir lieu à tout moment après la réalisation et/ou la lecture du test cutané à la tuberculine.

Processus de révision des chapitres

Cette mise à jour du chapitre a été réalisée en collaboration avec le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV). Les recommandations sont basées sur le document du CCMTMV Déclaration sur l'administration d'une dose de rappel du vaccin contre la fièvre jaune.

Remerciements

L'ASPC tient à souligner la contribution du Groupe de travail sur la fièvre jaune du CCMTMV et des participants de l'ASPC, soit C. Jensen, N. Mohamed, O. Baclic et E. Abrams.

Références choisies

  • Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages. Déclaration sur l'administration d'une dose de rappel du vaccin contre la fièvre jaune. Ottawa : Agence de la santé publique du Canada; 2018. Récupéré de https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/administration-dose-rappel-vaccin-contre-fievre-jaune.html
  • Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages. Déclaration sur la fièvre jaune à l'intention des voyageurs. Rel mal trans Can. 2013;39(2):1.
  • Disease News Outbreak - Yellow fever - Brazil [Internet]. Genève : Organisation mondiale de la Santé; 2018 [mis à jour le 2018-03-09; cité le 2018-03-09]. Accès : http://www.who.int/csr/don/09-march-2018-yellow-fever-brazil/en/
  • Groupe de travail sur la fièvre jaune au nom du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV). Recommandations canadiennes provisoires concernant l'utilisation d'une dose fractionnée du vaccin contre la fièvre jaune durant une pénurie du vaccin. Can Comm Dis Rep 2016;42:158-60.
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  • MMWR - Yellow fever vaccine recommendations of ACIP, 2010 https://www.cdc.gov/mmwr/pdf/rr/rr5907.pdf
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