DOAD 5019-2, Examen administratif

Table des matières

  1. Introduction
  2. Définitions
  3. Abréviations
  4. Principes généraux
  5. Processus d'examen administratif
  6. Conformité et conséquences
  7. Responsabilités
  8. Références

1. Introduction

Date de publication : 2006-03-03

Date de la dernière modification : 2022-06-20

Application : La présente DOAD est une ordonnance qui s'applique aux officiers et aux militaires du rang des Forces armées canadiennes (FAC), ci-après nommés « militaires ».

Documents annulés:

Autorité approbatrice : Chef du personnel militaire (CPM)

Bureau de première responsabilité des politiques : Directeur – Politique et griefs (Carrières militaires) (DPGCM)

Demandes de renseignements : Centre de réponses administratives (CRA)

2. Définitions

autre implication dans des activités reliées aux drogues (other involvement with drugs)

Tout acte, autre que l’usage interdit de drogues, qui :

conduite haineuse (hateful conduct)

Acte ou conduite, y compris l'affichage ou la communication de mots, symboles ou images, par un militaire qui savait ou aurait raisonnablement dû savoir qu'il constituerait, favoriserait, justifierait ou promouvrait la violence ou la haine d'une personne ou des personnes appartenant à un même groupe identifiable en raison de leur origine nationale ou ethnique, leur race, leur couleur, leur religion, leur âge, leur sexe, leur orientation sexuelle, leur identité ou expression de genre, leur état matrimonial, leur situation de famille, leur caractéristiques génétiques ou leur déficience. (Banque de terminologie de la défense, fiche numéro 695993)

déficience (disability)

Déficience physique ou mentale, qu’elle soit présente ou passée, y compris le défigurement ainsi que la dépendance, présente ou passée, envers l’alcool ou la drogue. (article 25 de la Loi canadienne sur les droits de la personne)

Nota – Dans le contexte des FAC, on considère qu’une déficience consiste en l’altération complète ou partielle d’une capacité d’une manière ou dans les limites considérées comme normales dans le respect du principe de l’universalité du service.

écart de conduite lié à l’alcool (conduct deficiency involving alcohol)

Toute conduite ou rendement lié à l’alcool qui :

a) constitue un manquement d’ordre militaire en vertu de l'article 120.04 des ORFC, Manquements relatifs aux drogues et à l’alcool;

      b)   constitue une infraction à une loi provinciale ou à un règlement municipal;

c)   démontre une mauvaise gestion des finances personnelles, ou tout autre manquement à la conduite et au rendement. (Banque de terminologie de la défense, fiche numéro 43020)

inconduite liée à l’alcool (alcohol misconduct)

Toute conduite, autre que l’écart de conduite lié à l’alcool, qui constitue une infraction au Code criminel ou une infraction d’ordre militaire au Code de discipline militaire comprenant la consommation d’alcool ou l’effet de celui-ci comme élément constitutif de l’infraction ou comme facteur contributif.
Notes : 1. L’inconduite liée à l’alcool comprend les infractions suivantes lorsque l’alcool est un élément :

    2. L’inconduite liée à l’alcool comprend le vol, les voies de fait et l’agression sexuelle lorsque l’alcool est un facteur              contribuant à ces infractions. (Banque de terminologie de la défense, fiche numéro 42877)

inconduite sexuelle (sexual misconduct)

Comportement à caractère sexuel qui cause ou pourrait causer des préjudices à d’autres personnes, et dont la personne savait ou aurait dû raisonnablement savoir qu’un tel comportement pourrait être préjudiciable, y compris :

3. Abréviations

Abréviation Mot ou expression en toutes lettres

AA (AA)

autorité approbatrice

CEMD (CDS) chef d’état-major de la Défense

CERM (MEL)

contraintes à l'emploi pour raisons médicales

C de C (CoC) chaîne de commandement
CMC (CMC) Collège militaire canadien

cmdt (Comd)

commandant

cmdt d’unité (CO) commandant d’unité

DACM (DMCA)

directeur – Administration (Carrières militaires)

DCM (D Mil C)

directeur – Carrières militaires

DGCM (DGMC)

directeur général – Carrières militaires

DJ Pers Mil (D Law Mil Pers)

directeur juridique – Personnel militaire

DNS (DSA)

directeur - Nominations supérieures

D Pol San (D Med Pol)

directeur – Politique de santé

EA (AR)

examen administratif

ELRFC (CFLRS) École de leadership et de recrues des Forces canadiennes
F rég (Reg F) Force régulière
F rés (Res F) Force de réserve
GRFC (CFRG) Groupe du recrutement des Forces canadiennes 
LCDP (CHRA) Loi canadienne sur les droits de la personne
MDN (DND) ministère de la Défense nationale
N1 (L1) conseiller de niveau 1
N2 (L2) conseiller de niveau 2
OAFC (CFAO) Ordonnances administratives des Forces canadiennes
ORFC (QR&O) Ordonnances et règlements royaux applicables aux Forces canadiennes

QG (HQ)

quartier général

UdS (UofS) universalité du service

4. Principes généraux

Contexte

4.1 Chaque militaire est tenu de respecter des normes professionnelles de conduite et de rendement. Lorsque se produit un incident, une circonstance particulière ou un manquement à la conduite ou au rendement qui enfreint les normes professionnelles et remet en question la viabilité du maintien en service d’un militaire, une mesure administrative peut être appropriée.

4.2 Un EA est le processus permettant de déterminer la mesure administrative la plus appropriée, le cas échéant, dans un tel cas (voir le paragraphe 5.9 de la présente DOAD pour les mesures administratives possibles qui peuvent être entreprises à la suite d’un EA).

Nota - Une mesure administrative sous la forme d’une mesure corrective peut être entreprise conformément à la DOAD 5019-4, Mesures correctives, sans la tenue d’un EA en vertu de la DOAD 5019-2.

4.3 Dans le cadre du processus d’EA, les FAC doivent s’assurer que les mesures administratives :

  1. respectent la DOAD 5516-5, Mesures d’adaptation pour trouble d’apprentissage lors du recrutement, de l’instruction et de l’éducation, et la DOAD 5023-0, Universalité du service;
  2. ne soient pas fondées, en partie ou en totalité, sur tout motif de discrimination illicite énoncé dans la LCDP, c’est-à-dire la race, les origines nationales ou ethniques, la couleur, la religion, l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre, l’état matrimonial, la situation familiale, les caractéristiques génétiques, la déficience ou l’état de personne graciée ou dont le casier judiciaire a été suspendu.

4.4 Les FAC s'engagent à adopter un processus d'EA équitable.

Participation de l'état-major et de l'AA au processus d'EA

4.5 Le processus d'EA à l'égard d'un militaire implique au moins deux officiers de la F rég ou de la F rés, comme suit :

  1. d'une part, un ou plusieurs officiers d'état-major qui agissent comme analystes d'EA et sont chargés de la conduite de l'analyse de l'EA;
  2. d'autre part, un officier agissant comme AA qui est autorisé à sélectionner et à entreprendre une mesure administrative en conformité avec les ORFC ou une DOAD à la suite du processus d'EA, si nécessaire.

Types d'EA

4.6 Le tableau suivant identifie, pour chaque motif d'EA et selon l'élément constitutif, l'analyste d'EA et l'officier qui est autorisé à agir à titre d'AA :

Types d'EA

Élément constitutif

Analyste d'EA

AA (Nota 1)

Pour les militaires ayant le grade ou la désignation de grade de...
manquement à la conduite (Nota 2) F rég ou F rés personnel du DACM DACM

sdt/mat 3/avr à lcol/capf

(Nota 3)

DGCM sdt/mat 3/avr à col/capv 
CPM sdt/mat 3/avr à gén/am

manquement au rendement

(Nota 4)

F rég

personnel du DCM

DCM, DGCM ou CPM

sdt/mat 3/avr à lcol/capf, sauf adjuc/ pm 1

personnel du DNS

DGCM ou CMP

adjuc/pm 1 ou col/capv

CPM

bgén/cmdre à gén/am

F rés

personnel du QG N2 ou équivalent

cmdt N2 ou équivalent

sdt/mat 3/avr à maj/capc

cmdt N1 ou équivalent

sdt/mat 3/avr à col/capv

CPM

sdt/mat 3/avr à gén/am

manquement au rendement d’un militaire figurant sur la liste de l’instruction de base

F rég

personnel de l’unité, de l’école ou de l’établissement d’instruction

cmdt d’unité, cmdt d’un CMC ou d’une ELRFC, cmdt GRFC, ou équivalent 

sdt/mat 3/avr à lcol/capf

F rés

personnel du QG N2 ou équivalent

cmdt N2 ou équivalent

sdt/mat 3/avr à lcol/capf

CERM qui contrevient au principe de l’UdS (Nota 5)

F rég ou F rés

personnel du DACM

DACM

sdt/mat 3/avr à lcol/capf

DGCM

sdt/mat 3/avr à col/capv

CPM

sdt/mat 3/avr à gén/am

CERM qui ne contrevient pas au principe de l’UdS (Nota 6)

F rég ou F rés personnel d’unité

cmdt d’unité

sdt/mat 3/avr à lcol/capf

Nota 1 – L’autorité de l’AA ne peut pas être déléguée.

Nota 2 – Il y a un manquement à la conduite si le militaire ne respecte pas une norme de conduite établie dans un règlement, un code de conduite, une politique, une ordonnance, une instruction ou une directive applicable au militaire. Des exemples de manquement à la conduite sont la consommation de drogues interdites, une autre implication dans des activités liées aux drogues, l’inconduite liée à l’alcool, l’inconduite sexuelle, le harcèlement, les comportements racistes, les comportements haineux et la violence familiale.

Nota 3 Les abréviations des grades et les désignations de grade dans la présente DOAD sont utilisées conformément à la Banque de terminologie de la Défense. Voir la colonne 3 du tableau à l’article 3.01 des ORFC, Grades et désignations de grades, pour des désignations de grades supplémentaires pour les militaires qui ont le grade de soldat et portent un uniforme de l’armée.

Nota 4 – Il y a un manquement au rendement si un militaire ne respecte pas une norme de rendement établie attendue du militaire dans l’exécution de ses fonctions, ses tâches ou ses responsabilités, y compris une norme opérationnelle minimale liée à l’UdS en vertu de la DOAD 5023-1, Critères minimaux d'efficacité opérationnelle liés à l'universalité du service.

Nota 5 – Un EA est effectué si le D Pol San attribue une CERM et que le DACM détermine que la CERM contrevient au principe de l’UdS.

Nota 6 – Si une CERM est attribuée sans contrevenir au principe de l’UdS mais que l’EA peut aboutir à une recommandation de libération, à un reclassement obligatoire ou à une recommandation de service continu assujetti à des contraintes à l’emploi, le cas doit être confié au DACM par l’AA.

Équité procédurale

4.7 Le tableau suivant énonce les mesures minimales qui doivent être prises pour garantir que le processus d'EA est équitable :

Étape

Que se passe-t-il?

Avis

L'AA doit aviser le militaire qu'un EA sera mené afin d'évaluer le service du militaire et de sélectionner la mesure administrative la plus appropriée, le cas échéant, dans les circonstances.

Communication des renseignements

L'AA doit transmettre au militaire une trousse de divulgation contenant soit:

  • une copie de tous les documents et autres renseignements pertinents;
  • un résumé de tous les renseignements pertinents.

Nota L'AA se base sur la trousse de divulgation pour rendre sa décision.

Observations

Après réception de la trousse de divulgation, le militaire peut transmettre à l'AA ses observations écrites, y compris des arguments et des faits qui n'ont pas été inclus dans la trousse de divulgation et des rectifications aux documents et aux autres renseignements divulgués, selon ce qu'il considère nécessaire.

Considération de tous les renseignements

L'AA considère le contenu de la trousse de divulgation et les observations du militaire, puis rend sa décision.

Transmission de la décision

L'AA transmet les motifs de la décision au militaire par l'entremise du cmdt d’unité de ce dernier.

NotaUn analyste d'EA peut agir au nom de l'AA durant chacune des étapes mentionnées ci-haut, sauf pour celle de la Considération de tous les renseignements.

5. Processus d'examen administratif

Mesures préalables au processus d'EA

5.1 Le processus d'EA peut être entrepris à la suite d'un manquement à la conduite ou au rendement, qu'il y ait eu ou non :

  1. l’administration préalable d'une mesure corrective, conformément à la DOAD 5019-4;
  2. une recommandation par la C de C de mener un EA.

Nota Un cmdt d’unité doit contacter le DACM pour tout cas de conduite haineuse ou d'inconduite sexuelle.

Autorités pouvant recommander un EA

5.2 Les personnes suivantes peuvent recommander un EA à l'égard d'un militaire :

  1. une autorité de mise en œuvre, au sens de la DOAD 5019-4, dans l'un des cas suivants :
    1. les mesures correctives n'ont pas suffi à corriger le manquement à la conduite ou au rendement;
    2. un incident, une circonstance particulière, ou un manquement à la conduite ou au rendement s’est produit et qui enfreint les normes professionnelles et remet en cause le maintien en service continu du militaire;
  2. un gestionnaire de carrière ou le titulaire d'un poste équivalent de la F rés, ou le cmdt d’unité d'un établissement de recrutement ou d'instruction, à la suite d'un échec à l'instruction;
  3. l'état-major du DACM ou le N2 du QG, ou un état-major équivalent, si le D Pol San a attribué une CERM permanente;
  4. un cmdt d’unité, lorsqu’un militaire ne peut pas satisfaire à l'un des critères minimaux d'efficacité opérationnelle liés au principe de l'UdS (voir la DOAD 5023-1).

Tableau du processus d'EA

5.3 Le tableau suivant montre un exemple du processus d'EA dans lequel l'analyste d'EA agit au nom de l'AA : 

Étape Mesure

1

L'autorité qui recommande un EA doit transmettre la recommandation ainsi que tous les éléments de preuve à l'appui à l'analyste d'EA approprié.

2

L'analyste d'EA crée un dossier pour l'EA.

3

L'analyste d'EA envoie un avis au militaire par l'entremise du cmdt d’unité de ce dernier.

4

L'analyste d'EA reçoit le rapport d'incident d'importance, le rapport d'enquête de la police militaire, le rapport de la commission d'enquête ou tout autre renseignement pertinent, selon le cas.

5

Si l’on soupçonne qu’il y a infraction à l’UdS, l’analyste d’EA reçoit de l’autorité concernée, conformément à la DOAD 5023-1, les renseignements sur le groupe professionnel du militaire; par exemple, les renseignements sur l'examen annuel des groupes professionnels militaires, la documentation sur le grade, etc.

6

L'analyste d'EA :
  • examine toute la documentation;
  • rédige le sommaire du cas (le cas échéant); et
  • formule une recommandation qui sera soumise à la C de C pour examen et approbation.

7

La C de C examine la documentation, le sommaire du cas (s’il est inclus) ainsi que la recommandation formulée par l'analyste d'EA et soumet une recommandation.

8

Une trousse de divulgation est transmise au militaire, par l'entremise de son cmdt d’unité, avec la copie du sommaire du cas, toute recommandation de la C de C ainsi que tout autre document et renseignement qui seront pris en considération par l'AA.

Nota – Le militaire peut accélérer le processus d'EA en informant l’analyste d'EA par écrit qu'il ne souhaite pas recevoir la trousse de divulgation.

9

Le militaire peut présenter ses observations écrites à l'AA, par l'entremise de l'analyste d'EA, au plus tard 30 jours civils après réception de la trousse de divulgation. Si le militaire n'a pas suffisamment de temps pour présenter ses observations, il peut, par écrit, demander un délai supplémentaire à l'analyste d'EA. Le délai de 30 jours civils doit être interprété de manière souple et raisonnable et doit tenir compte de la situation du militaire. Le cmdt d’unité dispose ensuite de 10 jours pour examiner les observations du militaire et fournir des commentaires à l’AA, ainsi qu’une copie au militaire à titre d’information.

10

Si des commentaires sont faits, par exemple par le cmdt d’unité ou l'analyste d'EA, quant aux observations du militaire, celui-ci doit en recevoir une copie et peut présenter des observations supplémentaires basées sur les commentaires.

11

L'AA :

  • examine le dossier d'EA, y compris la trousse de divulgation et les observations du militaire, le cas échéant;
  • rend une décision;
  • transmet une décision écrite à l'analyste d'EA, y compris les motifs de celle-ci.

12

L'analyste d'EA transmet au militaire, par l'entremise de son cmdt d’unité, la décision écrite de l'AA, y compris les motifs de celle-ci.

Norme et éléments de preuve

5.4 Une mesure administrative peut être entreprise seulement s’il existe des preuves claires et convaincantes démontrant, selon la prépondérance des probabilités, que s’est produit un incident, une circonstance particulière, ou un manquement à la conduite ou au rendement qui enfreint les normes professionnelles et remet en cause le maintien en service continu d’un militaire.

Sélection de la mesure administrative

5.5 La sélection de la mesure administrative par un AA doit être fondée sur l’examen des éléments suivants :

  1. les faits du présent cas;
  2. toute la période de service du militaire, en tenant compte de son grade, de son groupe professionnel militaire, de son expérience et de son poste;
  3. tout manquement à la conduite ou au rendement antérieur, en considérant la mesure dans laquelle le militaire :
    1. a accepté la responsabilité ou a manifesté des remords pour le manquement;
    2. a pris des mesures actives pour modifier sa conduite ou son rendement;
  4. le rôle de leadership assumé par le militaire, le cas échéant;
  5. le résultat de la consultation nécessaire avec les services locaux de la santé des FC;
  6. l’existence de toute CERM et de toute déficience déclarée, ainsi que de toute autre contrainte à l’emploi, sous réserve des exigences du principe de l’UdS conformément aux DOAD 5023-0 et 5023-1;
  7. les observations du militaire, le cas échéant.

5.6 Bien qu’il puisse exister un lien entre un problème comportemental avéré et une déficience, une déficience ne dispense pas automatiquement un militaire de l’obligation de respecter les normes de conduite et de rendement établies dans les règlements, les codes de conduite, les politiques, les ordonnances, les instructions et les directives applicables au militaire. Toutefois, l’AA doit tenir compte de la déficience ainsi que de la conduite et du rendement globaux du militaire, et s’assurer que toute mesure administrative ne contrevienne pas à la LCDP.

Décisions d'un EA

5.7 Avant d’entreprendre toute mesure administrative, l'AA doit s’assurer qu'elle soit autorisée par les ORFC ou une DOAD à imposer la mesure administrative sélectionnée.

5.8 En règle générale, la mesure administrative appropriée est celle qui reflète le mieux le degré d'incompatibilité entre le manquement à la conduite ou le rendement du militaire et son maintien en service continu au sein des FAC.

5.9 Une fois qu’un dossier d’EA a été examiné et qu’une décision a été prise, l’AA peut, en vertu des règlements, des politiques, des ordonnances, des instructions et des directives applicables, entreprendre une mesure administrative, y compris :

5.10 Lorsque la décision sélectionnée est la libération, le militaire doit être libéré en vertu du numéro le plus approprié du tableau ajouté à l'article 15.01 des ORFC, Libération des officiers et militaires du rang. Les directives du CEMD relatives à la sélection de la libération appropriée dans certains cas particuliers sont énoncées dans le document intitulé Considération pour l’attribution d’un motif de libération.

Motifs

5.11 Les motifs justifiant l’entreprise d'une mesure administrative à l'égard d'un militaire doivent contenir assez de renseignements pour :

  1. permettre au militaire de comprendre les raisons pour lesquelles la mesure administrative a été imposée;
  2. permettre un examen par l'autorité en matière de griefs.

5.12 Les motifs fournis doivent spécifiquement :

  1. identifier les éléments de preuve applicables;
  2. expliquer comment les éléments de preuve ont été traités;
  3. énoncer les conclusions basées sur les éléments de preuve et expliquer, compte tenu des conclusions, pourquoi cette mesure administrative spécifique a été imposée.

Dossiers d'EA

5.13 Les dossiers d'EA doivent être conservés conformément aux politiques et aux procédures énoncées dans les documents suivants, selon le cas :

6. Conformité et conséquences

Conformité

6.1 Les militaires doivent se conformer à la présente DOAD. Si des éclaircissements aux politiques ou aux instructions énoncées dans la présente DOAD sont nécessaires, les militaires peuvent demander des directives par l’entremise de leur C de C. Les supérieurs militaires sont les principaux responsables, et détiennent les principaux moyens, d’assurer que les militaires qui relèvent d’eux se conforment à la présente DOAD.

Conséquences d’une non-conformité

6.2 Les militaires sont tenus de rendre compte à leur supérieur militaire de tout cas de non-conformité aux directives énoncées dans la présente DOAD. La non-conformité à la présente DOAD peut entraîner des conséquences tant pour le MDN et les FAC, en tant qu’institutions, que pour les militaires, en tant qu’individus. Tout cas de non-conformité soupçonnée pourrait faire l’objet d’une enquête. Les supérieurs militaires doivent prendre ou imposer les mesures correctives appropriées dans le cas où la non-conformité à la présente DOAD entraîne des conséquences pour le MDN ou les FAC. La décision d’un N1 ou d’un autre haut fonctionnaire de prendre des mesures ou d’intervenir dans un cas de non-conformité, sauf en ce qui concerne une décision prise en vertu du Code de discipline militaire, dépendra du niveau de risque évalué en fonction des incidences et de la probabilité d’un résultat défavorable découlant du cas de non-conformité et des autres circonstances entourant ce cas.

6.3 La nature et la gravité des conséquences découlant d’une non-conformité devraient être proportionnelles aux circonstances entourant le cas de non-conformité et aux autres circonstances pertinentes. Une non-conformité pourrait entraîner une ou plusieurs des conséquences suivantes:

  1. l’ordre de suivre l’apprentissage, l’instruction ou le perfectionnement professionnel approprié;
  2. l’inscription d’observations dans l’évaluation du rendement individuel;
  3. le renforcement des mesures de suivi et de contrôle du rendement;
  4. la révocation, en partie ou en totalité, de l’autorité qu’accorde la présente DOAD à un militaire;
  5. le signalement des infractions soupçonnées aux autorités chargées de l’application de la loi;
  6. l’imposition des conséquences particulières énoncées dans les lois et les codes de conduite applicables ainsi que les politiques et directives des FAC;
  7. l’application de toute autre mesure administrative ou disciplinaire, ou les deux, à l’endroit d’un militaire;
  8. l’imposition de la responsabilité de Sa Majesté du chef du Canada ou des militaires.

7. Responsabilités

Tableau des responsabilités

7.1 Le tableau suivant énonce les responsabilités relatives à la présente DAOD :

Le… est chargé de ou d'…

DACM

  • mener un EA, s'il y a lieu;
  • coordonner le processus d'EA pour les FAC;
  • fournir des conseils concernant le processus d'EA;
  • consulter le DJ Pers Mil au besoin;
  • s’assurer qu’un EA mené au sein de l'organisation du DGCM soit conforme aux politiques et aux procédures des FAC.
DPGCM
  • élaborer la politique d'EA.
DNS
  • mener un EA, s’il y a lieu;
  • fournir des conseils concernant le processus d’EA;
  • consulter le DJ Pers Mil au besoin;
  • s’assurer qu’un EA mené dans l’organisation du DNS soit conforme aux politiques et aux procédures des FAC.

DCM

  • mener un EA, s’il y a lieu;
  • fournir des conseils concernant le processus d’EA;
  • consulter le DJ Pers Mil au besoin;
  • s’assurer qu’un EA mené dans l’organisation du DCM soit conforme aux politiques et aux procédures des FAC.

D Pol San

  • attribuer les CERM permanentes;
  • consulter le DJ Pers Mil au besoin;
  • transmettre le formulaire DND 4345-F, Examen administratif des contraintes à l’emploi pour raisons médicales (EA CERM), directement au cmdt d’unité du militaire dans un cas évident où la maladie ou la blessure a entraîné une CERM qui ne contrevient pas au principe de l’UdS;
  • transmettre le formulaire DND 4345-F au DACM dans tout autre cas;
  • fournir des avis médicaux à l'analyste d'EA et à l'AA.

cmdt N2 ou l’équivalent

  • mener un EA, s'il y a lieu;
  • s’assurer que l'EA mené au QG du N2 ou à un niveau équivalent soit conforme aux politiques et aux procédures des FAC;
  • consulter le représentant local du JAG au besoin;
  • fournir à l’analyste d’EA la documentation et les renseignements sur les membres de la F rés faisant l'objet d'un EA dans le cas d'usage interdit de drogues ou de toute autre implication dans des activités reliées aux drogues, d'inconduite sexuelle, d'inconduite liée à l'alcool ou de tout autre manquement à la conduite.

cmdt d’unité

  • recommander que le processus d'EA soit entrepris, le cas échéant;
  • consulter le représentant local du JAG au besoin;
  • fournir tous les renseignements et toutes les recommandations appropriés à l'analyste d'EA concerné;
  • s’assurer que de l’aide est offerte à un militaire dans la préparation de ses observations dans le cadre de l'EA;
  • s’assurer que tout renseignement fourni par l'analyste d'EA soit transmis au militaire.

8. Références

Lois, règlements, politiques des organismes centraux et DOAD – politique

Autres références

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