Archivée 7 : Recommandations sur l’utilisation des vaccins contre la COVID-19 [2021-04-23]
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Date de publication : Le 23 avril 2021
Sur cette page
- Tableau des mises à jour
- Préambule
- Sommaire
- Introduction
- Méthodologie
- Épidémiologie
- Vaccins
- Préparations des vaccins contre la COVID-19 dont l'utilisation est approuvée et disponible au Canada
- Efficacité potentielle et efficacité réelle
- Immunogénicité
- Administration des vaccins
- Dépistage sérologique
- Conditions d'entreposage
- Administration simultanée d'autres vaccins
- Innocuité des vaccins et manifestations cliniques inhabituelles (MCI)
- Contre-indications et précautions
- Interactions médicamenteuses
- Produits sanguins, immunoglobulines humaines et moment de l'immunisation
- Recommandations
- Options de prise en charge pour les vaccins contre la COVID-19 dont l'utilisation est autorisée et disponible au Canada
- Priorités en matière de recherche
- Questions liées à la surveillance
- Liste des abréviations
- Remerciements
- Annexe A : Résumé des données probantes concernant le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech
- Annexe B : Résumé des données probantes concernant le vaccin contre la COVID-19 de Moderna
- Annexe C : Résumé des données probantes concernant le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca
- Tableau 9 : Estimations de l'efficacité potentielle du vaccin contre la première apparition de COVID-19 confirmée à partir de 15 jours après la deuxième dose, par intervalle de dosage
- Tableau 10 : Estimations de l'efficacité potentielle du vaccin contre la première apparition de COVID-19 confirmée à partir de 15 jours après la deuxième dose, par intervalle de dosage et groupe d'âge
- Tableau 11 : Estimations de l'efficacité potentielle du vaccin contre la première apparition de COVID-19 confirmée à partir de 15 jours après la deuxième dose, par intervalle de dosage
- Tableau 12 : Estimations de l'efficacité potentielle du vaccin contre l'hospitalisation, par intervalle de dosage
- Tableau 13 : Estimations de l'efficacité potentielle du vaccin contre l'infection asymptomatique, par intervalle de dosage
- Annexe D : Fréquence des évènements indésirables locaux sollicités après l’administration de vaccins contre la COVID-19 dans les essais cliniques
- Tableau 14 : Fréquence des évènements indésirables locaux sollicités dans les populations autorisées pour les vaccins à ARNm contre la COVID-19
- Tableau 15 : Fréquence des évènements indésirables locaux sollicités dans les populations autorisées pour le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca
- Tableau 16 : Fréquence des évènements indésirables systémiques sollicités dans les populations autorisées pour les vaccins à ARNm contre la COVID-19
- Tableau 17 : Fréquence des évènements indésirables systémiques sollicités dans les populations autorisées pour le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca
- Annexe E : Évaluation risques-avantages de l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca dans un context de santé publique
- Tableau 18 : Taux d’incidence d’infection par jour et par semaine selon cinq scénarios différents utilisés aux fins d’évaluation risques-avantages
- Tableau 19 : Proportion des cas d’intérêt de COVID-19 par groupe d’âge selon des données de surveillance canadiennes
- Tableau 20 : Délai prévu pour les vaccins à ARNm de la mi-avril 2021 fondé sur l’approvisionnement anticipé en vaccins ARNm
- Tableau 21 : Cas de TTIV attendus par groupe d’âge (fondés sur le taux d’incidence de TTIV de 1 par 250 000) par rapport au nombre d’admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 attendues qui sont prévenues par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca selon cinq scénarios d’activité de COVID-19 différents
- Tableau 22 : Cas de TTIV attendus par groupe d’âge (fondés sur le taux d’incidence de TTIV de 1 par 100 000) par rapport au nombre d’admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 attendues qui sont prévenues par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca selon cinq scénarios d’activité de COVID-19 différents
- Tableau 23 : Décès attribuables à la TTIV attendus par groupe d’âge (fondés sur le taux de TTIV de 1 par 250 000) par rapport au nombre de décès attribuables à la COVID-19 attendus qui sont prévenus par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca selon cinq scénarios d’activité de COVID-19 différents
- Tableau 24 : Décès attribuables à la TTIV attendus par groupe d’âge (fondés sur le taux de TTIV de 1 par 100 000) par rapport au nombre de décès attribuables à la COVID-19 attendus qui sont prévenus par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca selon cinq scénarios d’activité de COVID-19 différents
- Tableau 25 : Proportion du total des admissions à l’USI par groupe d'âge selon des données provinciales représentatives
- Tableau 26 : Analyse de sensibilité des cas de TTIV attendus par groupe d'âge (basé sur un taux d'incidence de TTIV de 1 pour 250 000) comparé aux admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 attendues qui sont prévenues par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca selon cinq scénarios d’activité de COVID-19 différents en utilisant un taux d'admission à l’USI élevé (0,43 par 100 000)
- Tableau 27 : Analyse de sensibilité des cas de TTIV attendus par groupe d'âge (basé sur un taux d'incidence de TTIV de 1 pour 100 000) comparé aux admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 attendues qui sont prévenues par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca selon cinq scénarios d’activité de COVID-19 différents en utilisant un taux d'admission à l’USI élevé (0,43 par 100 000)
- Tableau 28 : Analyse de sensibilité des cas de TTIV attendus par groupe d'âge (basé sur un taux d'incidence de TTIV de 1 pour 250 000) comparé aux admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 attendues qui sont prévenues par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca dans cinq scénarios d’activité COVID-19 différents en utilisant un taux d’admission en USI inférieur (0.22/100 000)
- Tableau 29 : Analyse de sensibilité des cas de TTIV attendus par groupe d'âge (basé sur un taux d'incidence de TTIV de 1 pour 100 000) comparé aux admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 attendues qui sont prévenues par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca par rapport à divers taux d’admissions à l’USI par jour
- Références
Tableau des mises à jour
Ce document évolutif sera mis à jour au fur et à mesure que l'utilisation des vaccins contre la COVID-19 sera autorisée et que les vaccins seront disponibles au Canada et que les données sur ces vaccins évolueront. Ce tableau résume les renseignements mis à jour fournis dans la version. Veuillez consulter le Tableau des mises à jour pour voir la liste complète des mises à jour des versions précédentes.
Section | Mise à jour | Date |
---|---|---|
Introduction | L'objectif de la réponse immunitaire contre la COVID-19 du Canada a été inclus. | 2021-04-23 |
Épidémiologie | Une section sur les variants préoccupants a été ajoutée. | 2021-04-23 |
Épidémiologie | La section sur les facteurs de risque a été mise à jour avec des données probantes concernant les facteurs associés au risque accru de complications graves de la COVID-19 et de l'exposition à la COVID-19. | 2021-04-23 |
Efficacité potentielle et efficacité réelle | De nouvelles données sur l'efficacité réelle du vaccin contre la COVID-19 autorisé et disponible envers les complications graves et les infections asymptomatiques ont été incluses. | 2021-04-23 |
Innocuité du vaccin et effets secondaires suivant l'immunisation | Des renseignements sur la thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin (TTIV) récemment signalée suivant l'administration du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca ont été inclus | 2021-04-23 |
Recommandations | La recommandation du CCNI sur l’utilisation des vaccins contre la COVID-19 a été mise à jour compte tenu du signalement de la TTIV suivant l’administration du vaccin d’AstraZeneca. | 2021-04-23 |
Recommandations | Les résumés des données probantes et justification concernant les recommandations sur les populations dont un petit nombre a été exclus des essais cliniques sur les vaccins contre la COVID-19 ou y a été inclus (personnes immunodéprimées, personnes souffrant d'un trouble auto-immun, femmes enceintes, enfants/adolescents) ont été mis à jour avec des données probantes à la suite d'une revue rapide des facteurs de risque liés aux complications graves de la COVID-19. | 2021-04-23 |
Recommandations | Le résumé des données probantes et justification concernant les recommandations sur la grossesse et l'allaitement a été mis à jour avec des renseignements supplémentaires à partir d'études animales de Developmental and Reproductive Toxicity (DART) sur le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioTech. | 2021-04-23 |
Options de gestion selon les vaccins contre la COVID-19 dont l'utilisation est approuvée et disponible au Canada | Le Tableau 5 a été mis à jour avec des données probantes concernant la protection contre les variants préoccupants, l'efficacité réelle contre les complications sévères et l'infection asymptomatique, et les résultats de sondage récents sur l'acceptabilité des vaccins au Canada. Le tableau a aussi été mis à jour avec des renseignements sur la thrombocytopénie thrombotique immunitaire suivant l'administration du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca. | 2021-04-23 |
Annexe B | La section sur l'innocuité du vaccin et les effets secondaires suivant l'immunisation du résumé des données probantes concernant le vaccin contre la COVID-19 de Moderna a été mise à jour avec des informations sur les réactions à retardement au site d'injection et sur l'œdème facial. | 2021-04-23 |
Annexe C | La section sur l'innocuité du vaccin et les effets secondaires suivant l'immunisation a été mise à jour avec des informations sur TTIVrécemment signalée après l'administration du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca. | 2021-04-23 |
Annexe D | Les tableaux présentant la fréquence des évènements indésirables sollicités après l'administration dans les essais cliniques avec les vaccins à ARNm contre la COVID-19 et d'AstraZeneca ont été mis à jour. | 2021-04-23 |
Annexe E | Une évaluation risques-avantages sur l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca dans un contexte de santé publique a été ajoutée. | 2021-04-23 |
Préambule
Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) et un organisme consultatif externe qui donne à l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) des conseils indépendants, continus et à jour dans le domaine de la médecine, des sciences et de la santé publique liés aux questions de l'ASPC concernant l'immunisation.
En plus de la prise en compte du fardeau associé aux maladies et des caractéristiques vaccinales, l'ASPC a élargi le mandat du CCNI de façon à lui permettre d'inclure l'étude systématique des facteurs liés aux programmes dans la formulation de ses recommandations axées sur des données probantes. Cette initiative devrait aider le CCNI à prendre des décisions en temps opportun en ce qui a trait aux programmes de vaccination financés par les fonds publics à échelle provinciale et territoriale.
Les nouveaux facteurs que le CCNI devra examiner de façon systématique sont les suivants : économie, équité, éthique, acceptabilité et faisabilité. Les déclarations du CCNI ne nécessiteront pas toutes une analyse approfondie de l'ensemble des facteurs programmatiques. Même si l'étude systématique des facteurs liés aux programmes sera effectuée à l'aide d'outils fondés sur des données probantes afin de cerner les problèmes distincts susceptibles d'avoir une incidence sur la prise de décision pour l'élaboration des recommandations, seuls les problèmes distincts considérés comme étant propres au vaccin ou à la maladie évitable par la vaccination seront inclus.
La présente déclaration contient les conseils indépendants et les recommandations du CCNI, qui reposent sur les connaissances scientifiques les plus récentes et diffuse ce document à des fins d'information. Les personnes qui administrent le vaccin doivent également connaître le contenu de la monographie de produit pertinente. Les recommandations d'utilisation et les autres renseignements qui figurent dans le présent document peuvent différer du contenu de la monographie de produit rédigée par le fabricant du vaccin au Canada. Les fabricants ont fait homologuer les vaccins et ont démontré leur innocuité et leur efficacité potentielle lorsqu'ils sont utilisés conformément à la monographie de produit uniquement. Les membres du CCNI et les membres de liaison doivent se conformer à la politique de l'ASPC régissant les conflits d'intérêts, notamment déclarer chaque année les conflits d'intérêts possibles.
Sommaire
Les paragraphes suivants présentent des renseignements clés et actuels sur les vaccins contre la COVID-19 à l'intention des fournisseurs de vaccination. Les données probantes sur la COVID-19 et les vaccins contre cette maladie évoluent. Les données probantes issues des essais cliniques sont limitées en raison de la taille et de la durée du suivi des populations des essais. Toutefois, des essais et études cliniques en conditions réelles sont en cours. Le CCNI continuera à surveiller les données probantes et à mettre à jour ses recommandations si nécessaire. Voir le reste de la Déclaration pour obtenir plus de précisions.
Quoi
Maladie
- La nouvelle maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) est causée par le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2).
- Des mutations génétiques du virus SRAS-CoV-2 dont certaines rendent le virus plus infectieux et plus transmissible ont été repérées. Elles pourraient également avoir une incidence sur la gravité de la maladie et sur le niveau de protection offert par les vaccins.
- Tout le monde peut être infecté par le SRAS-CoV-2. Cependant, certaines populations sont plus exposées au virus (par exemple, en raison de leur cadre de vie ou de travail), et d'autres sont à risque accru de maladie grave et de mort en raison de facteurs biologiques (par exemple, âge avancé, affection préexistante) et sociaux (par exemple, faible statut socio-économique, appartenance à une population racialisée) qui peuvent se croiser. Les facteurs de risque d'exposition et de maladie grave peuvent se chevaucher, ce qui augmente encore le risque. Toute combinaison de ces facteurs, ainsi qu'un accès variable aux services de soins de santé, peut avoir des conséquences disproportionnées pour des populations particulières.
Vaccins actuellement autorisés et disponibles (vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech, vaccin contre la COVID-19 de Moderna, vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca)
- Les vaccins à ARNm (acide ribonucléique messager) sont autorisés au Canada chez les personnes âgées de 16 ans et plus (vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech) ou de 18 ans et plus (vaccin contre la COVID-19 de Moderna).
- Un vaccin à vecteur viral non réplicatif est autorisé au Canada pour les personnes âgées de 18 ans et plus (vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca).
- Dans les essais cliniques, tous les vaccins contre la COVID-19 sont efficaces à court terme contre la COVID-19 symptomatique et confirmée; d'autres essais sont en cours. Les vaccins contre la COVID-19 à ARNm se sont révélés d'une grande efficacité (environ 94 %). Le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca a montré une efficacité moyenne d'environ 62 % chez les 18-64 ans. Chez les adultes de 65 ans et plus qui ont reçu une dose d'AstraZeneca, les données d'observation ont révélé une réduction du risque de maladie symptomatique et d'hospitalisation qui semble atteindre un niveau comparable à celui observé dans les essais cliniques chez les adultes âgés de 18 à 64 ans.
- Actuellement, il existe des données limitées sur la durée de la protection et sur l'efficacité réelle de ces vaccins pour réduire la transmission du SRAS-CoV-2, mais des études sont en cours. Des données probantes concernant la protection contre l'infection par le SRAS-CoV-2 asymptomatique évoluent dans le cas des vaccins à ARNm.
- Des données probantes concernant les degrés de protection différents offerte par les vaccins contre la COVID-19 face aux variants évoluent. À ce jour, les données probantes montrent que les vaccins de Pfizer-BioNTech et d’AstraZeneca offrent une protection contre le variant préoccupant (VP) B.1.1.7 qui a été identifié en premier par le Royaume-Uni (R.-U.). Pour chacun des vaccins, on a déclaré que certains évènements indésirables (ÉI) sollicités étaient très communs chez les sujets vaccinés (10 % d’entre eux ou plus). Cependant, ils sont légers ou modérés et transitoires, se résolvant en quelques jours. Il s’agit notamment de douleurs au site d’injection, de fatigue, de maux de tête, de douleurs musculaires, de frissons, de douleurs articulaires et de fièvre. Durant les essais cliniques relatifs aux vaccins à ARNm, certains ÉI, dont de la fièvre, sont plus fréquents après la deuxième dose; ce n’était pas le cas pour le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca.
- Après l'utilisation autorisée du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca, de rares cas de sérieux caillots sanguins liés à la thrombocytopénie ont récemment été signalés en Europe (avec trois cas confirmés parmi 700 000 doses du vaccin d’AstraZeneca administrées au Canada en date du 20 avril 2021), principalement entre les jours 4 et 14 suivant son administration. Le taux de thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin (TTIV a été estimé à environ 1 par 100 000 et 1 par 250 000 personnes ayant reçu le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca. Des recherches sont en cours.
- Il n'existe actuellement que peu de données sur les différences d'efficacité potentielle, d'efficacité réelle ou d'innocuité du vaccin entre les personnes ayant préalablement été infectées par le SRAS-CoV-2 et celles qui ne l'avaient pas encore été au moment de la vaccination.
Qui
Le CCNI fait les recommandations suivantes :
Une série complète de vaccins à ARNm contre la COVID-19 devrait être proposée préférentiellement aux personnes appartenant au groupe d'âge autorisé qui ne présentent pas de contre-indications au vaccin. Si un vaccin est contre-indiqué, un autre vaccin autorisé contre la COVID-19 devrait être proposé.
Une série complète du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca peut être proposée aux personnes de 30 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indications au vaccin uniquement si une personne en particulier ne veut pas attendre pour se voir proposer un vaccin à ARNm ET si toutes les conditions suivantes s’appliquent :
- L’évaluation risques-avantages** établit que les avantages d’une administration précoce du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca l’emportent sur le risque de contracter la COVID-19 en attendant de recevoir un vaccin à ARNm contre la COVID-19; ET
- Les avantages et risque relatif** et les conséquences de la TTIV et de la COVID-19 sont clairement énoncés, en tenant compte du délai prévu pour recevoir un vaccin à ARNm et d’autres mesures de santé publique efficaces afin de réduire le risque de contracter la COVID-19, et une personne en particulier prend une décision éclairée fondée sur une compréhension de ces risques et avantages; ET
- Un délai important s’écoulera avant de recevoir un vaccin à ARNm.
Remarque : Les provinces et territoires devraient adapter la limite d’âge, basée sur leur épidémiologie locale.
**Pour faciliter le choix du vaccin, voir le Cadre d’évaluation des risques et le Tableau des options de prise en charge.
Une série complète de vaccins contre la COVID-19 actuellement autorisés peut être proposée :
- aux personnes appartenant au groupe d'âge autorisé, sans contre-indications au vaccin, qui ont déjà eu une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée par réaction en chaîne de la polymérase (RCP). Dans le contexte d'un approvisionnement limité en vaccins, les premières doses peuvent être réservées en priorité aux personnes qui n'ont pas encore été infectées par le SRAS-CoV-2 confirmée par réaction de polymérisation en chaîne. Il n'est pas nécessaire de procéder à un test de dépistage d'une infection antérieure au SRAS-CoV-2 avant la vaccination contre la COVID-19.
Pour certaines populations qui ont été exclues des essais cliniques ou représentées par un moindre nombre de participants, le CCNI recommande de proposer une série complète de vaccins contre la COVID-19 actuellement autorisés, si une évaluation des risques révèle que les avantages de la vaccination l'emportent sur les risques potentiels pour l'individu ( p. ex., lorsque le risque de subir de graves conséquences de la COVID-19 ou le risque d'exposition au SRAS-CoV-2 est élevé) ou pour le fœtus/nourrisson (en cas de grossesse/allaitement) et si le consentement éclairé comprend une discussion sur l'insuffisance des données dans ces populations :
- les personnes immunodéprimées en raison d'une maladie ou d'un traitement
- les personnes immunodéprimées en raison d'une maladie ou d'un traitement ou souffrant d'un trouble auto-immun
- les femmes enceintes ou qui allaitent
- les adolescents de 12 à 15 ans (seul le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech peut être proposé)
Ces recommandations peuvent changer à mesure que de nouvelles données sur la sécurité ou l'efficacité potentielle et réelle dans ces populations seront disponibles.
Le CCNI recommande ce qui suit :
- À l'heure actuelle, tous les individus devraient continuer à appliquer les mesures de santé publique recommandées pour la prévention et le contrôle de l'infection par le SRAS-CoV-2 et sa transmission, indépendamment de la vaccination par le vaccin contre la COVID-19, en raison de l'insuffisance de données sur la durée de la protection et l'efficacité réelle des vaccins contre la COVID-19 afin de prévenir l'infection asymptomatique et réduire la transmission du SRAS-CoV-2.
- Les programmes de vaccination de routine et la vaccination avec d'autres vaccins recommandés par le CCNI devraient se poursuivre pendant la pandémie de COVID-19 avec une mitigation des risques de transmission de COVID-19 pendant le processus de vaccination, comme indiqué dans les Lignes directrices provisoires sur la continuité des programmes d'immunisation pendant la pandémie de COVID-19.
- Les essais cliniques évaluant les vaccins contre la COVID-19 devraient continuer à être encouragés afin d'inclure les personnes potentiellement vulnérables aux maladies liées à des facteurs biologiques (p. ex., conditions préexistantes, fragilité, grossesse et allaitement, immunodéficience) et sociaux (p. ex., résidence dans des établissements de soins de longue durée ou dans des lieux surpeuplés/éloignés, appartenance à une population racialisée, profession) afin de s'assurer que les options en matière de vaccins sont corroborées par de solides données sur l'innocuité, l'immunogénicité et l'efficacité, comme l'indiquent les directives du CCNI sur les priorités de recherche pour les vaccins contre la COVID-19 à l'appui des décisions de santé publique. De plus, le CNNI recommande la continuation des essais cliniques et des suivis des participants aussi longtemps que possible du point de vue éthique afin d'établir le niveau d'immunité nécessaire pour prévenir la maladie, la durée de protection, l'efficacité chez diverses sous-populations et l'innocuité à moyen et à long termes.
- En plus des activités de pharmacovigilance des vaccins qui sont en cours au Canada avec les essais cliniques de Phase 4 et les études post-commercialisation, il est recommandé de mener des recherches supplémentaires et de surveiller la vaccination contre la COVID-19, en particulier parmi les populations qui ne sont pas actuellement incluses dans les essais cliniques (p. ex., les femmes enceintes, les mères allaitantes, les personnes immunodéprimées, les personnes âgées vivant dans des établissements de soins collectifs, les enfants et les adolescents).
Le CCNI continue à recommander les éléments suivants pour guider la prise de décision éthique, comme indiqué dans son document Guide du CCNI sur les populations clés pour la vaccination précoce contre la COVID-19 :
- Des efforts devraient être fournis pour améliorer l'accès aux services de vaccination afin de réduire les iniquités en matière de santé sans aggraver la stigmatisation ou la discrimination, et pour faire participer les populations systémiquement marginalisées et les populations racialisées à la planification des programmes d'immunisation.
- Les administrations devraient assurer une surveillance étroite et rapide de l'innocuité, de l'efficacité réelle des vaccins et de la couverture vaccinale dans différentes populations clés, ainsi qu'une immunisation efficace et utile des populations des communautés difficiles d'accès, éloignées et isolées.
- Des efforts devraient être fournis pour améliorer les connaissances sur les bienfaits des vaccins en général et des vaccins contre la COVID-19, lorsque chacun d'entre eux sera disponibles, afin de lutter contre la désinformation et communiquer de manière transparente sur les décisions d'attribution des vaccins contre la COVID-19.
Comment
- Les vaccins contre la COVID-19 actuellement autorisés et disponibles sont administrés par voie intramusculaire en deux doses (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca).
- On devrait viser à terminer la série de vaccins avec le même produit.
- Il n'est pas nécessaire de procéder à des tests sérologiques avant ou après la vaccination contre la COVID-19 pour évaluer l'immunité préalable au SARS-CoV-2 ou la réponse immunitaire au vaccin.
- Les vaccins contre la COVID-19 ne devraient pas être administrés simultanément avec d'autres vaccins vivants ou inactivés pour le moment, à moins que ces autres vaccins ne soient nécessaires pour la prophylaxie post-exposition.
- Les vaccins contre la COVID-19 ne devraient pas être administrés simultanément avec des anticorps monoclonaux ou du plasma de convalescents.
Pourquoi
- La pandémie de COVID-19 a provoqué une morbidité et une mortalité importantes, ainsi que des perturbations sociales et économiques au Canada et dans le monde entier.
- Les vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponible dont l'utilisation est recommandée par le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) dans la présente déclaration se sont révélés sûrs, (avec l'exception de très rares cas de TTIV signalés à la suite de la vaccination avec le vaccin d'AstraZeneca), et efficaces contre la COVID-19 symptomatique confirmée en laboratoire, et semblent protéger contre les maladies graves, les hospitalisations et les décès attribuables à la COVID-19.
Introduction
L'objectif de la réponse du Canada à la pandémie est de réduire au minimum le risque de maladie grave et de décès tout en atténuant les perturbations sociales pouvant être subies par la population dans le cadre de la pandémie de COVID-19. Des vaccins contre la COVID-19 sûrs et efficaces pourraient contribuer à l'atteinte de cet objectif. Des essais cliniques portant sur de nombreux vaccins expérimentaux contre la COVID-19 sont en cours.
Le présent document d'orientation fournira des recommandations sur l'utilisation du ou des vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponible dont l'utilisation est approuvée au Canada, et au fur et à mesure de l'évolution des données probantes sur ces vaccins.
Il y a quatre (4) vaccins contre la COVID-19 dont l'utilisation est actuellement autorisée au Canada, mais seulement trois (3) qui sont disponibles (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca).
- L'utilisation du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech a été autorisée au Canada le 9 décembre 2020.
- L'utilisation du vaccin contre la COVID-19 de Moderna a été autorisée au Canada le 23 décembre 2020.
- L'utilisation du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca a été autorisée au Canada le 26 février 2021.
- Santé Canada a autorisé deux fabricants à produire ce vaccin mis au point par AstraZeneca et l'Université d'Oxford : AstraZeneca et le Serum Institute of India (SSI). Le CCNI n'a pas examiné en particulier les données probantes concernant le vaccin du Serum Institute of India (SII), mais Santé Canada a jugé que les vaccins du SII et d'AstraZeneca étaient comparables. L'autorisation du vaccin contre la COVID-19 du SII (COVISHIELD) a été fondée sur sa comparabilité avec le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca, déterminée en évaluant et en comparant directement les procédés et contrôles de fabrication, ainsi que les caractéristiques de qualité des deux produits. Les résultats de cette comparaison effectuée par Santé Canada ont permis de déterminer que les deux produits étaient suffisamment similaires et que l'efficacité potentielle, l'immunogénicité et l'innocuité du COVISHIELD pouvaient être inférées des études non cliniques et cliniques du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca.
- L'utilisation du vaccin contre la COVID-19 de Janssen a été autorisée au Canada le 5 mars 2021.
Les données probantes sur la COVID-19 et les vaccins contre la COVID-19 évoluent rapidement. À ce jour, le CCNI a publié les documents d'orientation fondés sur des données probantes suivants :
- Priorités de recherche pour les vaccins contre la COVID-19 à l'appui des décisions de santé publique, afin d'orienter les essais cliniques des vaccins expérimentaux contre la COVID-19 pour protéger contre l'infection, les maladies graves et les décès causés par le SRAS-CoV-2.
- Orientations préliminaires sur les principales populations à immuniser en priorité contre la COVID-19, pour planifier l'attribution efficace, utile et équitable d'un vaccin contre la COVID-19, à terme, lorsque l'approvisionnement initialement limité en vaccins nécessitera d'immuniser certaines populations avant les autres.
- Orientations sur l'administration prioritaire des premières doses du vaccin contre la COVID-19 pour une administration prioritaire efficace et équitable des premières doses de vaccin contre la COVID-19 afin d'aider à la planification de l'attribution des premiers programmes d'immunisation contre la COVID-19.
- Orientations sur l'établissement de l'ordre de priorité des principales populations à immuniser contre la COVID-19 pour une répartition équitable, éthique et efficace des vaccins contre la COVID-19 autorisés, dans le contexte de l'arrivée échelonnée de l'approvisionnement en vaccins, qui nécessitera de vacciner en priorité certaines populations avant les autres.
- Réponse rapide du CCNI : Allongement des intervalles entre les doses des vaccins contre la COVID-19 pour optimiser les campagnes de vaccination précoces et la protection des populations au Canada pour maximiser le nombre de personnes bénéficiant de la première dose de vaccin en allongeant l'intervalle pour la deuxième dose jusqu'à quatre mois après la première. Cette réponse rapide a été suivie d'une déclaration plus complète du CCNI donnant un aperçu détaillé des preuves et des considérations qui ont conduit à la recommandation du CCNI.
- Réponse rapide du CCNI : Utilisation recommandée du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca chez les jeunes adultes (le vaccin d'AstraZeneca ne devrait pas être administré à l'heure actuelle chez les adultes de moins de 55 ans) pendant que le signalement en matière d'innocuité de la thrombocytopénie immunitaire prothrombotique induite par le vaccin (TIPIV) [maintenant désignée par le terme de thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin (TTIV)] suivant son administration contre la COVID-19 d'AstraZeneca fait l'objet d'un examen plus approfondi.
- Les recommandations sur l'utilisation du vaccin contre la COVID-19 ont été publiées à l'origine le 12 décembre 2020 et mises à jour de façon itérative avec l'arrivée de nouvelles données probantes et avec l'autorisation de vaccins contre la COVID-19 supplémentaires. Cette déclaration reflète les orientations les plus récentes.
Objectif des orientations
L'objectif de la présente déclaration du comité consultatif est de fournir des conseils éclairés sur l'utilisation efficace et équitable des vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponsible au Canada. Ce document évolutif sera mis à jour au fur et à mesure que l'utilisation des vaccins contre la COVID-19 sera autorisée et disponible au Canada et que les données sur ces vaccins évolueront ou que la situation pandémique justifie des changements d'orientation. Dans le présent document d'orientation, les données probantes et la justification des recommandations ainsi que les lacunes actuelles dans les connaissances seront résumées. Les résumés des données probantes sur les caractéristiques de vaccins contre la COVID-19 particuliers figureront dans des annexes.
Méthodologie
Les détails du processus d'élaboration des recommandations du CCNI peuvent être consultés ailleurs.Note de bas de page 1Note de bas de page 2 En bref, voici les étapes générales de la préparation d'une déclaration du comité consultatif du CCNI :
- Synthèse des connaissances
- Synthèse du corpus de données sur les avantages et les risques, compte tenu de la qualité des données probantes synthétisées et de l'ampleur et de la certitude des effets observés dans l'ensemble des études.
- Transposition des données probantes en recommandations
Afin d'élaborer des recommandations détaillées et appropriées au sujet des programmes d'immunisation, le CCNI tient compte d'un certain nombre de facteurs. Outre l'évaluation critique des données probantes sur le fardeau de la maladie et les caractéristiques des vaccins, comme, l'efficacité, l'immunogénicité et l'efficacité réelle ou de terrain, le CCNI utilise un cadre publié revu par des pairs et des outils fondés sur des données probantes pour s'assurer que les questions liées à l'éthique, à l'équité, à la faisabilité et à l'acceptabilité (EEFA) sont systématiquement évaluées et intégrées dans ses orientationsFootnote 2. Le secrétariat du CCNI a appliqué ce cadre avec les outils fondés sur des données probantes qui l'accompagnent (filtres d'éthique intégrés, matrice d'équité, matrice de faisabilité, matrice d'acceptabilité) afin de prendre systématiquement en compte ces facteurs programmatiques dans l'élaboration de recommandations claires, complètes et appropriées pour une prise de décision transparente en temps utile. Pour plus de détails sur l'élaboration et l'application du cadre ÉÉFA et des outils fondés sur des données probantes (y compris les filtres et matrices déjà mentionnés), voir le document https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.05.051 (en anglais seulement).
Pour les besoins de la présente déclaration du comité consultatif, le CCNI a utilisé le cadre GRADE (Grading of Recommendations, Assessment, Development and Evaluation) pour élaborer des recommandations axées sur la population. De plus amples renseignements sur ce cadre peuvent être consultés dans le document GRADE Handbook (en anglais seulement).
Le 25 novembre 2020, le CCNI a examiné et approuvé les questions de politiques importantes utilisées pour orienter l'élaboration des recommandations et a évalué les résultats en fonction de leur importance pour la prise de décision. Le Comité canadien sur l'immunisation (CCI) a fourni des commentaires sur les questions de politiques importantes afin d'assurer leur harmonisation avec les besoins du programme. D'importantes considérations d'ordre éthique concernant les questions de politiques clés ont été présentées le 26 novembre 2020, le 15 décembre 2020 et le 26 janvier 2021 au Groupe consultatif en matière d'éthique en santé publique de l'ASPC, qui a fourni une évaluation des considérations éthiques pertinentes pour l'élaboration de recommandations. La synthèse des connaissances et l'évaluation de la qualité des données probantes non publiées des essais cliniques ont été effectuées par le secrétariat du CCNI et ont été éclairées par l'évaluation des résultats par le CCNI. Les données non publiées des essais cliniques de Phases 1, 2 et 3 ont été présentées au Groupe de travail sur les vaccins contre les maladies infectieuses à haut risque et au CCNI pour discussion. Les recommandations proposées ont ensuite été présentées et approuvées à l'occasion de réunions d'urgence du CCNI. On trouvera dans le texte une description des considérations pertinentes, des justifications des décisions et des lacunes dans les connaissances.
Dates clés
- Le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech a fait l'objet d'une discussion le 4 décembre 2020, et les recommandations connexes ont été approuvées le 7 décembre 2020.
- Le vaccin contre la COVID-19 de Moderna a fait l'objet d'une discussion le 14 décembre 2020, et les recommandations connexes ont été approuvées le 17 décembre 2020.
- Le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca a fait l'objet d'une discussion le 19 janvier, le 28 janvier et le 24 février 2021, et les recommandations connexes ont été approuvées le 24 février 2021.
- Les considérations relatives à un intervalle prolongé entre les doses des vaccins autorisés dans le contexte d'un approvisionnement limité en vaccins, et les clarifications des recommandations pour les populations qui avaient été exclues des essais cliniques ou représentées par un moindre nombre de participants, ont été discutées le 7 janvier 2021 et approuvées le 8 janvier 2021.
- Des données probantes supplémentaires sur un intervalle prolongé de 4 mois entre les doses de vaccin autorisées dans le contexte d'un approvisionnement en vaccins limité ont été examinées les 8, 19 et 24-25 février 2021. Les recommandations connexes ont été approuvées le 1er mars 2021. Entre le 25 et le 28 mars 2021, les membres du CCNI ont réexaminé ces recommandations dans la mesure où elles concernent des groupes de population spécifiques.
- Des données probantes supplémentaires provenant d'études d'observation de l'efficacité réelle du vaccin d'AstraZeneca chez les personnes âgées de plus de 65 ans ont été examinées le 10 mars 2021. Les recommandations connexes ont été approuvées le 13 mars 2021.
- Les données probantes en évolution sur la TTIV suivant l’administration du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca y compris le rapport d’évaluation de l’innocuité de Santé Canada publié le 14 avril 2021, et ont fait l’objet d’une révision officielle les 13, 15, 17 et 20 avril 2021. Les recommandations connexes ont été approuvées le 20 avril 2021.
Épidémiologie
Les renseignements sur la COVID-19 évoluent continuellement. La section suivante décrit la base des connaissances actuelles, et souligne les meilleures données canadiennes disponibles, lorsque possible. Pour accéder aux mises à jour les plus récentes concernant certains aspects précis, veuillez consulter les liens ci-dessous.
Description de la maladie
Agent infectieux
La COVID-19 est causée par le SRAS-CoV-2, qui a été reconnu pour la première fois à Wuhan, en Chine, en décembre 2019.
Transmission
Les données probantes actuelles laissent entendre que le SRAS-CoV-2 se propage par les gouttelettes respiratoires et les aérosols créés lorsqu'une personne infectée tousse, éternue, chante, crie ou parle. Une personne peut être infectieuse pendant une période pouvant aller jusqu'à trois jours avant de présenter des symptômes.
Vous trouverez de plus amples renseignements sur la transmission du SRAS-CoV-2 sur les pages Web de l'ASPC COVID-19 : Principaux modes de transmission et Signes, symptômes et gravité de la COVID-19 : Guide à l'intention des cliniciens.
Variants préoccupants
Des mutations génétiques du virus SRAS-CoV-2 dont certaines rendent le virus plus infectieux et plus transmissible ont été repérées. Elles pourraient également avoir une incidence sur la gravité de la maladie et sur le niveau de protection offert par les vaccins.
De plus amples informations sur les VP signalés au Canada sont disponibles dans la mise à jour de l'épidémiologie de la COVID-19. La mise à jour épidémiologique hebdomadaire de la COVID-19 de l'Organisation mondiale de la Santé (en anglais seulement) fournit un résumé de la distribution mondiale et des données probantes émergentes concernant les VP et les variants d'intérêt.
Le CCNI continuera à surveiller l'épidémiologie et les données probantes concernant les VP et les vaccins contre la COVID-19.
Facteurs de risque
Tout le monde peut être infecté par le SRAS-CoV-2. Cependant, certaines populations sont plus exposées au virus (p. ex., en raison de leur cadre de vie ou de travail), et d'autres sont exposées à un risque accru de maladie et de complications graves (p. ex., hospitalisation et décès) en raison de divers facteurs biologiques (p. ex., âge avancé, affection préexistante) et sociaux (p. ex., statut socio-économique, appartenance à une population racialisée) qui peuvent se croiser. L'exposition et le risque de facteurs de maladie grave peuvent se chevaucher, ce qui augmente encore le risque. Toute combinaison de ces facteurs, ainsi que l'accès variable aux services de soins de santé, peut avoir des conséquences disproportionnées pour certaines populations particulières caractérisées par des taux accrus d'infection et de maladie, de maladie grave, d'hospitalisation ou de décès.
Voir la Déclaration du comité consultatif du CCNI sur les principales populations à vacciner en priorité contre la COVID-19 et la matrice d'équitéNote de bas de page 3 pour obtenir un résumé des iniquités associées à la COVID-19, les raisons possibles de ces iniquités et leurs intersections, et les interventions suggérées pour réduire les iniquités et améliorer l'accès aux vaccins. Les orientations sur l’établissement de l’ordre de priorité des principales populations à immuniser contre la COVID-19 du CCNI s'appuient sur le cadre fondamental pour l'allocation équitable, éthique et efficace des vaccins autorisés contre le COVID-19 dans le contexte de l'arrivée échelonnée de l'approvisionnement en vaccins qui nécessitera d'offrir des vaccins à certaines populations plus tôt que d'autres. Ces conseils ont été éclairés par l'évolution des données sur les facteurs de risque de la COVID-19.
Le Tableau 1 résume les populations à risque souffrant de complications graves liées à la COVID-19 (hospitalisations et/ou décès) sur la base des résultats issus d'une revue rapide mise à jour des données probantes provenant d'études menées dans des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDÉ), ainsi que les populations à risque accru d'exposition à la COVID-19 (en raison de l'absence de distanciation physique et/ou de l'accès réduit aux mesures de prévention et de contrôle des infections) qui sont identifiées, en partie, dans les rapports canadiens (épidémiologiques et analytiques).
La revue du Alberta Research Centre for Health Evidence (ARCHE) a trouvé de solides données probantes (de certitude modérée à élevée) sur l'augmentation double du taux de mortalité attribuable à la COVID-19 chez les personnes de 60-69 ans par rapport aux personnes de moins de 60 ans. Une revue antérieure menée par ARCHE a trouvé des données probantes de certitude modérée sur l'augmentation de cinq fois le taux de mortalité et d'hospitalisation chez les personnes de plus de 70 ans (par rapport aux personnes de 45 ans et moins). Les études qui ont été réalisées en fonction de l'âge sur un continuum ou selon de petits incréments ont systématiquement trouvé que les risques d'hospitalisation et de mortalité augmentaient avec l'âge (c.-à-d. une augmentation relative du risque d'environ 2-6 % et 5-10 % par année)Note de bas de page 4.
La revue de ARCHE a trouvé de solides données probantes (certitude modérée à élevée) sur l'augmentation d'au moins deux fois le taux de mortalité attribuable à la COVID-19 chez les personnes souffrant d'un petit nombre d'affections médicales (classifiées de Niveau 1 au Tableau 1). La revue a trouvé des données probantes de faible certitude sur l'augmentation d'au moins deux fois le taux de mortalité attribuable à la COVID-19, et/ou des données probantes de certitude faible à modérée sur l'augmentation d'au moins deux fois le taux d'hospitalisation pour une liste plus longue d'affections médicales (classifiées de Niveau 2 au Tableau 1). On a trouvé des données probantes de certitude modérée sur l'augmentation d'au moins deux fois le taux d'hospitalisation et de décès chez les personnes souffrant d'au moins deux affections médicales. Toutefois, aucune preuve directe d'affections médicales combinées n'a été liée à un risque accruNote de bas de page 5.
Il faut faire preuve de prudence en matière d'interprétation des données probantes de faible certitude (c.-à-d. pour les affections médicales de Niveau 2 au Tableau 1). À mesure que les données probantes s'accumulent, les associations observées pourraient changer. Par exemple, une revue rapide antérieure menée par ARCHENote de bas de page 4 a trouvé des données probantes de faible certitude sur l'augmentation d'au moins deux fois le taux d'hospitalisation ou de décès chez les hommes, les personnes souffrant d'une maladie du foie et chez les personnes souffrant d'insuffisance cardiaque. Au fur et à mesure que les données probantes s'accumulent, il existe actuellement des données plus solides concernant l'association faible ou nulle de complications graves à ces populations. La liste des affections médicales figurant au Tableau 1 peut ne pas être exhaustive, car elle n'est fondée que sur les données probantes issues des études publiées qui sont incluses dans la revue ARCHE.
Risque accru des complications graves attribuables à la COVID-19 (hospitalisations/décès)Footnote a | Risque accru de l'exposition à la COVID-19 (p. ex., en raison de l'incapacité de respecter la distanciation physique, de l'accès réduit à la CPI)Footnote b |
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Augmentation de l'âge (données probantes solides) (sur la base de données probantes de certitude modérée d'au moins 2 fois l'augmentation des décès)
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Affections médicales – Niveau 1 (données probantes solides)Note de bas de page 5 (sur la base de données probantes de certitude modérée à élevée d'au moins deux fois l'augmentation des décès)
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Affections médicales – Niveau 2 (données probantes limitées)Note de bas de page 5 Niveau 2a (sur la base de données probantes de faible certitude concernant une augmentation d'au moins deux fois le taux de mortalité
Niveau 2b (sur la base de données probantes de certitude faible ou modérée concernant l'augmentation d'au moins 2 fois le taux d'hospitalisation)
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Risque accru des complications graves (hospitalisations/décès)Footnote c et risque accru d'expositionNote de bas de page 5 | |
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La liste des affections médicales au Tableau 1 peut être différente de celle d'autres administrations en raison des différences au niveau de l'épidémiologie locale et des niveaux distincts de données probantes prises en compte. De nombreuses administrations incluent le cœur, les poumons, le foie et la rate. La revue de ARCHE a trouvé des données probantes relativement solides (certitude modérée) sur l'augmentation faible à nulle des complications graves liées aux problèmes cardiovasculaires et respiratoires. Il y a eu des preuves (de faible certitude) concernant l'augmentation faible à nulle des hospitalisations ou des décès liés à la cirrhose. Aucune étude n'a répondu aux critères de sélection en ce qui a trait à d'autres affections hépatiques, à l'asplénie ou à la dysfonction splénique.
Les données probantes sur les facteurs de risque liés à la COVID-19 continuent d'évoluer.
Spectre de la maladie clinique
La durée médiane de la période d'incubation des non-variants du SRAS-CoV-2 a été estimée à 5 à 6 jours entre l'exposition et l'apparition des symptômes, la plupart des individus (97,5 %) constatant le développement de symptômes dans les 11,5 jours suivant l'exposition. La période d'incubation varie de 1 à 14 jours.
Le tableau clinique et les symptômes de la COVID-19 varient en fréquence et en gravité. À ce jour, il n'existe aucune liste de symptômes pour laquelle la spécificité élevée ou la sensibilité à la COVID-19 n'a été validée.
Pour de plus amples renseignements sur le spectre de la maladie clinique, voir la page Web de l'ASPC : Signes, symptômes et gravité de la COVID-19 : Guide à l'intention des cliniciens.
Incidence de la maladie
À l'échelle mondiale
Des données internationales actualisées sur les cas et les décès liés à la COVID-19 sont accessibles à l’adresse suivante : https://sante-infobase.canada.ca/covid-19/international/
Des mises à jour épidémiologiques hebdomadaires mettant en évidence les principales données mondiales, régionales et nationales sur les cas et les décès liés à la COVID-19 sont accessibles auprès de l’OMS à l’adresse suivante (en anglais seulement) : https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/situation-reports
À l'échelle nationale
Des données actualisées à l'échelle nationale, provinciale et territoriale sur les cas et les décès liés à la COVID-19 au Canada au fil du temps peuvent être consultées sur la page Web de l'ASPC suivante : Maladie à coronavirus (COVID-19) : Mise à jour sur l'éclosion.
Vaccins
La section suivante résume les renseignements sur les vaccins contre la COVID-19 dont l'utilisation est autorisée et disponible au Canada. De plus amples renseignements sur les vaccins figurent aux Annexes A à D. Un panorama de la situation actuelle concernant les vaccins expérimentaux contre la COVID-19 au stade de l'évaluation clinique peut être consulté sur la page Web de l'OMS suivante (en anglais seulement) : Draft landscape of COVID-19 candidate vaccines. Aux termes de l'Arrêté d'urgence concernant l'importation, la vente et la publicité de drogues à utiliser relativement à la COVID-19, Santé Canada peut prendre des décisions réglementaires à l'égard des vaccins contre la COVID-19 pour lesquels les essais cliniques de Phase 3 en vue de l'autorisation de l'utilisation au Canada sont achevés.
La plupart des vaccins expérimentaux en cours d'élaboration dont l'utilisation pourrait être autorisée au Canada font appel à diverses technologies pour administrer la protéine de spicule (protéine S) du SRAS-CoV-2 aux personnes vaccinées. Cette protéine est exprimée à la surface du SRAS-CoV-2 et constitue une cible majeure pour la liaison et la neutralisation des anticorps ainsi que pour les réponses immunitaires à médiation cellulaire.
Vaccins à ARNm
Les vaccins contre la COVID-19 à ARN messager (ARNm) contiennent des nucléotides modifiés délivrant des instructions génétiques pour neutraliser les protéines des spicules du SRAS-CoV-2. Une formulation de nanoparticules lipidiques permet d'acheminer l'ARNm dans les cellules du sujet vacciné. Une fois à l'intérieur du cytoplasme d'une cellule, l'ARNm ordonne aux mécanismes de production de protéines intracellulaires de libérer l'antigène qui s'ancrera sur les protéines externes des spicules transmembranaires. L'ARNm ne pénètre pas dans le noyau de la cellule et ne modifie pas l'ADN humain. Pour induire des réactions immunitaires humorales et cellulaires, le système immunitaire est mobilisé à la fois par les protéines des spicules transmembranaires et par les récepteurs immunitaires porteurs des antigènes qui se fixeront aux spicules. L'ARNm, les nanoparticules lipidiques, et les protéines de spicule sont dégradés ou excrétés dans les jours ou les semaines qui suivent l'immunisation. Les vaccins à ARNm ne sont pas des vaccins vivants et ne peuvent pas provoquer d'infection chez l'hôte.
Le Canada s'est procuré et prévoit un nombre suffisant de vaccins à ARNm pour vacciner en totalité, avant l'automne 2021, l'ensemble de la population canadienne admissible à l'heure actuelle.
Vaccins à vecteur viral non réplicatif
Les vaccins contre la COVID-19 basés sur des plateformes de vecteurs viraux se servent d'un virus modifié pour transporter les gènes contenant le code des protéines de spécule du SRAS-CoV-2 dans les cellules hôtes. Un virus vecteur est un type d'adénovirus qui a été modifié pour porter les gènes de la COVID-19 et pour en empêcher la réplication. Ces modifications visent à empêcher le vecteur viral de propager la maladie (c'est-à-dire qu'ils ne se reproduisent pas). Une fois à l'intérieur de la cellule, les gènes de la protéine de spécule du SRAS-CoV-2 sont transcrits en ARNm dans le noyau et se traduisent en protéines dans le cytosol de la cellule. Le vaccin d'AstraZeneca contient un vecteur adénovirus modifié du chimpanzé (ChAd).
Préparations des vaccins contre la COVID-19 dont l'utilisation est approuvée au Canada
Nom de marque du produit | Vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech | Vaccin contre la COVID-19 de Moderna | Vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca /Covishield |
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Type de vaccin | ARNm | ARNm | Vecteur viral non réplicatif (ChAd) |
Date d'autorisation au Canada | 9 décembre, 2020 | 23 décembre 2020 | 26 février 2021 |
Groupe d'âge pour lequel le vaccin est approuvé | Jeunes de 16 ans et plus | Adultes de 18 ans et plus | 18 ans et plus |
Dose | 0,3 mL (30 mcg d'ARNm)Note de bas de page a | 0,5 mL (100 mcg d'ARNm) | 0,5 mL (5 x 1010 particules virales) |
Calendrier autoriséNote de bas de page b | 2 doses, à 3 semaines d'intervalle | 2 doses, à 4 semaines d'intervalle | 2 doses, de 4 à 12 semaines d'intervalle |
Voie d'administration | IM | IM | IM |
Nature de l'antigène | Protéine de spécule en perfusion transmembranaire | Protéine de spécule en perfusion transmembranaire | Protéine de spécule transmembranaire |
Adjuvant (si présent) | Aucun | Aucun | Aucun |
Exigences relatives à l'entreposage primaire avant la perforationNote de bas de page e | -80 °C à -60 °C ou -25 °C à -15 °C pendant 2 semaines au maximumNote de bas de page d | -25 °C à -15 °CNote de bas de page d | +2 °C à +8 °C |
Option d'entreposage supplémentaires avant perforationNote de bas de page c | -25 °C à -15 °C pendant 2 semaines au maximume ou 120 heures (5 jours) à une température comprise entre +2 °C à +8 °C et/ou 2 heures à une température maximale de +25 °C |
30 jours à une température comprise entre +2 °C et +8 °C ou 12 heures à une température comprise entre +8 °C et +25 °C |
+2 °C à +8 °C |
Diluant | Oui | Non | Non |
Limite d’utilisation après perforation | 6 heures à une température comprise entre +2 °C et +25 °CNote de bas de page f | 6 heures entre +2 °C et +25 °C | 6 heures à température ambiante (jusqu’à +30 °C) ou 48 heures de +2 °C à +8 °C. |
Presentations disponibles offertes | Flacon multidose (6 doses)Note de bas de page a, sans agent de conservation | Flacon multidose (10 doses), sans agent de conservation | Fiole multidoses (8 et 10 doses), sans agent de conservation |
Abréviations :
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Efficacité potentielle et efficacité réelle
Comme seules des données provenant d'essais cliniques à court terme sont disponibles, la durée de protection offerte par le vaccin contre la COVID-19 est actuellement inconnues. Cependant, des études sont en cours.
La section suivante présente les principales données sur l'efficacité potentielle et l’efficacité réelle des vaccins à ARNm contre la COVID-19 qui ont été autorisés (vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech, vaccin contre la COVID-19 de Moderna) et du vaccin contre la COVID-19 à vecteur viral autorisé et disponible (vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca) uniquement. Pour obtenir de plus amples renseignements concernant le plan d'étude, y compris la population étudiée, la durée du suivi et l'efficacité en ce qui a trait aux vaccins autorisés et disponibles, veuillez consulter le résumé des données probantes à l'Annexe A (vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech), Annexe B (vaccin contre la COVID-19 de Moderna) et Annexe C (vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca).
Efficacité contre la COVID-19 symptomatique
Les vaccins à ARNm contre la COVID-19 actuellement autorisés se sont révélés très utiles à court terme contre la maladie à coronavirus 2019 symptomatique confirmée (présence d'un ou plusieurs symptômes, et confirmation en laboratoire de l'infection par le SRAS-CoV-2) une à deux semaines après avoir reçu la série complète de deux doses. Les vaccins à ARNm autorisés ont une utilité comparable chez les adultes présentant une ou plusieurs comorbidités, ainsi que chez les jeunes adultes et les personnes âgées. Toutefois, les données probantes disponibles chez les adultes d'un âge beaucoup plus avancé (p. ex., 85 ans et plus) et dans les établissements de soins de longue durée sont limitées. Lors des essais cliniques, le vaccin à vecteur viral contre la COVID-19 d'AstraZeneca a montré une efficacité modérée à court terme contre la COVID-19 symptomatique (présence d'au moins un symptôme prédéfini de la COVID-19 plus confirmation en laboratoire de l'infection par le SRAS-CoV-2) chez les adultes de 18 à 64 ans au moins deux semaines après avoir reçu la série complète des deux doses standard du vaccin. Les données des essais cliniques montrent que l'efficacité ont augmenté avec l'intervalle entre les doses. À l'heure actuelle, les données d'essais cliniques chez les adultes de =65 ans sont insuffisantes pour évaluer l'efficacité du vaccin dans cette tranche d'âge. Le vaccin est tout aussi efficace chez les adultes =18 ans avec et sans comorbidités prédéfinies (présence d'une ou plusieurs maladies cardiovasculaires légères à modérées et contrôlées, de maladies respiratoires, de diabète ou d'obésité).
En l'absence initiale de données suffisantes issues d'essais cliniques à ce jour sur l'efficacité du vaccin d'AstraZeneca contre la COVID-19 chez les personnes âgées de 65 ans et plus, une revue de trois études d'observation réalisées au R.-U. et publiées sous forme de prétirés sur l'efficacité réelle du vaccin dans ce groupe d'âge a été réalisée afin d'éclairer les recommandations du CCNI dans ce groupe d'âge. Les conclusions de cet examen sont résumées à l'Annexe C. Ces études fournissent des estimations d'efficacité après la première dose principalement et ont montré une réduction du risque de maladie symptomatique et d'hospitalisation qui semble atteindre un niveau comparable à celui observé chez les personnes d'âge similaire ayant reçu une dose de vaccin à ARNm.
Les données des essais cliniques établissent que les vaccins à ARNm contre la COVID-19 autorisés sont utiles à court terme chez les individus présentant ou non des signes d'infection antérieure par le SRAS-CoV-2. Toutefois, les participants dont l'infection par le SRAS-CoV-2 a été confirmée en laboratoire avant l'inscription ont été exclus des essais, et le nombre de participants à l'essai présentant des signes d'infection antérieure (selon la définition de ce terme énoncée dans le protocole de l'essai) et chez lesquels la COVID-19 symptomatique a été confirmée au cours de l'essai était peu nombreux. Par conséquent, l'efficacité dans cette population et la façon dont elle se compare à l'efficacité chez les participants sans infection antérieure sont inconnues pour le moment.
La première dose des vaccins contre la COVID-19 autorisés se sont révélés offrir à tout le moins une protection à court terme contre la maladie COVID-19 confirmée. Pour les vaccins à ARNm, l'efficacité la plus élevée s'observe après l'administration de la deuxième dose. Il n'existe actuellement aucune donnée probante concernant l'utilité à moyen ou à long terme du vaccin contre la COVID-19 autorisé, mais des essais sont en cours, et la présente déclaration sera mise à jour à mesure que les données probantes deviendront disponibles.
Efficacité potentielle et efficacité réelle contre la forme grave de la maladie
Les essais cliniques sur les vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponibles ont évalué l’efficacité potentielle contre la forme grave de la maladie, mais ils n’ont pas tous fourni des données suffisantes pour évaluer l’efficacité contre les hospitalisations ou les décès.
Les vaccins à ARNm contre la COVID-19 autorisés semblent être efficaces contre les complications graves liées à la COVID-19 selon des données provenant d’essais cliniques à des fins d’autorisation pour les vaccins ARNm (les issues graves ont été définies comme la COVID-19 confirmée en laboratoire présentant l'une des caractéristiques supplémentaires suivantes : signes cliniques au repos indicateurs d'une maladie systémique grave; insuffisance respiratoire; signes de choc; dysfonctionnement rénal, hépatique ou neurologique aigu important; admission à l'unité de soins intensifs [USI] ou décès). Toutefois, le nombre de cas graves observés à ce jour était faible dans l'essai clinique de Pfizer-BioNTech et trop faible dans l'essai clinique d'AstraZeneca pour évaluer l’efficacité.
L’efficacité contre l’hospitalisation n’a pas été évaluée dans les essais cliniques menés sur les vaccins à ARNm ou d’AstraZeneca. À ce jour, très peu de décès associés à la COVID-19 ont été recensés dans le cadre des essais cliniques, ce qui rend difficile l’évaluation de l’efficacité pour ce résultat. Toutefois, parmi les décès attribuables à la COVID-19 recensés dans les essais cliniques, aucun ne s’est produit chez les participants à l’étude ayant reçu des vaccins contre la COVID-19.
Les données probantes émergentes en conditions réelles et provenant d’études menées au R.-U.Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9, en IsraëlNote de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12, aux États-UnisNote de bas de page 13 et au CanadaNote de bas de page 14 suggèrent une efficacité vaccinale modérée à élevée contre les formes graves de COVID-19 après l’administration d’une première ou deuxième dose de vaccin à ARNm contre la COVID-19Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14 et après l’administration d’une première dose du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZenecaNote de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9, y compris chez les populations âgéesNote de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 12 et fragilesNote de bas de page 7. L’hospitalisation liée à la COVID-19 était la complication grave la plus souvent évaluéeNote de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 13, tandis que peu d’études ont fourni des estimations de l’efficacité contre les formes graves de la maladieNote de bas de page 10Note de bas de page 11 et le décèsNote de bas de page 8Note de bas de page 10Note de bas de page 14. Des données probantes émergentes provenant de deux études israéliennes suggèrent une efficacité élevée du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech contre les formes graves de la maladieNote de bas de page 10Note de bas de page 11 et les hospitalisations liées à la COVID-19Note de bas de page 10 après l’administration d’une deuxième dose du vaccin. Des études sur les vaccins contre la COVID-19 sont en cours et les nouvelles données sur leur efficacité contre les complications graves liées à la COVID-19 seront évaluées au fur et à mesure.
Efficacité potentielle et efficacité réelle contre l'infection asymptomatique et la transmission
Les données préliminaires issues de l'essai clinique en cours sur le vaccin contre la COVID-19 de Moderna ont démontré une plus faible prévalence de positivité du SRAS-CoV-2 par RCP chez les participants asymptomatiques à un moment donné (après la première dose, mais avant la deuxième dose) et par conséquent, de l'excrétion virale, dans le groupe qui a reçu le vaccin par rapport au groupe placebo. Toutefois, les données actuelles sont insuffisantes pour tirer des conclusions. Les analyses exploratoires du vaccin à vecteur viral d’AstraZeneca n'ont pas montré d'efficacité contre les infections asymptomatiques par le SRAS-CoV-2 confirmées, mais le nombre d'infections asymptomatiques était faible. Des études sont en cours pour ces vaccins.
Des données probantes ont commencé à émerger des études post-commercialisation menées en IsraëlNote de bas de page 10, au R.-U.Note de bas de page 16 et aux États-UnisNote de bas de page 15 sur l’efficacité réelle des vaccins contre la COVID-19 envers l’infection asymptomatique. Les estimations de l’efficacité du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech contre l’infection par le SRAS-CoV-2 sans symptômes signalés étaient de modérées à élevées après la première doseNote de bas de page 10Note de bas de page 15 (en fonction du temps écoulé depuis la vaccination) et élevées après la deuxième doseNote de bas de page 10Note de bas de page 15. Des résultats similaires ont été signalés pour les vaccins à ARNm contre la COVID-19 en généralNote de bas de page 16. Dans une étude britannique, les infections asymptomatiques par le SRAS-CoV-2 étaient nettement moins susceptibles de survenir chez les participants vaccinésNote de bas de page 15. Il n’y a pas encore de résultats particuliers aux autres vaccins contre la COVID-19, mais des études sont en cours.
Efficacité potentielle et efficacité réelle contre les variants
Les données probantes sur la protection et l’efficacité réelle diverses qui sont offertes par des vaccins à ARNm contre la COVID-19 autorisés (vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech, vaccin contre la COVID-19 de Moderna) et du vaccin contre la COVID-19 à vecteur viral actuellement disponibles (vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca) contre les variants du SRAS-CoV-2 sont en pleine évolution.
Voir le Tableau 5 pour consulter le résumé des données probantes.
Il existe des preuves que les deux vaccins de Pfizer et d’AstraZeneca protègent contre le variant B.1.1.7 du SRAS-CoV-2 signalé pour la première fois au R.-U. L’essai clinique d’AstraZeneca a été mené lorsque la souche B.1.351 était la plus courante en Afrique du Sud, et l’efficacité du vaccin n’était pas démontré contre cette souche.
Le CNNI continuera à surveiller les données probantes et à mettre à jour ses recommandations si nécessaire.
Immunogénicité
Aucun corrélat immunologique de protection n'a été déterminé pour le SRAS-CoV-2; par conséquent, toutes les données probantes immunologiques à l'appui de l'efficacité du vaccin sont indirectes et ne peuvent être utilisées directement pour estimer l'efficacité.
Il existe plusieurs lacunes importantes dans les connaissances qui nuisent à la compréhension des réponses immunitaires au vaccin contre la COVID-19 :
- les types de réponses immunitaires qui sont importants pour la protection contre l'infection, la maladie ou la transmission;
- la durabilité des réponses immunitaires et leur évolution dans le temps;
- la comparaison entre les réponses immunitaires à une infection naturelle et les réponses provoquées par un vaccin;
- la différence dans les réponses immunitaires selon la population (p. ex., chez les individus immunodéprimés, les enfants) ou selon l'état sérologique pour le SRAS-CoV-2 (c.-à-d. une COVID-19 antérieure);
- la différence dans les réponses immunitaires en fonction de l'infection antérieure par des coronavirus autre que le SARS-CoV-2.
En raison des limitations du nombre de participants et des données sur la durée du suivi dans les essais cliniques sur la COVID-19, les données probantes à long terme sur l'immunogénicité sont inconnues. Cependant, des études sont en cours.
La section suivante présente les principales données sur l'immunogénicité des vaccins à ARNm contre la COVID-19 qui ont été autorisés (vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech, vaccin contre la COVID-19 de Moderna) et du vaccin contre la COVID-19 à vecteur viral (vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca) uniquement. Pour obtenir de plus amples renseignements concernant le plan d'étude, y compris la population étudiée, la durée du suivi et l'immunogénicité en lien avec les vaccins autorisés, veuillez consulter le résumé des données probantes à l'Annexe A (vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech), à l'Annexe B (vaccin contre la COVID-19 de Moderna) et à l'Annexe C (vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca).
Réponses immunitaires humorales
Tous les vaccins contre la COVID-19 autorisés induisent des réactions immunitaires humorales, y compris des réactions à anticorps de liaison et de neutralisation. Les réactions humorales ont atteint un pic après la deuxième dose de vaccin à ARNm et après la deuxième dose de vaccin d'AstraZeneca chez les participants qui n'avaient pas été infectés auparavant. Certains vaccins entraînent des réactions immunitaires plus fortes chez les populations jeunes.
Les vaccins à base de vecteurs viraux peuvent induire des réactions immunitaires anti-vectorielles, qui peuvent avoir un impact sur l'efficacité potentielle et réelle et l'efficience futures du vaccin et peuvent varier selon l'âge, la dose et l'intervalle entre les doses.
Réponses immunitaires cellulaires
Il a été démontré que tous les vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponibles déclenchent des réactions immunitaires cellulaires. Les réactions immunitaires cellulaires ont augmenté après la deuxième dose du vaccin à ARNm contre la COVID-19, tandis que les réponses au vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca se sont maintenues ou ont diminué après la deuxième dose.
Administration des vaccins
Pour obtenir des renseignements spécifiques aux vaccins, consultez le dépliant du produit ou l'information contenue dans la monographie de produit disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.
Voir le chapitre Méthodes d'administration des vaccins dans le GCI, Partie 1 - Information clé sur l'immunisation, pour de plus amples renseignements.
Comme pour l’administration normale de tous les vaccins, les vaccins contre la COVID-19 devraient être administrés dans des conditions permettant de gérer l’anaphylaxie. Voir le site Anaphylaxie et autres réactions aiguës après la vaccination dans le Guide canadien d’immunisation (GCI), Partie 2 – La sécurité des vaccins pour obtenir des renseignements sur la gestion de l’anaphylaxie après la vaccination.
Dose, voie d'administration et calendrier
Dose
Vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech
Chaque dose est d'un volume de 0,3 mL après dilution, et contient 30 mcg d'ARNm de la protéine de spicule du SRAS-CoV-2.
La dose du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech (0,3 mL) est unique par rapport à celle de la plupart des vaccins systématiques. Il convient de prendre des précautions particulières pour s'assurer que la dose correcte est prélevée dans le flacon multidose.
Vaccin contre la COVID-19 de Moderna
Chaque dose fait un volume de 0,5 mL et contient 100 mcg d'ARNm de la protéine de spicule du SRAS-CoV-2.
Aucune dilution n'est requise.
Vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca
Chaque dose fait un volume de 0,5 mL et contient 5 x 1010 particules de la protéine de spécule du SRAS-CoV-2.
Aucune dilution n'est requise.
Voie d'administration
Les vaccins contre la COVID-19 sont administrés par injection intramusculaire (IM) dans le muscle deltoïde.
Pour en savoir plus, voir le chapitre Méthodes d'administration des vaccins dans le GCI, Partie 1 - Information clé sur l'immunisation.
Calendrier
Voir le tableau 3 pour consulter le résumé des calendriers d'immunisation pour les vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponible.
Produit de vaccination (fabricant) | Calendrier d'immunisation | Intervalle minimal | Intervalle autorisé | Intervalle prolongéNote de bas de page a |
---|---|---|---|---|
Vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech | Calendrier à 2 doses | 19 joursNote de bas de page b | 21 jours | 16 semaines |
Vaccin contre la COVID-19 de Moderna | Calendrier à 2 doses | 21 joursNote de bas de page c | 28 jours | 16 semaines |
Vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca | Calendrier à 2 doses | 28 jours | De 4 à 12 semaines | 16 semainesNote de bas de page d |
|
Consultez le chapitre Calendrier d'administration des vaccins du GCI, Partie 1 - Information clé sur l'immunisation pour obtenir de plus amples renseignements.
Intervalles prolongés pour les vaccins contre la COVID-19 afin d'optimiser le déploiement précoce du vaccin et la protection de la population
Actuellement, aucune donnée n'est disponible sur l'efficacité à moyen ou long terme des vaccins contre la COVID-19. En général, il n'est pas nécessaire de recommencer une série de vaccins interrompue (intervalle observé plus important que celui recommandé), puisque l'allongement des intervalles entre les doses ne diminuent pas la concentration finale d'anticorps pour la plupart des produits à doses multiples (primovaccination-rappel). Pour de nombreux autres vaccins à doses multiples administrés à l'âge adulte à l'aide d'autres technologies de production de vaccins, la première dose confère la plus grande partie de la protection à court terme, les doses supplémentaires étant principalement destinées à prolonger la protection à plus long terme. Toutefois, le suivi dans les essais cliniques sur les vaccins contre la COVID-19 a été de courte durée, on ignore la durée de la protection après une seule dose ou les deux, et les vaccins à ARNm et de vecteurs viraux représentent des technologies de production de vaccins relativement nouvelles.
La morbidité et la mortalité liées à la COVID-19 sont en cours. L'allongement de l'intervalle jusqu'à la deuxième dose d'un vaccin contre la COVID-19 permet de maximiser l'approvisionnement en vaccins afin d'immuniser le plus grand nombre de personnes le plus rapidement possible. Les principes de l'immunologie indiquent qu'un intervalle prolongés entre les doses d'amorçage et de rappel d'une série de vaccins entraîne une réponse meilleure et plus durable. Veuillez consulter la déclaration du CCNI sur l’allongement des intervalles entre les doses des vaccins contre la COVID-19 pour optimiser les campagnes de vaccination précoces et la protection des populations au Canada dans le contexte d’un approvisionnement limité en vaccins, pour un résumé des données.
Il sera important de faire le suivi de l'efficacité réelle du vaccin chez les individus pour lesquels la deuxième dose est retardée ou non administrée pour diverses raisons (p. ex., non-respect du rendez-vous d'immunisation de suivi) afin d'éclairer les recommandations futures et de garantir la prise de la deuxième dose le plus rapidement possible. Le CCNI continuera à surveiller les données et à mettre à jour ses recommandations si nécessaire.
Doses de rappel et revaccination
Il n'existe actuellement aucune donnée probante sur la nécessité de doses de rappel du vaccin contre la COVID-19 une fois la série de vaccins terminée. Vu l'émergence des VP qui pourraient diminuer l'efficacité réelle du vaccin, des doses de vaccin supplémentaires pourraient se révéler nécessaires. Le CCNI continuera à surveiller les données probantes et à mettre à jour ses recommandations si nécessaire.
Interchangeabilité
Le CCNI recommande de terminer la série de vaccins avec le même vaccin contre la COVID-19.
Actuellement, aucune donnée sur l'interchangeabilité des vaccins contre la COVID-19 n'existe. Cependant, les protéines de spécule neutralisées par l'un ou l'autre des vaccins à ARNm autorisés et sont stabilisées de la même manière afin de demeurer dans une configuration préfusion, bien que d'autres composants du vaccin, comme les nanoparticules lipidiques et la séquence d'ARNm, puissent être différents. Aucune donnée n’existe actuellement sur l’interchangeabilité du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca avec les autres vaccins contre la COVID-19.
Si le produit de vaccination utilisé lors de la première dose n'est pas connu, ou n'est pas disponible, il faut essayer d'administrer une deuxième dose présentant un type similaire de vaccin contre la COVID-19 (p. ex., terminer une série ayant commencé par un vaccin à ARNm par un autre vaccin à ARNm). Dans le contexte de l'offre limitée de vaccins contre la COVID-19 et de l'absence de données d'interchangeabilité des vaccins contre la COVID-19, la première dose peut être considérée comme étant valide, évitant ainsi de recommencer une série.
À l'heure actuelle, il n'est pas recommandé d'utiliser des vaccins de types différents (p. ex., le vaccin à ARNm et le vaccin à vecteur viral) dans la même série. Toutefois, des études portant sur les calendriers mixtes sont en cours. Les recommandations relatives au choix des vaccins à administrer pour compléter une série chez les personnes ayant reçu une dose du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca s’appuieront sur les données probantes en évolution concernant les calendriers mixtes des vaccins contre la COVID-19 (prévu dans les prochaines 6 semaines). Une surveillance active sur l’efficacité réelle et l’innocuité d’un calendrier mixte est importante et ces recommandations pourraient changer au fur et à mesure que des données probantes sont disponibles. L’enregistrement précis des vaccins reçus sera essentiel. Le CCNI continuera à surveiller les données probantes et à mettre à jour les recommandations si nécessaire.
Voir le chapitre Principes de l'interchangeabilité des vaccins du GCI, Partie 1 - Information clé sur l'immunisation pour obtenir de plus amples renseignements.
Conseils après la vaccination
Le CCNI recommande de ne pas systématiquement utiliser d'analgésiques ou d'antipyrétiques prophylactiques oraux (p. ex., l'acétaminophène ou l'ibuprofène) avant ou au moment de la vaccination, mais leur utilisation ne constitue pas une contre-indication à la vaccination. Ces médicaments peuvent être envisagés pour la gestion des évènements indésirables (ÉI) (p. ex., la douleur ou la fièvre, respectivement), s'ils surviennent après la vaccination.
Des analgésiques et des antipyrétiques ont été utilisés dans les essais sur les vaccins contre la COVID-19 pour la gestion de la douleur ou de la fièvre après la vaccination. Il n'existe actuellement aucune donnée probante sur le bienfait de l'administration d'analgésiques oraux pour la prévention de la douleur causée par l'injection du vaccin ou des réactions systémiques.
Tous les patients devraient recevoir l'instruction de se faire soigner s'ils présentent des signes ou des symptômes de réaction allergique après la fin de leur période d'observation et s'ils ont quitté la clinique ou le centre de vaccination.
Toute personne vaccinée qui présente des symptômes compatibles avec la COVID-19 devrait subir un test de dépistage du virus du SRAS-CoV-2 pour documenter la survenue de l'infection, particulièrement face à l'émergence des VP.
Toute personne recevant le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca devrait être informée du récent signalement de l’ÉI lié à la TTIV, et être avisée de consulter immédiatement un médecin si elle développe des symptômes de thrombo-embolie ou de thrombocytopénie entre les jours 4 et 20 suivant l’administration du vaccin d’AstraZeneca (bien que la plupart surviennent entre les jours 4 et 14 après la vaccination). Il faut être particulièrement attentif aux symptômes suivants : essoufflement, douleur à la poitrine, œdème des jambes, douleur abdominale persistante, symptômes neurologiques incluant l’apparition soudaine de maux de tête ou de vision trouble aggravants sévères ou persistants, ecchymose à l’épiderme (ailleurs qu’au site de l’injection) ou pétéchies. De plus, les professionnels de la santé devraient être au courant de la TTIV, notamment le diagnostic et le traitement (voir les lignes directrices de la table de Ontario Science [en anglais seulement]).
Consultez le chapitre Méthodes d'administration des vaccins dans le GCI, Partie 1 - Information clé sur l'immunisation pour obtenir de plus amples renseignements sur la période avant et après la vaccination.
Dépistage sérologique
Aucun test sérologique n'est nécessaire avant ou après l'immunisation par le vaccin contre la COVID-19.
Conditions d'entreposage
Vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech
Flacons congelés avant utilisation
Le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech peut être conservé à de très basses températures des -80 °C à -60 °C et à l'abri de la lumière, dans l'emballage d'origine, jusqu'au moment de l'utilisation.
Voir les directives de reglaçage (accessible à Pfizer-BioNTech COVID-19 Vaccine, en anglais seulement) pour les instructions concernant l'utilisation du contenant thermique d'origine du fabricant pour l'entreposage temporaire.
Les flacons peuvent également être entreposés entre -25 °C et -15 °C pendant deux semaines au maximum. Les flacons doivent être conservés congelés et à l'abri de la lumière, dans les cartons d'origine, jusqu'au moment de leur utilisation. Les flacons entreposés entre -25 °C et -15 °C pendant un maximum de 2 (deux) semaines peuvent être remis une fois dans les conditions d'entreposage recommandées de -80 °C à -60 °C. La durée totale cumulée d'entreposage des flacons entre -25 °C et -15 °C doit faire l'objet d'un suivi et ne doit pas dépasser 2 (deux) semaines.
Flacons décongelés, non percés (avant dilution)
Le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech peut être décongelé et conservé entre +2 °C et +8 °C pendant 120 heures (5 jours) au maximum ou à température ambiante (jusqu'à +25 °C) pendant 2 heures au maximum. Pendant l'entreposage, réduisez au minimum l'exposition à la lumière ambiante et évitez l'exposition à la lumière directe du soleil et aux rayons ultraviolets. Les flacons décongelés peuvent être manipulés à la lumière ambiante.
Ne recongelez pas les flacons décongelés.
Flacons décongelés, percés (après dilution)
Le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech doit être entreposé entre +2 °C et +25 °C et utilisé dans les 6 heures suivant la dilution. Pendant l'entreposage, réduisez au minimum l'exposition à la lumière ambiante et évitez l'exposition à la lumière directe du soleil et aux rayons ultraviolets. Après la dilution, les flacons de vaccin peuvent être manipulés à la lumière ambiante.
Vaccin contre la COVID-19 de Moderna
Flacons congelés avant utilisation
Le vaccin contre la COVID-19 de Moderna devrait être conservé à des températures de -25 ºC à - 15 ºC et à l'abri de la lumière dans son emballage d'origine. Ne pas le stocker sur de la glace sèche ou à une température inférieure à -40 ºC.
Flacons décongelés, non percés
S'il n'est pas percé, le vaccin contre la COVID-19 de Moderna peut être décongelé et conservé à une température comprise entre +2 °C et +8 °C pendant 30 jours au maximum, ou à une température comprise entre +8 °C et +25 ºC pendant 12 heures au maximum.
Ne recongelez pas les flacons décongelés.
Flacons décongelés, percés
Le vaccin contre la COVID-19 de Moderna peut être entreposé entre +2 ºC et +25 ºC doit être éliminé après les six heures suivant la dilution.
Vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca
Flacon multidose non ouvert
Le vaccin d'AstraZeneca peut être conservé entre +2 °C et +8 °C et protégé de la lumière dans son emballage d'origine. Ne pas congeler.
Flacon multidose ouvert
Après la première ouverture, la stabilité chimique et physique en cours d'utilisation a été démontrée à partir du moment où le flacon est perforé jusqu'au moment de l'administration, pendant un maximum de 6 heures à température ambiante (jusqu'à +30 °C) ou pendant 48 heures dans un réfrigérateur (+2 °C à +8 °C).
Le flacon peut être réfrigéré à nouveau, mais la durée de conservation cumulée à température ambiante ne doit pas dépasser 6 heures, et la durée de conservation cumulée totale ne doit pas dépasser 48 heures. Après ce délai, le flacon doit être jeté.
Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le dépliant du produit ou l'information contenue dans la monographie de produit disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada. Veuillez consulter le chapitre Manipulation et entreposage des agents immunisants du GCI, Partie 1 - Information clé sur l'immunisation pour obtenir d'autres renseignements généraux.
Administration simultanée d'autres vaccins
Le CCNI recommande que les vaccins contre la COVID-19 ne soient pas administrés simultanément avec d'autres vaccins (vivants ou inactivés).
À l'heure actuelle, il n'existe aucune donnée sur l'administration simultanée du vaccin contre la COVID-19 et d'autres vaccins. En l'absence de données probantes, il convient de d'éviter l'administration simultanée afin de maximiser les avantages de la vaccination contre la COVID-19 tout en réduisant au minimum les risques de préjudice, y compris le potentiel d'interférence immunitaire ou l'attribution erronée d'une manifestation clinique inhabituelle (MCI) à un vaccin particulier. Toutefois, si un vaccin contre la COVID-19 est administré par inadvertance en même temps qu'un autre vaccin, aucune des deux doses ne devrait être répétée.
En l'absence de données probantes, il serait prudent d'attendre au moins 28 jours après l'administration de chaque dose d'un vaccin à ARNm ou à vecteur viral COVID-19 avant d'administrer un autre vaccin (sauf dans le cas où un autre vaccin est nécessaire pour la prophylaxie post-exposition) en raison du déclenchement d'une réponse des cytokines pro-inflammatoires. Il serait prudent d'attendre au moins 14 jours après l'injection d'un autre vaccin avant d'administrer un celui contre la COVID-19 afin d'éviter l'attribution erronée d'innocuité et d'effets secondaires à un vaccin en particulier.
Consultez le chapitre Calendrier d'administration des vaccins du GCI, Partie 1 - Information clé sur l'immunisation pour obtenir de plus amples renseignements sur l'administration simultanée d'autres vaccins.
Innocuité des vaccins et effets secondaires suivant l’immunisation
En raison des limites dans le nombre de participants et de la durée du suivi dans les essais cliniques sur la COVID-19, les données probantes à moyen et long termes sur l'innocuité des vaccins sont limitées. Toutefois, la pharmacovigilance des vaccins autorisés est en cours et les signalements en matière d’innocuité dans le monde entier sont repérés et communiqués globalement. Les essais cliniques des vaccins contre la COVID-19 autorisés excluaient les personnes ayant des antécédents de réactions indésirables graves associés à un vaccin ou de réaction allergique grave (p. ex., anaphylaxie) à l'un ou l'autre des composants du vaccin. Toutefois, des études sont en cours.
La section suivante présente les principales données sur l'innocuité et sur les ESSI des vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponibles. Pour plus de détails concernant la conception des essais, y compris la population étudiée et la durée du suivi, et l'innocuité des vaccins dont l'utilisation est autorisée et disponible au Canada, voir les résumés des données probantes figurant à l'Annexe A (pour le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech), l'Annexe B (pour le vaccin contre la COVID-19 de Moderna) et l'Annexe C (pour le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca). Voir l'Annexe D pour un résumé de la fréquence des ESSI pour les différents produits de vaccination contre la COVID-19.
Voir la Partie 2 - Innocuité des vaccins du GCI pour consulter les définitions des ESSI et des renseignements supplémentaires d'ordre général.
Évènements indésirables courants et très courants
Les ÉI courants sont définis comme étant ceux qui se produisent chez 1 % à moins de 10 % des personnes vaccinées; les ÉI très courants se produisent chez 10 % ou plus des personnes vaccinées. Veuillez consulter l'Annexe D pour un résumé des ÉIs identifiés dans les versions d'essais cliniques des vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponibles.
Vaccins à ARN messager contre la COVID-19
Réactions locales
La fatigue, les maux de tête, les douleurs musculaires, les frissons et les douleurs articulaires sont tous très courants après l'administration d'un des vaccins contre la COVID-19 actuellement autorisés et disponibles. La fièvre était très courante après l'administration de la deuxième dose des vaccins à ARNm contre la COVID-19 et courante après toute dose de vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca. Plus du quart des sujets vaccinés ont ressenti des maux de tête ou de la fatigue après avoir reçu l'une ou l'autre dose. Les ÉI systémiques sont généralement d'intensité légère ou modérée et se résorbent dans les quelques jours suivant la vaccination. Pour les vaccins à ARNm contre la COVID-19, les réactions systémiques sont plus fréquentes après la deuxième dose de vaccin et chez les jeunes adultes. Pour le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca, les réactions systémiques sont plus légères et moins fréquentes après la deuxième dose de vaccin que la première dans tous les groupes d'âge.
Réactions systémiques
La fatigue, les maux de tête, les douleurs musculaires, les frissons et les douleurs articulaires sont tous très courants après l'administration d'un des vaccins contre la COVID-19 actuellement autorisés. La fièvre était très courante après l'administration de la deuxième dose des vaccins à ARNm contre la COVID-19 et courante après toute dose de vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca. Plus du quart des sujets vaccinés ont ressenti des maux de tête ou de la fatigue après avoir reçu l'une ou l'autre dose. Les ÉI systémiques sont généralement d'intensité légère ou modérée et se résorbent dans les quelques jours suivant la vaccination. Pour les vaccins à ARNm contre la COVID-19, les réactions systémiques sont plus fréquentes après la deuxième dose de vaccin et chez les jeunes adultes. Pour le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca, les réactions systémiques sont plus légères et moins fréquentes après la deuxième dose de vaccin dans tous les groupes d'âge.
Évènements indésirables peu courants, rares et très rares
Des ÉI peu courants se produisent chez 0,1 % à moins de 1 % des personnes vaccinés. Des ÉI rares et très rares se produisent chez 0,01 % à moins de 0,1 %, respectivement, et chez moins de 0,01 % des sujets vaccinés. La probabilité de détection d'effets secondaires très rares dans les essais cliniques est faible, compte tenu de la taille de la population des essais cliniques et de la durée du suivi; par conséquent, une pharmacovigilance continue est essentielle.
À ce jour, les données disponibles n'indiquent pas que la vaccination des individus n'ayant jamais été infectés par le SRAS-CoV-2 par les vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponibles provoquera une aggravation ou une modification de la maladie en cas d'infection ultérieure par le SRAS-CoV-2 (p. ex., maladie aggravée par le vaccin); toutefois, des études supplémentaires sont nécessaires.
La lymphadénopathie n'était pas un ÉI sollicité dans les essais cliniques de Pfizer-BioTech ou d'AstraZeneca (voir l'Annexe D), mais a rarement été signalée après l'administration des vaccins contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech et d'AstraZeneca.
Aucun autre ÉI sollicité rare ou très rare n'a été signalé à ce jour parmi les participants vaccinés pendant les essais cliniques.
Thrombose et thrombocytopénie suivant l’administration du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca
De très rares cas de sérieux caillots sanguins, y compris la thrombose des sinus veineux cérébraux (CVST), associés à la thrombocytopénie ont récemment été signalés en Europe (en date du 20 avril 2021, trois cas de TTIV ont été confirmés au Canada à la suite de l'administration de plus de 700 000 doses du vaccin d’AstraZeneca) suivant l’utilisation autorisée du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca, généralement entre les jours 4 et 14 suivant son administration. Cet ÉI est qualifié de TTIV. Le mécanisme exact par lequel le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca peut déclencher la TTIV est toujours à l’étude, mais le mécanisme semble être similaire à la thrombose spontanée induite par l'héparine / thrombose auto-immune induite par l'héparine, où les anticorps dirigés contre les complexes du facteur plaquettaire 4 (PF4) polyanionique suscitent l’activation des plaquettes, ce qui cause une thrombose et une thrombocytopénie. Le taux de cet ÉI est le plus souvent estimé entre 1/100 000 et 1/250 000 personnes ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca. Le taux de létalité de la TTIV dépend de la détection, du diagnostic et du traitement rapides et se situe généralement entre 25 et 40 %. Pour plus de renseignements, voir l’Annexe C et la réponse rapide du CNNI : Utilisation recommandée du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca chez les jeunes adultes.
Conseils pour la déclaration des manifestations cliniques inhabituelles (MCI)
Les vaccinateurs sont priés de déclarer les MCI par l'intermédiaire des unités de santé publique locales et de respecter les exigences de déclaration des MCI propres à leur province ou territoire. En général, toute MCI grave (défini comme entraînant une hospitalisation, une invalidité permanente ou un décès) ou inattendu qui est temporellement lié à la vaccination devrait être signalé.
En plus des exigences provinciales ou territoriales en matière de déclaration, la Brighton Collaboration a élaboré une liste d'effets secondaires d'importance particulière qui présentent un intérêt particulier et qui devrait être déclarés; consultez le site Web https://brightoncollaboration.us/covid-19/ (en anglais seulement) pour voir la liste comprenant les définitions.
Il pourrait y avoir d'autres MCI très rares qui n'ont pas été détectés dans le cadre des essais cliniques jusqu'à présent.
Se reporter à la Section Effets secondaires suivant l'immunisation du GCI, Partie 2 - Sécurité des vaccins pour obtenir de plus amples renseignements sur les définitions, l'établissement de rapports, les enquêtes et la gestion, ainsi que sur les évaluations de causalité des effets secondaires suivant l'immunisation.
Pour davantage de renseignements sur la réalisation et la soumission de la Déclaration de manifestations cliniques inhabituelles à la suite d'une immunisation au Canada, consultez le site Déclaration de manifestations cliniques inhabituelles à la suite d'une immunisation au Canada.
Contre-indications et précautions
Contre-indications
De rares réactions anaphylactiques ont été signalées à la suite de l'immunisation par des vaccins à ARNm contre la COVID-19; des enquêtes sont en cours pour identifier les allergènes responsables et les recommandations seront mises à jour à mesure que les données probantes deviennent disponibles.
Le Tableau 4 énumère les ingrédients non médicinaux potentiels des vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponibles qui ont été associés à des réactions allergiques dans d'autres produits. Ces réactions se sont rarement produites et elles ont varié de légères réactions cutanées à l'anaphylaxie. L'anaphylaxie est une réaction allergique rare, grave et potentiellement mortelle qui se manifeste généralement rapidement. Elle touche plusieurs systèmes organiques et peut progresser rapidement. Les symptômes et signes d'anaphylaxie peuvent inclure, sans s'y limiter, l'urticaire généralisée, une respiration sifflante, une enflure de la bouche, de la langue et de la gorge, des difficultés respiratoires, des vomissements, de la diarrhée, de l'hypotension, une diminution du niveau de conscience et un état de choc. Il est important de noter que d'autres réactions moins graves peuvent imiter des réactions allergiques (p. ex., la syncope vasovagale) et la vaccination n'est pas contre-indiquée dans ces cas.
Voir le site Anaphylaxie et autres réactions aiguës après la vaccination, Partie 2 - La sécurité des vaccins du GCI pour obtenir des renseignements sur la gestion de l'anaphylaxie après la vaccination.
Produit de vaccination (fabricant) | Allergène potentiel inclus dans le vaccin ou son contenantNote de bas de page a | Autres produits dans lesquels l'allergène peut être présentNote de bas de page a |
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Vaccin contre la COVID-19 de Pfizer BioNTech | polyéthylèneglycol (PEG)Note de bas de page aNote de bas de page bNote de bas de page c | Médicaments en vente libre (p. ex., sirop contre la toux, laxatifs) et médicaments sur ordonnance, produits de préparation intestinale médicale pour la coloscopie, produits de soins de la peau, produits de remplissage dermique, cosmétiques, solutions d'entretien des lentilles de contact, produits tels que le gel pour ultrasonsNote de bas de page d |
Vaccin contre la COVID-19 de Moderna | PEGNote de bas de page aNote de bas de page bNote de bas de page c | Médicaments en vente libre (p. ex., sirop contre la toux, laxatifs) et médicaments sur ordonnance, produits de préparation intestinale médicale pour la coloscopie, produits de soins de la peau, produits de remplissage dermique, cosmétiques, solutions d'entretien des lentilles de contact, produits tels que le gel pour ultrasonsNote de bas de page d |
Trométhamine (trométamol ou Tris) |
Composant dans les produits de contraste, les médicaments oraux et parentéraux Note de bas de page e | |
Vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca |
Polysorbate 80Note de bas de page c | Préparations médicales (p. ex., huiles vitaminées, comprimés et agents anticancéreux), cosmétiquesNote de bas de page dNote de bas de page f |
|
De rares cas de TTIV ont été signalés suivant l’administration du vaccin à vecteur viral d’AstraZeneca. Le mécanisme semble consister en une forme spontanée de thrombocytopénie induite par l’héparine (appelée thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin). Les recherches sont en cours et les recommandations seront mises à jour au fur et à mesure que les données probantes seront disponibles. Pour plus de renseignements, voir l’Annexe C et la réponse rapide du CNNI : Utilisation recommandée du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca chez les jeunes adultes.
Contre-indications
Un vaccin contre la COVID-19 autorisé ne devrait pas être proposé systématiquement aux personnes ayant des antécédents de réaction allergique grave (par exemple, anaphylaxie) après l'administration antérieure d'un vaccin contre la COVID-19 utilisant une plateforme similaire (ARNm ou vecteur viral). Si une évaluation des risques juge que les avantages l'emportent sur les risques pour l'individu; et si le consentement éclairé est fourni, un vaccin contre la COVID-19 autorisé utilisant une plateforme différente peut être envisagé pour une réimmunisation (c'est-à-dire que les individus ayant reçu un vaccin à ARNm post-anaphylactique peuvent se voir proposer un vaccin à vecteur viral et les individus ayant reçu un vaccin à vecteur post-anaphylactique viral peuvent se voir proposer un vaccin à ARNm). Si une vaccination avec une plateforme différente est proposée, les personnes doivent être observées pendant au moins 30 minutes après la vaccination.
Un vaccin contre la COVID-19 autorisé ne devrait pas être systématiquement proposé aux personnes qui sont allergiques à l'un des composants du vaccin contre la COVID-19 spécifique ou à son contenant. Pour obtenir une liste complète des composants de chaque vaccin contre la COVID-19 autorisé et de son contenant, veuillez consulter le dépliant du produit correspondant ou les informations contenues dans la monographie du produit disponible sur le site Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.
Les patients ayant subi une thrombose artérielle ou veineuse sévère avec une thrombocytopénie suivant l’administration du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca ne devrait pas recevoir une deuxième dose du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca.
Précautions
Si une évaluation des risques juge que les avantages l'emportent sur les risques potentiels pour l'individu; et si le consentement éclairé est donné, la vaccination peut être envisagée chez les personnes présentant des réactions allergiques immédiates légères à modérées (définies comme étant limitées dans l'étendue des symptômes et l'implication des systèmes organiques ou même localisées au site d'administration) après une dose précédente de vaccins contre la COVID-19 autorisés. Une évaluation par un médecin ou une infirmière ayant une expertise en matière de vaccination peut être justifiée avant la réimmunisation. Dans la plupart des cas, la réaction anaphylactique se manifeste dans les 30 minutes qui suivent l'administration du vaccin. Par conséquent, si l'on opte pour la vaccination, une période prolongée d'observation post-vaccinale d'au moins 30 minutes devrait être prévue pour les personnes susmentionnées.
Les personnes présentant une réaction allergique grave avérée (p. ex., anaphylaxie) à un traitement injectable non lié à un composant des vaccins contre la COVID-19 autorisés (p. ex., vaccins ou traitements intramusculaires, intraveineux ou sous-cutanés) peuvent être vaccinées systématiquement et n'ont pas besoin d'être évaluées. Dans la plupart des cas, la réaction anaphylactique se manifeste dans les 30 minutes qui suivent l'administration du vaccin. Par conséquent, une période d'observation post-vaccinale prolongée de 30 minutes devrait être prévue pour les personnes susmentionnées.
Les personnes soupçonnées de souffrir d’une allergie à un ingrédient du vaccin (c.-à-d. le PEG) qui n’a pas encore été prouvée peuvent être systématiquement vaccinées et n’ont pas besoin d'une évaluation spécifique concernant cette allergie suspectée. La majorité des cas d’anaphylaxie à un vaccin se déclenche dans les 30 minutes suivant l’administration du vaccin. Une période d’observation prolongée post-vaccination de 30 minutes devrait donc être prévue à cette fin.
Les personnes ayant des antécédents d'allergie non liés à un composant des vaccins contre la COVID-19 autorisés ou à une autre thérapie injectable (p. ex., aliments, médicaments, venin d'insecte ou allergènes environnementaux) peuvent recevoir les vaccins contre la COVID-19 sans aucune précaution particulière. Les personnes devraient faire l'objet d'une observation pendant au moins 15 minutes après la vaccination.
Chez les individus atteints d'un trouble hémorragique, celui-ci devrait être pris en charge avant l'immunisation afin de réduire au minimum le risque d'hémorragie. Les individus qui reçoivent une anticoagulation à long terme ne sont pas considérés comme étant exposés à un risque plus élevé de complications hémorragiques après une immunisation et peuvent être vaccinés de façon sécuritaire sans interrompre leur traitement par anticoagulants.
La vaccination des individus qui pourraient être actuellement infectés par le SRAS-CoV-2 ne devrait pas avoir d'effet néfaste sur la maladie. Toutefois, la vaccination devrait être retardée chez les individus symptomatiques atteints d'une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée ou soupçonnée, ou chez ceux qui présentent des symptômes respiratoires, afin d'éviter d'attribuer toute complication découlant de l'infection par le SRAS-CoV-2 à des ESSI liés à la vaccination et de réduire au minimum le risque de transmission de la COVID-19 dans une clinique ou un centre de vaccination. Si des symptômes sont détectés chez une personne à son arrivée sur les lieux, il faudrait lui dire de suivre les mesures de santé publique locales en vigueur.
Par mesure de précaution et compte tenu de la nécessité de pouvoir surveiller les ÉI du vaccin contre la COVID-19 sans risque de confusion avec les symptômes de la COVID-19 ou d'autres maladies coexistantes, il serait prudent d'attendre que tous les symptômes d'une maladie aiguë aient disparu avant d'administrer un vaccin contre la COVID-19 autorisé.
À l’heure actuelle, il existe peu de données sur l’innocuité du vaccin contre la COVID-19 dans les études sur la toxicité touchant la croissance et la reproduction des animaux. Chez les rats qui ont reçu le vaccin contre la COVID-19 de Moderna avant ou pendant la gestation, aucun problème d’innocuité concernant la reproduction chez les femelles, le développement fœtal/embryonnaire ou la croissance postnatale n’a été démontré. Selon un rapport présenté à l’Agence européenne des médicaments (EMA), des études menées chez les rats dans lesquelles quatre pleines doses du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech n’ont pas révélé d’effets indésirables en ce qui concerne la fertilité, la grossesse, le développement de l’embryon et du fœtus ou le développement postnatal, jusqu’au jour 21. Des études animales DART sur le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca sont en cours.
Toute personne recevant le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca devrait être informée des risques liés à la TTIV, et être avisée de consulter immédiatement un médecin si elle développe des symptômes de TTIV.
Voir la section Contre-indications et précautions du GCI, Partie 2 - La sécurité des vaccins pour obtenir de plus amples renseignements d'ordre général.
Interactions médicamenteuses
Aucune étude sur les interactions médicamenteuses n'a été réalisée à ce jour.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les interactions potentielles avec des produits contenant des anticorps anti-SRAS-CoV-2, reportez-vous à la section Produits sanguins, immunoglobulines humaines et moment de l'immunisation, dans la présente déclaration.
Test cutané à la tuberculine ou test de libération d'interféron gamma (TLIG)
Il existe un risque théorique que les vaccins à ARNm ou à vecteur viral puissent affecter temporairement l'immunité à médiation cellulaire, entraînant des résultats faussement négatifs au test cutané à la tuberculine (TCT) ou au test de libération d'interféron gamma (TLIG). Si un TCT ou un TLIG est nécessaire, il devrait être réalisé avant la vaccination ou au moins 4 semaines après la réception du vaccin. Les vaccins contre la COVID-19 peuvent être administrés à tout moment après l'administration du TCT.
Dans les cas où une occasion de réaliser le TCT ou le TLIG pourrait être manquée, le test ne devrait pas être retardé, car il s'agit de considérations théoriques. Toutefois, il peut être prudent de refaire les tests (au moins 4 semaines après la vaccination) des personnes dont les résultats sont négatifs et pour lesquelles il existe une suspicion élevée d'infection tuberculeuse, afin d'éviter de manquer des cas en raison de résultats potentiellement faux négatifs.
Produits sanguins, immunoglobulines humaines et moment de l'immunisation
Le CCNI recommande que les vaccins contre la COVID-19 ne soient pas administrés simultanément avec des anticorps monoclonaux ou du plasma de convalescents.
À ce jour, il n'y a pas suffisamment de données probantes sur la réception concomitante d'un vaccin contre la COVID-19 et d'anticorps monoclonaux anti-SRAS-CoV-2 ou de plasma de convalescents aux fins de traitement ou de prévention. Par conséquent, le moment de l'administration et l'interférence potentielle entre ces deux produits est actuellement inconnu. L'administration rapprochée de ces produits peut entraîner une diminution de l'efficacité réelle d'un vaccin contre la COVID-19 ou des anticorps monoclonaux anti-SRAS-CoV-2, car les anticorps monoclonaux ont une grande affinité pour la protéine de spicule exprimée par les vaccins, ce qui peut entraver la production d'anticorps stimulée par le vaccin.
Dans un contexte de post-exposition, on devrait obtenir l'opinion d'experts cliniques pour la gestion au cas par cas de l'administration d'anticorps monoclonaux anti-SRAS-CoV-2 après la réception du vaccin contre la COVID-19, en prenant en considération le risque d'exposition et le risque de cas grave de la COVID-19 chez l'individu.
À ce jour, il n'y a pas non plus suffisamment de données probantes sur la réception d'un vaccin contre la COVID-19 et d'anticorps monoclonaux quelconques ou de plasma de convalescents aux fins de traitement ou de prévention d'une maladie autre que la COVID-19. Par conséquent, le moment de l'administration et l'interférence potentielle entre ces deux produits sont actuellement inconnus, et on devrait consulter un spécialiste clinique au cas par cas.
Recommandations
À la suite de l'examen approfondi des données probantes disponibles résumées ci-dessus et de l'évaluation systématique des facteurs d'éthique, d'équité, de faisabilité et d'acceptabilité à prendre en considération à l'aide du cadre EEFANote de bas de page 2 résumé dans le document Orientations préliminaires sur les principales populations à immuniser en priorité contre la COVID-19 du CCNI, ce dernier formule les recommandations éclairées suivantes pour la prise de décision au niveau des programmes de santé publique concernant l'utilisation efficace et équitable des vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponibles au Canada.
Le CCNI continuera à surveiller de près les développements scientifiques liés à la COVID-19 et aux vaccins contre la COVID-19, ainsi que les activités de pharmacovigilance sur les vaccins en cours, et mettra à jour ses recommandations au besoin.
Veuillez noter :
- Une recommandation forte s'applique à la plupart des populations/personnes et devrait être suivie à moins qu'il n'existe une justification claire et convaincante d'utiliser une autre approche.
- Une recommandation facultative peut être offerte pour certaines populations/personnes dans certaines circonstances. D'autres approches peuvent être acceptables.
Voir le Tableau 6 pour des explications plus détaillées sur la force des recommandations du CCNI.
Recommandations sur les vaccins contre la COVID-19 autorisés et disponibles
Ces recommandations s'appliquent uniquement aux vaccins contre la COVID-19 Ces recommandations s'appliquent uniquement aux vaccins contre la COVID-19 actuellement autorisés et disponibles pour utilisation au Canada (vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech; vaccin contre la COVID-19 de Moderna). En tenant compte de ces recommandations et aux fins de la mise en œuvre de programmes financés par l'État, les provinces et territoires pourraient prendre en compte les facteurs programmatiques (p. ex., contextes logistiques et opérationnels, ressources) et l'épidémiologie locale (p. ex., transmission des VP du SRAS-CoV-2).
1. Le CCNI recommande préférentiellement de proposer une série complète de vaccin contre la COVID-19 aux personnes appartenant au groupe d'âge autorisé sans contre-indications au vaccin. Si un vaccin à ARNm est contre-indiqué, un autre vaccin autorisé contre la COVID-19 devrait être proposé. (Forte recommandation du CCNI)
2. Le CCNI recommande qu’une série complète du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca peut être proposée aux personnes de 30 ans et plus qui ne présentent pas de contre-indications au vaccin uniquement si une personne en particulier ne veut pas attendre pour se voir proposer un vaccin à ARNm ET si toutes les conditions suivantes s’appliquent :
- L’évaluation risques-avantages** établit que les avantages d’une administration précoce du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca l’emportent sur le risque de contracter la COVID-19 en attendant de recevoir un vaccin à ARNm contre la COVID-19; ET
- Les avantages, le risque relatif** et les conséquences de la TTIV et de la COVID-19 sont clairement énoncés, en tenant compte du délai prévu pour recevoir un vaccin à ARNm et d’autres mesures de santé publique efficaces afin de réduire le risque de contracter la COVID-19, et une personne en particulier prend une décision éclairée fondée sur une compréhension de ces risques et avantages; ET
- Un délai important s’écoulera avant de recevoir un vaccin à ARNm.
Remarque : Les provinces et territoires devraient adapter la limite d’âge, basée sur leur épidémiologie locale.
(Recommandation discrétionnaire du CCNI)
*Pour faciliter le choix du vaccin, voir le Cadre d’évaluation des risques ci-dessous et le Tableau des options de prise en charge (Section V.I).
Cadre d’évaluation des risques pour l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca
L’évaluation des avantages et des risques pour les groupes à qui envisager offrir le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca, si un vaccin à ARNm contre la COVID-19 autorisé n’est pas disponible ni accessible temporairement, peut varier selon les personnes et les groupes, et elle dépendra des éléments suivants :
- Conditions locales d'épidémie de COVID-19 (p. ex., envisager de proposer le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca aux personnes dans les régions à transmission épidémique croissante modérée, forte ou très forte ou dans les régions avec des taux d’incidence croissants où une protection immédiate est nécessaire pour prévenir les maladies symptomatiques et préserver la capacité du système de santé; en considérant soigneusement le potentiel de la transmission locale de variants viraux préoccupants et l'efficacité réelle anticipée contre ces derniers.)
- Approvisionnement local en vaccins (p. ex., considérer combien de temps une personne devra attendre pour se voir proposer un vaccin à ARNm en fonction de l’approvisionnement en vaccins disponible et prévu.)
- Risque de maladie grave et de décès (p. ex., envisager de proposer le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca disponible aux personnes à risque de maladie grave et de décès qui ne veulent pas attendre de se voir proposer le vaccin à ARNm, peu importe l’épidémiologie de la COVID-19. Le risque de complications graves liées à la COVID-19 augmente avec l’âge)
- Risque d'exposition (p. ex., envisager d'offrir le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca aux personnes à risque d’exposition accru au SRAS-CoV-2, en raison de l’incapacité de respecter la distanciation physique ou de l’accès réduit aux mesures de prévention et de contrôle des infections, qui ne veulent pas attendre de se voir proposer le vaccin à ARNm.)
- Considérations logistiques (p. ex., le vaccin d’AstraZeneca est stable à la température du réfrigérateur, ce qui facilite son entreposage et sa manipulation, l’infrastructure actuelle supporte l’utilisation des vaccins à ARNm congelés et ultra-congelés.)
- Risque de thrombocytopénie immunitaire prothrombotique induite par le vaccin (p. ex., le taux de cet ÉI est le plus souvent estimé entre 1/100 000 et 1/250 000 personnes ayant reçu le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca. Le taux de létalité de la TTIV se situe généralement entre 25 et 40 %. Les autres facteurs prédisposant à la TTIV ne sont pas bien identifiés. Le CCNI continue à surveiller les données probantes en évolution.)
- Caractéristiques des vaccins (p. ex., les données limitées laissent croire que tous les vaccins autorisés offrent une protection contre les hospitalisations et vraisemblablement les décès face à la COVID-19. Les résultats provenant des essais cliniques sur les vaccins à ARNm suggèrent une efficacité supérieure contre la COVID-19 symptomatique comparativement à celle du vaccin d’AstraZeneca. Il existe des preuves que les deux vaccins de Pfizer-BioNTech et d’AstraZeneca protègent contre le variant B.1.1.7 du SRAS-CoV-2. Des études en Afrique du Sud ont révélé que le vaccin d’AstraZeneca n’offrait pas de protection contre le variant B.1.351 du SRAS-CoV-2. Des données probantes précoces laissent croire que le vaccin de Pfizer-BioNTech a une efficacité modérée à élevée contre l’infection asymptomatique. Les quelques données probantes de Moderna semblent aussi l’indiquer.)
- Accès au diagnostic et au traitement de la COVID-19 ou de la TTIV (p. ex., considérer la capacité du système de santé, l’accès aux soins tertiaires et intensifs, et l’immunoglobuline intraveineuse pour le traitement de la TTIV.)
- Risque d’inégalités exacerbantes (p. ex., l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca peut accroître les inégalités chez les personnes ayant une capacité limitée de réduire leur risque d’infection ou qui exercent des métiers/professions en contact physique étroit avec le public, et en raison des complexités liées à la prise de décisions éclairée sur les risques et avantages d’une administration précoce du vaccin contre la COVID-9 d’AstraZeneca. Considérer l’impact des inégalités exacerbantes au sein de ces populations dont plusieurs font partie de groupes marginalisés et désavantagés qui sont touchés de manière disproportionnée par la pandémie.)
Voir le Tableau des options de gestion pour les vaccins contre la COVID-19 dont l'utilisation est autorisée au Canada pour un résumé des données probantes et des facteurs que les administrations devraient prendre en compte lors de la mise en œuvre des programmes de vaccination contre la COVID-19.
Sommaire des données probantes et justification :
- La pandémie de COVID-19 a provoqué une morbidité et une mortalité importantes, ainsi que des perturbations sociales et économiques. Le programme d'immunisation contre la COVID-19 devrait être déployé de la manière la plus efficace, la plus efficiente et la plus équitable possible.
- Les vaccins à ARNm contre la COVID-19 sont autorisés chez les personnes âgées de 16 ans et plus (vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech) ou de 18 ans et plus (vaccin contre la COVID-19 de Moderna). Un vaccin à vecteur viral non réplicatif est autorisé au Canada pour les personnes âgées de 18 ans et plus (vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca).
- Pour tous les vaccins contre la COVID-19 actuellement autorisés et disponible pour utilisation, une série complète compte deux doses.
- On peut consulter le Tableau 1 sur les facteurs de risque liés au risque accru de complications graves attribuables à la COVID-19 et au risque accru d’exposition à la COVID-19. Pour de plus amples renseignements sur le séquençage des principales populations, y compris une analyse détaillée des facteurs d’éthique, d’équité, de faisabilité et d’acceptabilité, voir les orientations du CCNI sur les principales populations à immuniser en priorité contre la COVID-19.
Vaccins à ARNm contre la COVID-19
- Les données d'essais cliniques disponibles à ce jour ont montré que les vaccins à ARNm contre la COVID-19 actuellement autorisés sont très efficaces (94 % à 95 %) pour prévenir la COVID-19 symptomatique confirmée à court terme, à partir d’une à deux semaines après avoir reçu la série complète de deux doses.
- L’ efficacité la plus élevée et la réponse immunitaire maximale ont été observées après la deuxième dose. L'efficacité de la série de deux doses a été constante dans tous les groupes d'âge.
- Les estimations de l’efficacité vaccinale du vaccin de Pfizer-BioNTech étaient comparables dans les pays où la souche prédominante en circulation était le VP B.1.1.7 signalé pour la première fois au R.-U. Les ÉI locaux et systémiques étaient généralement moins fréquents chez les adultes âgés (≥ 56 ans dans l'essai clinique de Pfizer-BioNTech et ≥ 65 dans l'essai clinique de Moderna).
- Les ÉI locaux et systémiques étaient généralement moins fréquents chez les adultes âgés (≥ 56 ans dans l'essai clinique de Pfizer-BioNTech et ≥ 65 dans l'essai clinique de Moderna).
- Les vaccins à ARNm autorisés sont aussi sûrs et efficaces chez les personnes présentant une ou plusieurs comorbidités (p. ex., indice de masse corporelle ≥ 30 kg/m2, maladie pulmonaire chronique, diabète sucré, maladie cardiaque).
Vaccins contre la COVID-19 d’AstraZeneca
- Les données combinées des essais cliniques et les études d'observation disponibles à ce jour ont montré que le vaccin d'AstraZeneca COVID-19 à vecteur viral actuellement autorisé offre une protection chez les adultes de 18 ans et plus contre la COVID-19 symptomatique et l'hospitalisation après avoir reçu au moins une dose. L'efficacité la plus élevée avec le schéma autorisé du vaccin d'AstraZeneca COVID-19 a été observée dans les groupes d'essais cliniques qui avaient un intervalle plus long entre les doses. Les essais cliniques suggèrent que l’efficacité potentielle du vaccin augmente avec des intervalles prolongés entre la première et la deuxième dose du vaccin, une réduction maximale du risque de maladie symptomatique et d’hospitalisation étant observée à 12 semaines ou plus après la primovaccination.
- Les données laissent croire que le vaccin d’AstraZeneca a une efficacité vaccinale de 74,6 % contre le VP B.1.1.7 qui a été identifié en premier par le R.-U. (par rapport à 84,1 % contre la souche non attribuable au variant B.1.1.7). Les données publiées suggèrent une efficacité vaccinale de 10,4 % face à la maladie légère à modérée attribuable au VP B.1.351 qui a été signalé en premier par l’Afrique du Sud.
- Dans les essais cliniques, la majorité des ÉI locaux et systémiques du vaccin AstraZeneca COVID-19 étaient légers et transitoires et ne différaient pas en fonction de la dose administrée ou de l'âge. De rares mais graves cas de sérieux caillots sanguins, y compris la thrombose des sinus veineux cérébraux (CVST), associés à la thrombocytopénie ont récemment été signalés à l'échelle mondiale (trois cas ont été signalés sur plus de 700 000 doses du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca administrées au Canada en date du 20 avril 2021) suivant l’utilisation autorisée du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca, généralement entre les jours 4 et 14 suivant son administration. Cet ÉI est qualifié de TTIV. Le mécanisme exact par lequel le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca peut déclencher la TTIV est toujours à l’étude. Le taux de létalité de la TTIV d’environ 21-60 % a été signalé.
- Les données laissent croire que le vaccin d’AstraZeneca a une efficacité vaccinale de 74,6 % contre le VP B.1.1.7 qui a été identifié en premier par le R.-U. (par rapport à 84,1 % contre la souche non attribuable au variant B.1.1.7). Les données publiées suggèrent une efficacité vaccinale de 10,4 % face à la maladie légère à modérée attribuable au VP B.1.351 qui a été signalé en premier par l’Afrique du Sud.
- Le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca est tout aussi efficace chez les personnes souffrant d'une ou plusieurs affections médicales légères à modérées et contrôlées (p. ex., maladie cardiovasculaire, maladie respiratoire, diabète, indice de masse corporelle ≥30 kg/m2).
Vaccins à ARNm contre la COVID-19 contre le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca
Le CCNI a passé en revue la récente épidémiologie de la COVID-19 au Canada (y compris la circulation des variants), les caractéristiques des vaccins (dont l’efficacité potentielle, l’efficacité réelle, l’innocuité), les données probantes et les orientations internationales sur la TTIV, l’approvisionnement prévu en vaccins, l’évaluation de Santé Canada des vaccins contre la COVID-19, ainsi qu’une analyse complète des répercussions sur l’éthique, l’équité, la faisabilité et l’acceptabilité (2) de ses recommandations sur l’utilisation des vaccins contre la COVID-19 au Canada. Le CCNI a évalué le risque d’être admis à l’USI et de mourir du TTIV par rapport aux admissions à l’USI et aux décès de COVID-19 qui pourrait être prévenus par une dose précoce du vaccin d'AstraZeneca (au lieu d'attendre un vaccin à ARNm étant donné l'approvisionnement prévu en vaccins au Canada) par âge selon divers scénarios épidémiologiques de COVID-19 (activité très faible, faible, modérée, élevée, très élevée). Veuillez consulter l'annexe E pour les détails et les limites. . Vu le faible nombre d’évènements signalés liés à la TTIV, il existe un niveau élevé d’incertitude en matière d’incidences de cet ÉI par groupe d’âge. Les premières données laissent croire qu’il pourrait avoir une tendance à la hausse de la TTIV qui est inversement proportionnelle à l’âge, mais on pourrait l’attribuer aux différences relatives au signalement et à l’administration du vaccin d’AstraZeneca dans les diverses tranches d’âge. Tandis que l’épidémiologie de la COVID-19 puisse évoluer avec la circulation des VP, les données probantes à ce jour révèlent que les risques de maladie grave liés à la COVID-19 augmentent avec l’âge, les jeunes adultes étant moins susceptibles d’être hospitalisés et de mourir. Le CCNI continuera à surveiller l'épidémiologie de la COVID-19 et à réévaluer ces recommandations au fur et à mesure que l'offre de vaccins ARNm contre la COVID-19 augmente.
Après l’analyse des renseignements disponibles, le CCNI a conclu que vu l’augmentation anticipée de l’approvisionnement en vaccins à ARNm, les différences relatives à l’épidémiologie et au risque de contacter la COVID-19 à travers le Canada et entre les populations, et en raison des données probantes en évolution et des facteurs de risque inconnus liés à la TTIV, il existe une incertitude concernant les avantages et les inconvénients de l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca au sein des programmes de vaccination au Canada. Par conséquent, le CCNI a fait une recommandation discrétionnaire sur l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca pour les personnes de 30 ans et plus qui ne veulent pas attendre de se voir proposer un vaccin à ARNm uniquement si certaines conditions sont remplies (notamment une évaluation risques-avantages, un consentement éclairé et un délai important pour la réception d'un vaccin à ARNm). Le CCNI résume les divers facteurs (en plus de l’âge) à considérer pour faciliter une analyse bénéfices-risques-avantages par les juridictions dans son Cadre d’évaluation des risques pour l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca. Comme le montre dans l'annexe E, le taux d’admissions à l’USI à la COVID-19 potentiellement prévenues par le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca peut être supérieur au taux d’admissions à l’USI attribuables à la TTIV dans les zones d'activité modérée, élevée ou très élevée de la COVID-19 dans certaines circonstances (en tenant compte d'autres facteurs de risque individuels tels que le risque d'exposition, résumés dans le cadre d'évaluation des risques). Le CCNI met en garde contre le fait que dans les groupes d'âge inférieurs à 30 ans, l'avantage d'offrir le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca au lieu d'attendre un vaccin à ARNm n'est pas une certitude, surtout dans les zones d’activité très faible ou faible de la COVID-19. Par ailleurs, les bénéfices des vaccins à ARNm contre la COVID-19 hautement efficaces ne présentant aucun signalement préoccupant en matière d’innocuité à ce jour, l’emportent clairement sur tout risque possible pour la majorité des populations, et le CCNI a fortement recommandé l’utilisation privilégiée des vaccins à ARNm contre la COVID-19 dans tous les groupes d’âge autorisés.
Un sommaire des données probantes et justification pour la forte recommandation préférentielle du CCNI sur l’utilisation des vaccins à ARNm contre la COVID-19 dans le cadre de programmes destinés à la population et une recommandation discrétionnaire sur l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca pour les personnes de 30 ans et plus qui ne veulent pas attendre de se voir proposer un vaccin à ARNm figure ci-dessous :
- Épidémiologie : L’épidémiologie et le risque de contracter la COVID-19 varient à travers le Canada et entre les populations. L’incidence des cas attribuables aux VP au Canada augmente, notamment chez les plus jeunes, mais les différences relatives au risque de complications graves en raison des VP par groupe d’âge restent à préciser. Le CCNI continuera à surveiller l'évolution de l'épidémiologie. Le bénéfice du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca augmente dans les régions à transmission épidémique croissante modérée, élevée ou très élevée des souches du SRAS-CoV-2 contre lesquelles ce vaccin offre une protection et dans les zones où les taux d’incidence du COVID-19 augmentent.
- Efficacité potentielle et efficacité réelle : Les données émergentes laissent supposer que tous les vaccins autorisés et disponibles offrent une protection contre les hospitalisations et vraisemblablement les décès attribuables à la COVID-19. Il existe des preuves que les deux vaccins de Pfizer et d’AstraZeneca protègent contre le variant B.1.1.7 du SRAS-CoV-2. Pfizer semble offrir une protection contre le B.1.351 SARS-CoV-2 VOC, mais pas le vaccin AstraZeneca. Il existe peu de données sur la protection qu’offre les vaccins à ARNm contre la COVID-19 ou celui d’AstraZeneca face au variant préoccupant P.1.
- Innocuité et TTIV : Les données probantes sur le lien entre la TTIV suivant l’administration du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca évoluent mais le lien a été confirmé. De nombreux pays ont mis en pause leur programme de vaccination d’AstraZeneca tandis que d’autres ont restreint son utilisation chez certaines tranches d’âge (de 30 ans et plus à 70 ans et plus). À ce jour, aucune tendance claire ni facteur de risque prédisposant n’a été identifié parmi les cas de TTIV.
- Évaluation des avantages-risques de santé publique : Une évaluation risques-avantages fondée sur l’âge a été menée pour établir si l’avantage d’une administration précoce du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca (au lieu d’attendre de se voir proposer un vaccin à ARNm) l’emporte sur le risque lié à la TTIV pour les différents niveaux d'activité de la COVID-19 (très faible, faible, modéré, élevé, très élevé). Au moment de l’évaluation, le risque de complications graves liées à la COVID-19 (comme les admissions au USI et le décès) l’a emporté sur le risque lié à la TTIV chez les adultes de 30 à 69 ans dans les zones d’épidémiologie modérée, élevée ou très élevée. Les avantages de l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca étaient moins évidents chez les groupes plus jeunes. Une évaluation risques-avantages n’a pas été achevée chez les personnes de 70 ans et plus, car le vaccin à ARNm était déjà disponible auprès de cette tranche d’âge au Canada. Voir l'annexe E pour plus de renseignements sur les détails et les limites de cette évaluation.
- Éthique : Le CCNI a consulté le Groupe consultatif en matière d’éthique en santé publique (GCESP) sur les considérations d’ordre éthique concernant la restriction de l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca pendant la pandémie actuelle et prévue et dans le contexte d’approvisionnement en vaccins. Le GCESP a fourni des recommandations dans les domaines suivants : promotion du mieux-être et réduction du risque, maintien de la confiance, respect envers les personnes et encouragement à l’autonomie et promotion de la justice et de l’équité. Le CCNI a intégré ces recommandations à ses orientations (p.ex., mise en œuvre du respect chez les personnes et de l’autonomie en incorporant le consentement éclairé dans la recommandation discrétionnaire sur l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca; promotion de la justice et de l’équité en identifiant spécifiquement les risques liés aux inégalités exacerbantes dans le Cadre d’évaluation des risques).
- Équité : Le CCNI a examiné l’impact des diverses recommandations sur toutes les populations afin qu’elles puissent réaliser pleinement et équitablement leur potentiel de santé (2). Les populations qui reçoivent un vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca peuvent se prévaloir d’une protection contre la COVID-19 plus tôt que si elles avaient attendu de se voir proposer des vaccins à ARNm disponibles. Toutefois, ces populations peuvent ultimement se prévaloir d’une protection moindre puisqu’une proportion accrue de la population vaccinée demeurera susceptible. Le CCNI a considéré l’impact de l’approvisionnement d’un vaccin moins efficace ayant un signalement préoccupant en matière d’innocuité dans des populations marginalisées et désavantagées qui ont été touchées de manière disproportionnelle par la pandémie dont l’expérience de vie a mené à la méfiance des gouvernements. Selon les stratégies de vaccination, les inégalités en matière de santé pourraient être exacerbées si ce préjudice potentiel n’est pas pris en compte lors de la mise en œuvre du programme de vaccination auprès des populations qui présentent des facteurs de risque croisés de maladie grave et d’exposition (p. ex., les populations racialisées vivant dans des logements multigénérationnels avec une surreprésentation dans les emplois fournissant des services essentiels tels que l’alimentation et les soins de santé). Le risque de contracter la COVID-19 auprès des personnes et leurs familles qui ont une capacité limitée de réduire leur risque d’infection ou qui travaillent en contact physique direct avec le public, le délai anticipé d’un vaccin à ARNm et la tolérance au risque d’une personne lié à l’attente d’un vaccin à ARNm devraient être considérés. Ces derniers peuvent varier à travers le Canada et entre les populations. Le Cadre d’évaluation des risques peut donc être utilisé pour faciliter la prise de décision.
- Faisabilité : Le CCNI a considéré l’impact de ses recommandations sur la mise en œuvre réussie des programmes de vaccination contre la COVID-19 dans un contexte local ayant des ressources disponibles (2). Le Canada s’est procuré et s’attend à recevoir assez de vaccins à ARNm pour assurer l’immunisation de la population canadienne admissible par une série complète avant l’automne 2021, et un approvisionnement suffisant pour permettre à tous les Canadiens admissibles de recevoir leur première dose d’ici juin 2021. Les fournitures prévues des vaccins contre la COVID-19 d’AstraZeneca pour le Canada sont minimales par rapport aux fournitures prévues des vaccins ARNm dans les prochaines semaines. Ainsi, le délai anticipé pour se voir proposer un vaccin à ARNm sera bientôt réduit mais il pourrait varier entre les populations et à travers les administrations. Bien que les exigences d’entreposage et de transport des vaccins à ARNm contre la COVID-19 soient plus complexes que celles du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca, l’infrastructure actuelle existe pour supporter l’utilisation des vaccins à ARNm congelés et ultracongelés.
- Acceptabilité : Le CCNI a révisé les données récentes du Canada pour considérer l’impact potentiel de ses recommandations sur l’intention et les comportements concernant la vaccination contre la COVID-19 (2). La volonté de se faire vacciner continue à augmenter. Toutefois, diverses populations qui ont été touchées de manière disproportionnelle par la pandémie hésitent davantage ou vivent des obstacles relatifs à l’administration d’un vaccin contre la COVID-19 (p. ex., populations racialisées, migrants ou travailleurs sans papiers). Tandis qu’un sondage sur l’opinion publique mené en mars a suggéré que 44-60 % des Canadiens n’avaient aucune préférence quant au vaccin qu’ils allaient recevoir, des enquêtes réalisées en avril ont révélé que les Canadiens qui ont l’intention de se faire vacciner sont beaucoup plus à l’aise avec les vaccins à ARNm (90-92 %) qu’avec le vaccin d’AstraZeneca (41 %) (17). Des données recueillies au cours de la pandémie ont révélé de façon constante que les Canadiens indiquent « qu’assurer l’innocuité du vaccin » comme la raison principale de retarder ou de refuser la vaccination contre la COVID-19. Le CCNI a résumé de manière transparente les meilleures données disponibles (connues et inconnues) pour élaborer des orientations d’experts éclairées et accroître la confiance en ses recommandations.
3. Sur la base des nouvelles données probantes sur la protection conférée par la première dose d'une série de deux doses de vaccins contre la COVID-19 actuellement autorisée et disponible au Canada, le CCNI recommande que, dans le contexte de l'offre limitée de vaccins contre la COVID-19, les autorités compétentes maximisent le nombre de personnes recevant la première dose de vaccin en prolongeant la deuxième dose de vaccin contre la COVID-19 jusqu'à quatre mois après la première. Les deuxièmes doses doivent être offertes dès que possible après que toutes les populations éligibles ont reçu les premières doses, la priorité étant donnée aux personnes présentant le plus grand risque de maladie grave et de décès attribuable à la COVID-19. Les personnes vaccinées (avec une ou deux doses) doivent continuer à suivre les mesures de santé publique recommandées. Le CCNI continuera à surveiller les données probantes sur l'efficacité réelle d'un intervalle de dose prolongé et adaptera ses recommandations en conséquence. (Forte recommandation du CCNI)
Les autorités compétentes pourraient choisir d’écourter le délai entre la première et la deuxième dose d’une série de deux doses d’un vaccin contre la COVID-19 pour des populations particulières en fonction de l’épidémie locale, de l’approvisionnement en vaccins et des mécanismes de livraison de vaccins.
Sommaire des données probantes et justification
- La morbidité et la mortalité attribuables à la COVID-19 persistent toujours et l’approvisionnement en vaccins est limité. L’allongement de l’intervalle jusqu’à la deuxième dose permet de vacciner le plus grand nombre de personnes le plus rapidement possible, ce qui assure un plus grand nombre de personnes une protection plus directe et la possibilité d’une protection indirecte et collective.
- Un intervalle allongé allant jusqu'à quatre mois permet de proposer au plus grand nombre possible de populations éligibles la vaccination avec une dose avant de procéder à l'offre des secondes doses. Cependant, dès que tous les groupes éligibles se sont vus offrir leur première dose de vaccin, les secondes doses doivent être proposées. L'intervalle entre la première et la deuxième dose ne doit pas être prolongé plus longtemps que nécessaire pour offrir les premières doses de vaccin à tous les individus éligibles.
- Cette recommandation s’applique à tous les vaccins contre la COVID-19 prévus en deux doses dont l’utilisation est actuellement autorisée et disponible au Canada.
- Les données actuelles résumées dans le présent document indiquent une très bonne efficacité potentielle contre la COVID-19 symptomatique avec une dose d’un vaccin contre la COVID-19 : efficacité potentielle de 92 % pour les vaccins à ARNm; efficacité potentielle de 76 % pour le vaccin d’AstraZeneca bonne efficacité réelle selon des études d’observation (généralement entre 60 et 80 %, avec quelques estimations inférieures et supérieures) contre la maladie symptomatique et/ou l’infection asymptomatique; ainsi qu’une très bonne efficacité réelle contre l’hospitalisation (environ 80 %) et le décès (85 % selon une étude en provenance du R.-U. Alors que deux doses de vaccins à ARNm ont révélé un excellent niveau d’efficacité (potentielle et réelle), une dose de ce type de vaccin semble offrir un rendement semblable à une ou deux doses du vaccin d’AstraZeneca et à une dose unique du vaccin de Janssen
- L’efficacité réelle a été démontrée jusqu’à deux mois après la première dose des vaccins à ARNm, et la publication de l’essai clinique d’AstraZeneca a modélisé l'efficacité potentielle à une dose jusqu’à 90 jours après la vaccination.
- Des avis d'experts éclairés fondés sur les principes de l'immunologie indiquent qu'un intervalle plus long entre les doses d'amorçage et de rappel d'une série de vaccins entraîne une réponse meilleure et plus durable. L’essai clinique du vaccin d’AstraZeneca contre la COVID-19 a démontré une efficacité potentielle optimale lorsque l’intervalle entre la première et la deuxième dose était supérieur ou égal à 12 semaines.
- Dans les cas où le consentement éclairé comprenait des hypothèses sur le moment d’administration de la deuxième dose, les autorités peuvent envisager d’administrer cette deuxième dose à des intervalles plus courts pour les personnes qui ont consenti à la série de vaccins avant la mise en œuvre de cette recommandation.
- Étant donné que la maladie se transmet toujours et que la vaccination ne garantit pas une protection individuelle complète pour les personnes ayant reçu une dose et dans une moindre mesure pour celles ayant reçu deux doses, il est important à ce moment-ci de continuer à respecter les mesures de santé publique en vigueur (port du masque, distanciation physique et interactions sociales limitées, selon les directives de la santé publique).
- L’efficacité réelle de la première dose sera surveillée de près, et la décision concernant la deuxième dose sera évaluée de façon continue à la lumière des données de surveillance et d’efficacité réelle et de plans d’études postérieurs à la mise en œuvre. En outre, l’efficacité réelle contre les variants préoccupants sera également suivie de près. Si cela est indiqué sur la base de ces données, les recommandations seront révisées pour proposer une deuxième dose plus tôt à certaines cohortes ou groupes de population.
Veuillez consulter la déclaration du CCNI sur l’allongement des intervalles entre les doses des vaccins contre la COVID-19 pour optimiser les campagnes de vaccination précoces et la protection des populations au Canada dans le contexte d’un approvisionnement limité en vaccins.
4. À l'heure actuelle, le CCNI recommande que tous les individus continuent d'appliquer les mesures de santé publique recommandées pour la prévention et le contrôle de l'infection et de la transmission du SRAS-CoV-2, indépendamment de la vaccination avec le vaccin contre la COVID-19. (Forte recommandation du CCNI)
Sommaire des données probantes et justification :
- À l'heure actuelle, les données probantes sur la durée de protection des vaccins contre la COVID-19 et sur leur efficacité réelle à réduire la transmission du SRAS-CoV-2 sont insuffisantes. De nouvelles données sur la protection contre le SRAS-CoV- commencent à s'accumuler pour les vaccins à ARNm mais les données probantes dont on dispose actuellement ne suffisent pas à recommander la levée des mesures de santé publique. Le CCNI continuera à surveiller les données probantes et à mettre à jour les recommandations si nécessaire.
- Bien que l'efficacité contre la maladie symptomatique et/ou l'infection asymptomatique semble être très élevée pour deux doses de vaccins à ARNm (~90 % à 95 %), certaines personnes resteront sensibles même après deux doses de vaccin. Une dose d'un vaccin à ARNm et une ou deux doses du vaccin d'AstraZeneca ont une bonne efficacité, mais un peu plus faible, et ne semblent pas protéger contre l'infection asymptomatique d'après les résultats des essais cliniques. Par conséquent, le respect des mesures de santé publique chez les personnes vaccinées (une ou deux doses) reste très important en ce moment où le SRAS-CoV-2 continue de circuler largement.
- Les données probantes reflétant une protection variable offerte par les vaccins contre la COVID-19 contre les VP évoluent (voir le Tableau 5).
- Certaines données probantes étayent l'efficacité d'autres mesures de santé publique recommandées dans les scénarios de préexposition et de post-exposition, notamment la distanciation physique, le port du masque, l'hygiène des mains, ainsi que l'isolement et la quarantaine.
- Actuellement, il n'existe pas de données probantes sur l'utilisation du vaccin contre la COVID-19 en prophylaxie post-exposition.
- Il faudrait continuer à suivre les mesures de santé publique fédérales, provinciales/territoriales, et locales pour la prévention et le contrôle du SRAS-CoV-2.
5. Le CCNI recommande de proposer une série complète de vaccins contre la COVID-19 aux personnes appartenant au groupe d'âge autorisé, sans contre-indications au vaccin, qui ont déjà eu une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée par PCR. Dans le contexte d'un approvisionnement limité en vaccins, les premières doses peuvent être réservées en priorité aux personnes qui n'ont pas eu d'infection antérieure par le SRAS-CoV-2 confirmée par réaction de polymérisation en chaîne. (Recommandation à la discrétion du CCNI)
Sommaire des données probantes et justification :
- Il n'est pas nécessaire de procéder à un test de dépistage d'une infection antérieure au SRAS-CoV-2 avant la vaccination contre la COVID-19.
- À l'heure actuelle, on manque de données probantes sur les différences potentielles d'efficacité ou d'innocuité des vaccins entre ceux avec et sans infection antérieure confirmée par le SRAS-CoV-2. Dans le cadre des essais cliniques portant sur les vaccins contre la COVID-19 réalisés à ce jour, les personnes atteintes d'une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée par PCR ont été exclues, et seul un petit nombre de participants aux essais présentant des signes sérologiques d'infection antérieure (IgG+) étaient atteints d'une COVID-19 symptomatique confirmée; l'efficacité dans cette population est donc incertaine.
- La réponse immunitaire au SRAS-CoV-2, y compris la durée de l'immunité, n'est pas encore bien comprise. Des réinfections par le SRAS-CoV-2 ont été signalées, et des recherches sont en cours pour établir la gravité, la fréquence et les facteurs de risque de la réinfection par le SRAS-CoV-2.
- Dans le contexte d'un approvisionnement limité, pour permettre la protection du plus grand nombre d'individus à risque possible, la vaccination par un vaccin contre la COVID-19 peut être retardée de 3 mois après une infection confirmée par réaction de polymérisation en chaîne, car les réinfections déclarées à ce jour ont été rares pendant les trois premiers mois suivant l'infection.
- Toutefois, si cela se révèle difficile du point de vue de la faisabilité, les administrations peuvent choisir de ne pas tenir compte du statut d'infection antérieure par le SRAS-CoV-2 et vacciner tous les membres d'un groupe cible donné.
- Par mesure de précaution et compte tenu de la nécessité de pouvoir surveiller les effets secondaires du vaccin contre la COVID-19 sans risque de confusion avec les symptômes de la COVID-19 ou d'autres maladies coexistantes, et pour réduire au minimum le risque de transmission de la COVID-19 sur un lieu de vaccination, selon la recommandation du CCNI, il serait prudent d'attendre que tous les symptômes d'une maladie aiguë aient complètement disparu avant d'administrer le vaccin contre la COVID-19, et de s'assurer que l'individu n'est plus considéré comme étant infectieux selon les critères actuels.
- Le CCNI continuera de surveiller les preuves concernant la vaccination chez les personnes précédemment infectées pas le SRAS-COV-2 et mettra à jour les recommandations au besoin.
Le CCNI émet également les recommandations suivantes pour la vaccination contre la COVID-19 dans certaines populations qui ont été exclues des essais cliniques ou représentées par un moindre nombre de participants. Le vaccin peut être proposé à certaines personnes de ces populations dans des circonstances particulières, au cas par cas, après une évaluation risques-avantages (lorsque les risques associés à l'exposition et les risques de subir de graves conséquences de la COVID-19 l'emportent sur le risque de la vaccination) et en faisant preuve de transparence en ce qui concerne l'insuffisance de données probantes. La préférence pour le vaccin à ARNm contre la COVID-19 (comme indiqué dans la recommandation n° 1 ci-dessus), si disponible, s'applique également aux populations décrites ci-dessous. Ces recommandations peuvent changer au fur et à mesure que de nouvelles données probantes deviennent disponibles.
Personnes immunodéprimées
6. Le CCNI recommande de proposer une série complète de vaccins contre la COVID-19 aux personnes immunodéprimées en raison d'une maladie ou d'un traitement et appartenant au groupe d'âge autorisé si une évaluation des risques révèle que les avantages l'emportent sur les risques en ce qui concerne la personne, et si le consentement éclairé comprend une discussion sur les données probantes limitées concernant l'utilisation des vaccins contre la COVID-19 dans cette population. Il ne faut pas non plus oublier la possibilité que des personnes immunodéprimées puissent présenter une réponse immunitaire réduite à l'un ou l'autre des vaccins autorisés contre la COVID-19. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)
Sommaire des données probantes et justification :
- À l'heure actuelle, il existe peu de données probantes indiquant que l'immunosuppression est un facteur de risque indépendant de la COVID-19 grave, bien que ces données évoluent. Une revue rapide de données probantes des pays membres de l’CDCE a trouvé des données probantes de faible certitude sur l’absence d’association aux décès ou aux hospitalisations attribuables à la COVID-19 chez les personnes souffrant d’immunosuppression non préciséeNote de bas de page 5. La revue a relevé des données probantes de faible certitude sur l’augmentation d’au moins deux fois des décès attribuables à la COVID-19 chez les personnes atteintes d’anémie falciforme ou d’immunodéficience sévère; de cancer métastatique; de chimiothérapie depuis les 12 derniers mois ou de radiothérapie depuis les 6 derniers mois; de transplantation d’organe solide, de moelle osseuse ou de cellules souches. Il faut faire preuve de prudence en matière d’interprétation des données probantes de faible certitude. Toutefois, la revue a trouvé des données probantes de certitude modérée sur l’augmentation d’au moins deux fois des hospitalisations et des décès chez les personnes souffrant d’au moins deux affections médicales sous-jacentes, par rapport aux personnes ne souffrant pas de comorbidités. On n’a trouvé aucune donnée probante sur la combinaison d’affections médicales associées à un risque accru.
- Il n'existe actuellement aucune donnée sur la vaccination contre la COVID-19 chez les personnes immunodéprimées. Les participants aux essais cliniques sur le vaccin à ARNm contre la COVID-19 comprenaient uniquement des personnes qui n'étaient pas immunodéprimées, comme des participants atteints d'une infection stable au virus de l'immunodéficience humaine (VIH), et ceux qui ne recevaient pas de traitement immunosuppresseur pendant l'essai.
- Aucun signalement en matière d’innocuité n'a été relevé à ce jour chez les participants non immunodéprimés présentant une maladie immunosuppressive (p. ex. une infection stable au VIH) inclus dans les essais cliniques.
- Le degré relatif d'immunodéficience chez les personnes qui sont immunodéprimées varie en fonction de l'affection sous-jacente, de l'évolution de la maladie et de l'utilisation de médicaments qui suppriment la fonction immunitaire. Dans ces circonstances, l'équilibre entre les bienfaits et les risques doit être établi au cas par cas en consultant le spécialiste traitant.
- Les personnes immunodéprimées, y compris celles qui reçoivent un traitement immunosuppresseur, peuvent présenter une réponse immunitaire réduite au vaccin.
- En général, les vaccins non-vivants peuvent être administrés aux personnes immunodéprimées, car les antigènes du vaccin ne peuvent pas se répliquer. Toutefois, la portée et la durée de l'immunité acquise par une vaccination sont souvent réduites. On ignore actuellement si les individus immunodéprimés seront capables de développer une réponse immunitaire aux vaccins autorisés contre la COVID-19.
- Les personnes vivant avec le VIH qui sont considérées comme étant immunocompétentes peuvent être vaccinées.
- Il est fortement encouragé d'exercer une surveillance active de ces sujets vaccinés. Le CCNI suivra l'évolution des données probantes et mettra à jour ses recommandations, s'il y a lieu.
Pour consulter les définitions et pour obtenir de plus amples renseignements généraux, voir la Section Immunisation des sujets immunodéprimés du GCI, Partie 3 – Vaccination de populations particulières.
Personnes atteintes d'une maladie auto-immune
7. Le CCNI recommande de proposer une série complète de vaccins contre la COVID-19 aux personnes atteintes d'une maladie auto-immune et appartenant au groupe d'âge autorisé si une évaluation des risques révèle que les avantages l'emportent sur les risques en ce qui concerne la personne, et si le consentement éclairé comprend une discussion sur les données probantes limitées concernant l'utilisation de vaccins contre la COVID-19 dans ces populations. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)
Sommaire des données probantes et justification :
- Les données probantes indiquant que l’atteinte d’une maladie auto-immune est un facteur de risque indépendant lié à la COVID-19 grave évoluent. Une revue rapide des données probantes des pays membres de l’OCDE a trouvé des données probantes solides (de certitude modérée à élevée) sur l’augmentation d’au moins deux fois des décès attribuables à la COVID-19 chez les personnes atteintes de diabète de type 1 ainsi que celles souffrant de troubles neurologiques, y compris la sclérose en plaques et la myasthénie grave. La revue a relevé des données probantes de certitude faible sur l’association faible ou nulle aux décès et des données probantes de certitude modérée sur l’association faible ou nulle aux hospitalisations liées à la COVID-19 chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, de maladie rhumatismale ou de lupus érythémateux disséminé. Il faut faire preuve de prudence en matière d’interprétation de données probantes de faible certitudeNote de bas de page 5. Toutefois, la revue a trouvé des données probantes de certitude modérée sur l’augmentation d’au moins le double des hospitalisations et des décès chez les personnes atteintes d’au moins deux affections médicales sous-jacentes, par rapport aux personnes ne souffrant pas de comorbidités. On n’a trouvé aucune donnée probante directe sur la combinaison d’affections médicales associées à un risque accru.
- Il existe actuellement très peu de données sur la vaccination contre la COVID-19 chez les personnes atteintes d'une maladie auto-immune. Bien que les participants atteints de maladies auto-immunes qui n'étaient pas immunodéprimés n'aient pas été exclus des essais, ils constituent une très faible proportion des participants aux essais et représentent un éventail très étroit de maladies auto-immunes.
- Le spectre des maladies auto-immunes est diversifié. Le degré relatif d'auto-immunité chez les personnes atteintes de maladies auto-immunes varie en fonction de l'affection sous-jacente, de la gravité et de l'évolution de la maladie et de l'utilisation de médicaments ayant un effet sur la fonction immunitaire. Par conséquent, l'équilibre entre les bienfaits et les risques doit être établi au cas par cas en consultant le spécialiste traitant.
- D'autres applications des technologies de l'ARNm ont été pour le traitement du cancer, qui nécessitaient une réponse immunitaire dirigée contre les cellules cancereuses d'un individu. Cela a soulevé une préoccupation théorique selon laquelle les vaccins à ARNm contre les maladies infectieuses agiraient de façon semblable, provoquant de l'inflammation potentiellement exacerbanté une maladie auto-immune existante. Les applications actuelles de la technologie de l'ARNm pour les vaccins contre la COVID-19 ont été optimisées afin de réduire le risque.
- Il est fortement encouragé d'exercer une surveillance active de ces sujets vaccinés. Le CCNI suivra l'évolution des données probantes et mettra à jour ses recommandations, s'il y a lieu.
Pour plus d'informations générales sur les maladies auto-immunes, voir la Section Immunisation des personnes atteintes de maladies chroniques du GIC, Partie 3 - Vaccination de populations particulières.
Grossesse et allaitement
8. Le CCNI recommande de proposer une série complète de vaccins contre la COVID-19 aux femmes enceintes appartenant au groupe d'âge autorisé si une évaluation des risques révèle que les avantages l'emportent sur les risques en ce qui concerne la femme et le fœtus, et si le consentement éclairé comprend une discussion sur les données probantes limitées concernant l'utilisation de vaccins contre la COVID-19 dans cette population. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)
9. Le CCNI recommande de proposer une série complète de vaccins contre la COVID-19 aux femmes appartenant au groupe d'âge autorisé qui allaitent si une évaluation des risques révèle que les avantages l'emportent sur les risques en ce qui concerne la femme et le nourrisson, et si le consentement éclairé comprend une discussion sur les données probantes limitées concernant l'utilisation de vaccins contre la COVID-19 dans cette population. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)
Sommaire des données probantes et justification :
- Les données probantes indiquant que la grossesse est un facteur de risque indépendant d'une COVID-19 grave, évoluent. Une revue rapide des données probantes des pays membres de l’OCDE a relevé des données probantes de faible certitude sur l’augmentation d’au moins le double des hospitalisations liées à la COVID-19 chez les personnes enceintes (tout stade). Il faut faire preuve de prudence en matière d’interprétation des données probantes de faible certitudeNote de bas de page 5. Toutefois, la revue a trouvé des données probantes de certitude modérée sur l’augmentation d’au moins le double des hospitalisations et des décès chez les personnes qui sont atteintes d’au moins deux affectations médicales sous-jacentes, par rapport aux personnes ne souffrant pas de comorbidité.
- Il n'existe actuellement aucune donnée sur l'innocuité et l'efficacité des vaccins contre la COVID-19 administrés pendant la grossesse ou l'allaitement. Les femmes enceintes ou allaitantes ont été exclues des essais cliniques sur les vaccins à ARNm ou à vecteur viral contre la COVID-19.
- Il n’existe actuellement aucune donnée étayant des complications observées chez une femme enceinte ou sur le fœtus en développement après l’administration par inadvertance du vaccin contre la COVID-19 à une femme enceinte, lors d’essais cliniques. Les résultats chez les participantes qui sont tombées enceintes pendant les essais cliniques et les résultats chez le fœtus seront déclarés dans des registres et le CCNI reverra ses recommandations lorsque ces données seront disponibles.
- Bien qu'on ignore si les vaccins sont excrétés dans le lait maternel, il n'y a pas de données sur les résultats chez les femmes qui allaitent ou chez les nourrissons allaités. Il n'y a pas eu d'inquiétudes théoriques concernant ces vaccins chez les femmes qui allaitent ou chez leurs nourrissons allaités.
- À l'heure actuelle, il existe peu de données sur l'innocuité du vaccin contre la COVID-19 dans les études sur la toxicité touchant la croissance et la reproduction des animaux. Chez les rats qui ont reçu le vaccin contre la COVID-19 de Moderna avant ou pendant la gestation, aucun problème d'innocuité concernant la reproduction chez les femelles, le développement fœtal/embryonnaire ou la croissance postnatale n'a été démontré.
- Selon un rapport présenté à l’Agence européenne des médicaments (EMA), des études menées chez les rats dans lesquelles quatre pleines doses du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech n’ont pas révélé d’effets indésirables en ce qui concerne la fertilité, la grossesse, le développement de l’embryon et du fœtus ou le développement postnatal, jusqu’au jour 21. Des études animales DART sur le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca sont en cours.
- Les femmes enceintes, qui allaitent ou qui sont en âge de procréer, peuvent courir un risque accru d'exposition au SRAS-CoV-2 (p. ex. les travailleuses de la santé ou les travailleuses essentielles) ou un risque accru de COVID-19 grave (p. ex. en raison d'une affection préexistante, d'un indice de masse corporelle de 40 ou plus) et peuvent souhaiter être vaccinées pour se protéger, malgré l'absence de données probantes sur la vaccination contre la COVID-19 pendant la grossesse ou l'allaitement. Par conséquent, l'équilibre entre les bienfaits et les risques doit être établi au cas par cas.
- Il n'existe actuellement aucune donnée probante permettant de déterminer l'intervalle de temps qui doit s'écouler entre la fin de la série de vaccination contre la COVID-19 et la conception. Face à cette incertitude scientifique, il pourrait être prudent de retarder la grossesse d'au moins 28 jours après l'administration de la série complète des deux doses d'un vaccin contre la COVID-19. Un vaccin contre la COVID-19 peut être administré à tout moment après la grossesse.
- On ne devrait pas conseiller aux femmes qui tombent enceintes durant leur série de vaccins ou peu après d'interrompre leur grossesse parce qu'elles ont reçu un vaccin contre la COVID-19.
- Si une grossesse est établie une fois la série de vaccination entamée, l'achèvement de la série peut être reporté à la fin de la grossesse, à moins que des facteurs de risque d'exposition accrue ou de COVID-19 grave soient présents et que le consentement éclairé à la vaccination soit obtenu, comme ci-dessus. Le CCNI encourage la poursuite de plus amples travaux de recherche et de surveillance liés à la vaccination contre la COVID-19 pendant la grossesse.
- Une série complète de vaccination par un vaccin autorisé contre la COVID-19 devrait être proposée aux femmes admissibles après l'accouchement et avant de tenter de concevoir, afin que l'intervalle recommandé entre la fin de la série de vaccination et la conception soit maintenu.
- Les sujets vaccinés et les fournisseurs de soins de santé sont encouragés à déclarer toute exposition au vaccin contre la COVID-19 pendant la grossesse ou l'allaitement à l'autorité locale de santé publique ainsi qu'au fabricant du vaccin aux fins de suivi. Il est fortement encouragé d'exercer une surveillance active de ces sujets vaccinés. Le CCNI suivra l'évolution des données probantes et mettra à jour ses recommandations, s'il y a lieu.
Pour obtenir des renseignements généraux, voir la Section Immunisation durant la grossesse et l’allaitement du GCI, Partie 3 – Vaccination de populations particulières.
Enfants et adolescents
10. Le CCNI recommande de ne pas proposer systématiquement de vaccins contre la COVID-19 aux personnes qui n'appartiennent pas au groupe d'âge autorisé. (Forte recommandation du CCNI)
a. Toutefois, une série complète de vaccins de Pfizer-BioNTech peut être proposée aux personnes âgées de 12 à 15 ans qui courent un risque très élevé de subir de graves conséquences de la COVID-19 (p. ex., en raison d'une affection médicale préexistante dont on sait qu'elle est associée à un risque accru d'hospitalisation ou de mortalité) ou qui présentent un risque accru d'exposition (p. ex., si elles vivent dans un établissement de soins collectifs), si une évaluation des risques révèle que les avantages l'emportent sur les risques potentiels pour la personne, et si le consentement éclairé de la personne et de son parent ou tuteur comprend une discussion sur l'insuffisance des données concernant l'utilisation de vaccins contre la COVID-19 dans cette population. (Recommandation discrétionnaire du CCNI)
Sommaire des données probantes et justification :
- Les données probantes disponibles à ce jour laissent entendre qu'en général, les enfants infectés par le SRAS-CoV-2 ne sont pas exposés à un risque accru de maladie grave. Une revue rapide de données probantes des pays membres de l’OCDE a relevé des données probantes de faible certitude sur l’augmentation d’au moins le double des hospitalisations liées à la COVID-19 chez les enfants (=18 ans) souffrant d’obésité, d’hypertension ou d’immunodéficience, par rapport aux enfants qui ne souffrent pas de ces affections. Il faut faire preuve de prudence en matière d’interprétation de données probantes de faible certitude.
- Il n'existe pas de données probantes sur la vaccination contre la COVID-19 chez les enfants de moins de 12 ans, et seules des données cliniques limitées sur l'utilisation du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech chez les enfants de 12 à 15 ans sont disponibles. Les essais cliniques du vaccin contre la COVID-19 de Moderna et du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca n'ont inclus, jusqu'à maintenant, que des adultes de 18 ans et plus. Des essais cliniques auprès d’enfants de moins de 18 ans ont été entamés et sont en cours; le CCNI surveille les données probantes et met à jour ses recommandations au fur et à mesure qu’elles sont disponibles.
- Chez les adolescents atteints de certaines affections préexistantes aggravées par un risque accru d'exposition au SRAS-CoV-2 (p. ex. s'ils vivent dans un lieu d'habitation collective, comme un foyer de groupe), le rapport d'équilibre entre les risques et les bienfaits de la vaccination au moyen d'un vaccin contre la COVID-19 doit être établi au cas par cas.
- Il est fortement encouragé d'exercer une surveillance active de ces sujets vaccinés. Le CCNI suivra l'évolution des données probantes et mettra à jour ses recommandations, s'il y a lieu.
Le CCNI continue à recommander ce qui suit :
- Les programmes de vaccination de routine et la vaccination avec d'autres vaccins recommandés par le CCNI devraient se poursuivre pendant la pandémie de COVID-19 avec une atténuation des risques de transmission de COVID-19 pendant le processus de vaccination, comme indiqué dans les Lignes directrices provisoires sur la continuité des programmes d'immunisation pendant la pandémie de COVID-19.
- Il faudrait continuer à d'encourager la poursuite des essais cliniques évaluant les vaccins contre la COVID-19 afin d'inclure des personnes potentiellement vulnérables à des maladies liées à des facteurs biologiques (p. ex. problèmes de santé préexistants, fragilité, grossesse et allaitement, immunodéficience) et sociaux (p. ex. résidence dans des établissements de soins de longue durée ou dans des lieux surpeuplés/éloignés, appartenance à une population racialisée, profession), afin de s'assurer que les options en matière de vaccins sont corroborées par de solides données sur l'innocuité, l'immunogénicité et l'efficacité, comme le recommande le CCNI dans ses Priorités de recherche pour les vaccins contre la COVID-19 à l'appui des décisions de santé publique.
- En plus des activités de pharmacovigilance des vaccins qui sont en cours au Canada avec les essais cliniques de Phase 4 et les études post-commercialisation, il est recommandé de mener des recherches supplémentaires et de surveiller la vaccination contre la COVID-19, en particulier parmi les populations qui ne sont pas actuellement incluses dans les essais cliniques (p. ex., les femmes enceintes, les mères allaitantes, les personnes immunodéprimées, les personnes âgées vivant dans des établissements de soins collectifs, les enfants et les adolescents). De plus, le CCNI recommande la poursuite des essais cliniques et le suivi continu des participants aussi longtemps que cela est possible sur le plan éthique, afin de déterminer le niveau d'immunité nécessaire pour prévenir la maladie et établir la durée de la protection, l'efficacité dans différentes sous-populations et la sécurité à moyen et long terme.
Pour obtenir de plus amples renseignements, voir Sécurité des vaccins et pharmacovigilance du GCI, Partie 2 – Sécurité des vaccins.
Le CCNI continue à recommander les éléments suivants pour guider la prise de décision éthique, comme indiqué dans le document Guide du CCNI sur les populations clés pour la vaccination précoce contre la COVID-19 :
- Des efforts devraient être fournis pour améliorer l'accès aux services de vaccination afin de réduire les iniquités en matière de santé sans aggraver la stigmatisation ou la discrimination, et pour faire participer les populations marginalisées par le système et les populations racialisées à la planification des programmes d'immunisation.
- Les administrations devraient assurer une surveillance étroite et rapide de l'innocuité, de l'efficacité réelle du ou des vaccins et de la couverture vaccinale dans différentes populations clés, ainsi qu'une immunisation efficace et utile des populations des communautés difficiles d'accès, éloignées et isolées.
- Des efforts devraient être fournis pour améliorer les connaissances sur les bienfaits des vaccins en général et des vaccins contre la COVID-19 lorsque chacun d’entre eux sera disponibles, afin de lutter contre la désinformation et de communiquer de manière transparente sur les décisions d'attribution des vaccins contre la COVID-19.
Options de prise en charge pour les vaccins contre la COVID-19 dont l'utilisation est autorisée au Canada
À l'heure actuelle, trois types de vaccins contre la COVID-19 sont autorisés et disponibles au Canada pour la prévention de l'infection à COVID-19 symptomatique qui utilisent deux plateformes vaccinales distinctes. Pour faciliter le choix du vaccin à proposer aux différentes populations ou groupes, une comparaison des mérites relatifs des deux est résumée dans le Tableau 5 ci-dessous. Il faut faire preuve de prudence lors de la comparaison des vaccins en raison des différences dans les études menées pour chaque vaccine (p. ex., différents paramètres, différentes analyses, différentes périodes/différents pays et différentes souches en circulation).
Facteur à prendre en considération | Résumé des données probantes disponibles et des points à prendre en compte | |
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Vaccins à ARNm contre la COVID-19 | Vaccin à vecteur viral non réplicatif contre la COVID-19 | |
Efficacité potentielle et efficacité réelle* |
Efficacité contre les infections symptomatiques après une série complète
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Efficacité contre les infections symptomatiques après une série complète
Efficacité réelle contre la maladie symptomatique et l'hospitalisation
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Efficacité réelle contre la maladie symptomatique et l’hospitalisation
Les données sur l’efficacité réelle du vaccin de Moderna seul contre la COVID-19 ne sont pas actuellement disponibles. Efficacité contre les infections asymptomatiques
Efficacité contre les infections asymptomatiques
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Efficacité contre les infections asymptomatiques Une analyse exploratoire ponctuelle de données limitées suggère que le vaccin d'AstraZeneca pourrait ne pas être efficace dans la prévention d'une infection asymptomatique. |
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Revaccination
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Revaccination
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Immunogénicité | Réponse humorale
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Réponse humorale
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Réponse cellulaire
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Réponse cellulaire
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Protection contre les variants, y compris les variants préoccupants | B.1.1.7 (signalé au R.-U.)
B.1.351 (signalé en Afrique du Sud)
P.1 and P.2 (signalé au Brésil)
|
B.1.1.7 (signalé au R.-U.)
B.1.351 (signalé en Afrique du Sud)
P.1 and P.2 (signalé au Brésil)
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Innocuité | Technologie
Signalement en matière d’innocuité
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Technologie
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Signalement en matière d’innocuité
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Signalement en matière d’innocuité
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Éthique et équité |
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Faisabilité | Calendrier de vaccination
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Calendrier de vaccination
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Exigences en matière d'entreposage
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Exigences en matière d'entreposage
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Acceptabilité |
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Les inquiétudes concernant l'innocuité et l'efficacité réelle des vaccins sont les deux raisons les plus souvent citées pour justifier le refus d'un vaccinNote de bas de page 20
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Priorités en matière de recherche
La COVID-19 et les vaccins connexes sont nouveaux; il existe donc de nombreux domaines dans lesquels des recherches s'imposent. Les recherches visant à répondre aux questions en suspens suivantes (non classées par ordre d'importance) en s'appuyant sur des données à court et à long terme, lorsqu'elles sont disponibles, sont encouragées :
Nouvelles priorités de recherche
Efficacité, efficacité réelle ou de terrain, immunogénicité et innocuité
- Quelles sont l'efficacité pour la population (contre l'infection/la transmission, l'hospitalisation et la mort) et la durée de protection à moyen et long terme d'une dose unique ou d'une série complète de chaque vaccin contre la COVID-19 approuvé au Canada?
- Quelles sont l'utilité, l'efficacité, l'immunogénicité et l'innocuité des vaccins contre la COVID-19 dans divers groupes de population (p. ex. les adultes d'âge avancé, les personnes atteintes d'affections à haut risque, y compris les personnes atteintes d'affections auto-immunes et les receveurs de greffes, et les individus socialement ou professionnellement vulnérables, les femmes enceintes ou qui allaitent, les enfants/adolescents, les personnes fragiles)?
- Quelles sont l'efficacité potentielle, l'efficacité réelle, l'immunogénicité et l'innocuité des vaccins contre la COVID-19 chez les personnes qui ont déjà été atteintes d'une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée en laboratoire?
- Y a-t-il une différence perceptible entre les personnes séronégatives et séropositives dans l'un des paramètres ci-dessus?
- Une exposition antérieure au SRAS-CoV-2 a-t-elle une incidence sur l'utilité, l'efficacité potentielle, l'efficacité réelle, l'immunogénicité ou l'innocuité des vaccins contre la COVID-19?
- Un vaccin à dose unique peut-il être aussi efficace et sûr chez les personnes atteintes antérieurement d'une forme avérée de COVID-19?
- Y a-t-il des signaux de sécurité émergents associés à l'immunisation contre la COVID-19 que la compréhension actuelle du profil d'innocuité de vaccins similaires ne permet pas d'anticiper?
- La vaccination d'individus avec ou sans infection antérieure par le SRAS-CoV-2 risque-t-elle de provoquer une aggravation ou une modification de la maladie lors d'une infection ultérieure par le SRAS-CoV-2 ou d'autres coronavirus endémiques?
- Quelles sont l'efficacité potentielle, l’efficacité réelle, l’immunogénicité et l’innocuité des vaccins contre la COVID-19 (y compris les rappels potentiels) contre les variants préoccupants du SRAS-CoV-2?
- Quel est le corrélat de la protection contre le SRAS-CoV-2? En quoi les réponses immunitaires attribuables à une infection naturelle sont-elles similaires ou différentes de celles qui sont provoquées par les vaccins contre la COVID-19? L'infection naturelle par le SRAS-CoV-2 (symptomatique ou asymptomatique) est-elle associée à une protection contre une réinfection ou une forme grave de la maladie?
- D'autres données probantes immunologiques sont nécessaires dans les domaines suivants afin d'éclairer les prévisions de l'efficacité :
- Comment les réponses immunitaires évoluent-elles dans le temps? Quelle est la durabilité des réponses immunitaires contre le SRAS-CoV-2 à long terme? Quelle est l'incidence de la dose ou de l'intervalle de vaccination sur la durabilité?
- Quelles sont les réponses immunitaires les plus importantes pour la protection contre l'infection (immunité adaptative ou innée), la maladie grave ou la transmissibilité? Quel est le rôle de l'immunité humorale par rapport à l'immunité cellulaire dans la prévention de l'échappement des variants viraux au système immunitaire?
- Les anticorps de classe immunoglobuline (IgA/IgG/IgM) protègent-ils contre le SRAS-CoV-2, et quel est le corrélat de protection?
- Quel niveau de couverture vaccinale contre la COVID-19 est nécessaire pour atteindre les différentes étapes de santé publique, notamment : une couverture permettant de réduire la charge du système de santé à un niveau gérable, l'obtention d'une immunité collective pour protéger les personnes non vaccinées et la suppression des contrôles liés aux mesures de santé publique? Quelles sont les caractéristiques du vaccin qui jouent le rôle le plus important concernant ces étapes (c'est-à-dire efficacité, durabilité, adoption)?
- Quel est le niveau de fond des réponses canadiennes spécifiques aux vecteurs vaccinaux? (c'est-à-dire anti-adénovirus de chimpanzé)? Ces réponses sont-elles plus élevées dans certains groupes? Ces réponses vont-elles nuire à l'efficacité du vaccin chez ces groupes hautement séropositifs? Quelle est la durée de l'immunité anti-interférences des vecteurs après l'administration de vaccins à vecteurs viraux?
- Comment les variants viraux influeront-ils sur l'utilité, l'efficacité, l'immunogénicité et l'innocuité d'un vaccin en ce qui concerne la mort, la maladie grave, la maladie symptomatique, la maladie asymptomatique, l'infectiosité et la transmission? Quel est l'effet de l'utilisation de vaccins de rappel contenant des antigènes hétérologues et quel est le moment optimal pour la vaccination de rappel?
- Certains composants de vaccins contre la COVID-19 risquent-ils fortement de provoquer une réaction anaphylactique?
- Quelle est l'incidence des ESSI rares et graves après l'administration des vaccins contre la COVID-19?
- Quelle est la fréquence de la thrombose et de la thrombocytopénie, y compris les CVST et les DIC suivant la vaccination contre la COVID-19? Quel est l'élément déclencheur du développement de cet ÉI à la suite d'une vaccination et que peut-on faire pour atténuer son développement ?
- Les antécédents d'infection par un coronavirus endémique ont-ils un impact sur l'évolution de la maladie du SRAS-CoV-2? Existe-t-il une protection croisée ou une interférence des anticorps ou de l'exposition aux coronavirus saisonniers humains en cas d'exposition au SRAS-CoV-2 ou de vaccination contre le SRAS-CoV-2?
- Y a-t-il des interactions négatives entre la vaccination contre la COVID-19 et d'autres médicaments? Quel est l'intervalle recommandé entre les vaccins contre la COVID-19 et les anticorps prophylactiques ou thérapeutiques anti-SRAS-CoV-2 ou le plasma de convalescents?
- La vaccination a-t-elle une incidence sur la transmissibilité du SRAS-CoV-2 chez les personnes atteintes d'une infection asymptomatique?
- Quel est le rôle de l'atténuation saisonnière du SRAS-CoV-2?
- Quelle est l'incidence de la vaccination sur la variation de la transmission au niveau individuel (par exemple, les superpropagateurs)?
- Quelle est l'épidémiologie des variants préoccupants du SRAS-CoV-2 dans le temps et dans le pays et ses régions? Quelles sont la transmissibilité et la virulence (y compris les hospitalisations et les décès) des variants préoccupants du SRAS-CoV-2?
- Quelles sont les caractéristiques épidémiologiques de la survenue de l'infection (p. ex., caractéristiques des personnes vaccinées, variants préoccupants)?
Administration des vaccins
- Les vaccins contre la COVID-19 de plateformes similaires ou différentes sont-ils interchangeables?
- Quels sont les intervalles minimum maximum et optimal entre les doses d'un vaccin contre la COVID-19 comprenant un calendrier à deux doses qui continuent à assurer une protection contre la maladie?
- D'autres vaccins (p. ex. le bacille de Calmette-Guérin) protègent-ils contre la COVID-19 par des effets non ciblés?
- Les vaccins contre la COVID-19 peuvent-ils être administrés simultanément avec d'autres vaccins qui ne sont pas contre la COVID-19 (vaccins vivants ou inactivés)? Si la réponse est non, quel est l'intervalle minimum entre les deux administrations?
- Les vaccins contre la COVID-19 peuvent-ils être administrés à des individus ayant reçu du plasma de convalescents ou des anticorps monoclonaux anti-SRAS-CoV-2? Si la réponse est oui, quel est l'intervalle minimum requis pour l'administration du vaccin après l'administration de plasma de convalescents ou d'anticorps monoclonaux?
Priorités de recherche permanentes
Infection par la COVID-19 et maladie
- Quel est le profil épidémiologique de la COVID-19 (p. ex. la période de transmissibilité, tous les groupes à risque)?
- Quelle est la répartition de la maladie et le spectre de la maladie clinique pour la COVID-19, y compris la morbidité et le risque en fonction de l'âge, du sexe et d'autres variables démographiques associées à un risque accru?
- Quelles sont les dynamiques de transmission de la COVID-19, y compris le degré de transmission asymptomatique, le rôle des enfants dans la transmission, la transmissibilité verticale, le début et la durée de l'excrétion virale et de la période de transmissibilité, les effets des conditions météorologiques changeantes et les tendances au fil du temps?
- Quels sont les taux de co-infection par la COVID-19 avec d'autres agents pathogènes des voies respiratoires, et quels sont les effets sur la pathogénie et les résultats cliniques?
- Le vaccin contre la COVID-19 peut-il être utilisé pour protéger les contacts familiaux d'un cas? La vaccination contre la COVID-19 diminue-t-elle l'infectiosité et la maladie clinique chez les individus qui ont déjà contracté l'infection? La vaccination contre la COVID-19 est-elle utile pour interrompre la transmission?
Éthique, équité, faisabilité et acceptabilité
- Quelle est l'acceptabilité (a) du ou des vaccins contre la COVID-19 et (b) d'autres vaccins financés par des fonds publics au fil du temps et dans différents contextes épidémiologiques parmi les principales populations, les populations marginalisées, les fournisseurs et les décideurs à l'échelle du pays?
- Quels facteurs influent sur l'acceptabilité de la vaccination contre la COVID-19 dans ces groupes?
- Quels facteurs influent sur l'acceptabilité de la vaccination en général?
- Comment l'acceptabilité des principales populations prioritaires à immuniser en premier par le ou les vaccins contre la COVID-19 évoluera-t-elle dans différents contextes épidémiologiques dans tout le pays?
- Quelles stratégies peuvent améliorer l'acceptabilité d'un vaccin contre la COVID-19 dans ces groupes?
- Comment les décisions relatives à l'attribution des vaccins peuvent-elles être communiquées aux personnes et aux communautés afin de maintenir la confiance dans les autorités de santé publique?
- Quelles stratégies de vaccination contre la COVID-19 ou quelles stratégies de mise en œuvre peuvent réduire les iniquités en matière de santé dans les populations directement ciblées par la vaccination et dans les populations qui ne le sont pas?
- Un autre vaccin contre la COVID-19 peut-il être utilisé pour compléter une série primaire ou pour faire office de dose de rappel? Comment les voyageurs de retour au pays sont-ils pris en charge s'ils ont commencé, mais n'ont pas terminé une série de vaccin contre la COVID-19 à l'étranger?
Qualité de vie liée à la santé et bien-être
- Quels sont la qualité de vie liée à la santé ou le bien-être des patients atteints de la COVID-19 et des soignants au fil du temps (p. ex. services publics de santé, résultats déclarés par les patients, mesures des expériences déclarées par les patients)?
- Quel est l'impact de la vaccination contre la COVID-19 sur la qualité de vie liée à la santé ou sur le bien-être des individus?
Questions liées à la surveillance
La collecte de données, l'analyse, l'interprétation et la diffusion opportune continues et systématiques sont fondamentales pour planifier, mettre en œuvre, évaluer et prendre des décisions fondées sur des données probantes. Pour appuyer de tels efforts, le CCNI encourage l'amélioration de la surveillance dans les domaines suivants :
1. Épidémiologie
- Améliorer les données sociales et socio-économiques recueillies et mises à disposition pour comprendre et traiter les iniquités en matière de santé liées à la COVID-19.
- Procéder à un examen systématique du fardeau et de l'épidémiologie des éclosions de COVID-19 au Canada, en fonction du milieu et de la gravité, en déterminant les activités, les milieux et les populations à haut risque.
- Évaluer le succès des mesures d'intervention de santé publique visant à réduire au minimum ou à prévenir les éclosions de COVID-19, en particulier dans les communautés vulnérables ou à haut risque.
2. Travaux de laboratoire (p. ex., caractérisation des souches)
- Renforcer la surveillance en laboratoire afin de lancer des alertes rapides en cas d'augmentation ou de diminution de l'activité par âge, sexe et présence de symptômes, et aider à interpréter les données relatives aux cas en fonction des modifications apportées aux algorithmes de dépistage.
- Mener une surveillance génomique pour détecter la transmission internationale et interprovinciale et les nouvelles souches/variants dont la gravité, la transmissibilité ou la comparabilité des vaccins sont différentes.
- Explorer d'autres trousses de détection délocalisée du SRAS-CoV-2 avec obtention immédiate des résultats.
3. Vaccin (couverture, efficacité, innocuité)
- Surveiller de manière fiable les taux de couverture pour chaque vaccin contre la COVID-19 autorisé dans différentes populations principales, en veillant à obtenir des données sur l'achèvement des séries.
- Veiller à ce que les mécanismes existants d'évaluation des effets secondaires soient positionnés de manière à générer des données pour chaque vaccin contre la COVID-19 autorisé.
Force de la recommandation du CCNI Fondée sur des facteurs qui ne se limitent pas à la force des données probantes (p. ex. besoin en santé publique) |
Forte | Facultative |
---|---|---|
Libellé | « devrait/ne devrait pas être réalisée » | « peut/peut ne pas être réalisée » |
Justifications | Les avantages connus/attendus l'emportent sur les inconvénients connus/attendus (« devrait »); ou les inconvénients connus/attendus l'emportent sur les avantages connus/attendus (« ne devrait pas »). |
Les avantages connus/attendus sont à peu près équivalents aux inconvénients connus/attendus ou les données probantes n'indiquent pas avec certitude les avantages et les inconvénients. |
Conséquence | Une recommandation forte s'applique à la plupart des populations/personnes et devrait être suivie à moins qu'il n'existe une justification claire et convaincante d'utiliser une autre approche. | Une recommandation facultative peut être offerte ou non pour certaines populations/personnes dans certaines circonstances. D'autres approches peuvent être acceptables. |
Liste des abréviations
- AdCh
- Adénovirus du chimpanzé
- ARCHE
- Alberta Research Center for Health Evidence
- ASPC
- Agence de la santé publique du Canada
- ARNm
- Acide ribonucléique messager
- CCI
- Comité canadien sur l'immunisation
- CCNI
- Comité consultatif national de l'immunisation
- CDC
- Centers for Disease Control and Prevention (États-Unis)
- COVID-19
- Maladie à coronavirus 2019
- CVST
- Thrombose des sinus veineux cérébraux
- DS
- Dose standard
- ÉÉFA
- Éthique, équité, faisabilité et acceptabilité
- ÉI
- Événement indésirable
- ÉIG
- Évènements indésirables graves
- ESSI
- Effet secondaire suivant l'immunisation
- GCI
- Guide canadien d'immunisation
- GRADE
- Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation
- IC
- Intervalle de confiance
- Ig
- Immunoglobuline
- IM
- Intramusculaire
- MenACWY
- Vaccin méningococcique quadrivalent
- OMS
- Organisation mondiale de la Santé
- PCR
- Réaction en chaîne de la polymérase
- R.-U.
- Royaume-Uni
- SII
- Serum Institute of India
- SRAS-CoV-2
- Coronavirus responsable du syndrome respiratoire aigu sévère 2
- TCT
- Test cutané à la tuberculine
- TIPIV
- Thrombocytopénie immunitaires prothrombotique induite par le vaccin
- TLIG
- Test de libération de l'interféron gamma
- TTIV
- Thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin
- VIH
- Virus de l'immunodéficience humaine
- VP
- Variant préoccupant
- USI
- Unité de soins intensifs
Remerciements
La présente déclaration a été préparée par : SJ Ismail, K Young, MC Tunis, A Killikelly, R Stirling, O Baclic, J Zafack, M Salvadori, N Forbes, L Coward, C Jensen, R Krishnan, Y-E Chung, B Warshawsky, E Wong, K Farrah, A Nam, S Deeks et C Quach au nom du Groupe de travail sur les vaccins contre les maladies infectieuses à haut risque du CCNI et a été approuvée par le CCNI.
Le CCNI remercie vivement les personnes suivantes pour leur contribution : C Mauviel, K Ramotar, V Ferrante, S Pierre, E Tice, A Sinilaite, MW Yeung, L Whitmore, J Shurgold, J Vachon, J Macri, J Mielczarek, R Goddard, B Sader, M Patel et A House, ainsi que Alberta Research Centre for Health Evidence et le Groupe consultatif en matière d'éthique en santé publique de l'ASPC.
CCNI
Membres : C Quach (présidente), S Deeks (vice-présidente), J Bettinger, P De Wals, E Dubé, V Dubey, R Harrison, K Hildebrand, K Klein, J Papenburg, C Rotstein, B Sander, S Smith et S Wilson.
Représentants de liaison : L M. Bucci (Association canadienne de santé publique), E Castillo (Société des obstétriciens et gynécologues du Canada), A Cohn (Centers for Disease Control and Prevention, États-Unis), L Dupuis (Association des infirmières et infirmiers du Canada), J Emili (Collège des médecins de famille du Canada), D Fell (Association canadienne pour la recherche et l'évaluation en immunisation), M Lavoie (Conseil des médecins hygiénistes en chef), D Moore (Société canadienne de pédiatrie), M Naus (Comité canadien sur l'immunisation) et A Pham-Huy (Association pour la microbiologie médicale et l'infectiologie Canada).
Représentants d'office : D Danoff (Direction des produits de santé commercialisés, Santé Canada), E Henry (Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses [CIMRI], ASPC), M Lacroix (Groupe consultatif en matière d'éthique en santé publique, ASPC), J Pennock (CIMRI, ASPC), R Pless (Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques, Santé Canada), G Poliquin (Laboratoire national de microbiologie, ASPC), V Beswick-Escanlar (Défense nationale et Forces armées canadiennes) et T Wong (Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, Services autochtones Canada)
Groupe de travail du CCNI sur les vaccins contre les maladies infectieuses à haut risque
Membres : C Quach (présidente), S Deeks (vice-présidente), Y-G Bui, K Dooling, R Harrison, K Hildebrand, M Miller, M Murti, J Papenburg, R Pless, S Ramanathan, N Stall et S Vaughan.
Participants de l'ASPC : N Abraham, P Doyon-Plourde, K Farrah, V Ferrante, N Forbes, SJ Ismail, C Jensen, A Killikelly, A Nam, M Patel, A Sinilaite, E Tice, MC Tunis, MW Yeung, K Young et L Zhao.
Annexe A : Résumé des données probantes concernant le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech
L'étude C4591001 est l'essai pivot de Phases 1/2/3 pour le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech. Des données probantes sur l'immunogénicité sont disponibles pour les adultes de 18 à 55 ans et de 65 à 85 ans. Des données probantes sur l'innocuité et l'efficacité du vaccin sont disponibles pour les adultes de 16 ans et plus. Les études n'ont pas inclus de participants provenant d'établissements de soins de longue durée. Les Phases 2/3 de l'essai ont porté sur environ 44 000 participants randomisés (1:1) qui ont reçu soit le vaccin, soit un placebo. Les données présentées ci-dessous sont destinées à une analyse provisoire. Par conséquent, la durée du suivi n'est pas uniforme, mais était inférieure à quatre mois après la deuxième dose (maximum de 14 semaines) pour tous les participants.
Des données probantes provenant des essais de Phases 2/3 en cours ont récemment été publiées, après avoir été examinées par le CCNINote de bas de page 24.
Efficacité
Complications graves liées à la COVID-19
Il n'existe pas de données sur l'efficacité concernant les hospitalisations et les décès en particulier, mais il existe des données sur l'efficacité contre les complications graves liées à la COVID-19, définies comme la OVID-19 confirmée en laboratoire présentant l'une des caractéristiques supplémentaires suivantes : signes cliniques au repos indicateurs d'une maladie systémique grave; insuffisance respiratoire; signes de choc; dysfonctionnement rénal, hépatique ou neurologique aigu important; admission à l’USINote de bas de page 25.
Il peut y avoir un effet protecteur contre les complications graves liées à la COVID-19 lorsqu'un individu reçoit au moins une dose de vaccin (efficacité globale du vaccin de 88,9 %, IC à 95 % : de 20,1 % à 99,7 %), sur la base d'un cas répertorié dans le groupe recevant le vaccin (N = 21 669) et de neuf cas dans le groupe recevant le placebo (N = 21 686). L'efficacité du vaccin contre la COVID-19 grave a également été examinée après administration de la deuxième dose (à partir de 7 jours et 14 jours après la deuxième dose), mais le nombre d'évènements signalés était insuffisant (une complication grave dans le groupe recevant le vaccin et trois dans le groupe recevant le placebo pour chaque complication) pour déterminer si le vaccin était utile pour réduire les complications graves avec une précision quelconque (c.-à-d. que les estimations ponctuelles qui en découlaient étaient associées à de larges intervalles de confiance, dont zéro).
COVID-19 symptomatique
L'efficacité estimée du vaccin au moins 7 jours après la deuxième dose était de 94,6 % (IC à 95 % : de 89,9 % à 97,3 %), 9 cas symptomatiques de COVID-19 ayant été confirmés, selon la définition du protocole de l'essaiNote de bas de page 24 parmi les sujets qui ont reçu le vaccin (N = 19 965) par rapport à 169 cas parmi les sujets qui ont reçu le placebo (N = 20 172). L'efficacité du vaccin au moins 14 jours après la deuxième dose dans cette population était comparable (94,4 %, IC à 95 % : de 89,1 % à 97,3 %). Les résultats étaient similaires lorsqu'on a estimé l'efficacité expressément chez les individus sans aucun signe d'infection antérieure par le SRAS-CoV-2 à 95,0 % (IC à 95 % : de 90,3 % à 97,6 %), 8 cas ayant été confirmés parmi les sujets qui ont reçu le vaccin (N = 18 198) par rapport à 162 cas parmi les sujets qui ont reçu le placebo (N = 18 325).
Lorsque les participants à l'étude sans évidence d'infection antérieure par le SRAS-CoV-2 ont été stratifiés par âge, l'efficacité du vaccin contre la COVID-19 à partir de sept jours après la deuxième dose se situait entre 93,7 % (>55 ans) et 95,6 % (de 16 à 55 ans). Chez les personnes de 65 ans et plus, le taux d'efficacité du vaccin s'est établi à 94,7 % (IC à 95 % : 66,7 à 99,9 %), tandis que l'efficacité observée du vaccin chez les participants de 75 ans et plus a été de 100 % comparativement au placebo, mais avec de grands intervalles de confiance [y compris zéro] attribuable au nombre insuffisant d'effets signalés (0 contre 5 cas; IC à 95 % : -13,1 à 100,0 %). L'efficacité estimée d'un vaccin contre la COVID-19 confirmée sept jours après la deuxième dose était supérieure à 91 % (entre 91,7 % et 100,0 %) dans tous les sous-groupes stratifiés par état « à risque » (p. ex. présence d'une ou plusieurs comorbidités). L'efficacité estimée du vaccin contre la COVID-19 confirmée dans les sept jours suivant la deuxième dose était supérieure à 89 % pour toutes les races (de 89,3 % à 100 %) et à 94 % pour toutes les ethnies incluses dans la sous-analyse (de 94,4 % à 95,4 %).
Après la première dose mais avant l'administration de la deuxième dose, 39 cas de COVID-19 ont été signalés dans le groupe du vaccin (n = 21 669), comparativement à 82 dans le groupe placebo (n = 21 686), pour une efficacité globale du vaccin estimée à 52,4 % (IC à 95 % : 29,5 à 68,4 %). Si on limite l'analyse aux cas identifiés seulement dans la période comprise entre le 15e jour après la première dose et avant la deuxième dose, l'efficacité estimée du vaccin passe à 92,3 % (IC à 95 % : 69 à 98 %).
Période d'intérêt | Évènements dans le groupe du vaccin (N=21 669) |
Évènements dans le groupe placebo (N=21 686) |
Estimation de l'efficacité du vaccin (intervalle de confiance à 95 %) |
---|---|---|---|
Après la première dose et avant la deuxième | 39 | 82 | 52,4 % (29,5 à 68,4 %) |
Plus de 14 jours après la première dose et avant la deuxièmeFootnote b | 2 | 27 | 92,3 % (69 à 98 %) |
|
Aucune analyse n'étudiait expressément l'efficacité chez les individus qui manifestent des signes d'infection antérieure par le SRAS-CoV-2.
Infection asymptomatique et transmission
Il n'existe pas de données sur l'efficacité pour ces résultats à l'heure actuelle.
Immunogénicité
Réponses immunitaires humorales
Les anticorps de liaison et de neutralisation du SRAS-CoV-2 induits par ce vaccin ont tous deux présenté des tendances similaires dans les deux groupes d'âge étudiés (N = 195). Des réponses immunitaires maximales ont été observées le 28e jour, soit 7 jours après la deuxième dose. Des anticorps de liaison et de neutralisation ont été induits par une dose de vaccin et stimulés par la seconde dose de vaccin. La réponse immunitaire déclenchée par une dose représentait 10 % à 20 % de la réponse immunitaire maximale. Jusqu'au 35e jour, les adultes plus âgés (de 65-85 ans) avaient une réponse immunitaire plus faible que les jeunes adultes (de 18-55 ans). Après le pic du 28e jour, les réponses immunitaires ont diminué jusqu'au point d'évaluation final du 52e jour, soit 30 jours après la deuxième dose chez les jeunes adultes, alors qu'aucune diminution n'a été observée chez les adultes plus âgés. À tous les moments et dans tous les groupes d'âge, les réponses immunitaires étaient plus élevées que chez les individus qui ont reçu le placebo.
Réponses immunitaires cellulaires
Les lymphocytes T CD4+ et CD8+ spécifiques au SRAS-CoV-2 ont été induits par le vaccin, comme le montre l'augmentation du pourcentage de ces cellules dans la population du 1er jour au 28e jour. Des augmentations ont été observées tant chez les jeunes adultes (18-55 ans) que chez les adultes plus âgés (de 65-85 ans). La caractérisation de ces cellules indique une réponse immunitaire cellulaire biaisée de type Th-1. Les heures intermédiaires n'ont pas été signalées.
Innocuité des vaccins et effets secondaires suivant l'immunisation
Les données probantes sur l'innocuité sont basées sur des analyses provisoires de 37 586 participants dont le suivi médian était de deux mois (plage : <2 semaines à <14 semaines) après la deuxième dose. Environ 19 000 participants ont fait l'objet d'au moins deux mois de suivi, dont environ 9 500 ont reçu le vaccin. Les participantes qui ont reçu par inadvertance le vaccin (n = 12) ou le placebo (n = 11) pendant leur grossesse font l'objet d'un suivi.
Réactions locales
Chez les participants ayant reçu le vaccin, la fréquence des réactions locales était similaire après la première dose et après la deuxième dose. La douleur au point d'injection était très courante (de 66,1 % à 83,1 %, selon l'âge et selon que l'on administrait la première ou la deuxième dose). La plupart des réactions locales chez les participants ayant reçu le vaccin étaient d'intensité légère ou modérée; des réactions graves ont été déclarées par ≤0,6 % des participants. Aucune réaction locale de Stade 4 n'a été déclarée. Dans les deux groupes d'âge, l'apparition médiane des réactions locales après l'une ou l'autre des doses était de zéro à deux jours après la vaccination, et leur durée médiane était d'un à deux jours.
Réactions systémiques
Les évènements systémiques ont généralement augmenté en fréquence et en gravité chez les participants qui ont reçu le vaccin par rapport à ceux qui ont reçu le placebo, et dans le groupe d'âge plus jeune (16-55 ans) par rapport au groupe d'âge plus âgé (≥56 ans), la fréquence et la gravité augmentant avec le nombre de doses (la deuxième dose c. la première dose). La fatigue (de 34,1 % à 59,4 %), les maux de tête (de 25,2 % à 51,7 %) et les douleurs musculaires (de 13,9 % à 37,3 %) étaient très courants dans tous les groupes d'âge et respectivement après la première et la deuxième dose. La fièvre était courante après la première dose (3,7 % des individus de 16 à 55 ans, 1,4 % des individus > 55 ans), mais était très courante après la deuxième dose (15,8 % des individus de 16 à 55 ans, 10,9 % des individus > 55 ans). Les douleurs articulaires étaient très courantes ou courantes dans tous les groupes d'âge (de 11,0 % à 21,9 % des individus de 16 à 55 ans, de 8,6 % à 18,9 % des individus > 55 ans). La diarrhée a été très fréquente ou fréquente dans les deux groupes d'âge (10,0 à 11,0 % chez les 16 à 55 ans et 8,0 % chez les 55 ans et plus), mais les taux ont été comparables à ceux observés dans le groupe placebo et n'ont pas semblé varier entre la dose 1 et la dose 2.
Dans tous les groupes d'âge, le jour médian d'apparition de la plupart des évènements systémiques après l'une ou l'autre dose de vaccin était d'un à deux jours après la vaccination, avec une durée médiane d'un jour. La majorité des évènements systémiques étaient de gravité légère ou modérée.
Dans l'ensemble, la fréquence de tout évènement grave systémique après la première dose était de ≤ 0,9 %. Après la deuxième dose, les évènements graves systémiques ont affiché des fréquences de <2 %, à l'exception de la fatigue (3,8 %) et des maux de tête (2,0 %). La proportion de participants qui ont fait une forte fièvre (> 38,9 °C à 40,0 °C) a augmenté entre la première dose (0,2 %) et la deuxième dose (0,8 %). Une fièvre de Stade 4 (>40,0 °C) a été signalée chez deux participants dans le groupe recevant le vaccin et chez deux participants dans le groupe recevant le placebo.
Évènements indésirables graves
Au total, respectivement 1,1 % et 0,1 % des participants du groupe ayant reçu le vaccin ont ressenti au moins un ÉIG et un ÉI mettant la vie en danger, par rapport à 0,7 % et à 0,1 % des participants du groupe ayant reçu le placebo. Aucune différence cliniquement significative dans les ÉI par catégorie n'a été observée selon l'âge, le sexe ou la race/l'ethnicité.
Les proportions de participants ayant déclaré au moins un ÉIG étaient similaires dans le groupe ayant reçu le vaccin (0,5 %) et dans le groupe ayant reçu le placebo (0,4 %). Trois des ÉIG dans le groupe ayant reçu le vaccin et aucun dans le groupe ayant reçu le placebo ont été évalués par le chercheur comme étant liés à l'intervention de l'étude : 1 ÉIG de blessure à l'épaule liée à l'administration du vaccin, 1 ÉIG d'arythmie ventriculaire et 1 ÉIG de lymphadénopathie. Aucune différence cliniquement significative dans les ÉIG n'a été observée selon l'âge, le sexe ou la race/l'ethnicité. Après l'une ou l'autre des doses de vaccin, aucun participant n'a déclaré de réaction allergique immédiate au vaccin.
Autres évènements indésirables graves
Lymphadénopathie
La lymphadénopathie n'était pas un ÉI sollicité sur demande. Parmi les participants (n = 37 586) qui ont été suivis pendant une période de <2 semaines à <14 semaines après la deuxième dose, des effets indésirables de lymphadénopathie ont été signalés chez 0,3 % (n = 64) des participants (0,5 % [n = 54] dans le groupe d'âge le plus jeune et 0,1 % [n = 10] dans le groupe d'âge le plus âgé) du groupe ayant reçu le vaccin et chez 6 participants (0,0 %) du groupe ayant reçu le placebo. Parmi les EI de lymphadénopathie dans le groupe ayant reçu le vaccin, la majorité (47 sur 64) des EI a été jugée par le chercheur comme étant liée au vaccin. La plupart des cas de lymphadénopathie ont été déclarés dans les deux à quatre jours suivant la vaccination. La durée moyenne de ces évènements était d'environ 10 jours, 11 évènements étant persistants à la date limite des données.
Appendicite
Parmi les participants qui ont été suivis de <2 semaines à <14 semaines après la deuxième dose, on comptait un total de 12 participants atteints d'appendicite, dont 8 dans le groupe ayant reçu le vaccin. Six de ces huit cas sont survenus chez des adultes plus jeunes et deux chez des adultes plus âgés. Aucun des cas n'a été évalué comme étant lié au vaccin par les chercheurs. Le taux dans les deux groupes d'âge n'a pas été estimé plus élevé que prévu par rapport aux taux d'incidence de référence.
Décès
Six participants étaient décédés au 14 novembre 2020, date limite de l'analyse provisoire. Il s'agissait de deux participants du groupe ayant reçu le vaccin et de quatre participants du groupe ayant reçu le placebo. Aucun de ces décès dans le groupe ayant reçu le vaccin n'a été évalué par le chercheur comme étant lié au vaccin.
Annexe B : Résumé des données probantes concernant le vaccin contre la COVID-19 de Moderna
Des essais pivots de Phases 1, 2 et 3 sont en cours pour le vaccin contre la COVID-19 de Moderna. Des données sur l'efficacité, l'immunogénicité et l'innocuité sont disponibles pour les adultes ≥ 18 ans. Les études n'ont pas inclus de participants provenant d'établissements de soins de longue durée. La Phase 3 de l'essai a porté sur 30 413 participants randomisés (1:1) qui ont reçu soit le vaccin (2 doses de 100 mcg), soit un placebo. Les données présentées ci-dessous sont destinées à une analyse provisoire. Par conséquent, la durée du suivi n'est pas uniforme, mais était une durée médiane de deux mois après la deuxième dose (maximum de 14 semaines) pour tous les participants.
Efficacité
Complications graves attribuables à la COVID-19
Il n'existe pas de données sur l'efficacité concernant les hospitalisations et les décès en particulier, mais il existe des données sur l'efficacité contre les complications graves liées à la COVID-19, au sens donné à ce terme dans le protocole d'essaiNote de bas de page 26.
L'efficacité du vaccin contre la COVID-19 de Moderna pour protéger contre les cas graves de COVID-19 survenant au moins 14 jours après la deuxième injection a été constatée chez 28 207 participants à l'étude (14 073 participants dans le groupe placebo et 14 134 participants dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna). Il y a eu 30 cas graves confirmés de COVID-19 dans le groupe placebo contre 0 cas chez les participants ayant reçu le vaccin ARNm-1273, pour une efficacité vaccinale estimée à 100,0 % (IC à 95 % : non évaluable à 100,0 %).
COVID-19 symptomatique
Le principal résultat de l'efficacité de l'étude a porté sur l'efficacité du vaccin contre la COVID-19 de Moderna pour protéger contre la COVID-19 confirmée à partir de 14 jours après la deuxième dose chez les participants à l'étude âgés de 18 ans ou plus sans preuve préalable d'infection par le SRAS-CoV-2 au départ. Cette analyse a porté sur 28 207 participants à l'étude (14 073 participants dans le groupe placebo et 14 134 participants dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna), avec une durée médiane de suivi après avoir reçu la deuxième injection de 63 jours. Il y a eu 185 cas confirmés de COVID-19Note de bas de page 27 survenant au moins 14 jours après la deuxième injection chez les participants ayant reçu le placebo, contre 11 cas chez les participants ayant reçu le vaccin contre la COVID-19 de Moderna, pour une efficacité vaccinale estimée à 94,1 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : de 89,3 à 96,8 %).
Une analyse de sous-groupe du principal résultat intermédiaire de l'efficacité a été réalisée dans trois groupes d'âge : de 18 à < 65 ans (10,521 participants dans le groupe placebo et 10,551 participants dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna), ≥ 65 ans (3 552 participants dans le groupe placebo et 3,583 participants dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna), et un autre sous-groupe de participants à l'étude ≥ 75 ans (688 participants dans le groupe placebo et 630 participants dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna).
Chez les participants à l'étude âgés de 18 à < 65 ans, il y a eu 156 cas confirmés de COVID-19 survenus au moins 14 jours après la deuxième injection chez les participants ayant reçu le placebo, contre 7 cas chez les participants ayant reçu le vaccin ARNm-1273, pour une efficacité vaccinale estimée de 95,6 % (IC à 95 % : de 90,6 à 97,9 %). Le taux d'incidence correspondant pour 1 000 personnes-années (durée totale du risque dans chaque groupe de traitement) était de 64,63 dans le groupe placebo et de 2,88 dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna. Chez les participants à l'étude ≥ 65 ans, il y a eu 29 cas confirmés de COVID-19 chez les participants ayant reçu le placebo contre 4 cas chez les participants ayant reçu le vaccin contre la COVID-19 de Moderna, ce qui correspond à une estimation ponctuelle un peu plus faible de l'efficacité du vaccin, soit 86,4 % (IC à 95 % : de 61,4 à 95,2 %). Le taux d'incidence correspondant pour 1 000 personnes-années était de 33,73 dans le groupe placebo et de 4,60 dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna. Dans le sous-groupe de participants à l'étude ≥ 75 ans, il y a eu 7 cas confirmés de COVID-19 parmi les participants ayant reçu le placebo contre 0 cas parmi les participants ayant reçu le vaccin contre la COVID-19 de Moderna, pour une efficacité correspondante du vaccin de 100,0 % (IC à 95 % : non évaluable à 100,0 %), mais cela doit être interprété avec prudence, car peu d'évènements ont été relevés dans ce groupe d'âge.
L'efficacité du vaccin contre la COVID-19 de Moderna pour protéger contre les cas confirmés de COVID-19 survenant au moins 14 jours après la deuxième injection a également été évaluée chez les participants les plus exposés au risque de complications graves liées à la COVID-19. Chez les participants à l'étude âgés de 18 à < 65 ans et à risque de complications graves liées à la COVID-19 (2 118 participants dans le groupe placebo et 2 155 participants dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna), il y avait 35 cas confirmés de COVID-19 dans le groupe placebo comparé à 2 cas parmi les participants ayant reçu le vaccin contre la COVID-19 de Moderna, pour une efficacité vaccinale estimée à 94,4 % (IC à 95 % : de 76,9 à 98,7 %). Chez les participants à l'étude âgés de 18 à < 65 ans, mais sans risque de complications graves dues à la COVID-19 (8 403 participants dans le groupe placebo et 8 396 participants dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna), l'efficacité du vaccin estimée était de 95,9 % (IC à 95 % : de 90,0 à 98,3 %) sur la base de 121 cas confirmés de COVID-19 dans le groupe placebo et de 5 cas parmi les participants ayant reçu le vaccin contre la COVID-19 de Moderna. Les estimations de l'efficacité du vaccin ont également été calculées pour certaines pathologies comorbides individuelles; toutefois, au 7 novembre 2020, le nombre d'évènements relevés dans ces sous-groupes (n = 0 à 11) était trop faible pour permettre une analyse significative.
Une analyse secondaire de l'efficacité du vaccin pour protéger contre la première apparition de COVID-19 confirmée commençant 14 jours après la deuxième dose, indépendamment d'une infection antérieure par le SRAS-CoV-2, telle que déterminée par le titre sérologique, a porté sur l'ensemble de l'analyse (participants à l'étude assignés au hasard ayant reçu au moins une injection). Il y avait 30 351 participants à l'étude âgés de 18 ans ou plus (15 170 participants dans le groupe placebo et 15 181 participants dans le groupe du vaccin contre la COVID-19 de Moderna). Il y a eu 187 cas confirmés de COVID-19 chez les personnes ayant reçu le placebo, contre 12 cas chez les personnes ayant reçu le vaccin contre la COVID-19 de Moderna, pour une efficacité vaccinale estimée à 93,6 % (IC à 95 % : de 88,6 à 96,5 %). Cependant, une petite proportion des participants à l'étude (n = 679/29 148; 2,3 %) avaient un état sérologique positif pour le SRAS-CoV-2 au départ.
Chez les participants qui n'avaient reçu qu'une dose du vaccin au moment de l'analyse des données (groupe placebo : n = 1 079; groupe du vaccin : n = 996), l'efficacité du vaccin se chiffrait à 80,2 % (IC à 95 % : 55,2 à 92,5 %). Lorsqu'on limite l'analyse aux 14 jours et plus suivant l'administration de la première dose, le taux d'efficacité augmente à 92,1 % (IC à 95 % : 68,8 à 99,1 %) les données sur l'efficacité d'une seule dose, plus de 28 jours après la vaccination, sont limitées.
Période d'intérêt | Évènements dans le groupe du vaccin (N=996) |
Évènements dans le groupe placebo (N=1 079) |
Estimation de l'efficacité du vaccin (intervalle de confiance à 95 %) |
---|---|---|---|
Après la première dose | 7 | 39 | 80,2 % (55,2 à 92,5 %) |
Plus de 14 jours après la première dose | 2 | 28 | 92,1 % (68,8 à 99,1 %) |
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Infection asymptomatique et transmission
Des écouvillonnages du nasopharynx pour le virus SRAS-CoV-2 ont été collectés chez tous les participants à des intervalles déterminés avant la première dose et avant la deuxième dose. Quatorze participants du groupe vacciné qui étaient séronégatifs avant l'administration de la première dose présentaient une infection asymptomatique au second point temporel, comparativement à 38 participants dans le groupe placebo. Il n'existe aucune donnée officielle en matière d'efficacité; toutefois, l'évaluation à cet égard est en cours.
Immunogénicité
Réponses immunitaires humorales
Les anticorps qui se lient à la protéine de spicule ont été induits chez les participants ayant reçu le vaccin au jour 15 (15 jours après la première dose) et ils atteignent leur niveau maximal au jour 43 (15 jours après la deuxième dose). Les réponses anticorps de liaison maximales se rapprochent des niveaux des échantillons de sérums en phase de convalescence ayant la plus grande affinité. Les anticorps de liaison ont atteint des niveaux élevés au jour 36 (7 jours après la deuxième dose) et ont persisté quoique diminué jusqu'au jour 119 (90 jours après la deuxième dose), dernier jour pour lequel des données sont disponibles.
Les anticorps de liaison induits par une dose du vaccin (c'est-à-dire au jour 29) représentaient de 10 à 20 % des réponses élevées observées le jour 36. On ignore comment les réponses anticorps de liaison changent avec le temps.
Les réponses anticorps de liaison jusqu'au jour 36 semblent être à peu près équivalentes d'un groupe d'âge à l'autre. Les données pourraient indiquer une durabilité des anticorps de liaison en fonction de l'âge. Les réponses anticorps pour les groupes d'âge de 70 ans et moins ont diminué plus lentement que celles pour les groupes d'âge supérieurs à 70 ans.
Les anticorps neutralisants n'ont été induits au niveau des sérums en phase de convalescence qu'au 36e jour, soit 7 jours après la deuxième dose pour tous les groupes d'âge. Les réponses anticorps neutralisants jusqu'au jour 36 semblent être à peu près équivalentes d'un groupe d'âge à l'autre.
Les réponses anticorps de liaison jusqu'au jour 36 semblent être à peu près équivalentes d'un groupe d'âge à l'autre. Les données pourraient indiquer une durabilité des anticorps de liaison en fonction de l'âge. Les réponses anticorps pour les groupes d'âge de 70 ans et moins ont diminué plus lentement que celles pour les groupes d'âge supérieurs à 70 ans. La liaison S-2P maximale atteinte pour une dose de 100ug GMFR (c. jour 1) au jour 43 était de 348444,2 et au jour 119 était de 120772,9 pour le groupe d'âge de 18-55 ans; de 52374,3 au jour 43 et de 11733,9 au jour 119 pour les 56-70 ans; et 86577,5 au jour 43 et de 3275,3 au jour 119 pour les 70 ans et plus. Les anticorps neutralisants n'ont été induits au niveau des sérums en phase de convalescence qu'au 36e jour, soit 7 jours après la deuxième dose pour tous les groupes d'âge. Les réponses anticorps neutralisants jusqu'au jour 36 semblent être à peu près équivalentes d'un groupe d'âge à l'autre.
Les réponses anticorps neutralisants au jour 119 représentent une plus grande proportion du maximum au jour 43, par rapport aux réponses des anticorps de liaison. Cela peut indiquer une durabilité accrue des réponses anticorps neutralisants par rapport aux réponses anticorps de liaison. Ces données sur les anticorps neutralisants peuvent également indiquer une durabilité des anticorps neutralisants dépendant de l'âge, car les réponses anticorps au jour 119 de chaque cohorte étaient inversement proportionnelles à l'âge de la cohorte.
Réponses immunitaires à médiation cellulaire
Les lymphocytes T CD4+ et CD8+ propres au SRAS-CoV-2 ont été induits par le vaccin. L'induction maximale des lymphocytes T CD4+ et CD8+ a été observée au jour 43, 14 jours après la dose 2. Le pourcentage de lymphocytes T CD8+ était plus faible pour tous les groupes d'âge que celui des lymphocytes T CD4+. En comparant le pourcentage de cellules qui expriment Th-1 (IFNgamma, IL-2, TNF) par rapport à Th-2 (IL-4 et IL-13), il a été démontré que ce vaccin induit principalement une réponse immunitaire à médiation cellulaire de type Th1.
Innocuité du vaccin et effets indésirables suivant l'immunisation
Les données d'innocuité sont basées sur des analyses intermédiaires de 30 350 participants avec une durée de suivi médiane de 63 jours après la dose 2 (92 jours après la dose 1). 23 276 participants ont fait l'objet d'au moins un moi de suivi après la dose 2 (12 021 personnes ont reçu le vaccin) et 7 667 personnes ont fait l'objet d'au moins deux mois de suivi après la dose 2 (3 894 personnes ont reçu le vaccin)Note de bas de page 27. Les participantes qui ont reçu par inadvertance le vaccin (n = 6) ou le placebo (n = 7) pendant leur grossesse font l'objet d'un suivi.
Réactions locales sollicitées
Chez les participants ayant reçu le vaccin, la fréquence des réactions locales a augmenté entre la dose 1 et la dose 2. La douleur au site d'injection était très courante (83,7 % des participants ayant reçu le vaccin après la dose 1 et 88,2 % des participants ayant reçu le vaccin après la dose 2). Les rougeurs étaient courantes (2,8 à 8,6 %) et le gonflement était courant à très courant (6,1 à 12,2 %). Des réactions de Stade 3 (graves) ont été signalées respectivement par 3,5 % et 7,0 % des participants ayant reçu le vaccin après la dose 1 et la dose 2Note de bas de page 27. Aucune réaction locale de Stade 4 n'a été déclarée. La majorité des réactions locales après l'une ou l'autre dose sont survenues dans les 1 à 2 jours suivant la vaccination et ont eu une durée médiane de 1 à 3 jours. Des réactions tardives au site d’injection (c’est-à-dire apparaissant au jour 8 ou après) ont été notées chez 0,8 % des participants après la première dose et chez 0,2 % des participants après la deuxième dose. Les réactions étaient caractérisées par un érythème, une induration et une sensibilité, et elles ont disparu en 4 à 5 jours.
Un gonflement axillaire localisé et une sensibilité constituaient des effets sollicités sur demande et sont apparus chez mois de 5 % des participants ayant reçu le placebo après une dose quelconque, et chez 10,2 % et 14,2 % des participants ayant reçu le vaccin après, respectivement, la dose 1 et la dose 2. Parmi les participants ayant reçu le vaccin, l'incidence du gonflement axillaire et de la sensibilité graves (Stade 3) a augmenté entre la dose 1 et la dose 2 (de 0,3 à 0,5 %), tandis que dans le groupe placebo, elle a diminué entre la dose 1 et la dose 2 (de 0,2 à 0,1 %)Note de bas de page 27.
Réactions systémiques sollicitées
Les évènements systémiques étaient généralement plus fréquents et plus graves chez les personnes ayant reçu le vaccin que chez celles ayant reçu le placebo, la fréquence et la gravité augmentant avec le nombre de doses (dose 1 par rapport à la dose 2). Chez les participants ayant reçu le vaccin, la fatigue (de 37,2 à 65,3 %), les maux de tête (de 32,6 à 58,0 %), les douleurs musculaires (de 22,7 à 57,6 %) et l'arthralgie (de 16,6 à 42,8 %) étaient très courants dans tous les groupes d'âge et, respectivement, après la dose 1 et la dose 2. Les frissons et les nausées/vomissements étaient très fréquents ou fréquents (respectivement de 8,3 à 44,2 % et de 8,3 à 19,0 %). La fièvre était peu courante après la première dose (0,8 %), mais très courante après la deuxième dose (15,5 %).
Des réactions de Stade 3 ont été signalées respectivement par 2,9 % et 15,7 % des participants ayant reçu le vaccin après la dose 1 et la dose 2 Note de bas de page 27. Après la dose 2, la fièvre de stade 3 (1,3 %), les maux de tête (4,3 %), la fatigue (9,4 %), la myalgie (8,7 %), l'arthralgie (5,1 %) et les frissons (1,3 %) étaient courants. Parmi les participants ayant reçu le placebo, seuls 2,7 % ont déclaré des évènements indésirables de Stade 3 l'une ou l'autre après dose.
L'incidence des évènements de Stade 4 était < 0,1 % après les deux doses chez les participants ayant reçu le vaccin (de 6 à 12 évènements) et le placebo (de 2 à 4 évènements). Une fièvre de stade 4 (> 40,0 °C) a été signalée chez 4 participants ayant reçu le placebo et 4 participants ayant reçu le vaccin après la dose 1, et 2 participants ayant reçu le placebo et 12 participants ayant reçu le vaccin après la dose 2. La majorité des réactions systémiques après l'une ou l'autre dose sont survenues dans les 1 à 2 jours suivant la vaccination et ont eu une durée médiane de 1 à 2 jours.
Évènements indésirables graves ou sévères non sollicités
Au cours des 28 premiers jours suivant l'administration de chaque dose, 1,5 % et 0,5 % des participants du groupe du vaccin (dose 1 et dose 2, respectivement) ont signalé des ÉIG et sévères non sollicités, contre 1,3 % et 0,6 % des participants du groupe placebo, Il n'y avait pas eu d'effet apparent de l'âge sur l'incidence relative des effets ÉIG dans le groupe du vaccin out le groupe placebo.
Trois des ÉIG chez les participants ayant reçu le vaccin ont été évalués par les chercheurs comme étant liés à l'intervention de l'étude : deux cas de gonflement facial et un cas de nausées et de vomissements accompagnés de maux de tête et de fièvre. Les chercheurs de l'étude ont considéré que quatre autres cas d'ÉIG chez les participants vaccinées et cinq autres chez les participants ayant reçu un placebo étaient liés à l'intervention de l'étudeNote de bas de page 27. Parmi les effets indésirables graves considérés comme liés au vaccin de Moderna, deux cas de maladies auto-immunes ont été signalés : une polyarthrite rhumatoïde chez un participant souffrant d'hypothyroïdie, non résolue au moment du rapport, et un dysfonctionnement autonome chez un participant souffrant d'hypothyroïdie, également non résolu au moment du rapport. Dans le groupe placebo, un participant (souffrant de douleurs dorsales chroniques) a développé une pseudo-polyarthrite rhyzomélique, en voie de résorption.
Aucune différence cliniquement significative dans les ÉIG n'a été observée selon l'âge. Le sexe et la race/l'ethnicité n'ont pas été évalués. Après l'une ou l'autre des doses de vaccin, aucun participant de l'étude de Phase 3 n'a déclaré de réaction allergique immédiate au vaccin.
Autres évènements indésirables graves
Œdème facial
Deux participantes ayant déjà reçu des injections de produit de remplissage dermique dans les joues ont présenté un œdème facial de 1 à 2 jours après l’administration du vaccin. Elles ont été traitées, et l’œdème a disparu au bout d’environ cinq jours. Une troisième participante ayant déjà reçu des injections de produits de remplissage dermique dans les lèvres a présenté un œdème de Quincke au niveau des lèvres deux jours après la vaccination, qui a été qualifié d’important sur le plan médical, mais pas considéré comme un ÉIG. La durée de ce troisième événement et la façon dont il a été géré n’ont pas été précisées.
Décès
Au total, treize décès ont été signalés, six dans le groupe du vaccin et sept dans le groupe placebo. Aucun de ces décès n'a été évalué comme étant lié à une quelconque intervention de l'étude ou à la COVID-19.
Annexe C : Résumé des données probantes concernant le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca
Les résultats de quatre essais cliniques (deux Phases 1/2, une Phase 2/3 et une Phase 3) étaient disponibles au moment de l'autorisation du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca. Les résultats d'un essai de Phase 3 en cours aux États-Unis ne sont pas disponibles au moment de la rédaction du présent document. Des données sur l'efficacité potentielle, l'immunogénicité et l'innocuité sont disponibles pour les adultes de 18 ans et plus. L'essai de Phase 2/3 (COV002) et l'essai de Phase 3 (COV003) ont permis d'évaluer l'efficacité potentielle, l'innocuité et l'immunogénicité du vaccin. L'essai de la Phase 2/3 était basé au Royaume-Uni (R.-U.), tandis que l'essai de la Phase 3 était basé au Brésil. Ces deux études ont subi une série de modifications de protocole et de défis logistiques pendant la conduite des essais, ce qui a entraîné des changements importants dans la méthodologie des essais. Il y a eu des changements d'un schéma vaccinal à dose unique à un schéma à deux doses, le lancement d'un schéma vaccinal à faible dose/dose standard (LD/SD) [COV002 uniquement] et à dose standard/dose standard (SD/SD), et le recrutement de participants à l'étude progressivement plus âgés (56 à 69 ans, puis 70 ans et plus), après l'accent initial mis sur les adultes de 18 à 55 ans. Dans le schéma de vaccination SD/SD, les participants à l'étude ont été randomisés (1:1) pour recevoir soit le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca, AZD1222 (5 x 1010 particules virales par dose de 0,5 ml), soit une injection témoin. Les participants randomisés dans le groupe de contrôle ont reçu deux doses de vaccin méningococcique quadrivalent (MenACWY) [COV002], ou le vaccin MenACWY pour la dose 1 et un placebo pour la dose 2 (COV003).
Il y a eu des différences significatives dans les caractéristiques de base des participants aux essais de la Phase 2/3 et de la Phase 3. En outre, les essais cliniques ont donné la priorité au recrutement de professionnels de la santé et d'autres adultes présentant un fort potentiel d'exposition au SRAS-CoV-2, notamment les travailleurs des services de santé et des services sociaux.
Les preuves probantes provenant des essais sur le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca ont été publiéesNote de bas de page 28.
Efficacité potentielle
Les estimations de l'efficacité potentielle du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca (AZD1222) proviennent des essais de Phase 2/3 et de Phase 3. À la date limite de réception des données, le 4 novembre 2020, la population de l'analyse primaire des résultats (participants à l'étude ayant reçu les vaccins selon le schéma vaccinal LD/SD ou SD/SD) comptait 11 636 participants séronégatifs au départ (5 807 ayant reçu le vaccin et 5 829 témoins). De cette population, 8 895 participants (4 440 ayant reçu le vaccin et 4 455 témoins) ont reçu les vaccins selon le schéma vaccinal SD/SD. À la date limite de réception des données, le 7 décembre 2020, 12 158 participants à l'étude (6 085 personnes ayant reçu le vaccin et 6 073 témoins) avaient reçu le schéma vaccinal SD/SD. Sauf indication contraire, toutes les données présentées dans ce résumé sont fondées sur le schéma vaccinal SD/SD et sur une date limite de réception des données du 7 décembre 2020.
COVID-19 symptomatique
Le principal résultat d'efficacité potentielle évalué dans les deux essais était la prévention de la première apparition de COVID-19 confirmée 15 jours ou plus après la deuxième dose. Il reposait sur des évaluations des cas par un Comité d'adjudication, sans tenir compte de l'affectation du groupe de participants, et analysé dans la population du schéma combiné LD/SD et SD/SD. L'évaluation dans le sous-groupe qui n'a reçu que le SD/SD était une analyse secondaire prédéfinie dans l'essai clinique. La COVID-19 symptomatique a été définie comme ayant au moins un des symptômes suivants (fièvre objective de 37,8 °C ou plus, toux, essoufflement et anosmie ou agueusie) et un écouvillon positif pour le SRAS-CoV-2 par RT-PCR et confirmé par un Comité d'adjudication.
Selon les données du 7 décembre 2020, 12 158 participants âgés de 18 ans ou plus, sans preuve préalable d'infection par le SRAS-CoV-2 à l'inclusion (6 085 personnes vaccinées et 6 073 témoins), ont été inclus dans l'analyse du schéma SD/SD. L'efficacité potentielle estimée du vaccin contre les cas confirmés de COVID-19 survenant 15 jours ou plus après la deuxième dose chez les participants à l'étude ayant reçu le schéma vaccinal SD/SD était de 62,5 % (IC à 95 % : 50,7 à 71,4 %), sur la base de l'identification de 71/6 085 (1,2 %) cas chez les personnes vaccinées et de 186/6 073 (3,1 %) cas chez les témoins. L'efficacité potentielle estimée du vaccin selon l'âge était de 63,1 % (51,1 à 72,1 %) chez les participants à l'étude âgés de 18 à 64 ans et de 50,7 % (-65,8 à 85,4 %) chez les participants âgés de 65 ans ou plus. Une analyse du sous-groupe ponctuelle effectuée dans le but d'examiner l'effet confondant potentiel de l'âge et de l'intervalle entre les doses du vaccin sur les estimations de l'efficacité vaccinale pendant l'essai clinique COV002 (R.-U.) a généré une estimation sur l'efficacité vaccinale chez les participants à l'étude âgés de 18 à 55 ans qui ont reçu les deux doses du schéma SD/SD. Selon les données provisoires à la date limite du 4 novembre 2020, l'analyse du sous-groupe a trouvé une efficacité vaccinale de 59,3 % (95 % CI : 25,1 à 77,9 %) dans ce groupe d'âge. Cette analyse a porté sur les participants à l'étude, quel que soit l'intervalle entre les doses.
COVID-19 symptomatique par intervalle
Au 7 décembre 2020, la majorité des participants aux essais cliniques COV002 (R.-U.) et COV003 (Brésil) avaient reçu les deux doses du schéma SD/SD dans un intervalle de 4 à 8 semaines (R.-U. : 45,6 %, Brésil : 87,2 %) ou de 9 à 12 semaines (R.-U. : 34,4 %, Brésil : 10,5 %). Un participant environ sur cinq à l'essai clinique britannique (18,9 %) a reçu le schéma SD/SD avec un intervalle de plus de 12 semaines entre les doses de vaccin. Dans l'essai brésilien, cela concernait moins d'un participant sur 50 (1,8 %). Une très faible proportion des participants à l'étude a reçu le schéma SD/SD avec un intervalle de moins de 4 semaines entre les doses (R.-U. : 1 %, Brésil : 0,4 %).
Une analyse exploratoire a examiné l'effet potentiel de l'intervalle entre l'administration de la première et de la deuxième dose de vaccin sur l'efficacité potentielle du vaccin chez les participants à l'étude recevant le schéma vaccinal SD/SD. Le Tableau 9 résume les estimations de l'efficacité potentielle du vaccin contre les cas confirmés de la COVID-19 survenant 15 jours ou plus après la deuxième dose, par intervalle de dosage. Il semblerait que l'estimation ponctuelle de l'efficacité potentielle d'un vaccin augmente avec l'intervalle entre la première et la deuxième dose de vaccin. Toutefois, il est important de noter que les intervalles de confiance autour de ces estimations ponctuelles se chevauchent.
Intervalle de dosage | Évènement dans le groupe vacciné (AZD1222) n/N (%) | Évènements dans le groupe témoin (MenACWY) n/N (%) | Efficacité potentielle du vaccin (IC à 95 %) |
---|---|---|---|
4 à 12 semaines | 67/5 473 (1,2) | 162/5 422 (3) | 59,6 % (40,1 à 69,8 %) |
4 à 8 semaines | 52/4 188 (1,2) | 113/4 098 (2,8) | 55,7 % (38,5 à 68,1 %) |
9 à 12 semaines | 15/1 285 (1,2) | 49/1 324 (3,7) | 69 % (44,8 à 82,6 %) |
Plus de 12 semaines | 4/571 (0,7) | 22/599 (3,7) | 81,6 % (47 à 93,6 %) |
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Dans une analyse de sous-groupe chez les participants à l'étude qui ont reçu le schéma vaccinal SD/SD, l'efficacité potentielle du vaccin contre les cas confirmés de COVID-19 survenant 15 jours ou plus après la deuxième dose a été estimée par intervalle de dosage et par groupe d'âge. Ces analyses ponctuelles du sous-groupe ont été effectuées chez les participants âgés de 18 à 55 ans pendant l'essai clinique COV002 (R.-U.) et chez tous les participants qui ont reçu les deux doses du schéma SD/SD (des COV002 et COV003), répartis en deux groupes de 18 à 64 ans et de 65 ans et plus.
L'analyse ponctuelle du sous-groupe effectuée pour examiner l'effet confondant potentiel de l'âge et de l'intervalle entre les doses sur les estimations de l'efficacité vaccinale pendant l'essai clinique COV002 (R.-U.) a généré une estimation de l'efficacité vaccinale chez les participants à l'étude âgés de 18 à 55 ans qui ont reçu le schéma SD/SD à un intervalle de plus de 8 semaines entre les doses. Basée sur les données provisoires à la date limite du 4 novembre 2020, cette analyse du sous-groupe a généré une estimation de l'efficacité vaccinale de 65,6 % (95 % CI : 24,5 à 84,4 %). Dans l'ensemble de données actualisé au 7 décembre 2020, on comptait 1 375 participants à l'étude de 65 ans ou plus (699 dans le groupe vacciné et 676 dans le groupe témoin). Les estimations de l'efficacité potentielle pour les participants de 65 ans ou plus pour l'intervalle de dosage global de 4 à 12 semaines et celui de 4 à 8 semaines ont des intervalles de confiance larges qui incluent zéro. Les estimations de l'efficacité potentielle du vaccin n'ont pas pu être calculées pour les participants de 65 ans et plus pour les intervalles de dosage de 9 à 12 semaines et de plus de 12 semaines, en raison du manque de participants à l'étude plus âgés qui ont reçu le schéma SD/SD pendant ces intervalles de dosage (Tableau 10).
Intervalle de dosage et groupe d'âge | Évènement dans le groupe vacciné (AZD1222) n/N (%) |
Évènements dans le groupe témoin (MenACWY) n/N (%) |
Efficacité potentielle du vaccin (IC à 95 %) |
---|---|---|---|
4 à 12 semaines | |||
18 à 64 ans | 63/4 790 (1,2) | 156/4 760 (3) | 59,6 % (40,1 à 69,8 %) |
65 ans et plus | 4/683 (0,6) | 6/662 (0,9) | 43,2 % (-99,3 à 83,8 %) |
4 à 8 semaines | |||
18 à 64 ans | 48/3 506 (1,4) | 107/3 439 (3,1) | 56,6 % (39,1 à 69,1 %) |
65 ans et plus | 4/682 (0,6) | 6/659 (0,9) | 43,4% (-98,5 à 83,9 %) |
9 à 12 semaines | |||
18 à 64 ans | 15/1 284 (1,2) | 49/1 321 (3,7) | 69 % (44,8 à 82,6 %) |
65 ans et plus | 0/1 (0) | 0/3 (0) | Pas d'estimation |
Plus de 12 semaines | |||
18 à 64 ans | 4/571 (0,7) | 22/599 (3,7) | 81,6 % (47 à 93,6 %) |
65 ans et plus | 0/0 (0) | 0/0 (0) | Pas d'estimation |
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COVID-19 symptomatique par la présence d'une comorbidité
L'efficacité potentielle a également été évaluée en fonction de l'existence d'une comorbidité, définie comme la présence d'une ou plusieurs des affections médicales suivantes, légères à modérées et contrôlées au départ : maladie cardiovasculaire, maladie respiratoire, diabète ou obésité (IMC de 30 kg/m2 ou plus), selon les données à la date limite du 4 novembre 2020. Pour cette analyse exploratoire, nous avons inclus les participants à l'étude qui étaient séronégatifs pour le SRAS-CoV-2 au départ et qui ont reçu le schéma SD/SD. L'efficacité potentielle estimée du vaccin contre les cas confirmés de COVID-19 survenant 15 jours ou plus après la deuxième dose chez les participants à l'étude sans comorbidité était de 58 % (IC à 95 % : 25,8 à 76,2 %), sur la base de 17/2 825 (0,6 %) cas décelés dans le groupe vacciné contre 39/2 774 (1,4 %) cas dans le groupe témoin. L'estimation correspondante de l'efficacité potentielle du vaccin chez les participants à l'étude présentant des comorbidités était de 67,1 % (IC à 95 % : 33,2 à 83,8 %), sur la base de l'identification de 10/1 611 (0,6 %) cas dans le groupe vacciné contre 32/1 670 (1,9 %) cas dans le groupe témoin.
COVID-19 symptomatique après une dose
L'efficacité potentielle à divers moments après une dose du vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca a été évaluée dans le cadre d'une analyse secondaire/exploratoire basée sur les données à la date limite de l'analyse intermédiaire du 4 novembre 2020 (Tableau 11). L'analyse a porté sur des participants à l'étude qui étaient séronégatifs pour le SRAS-CoV-2 au départ et qui ont reçu le vaccin SD comme première dose de vaccin. La durée médiane du suivi était de 115 jours (fourchette : 41 à 149 jours) après la première dose. Il faut noter qu'environ 80 % des participants à l'étude dans le groupe vacciné ont reçu la deuxième dose du vaccin; par conséquent, plusieurs estimations de l'efficacité potentielle du vaccin ne sont pas uniquement attribuables à la seule dose de vaccin SD.
Période d'intérêt | Évènement dans le groupe vacciné (AZD1222) n/N (%) | Évènements dans le groupe témoin (MenACWY) n/N (%) | Estimation de l'efficacité potentielle du vaccin (intervalle de confiance à 95 %) |
---|---|---|---|
Après la première dose | 92 (N = 8 008) |
185 (N = 8 013) |
50,5 % (36,5 à 61,5 %) |
22 jours ou plus après la première dose | 51 (N = 6 307) |
141 (N = 6 297) |
64,1 % (50,5 à 73,9 %) |
22 jours ou plus après la première dose, mais avant la deuxième | 15 (N = 6 310) |
52 (N = 6 296) |
71,3% (49 à 83,8%) |
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Complications graves de la COVID-19
Formes graves de la COVID-19
Les formes graves de la COVID-19, c'est-à-dire les participants à l'étude qui répondaient à la définition de cas confirmé de COVID-19 et qui ont reçu un score de gravité de 6 ou plus sur l'échelle de progression clinique de l'OMS (p. ex., gravité clinique nécessitant une hospitalisation, et pouvant inclure l'intubation et la ventilation mécanique, et le décès), ont été évaluées en tant qu'analyse secondaire de l'efficacité potentielle du vaccin. L'analyse a porté sur les participants à l'étude qui avaient été suivis pendant 15 jours ou plus après la deuxième dose, qui étaient séronégatifs pour le SRAS-CoV-2 au départ et qui ont reçu les deux doses du schéma SD/SD. Au 7 décembre 2020, 6 085 personnes avaient participé à l'étude dans le groupe vacciné et 6 073 personnes avaient participé dans le groupe témoin. Un cas grave de COVID-19 a été décelé chez un participant du groupe témoin qui a reçu l'intervention témoin dans l'intervalle de 4 à 12 semaines. Ce participant a également dû être admis à l’USI et est finalement décédé. Un autre cas grave s'est produit plus de 21 jours après la première dose et à 14 jours ou moins après la deuxième dose chez un participant à l'étude dans le groupe témoin.
Hospitalisations
L'efficacité potentielle du vaccin contre les hospitalisations associées à la COVID-19 a été évaluée à plusieurs moments (Tableau 12). L'évaluation a porté sur les participants à l'étude qui étaient séronégatifs pour le SRAS-CoV-2 au départ et qui ont reçu les deux doses du schéma SD/SD. Après la deuxième dose (durée médiane du suivi : 36 jours, intervalle : 1 à 79 jours, basée sur les données à la date limite du 4 novembre 2020), on a recensé 7 hospitalisations attribuables à la COVID-19 chez les participants à l'étude qui ont reçu le schéma SD/SD dans l'intervalle de 4 à 12 semaines, toutes chez les participants du groupe témoin. Il n'y a eu aucune hospitalisation dans le groupe vacciné 22 jours ou plus après la première dose; toutefois, deux cas d'hospitalisation attribuables à la COVID-19 ont été constatés dans le groupe vacciné et 16 dans le groupe témoin 15 jours ou plus après la première dose, ce qui donne une estimation d'efficacité potentielle du vaccin de 87,6 % (IC à 95 % : 46 à 97,2 %). Les deux hospitalisations dans le groupe vacciné ont eu lieu 1 et 10 jours après la vaccination (suivi médian : 115 jours, fourchette : 41 à 149).
Période d'intérêt | Évènement dans le groupe vacciné (AZD1222) n/N (%) | Évènements dans le groupe témoin (MenACWY) n/N (%) | Efficacité potentielle du vaccin (IC à 95 %) |
---|---|---|---|
22 jours ou plus après la première dose Note de bas de page b | 0/6 307 (0) | 9/6 297 (0,1) | 100 % (IC à 95 % : 49,6 à NE) |
15 jours ou plus après la deuxième dose Note de bas de page c | 0/6 085 (0) | 7/6 073 (0,1) | S.O. |
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Décès
À la date limite de mise à jour des données, le 7 décembre 2020, un seul décès attribuable à la COVID-19 a été constaté chez un participant à l'étude du schéma SD/SD dans le groupe témoin.
Infection asymptomatique et transmission
Il s'agit d'une analyse exploratoire menée uniquement dans le cadre de l'essai clinique COV002 (R.-U.). Dans le cadre du protocole de l'étude, une semaine après la réception de la première dose, on a demandé aux participants à l'étude de fournir chaque semaine des écouvillons nasaux ou pharyngés auto-administrés pour le test RT-PCR. Toutefois, la présence ou l'absence de symptômes au moment du prélèvement de l'échantillon n'a pas été systématiquement relevée. Une infection asymptomatique a été définie comme un participant à l'étude dont l'infection par le SRAS-CoV-2 a été confirmée par l'analyse virologique d'un prélèvement effectué à l'aide d'un écouvillon, et qui n'a signalé aucun symptôme défini par l'essai clinique de la COVID-19 confirmée. Les participants à l'étude dont l'infection par le SRAS-CoV-2 a été confirmée par une analyse virologique, mais qui n'ont pas signalé s'ils présentaient ou non des symptômes, ont été classés dans la catégorie « symptômes inconnus ».
Intervalle de dosage |
Évènement dans le groupe vacciné (AZD1222) n/N (%) |
Évènements dans le groupe témoin (MenACWY) n/N (%) |
Efficacité potentielle du vaccin (IC à 95 %) |
---|---|---|---|
22 jours ou plus après la première dose Note de bas de page b | |||
S.O. | 14/3 060 (0,5 %) | 15/3 064 (0,5 %) | 6,6 % (-93,5 à 54,9 %) |
15 jours ou plus après la deuxième doseNote de bas de page c | |||
Tout intervalle | 8/2 377 (0,3 %) | 11/2 340 (0,5 %) | 26,9 % (-81,5 à 70,6 %) |
4 à 12 semaines | S.O. | S.O. | 37,7 % (-90,1 à 79,6 %) |
Plus de 12 semaines | S.O. | S.O. | -4,3 % (-416,5 à 79 %) |
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Une analyse ponctuelle supplémentaire associant des participants à l'étude atteints d'une infection asymptomatique par le SRAS-CoV-2 ou présentant des symptômes inconnus n'a pas non plus permis de démontrer l'efficacité potentielle du schéma SD/SD (3,9 %, IC à 95 % : -72,1 à 46,4 %), sur la base de l'identification de 22 cas dans le groupe vacciné et de 23 cas dans le groupe témoin 15 jours ou plus après la deuxième dose.
Immunogénicité
Environ 15 % de l'ensemble des analyses de sécurité ont été ciblés pour être inclus dans l'ensemble d'analyses d'immunogénicité. Ces analyses ont combiné les données des schémas posologiques SD/SD et LD/SD et peuvent ne pas correspondre complètement aux données des études individuelles.
Réponses immunitaires humorales
Les réponses des anticorps, qu'ils se lient ou se neutralisent, diffèrent selon que les receveurs du vaccin sont séronégatifs ou séropositifs. Comparativement aux receveurs séronégatifs, les receveurs du vaccin qui étaient séropositifs au départ ont présenté des titres d'anticorps élevés 28 jours après la première dose. Les receveurs séronégatifs ont présenté une augmentation des réponses immunitaires 28 jours après la deuxième dose. En revanche, les receveurs séropositifs ont eu des réponses immunitaires réduites après la deuxième dose, par rapport aux réponses après la première dose. Toutefois, les réponses immunitaires des receveurs séropositifs étaient toujours plus élevées que celles des receveurs séronégatifs. Le mécanisme à l'origine de ces différences et leur impact possible sur les efficacités potentielle et réelle des vaccins restent incertainsNote de bas de page 17.
Les réponses des anticorps, qu'ils soient liants ou neutralisants, étaient plus faibles chez les adultes âgés (plus de 65 ans) que chez les jeunes adultes après les première et deuxième doses de vaccin. Sans corrélat de protection, l'importance de ces différences dans les réponses des anticorps n'est pas claire.
Réponses immunitaires à médiation cellulaire
Des réponses immunitaires à médiation cellulaire ont été provoquées par ce vaccin. La première dose a provoqué un biais Th-1 des lymphocytes T CD4+ dans les groupes d'âge plus jeunes et plus âgés. Les jeunes vaccinés ont présenté des réponses immunitaires cellulaires plus élevées que les groupes plus âgés. La deuxième dose de vaccin n'a notamment pas augmenté les réponses immunitaires cellulaires. Le mécanisme et l'impact sur les efficacités potentielle et réelle des vaccins restent incertains.
Réponses immunitaires anti-vecteurs
On ne sait pas exactement dans quelle mesure la population canadienne est déjà immunisée contre un vecteur vaccinal à base d'adénovirus et quel impact cela pourrait avoir sur l'innocuité et l'efficacité potentielle des vaccins à base d'adénovirus. On ne sait pas non plus dans quelle mesure l'immunisation par des vaccins à base d'adénovirus provoque des réponses immunitaires antivectorielles et quel impact cela pourrait avoir sur les doses de rappel homologues ou hétérologues des vaccins à base d'adénovirus. Les données d'un vaccin à vecteur viral basé sur l'adénovirus humain de type 5 (non autorisé au Canada) ont indiqué que les receveurs du vaccin ayant une forte immunité préexistante au vecteur adénovirus avaient des réponses immunitaires anti-SRAS-CoV-2 plus faiblesNote de bas de page 29. Le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca est composé d'un vecteur à adénovirus de chimpanzé modifié (ChAd). AstraZeneca n'a trouvé aucune corrélation entre les réponses des anticorps neutralisants anti-ChAd et les réponses immunitaires anti-SRAS-CoV-2. AstraZeneca a aussi trouvé que les niveaux d'anticorps neutralisants n'ont pas été renforcés après la deuxième dose. Toutefois, la neutralisation n'est pas la seule réponse immunitaire anti-vecteur qui pourrait avoir un impact sur l'immunité induite par le vaccin. On ignore encore si les réponses immunitaires au vecteur ChAd auront un impact sur les efficacités potentielle et réelle de ce vaccin.
Innocuité du vaccin et effets secondaires suivant l'immunisation
Les données sur l'innocuité sont fondées sur des analyses intermédiaires de 23 745 participants dont 12 021 ont reçu au moins une dose du vaccin. Les analyses d'innocuité ont été menées dans différents ensembles d'analyse. Les ÉI sollicités survenant dans les 7 jours suivant une dose ont été évalués chez 2 648 personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin (SD) et chez 2 497 personnes témoins. Environ un tiers des participants à l'étude ont reçu leur deuxième dose de vaccin dans les six semaines suivant la première. La majorité (environ 90 %) des participants à l'étude dans la cohorte de sécurité avaient moins de 65 ans. La durée médiane du suivi était de 105 jours après la première dose et de 62 jours après la deuxième dose.
Réactions locales sollicitées
Des ÉI au site d'injection local ont été signalés par 74,7 % des participants évalués dans les 7 jours suivant l'administration d'une dose de vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca et 11 724 ont reçu le témoin. La douleur et la sensibilité étaient les réactions les plus fréquemment signalées (54,2 % et 63,7 %, respectivement), suivies de la chaleur (17,7 %), des ecchymoses (17,3 %), de la rougeur (14 %), du prurit (12,7 %) et du gonflement (10 %). La plupart des réactions locales sollicitées chez les participants ayant reçu le vaccin étaient d'intensité légère ou modérée; des réactions de stade 3 ou 4 ont été déclarées par moins de 9,5 % des participants. Aucun ÉI de stade 4 n'a été déclaré. Les réactions locales étaient généralement plus légères et moins fréquentes après la deuxième dose du vaccin. Selon l'intervalle entre les doses, la réactogénicité du vaccin était plus faible chez les participants qui ont reçu la deuxième dose dans les 6 semaines suivant la première (38 % contre 58,3 % à 74,3 %, lorsque la deuxième dose a été administrée au bout de 6 semaines ou plus).
Réactions systémiques sollicitées
Des ÉI systémiques sollicités ont été signalés par 73 % des participants évalués dans les 7 premiers jours suivant l'administration d'une dose de vaccin. Les ÉI systémiques sollicités les plus courants étaient la fatigue (53,1 %) et les maux de tête (52,6 %). Les autres ÉI systémiques sollicités fréquemment signalés sont les suivants : douleurs musculaires (44 %), malaises (44,2 %), fébrilité (33,6 %), frissons (31,9 %), douleurs articulaires (26,4 %), nausées (21,9 %) et fièvre de 38 °C ou plus (7,9 %). Dans l'ensemble, la fréquence des réactions de stade 3 ou 4, quelles qu'elles soient, ne dépassait pas 8,3 %. Le seul évènement de stade 4 signalé était une fièvre de plus de 40 °C. Dans l'ensemble des groupes d'étude, les ÉI étaient plus légers et moins fréquents après la deuxième dose de vaccin. Selon l'intervalle entre les doses, la réactogénicité du vaccin était plus faible chez les participants qui ont reçu la deuxième dose moins de 6 semaines suivant la première (37,6 % contre 49,2 % à 67,1 %, lorsque la deuxième dose a été administrée au bout de 6 semaines ou plus).
Évènements indésirables graves non sollicités
Des ÉIG ont été signalés par moins de 1 % des participants à l'étude et étaient similaires au sein du groupe vacciné et du groupe témoin (0,7 % et 0,8 %, respectivement). Il n'y a pas eu de déséquilibres évidents par classe de système d'organe (CSO). Les ÉIG les plus fréquemment signalés selon la CSO étaient les infections et infestations (0,1 % contre 0,2 %), les blessures, les empoisonnements et les complications liées aux procédures (< 0,1 % contre 0,1 %).
Les chercheurs de l'étude ont considéré que deux ÉIG (pyrexie et myélite transverse) chez les personnes ayant reçu le vaccin étaient liés au vaccin. Le cas de pyrexie (40,5 °) est survenu 2 jours après la première dose et s'est résolu le jour même après l'administration d'acétaminophène. L'évènement de myélite transverse est survenu chez une femme de 37 ans ayant des antécédents familiaux de Charcot-Marie-Tooth de type 1a (mère et frère). La participante a reçu deux doses du vaccin à l'étude à 77 jours d'intervalle. Des changements sensoriels et des maladresses sont apparus deux semaines après la deuxième dose. L'imagerie par résonance magnétique a montré une lésion correspondant à une myélite transverse ou à un infarctus du rachis antérieur. Un troisième ÉIG a été constaté à l'origine (augmentation de la protéine C-réactive). Toutefois, après la date limite, l'enquêteur a mis à jour la causalité de l'ÉIG lié à l'augmentation de la protéine C-réactive et a indiqué qu'elle n'était pas associée au traitement.
Autres évènements indésirables graves
Évènements de démyélinisation
Un cas de sclérose en plaques s'est produit chez une femme de 37 ans, qui a développé des symptômes sensoriels environ 10 jours après la première (et unique) vaccination. L'épisode clinique a duré trois semaines. Un suivi ultérieur par IRM de la colonne vertébrale et du cerveau a montré une lésion rachidienne aiguë et des lésions cérébrales plus anciennes, révélant une sclérose en plaques préexistante, mais non reconnue auparavant.
Décès
Au total, 6 décès ont été signalés chez les participants à l'étude : 2 dans le groupe vacciné et 4 dans le groupe témoin. Les deux décès de personnes ayant reçu le vaccin étaient attribuables à un néoplasme malin et à une pneumonie fongique, mais aucun n'a été considéré comme lié à l'intervention des chercheurs.
Thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin
De rares cas de sérieux caillots sanguins, y compris la thrombose des sinus veineux cérébraux (CVST), associés à la thrombocytopénie ont récemment été signalés à l’échelle mondiale après l’utilisation autorisée du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca. La majorité des cas signalés jusqu’à ce jour se sont produits chez les femmes de moins de 55 ans (bien que des cas chez les hommes et des personnes âgés entre 55 et 79 ans aient aussi été signalés), généralement entre les jours 4 et 14 suivant son administration. Cet ÉI est appelé TTIV (thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin). Le mécanisme d’action est semblable à celui de la thrombocytopénie induite par l'héparine (TIH). Le mécanisme exact par lequel le vaccin d’AstraZeneca déclenche la TTIV est toujours à l’étude. À l’heure actuelle, aucun facteur de risque n’a été systématiquement signalé chez les personnes ayant développé la TTIV. La fréquence de cet ÉI est encore à l’étude mais actuellement on l’estime à 1/100 000 and 1/250 000 personnes ayant reçu le vaccin d'AstraZeneca. Une collecte de renseignements supplémentaires est en cours pour mieux caractériser le taux de TTIV. Selon l’information disponible, le taux de létalité de la TTIV est d’environ 21 et 60 %. Toutefois, il peut varier avec une sensibilisation accrue à l’ÉI et un traitement précoce approprié.
Efficacité réelle chez les adultes de 65 ans et plus
En l’absence de données suffisantes issues d’essais cliniques sur l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca chez les personnes âgées de 65 ans et plus, une revue de trois études d'observation au R.-U. publiées sous forme de préimpression sur l'efficacité réelle du vaccin dans ce groupe d'âge a été réalisée afin d'éclairer les recommandations du CCNI dans ce groupe d'âge. Les conclusions de cette revue sont résumées ci-dessous.
Les trois études d'observation ont évalué une dose du vaccin Pfizer-BioNTech ou des vaccins AstraZeneca au R.-U. Les résultats ci-dessous ne concernent que la partie sur le vaccin d’AstraZeneca des études. Les études ont été menées pendant la période où la variante B.1.1.7 du CoV-2 du SRAS devenait rapidement la souche dominante en circulation dans leurs régions géographiques respectives. Environ 50 % des échantillons de laboratoire se sont révélés avoir un profil conforme à le variant B.1.1.7 début décembre 2020 en Angleterre, et 43 % en Écosse début janvier 2021. De la mi-février à la fin février, le variant B.1.1.7 du SRAS-CoV-2 représentait presque 100 % des souches en circulation en Angleterre, et était considérée comme la souche dominante en Écosse.
Sommaire général des données probantes
Chez les adultes de 65 ans et plus, des données d’observation provenant du R.-U. ont montré une réduction du risque de maladie symptomatique et d’hospitalisation à partir de deux semaines après une dose du vaccin d’AstraZeneca.
Sommaire détaillé de chaque étude
- Hyams et al., Assessing the Effectiveness of BNT162b2 and ChAdOx1nCoV-19 COVID-19 Vaccination in Prevention of Hospitalisations in Elderly and Frail Adults: A Single Centre Test Negative Case-Control Study (en anglais seulement). Préimpression de SSRN-Lancet. 3 mars 2021.
Description : Étude cas-témoins à test négatif de personnes hospitalisées =80 ans (dont beaucoup étaient fragiles avec des comorbidités) dans deux hôpitaux de Bristol, au R.-U. La vaccination a été déterminée par couplage d'enregistrements et un ajustement a été effectué pour un certain nombre de facteurs. L'efficacité du vaccin contre l'hospitalisation a été évaluée chez ceux qui avaient été vaccinés =14 jours avant l'apparition des symptômes.
Résultats : L’efficacité d’une dose du vaccin de 80,4 % (IC 95 % : 36,4 - 94,5) contre l'hospitalisation survenant dans les 14 jours ou plus (maximum de 53 jours) après une dose de vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca chez les patients =80 ans.
Examen :
- La vaccination a été déterminée par le couplage des dossiers et les informations cliniques ont été obtenues à partir des dossiers par des personnes qui sont aveugles aux résultats du SRAS-CoV-2 des participants, ce qui constitue des points forts de l'analyse. Ce sont les points forts méthodologique de cette étude.
- Les auteurs ont effectué une analyse de sensibilité portant sur les personnes dont les symptômes sont apparus moins de 14 jours après la vaccination et n'ont pas constaté d'effet, ce qui était prévisible car il s'agit d'une période trop précoce pour que le vaccin soit efficace, et qui renforce les différences observées 14 jours ou plus après la vaccination.
- Les rapports de cotes non ajustés et ajustés sont considérablement différents dans l'analyse du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca COVID-19, reflétant les différences entre les groupes d'étude.
- Des analyses distinctes semblent avoir été menées pour AstraZeneca et Pfizer-BioNTech, mais la manière dont les sujets de chaque analyse ont été assignés n'est pas claire.
- Lopez Bernal et al., Early effectiveness of COVID-19 vaccination with BNT162b2 mRNA vaccine and ChAdOx1 adenovirus vector vaccine on symptomatic disease, hospitalisations and mortality in older adults in England (en anglais seulement). medRxiv. Préimpression. 2 mars 2021.
Description : Étude cas-témoins à test négatif utilisant des données de surveillance reliées au Royaume-Uni parmi les patients =70 ans. Les tests PCR ont été effectués dans les 10 jours suivant l'apparition des symptômes. Pour ceux qui ont été vaccinés, les cas et les témoins ont été évalués en fonction du temps écoulé entre la vaccination et l'apparition des symptômes, en tenant compte d'un certain nombre de facteurs. L'impact de la vaccination sur l'hospitalisation des personnes âgées de =80 ans a également été évalué chez les personnes dont le test était positif.
Résultats : L'efficacité d’une dose du vaccin contre l'infection symptomatique par le SRAS-CoV-2 confirmée par PCR dans l'analyse ajustée était de 22 % (IC 95 % : 11 - 32) 14 à 20 jours après la vaccination et a progressivement augmenté jusqu'à 73 % (IC 95 % : 27 - 90) 35 jours ou plus (maximum 48 jours) après la vaccination. En plus de l'effet contre la maladie symptomatique, chez les personnes âgées de =80 ans, il y avait une protection supplémentaire de 37% contre l'hospitalisation dans les 14 jours suivant un test positif chez ceux qui étaient à 14 jours ou plus de leur première dose de vaccin par rapport à ceux qui n'étaient pas vaccinés.
Examen :
- Le couplage des enregistrements à l'aide de grands ensembles de données est un point fort de cette étude.
- Un nombre relativement faible de sujets a été inclus dans l'analyse du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca à des périodes ultérieures, en particulier dans la période de 35 jours ou plus après la vaccination, lorsque l'efficacité du vaccin était la plus élevée.
- Les rapports de cotes non ajustés et ajustés sont considérablement différents dans l'analyse AstraZeneca COVID-19, reflétant les différences entre les groupes d'étude.
- Les informations démographiques et cliniques concernant les cas et les témoins et les personnes vaccinées et non vaccinées n'ont pas été fournies.
- Vasileiou et al. Effectiveness of first dose COVID-19 vaccines against hospital admissions in Scotland effectiveness findings from Scotland: national prospective cohort study of 5.4 million people (en anglais seulement). Préimpression de SSRN-Lancet. 19 février 2021.
Description : Une étude de cohorte observationnelle prospective utilisant le couplage d'enregistrements entre les bases de données, y compris les dossiers de vaccination, d'hospitalisation et de laboratoire pour la population en Écosse, avec ajustement pour un certain nombre de facteurs. Bien que l'étude ait inclus les personnes âgées de =18 ans, le vaccin d'AstraZeneca a été principalement administré aux participants âgés de 65 ans et plus. L'efficacité du vaccin en fonction de l'âge est fournie mais ne faisait pas de distinction entre les vaccins de Pfizer-BioNTech et d'AstraZeneca, qui ont tous deux été étudiés, bien que les personnes âgées de =80 ans aient principalement reçu le vaccin d'AstraZeneca.
Résultats : L'efficacité d’une dose du vaccin d'AstraZeneca contre l'hospitalisation était de 74 % (IC 95 % : 66 - 81) 14 à 20 jours après la vaccination et augmentait jusqu'à 94 % (IC 95 % : 73 - 99) 28 à 34 jours après la vaccination. Chez les patients =80 ans, les auteurs ont constaté un pic d’efficacité vaccinale (VE) de 81% (IC 95% : 65 - 90) contre l'hospitalisation dans les 28 à 34 jours après une dose de vaccin qui était principalement le vaccin d'AstraZeneca.
Examen :
En raison de préoccupations liées aux faiblesses méthodologiques de cette étude, le CCNI n'a pas utilisé ces résultats pour étayer ses recommandations.
- L'efficacité du vaccin d'AstraZeneca COVID-19 contre l'hospitalisation était élevée (70 %) 7 à 13 jours après la vaccination, ce qui est biologiquement invraisemblable, car 7 à 13 jours serait trop tôt pour s'attendre à une protection contre l'infection ou l'hospitalisation à la suite de la vaccination, ce qui suggère des problèmes méthodologiques et rend difficile l'interprétation des résultats élevés d'efficacité du vaccin à des périodes ultérieures (94 % entre 28 et 34 jours).
- Le nombre de personnes vaccinées avec le vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca est faible dans la période de 28 jours et plus après la vaccination.
- Comme le déploiement du vaccin visait initialement des groupes prioritaires présentant un risque plus élevé de maladie grave ou d'exposition, les ajustements des facteurs de confusion potentiels effectués au cours des analyses statistiques n'ont peut-être pas permis de contrôler de manière adéquate toutes les différences entre les personnes vaccinées et non vaccinées. Aucune comparaison des facteurs démographiques et de risque entre les groupes vaccinés et non vaccinés n'a été fournie séparément pour chaque vaccin.
- L'admission à l'hôpital a été définie comme suit : COVID-19 comme principale cause d'admission ou hospitalisation dans les 28 jours suivant un test PCR SARS-CoV-2 positif. L'admission à l'hôpital pour le COVID-19 est un critère moins spécifique pour déterminer l'hospitalisation pour le COVID-19 et la proportion de cas définis selon ce critère n'est pas fournie.
- Bien que l'efficacité vaccinale spécifique au produit et l'efficacité vaccinale spécifique à l'âge soient toutes deux fournies séparément, l'efficacité vaccinale spécifique au produit par âge n'est pas fournie.
- Bien que l'efficacité vaccinale spécifique au produit et l'efficacité vaccinale spécifique à l'âge soient toutes deux fournies séparément, l'efficacité vaccinale spécifique au produit par âge n'a pas été fournie.
- Le couplage des enregistrements à l'aide d'un vaste ensemble de données est un point fort de cette étude.
Annexe D : Fréquence des évènements indésirables sollicités après l'administration de vaccins contre la COVID-19 dans les essais cliniques
ESSI | Vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech | Vaccin contre la COVID-19 de Moderna | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Vaccin | Placebo témoin | Vaccin | Placebo témoin | |||||
Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | |
Douleur au point d'injection | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent |
Sensibilité | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS |
Rougeur | Fréquent | Fréquent | Fréquent | Rare | Fréquent | Fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent |
Enflure | Fréquent | Fréquent | Rare | Rare | Fréquent | Très fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent |
LymphadénopathieNote de bas de page b/ Gonflement axillaire localisé ou sensibilité | NS | NS | NS | NS | Très fréquent | Très fréquent | Fréquent | Fréquent |
Chaleur | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS |
Prurit | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS |
Induration | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS |
Abréviations :
|
ESSI | Vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca | |||
---|---|---|---|---|
Vaccin | MenACWY témoin | |||
Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | |
Douleur au point d’injection | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent |
Sensibilité | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent |
Rougeur/érythème | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | Peu fréquent |
Enflure | Fréquent | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
LymphadénopathieNote de bas de page b/ Gonflement axillaire et sensibilité | NS | NS | NS | NS |
Chaleur | Très fréquent | Fréquent | Très fréquent | Fréquent |
Prurit | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
Induration | Fréquent | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
Abréviations :
|
ESSI | Vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech | Vaccin contre la COVID-19 de Moderna | Vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca |
|||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Vaccin | Placebo témoin | Vaccin | Placebo témoin | Vaccin | MenACWY témoin | |||||||
Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | |
Fatigue | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent |
Céphalées | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent |
Douleurs musculaires | Très fréquent | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent |
Frissons | Très fréquent | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | Fréquent | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
Douleurs articulaires | NS | NS | NS | NS | Très fréquent | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | NS | NS | NS | NS |
Fièvre Note de bas de page b | Fréquent | Très fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent | Très fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent | Très fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent |
FébrilitéNote de bas de page b | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS | Très fréquent | Fréquent | Très fréquent | Fréquent |
Diarrhée | Fréquent | Fréquent | Fréquent | Fréquent | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS | NS |
Nausées et/ou vomissementsNote de bas de page c | Peu fréquent | Fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent | Fréquent | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | Très fréquent/ Fréquent |
Fréquent/ Peu fréquent |
Très fréquent/ Peu fréquent |
Très fréquent/ Peu fréquent |
Abréviations :
|
ESSI | Vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca | |||
---|---|---|---|---|
Vaccin | MenACWY témoin | |||
Dose 1 | Dose 2 | Dose 1 | Dose 2 | |
Fatigue | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent |
Céphalées | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent |
Douleurs musculaires | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent | Très fréquent |
Frissons | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
Douleurs articulaires | Très fréquent | Très fréquent | Fréquent | Fréquent |
FièvreNote de bas de page b | Fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent |
FébrilitéNote de bas de page b | Très fréquent | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
Diarrhée | NS | NS | NS | NS |
Nausées et/ou vomissementsNote de bas de page c | Très fréquent/ Fréquent |
Fréquent/ Peu fréquent |
Très fréquent/ Peu fréquent |
Fréquent/ Peu fréquent |
Abréviations :
|
Annexe E : Évaluation risques-avantages de l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca dans un context de santé publique
Une évaluation risques-avantages a été réalisée pour établir si les bénéfices d’une administration précoce du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca (au lieu d’attendre de se voir proposer un vaccin à ARNm fondé sur l’âge) l’emportent sur le risque de préjudice lié à la thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin (TTIV). Dans cette évaluation, les avantages possibles ont été définis comme étant des admissions à l’USI et des décès potentiels tous deux attribuables à la COVID-19 qui pourraient être prévenus par l’administration du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca, au lieu d’attendre de se voir proposer un vaccin à ARNm. Le risque potentiel lié à la TTIV s’agissait des admissions à l’USI et des décès connexes. Une évaluation fondée sur l’âge a été réalisée pour tenir compte des différences de risque de contracter la COVID-19 et des complications graves par groupe d’âge.
Méthodes
L’approche à l’évaluation risques-avantages repose sur l’étude qui a été menée par le Winton Centre for Risk and Evidence Communication, à l’aide de données canadiennes, le cas échéant.
Calcul des admissions à l’USI et des décès attribuables à la COVID-19 potentiellement prévenues
Cinq scénarios ont été étudiés, avec des taux d’incidence de la COVID-19 journaliers par 100 000 correspondant à des niveaux d’activité très faibles à élevés dans le cadre national des niveaux d’activité de la COVID-19. Ces taux journaliers ont ensuite été convertis en taux d’incidence quotidiens (voir le Tableau 18). Un niveau d’activité très élevé était considéré comme étant le double du niveau d’activité élevé. L’étude a été achevée le 16 avril 2021.
Le nombre hebdomadaire des cas attendus (par 100 000) d’admissions à l’USI et des décès attribuables à la COVID-19 a été calculé en appliquant la distribution de l’âge des cas qui ont été signalés dans les données de surveillance canadiennes (cumulatives au 9 avril 2021) par tranche d’âge par incrément de 10, soit de 20 à 69 ans par rapport aux cas de COVID-19 hebdomadaires définis selon les cinq scénarios figurant au Tableau 18. Nous avons appliqué la proportion des cas signalés spécifiques à l’âge qui ont été hospitalisés et des cas hospitalisés qui ont été admis à l’USI, ainsi que les décès (voir le Tableau 19) aux taux d’incidence hebdomadaires. Nous avons supposé que l’efficacité vaccinale était de 80 % contre les complications graves pour le vaccin d’AstraZeneca.
Dans le contexte de l’approvisionnement en vaccins anticipé au Canada, le nombre total d’évènements qui ont été potentiellement prévenus a été calculé en multipliant le nombre d’évènements par semaine par le nombre de semaines estimé que chaque groupe d’âge devait attendre pour se voir proposer un vaccin à ARNm (voir le Tableau 20).
Calcul des cas potentiels de TTIV
Pour évaluer le risque potentiel lié à l’administration du vaccin d’AstraZeneca, nous avons supposé un taux fixe des cas de TTIV dans l’ensemble des groupes d’âge en raison du nombre limité de renseignements disponibles sur le risque fondé sur l’âge. Devant l’incertitude du nombre des cas de TTIV, nous avons évalué les scénarios à un taux de 1 cas par 250 000 doses d’AstraZeneca administrées et de 1 cas par 100 000 doses administrées, où 100 % des cas nécessiteraient une admission à l’USI. En comparant le taux de mortalité attribuable à la COVID-19 au taux de mortalité attribuable à la TTIV, nous avons considéré deux scénarios en assumant que 25 % ou 40 % des cas de TTIV sont décédés, pour tenir compte de l’incertitude actuelle.
Scénario | Fréquence journalière par 10 000 | Fréquence hebdomadaire par 100 000 |
---|---|---|
Très faible | 0,06 | 4,20 |
Faible | 0,30 | 21,00 |
Modéré | 0,75 | 52,50 |
ÉlevéFootnote a | 3,00 | 210,00 |
Très élevéFootnote a | 6,00 | 420,00 |
|
Groupe d’âge | Distribution des cas | Proportion des cas hospitalisés | Proportion d’hospitalisations nécessitant l’USI | Proportion des cas de décès |
---|---|---|---|---|
2 à 29 | 18,80 % | 0,94 % | 13,83 % | 0,02 % |
30 à 39 | 16,10 % | 1,79 % | 15,61 % | 0,05 % |
40 à 49 | 14,65 % | 2,69 % | 20,91 % | 0,13 % |
50 à 59 | 13,33 % | 4,99 % | 25,06 % | 0,47 % |
60 à 69 | 8,40 % | 10,62 % | 27,17 % | 2,15 % |
Groupe d’âge | Délai prévu (semaines) |
---|---|
2 à 29 | 7 |
30 à 39 | 6 |
40 à 49 | 4 |
50 à 59 | 3 |
60 à 69 | 1 |
Groupe d’âge | Admissions à l’USI attendues attribuables à la TTIV par 100 000 | Niveau d’activité du scénario (incidence de la COVID-19 par jour) | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Très faible (0,06 par 10 000) |
Faible (0,30 par 10 000) |
Modéré (0,75 par 10 000) |
Élevé (3 par 10 000) |
Très élevé (6 par 10 000) |
||
Admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 potentiellement prévenues par 100 000 | ||||||
20 à 29 | 0,40 | 0,04 | 0,21 | 0,53Footnote a | 2,12Footnote a | 4,24Footnote a |
30 à 39 | 0,40 | 0,07 | 0,33 | 0,82Footnote a | 3,29Footnote a | 6,58Footnote a |
40 à 49 | 0,40 | 0,09 | 0,43Footnote a | 1,08Footnote a | 4,32Footnote a | 8,64Footnote a |
50 à 59 | 0,40 | 0,12 | 0,60Footnote a | 1,50Footnote a | 6,01Footnote a | 12,03Footnote a |
60 à 69 | 0,40 | 0,07 | 0,33 | 0,83Footnote a | 3,32Footnote a | 6,64Footnote a |
Note : À moins d’indication contraire, la fréquence de l’évènement d’intérêt potentiel prévenu par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca par rapport à la fréquence de l’attente d’un vaccin à ARNm est plus faible que celle de l’évènement d’intérêt attribuable à la TTIV.
|
Groupe d’âge | Admissions à l’USI attendues attribuables à la TTIV par 100 000 | Niveau d’activité du scénario (incidence de la COVID-19 par jour) | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Très faible (0,06 par 10 000) |
Faible (0,30 par 10 000) |
Modéré (0,75 par 10 000) |
Élevé (3 par 10 000) |
Très élevé (6 par 10 000) |
||
Admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 potentiellement prévenues par 100 000 | ||||||
20 à 29 | 1,00 | 0,04 | 0,21 | 0,53 | 2,12Footnote a | 4,24Footnote a |
30 à 39 | 1,00 | 0,07 | 0,33 | 0,82 | 3,29Footnote a | 6,58Footnote a |
40 à 49 | 1,00 | 0,09 | 0,43 | 1,08Footnote a | 4,32Footnote a | 8,64Footnote a |
50 à 59 | 1,00 | 0,12 | 0,60 | 1,50Footnote a | 6,01Footnote a | 12,03Footnote a |
60 à 69 | 1,00 | 0,07 | 0,83 | 0,83Footnote a | 3,32Footnote a | 6,64Footnote a |
Note : À moins d’indication contraire, la fréquence de l’évènement d’intérêt potentiel prévenu par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca par rapport à la fréquence de l’attente d’un vaccin à ARNm est plus faible que celle de l’évènement d’intérêt attribuable à la TTIV.
|
Groupe d’âge | Décès attendus attribuables à la TTIV par 100 000 | Niveau d’activité du scénario (incidence de la COVID-19 par jour) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
25 % des décès | 40 % des décès | Très faible (0,06 par 10 000) |
Faible (0,30 par 10 000) |
Modéré (0,75 par 10 000) |
Élevé (3 par 10 000) |
Très élevé (6 par 10 000) |
|
Décès attribuables à la COVID-19 potentiellement prévenus par 100 000 | |||||||
20 à 29 | 0,10 | 0,16 | 0,01 | 0,03 | 0,08 | 0,33Footnote b | 0,65Footnote b |
30 à 39 | 0,10 | 0,16 | 0,01 | 0,06 | 0,15Footnote a | 0,59Footnote b | 1,18Footnote b |
40 à 49 | 0,10 | 0,16 | 0,02 | 0,10Footnote a | 0,25Footnote b | 1,00Footnote b | 2,00Footnote b |
50 à 59 | 0,10 | 0,16 | 0,05 | 0,23Footnote b | 0,57Footnote b | 2,26Footnote b | 4,52Footnote b |
60 à 69 | 0,10 | 0,16 | 0,05 | 0,25Footnote b | 0,62Footnote b | 2,47Footnote b | 4,95Footnote b |
Note : À moins d’indication contraire, la fréquence de l’évènement d’intérêt potentiel prévenu par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca par rapport à la fréquence de l’attente d’un vaccin à ARNm est plus faible que celle de l’évènement d’intérêt attribuable à la TTIV.
|
Groupe d’âge | Décès attendus attribuables à la TTIV par 100 000 | Niveau d’activité du scénario (incidence de la COVID-19 par jour) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
25 % des décès | 40 % des décès | Très faible (0,06 par 10 000) |
Faible (0,30 par 10 000) |
Modéré (0,75 par 10 000) |
Élevé (3 par 10 000) |
Très élevé (6 par 10 000) |
|
Décès attribuables à la COVID-19 potentiellement prévenus par 100 000 | |||||||
20 à 29 | 0,25 | 0,40 | 0,01 | 0,03 | 0,08 | 0,34Footnote b | 0,65Footnote b |
30 à 39 | 0,25 | 0,40 | 0,01 | 0,06 | 0,15 | 0,59Footnote b | 1,18Footnote b |
40 à 49 | 0,25 | 0,40 | 0,02 | 0,10 | 0,25Footnote a | 1,00Footnote b | 2,00Footnote b |
50 à 59 | 0,25 | 0,40 | 0,05 | 0,23 | 0,57Footnote b | 2,26Footnote b | 4,52Footnote b |
60 à 69 | 0,25 | 0,40 | 0,05 | 0,25Footnote a | 0,62Footnote b | 2,47Footnote b | 4,95Footnote b |
Note : À moins d’indication contraire, la fréquence de l’évènement d’intérêt potentiel prévenu par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca par rapport à la fréquence de l’attente d’un vaccin à ARNm est plus faible que celle de l’évènement d’intérêt attribuable à la TTIV.
|
Groupe d’âge | Proportion du total des admissions à l’USI |
---|---|
2 à 29 | 2,17 % |
30 à 39 | 4,56 % |
40 à 49 | 8,18 % |
50 à 59 | 20,59 % |
60 à 69 | 24,78 % |
Il existe une incertitude quant au risque de base des admissions à l’USI en raison de déclarations incomplètes dans les données de surveillance au niveau national dont seulement un tiers des cas d’admissions à l’USI sont connus. Nous avons donc réalisé des analyses de sensibilité pour examiner des scénarios représentant des admissions à l’USI pouvant refléter davantage les tendances récentes, y compris la proportion croissante de cas de COV et tenir compte de la sous-déclaration et la censuration en aval dans les données de surveillance. Nous avons défini ce scénario en estimant la proportion d’admissions à l’USI par groupe d’âge pour la période du 1er février 2021 au 12 avril 2021 d'une province représentative et en appliquant ces proportions au taux récent moyen des admissions à l’USI en général (environ 0,43 par 100 000). Nous avons ensuite appliqué les mêmes scénarios pour les niveaux d’activité et les hypothèses concernant les temps d’attente pour recevoir les vaccins à ARNm et l’efficacité vaccinale à partir des cas de base. Nous avons également appliqué cette analyse à divers taux journaliers d’admissions à l’USI (par 100 000) (Tableaux 33 et 34).
Groupe d’âge | Admissions en USI attendues attribuables à la TTIV par 100 000 | Niveau d’activité du scénario (incidence de la COVID-19 par jour) | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Très faible (0,06 par 10 000) |
Faible (0,30 par 10 000) |
Modéré (0,75 par 10 000) |
Élevé (3 par 10 000) |
Très élevé (6 par 10 000) |
||
Admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 potentiellement prévenues par 100 000 | ||||||
20 à 29 | 0,40 | 0,05 | 0,26 | 0,64Footnote a | 2,55Footnote a | 5,10Footnote a |
30 à 39 | 0,40 | 0,10 | 0,48Footnote a | 1,21Footnote a | 4,84Footnote a | 9,68Footnote a |
40 à 49 | 0,40 | 0,12 | 0,62Footnote a | 1,54Footnote a | 6,18Footnote a | 12,35Footnote a |
50 à 59 | 0,40 | 0,21 | 1,05Footnote a | 2,62Footnote a | 10,48Footnote a | 20,96Footnote a |
60 à 69 | 0,40 | 0,10 | 0,50Footnote a | 1,26Footnote a | 5,05Footnote a | 10,09Footnote a |
Note : À moins d’indication contraire, la fréquence de l’évènement d’intérêt potentiel prévenu par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca par rapport à la fréquence de l’attente d’un vaccin à ARNm est plus faible que celle de l’évènement d’intérêt attribuable à la TTIV.
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Groupe d’âge | Admissions en USI attendues attribuables à la TTIV par 100 000 | Niveau d’activité du scénario (incidence de la COVID-19 par jour) | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Très faible (0,06 par 10 000) |
Faible (0,30 par 10 000) |
Modéré (0,75 par 10 000) |
Élevé (3 par 10 000) |
Très élevé (6 par 10 000) |
||
Admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 potentiellement prévenues par 100 000 | ||||||
20 à 29 | 1,00 | 0,05 | 0,26 | 0,64 | 2,55Footnote a | 5,10Footnote a |
30 à 39 | 1,00 | 0,10 | 0,48 | 1,21Footnote a | 4,84Footnote a | 9,68Footnote a |
40 à 49 | 1,00 | 0,12 | 0,62 | 1,54Footnote a | 6,18Footnote a | 12,35Footnote a |
50 à 59 | 1,00 | 0,21 | 1,05Footnote a | 2,62Footnote a | 10,48Footnote a | 20,96Footnote a |
60 à 69 | 1,00 | 0,10 | 0,50 | 1,26Footnote a | 5,05Footnote a | 10,09Footnote a |
Note : À moins d’indication contraire, la fréquence de l’évènement d’intérêt potentiel prévenu par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca par rapport à la fréquence de l’attente d’un vaccin à ARNm est plus faible que celle de l’évènement d’intérêt attribuable à la TTIV.
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Groupe d’âge | Admissions en USI attendues attribuables à la TTIV par 100 000 | Niveau d’activité du scénario (incidence de la COVID-19 par jour) | ||||
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Très faible (0,06 par 10 000) |
Faible (0,30 par 10 000) |
Modéré (0,75 par 10 000) |
Élevé (3 par 10 000) |
Très élevé (6 par 10 000) |
||
Admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 potentiellement prévenues par 100 000 | ||||||
20 à 29 | 0,40 | 0,03 | 0,13 | 0,32 | 1,28Footnote a | 2,55Footnote a |
30 à 39 | 0,40 | 0,05 | 0,24 | 0,60Footnote a | 2,42Footnote a | 4,84Footnote a |
40 à 49 | 0,40 | 0,06 | 0,31 | 0,77Footnote a | 3,09Footnote a | 6,18Footnote a |
50 à 59 | 0,40 | 0,10 | 0,52Footnote a | 1,31Footnote a | 5,24Footnote a | 10,48Footnote a |
60 à 69 | 0,40 | 0,05 | 0,25 | 0,63Footnote a | 2,52Footnote a | 5,05Footnote a |
Note : À moins d’indication contraire, la fréquence de l’évènement d’intérêt potentiel prévenu par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca par rapport à la fréquence de l’attente d’un vaccin à ARNm est plus faible que celle de l’évènement d’intérêt attribuable à la TTIV.
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Groupe d’âge | Admissions en USI attendues attribuables à la TTIV par 100 000 | Niveau d’activité du scénario (incidence de la COVID-19 par jour) | ||||
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Très faible (0,06 par 10 000) |
Faible (0,30 par 10 000) |
Modéré (0,75 par 10 000) |
Élevé (3 par 10 000) |
Très élevé (6 par 10 000) |
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Admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 potentiellement prévenues par 100 000 | ||||||
20 à 29 | 1,00 | 0,03 | 0,13 | 0,32 | 1,28Footnote a | 2,55Footnote a |
30 à 39 | 1,00 | 0,05 | 0,24 | 0,60 | 2,42Footnote a | 4,84Footnote a |
40 à 49 | 1,00 | 0,06 | 0,31 | 0,77 | 3,09Footnote a | 6,18Footnote a |
50 à 59 | 1,00 | 0,10 | 0,52 | 1,31Footnote a | 5,24Footnote a | 10,48Footnote a |
60 à 69 | 1,00 | 0,05 | 0,25 | 0,63 | 2,52Footnote a | 5,05Footnote a |
Note : À moins d’indication contraire, la fréquence de l’évènement d’intérêt potentiel prévenu par l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca par rapport à la fréquence de l’attente d’un vaccin à ARNm est plus faible que celle de l’évènement d’intérêt attribuable à la TTIV.
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Limites de l’évaluation
Cette évaluation a des limites à considérer lors de l’interprétation des estimations risques-avantages :
- Chaque scénario est fondé sur un taux d’incidence constant. Toutefois, le risque lié à la COVID-19 est dynamique et difficile à prédire. Par conséquent, les avantages estimés de la prévention des complications liées à l’administration du vaccin d’AstraZeneca par rapport à l’attente du vaccin à ARNm seront plus incertains chez les groupes qui doivent attendre plus longtemps pour recevoir un vaccin à ARNm.
- Les risques d’admission à l’USI et de décès étaient fondés sur la distribution par âge des cas tirés des données de surveillance, et les cas non signalés ne sont pas distribués uniformément dans l’ensemble des groupes d’âge. De plus, le statut d’admissions à l’USI dans les données utilisés aux fins d’analyse des cas de base n’a été connu que pour environ 33 % des cas déclarés en date du 14 avril 2021. Ainsi, les avantages relatifs sont incertains entre les groupes d’âge dans la prévention des admissions à l’USI dans le cas de la vaccination d’AstraZeneca par rapport à l’attente du vaccin à ARNm.
- Le taux des admissions à l’USI par rapport aux cas signalés au quotidien peut varier considérablement dans l’ensemble des provinces et territoires en raison d’une épidémiologie différente (p. ex., variants préoccupants), de la démographie (p. ex., profil d’âge et de comorbidité dans la population), des politiques de dépistage, capacité hospitalière et des stratégies de déploiement des vaccins. Les risques-avantages du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca devraient être interpréter avec prudence dans les scénarios fournis.
- Cette évaluation n’a pas tenu compte des limites de capacité des USI. Dans les scénarios où les taux d’incidence ont donné lieu à un débordement dans les USI, cette évaluation sous-estimera les avantages de la prévention des décès avec la vaccination d’AstraZeneca. Toutefois, si un tel scénario est jugé probable, les estimations risques-avantages du scénario le plus élevé peuvent alors s’appliquer davantage.
- Les estimations de l’incidence de la TTIV et des décès sont encore hautement incertaines et peuvent changer au fur et à mesure que les données probantes deviennent disponibles.
- Le délai d’attente pour recevoir un vaccin à ARNm présume que l’administration du vaccin est efficace à 100 % (p. ex., approvisionnement hebdomadaire est épuisé à la fin de la semaine). Si la prise vaccinale est retardée ou plus lente que prévu, les risques cumulatifs des complications liées à la COVID-19 augmenteront, particulièrement dans les groupes d’âge qui font face à de plus longs délais pour les vaccins à ARNm.
- L’administration du vaccin d’AstraZeneca, comme décrit dans ces scénarios, est présumée avoir lieu à la mi-avril 2021. Tout retard dans l’administration du vaccin d’AstraZeneca à un groupe d’âge en particulier écourte le délai d’attente du vaccin à ARNm et réduit donc les bénéfices de l’administration précoce du vaccin d’AstraZeneca.
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