Épaulards résidents (Orcinus orca) du nord et du sud : rapport sur les progrès du programme de rétablissement de 2015 à 2019

Épaulards
Épaulard résident

Citation recommandée :

Pêches et Océans Canada. 2022. Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement des épaulards résidents (Orcinus orca) du nord et du sud au Canada pour la période 2015 à 2019 de la série de rapports sur les programmes de rétablissement prévue dans la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. iv + 102 p.

Pour obtenir des exemplaires du rapport sur les progrès ou de plus amples renseignements sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces au Canada (COSEPAC), les programmes de rétablissement, les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents liés au rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Sheila Thornton. Pêches et Océans Canada. Épaulards résidents du nord se déplaçant.

« Also available in English under the title:
“Report on the Progress of Recovery Strategy Implementation for the Northern and Southern Resident Killer Whales (Orcinus orca) in Canada for the Period 2015 to 2019”»

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de Pêches et Océans Canada et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada, 2022. Tous droits réservés.
ISBN : 978-0-660-40106-5
Numéro de catalogue : En3-4/46-1-2021F-PDF

Le contenu du présent document (à l’exception de la photo de couverture) peut être utilisé sans autorisation, sous réserve de la mention de la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’élaborer une législation et des programmes complémentaires qui assurent la protection des espèces en péril partout au Canada. L’article 46 de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP) impose aux ministres compétents d’établir un rapport sur la mise en œuvre du programme de rétablissement d’une espèce en péril et sur les progrès réalisés pour atteindre ses objectifs dans les cinq ans suivant son inclusion au Registre public des espèces en péril, et tous les cinq ans par la suite, jusqu’à ce que ses objectifs aient été atteints ou que le rétablissement de l’espèce ne soit plus réalisable.

Pour rendre compte des progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement, il faut présenter les efforts collectifs déployés par les ministres compétents, les gouvernements provinciaux et territoriaux et toutes les autres parties concernées qui mènent des activités contribuant au rétablissement de l’espèce. Les programmes de rétablissement désignent des approches et des stratégies générales qui offriront la meilleure chance de rétablissement des espèces en péril. Quelques-unes des approches et stratégies désignées font suite aux progrès réalisés ou à l’achèvement d’autres approches ou stratégies; elles ne peuvent pas toutes être entreprises ou afficher des progrès importants au cours de la période visée d’un rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement (rapport sur les progrès).

La ministre des Pêches et des Océans, et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada (APC) sont les ministres compétents en vertu de la LEP pour les épaulards résidents du nord et du sud et ont collaboré pour préparer le présent rapport sur les progrès.

Conformément à ce qui est énoncé dans le préambule de la LEP, la réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer uniquement sur Pêches et Océans Canada et l’APC, ou sur toute autre instance seule. Les coûts associés à la conservation des espèces en péril sont partagés entre les différentes instances. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer le programme de rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud et à le mettre en œuvre pour le bien de l’espèce et de l’ensemble de la société canadienne.

Remerciements

Le présent rapport sur les progrès a été préparé par Alannah Biega (DFO) et, dans la mesure du possible, avec : les Sciences, la Gestion des pêches, les divisions de Conservation et Protection et de Gestion des écosystèmes; l’Agence Parcs Canada; Environnement et Changement climatique Canada; Transports Canada; la National Oceanic and Atmospheric Administration; le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie-Britannique; la région métropolitaine de Vancouver; l’Université de Victoria; le Port de Vancouver; l’Ocean Wise Conservation Association. Pêches et Océans Canada aimerait également remercier toutes les personnes et organisations qui ont participé au rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud.

Sommaire

Deux populations d’épaulards résidents (Orcinus orca) habitent les eaux côtières de la Colombie-Britannique. Ces deux populations, connues sous le nom de « résidents du nord et du sud », ont des aires de répartition qui se chevauchent, mais sont acoustiquement, génétiquement et culturellement distinctes. Depuis 2003, les épaulards résidents du nord et du sud sont inscrits à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), respectivement comme espèce menacée et espèce en voie de disparition. Le « Programme de rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud (Orcinus orca) au Canada » a été finalisé et publié dans le Registre public des espèces en péril en 2008, modifié en 2011 pour clarifier les attributs des habitats essentiels, et modifié à nouveau en 2018 pour inclure deux zones supplémentaires d’habitat essentiel.

Les principales menaces relevées dans le programme de rétablissement pour les épaulards résidents du nord et les épaulards résidents du sud sont la disponibilité réduite des proies, les contaminants environnementaux et les perturbations physiques et acoustiques. Une autre menace émergente, à savoir les collisions avec des navires, a été relevée au cours d’un examen scientifique des actions de rétablissement des épaulards résidents du sud (MPO, 2017d).

Pour les épaulards résidents du nord et du sud, le but du rétablissement vise à « assurer la viabilité à long terme des populations résidentes d’épaulards en obtenant et en maintenant des conditions démographiques qui permettent de soutenir leur potentiel reproductif, leur diversité génétique ainsi que leur continuité culturelle ». Afin d’atteindre ce but, le programme de rétablissement définit quatre principaux objectifs de rétablissement qui visent à contrer les menaces anthropiques majeures : 1) veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement; 2) s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents; 3) veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents; 4) protéger l’habitat essentiel pour les épaulards résidents et définir d’autres zones potentielles pour la désignation et la protection de l’habitat essentiel.

Le Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud (Orcinus orca) au Canada pour la période 2015 à 2019 rend compte des progrès réalisés de 2015 à la fin de 2019 dans la mise en œuvre du programme de rétablissement et l’atteinte de ses objectifs, y compris les progrès réalisés par Pêches et Océans Canada et ses partenaires, ainsi que par d’autres organismes fédéraux, et met en évidence certaines des réalisations connues de la communauté de la conservation au sens large. Ce travail n’aurait pas été possible sans les extraordinaires partenariats formés pour soutenir le rétablissement des épaulards résidents. Au cours de cette période, des progrès notables ont été réalisés en vue d’atteindre les objectifs énoncés dans le programme de rétablissement grâce à :

Des progrès notables ont été réalisés pour atteindre les objectifs et les stratégies figurant dans le programme de rétablissement. La population d’épaulards résidents du nord a connu un taux d’augmentation annuel moyen de 1,4 % entre 2015 et 2019 (MPO, 2020a, 2020b), tandis que la population d’épaulards résidents du sud est passée de 81 à 73 individus au cours de la même période (Center for Whale Research, 2021). Comme les épaulards résidents ont une longue espérance de vie, un faible taux de reproduction et une multitude de menaces aux effets cumulatifs, un travail continu est nécessaire pour soutenir le rétablissement de ces populations.

1. Introduction

Le « Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement des épaulards résidents (Orcinus orca) du nord et du sud au Canada pour la période 2015 à 2019 » (« rapport sur les progrès ») souligne les progrès réalisés en vue d’atteindre les objectifs indiqués dans le « Programme de rétablissement des épaulards résidents (Orcinus orca) du nord et du sud au Canada » (MPO, 2018b) de 2015 à la fin de 2019 et devrait être considéré comme un rapport faisant partie d’une série de documents relatifs à ces espèces qui sont liés et qui devraient être pris en considération ensemble, y compris le rapport de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) (COSEPAC, 2008 [PDF 1,13 Mo]), le « Plan d’action pour les épaulards résidents du nord et du sud (Orcinus orca) au Canada » (MPO, 2017a), les arrêtés visant l’habitat essentiel pour les épaulards résidents du nord et résidents du sud, respectivement (Justice Canada, 2018a, 2018b), et le « Rapport sur les progrès du programme de rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud (Orcinus orca) au Canada de 2009 à 2014 » (MPO, 2016).

La section 2 du rapport sur les progrès reproduit ou résume des renseignements clés sur les menaces pesant sur les populations et leur habitat essentiel, ainsi que les objectifs réaliser leur rétablissement. Afin d’obtenir de plus amples détails, le lecteur devrait se reporter au « Programme de rétablissement des épaulards résidents (Orcinus orca) du nord et du sud (Orcinus orca) au Canada ». La section 3 fait état des progrès des activités associées aux indicateurs de rendement qui permettent de définir et de mesurer les progrès accomplis dans l’atteinte des objectifs de rétablissement. La section 4 résume les progrès en vue d’atteindre les objectifs jusqu’en 2019.

2. Contexte

2.1 Résumé de l'évaluation du COSEPAC et menaces pesant sur les espèces et leur habitat essentiel

La population résidente du sud du Pacifique Nord-Est et la population résidente du nord du Pacifique Nord-Est, également connues comme les épaulards résidents du nord et du sud ont été initialement évalués et désignés comme une espèce menacée par le COSEPAC en 1999 (Baird, 1999). En 2001, le COSEPAC a réexaminé et confirmé la situation de l’épaulard résident du nord comme espèce menacée, et a modifié celle de l’épaulard résident du sud en « espèce en voie de disparition » (COSEPAC, 2001). L’inscription de l’épaulard résident du nord et de l’épaulard résident du sud sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2003 qui a mené à l’élaboration et à la publication du « Programme de rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud (Orcinus orca) au Canada » en 2008 se fondait sur les renseignements fournis dans les rapports de situation du COSEPAC (2001).

En 2008, le COSEPAC a réexaminé la situation de l’épaulard résident du sud et l’a confirmée en tant que population en voie de disparition et a réexaminé la situation de l’épaulard résident du nord et l’a confirmée en tant que population menacée (COSEPAC 2008). Les sommaires des dernières évaluations du COSEPAC sont présentés ci-après.

Nom commun : Épaulard, population résidente du sud

Nom scientifique : Orcinus orca

Statut : En voie de disparition

Justification de la désignation : La population est de petite taille et diminue, et ce déclin semblerait continuer. Les résidents du sud sont limités par la disponibilité de leur principale proie, le saumon chinook. Une faible abondance continue du saumon chinook serait prévue. Les résidents du sud sont aussi menacés par les perturbations physiques et acoustiques grandissantes, les déversements d’hydrocarbures et les contaminants.

Occurrence : Océan Pacifique

Historique du statut : Une seule désignation « menacée » a été accordée aux populations résidentes du Pacifique Nord en avril 1999. Divisées en trois populations en novembre 2001. La population résidente du sud a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2001. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2008.

Sommaire de l’évaluation, novembre 2008

Nom commun : Épaulard, population résidente du nord

Nom scientifique : Orcinus orca

Statut : Menacée

Justification de la désignation : Cette population est de petite taille et est limitée par la disponibilité de sa principale proie, le saumon chinook. Elle est également menacée par une augmentation des perturbations physiques et acoustiques, les déversements d’hydrocarbures et les contaminants. Toutefois, cette population augmente lentement, mais de façon constante, depuis le début de sa surveillance en 1975.

Occurrence : Océan Pacifique

Historique du statut : Une seule désignation « menacée » a été accordée aux populations résidentes du Pacifique Nord en avril 1999. Divisées en trois populations en novembre 2001. La population résidente du nord a été désignée « menacée » en novembre 2001. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2008.

Le « Programme de rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud (Orcinus orca) au Canada » définit les menaces qui pèsent sur la survie et le rétablissement des épaulards résidents du nord et des épaulards résidents du sud et leur habitat essentiel. Ces menaces comprennent la réduction de la disponibilité des proies, les contaminants environnementaux (notamment les déversements de pétrole) et les perturbations physiques et acoustiques. Le lecteur est invité à consulter la section 4 du programme de rétablissement pour obtenir davantage de renseignements sur ces menaces (MPO, 2018b).

L’habitat essentiel de l’épaulard résident du nord et de l’épaulard résident du sud a été désigné, dans la mesure du possible, à la section 3 du programme de rétablissement de 2008. En 2011, le programme de rétablissement a été modifié pour clarifier les attributs de l’habitat essentiel (MPO, 2011), puis modifié à nouveau en 2018 pour inclure deux zones supplémentaires désignées comme habitat essentiel pour les épaulards résidents (MPO, 2018b). Le programme de rétablissement donne aussi des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel si elles ne sont pas atténuées. La liste des activités décrites dans le tableau 6 du programme de rétablissement n’est ni exhaustive ni exclusive, et leur inclusion a été guidée par les menaces générales pertinentes énoncées dans le programme de rétablissement. Pour obtenir plus de détails sur les activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel, consultez le programme de rétablissement.

2.2 Rétablissement

Cette section résume l’information, que l’on trouve dans le programme de rétablissement (MPO, 2018b), sur les objectifs qui sont nécessaires pour le rétablissement des épaulards résidents du nord et des épaulards résidents du sud.

La section 6 du programme de rétablissement a défini l’objectif de rétablissement suivant :

Assurer la viabilité à long terme des populations résidentes d’épaulards en obtenant et en maintenant des conditions démographiques qui permettent de préserver leur potentiel reproductif, leur diversité génétique ainsi que leur continuité culturelle.

Le but du rétablissement reflète les comportements d’accouplement et les organisations sociales complexes des épaulards résidents, de même que les principales menaces qui peuvent être responsables de leur déclin. Afin d’atteindre ce but, quatre objectifs de rétablissement ont été définis dans le programme de rétablissement, à savoir :

Objectif 1 : veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement.

Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents.

Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents.

Objectif 4 : protéger l’habitat essentiel proposé pour les épaulards résidents et définir d’autres zones potentielles pour la désignation et la protection de l’habitat essentiel.

Chaque objectif de rétablissement est associé à des stratégies générales qui peuvent être utilisées pour atténuer chacune des menaces auxquelles les épaulards résidents sont confrontés. La section 6.4 du programme de rétablissement donne des exemples d’indicateurs de rendement qui sont conformes à ces stratégies générales et qui peuvent permettre de définir et de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de rétablissement susmentionnés. Toutefois, les données suffisantes pour certains indicateurs n’ont pas été acquises selon les délais prévus dans le présent rapport sur les progrès. Par conséquent, les rapports sur la mise en œuvre des activités relatives aux indicateurs de rendement et aux études sur l’habitat essentiel permettront d’orienter les progrès accomplis concernant la réalisation des objectifs de rétablissement.

3. Progrès réalisés en matière de rétablissement

Le programme de rétablissement des épaulards résidents (MPO, 2018b) fournit des exemples d’indicateurs de rendement qui peuvent être utilisés pour définir et mesurer les progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs de rétablissement. La section 3.1 rend compte de la mise en œuvre des activités associées à chaque indicateur de rendement à l’appui des objectifs de rétablissement. La section 3.2 décrit les activités définies dans le calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel. La section 3.3 fait un bilan des progrès par rapport aux objectifs de rétablissement et à d’autres engagements (par exemple, plan d’action et arrêté concernant l’habitat essentiel) désignés dans le programme de rétablissement et des renseignements obtenus grâce à la mise en œuvre du programme de rétablissement.

3.1 Activités à l’appui du rétablissement

Le tableau 1 donne des renseignements sur la mise en œuvre des activités entreprises pour l’atteinte des indicateurs de rendement définis dans le programme de rétablissement. La mise en œuvre de ces activités contribue à réaliser les stratégies générales ainsi qu’au but et aux objectifs de rétablissement désignés dans le programme de rétablissement.

Tableau 1. Renseignements détaillés sur les activités à l’appui du rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud de 2015 à 2019. Pour chaque indicateur de rendement, la description des activités et les résultats sont présentés dans l’ordre suivant, le cas échéant : i) activités concernant les deux populations; ii) activités concernant uniquement l’épaulard résident du nord; iii) activités concernant uniquement l’épaulard résident du sud.
Indicateur de rendement Stratégie générale Description des activités et résultats But/objectif de rétablissement Participants*
Recensements annuels Surveiller la dynamique et la démographie des populations
  • Des recensements de la population d’épaulards résidents du nord par photo-identification sont effectués par Pêches et Océans Canada (MPO) chaque année depuis 1973 (MPO, 2020b). Les répertoires d’identification photographique des épaulards résidents du nord sont maintenus et mis à jour périodiquement par le MPO (voir Towers et al., 2020).
  • Avec le soutien de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), les recensements annuels des épaulards résidents du sud sont menés par le Center for Whale Research, le MPO fournissant chaque année des photos pour soutenir cet effort (Doniol-Valcroze, comm. pers., 2020; Hanson, comm. pers., 2020). Depuis 2019, l’Agence Parcs Canada (APC) fournit des photos prises dans les eaux de la réserve de parc national Pacific Rim et dans les eaux adjacentes à celle-ci, afin de soutenir les efforts de recensement annuel de l’épaulard résident du sud (Kroeker, comm. pers., 2021)a. Les répertoires d’identification photographique de la population du sud continuent d’être maintenus et mis à jour (Center for Whale Research, 2019)
But du rétablissement : obtenir et maintenir des conditions démographiques qui permettent de soutenir le potentiel reproductif, la diversité génétique et la continuité culturelle des populations résidentes d’épaulards du nord et du sud APC,
Center for Whale
Research,
MPO,
NOAA
Échantillonnages et analyses génétiques Surveiller la dynamique et la démographie des populations
  • Des échantillons de biopsie d’épaulards résidents sont collectés de manière opportuniste par Ocean Wise Conservation Association ( « Ocean Wise ») durant son étude photogrammétrique. Entre 2015 et 2019, 13 biopsies ont été prélevées sur des épaulards résidents du nord (Noel, comm. pers., 2020; Barrett-Lennard, comm. pers., 2020). Entre 2015 et 2016, 18 biopsies ont été prélevées sur des épaulards résidents du sud (Barrett-Lennard, comm. pers., 2019). En collaboration avec le MPO, les échantillons de biopsie sont analysés pour détecter les contaminants, les isotopes stables, la génétique et l’analyse nutritionnelle (Thornton, comm. pers., 2020)
But du rétablissement : obtenir et maintenir des conditions démographiques qui permettent de soutenir le potentiel reproductif, la diversité génétique et la continuité culturelle des populations résidentes d’épaulards du nord et du sud Ocean Wise,
MPO,
NOAA,
Évaluation de l’état de la population pour en assurer la croissance Surveiller la dynamique et la démographie des populations
  • En 2019, la meilleure estimation de la population d’épaulards résidents du nord était de 310 individus. Entre 2015 et 2019, les taux de croissance annuels de la population d’épaulards résidents du nord ont varié de 2,8 % en 2015 à -0,3 % en 2018, mais dans l’ensemble, la croissance annuelle moyenne a été de 1,4 % sur cette période de cinq ans. Le taux de croissance annuel en 2019 était de 2,6 % (MPO, 2020b)
  • Les épaulards résidents du sud ont connu des périodes de croissance et de déclin. Depuis 1974, le nombre d’individus a fluctué de 71 (en 1974) à 96 (en 1996) (MPO, 2017d). Au 31 décembre 2019, la population d’épaulards résidents du sud compte 73 individus (Center for Whale Research, 2019)b
  • Selon les données diffusées par le Center for Whale Research, l’effectif annuel de la population d’épaulards résidents du sud est l’un des 10 indicateurs de la santé des écosystèmes des eaux transfrontalières canado-américaines de la mer des Salish (Environmental Protection Agency des États-Unis, 2021). La prochaine mise à jour des indicateurs de la santé des écosystèmes des eaux transfrontalières de la mer des Salish (y compris l’indicateur des épaulards résidents du sud) sera publiée en 2021
But du rétablissement : obtenir et maintenir des conditions démographiques qui permettent de soutenir le potentiel reproductif, la diversité génétique et la continuité culturelle des populations résidentes d’épaulards du nord et du sud Center for Whale Research,
MPO,
NOAA
Modèles qui intègrent la structure sociale et génétique et expliquent les tendances de la population Élaboration des modèles de populations
  • Les épaulards présentent une structure sociale matrilinéaire, ce qui signifie qu’une femelle, ses descendants et les descendants de ses filles resteront ensemble pendant toute leur vie (l’unité familiale est appelée « lignée maternelle »). Croft et ses collaborateurs (2017) ont démontré que comme les petits des épaulards restent avec leur mère toute leur vie, ils deviennent plus apparentés aux autres femelles et aux mâles de leur lignée maternelle en vieillissant. Les femelles plus jeunes qui investissent davantage dans la concurrence ont un meilleur succès reproductif que les femelles plus âgées (leurs mères). Ce conflit, combiné aux avantages que les femelles post-reproductives apportent à leurs enfants et petits-enfants, peut expliquer pourquoi les épaulards femelles continuent de vivre longtemps après avoir cessé de se reproduire (Croft et al., 2017).
  • Une évaluation a été entreprise pour déterminer les facteurs de la division de la lignée maternelle (scission) chez l’épaulard résident du nord et comment elle peut être influencée par la concurrence alimentaire à l’intérieur du groupe et l’abondance des proies (Stredulinsky 2016).c
  • Ellis et ses collaborateurs (2017) ont examiné la relation entre la position sociale et le risque de mortalité chez les épaulards résidents du sud. Ils ont découvert que la position sociale des épaulards mâles, mais pas des femelles, dans leur unité sociale permet de prédire le risque de mortalité. Les mâles plus intégrés socialement ont un risque de mortalité significativement plus faible que les mâles socialement périphériques, ce qui suggère que la position sociale joue un rôle dans l’accès aux ressources
But du rétablissement : obtenir et maintenir des conditions démographiques qui permettent de soutenir le potentiel reproductif, la diversité génétique et la continuité culturelle des populations résidentes d’épaulards du nord et du sud Milieu universitaire,
MPO,
NOAA
Modèles qui intègrent les menaces dans les modèles dynamiques de la population Cadre quantitatif pour comprendre les effets des menaces sur la dynamique de la population
  • En reprenant un modèle précédent élaboré par Lacy et ses collaborateurs (2017), le Secteur des sciences du MPO a mis au point un modèle qui a permis d’évaluer quantitativement les effets des menaces prioritaires sur les trajectoires des populations d’épaulards résidents (Murray et al., 2019). Cette recherche porte sur une mesure de rétablissement hautement prioritaire du plan d’action visant à « évaluer les effets cumulatifs des impacts anthropiques potentiels sur les épaulards résidents à l’aide d’un cadre d’évaluation des impacts approprié pour les espèces aquatiques » et souligne l’importance de considérer les menaces ensemble. Les sorties du modèle des effets cumulatifs avec toutes les menaces représentées (abondance des proies, contaminants, bruit/présence des navires et collisions avec les navires) étaient plus proches des effectifs des populations observés que tous les modèles à menace unique pris individuellement. Ces sorties de modèle indiquent que si aucune autre mesure de gestion n’est prise, la trajectoire moyenne modélisée de la population d’épaulards résidents du nord augmente jusqu’à la capacité de charge fixée dans le modèle dans un délai de 25 ans, dans les conditions actuelles d’abondance des proies. En revanche, la trajectoire moyenne modélisée de la population d’épaulards résidents du sud décline, avec une probabilité de 26 % d’extinction de la population, et dans ces projections, le temps moyen jusqu’à l’extinction était de 86 ans dans l’hypothèse où aucune autre mesure de gestion ne serait prise (Murray et al., 2019)d. Bien que cette analyse ne comprenne pas d’estimations du prélèvement biologique potentiel pour les épaulards résidents du nord et les épaulards résidents du sud, ce modèle constitue une étape importante vers l’évaluation de ces populations en termes de croissance/extinction à l’avenir (Doniol-Valcroze comm. pers., 2020)
But du rétablissement : obtenir et maintenir des conditions démographiques qui permettent de soutenir le potentiel reproductif, la diversité génétique et la continuité culturelle des populations résidentes d’épaulards du nord et du sud Milieu universitaire,
MPO
Publications révisées par des pairs sur le rôle de la culture chez les épaulards Études pour déterminer le rôle de la culture dans l’écologie de l’alimentation et la sociobiologie
  • Nattrass et ses collaborateurs (2019) ont constaté que les grands-mères post-reproductives apportent à leurs petits-enfants des avantages significatifs en termes de survie, supérieurs à ceux fournis par les grands-mères reproductrices. Cet avantage était particulièrement important pendant les périodes où l’abondance des saumons était faible, et peut aider à expliquer pourquoi les femelles peuvent vivre des décennies après avoir arrêté de se reproduire
  • À partir d’un ensemble de données à long terme sur les épaulards résidents du sud, Brent et ses collaborateurs (2015) ont indiqué que les femelles post-reproductives dirigent les groupes pendant les déplacements collectifs dans les aires d’alimentation en quête des saumons et que le leadership des femelles post-reproductives est particulièrement important pendant les années difficiles où l’abondance des saumons est faible
  • Des étiquettes d’archivage multicapteurs non invasives (DTAG) fixées par des ventouses à des épaulards résidents du sud ont montré que les mâles effectuaient beaucoup plus de plongées pour capturer des proies que les femelles et plus de plongées dans la tranche d’eau de leur proie préférée, le saumon quinnat (Tennessen et al., 2019)
But du rétablissement : obtenir et maintenir des conditions démographiques qui permettent de soutenir le potentiel reproductif, la diversité génétique et la continuité culturelle des populations résidentes d’épaulards du nord et du sud Milieu universitaire,
NOAA
Prélèvement et analyse d’échantillons de biopsie pour
déterminer la paternité
Études pour déterminer le rôle de la culture dans le maintien de la diversité génétique
  • Ocean Wise a mis au point une nouvelle méthode pour génotyper rapidement les échantillons de biopsie et de matières fécales par le séquençage des sites de polymorphisme touchant un nucléotide unique. Ils effectuent actuellement le génotypage des échantillons de biopsie existants d’épaulards résidents du nord à l’aide de cette méthode, ce qui leur permet d’associer les échantillons de matières fécales au bon épaulard, ainsi que de compléter leur ensemble de données microsatellites existant sur les épaulards résidents du nord en vue de déterminer la paternité et de tester la capacité d’accouplement (Barrett-Lennard, comm. pers., 2020)
  • Ford et ses collaborateurs (2018) ont analysé les données génétiques de 105 épaulards résidents du sud et ont indiqué qu’à eux seuls, deux mâles adultes ont engendré 52 % des baleineaux nés depuis 1990 et que quatre baleineaux échantillonnés étaient le produit d’une reproduction consanguine. Aucune preuve d’évitement de la consanguinité n’a été trouvée dans la population. La consanguinité est probablement courante, mais on ne sait pas si elle a un effet sur la valeur adaptative
But du rétablissement : obtenir et maintenir des conditions démographiques qui permettent de soutenir le potentiel reproductif, la diversité génétique et la continuité culturelle des populations résidentes d’épaulards du nord et du sud NOAA,
Ocean Wise, Center for Whale Research
Prélèvement d’échantillons de fragments de proie pendant toute l’année sur plusieurs années Déterminer les besoins énergétiques et le régime alimentaire saisonnier et annuel
  • L’échantillonnage des proies se poursuit pour les deux populations, tout au long de l’année si possible, mais avec un biais vers les mois d’été (Doniol-Valcroze, comm. pers., 2020). Le prélèvement d’échantillons comprend des écailles et des tissus de proies provenant des événements de prédation
  • L’identification des espèces et des stocks de saumon à partir de ces échantillons se poursuit sur une base annuelle pour l’épaulard résident du sud et l’épaulard résident du nord (Doniol-Valcroze, comm. pers., 2020; Thornton, comm. pers., 2020). Les résultats de l’analyse des proies sont présentés plus en détail avec les indicateurs de rendement ci-après
  • Les chercheurs de la NOAA continuent de collecter des échantillons d’écailles et de tissus de proies provenant d’événements de prédation lors de rencontres avec des épaulards résidents du sud (Hanson, comm. pers., 2020)
Objectif 1 : veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement. MPO,
NOAA
Examen d’autres méthodes d’échantillonnage de l’alimentation pour confirmer le régime alimentaire Déterminer les besoins énergétiques et le régime alimentaire saisonnier et annuel
  • On a également estimé le régime alimentaire à l’aide de l’ADN extrait des excréments d’épaulards. Des échantillons de matières fécales d’épaulards résidents du sud et d’épaulards résidents du nord ont été prélevés en 2018 et 2019. L’analyse des espèces de proies à partir de l’ADN fécal est actuellement en cours et les données de chaque population seront comparées (Thornton, comm. pers., 2020).
  • Les contenus stomacaux sont recueillis de manière opportuniste lors des nécropsies pour étayer le régime alimentaire (Cottrell, comm. pers., 2020).
  • Ford et ses collaborateurs (2016) ont analysé 175 échantillons de matières fécales provenant d’épaulards résidents du sud et ont déterminé que les salmonidés, en majorité le saumon quinnat, constituaient plus de 98 % du régime alimentaire inféré
Objectif 1 : veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement. Milieu universitaire,
ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêches de la Colombie-Britannique (C.-B.),
MPO,
NOAA,
Ocean Wise
Détermination de la répartition et du régime alimentaire des épaulards résidents en hiver et au printemps Déterminer les besoins énergétiques et le régime alimentaire saisonnier et annuel
  • Les observations d’épaulards résidents sont enregistrées et des échantillons de proies sont collectés de manière opportuniste lors des relevés multispécifiques et de la surveillance annuelle menés par le MPO (Doniol-Valcroze, comm. pers., 2020).
  • Les analyses des proies de l’épaulard résident du sud confirment que le saumon quinnat constitue la majorité du régime alimentaire de la population tout au long de l’année (Wright, comm. pers., 2020).
  • L’échantillonnage des proies hivernales de l’épaulard résident du sud se fait de manière opportuniste lorsque les chercheurs de la NOAA et d’autres collaborateurs rencontrent des individus de la population (Hanson, comm. pers., 2020). Le régime alimentaire de l’épaulard résident du sud est généralement dominé par le saumon quinnat tout au long de l’année, mais il est plus diversifié en dehors des mois d’été (Hanson et al., 2021)
Objectif 1 : veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement. MPO,
NOAA,
APC
Prélèvement d’échantillons d’aliments pour tous les membres de la population et pendant toutes les saisons Relever les populations de proies et leurs principales zones d’alimentation
  • L’identification des espèces et des stocks de saumon à partir de fragments de proies se poursuit sur une base annuelle (Doniol-Valcroze, comm. pers., 2020). Un total de 201 événements de prédation, dont 184 avaient confirmé l’identification des espèces proie, ont été documentés pour les épaulards résidents dans l’ouest du détroit de Juan de Fuca et au large du sud-ouest de l’île de Vancouver entre 2003 et 2013. Parmi ceux-ci, 180 (98 %) étaient des salmonidés, le saumon quinnat étant l’espèce prédominante représentant 88 % de toutes les proies échantillonnées. Les autres salmonidés proie étaient le saumon coho (5 %), le saumon kéta (3 %), la truite arc-en-ciel (1 %) et le saumon rouge (0,5 %) (Ford et al., 2017)
  • Plus récemment, 149 échantillons de proies provenant d’événements de prédation d’épaulards résidents ont été collectés sur toute la côte entre 2015 et 2018 et identifiés au niveau de l’espèce. Parmi ceux-ci, 78 % étaient des saumons quinnats, 19,5 % des saumons kéta, 2 % des saumons rouges et ~1 % des truites arc-en-ciel (MPO, données inédites)
Objectif 1 : veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement. MPO
Détermination des proies selon le stock, non simplement selon l’espèce Relever les populations de proies et leurs principales zones d’alimentation
  • Le MPO a analysé génétiquement des écailles ou des fragments de tissus de saumon quinnat provenant d’événements de prédation par les épaulards résidents afin d’identifier le stock et la région d’origine. Les stocks du Fraser composaient 80 % du saumon quinnat consommé par l’épaulard résident du nord et l’épaulard résident du sud au sud-ouest de l’île de Vancouver et à l’ouest de l’entrée Dixon, le stock prédominant étant celui de la Thompson Sud (44 %), suivi de ceux des rivières de la baie Puget (13 %) et de la côte ouest de l’île de Vancouver (6 %) (Ford et al., 2017).
  • En 2018, NOAA Fisheries a publié un document sur les stocks prioritaires de saumon quinnat pour l’épaulard résident du sud. La NOAA Fisheries West Coast Region et le Northwest Fisheries Science Center ont collaboré avec le Washington Department of Fish and Wildlife pour élaborer la liste et le modèle en utilisant les meilleures recherches et les plus récentes sur les épaulards résidents du sud et leurs proies, y compris les analyses d’échantillonnage des proies et des excréments (NOAA Fisheries West Coast Region et Washington Department of Fish and Wildlife, 2018)
Objectif 1 : veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement. MPO,
NOAA
Évaluation de la population pour tous les stocks définis comme des proies importantes pour les épaulards résidents Surveiller les populations-proies pour détecter des changements dans l’abondance ou la disponibilité
  • Le MPO, souvent en collaboration avec des partenaires, met en œuvre chaque année trois types de programmes de surveillance par zone à l’appui de l’évaluation des stocks de saumon : la surveillance des populations, la surveillance des prises et la surveillance des écosystèmes (MPO, 2019b).
  • Chaque année, des relevés sur les échappées sont réalisés pour les stocks indicateurs de saumon quinnat associés aux zones de gestion des stocks auxquels les épaulards résidents sont les plus susceptibles de s’attaquer. Ces relevés fournissent un indice de l’abondance des géniteurs de la population. Les montaisons totales (abondance des géniteurs et prises) de ces stocks indicateurs sont indexées chaque année à l’aide des résultats de divers programmes de surveillance et d’échantillonnage des prises, en plus des relevés sur les échappées (Dobson, comm. pers., 2020)
Objectif 1 : veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement. MPO
Élaboration de directives pour les activités humaines dans les zones d’alimentation importantes pour les épaulards Protéger l’accès à des zones d’alimentation importantes
  • Le Règlement sur les mammifères marins pris en vertu de la Loi sur les pêches réduit les perturbations des épaulards résidents causées par les navires. La dernière modification, en 2018, prévoit l’introduction d’une distance minimale générale d’approche de 200 m pour tous les épaulards présents dans les eaux canadiennes du Pacifique. Le Règlement sur les mammifères marins modifié définit désormais la perturbation des mammifères marins comme le fait de les approcher, de tenter de les nourrir, de nager ou d’interagir avec eux, de les déplacer, de les attirer ou de les faire se déplacer, de les séparer des groupes/baleineaux, de les piéger, de les étiqueter ou de les marquer. Il exige aussi que tous les contacts accidentels entre un mammifère marin et un navire ou un engin de pêche soient déclarés (Justice Canada, 2018c)
  • « Respectez les baleines » est un partenariat d’organismes gouvernementaux, d’ONGE et d’autres intervenants de la mer des Salish qui mène des recherches sur les pratiques exemplaires de navigation à proximité des baleines, travaille à leur mise en œuvre et les enseigne (« Respectez les baleines » 2019). Le MPO fournit de l’information sur les lignes directrices « Respectez les baleines » aux intervenants, à l’industrie de la pêche, aux ONGE travaillant sur l’eau et aux membres du public
  • L’APC s’efforce de réduire les perturbations causées aux mammifères marins par les bateaux d’observateurs en faisant la promotion du respect des lignes directrices de « Respectez les baleines » à l’occasion de séances d’orientation à l’intention des observateurs, en délivrant des licences commerciales, en publiant des matériels sur le Web et les médias sociaux et en tenant des événements et programmes de sensibilisation et d’éducation du public. Des messages sur l’épaulard résident du sud sont également inclus dans les programmes d’interprétation de la réserve de parc national des îles Gulf, de la réserve de parc national Pacific Rim et dans le cadre du Programme des naturalistes côtiers en partenariat avec BC Ferries (Kroeker, comm. pers., 2021). La réserve de parc national et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas, la réserve d’aire marine nationale de conservation et le site du patrimoine haïda encouragent également le respect des directives de « Respectez les baleines », notamment par des messages sur l’épaulard résident du sud et l’épaulard résident du nord (Lee comm. pers., 2021)
  • En 2019, en vertu de l’arrêté d’urgence pris aux termes de la Loi sur la marine marchande du Canada, une distance d’approche de 400 m des épaulards était en vigueur entre le 1er juin et le 31 octobre dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud (MPO, 2019a). On a fait des exceptions pour les navires autorisés (y compris les navires commerciaux d’observation de baleines), qui ont le droit de s’approcher (jusqu’à une distance de 200 m) d’épaulards autres que les épaulards résidents du sud (MPO, 2019a). Des mesures volontaires ont également été mises en œuvre de mai à octobre 2019, notamment l’interdiction de pêcher à moins de 1 000 m des épaulards dans les zones de gestion renforcée (qui représentent des zones essentielles de quête de nourriture pour l’épaulard résident du sud) et l’incitation des plaisanciers à ralentir à 7 nœuds ou moins, à arrêter les échosondeurs s’ils ne sont pas utilisés et à mettre les moteurs au ralenti neutre à moins de 1 000 m des épaulards dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud
Objectif 1 : veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement. MPO,
APC,
ONGE,
NOAA
Intégration de la prédation des épaulards dans les plans de gestion des pêches Protéger les populations-proies
  • Dans le cadre de l’Initiative de protection des baleines de 2018 à 2023 (gouvernement du Canada, 2018d) et d’un investissement supplémentaire de 61,5 millions de dollars pour lutter contre les principales menaces anthropiques pesant sur les épaulards résidents du sud, quatre groupes de travail techniques et un groupe de travail consultatif du programme Enhancing Cetacean Habitat and Observation (ECHO) ont été mis en place en vue de soutenir l’élaboration de mesures de gestion pour la protection et le rétablissement des épaulards résidents du sud. L’un de ces groupes se concentre sur la disponibilité des proies. En 2018, les pêches du saumon quinnat en Colombie-Britannique ont été réduites de 25 à 35 %, selon les estimations, afin d’augmenter la disponibilité des proies pour les épaulards résidents (MPO, 2018c). En 2019, la série de mesures de gestion des épaulards résidents du sud comprenait des fermetures de pêche par zone pour la pêche récréative et commerciale du saumon d’août à octobre 2019, et une zone d’évitement volontaire par la pêche à moins de 1 000 m des épaulards dans les principales zones de quête de nourriture (MPO, 2019a)e
  • Les plans de gestion intégrée des pêches commerciales renferment désormais un texte pour accroître la sensibilisation et encourager le respect des mesures visant à accroître la disponibilité des proies pour les épaulards résidents du sud. En 2018, ce texte portait notamment sur les fermetures de zones de pêche récréative des poissons à nageoires et de pêche commerciale du saumon mises en place du 1er juin au 30 septembre pour protéger l’épaulard résident du sud (MPO, 2018c). En 2019, il était consacré aux restrictions de pêche, aux zones sanctuaires provisoires, à l’augmentation de la distance d’approche pour les épaulards et à une zone d’évitement par la pêche à moins de 1 000 m des épaulards (MPO, 2019f)
  • En 2017, l’unité de recherche sur les mammifères marins de l’Université de la Colombie-Britannique a organisé un atelier technique sur la disponibilité des proies pour l’épaulard résident du sud. Cet atelier a réuni des scientifiques et des gestionnaires possédant une expertise technique sur les épaulards et le saumon quinnat afin de déterminer et d’évaluer les mesures de gestion à court terme qui pourraient augmenter l’abondance immédiate et l’accessibilité du saumon quinnat pour l’épaulard résident du sud (Trites et Rosen, 2018). Les résultats de cet atelier ont permis d’étayer les mesures de gestion des pêches prises pour 2018 afin de soutenir la réduction des menaces et le rétablissement de l’épaulard résident du sud
  • En 2019, deux ateliers ont été organisés afin de relever les connaissances et les incertitudes concernant les régimes alimentaires et la dynamique des populations de pinnipèdes, y compris les impacts possibles des pinnipèdes sur le saumon dans la mer des Salish (Trites et Rosen, 2019) et les actions de gestion potentielles (Trzcinski, 2020)
Objectif 1 : veiller à ce que les épaulards résidents bénéficient de disponibilités alimentaires adéquates et accessibles afin de permettre leur rétablissement. MPO,
milieu universitaire
Publication révisée par des pairs sur les contaminants décelés chez les épaulards résidents Étudier les effets des contaminants sur la santé et la capacité de reproduction des épaulards
  • Desforges et ses collaborateurs (2018) ont utilisé des modèles statistiques pour montrer que les effets des biphényles polychlorés (BPC) dans la graisse sur les fonctions reproductives et immunitaires pourraient menacer la viabilité de plus de 50 % des populations mondiales d’épaulards. Le risque posé au niveau de la population par l’exposition aux BPC a été évalué comme faible pour l’épaulard résident du nord, modéré pour l’épaulard résident du sud et élevé pour l’épaulard migrateur (qui se nourrit de mammifères). Dans l’ensemble, les niveaux de BPC dans la graisse sont plus élevés chez les femelles que chez les mâles en raison de la séquestration maternelle des jeunes pendant le développement du fœtus et la lactation (Desforges et al., 2018)
  • Hall et ses collaborateurs (2018) ont utilisé des modèles statistiques pour évaluer les effets des BPC sur la survie et l’immunité des baleineaux des épaulards résidents. Ils estiment que l’impact des BPC sur la survie des adultes (les individus immunodéprimés s’avérant vulnérables aux nouveaux agents pathogènes) est l’un des facteurs qui entravent le rétablissement de l’épaulard résident du sud
  • Un modèle de bioaccumulation dans le réseau trophique a été conçu pour estimer les concentrations d’éthers diphényliques polybromés (EDP) chez les épaulards à partir des concentrations d’EDP dans les sédiments et la colonne d’eau pour une exposition sur toute la vie (Alava et al., 2016). Les concentrations d’EDP calculées et observées dépassaient la seule valeur de toxicité de référence disponible pour les EDP chez les mammifères marins (1 500 µg/kg de lipides) (Hall et al., 2003) pour les épaulards résidents du sud, mais pas chez les épaulards résidents du nord (Alava et al., 2016)
  • Un cadre théorique a été élaboré pour évaluer les impacts d’une exposition potentielle au pétrole sur 21 espèces de mammifères marins occupant les côtes de la Colombie-Britannique. La vulnérabilité a été jugée la plus élevée pour l’épaulard résident du nord et l’épaulard résident du sud ainsi que pour les loutres de mer, puis pour les épaulards migrateurs et les otaries de Steller (Jarvela Rosenberger et al., 2017).
  • Un modèle d’effets cumulatifs a examiné les effets des contaminants des BPC combinés à d’autres menaces (réduction de l’abondance du saumon quinnat, bruit/présence physique des navires et collision avec des navires) sur les trajectoires des populations d’épaulards résidents (Murray et al., 2019). Les résultats montrent que l’abondance du saumon quinnat et les interactions avec le bruit des navires et les BPC ont fortement influencé la dynamique modélisée de la population d’épaulards (Murray et al., 2019)
  • En 2016, la NOAA a publié une note de service technique sur l’implication des substances chimiques toxiques sur la santé des épaulards résidents du sud (Mongillo et al., 2016)
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. Milieu universitaire,
MPO,
NOAA
Élaboration et mise à l’essai d’analyses pour évaluer la santé des épaulards Étudier les effets des contaminants sur la santé et la capacité de reproduction des épaulards
  • Sur la base d’un modèle de bioaccumulation dans le réseau trophique, Alava et ses collaborateurs (2016) estiment qu’une concentration d’EDP dans les sédiments d’environ 1,0 µg/kg de poids sec produit une concentration d’EDP chez les épaulards résidents inférieure à la valeur toxicologique de référence actuelle pour 95 % de la population, cette valeur servant de point de référence pour une approche de réduction des risques pour la santé fondée sur la gestion.
  • Depuis 2018, le MPO a prélevé 88 échantillons de matières fécales d’épaulards résidents du nord et 57 échantillons d’épaulards résidents du sud (Thornton, comm. pers., 2020). Ces échantillons sont utilisés pour étayer de nombreuses études et mettre au point de nouvelles méthodologies pour mesurer la santé des épaulards. Des aliquotes de ces échantillons ont été fournies à l’appui d’études menées en collaboration avec la NOAA (microbiome) et l’Université de Washington (analyse hormonale interlaboratoires) (Thornton, comm. pers., 2020)
  • L’évaluation des niveaux de corticostéroïdes fécaux et d’hormones sexuelles dans les deux populations (y compris les taux de grossesse) est actuellement en cours et soutient une recherche de troisième cycle de l’Université de la Colombie-Britannique menée en collaboration avec le MPO et Ocean Wise (Thornton, comm. pers., 2020)
  • Le MPO élabore des outils non invasifs d’évaluation de la santé pour les épaulards résidents. Les échantillons de matières fécales des deux populations sont en cours d’analyse pour déterminer les concentrations de métabolites afin d’évaluer la santé et les données viendront appuyer les analyses nutritionnelles et de stress ainsi que la recherche sur les contaminants (Thornton, comm. pers., 2020; Brown, comm. pers., 2020). Un sous-ensemble de 25 de ces échantillons a été analysé pour détecter les BPC, les EDP, l’hexabromocyclododécane et les dioxines/furanes. Des échantillons archivés de peau d’épaulards migrateurs et d’épaulards résidents sont également analysés pour détecter les métaux (y compris le mercure et le méthylmercure) et les isotopes stables afin d’examiner les tendances temporelles du régime alimentaire et des concentrations de contaminants. Des évaluations de la santé par rapport à la charge de contaminants (par exemple, le mercure) sont en cours chez ces individus (Brown, comm. pers., 2020)
  • Les efforts continus en matière de photogrammétrie déployés par la NOAA et l’Aquarium de Vancouver depuis 2014 ont permis de documenter l’état corporel des épaulards résidents du sud et des épaulards résidents du nord (Matkin et al., 2017; Fearnbach et al., 2018). Le projet utilise un drone pour prendre des images aériennes des épaulards. Ces photos permettent de prendre des mesures corporelles pour documenter les changements de l’état physique et de l’état nutritionnel. Les données photogrammétriques recueillies entre 2014 et 2017 ont montré que la croissance et la longueur des adultes ont été limitées chez l’épaulard résident du nord. Les mâles adultes entre 20 et 40 ans sont nettement moins longs que ceux de plus de 40 ans, ce qui suggère que la croissance des jeunes adultes a été limitée pendant leurs années de maturation, ce qui correspond au déclin des montaisons de saumons quinnats dans les années 1990 et à la diminution de la taille et de la proportion des saumons quinnats ces dernières décennies (Groskreutz et al., 2019)
  • En 2019, Ocean Wise a photographié 55 épaulards résidents du nord au large de la côte centrale de la Colombie-Britannique, puis a étendu ses efforts de recherche au nord-est de l’île de Vancouver, où il en a photographié 66 (Barrett-Lennard, comm. pers., 2020). Les résultats sur l’état corporel des épaulards résidents du sud tirés des données photogrammétriques recueillies entre 2015 et 2017 sont présentés dans le document de Fearnbach et al. (2020). Ocean Wise a reçu un financement du MPO pour mener à bien ce travail pendant la période couverte par ce rapport
  • En utilisant des échantillons de matières fécales d’épaulards résidents du sud, les chercheurs ont pu mesurer les métabolites des hormones thyroïdiennes et glucocorticoïdes pour évaluer l’impact des agents de stress nutritionnels et autres sur le succès de la gestation entre 2008 et 2014 (Wasser et al., 2017). Jusqu’à 69 % de toutes les grossesses décelables ont échoué. La faible disponibilité du saumon quinnat semble être un important agent de stress et une cause importante de l’échec en fin de gestation. En outre, le rejet de substances toxiques pendant le métabolisme des graisses chez les animaux privés de nourriture peut également contribuer à ces effets cumulatifs (Wasser et al., 2017)
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. MPO,
milieu universitaire,
ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêches de la Colombie-Britannique,
NOAA,
Ocean Wise
Échantillonnage complet des populations pour établir la concentration de contaminants comme valeur de référence Surveiller les polluants, maladies, agents pathogènes, parasites et pathologies affectant les épaulards
  • Les échantillons de biopsie prélevés sur les épaulards résidents sont analysés pour détecter les BPC, les EDP, les acides gras et les isotopes stables (Noel, comm. pers., 2020).
  • Des échantillons d’épaulards résidents de 2015 et de saumons quinnats adultes de 2014 et 2018 ont été compilés pour caractériser le risque posés par les retardateurs de flamme émergents bromés et chlorés chez les épaulards résidents par rapport aux risques liés aux BPC et aux EDP anciens (MPO, données inédites; Brown, comm. pers., 2020)
  • Les échantillons de matières fécales d’épaulards résidents du sud prélevés entre 2010 et 2013 ont été analysés pour déterminer les concentrations en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), un composant commun du pétrole et un produit de combustion des moteurs de navires (Lundin et al., 2018). Les concentrations totales de HAP étaient faibles (<10 ppb), mais élevées avant les lignes directrices imposant des distances plus grandes entre les navires et les baleines en 2010 (Lundin et al., 2018)
  • Des échantillons d’air exhalé par des épaulards résidents du sud ont été analysés en vue de déterminer la flore microbienne normale et de déceler des pathologies des voies respiratoires (Raverty et al., 2017)
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. Milieu universitaire,
MPO,
Ocean Wise
Analyses terminées des contaminants dans les échantillons d’épaulards Surveiller les polluants, maladies, agents pathogènes, parasites et pathologies affectant les épaulards
  • Desforges et ses collaborateurs (2018) font état des concentrations de BPC dans les épaulards de populations du monde entier et Alava et ses collaborateurs (2016) indiquent les concentrations d’EDP calculées et observées chez l’épaulard résident du nord et l’épaulard résident du sud
  • Les résultats des échantillons d’épaulards résidents prélevés de 1993 à 2009 dans la mer des Salish et des échantillons d’épaulards résidents du sud collectés en 2015 par les scientifiques de la NOAA ont été compilés (Guy, 2018). La moyenne de la concentration totale de BPC était de 10,09 mg/kg de poids de lipides (écart-type +/- 2,37 mg/kg) chez les mâles adultes résidents du nord et de 4,97 mg/kg de poids de lipides (écart-type +/- 2,85 mg/kg) chez les femelles adultes. L’analyse a révélé une baisse statistiquement significative des concentrations totales de BPC chez les mâles adultes résidents du nord, mais pas chez les femelles adultes (Pearce et Gobas, 2018, données inédites; Guy, 2018)
  • La même étude a montré que la concentration moyenne totale de BPC était de 40,74 mg/kg de poids de lipides (écart-type +/- 2,89 mg/kg) chez les mâles adultes résidents du sud et de 17,46 mg/kg de poids de lipides (écart-type +/- 3,20 mg/kg) chez les femelles adultes pour tous les échantillons prélevés de 1996 à 2015 (Pearce et Gobas 2018, inédit). La baisse de la concentration totale de BPC n’était statistiquement significative ni chez les mâles, ni chez les femelles adultes résidents du sud au cours de cette période (Pearce et Gobas, 2018, données inédites; Pearce, 2018)e
  • En utilisant un total de 263 échantillons de matières fécales provenant de 54 épaulards résidents du sud entre 2010 et 2013, Lundin et ses collaborateurs (2016) ont rapporté que les concentrations de polluants organiques persistants (POP) étaient plus élevées quand l’abondance des proies était la plus faible, probablement parce que des toxines étaient libérées des réserves de lipides endogènes lorsque ces réserves sont métabolisées lors de la pénurie de proies
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. Milieu universitaire
Nécropsies effectuées sur des épaulards échoués Surveiller les polluants, maladies, agents pathogènes, parasites et pathologies affectant les épaulardsf
  • Dans le cadre de son Programme d’intervention auprès des mammifères marins, le MPO intervient lors de la réception de mentions d’épaulards échoués; il reçoit l’aide de groupe partenaires axés sur les mammifères marins pour les épaulards de la C.-B. (gouvernement du Canada, 2020c). Neuf nécropsies ont été effectuées sur des épaulards échoués en Colombie-Britannique entre 2015 et 2019; trois ont permis de confirmer que l’animal était un épaulard résident du sud et une qu’il s’agissait d’un épaulard résident du nord (Cottrell, comm. pers., 2020). L’APC soutient les efforts de nécropsie lorsque des baleines échouées se trouvent dans les réserves du parc (Kroeker, comm. pers., 2021)
  • Les nécropsies d’épaulards de 2004 à 2013 dans l’océan Pacifique Nord ont été analysées. Les causes de la mortalité des baleineaux sont les maladies infectieuses, la nutrition et les malformations congénitales. Les mortalités étaient dues à des traumatismes, à la malnutrition et à des maladies infectieuses chez les sous-adultes, et chez les adultes à des infections bactériennes, à l’émaciation et à des traumatismes dus à un objet contondant. Des décès liés à une interaction avec les humains ont été constatés dans toutes les classes d’âge (Raverty et al., 2020)
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. MPO,
ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêches de la C.-B., NOAA, APC
Échantillonnage et analyses des contaminants chez les proies des épaulards Relever les principaux polluants chimiques et biologiques et établir un ordre de priorité à cet égard
  • Plus de 2 000 échantillons de muscle de saumons quinnats pêchés ont été prélevés dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique. Des analyses des isotopes stables sont en cours sur tous les échantillons. Des analyses des contaminants seront effectuées sur les stocks de saumon quinnat les plus couramment consommés par l’épaulard résident du sud et l’épaulard résident du nord afin d’évaluer les différences de concentrations et de profils de contaminants entre les divers stocks. Des analyses de contaminants sont également effectuées sur d’autres espèces importantes du réseau trophique des épaulards résidents, notamment le saumon kéta, le saumon coho, la morue charbonnière, le hareng et le lançon. Cela permettra d’évaluer les risques et de classer les classes de contaminants pour les saumons quinnats adultes et les épaulards résidents (Brown, comm. pers. 2020)
  • Des échantillons (foie ou poisson entier) de saumons quinnats juvéniles ont été prélevés dans quatre sites le long du Fraser et dans un site de référence à Cowichan Bay. En 2019, cinq composites de poissons entiers ont été analysés pour plus de 400 contaminants afin d’identifier ceux qui représentent le plus grand risque pour la santé des saumons quinnats juvéniles. Les résultats indiquent que le nombre de produits pharmaceutiques et produits de soins personnels détectés dans l’eau et dans les tissus des poissons diminue à mesure que l’on s’éloigne des stations d’épuration des eaux usées et des zones urbaines. Certains composés présents dans les saumons quinnats juvéniles et dans l’eau se trouvent à des niveaux similaires à ceux où des effets néfastes sur la santé ont été signalés chez le saumon juvénile (Brown, comm. pers. 2020)
  • Le Washington Department of Fish Wildlife a analysé des saumons quinnats des bassins de la baie Puget pour détecter les POP en 2016 et 2017. Les concentrations de contaminants variaient selon les bassins, les concentrations étant plus élevées dans les poissons pêchés dans le sud de la baie Puget et diminuant progressivement vers le nord par le détroit de Juan de Fuca. Les concentrations de BPC dépassaient la valeur de dépistage des BOC pour la santé humaine fixée par le Washington Department of Health (23 ng/g) dans tous les sites, mais les concentrations d’EDP et de dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) étaient bien inférieures aux valeurs de dépistage pour la santé humaine (O’Neill et al., comme indiqué dans Puget Sound Ecosystem Monitoring Program [PSEMP] Toxics Group 2019)
  • Les lançons (poisson fourrage consommé par le saumon) pêchés dans la baie Puget ont été analysés pour détecter plus de 200 contaminants urbains, y compris les BPC. Tous les échantillons d’œufs contenaient des BPC et les concentrations étaient plus élevées chez les plus grands individus que chez les poissons plus petits, ce qui prouve la bioaccumulation (Liedtke et al., comme indiqué dans PSEMP Toxics Group 2019)
  • La réserve de parc national Pacific Rim et la réserve de parc national des îles Gulf soutiennent actuellement des analyses de contaminants chez le lançon du Pacifique provenant de la mer des Salish et de la côte ouest de l’île de Vancouver dans le cadre d’un programme de recherche conjoint mené par le MPO, ECCC et l’APC. Les résultats de laboratoire seront disponibles en 2021 (Kroeker, comm. pers., 2021)
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. MPO,
ECCC,
US Geological Survey,
Washington Department of Fish and Wildlife
Échantillonnage de la qualité de l’eau dans les zones de toute l’aire de répartition des épaulards résidents Relever les principales sources des polluants chimiques et biologiques et établir un ordre de priorité à cet égard
  • Le Boundary Bay Ambient Monitoring Program (BBAMP, programme de surveillance du milieu ambiant de la baie Boundary) est l’un des quatre programmes de surveillance du milieu ambiant menés par le district régional du Grand Vancouver. Après un cycle de cinq ans, le programme a réalisé en 2016 et en 2017 un examen des données générées entre 2009 et 2015. L’analyse portait sur la qualité des eaux marines, les sédiments et les biotes pour divers paramètres et contaminants en relation avec les objectifs et les directives du ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la C.-B. Consulter Hightower (tel que rapporté dans PSEMP Toxics Work Group 2019) pour obtenir un aperçu des résultatsg
  • Le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la C.-B. et la Nation des Tsleil-Waututh ont établi les objectifs de qualité de l’eau du bras de mer Burrard en 1990 pour étayer la gestion de la qualité de l’eau et protéger les valeurs de l’eau associées aux eaux marines de ce bras de mer et de ses affluents d’eau douce (ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie-Britannique et Nation des Tsleil-Waututh, 2020)h
  • Des activités de surveillance sont menées pour aider à gérer les risques liés aux produits chimiques toxiques. Dans le cadre de l’Initiative de protection des baleines qui se déroule de 2018 à 2023 (gouvernement du Canada 2018d), ECCC concentre ses efforts scientifiques sur la détermination des principales sources de contaminants et leurs modes de pénétration dans les milieux aquatiques afin que nous soyons mieux placés pour les gérer. Ces efforts comprennent notamment :
  • la surveillance des eaux usées pour mesurer les concentrations de contaminants dans les effluents qui entrent dans la mer des Salish;
  • la surveillance de l’air pour mesurer le transport et les dépôts de contaminants provenant de sources éloignées et locales, telles que les zones urbaines, dans l’habitat des épaulards et de leurs proies;
  • l’échantillonnage d’eau douce (mensuel) et de sédiments (annuel) dans le bassin hydrographique du Fraser pour détecter la présence de contaminants susceptibles d’avoir un impact sur l’épaulard résident du sud ou ses proies et pour faciliter la caractérisation de l’exposition aux contaminants des saumons quinnats juvéniles (Environnement et Changement climatique Canada, 2021);
  • l’échantillonnage des lixiviats de contaminants préoccupants dans dix décharges de déchets solides municipaux au Canada (situées dans ou près des habitats essentiels ou autres de trois espèces de baleines en voie de disparition, dont l’épaulard résident du sud) afin de confirmer si des contaminants précis sont rejetés des décharges à des concentrations et des charges qui présenteraient un risque;
  • l’intensification de l’échantillonnage des sédiments dans des sites d’immersion en mer et le milieu ambiant environnant afin de surveiller les contaminants prioritaires qui peuvent avoir un impact sur les épaulards, ainsi que les niveaux de nouveaux contaminants préoccupants en vue des futures évaluations des tendances
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. ECCC,
Grand Vancouver,
ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la C.-B.,
Nation des Tsleil-Waututh
Déclin mesurable des concentrations de contaminants dans l’environnement (proie, sédiments, etc.) Réduire l’introduction des polluants chimiques dans l’environnement
  • PollutionTracker, un programme de surveillance à long terme des contaminants présents dans les sédiments et les moules mis en œuvre à l’échelle de la côte, a été lancé par Ocean Wise en 2015. Le site Web de PollutionTracker contient de l’information sur le projet et donne les résultats sommaires de la phase 1 (de 2015 à 2017) (Ocean Wise Conservation Association, 2019). La collecte d’échantillons de la phase 2 est terminée et l’analyse est en cours (Noel, comm. pers., 2020); la phase 2 jettera les bases d’une analyse des tendances temporelles sur l’ensemble de la côte. L’APC et le Conseil de la Nation Haida ont collaboré avec PollutionTracker pour prélever respectivement des échantillons de sédiments à Gwaii Haanas et à Haida Gwaii (Lee, comm. pers., 2020).
  • Des échantillons de sédiments ont été collectés et analysés pour détecter les BPC dans le cadre de plusieurs programmes de surveillance et de recherche réalisés dans le sud du détroit de Georgie et dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud ces dernières décennies. Les résultats ont été compilés dans le cadre de recherches récentes menées par l’Université Simon-Fraser. L’analyse a indiqué que la concentration des BPC totaux dans les sédiments de la mer des Salish n’a pas diminué de manière substantielle dans les 15 ans allant de 2002 à 2017, ce qui suggère un apport régional continu de BPC dans l’environnement de la mer des Salish (Pearce, 2018). Les concentrations de BPC dans des saumons quinnats pêchés en 2000 et 2014 n’ont pas non plus montré de différence statistiquement significative, mais ces résultats doivent être interprétés avec prudence, compte tenu de la petite taille de l’échantillon et du fait que la surveillance n’a duré que deux ans (Pearce, 2018)
  • Les concentrations de POP ont été mesurées dans des échantillons de sédiments provenant de 12 sites situés près de zones urbaines dans la mer des Salish. Malgré la mise en œuvre de la réglementation sur les BPC et les EDP, ces deux substances ont persisté dans les échantillons de sédiments. Le port de Victoria et le terminal Est du bras de mer Burrard étaient les sites les plus contaminés de la partie canadienne de la mer des Salish. Ces mesures permettent d’analyser les tendances futures des contaminants dans l’espace et le temps (Morales-Caselles et al., 2017)
  • Le National Status and Trends Program de la NOAA surveille depuis 1986 les BPC et les autres contaminants présents dans les moules et les huîtres le long des côtes des États-Unis, notamment dans des sites sur la côte de l’État de Washington. Les données sur des lieux géographiques précis sont accessibles au public (NCCOS, 2020)
  • Le groupe de travail sur les substances toxiques du PSEMP se réunit tous les deux mois pour renforcer la surveillance des substances toxiques en favorisant la coordination et la collaboration, en ciblant les priorités et les lacunes et en améliorant les connaissances et la compréhension (PSEMP Toxics Work Group, 2019). Une synthèse des recherches récentes sur la surveillance des substances toxiques dans la mer des Salish est présentée dans le document « 2018 Salish Sea Toxics Monitoring Synthesis »(PSEMP Toxics Work Group, 2019)
  • Le Washington State Department of Ecology effectue une surveillance à long terme des sédiments marins dans la baie Puget. Il évalue l’état des sédiments chaque année pour déterminer les concentrations de produits chimiques toxiques. Après 28 ans, la surveillance a montré que les contaminants toxiques sont généralement présents à des concentrations inférieures aux seuils réglementaires dans la plupart des endroits (PSEMP Toxics Work Group, 2019)
  • West et ses collaborateurs (2017) ont modélisé les tendances temporelles des BPC, des EDP et du DDT chez le carlottin anglais et le hareng du Pacifique dans la baie Puget (État de Washington) sur une période de 16 à 21 ans. Ils ont constaté une baisse globale des EDP et du DDT, mais une persistance des BPC chez ces poissons indicateurs malgré les interdictions de production et d’utilisation des BPC (West et al., 2017)
Objectif 2 :  s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. APC,
ECCC,
groupes autochtones,
milieu universitaire,
NOAA,
Ocean Wise,
PSEMP,
Washington Department of Ecology
Évaluation de l’efficacité de la législation Atténuer les effets des polluants en usage actuellement
  • En décembre 2018, le gouvernement du Canada a publié un document de consultation dans lequel il proposait de renforcer les contrôles réglementaires relatifs aux EDP et quatre autres POP répertoriés comme étant toxiques aux termes de l’article 64 de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999 (LCPE) (gouvernement du Canada, 1999, 2018a). Le document de consultation proposait de renforcer les contrôles réglementaires en modifiant le Règlement sur certaines substances toxiques interdites de 2012 (RCSTI) afin d’éliminer les exemptions en vigueur ou d’établir des échéanciers pour les exemptions de sorte que les substances soient éliminées progressivement. De plus, le document de consultation propose l’ajout au RCSTI de deux substances (le déchlorane plus et le décabromodiphényléthane), qui se sont récemment révélées toxiques en vertu de l’article 64 de la LCPE. L’ajout proposé des deux substances au RCSTI interdirait la fabrication, l’importation, l’utilisation et la vente de ces substances et des produits qui en contiennent. La publication du projet de règlement modifiant le RCSTI est prévue en 2021
  • Le mercure, les HAP et le plomb ont tous été identifiés comme des contaminants préoccupants pour les épaulards résidents et leurs proies. Le gouvernement du Canada a mis en œuvre plusieurs mesures pour réduire les émissions de ces contaminants. En ce qui concerne le mercure, un certain nombre de mesures ont été prises depuis la publication de la Stratégie de gestion du risque relative au mercure (gouvernement du Canada, 2010), notamment le Règlement sur les produits contenant du mercure (gouvernement du Canada, 2014), l’ajout du mercure au Règlement sur l’exportation des substances figurant à la Liste des substances d’exportation contrôlée en 2017 (gouvernement du Canada, 2018b), le Code de pratique pour la gestion écologiquement responsable des lampes au mercure en fin de vie utile (Environnement et Changement climatique Canada, 2017) et la Stratégie nationale du Canada relative aux lampes contenant du mercure (Environnement et Changement climatique Canada, 2019). À l’échelle internationale, le gouvernement du Canada collabore avec d’autres pays pour réduire dans le temps l’exposition aux contaminants provenant de sources étrangères. Cela comprend les efforts déployés dans le cadre de la Convention de Minamata sur le mercure, qui vise à protéger la santé humaine et l’environnement des effets néfastes du mercure en imposant des obligations de contrôle et de réduction des émissions anthropiques de mercure tout au long du cycle de vie du mercure (Programme des Nations Unies pour l’Environnement, 2021).
  • Depuis la publication de la Stratégie de gestion des risques pour le plomb (gouvernement du Canada, 2013), le gouvernement du Canada a commandé des études afin de recueillir des informations sur l’utilisation du plomb et des produits de remplacement sans plomb dans les industries canadiennes et pour certaines activités récréatives (par exemple, la chasse et la pêche) (Pilon, comm. pers., 2021; références disponibles sur demande). L’utilisation de lests et de turluttes en plomb pour la pêche est interdite dans les parcs nationaux et les réserves nationales de faune, conformément aux récentes modifications apportées aux règlements de la Loi sur les espèces sauvages du Canada (Justice Canada, 2018d; Justice Canada, 2020)
  • Selon l’Inventaire des émissions de polluants atmosphériques de 2019 (IEPA) (gouvernement du Canada, 2020a), au cours de la dernière décennie, les émissions de plomb au Canada ont diminué de 28 % et celles de mercure de 61 %. Durant la même période, selon l’Inventaire national des rejets de polluants, les quantités de plomb et de mercure rejetées dans l’eau ont diminué de 44 % et 66 % respectivement (gouvernement du Canada, 2021)i.
  • Le Plan d’intervention d’urgence de la région Nord-Ouest des États-Unis comprend un plan d’intervention pour la faune qui décrit les options de dissuasion et de surveillance des épaulards en cas de déversement d’hydrocarbures (Regional Response Team 10 et Northwest Area Committee, 2019)
  • L’effort de planification des interventions du MPO soutient les plans d’intervention localisée dirigés par la Garde côtière canadienne. Ce soutien comprend l’équipe de sauvetage des mammifères marins de la région Pacifique du MPO, qui dirige les mesures opérationnelles d’atténuation préventive des déversements et d’intervention sur l’eau pour les épaulards. Des investissements dans l’équipement et la formation ont été réalisés pour accroître la capacité globale d’intervention du MPO auprès des mammifères marins et son état de préparation. La protection des espèces inscrites sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP) est prioritaire pour soutenir les mesures d’intervention dans un scénario de déversement (Chiang, comm. pers., 2020)
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. Gouvernement du Canada,
GCC, MPO,
partenaires du Plan d’intervention d’urgence de la région Nord-Ouest des États-Unis
Sources de BPC relevées Atténuer les effets des polluants « hérités »
  • Le Plan de gestion des produits chimiques (PGPC) du gouvernement du Canada, en place depuis 2006, a pour but de réduire les risques que représentent les produits chimiques pour les Canadiens et l’environnement. Le Plan de gestion des produits chimiques s’inspire d’initiatives antérieures en évaluant les produits chimiques utilisés au Canada et en prenant des mesures visant les produits chimiques considérés comme étant nocifs pour la santé humaine et l’environnement. Depuis 2008, le gouvernement du Canada dispose d’un Règlement sur les BPC qui vise à prévenir le rejet de BPC dans l’environnement et à accélérer l’élimination progressive des équipements contenant des BPC à des concentrations déterminées (gouvernement du Canada, 2015a)
  • Le Washington Department of Ecology a effectué une analyse de la présence de BPC dans les produits de consommation en général et de la libération potentielle de BPC dans l’environnement. Cette analyse a permis de conclure que des BPC sont présents dans les produits de consommation et peuvent entrer dans l’environnement à des concentrations importantes en raison des rejets dans l’eau et dans l’air (Stone, 2014)
  • Dans le cadre de l’initiative de protection des baleines menée de 2018 à 2023, un groupe de travail technique sur les contaminants dirigé par ECCC a été formé. Vingt-sept contaminants ont été examinés avec trois autres classes de contaminants pour former une liste de contaminants prioritaires préoccupants pour l’épaulard résident du sud. Les BPC ont été identifiés comme un contaminant préoccupant prioritaire (Environnement et Changement climatique Canada, 2020). Issu de l’un des mandats du groupe de travail technique sur les contaminants dirigé par ECCC, un outil d’inventaire a été mis au point pour déterminer les sources ponctuelles et diffuses de contaminants touchant les épaulards résidents du sud et leurs proies. L’inventaire a notamment permis de relever les sites où les BPC sont encore utilisés ou stockés dans l’habitat des épaulards (Environnement et Changement climatique Canada, 2020)
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. ECCC,
gouvernement du Canada,
milieu universitaire,
Washington Department of Ecology

 

Évaluation de l’efficacité de la législation Réduire l’introduction des polluants biologiques
  • Le Règlement sur les effluents des systèmes d’assainissement des eaux usées (DORS/2012-139) réduit les menaces qui pèsent sur le poisson et son habitat en établissant des normes nationales sur la qualité des effluents pour les systèmes d’eaux usées qui collectent 100 m3 par jour ou plus (gouvernement du Canada, 2015b). Les propriétaires de systèmes de traitement des eaux usées dont la conception ne respecte pas les limites prescrites doivent procéder à une mise à niveau jusqu’à au moins un niveau de traitement secondaire, capable d’éliminer environ 95 % des contaminants classiques et 90 % de certains polluants tels que les EDP. Le gouvernement du Canada accorde du financement pour la modernisation des usines de traitement des eaux usées en Colombie-Britannique dans le cadre du plan d’infrastructure à long terme Investir dans le Canada (gouvernement du Canada, 2017)
  • Le gouvernement du Canada fournit jusqu’à 211 millions de dollars pour la modernisation des infrastructures de l’installation de traitement des eaux usées dans le district régional de la capitale, y compris à Victoria. La nouvelle usine de traitement des eaux usées de McLoughlin Point devrait atteindre un niveau de traitement tertiaire (qui comporte une série d’étapes supplémentaires après le traitement secondaire pour réduire davantage les matières organiques, la turbidité, l’azote, le phosphore, les métaux et les agents pathogènes). Le gouvernement du Canada versera également jusqu’à 212 millions de dollars pour la construction d’une nouvelle usine destinée à remplacer l’usine de traitement des eaux usées de Lions Gate dans la région métropolitaine de Vancouver. La nouvelle usine de traitement des eaux usées de la Côte-Nord devrait atteindre un niveau de traitement tertiaire (Pilon, comm. pers., 2020)
  • Le Washington Department of Ecology a lancé un programme de surveillance des eaux de ruissellement (Stormwater Action Monitoring) en vue de caractériser les contaminants dans les sédiments littoraux adjacents aux zones de croissance urbaine. En 2016, 41 sites ont été échantillonnés et les résultats ont montré que les concentrations de métaux et de substances organiques dans les sédiments littoraux adjacents aux zones de croissance urbaine sont généralement faibles (Black et al. dans PSEMP Toxics Work Group, 2019). Les résultats de cette étude aideront le Washington Department of Ecology à affiner les exigences en matière de permis d’eaux pluviales municipales, ainsi qu’à aider d’autres organismes à élaborer des programmes de surveillance et de restauration des zones littorales et marines (PSEMP Toxics Work Group, 2019)
Objectif 2 : s’assurer que les polluants chimiques et biologiques n’empêchent pas le rétablissement des populations d’épaulards résidents. Gouvernement du Canada,
Washington Department of Ecology

 

Réalisation d’études contrôlées sur les interactions entre les épaulards et les navires Étudier les effets à court terme de formes chroniques de perturbation
  • Le respect des distances d’observation obligatoires par les bateaux commerciaux et de plaisance a été examiné sur deux saisons (juin à septembre 2018 et 2019) dans la mer des Salish. Le taux de conformité global était d’environ 80 %, mais les plaisanciers étaient nettement plus susceptibles d’enfreindre la réglementation sur les distances que les navires commerciaux et plus susceptibles de ne pas respecter la réglementation autour des épaulards que des rorquals à bosse (Fraser et al., 2020).
  • La fréquence et la gravité des blessures causées aux épaulards résidents par les collisions avec des navires sont incertaines (Murray et al., 2019). Au cours de la période couverte par le présent rapport (2015 à 2019), quatre cas connus de collision avec un navire ayant causé des blessures à un épaulard résident du nord ont été signalés; ils sont repris dans Murray et al. (2019).
  • Une analyse des nécropsies d’épaulards entre 2006 et 2013 a montré que les traumatismes liés aux collisions avec un navire sont une cause importante de morbidité ou de mortalité chez les épaulards, en particulier dans la population des résidents du sud, qui fréquente des zones proches de grandes populations humaines et de voies de navigation (Raverty et al., 2020).
  • Des étiquettes de consignation des données biologiques ont été temporairement attachées à des épaulards résidents du sud en 2010, 2012 et 2014 afin de mieux comprendre leur comportement sous la surface et d’étudier les effets des navires sur le comportement, y compris le comportement de recherche de nourriture impliquant la capture de proies. D’après les résultats de l’analyse, les baleines effectuent moins de plongées avec capture de proies et y passent moins de temps lorsque les navires sont à une distance moyenne inférieure à 400 verges (366 m), et les femelles résidentes du sud sont plus susceptibles de passer à un état de non-quête de nourriture lorsque les navires sont à une distance moyenne de moins de 400 verges (366 m) (Holt et al., 2021).
  • Le MPO a commencé à recueillir les données sur les navires et les baleines près de la réserve écologique Robson Bight-Michael Bigg en 2018 (Thornton, comm. pers., 2020)j.
  • Le programme Straitwatch, géré par la Cetus Research and Conservation Society, continue d’assurer la surveillance des interactions entre les bateaux et les épaulards, ainsi qu’à consigner et à signaler les cas de harcèlement et de non-conformité dans les eaux entourant de l’île de Vancouver. Propre aux eaux de la réserve écologique Robson Bight-Michael Bigg et des environs, le programme Robson Bight Marine Warden patrouille le périmètre de la réserve et veille à ce qu’aucun bateau n’y pénètre (Cetus Research and Conservation Society, 2019).
  • Une analyse documentaire a permis de déterminer les sources de perturbation pertinentes et les réactions comportementales associées pour plusieurs espèces d’odontocètes (grand dauphin, épaulard, marsouin commun et baleines à bec). Les chercheurs ont découvert que les odontocètes peuvent augmenter leurs dépenses énergétiques en réaction à une perturbation acoustique, mais que les réactions de courte durée au coût métabolique relativement faible (par exemple, claquements de queue, compensation vocale, changements modérés de la vitesse de nage) sont relativement faibles. Cependant, le temps passé en quête de nourriture peut être considérablement réduit en présence de navires et c’est probablement l’impact le plus important sur les individus en termes de réduction de l’acquisition d’énergie (Noren et al., 2016).
  • Des relevés par navire réalisés pour évaluer la présence et le comportement des épaulards résidents du sud, qui permettent de classer leur niveau d’activité, sont menés depuis 2018. Cette étude se concentre sur le banc Swiftsure et le détroit de Juan de Fuca, et la période de juin à août coïncide avec les trois montaisons des saumons du Fraser (Thornton, comm. pers., 2020)
Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents. Cetus Research and Conservation Society,
milieu universitaire, MPO,
National Marine Fisheries Service des États-Unis
Réalisation d’une étude contrôlée sur les mammifères marins dans les zones où la prospection sismique est active Étudier les effets à court terme de formes aiguës de perturbation et les effets à long terme de formes aiguës de perturbation
  • Aucune étude contrôlée sur l’impact des opérations sismiques sur les mammifères marins n’a été menée au Canada
  • En 2015, le MPO a entrepris une étude visant à déterminer si les mesures d’atténuation décrites dans l’Énoncé des pratiques canadiennes d’atténuation des ondes sismiques en milieu marin (EPC) de 2007 sont susceptibles d’éviter les impacts interdits par la LEP sur les cétacés inscrits, à cerner les lacunes ou problèmes potentiels et à proposer des mesures d’atténuation supplémentaires ou modifiées à envisager pour réduire davantage les impacts potentiels (Moors-Murphy et Theriault, 2017). Une réunion nationale d’examen par des pairs a eu lieu en 2019 afin d’entreprendre un examen complet de l’efficacité de l’Énoncé pour protéger les es espèces marines. Le but de cet exercice était d’élaborer un avis scientifique pouvant être appliqué à l’échelle nationale pour réviser et possiblement mettre à jour les mesures d’atténuation prescrites dans l’Énoncé (MPO 2019e)k
Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents. MPO
Conception d’un modèle qui intègre les effets des niveaux de bruit ambiant accrus sur les signaux de communication des épaulards résidents Étudier les effets à long terme de formes chroniques de perturbation
  • En 2018 et 2019, le MPO a déployé 24 étiquettes d’enregistrement acoustique numérique (DTAG) sur des épaulards résidents du nord pour évaluer leur comportement nycthéméral et l’efficacité de la recherche de nourriture, les vocalisations et les niveaux sonores reçus. Cette étude est conçue pour évaluer le comportement nocturne et les données collectées feront également partie d’une étude collaborative avec la NOAA pour comparer les cycles nychtéméraux de l’épaulard résident du sud et de l’épaulard résident du nord (Thornton, comm. pers., 2020). Depuis 2018, la NOAA a déployé 10 DTAG sur des épaulards résidents du sud en vue d’étayer cette comparaison entre les populations (Thornton, comm. pers., 2020). Les données recueillies grâce aux DTAG au cours des événements de recherche de nourriture aident à identifier les indices acoustiques associés à toutes les étapes de la quête de nourriture, ce qui permet d’approfondir les recherches sur les effets de la perturbation causée par les navires et le bruit sur les résultats de cette activité (Tennesssen et al., 2019)
  • Le programme ECHO (Enhancing Cetacean Habitat and Observation), dirigé par l’administration portuaire de Vancouver Fraser, a été mis en place en 2014 et passe par la collaboration transfrontalière des industries du transport maritime (représentant les navires, les ferries, les remorqueurs), des groupes de conservation, des scientifiques, des experts-conseils universitaires et techniques, des groupes autochtones et des gouvernements canadiens et américains, y compris des représentants du MPO, de Transports Canada (TC), de la NOAA et des Gardes côtières canadienne et américaine. Le programme ECHO a commandé une étude afin de mieux comprendre les effets du bruit sous-marin provenant des bateaux d’observation des baleines et des navires commerciaux sur les épaulards résidents du sud dans la mer des Salish. D’après un modèle de simulation informatique, les estimations issues des résultats de l’étude montrent que la contribution relative du bruit des bateaux d’observation des baleines et des navires commerciaux aux effets cumulés du bruit des navires sur les épaulards résidents du sud représentait une perte de temps de quête de nourriture de 20 à 23 % (4,9 à 5,5 heures) de chaque journée où les épaulards résidents du sud sont présents dans la zone d’étude entre mai et septembre. Environ les deux tiers de ce temps est dû au bruit des grands navires commerciaux et un tiers au bruit des bateaux d’observation des baleines (SMRU Consulting North America, 2017)
  • Une étude de modélisation revue par des pairs évaluant les avantages, pour les épaulards résidents du sud, du ralentissement volontaire des navires dans le détroit de Haro mis en place dans le cadre du programme ECHO 2017 a prédit que la réduction du bruit sous-marin associée à l’essai de ralentissement réduirait de 22 % le « temps de quête de nourriture potentiellement perdu » pour les épaulards résidents du sud (Joy et al., 2019). De plus amples détails sur l’essai de ralentissement volontaire sont présentés ci-après pour l’indicateur de rendement : « Mise en place de mesures de réduction du bruit sous-marin des navires »
Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents. MPO,
NOAA,
Programme ECHO dirigé par l’administration portuaire de Vancouver Fraser (composition incluse dans la description de l’activité)
Définition des profils acoustiques des navires que les épaulards résidents sont les plus susceptibles de rencontrer Déterminer les profils de bruit ambiant et anthropique en tant que valeurs de référence
  • Le MPO a effectué un examen pour évaluer les preuves scientifiques liées aux mesures d’atténuation qui pourraient être mises en œuvre pour réduire le bruit dû à la navigation dans l’habitat essentiel désigné et proposé de l’épaulard résident du sud (MPO, 2017b). Le bruit émis par les navires diffère en fonction de facteurs tels que la vitesse, le chargement, le tirant d’eau, le type de moteur, le système de propulsion et le type de navire, et peut varier considérablement d’un navire à l’autre de la même classe (par exemple, les vraquiers, les porte-conteneurs, les pétroliers) (Simard et al., 2016). Le MPO (2018d) donne des conseils sur l’efficacité potentielle des mesures d’atténuation et fournit des informations ou des connaissances concernant la relation entre la vitesse et le tonnage d’un navire et le bruit sous-marin qu’il émet
  • Reprenant les travaux ci-dessus du MPO, Transports Canada a pris d’autres mesures pour comprendre le bruit des navires afin de réduire les perturbations pour l’épaulard résident du sud. Les travaux menés à ce jour par Transports Canada pour mieux comprendre les paysages sonores sous-marins comprennent :
  • Le rapport de l’Alliance Verte intitulé « Understanding Anthropogenic Underwater Noise », commandé par TC, regroupe les connaissances techniques sur le bruit sous-marin d’origine anthropique et ses impacts sur l’environnement marin. Il comprend des informations sur la manière dont, en l’état actuel des connaissances, l’industrie maritime contribue au bruit sous-marin ambiant. Le rapport examine également l’impact du bruit sous-marin sur les efforts de conservation des animaux marins, y compris le rétablissement des espèces en péril (Green Marine Management Corporation, 2017);
  • Le rapport « Assessment of Vessel Noise within Southern Resident Killer Whales Critical Habitat » évalue l’efficacité des stratégies d’atténuation conçues pour réduire l’exposition de la faune marine au bruit des navires dans le sud de la mer des Salish. Plusieurs stratégies d’atténuation du bruit ont été évaluées : le ralentissement des navires, la limitation de la navigation à certaines heures de la journée, le changement d’itinéraire des navires et le regroupement des navires commerciaux en convois (JASCO Applied Sciences, 2018);
  • Le rapport « Simulation Manoeuvring Analysis – Vessel Low Speed Transits in Areas Identified as Whale Sensitive Habitat » présente une analyse des vitesses minimales de transit sécuritaires pouvant être respectées par divers types de navires, en tenant compte en particulier des conditions physiques, météorologiques et de navigation uniques dans quatre zones connues comme étant préoccupantes pour les populations de baleines, dont l’épaulard résident du sud (LANTEC Marine, 2019);
  • Le rapport intitulé « Ship Underwater Radiated Noise » porte sur les moyens d’atténuer et de prévoir le bruit sous-marin rayonné par les navires (VARD Marine Inc., 2019);
  • Le projet en cours avec le Conseil national de recherches du Canada (CRNC) pour comprendre les vibrations de la coque et le bruit induits par les hélices (Sanders, comm. pers., 2020);
  • Le projet en cours intitulé « Propeller Tolerance Study » vise à analyser la possibilité d’améliorer les tolérances de fabrication des hélices pour réduire le bruit sous-marin (Sanders, comm. pers., 2020)
  • La réserve de parc national et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas, la réserve d’aire marine nationale de conservation et le site du patrimoine haïda Gwaii Haanas, en collaboration avec le MPO, collectent chaque année depuis l’été 2017 des données de référence sur le bruit dans l’océan à partir d’un hydrophone autonome en eaux profondes installé au large de la côte ouest de Gwaii Haanas au large de Gowgaia Bay, et depuis l’été 2018 à partir d’un hydrophone autonome installé au large de la côte est, dans la baie Juan Perez. Malheureusement, l’hydrophone de la baie Juan Perez n’a pas enregistré de données pendant les étés 2019 et 2020. JASCO Applied Sciences procède à l’analyse des données de ces hydrophones, en collaboration avec des experts en bruit océanique de la Colombie-Britannique provenant de plusieurs organismes, d’ONGE et du milieu universitaire, afin de déterminer les données de référence et les paramètres potentiels pour la surveillance des conditions de bruit océanique à Gwaii Haanas (Lee, comm. pers., 2021)
  • Avec le soutien financier du gouvernement du Canada, Ocean Wise a organisé un atelier dans le but de caractériser les bruits sous-marins qui ont une incidence négative sur les épaulards résidents du sud. Les participants à l’atelier ont convenu que la gamme des répercussions devrait être étudiée selon trois paramètres : 1) les changements induits par le bruit dans le comportement, la physiologie ou la santé; 2) le masquage des communications; 3) le masquage de l’écholocalisation (Heise et al., 2017)
  • En partenariat avec Transports Canada, le MPO, Ocean Networks Canada et JASCO Applied Sciences, le programme ECHO a installé une station d’écoute sous-marine dans le détroit de Georgie en 2015 pour surveiller les niveaux des sources de bruit sous-marin provenant des grands navires commerciaux (navires de haute mer, traversiers, remorqueurs), ainsi que la présence de mammifères marins et le bruit ambiant total sous l’eau. La station d’écoute sous-marine a fonctionné pendant plus de deux ans et demi et a fourni une analyse en temps quasi réel des niveaux des sources des navires pour plus de 5 100 transits de navires (Ocean Networks Canada, 2018)
  • Le programme ECHO a fait avancer une étude régionale des contributeurs au bruit océanique visant à évaluer la part du bruit sous-marin provenant des différents secteurs de navires commerciaux (par exemple, les navires de haute mer, les traversiers, les remorqueurs) et la part provenant des secteurs des loisirs, de la pêche et de l’observation des baleines tout au long de l’année (MacGillivray et al., 2016). En 2017, le programme ECHO et le MPO ont soutenu une étude de mesure du bruit sous-marin des petits bateaux dans le détroit de Haro afin de mieux comprendre les niveaux de bruit sous-marin des bateaux d’observation des baleines et autres petits bateaux qui opèrent dans la mer des Salish à proximité d’importantes zones d’alimentation estivales de l’épaulard résident du sud (Wladichuk et al., 2019). Les résultats de cette étude peuvent être incorporés dans des modèles pour prédire les niveaux sonores reçus par l’épaulard résident du sud
  • Pour évaluer l’évolution du bruit sous-marin ambiant dans le temps ou avec la mise en œuvre de mesures précises de réduction du bruit sous-marin, le programme ECHO a reconnu qu’il est important de comprendre comment prendre en compte des facteurs tels que le trafic des grands navires et des petits bateaux, les courants, la température de l’eau, les conditions météorologiques et les composantes biologiques. En 2019, le programme ECHO a réalisé une étude d’évaluation du bruit ambiant sous-marin qui a permis de relever et d’évaluer les principaux facteurs du bruit ambiant à l’emplacement de trois hydrophones dans la mer des Salish qu’il a surveillés en 2016 et 2017 (Warner et al., 2019)
  • Entre 2015 et 2017, BC Ferries a procédé à des mesures du bruit de ses navires et en 2018, a intégré des objectifs de bruit sous-marin rayonné au plan directeur de sa flotte et aux contrats de construction de nouveaux navires. En 2019, BC Ferries a publié un plan à long terme d’atténuation du bruit sous-marin rayonné. Les travaux en cours visent à soutenir un programme de lutte contre le bruit pour tous les projets de construction de nouveaux navires et de modernisation de navires existants (BC Ferries, 2019)
  • Depuis 2018, le MPO a déployé plusieurs dispositifs de surveillance acoustique passive dans la mer des Salish, dans des habitats clés de l’épaulard résident du sud adjacents ou à proximité des voies de navigation. Les enregistreurs sont utilisés pour collecter des données de référence sur le bruit ambiant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ce qui permet de comprendre parfaitement le profil acoustique de la zone et les facteurs à l’origine des variations des niveaux de bruit. Les données recueillies en 2018 et 2019 ont permis d’étudier les essais de déplacement latéral volontaire des navires (Vagle et Neves, 2019; Vagle, 2020)
  • Le projet Noise Exposure to Marine Ecosystems from Ships, mené par l’Université de Victoria, évalue le bruit ambiant et le trafic maritime existant dans la mer des Salish (MPO, 2017d). Il servira de référence pour les comparaisons futures en prévision d’une intensification du trafic maritime
  • Les chercheurs de l’Université de Victoria et d’ECCC ont mis au point une caméra optique autonome et intégrée et un système d’identification automatique pour identifier et quantifier les navires diffusant depuis le système d’identification automatique (SIA) et non qui transitent par le passage Boundary, le détroit de Haro et le chenal Active Pass. De plus, ils travaillent actuellement à l’élaboration d’une méthodologie et à la collecte de données d’images avec le Programme national de surveillance aérienne de TC, qui effectue des survols réguliers dans toute la mer des Salish tout au long de l’année. Ce projet aidera à déterminer le nombre, le comportement et la composition de la flotte de navires non munis du SIA empruntant les principales zones de quête de nourriture des épaulards résidents du sud dans la mer des Salish (O’Hara, comm. pers., 2020; McWhinnie et al., 2021). Ce projet a reçu un financement du MPO pour mener à bien ce travail pendant la période couverte par ce rapport
  • Veirs et ses collaborateurs (2016) ont combiné des mesures d’hydrophones étalonnés et de données de localisation de navires provenant du SIA pour produire des estimations modélisées des niveaux de pression des sources sonores pour 1 582 navires uniques qui ont transité par le détroit de Haro (habitat essentiel de l’épaulard résident du sud) entre mars 2011 et octobre 2013. Cette analyse a révélé que la moitié de la puissance totale rayonnée par une flotte moderne provient de seulement 15 % des navires (Veirs et al., 2018)
  • Houghton et ses collaborateurs (2015) ont attaché des DTAG à des épaulards résidents du sud pour mesurer les niveaux de bruit reçus de tous les navires se trouvant à moins de 1 000 m de la baleine marquée. Ils ont découvert que la vitesse du navire était le prédicteur le plus important des niveaux de bruit reçus par les baleines dans cette étude (Houghton et al., 2015). Holt et ses collaborateurs (2017) ont ensuite indiqué que le bruit mesuré par les DTAG sur les épaulards résidents du sud était mieux prédit par l’identification de l’animal, le nombre de navires, la catégorie de vitesse du navire et l’année. La principale différence entre les deux études est que Holt et ses collaborateurs (2017) n’ont pris en compte que les navires se trouvant dans un rayon plus court, de 400 m, de la baleine marquée, pour lesquels un trajet direct du son entre le navire et la baleine donne une mesure appropriée de la contribution sonore totale reçue de ce navire. À des distances de plus de 400 m, les interactions entre la surface et le fond de la mer du son rayonné compliquent l’évaluation des contributions sonores de chaque navire
  • Cominelli et ses collaborateurs (2018) ont évalué les niveaux d’exposition des épaulards résidents du sud au bruit des navires dans la mer des Salish dans des zones délimitées comme étant des zones essentielles d’estivage pour l’espèce. Des modèles statistiques ont été utilisés pour évaluer l’exposition des épaulards résidents du sud au bruit à partir de 15 classes de navires. Les traversiers, les remorqueurs, les transporteurs de véhicules, les bateaux de plaisance, les porte-conteneurs et les vraquiers ont produit des niveaux élevés d’exposition au bruit dans les zones essentielles de l’épaulard résident du sud
Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents. APC,
BC Ferries,
CNRC,
JASCO Applied Sciences,
milieu universitaire,
MPO,
NOAA,
Ocean Networks
Canada,
Programme ECHO dirigé par l’Administration portuaire de Vancouver-Fraser,
TC
Révision de directives et de la réglementation sur l’observation des baleines afin qu’elles reflètent les plus récentes notions connues sur les effets de la perturbation physique chronique Élaborer des mesures de réduction de la perturbation physique
  • Les modifications apportées en 2018 au Règlement sur les mammifères marins pris en vertu de la Loi sur les pêches prévoient l’introduction d’une distance d’approche minimale générale de 200 m pour tous les épaulards présents dans les eaux de pêche canadiennes de l’océan Pacifique (Justice Canada, 2018c).
  • En 2019, quatre agents des pêches supplémentaires ont été engagés pour former une Unité de protection des baleines, une initiative financée par l’Initiative de protection des baleines, en place de 2018 à 2023 (Cauffopé, comm. pers., 2019). Les agents des pêches vérifient la conformité avec les mesures de gestion des pêches, le Règlement sur les mammifères marins actualisé, et mettront en application les dispositions pertinentes du Règlement et de la LEP.
  • Le maintien de la ligne de signalement « Observer, noter et signaler » 24 heures sur 24 pour le signalement des incidents causant une perturbation acoustique ou physique garantit une intervention et une application rapides des lignes directrices sur l’observation des baleines. Entre 2015 et 2019, il y a eu en moyenne 68 rapports de perturbation d’épaulards par an, allant de 21 en 2016 à 136 en 2019 (Cottrell et al., en préparation). Il est important de noter que l’identification au niveau de la population est souvent inconnue que toutes les observations et tous les incidents de perturbation ne peuvent pas être confirmés. On ne sait pas si l’augmentation du nombre de rapports en 2019 est le résultat d’une augmentation des incidents de non-conformité ou d’une meilleure connaissance de la ligne téléphonique de signalement.
  • Les gardes et le personnel sur le terrain de l’APC surveillent et signalent les activités dans les eaux marines des réserves de parc et des aires marines nationales de conservation et les eaux marines adjacentes afin de faire appliquer la réglementation (Lee, comm. pers., 2020)
  • Les lignes directrices « Respectez les baleines » sont révisées et mises à jour au besoin par le groupe de travail de BWW; le site Web est mis à jour fréquemment à la lumière des règlements les plus récents sur les mammifères marins et des toutes dernières informations sur le signalement des contrevenants dans les eaux américaines et canadiennes (Cottrell, comm. pers. 2019)
  • En plus des lignes directrices « Respectez les baleines », la North Island Marine Mammal Stewardship Association a élaboré un code de conduite régional pour assurer la santé de la faune marine au nord de l’île de Vancouver (North Island Marine Mammal Stewardship Association, 2019)
  • La Pacific Whale Watch Association (PWWA) a son propre ensemble de lignes directrices pour l’observation dynamique des baleines (Pacific Whale Watch Association 2019). La PWWA a modifié ses lignes directrices volontaires pour la dernière fois en 2019 afin d’intégrer les dernières dispositions réglementations et mesures volontaires
  • En 2019, en vertu de l’arrêté d’urgence pris aux termes de la Loi sur la marine marchande du Canada, une distance d’approche de 400 m était en vigueur entre le 1er juin et le 31 octobre dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud. Des exceptions ont été prévues pour les navires autorisés (y compris les organisateurs commerciaux d’observation des baleines) afin de les autoriser à s’approcher plus près (jusqu’à 200 m) des épaulards autres que les épaulards résidents du sud (MPO, 2019a). En outre, l’arrêté d’urgence a été mis en place lors des années suivantes
  • TC, la PWWA et plusieurs entreprises indépendantes d’écotourisme et d’observation des baleines ont conclu un accord en vue de mettre en œuvre des mesures d’intendance supplémentaires pour 2019 afin de réduire davantage les menaces qui pèsent sur l’épaulard résident du sud. Dans le cadre de cet accord, la PWWA s’est engagée à ne pas proposer de visites d’observation des épaulards résidents du sud et à prendre d’autres mesures de gestion, notamment le respect de toutes les mesures volontaires visant à les protéger (Sanders, comm. pers., 2020)
  • En 2011, la NOAA a publié une réglementation fédérale sur les navires afin d’interdire aux navires de s’approcher des épaulards à moins de 200 verges (182,9 m) et de se garer sur la trajectoire des baleines à moins de 400 verges (365,8 m). Afin de vérifier si cette réglementation est efficace pour réaliser l’objectif de réduction de l’impact des navires sur les baleines, le National Marine Fisheries Service des États-Unis a publié un examen de l’efficacité de la réglementation sur les navires de 2011 en utilisant diverses mesures similaires, notamment les efforts d’éducation et de sensibilisation, la mise en application, la conformité des navires, l’efficacité biologique et les impacts économiques. Pour chaque mesure, il se concentre sur les cinq années précédant le règlement (2006 à 2010) et compare les tendances et les observations aux cinq années suivant le règlement (2011 à 2015) (Ferrara et al., 2017)
  • En 2019, le gouverneur de l’État de Washington, Jay Inslee, a promulgué une nouvelle réglementation régissant l’observation des baleines dans l’État. La réglementation américaine exige que les navires se tiennent à au moins 300 verges de chaque côté de la trajectoire d’un épaulard résident du sud et à 400 mètres hors de la trajectoire, devant et derrière les épaulards (État de Washington, 2019).
  • En 2019, l’assemblée législative de Washington a adopté le projet de loi 5577 du Sénat, concernant la protection des épaulards résidents du sud contre les navires, en vertu duquel une licence pour l’observation commerciale des baleines a été créée et le Washington Department of Fish and Wildlife (WDFW) a été chargé d’établir des processus de délivrance des licences et des règles que les détenteurs des licences doivent respecter pour l’observation des épaulards résidents du sud afin de réduire les impacts quotidiens et cumulatifs de l’observation sur ceux-ci dans les eaux américaines (Washington Department of Fish and Wildlife, 2020)l
Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents. MPO,
APC,
État de Washington,
groupes autochtones,
industrie, NOAA,
ONGE, TC,

WDFW
Programmes d’éducation et d’intendance visant à réduire la perturbation causée par les naviresm Élaborer des mesures de réduction de la perturbation physique
  • Le MPO fournit de l’information sur les lignes directrices « Respectez les baleines » aux intervenants, à l’industrie de la pêche, aux ONGE travaillant sur l’eau et aux membres du public. Les lignes directrices encouragent également l’utilisation du « pavillon d’avertissement de baleine » pour avertir les autres plaisanciers de la présence de baleines dans la zone (Respectez les baleines 2019). L’utilisation du pavillon d’avertissement de baleine est en train de s’étendre grâce aux efforts des ONGE et des associations d’observation des baleines dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du nord et de l’épaulard résident du sud
  • Le Programme d’intendance de l’habitat (PIH) du MPO finance les activités d’intendance et de sensibilisation de divers groupes; le Réseau d’Observations des Cétacés de Colombie-Britannique, BC Ferries, Cetus, Haida Gwaii Marine Stewardship Group (un partenariat communautaire d’organismes fédéraux, d’ONGE et de communautés de Haida Gwaii dirigé par le Conseil de la Nation haida), la Marine Education and Research Society, la North Coast Cetacean Society (NCCS) et la Saturna Island Marine Research and Education Society (SIMRES) font tous la promotion des lignes directrices « Respectez les baleines » et de l’exploitation responsable des navires autour des mammifères marins par le biais de présentations, de panneaux et d’autres matériels de sensibilisation
  • La GCC a mis en place un « Bureau des mammifères marins » situé dans son centre des Services de communication et de trafic maritimes à Sidney, en C.-B. Ce nouveau Bureau des mammifères marins signalera en temps réel les observations de baleines à partir de sources telles que les navires de la GCC, les phares et les aéronefs exploités par le MPO, la GCC et TC, et informera le trafic maritime des activités des épaulards résidents. Ces informations seront transmises aux organismes chargés de la mise en application sur l’eau afin d’assurer la protection des mammifères, et seront également communiquées au Réseau d’observations des cétacés de C.-B. La planification du Bureau des mammifères marins a commencé en 2019, mais il n’est devenu pleinement opérationnel qu’en 2020 (Garde côtière canadienne, 2021)
  • Le programme de Straitwatch et le programme de gardiens de parcs dans la réserve écologique de Robson Bight, gérés par la Cetus Research and Conservation Society, offrent une formation directe sur l’eau aux exploitants de navires, et continuent à enregistrer et à signaler les incidents de harcèlement et de non-respect dans les eaux autour de l’île de Vancouver et de la réserve écologique Robson Bight (Cetus Research and Conservation Society, 2019)
  • Le Coastal Guardian Watchmen Program est un programme d’intendance territoriale mis en œuvre par des groupes autochtones des côtes nord et centrale de la Colombie-Britannique et de Haida Gwaii. Ce programme de gardiens organisé par chaque Nation surveille ces territoires côtiers, notamment par des patrouilles régulières en mer et des présentations éducatives pour s’assurer que les règlements sont respectés (Coastal First Nations, 2019)
  • En 2016, le Coastal Oceans Research Institute d’Ocean Wise, l’administration portuaire de Prince Rupert et le programme ECHO dirigé par l’administration portuaire de Vancouver Fraser ont soutenu l’élaboration du « Mariner’s Guide to Whales, Dolphins, Porpoises of Western Canada » qui aide les marins à identifier les mammifères marins, facilite leur utilisation saisonnière des zones de la côte Ouest et leur indique des moyens de réduire les interactions potentielles et les perturbations physiques causées par les grands navires commerciaux (Coastal Oceans Research Institute d’Ocean Wise, 2016)
  • En 2018, le Réseau d’Observations des Cétacés de C.-B. d’Ocean Wise a développé l’application mobile WhaleReport Alert System, en collaboration avec le programme ECHO dirigé par l’administration portuaire de Vancouver Fraser et l’administration portuaire de Prince Rupert, dans le but de notifier certains opérateurs de navires commerciaux régionaux lorsque des baleines se trouvent à proximité. Cette connaissance permet aux navires de mieux entreprendre des mesures d’atténuation adaptatives, telles que le ralentissement ou le changement de cap en présence d’épaulards résidents et d’autres cétacés, afin de réduire le risque de collision et de perturbations physiques et acoustiques (Réseau d’observations des cétacés de C.-B., 2020)
  • En 2019, BC Ferries et le programme ECHO, en partenariat avec Ocean Wise, ont élaboré le tutoriel en ligne « Whales in Our Waters » à l’intention des navigateurs. Ce didacticiel couvre une série de sujets pour sensibiliser aux espèces de baleines locales, à la manière de les identifier et aux pratiques exemplaires à mettre en œuvre pour naviguer en leur présence, de manière à réduire les interactions potentielles et les perturbations physiques et acoustiques (Port de Vancouver, 2020a)
  • L’APC prend des mesures, en collaboration avec des groupes autochtones et d’autres ministères fédéraux, pour soutenir le rétablissement de l’épaulard résident du sud par des programmes de sensibilisation, d’interprétation et d’éducation, notamment des messages sur l’observation des baleines depuis la terre, les lignes directrices « Respectez les baleines » et l’impact du bruit des navires sur les comportements sociaux et de quête de nourriture. Les gardiens de l’APC jouent également un rôle important dans l’éducation sur l’eau, directement auprès des plaisanciers (Kroeker, comm. pers., 2021)
Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents. APC,
BC Ferries,
groupes autochtones, Haida Gwaii Marine Stewardship Group,
MPO,
Ocean Wise, ONGE,
Programme ECHO dirigé par l’Administration portuaire de Vancouver-Fraser
Mise en place de mesures de réduction du bruit sous-marin des naviresn Élaborer des mesures de réduction de la perturbation acoustique
  • Dans le cadre du Plan de protection des océans, le gouvernement du Canada élabore actuellement une stratégie sur le bruit dans les océans, qui servira de base à une approche pangouvernementale pour comprendre et gérer le bruit dans les océans (MPO, 2020a)o
  • En 2019, le gouvernement du Canada a mis en œuvre l’Initiative pour des navires silencieux, qui teste et évalue les technologies, les conceptions de navires, les modernisations et les pratiques opérationnelles les plus prometteuses pour réduire le bruit sous-marin des navires. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’engagement du gouvernement du Canada de protéger l’environnement marin et de soutenir le rétablissement des mammifères marins vulnérables, y compris des épaulards résidents (Transports Canada, 2020)
  • À l’automne 2019, le Centre d’innovation de Transports Canada a lancé une demande de propositions de 21,1 millions de dollars pour solliciter des projets d’essai, de démonstration et de déploiement de technologies marines peu bruyantes et à faibles émissions (Transports Canada, 2019a)p
  • Le Canada reconnaît la contribution des navires nationaux et internationaux au bruit sous-marin des navires au Canada, et qu’un engagement mondial en faveur de telles mesures est essentiel pour le transport maritime international et la conception des navires. C’est pourquoi, depuis 2017, TC joue un rôle de premier plan au nom du Canada dans le Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l’Organisation maritime internationale (OMI) pour promouvoir l’action et la collaboration internationales en matière de bruit sous-marin des navires parmi les États membres. TC a également collaboré à la constitution de la base de connaissances et au soutien d’un nouveau travail sur le bruit sous-marin au MEPC en présentant plusieurs documents et propositions du Canada (Organisation maritime internationale, 2019; Sanders, comm. pers., 2020).
  • En outre, en 2019, un comité directeur comprenant le Fonds mondial pour la nature (Canada), la Chamber of Shipping of America, Environics Research, l’Université maritime mondiale et Transports Canada a réalisé une étude comparative internationale sur les lignes directrices CPMM.1/Circ.833 (avril 2014) de l’OMI pour la réduction du bruit sous-marin provenant de la navigation commerciale (MEPC.1/Circ.833, en anglais uniquement) (les lignes directrices). Cette étude a permis de mieux comprendre l’adoption et la connaissance des lignes directrices parmi les chantiers navals et les propriétaires de navires, et a alimentéune nouvelle demande de travail présentée par l’Australie, le Canada et les États-Unis au MEPC en décembre 2019 (Sanders, comm. pers., 2020)
  • Afin d’étayer le travail du Canada sur le bruit sous-marin des navires, Transports Canada a coparrainé un atelier, organisé par le Réseau canadien pour l’innovation dans la construction navale, la recherche marine et la formation, en novembre 2018 à Halifax, en Nouvelle-Écosse. L’atelier a réuni 70 délégués du monde universitaire, de l’industrie et du gouvernement pour discuter des dernières avancées des technologies d’atténuation du bruit des navires et a déterminé les solutions techniques les plus utiles pour réduire le bruit sous-marin rayonné (Sanders, comm. pers., 2020)
  • TC a également profité des possibilités bilatérales, régionales et internationales existantes pour discuter du bruit sous-marin d’origine anthropique, notamment lors du Processus consultatif informel des Nations Unies sur les océans et le droit de la mer en juin 2018 (Sanders, comm. pers., 2020)
  • Dans le cadre de ses engagements pris au titre de l’Initiative de protection des baleines, Transports Canada explore le concept de plans de gestion du bruit sous-marin des navires (PGBSMN). Il s’agit de plans personnalisés élaborés par les propriétaires et exploitants de flotte pour réduire progressivement les bruits sous-marins produits par l’ensemble de leurs navires, à l’aide d’une combinaison de mesures opérationnelles et technologiques. En janvier 2019, Transports Canada a distribué un document de travail aux peuples autochtones et aux principaux intervenants pour décrire les approches possibles pour élaborer et mettre en œuvre des plans de gestion du bruit sous-marin des navires. Des séances de consultations publiques ont été tenues par la suite en février 2019 à Vancouver, Prince Rupert et Dartmouth, ainsi que par WebEx, dans le Canada atlantique et au Québec, afin d’orienter la suite de l’élaboration et de la mise en œuvre de ces plans. À la fin de 2019, Transports Canada a commencé à travailler avec les intervenants pour créer un groupe de travail national sur les objectifs de réduction du bruit sous-marin des navires afin de conseiller le gouvernement du Canada sur les objectifs possibles de réduction du bruit sous-marin généré par les navires ou les flottes, qui, en fin de compte, guideraient l’élaboration de la politique sur les plans de gestion du bruit sous-marin des navires (Sanders, comm. pers., 2020)
  • Le programme ECHO, dirigé par l’administration portuaire de Vancouver Fraser, a entrepris des évaluations du bruit sous-marin des navires dans la mer des Salish et de ses impacts potentiels, et a mis au point et testé des moyens potentiels de réduire l’exposition au bruit sous-marin
  • En 2017, l’administration portuaire de Vancouver Fraser a élargi son programme d’incitation portuaire EcoAction existant pour commencer à l’offrir aux navires ayant une classification de navire silencieux et dotés de technologies silencieuses, faisant du Canada le premier pays au monde à encourager les navires plus silencieux. Les navires faisant escale au port de Vancouver qui utilisent des technologies permettant de réduire les émissions, le bruit sous-marin et d’autres effets sur l’environnement peuvent ainsi demander une réduction des droits de port pouvant aller jusqu’à 47 %. Chaque année depuis 2017, l’administration portuaire a augmenté le nombre d’options de réduction du bruit sous-marin admissibles à des réductions des droits de port dans le cadre du programme (Port de Vancouver, 2020b)
  • En collaboration avec ses nombreux partenaires, le programme ECHO a mis en œuvre un ralentissement volontaire des grands navires commerciaux au cours de l’été 2017 dans le détroit de Haro. Une étude revue par des pairs évaluant le ralentissement de 2017 a comparé les mesures des navires participant à l’essai avec celles des périodes témoins avant et après l’essai et a montré que le ralentissement était une méthode efficace pour réduire les niveaux moyens des sources de bruit sous-marin à large bande pour toutes les catégories de navires commerciaux (MacGillivary et al., 2019)
  • S’appuyant sur le succès de l’essai de 2017, un ralentissement volontaire a été mis en place dans le détroit de Haro pendant l’été 2018. En 2019, l’essai volontaire de ralentissement des navires a été étendu au détroit de Haro et au passage Boundary, qui ont été déterminés comme constituant des zones clés de quête de nourriture pour l’épaulard résident du sud. Les exploitants de navires ont été encouragés à réduire leur vitesse dans la zone d’essai volontaire de ralentissement (lorsqu’il était possible de le faire en toute sécurité et de manière opérationnelle) afin de limiter le bruit sous-marin des navires dans les habitats voisins, ce qui devrait favoriser le comportement et le succès de l’alimentation de l’épaulard résident du sud. Bien que la distance de ralentissement ait presque doublé en 2019 par rapport aux années précédentes, l’Administration de pilotage du Pacifique a signalé que 82 % des transits de navires (1 279 sur 1 551) ont participé durant l’opération de ralentissement, contre 87 % en 2018 et 61 % en 2017 (Administration portuaire de Vancouver Fraser, 2020a)
  • En 2018, le programme ECHO a également mis en œuvre un essai volontaire dans le cadre duquel tous les navires océaniques et côtiers (remorqueurs) en partance dans une partie du détroit de Juan de Fuca étaient invités à déplacer leur passage plus au sud, en vue de réduire l’impact du bruit sous-marin des navires dans les zones d’importance critique pour l’épaulard résident du sud. En 2019, l’essai s’est concentré sur le déplacement plus au sud des trajets des remorqueurs côtiers. La participation de ces remorqueurs côtiers a atteint un taux de 76 % et l’hydrophone situé près de Jordan River a indiqué une réduction médiane du niveau sonore à large bande d’environ 3,6 dB par rapport à la période précédant l’essai. D’autres facteurs, comme la réduction du trafic et les mesures provisoires de gestion des épaulards résidents du sud mises en œuvre dans la même zone, ont probablement aussi contribué à cette réduction (Administration portuaire de Vancouver Fraser, 2020b). Vagle (2020) donne plus de détails sur l’efficacité du déplacement latéral des navires pour réduire le bruit sous-marin
  • En 2019, le MPO et TC ont collaboré pour élaborer et à mettre en œuvre l’Accord de conservation en vertu de l’article 11 de la Loi sur les espèces en péril pour appuyer le rétablissement de l’épaulard résident du sud avec l’Administration portuaire de Vancouver Fraser et six autres organisations membres du programme ECHO de l’Administration portuaire de Vancouver Fraser (voir la liste des participants). Cet accord a été signé le 10 mai 2019 et couvre une période de cinq ans à compter de cette date (2019 à 2024). L’objectif de cet accord quinquennal est de réduire les perturbations acoustiques et physiques causées aux épaulards résidents du sud par les grands navires commerciaux qui font escale dans le port de Vancouver ou qui transitent dans leur habitat essentiel. Les parties à l’accord s’engagent à élaborer et à mettre en œuvre des mesures de réduction des menaces pour assurer le rétablissement de l’épaulard résident du sud
Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents. Administration portuaire de Vancouver Fraser, MPO, Programme ECHO dirigé par l’Administration portuaire de Vancouver-Fraser,
TC, intervenants internationaux et États membres de l’Organisation maritime internationale (OMI),
Chamber of Shipping
Council of Marine Carriers,
Cruise Lines International Association,
groupes autochtones,
International Ship Owners Alliance of Canada,
Pacific Pilotage Authority Shipping Federation of Canada
Établissement de sanctuaires acoustiques dans les zones d’habitat essentiel Élaborer des mesures de réduction de la perturbation acoustique
  • En décembre 2018, le Parlement a approuvé des modifications à la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada (Justice Canada 2019), y compris le renforcement des mesures de protection du milieu marin contre les effets des activités de navigation et de transport maritime, ainsi que le pouvoir de rendre une ordonnance provisoire si une mesure immédiate est nécessaire pour faire face à un risque direct ou indirect pour le milieu marin, notamment à titre de précaution.
  • La réserve écologique Robson Bight-Michael Bigg continue de fournir un refuge contre la majeure partie du trafic maritime dans l’habitat essentiel de la population d’épaulards résidents du nord (BC Parks, 2020)
  • En 2019, le gouvernement du Canada a annoncé un certain nombre de mesures de protection supplémentaires pour l’épaulard résident du sudq. En utilisant les pouvoirs d’ordonnance provisoire prévus à la Loi sur la Marine Marchande de Canada de 2001, Transports Canada a mis en place trois zones sanctuaires provisoires situées dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud sur le banc Swiftsure, au large de la côte est de l’île Saturna et au sud-ouest de l’île North Pender. L’entrée dans ces zones est interdite au trafic maritime général (avec des exceptions) du 1er juin au 31 octobre (MPO, 2019a). Les sanctuaires ont été créés sur la base des recommandations de groupes de travail techniques composés d’experts en la matière, notamment de représentants de l’industrie maritime, de la communauté de la navigation de plaisance et de la pêche, d’organismes gouvernementaux, de scientifiques, de groupes environnementaux et d’intervenants américains
  • L’État de Washington a mis en place une zone d’interdiction volontaire à l’ouest des îles San Juan en 2018 (Washington Department of Fish and Wildlife, 2018)
Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents. Gouvernement du Canada,
APC,
BC Parks,
État de Washington,
MPO,
TC
Révision de protocoles pour les relevés sismiques et les sonars militaires afin qu’ils reflètent les plus récentes notions connues sur les réactions physiologiques et comportementales au bruit Élaborer des mesures afin de réduire la perturbation liée à des sources de bruit à haute énergie
  • La politique actuelle du ministère de la Défense nationale (MDN) en matière d’atténuation des effets de l’utilisation des sonars sur les mammifères marins est contenue dans l’Ordonnance du Commandement maritime « Procédures de protection des mammifères marins » (OCOMAR 46-13). Le MPO et le MDN se réunissent périodiquement pour discuter des mesures visant les mammifères marins et des révisions nécessaires (Cottrell, comm. pers., 2019). À l’heure actuelle, un examen scientifique des lignes directrices existantes visant à évaluer l’impact des sons sous-marins, y compris les sonars militaires, sur les mammifères marins n’a pas encore été réalisé
  • Le MPO a entrepris un examen complet de l’Énoncé des pratiques canadiennes (EPC) d’atténuation des ondes sismiques en milieu marin de 2007 pour la protection des espèces marines. Plus de détails sur ce processus sont présentés avec l’indicateur de rendement correspondant : « Réalisation d’une étude contrôlée sur les mammifères marins dans les zones où la prospection sismique est active » ci-dessus
  • NOAA Fisheries a révisé son guide technique pour l’évaluation des effets du bruit anthropique sur l’audition des mammifères marins en 2018 (National Marine Fisheries Service, 2018)
Objectif 3 : veiller à ce que la perturbation découlant des activités humaines n’empêche pas le rétablissement des épaulards résidents. MDN,
MPO,
NOAA
Bonne compréhension de la répartition hivernale des épaulards résidents Mener des études toute l’année en vue de déterminer les zones d’importance pour les épaulards
  • Le MPO mène chaque année des relevés multispécifiques à partir de navires. Le programme de recherche sur les cétacés du MPO a réalisé 21 relevés à bord de navires entre 2015 et 2019, dont six en hiver (deux en octobre et quatre en mars). La présence et l’emplacement des épaulards résidents sont consignés lorsque les animaux sont observés (Doniol-Valcroze, comm. pers., 2020)
  • On utilise également les détections acoustiques des baleines à partir des stations de surveillance acoustique passive, ainsi que les observations visuelles, pour inférer la répartition des épaulards résidents. Dans les eaux canadiennes, les stations de surveillance acoustique passive sont déployées et entretenues par le MPO, Transports Canada, l’APC (Gwaii Haanas; Lee, comm. pers., 2020), des groupes autochtones et des ONGE (y compris la NCCS, Pacific Wild, la SIMRES, Ocean Networks Canada et Orcalab) sur la côte. Le programme de recherche sur les cétacés du MPO a réalisé 74 nouveaux déploiements de stations de surveillance acoustique passive autonomes entre 2015 et 2019 dans les habitats des épaulards résidents (Doniol-Valcroze, comm. pers., 2020)
  • Les appels d’épaulards provenant des stations de surveillance acoustique passive au large de Gowgaia Bay, sur la côte ouest de Gwaii Haanas, de l’été 2017 à l’été 2019 ont été analysés par famille et par clan; la plupart des appels des épaulards résidents ont été identifiés et attribués à des épaulards résidents du nord (Lee, comm. pers., 2021)
  • Burham et ses collaborateurs (2016) ont déployé un enregistreur PAM pour relever la présence d’épaulards pendant les mois d’hiver dans la baie Clayoquot, sur la côte ouest de l’île de Vancouver. Des épaulards résidents et migrateurs ont été observés, bien que l’analyse des vocalisations ait déterminé que la majorité des enregistrements acoustiques étaient des épaulards résidents du nord
  • Deux enregistreurs de surveillance acoustique passive ont été déployés au large des côtes de l’État de Washington de 2004 à 2013 : l’un au large du plateau continental et l’autre sur le plateau, au large du cap Elizabeth. Les épaulards résidents ont été rencontrés principalement sur le site du cap Elizabeth et ont affiché une ségrégation saisonnière potentielle entre les deux communautés résidentes, l’épaulard résident du nord étant présent principalement pendant l’été et au début de l’automne, lorsque l’épaulard résident du sud n’était pas présent (Rice et al., 2017)
  • Le Réseau d’Observations des Cétacés de Colombie-Britannique (ROCCB), une initiative dirigée par Ocean Wise, demande à un réseau d’observateurs composé de citoyens de la côte, de marins, de chercheurs, d’agences et d’exploitants d’entreprises d’écotourisme de rapporter leurs observations de cétacés dans les eaux de la Colombie-Britannique. Entre 2015 et 2019, le ROCCB a ainsi reçu plus de 11 500 signalements d’observation d’épaulards, dont 1 625 confirmés d’épaulards résidents du sud et 397 confirmés d’épaulards résidents du nord (Barrett-Lennard, comm. pers., 2020). Les rapports d’observation fournissent des données précieuses pour localiser les zones importantes pour les épaulards résidents. Au cours de la période couverte par le présent rapport, le ROCCB a reçu un financement annuel dans le cadre du PIH du gouvernement du Canada
  • Dans l’État de Washington, The Orca Network gère une base de données sur les observations d’épaulards et d’autres cétacés vus principalement dans la mer des Salish, en particulier dans le sud du détroit de Georgie, les îles San Juan et la baie Puget (The Orca Network, 2019)
  • Dans le cadre du Plan de protection des océans du Canada (voir Transports Canada 2019b), le MPO a déployé dix stations de surveillance acoustique passive dans les zones d’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud qui sont susceptibles d’être touchées par le trafic des navires commerciaux (Swiftsure, détroit de Juan de Fuca, passage Boundary et autres emplacements). Ces stations enregistrent en continu depuis 2018 et l’analyse des détections d’épaulards résidents du sud est en cours (Thornton, comm. pers., 2020)
  • Le réseau de suivi des baleines, un projet pilote financé par Innovation Canada et auquel participent Ocean Sonics Ltd et le MPO, a débuté en 2015 et prévoit la mise au point d’un système de détection en temps quasi réel des épaulards résidents du sud dans les zones clés de l’habitat essentiel au Canada. Actuellement, ce réseau de stations de surveillance acoustique à terre utilise jusqu’à 20 hydrophones déployés sur la côte ouest de l’île de Vancouver, dans les îles Gulf et le nord du détroit de Georgie pour détecter la présence de baleines. Grâce à ce réseau d’hydrophones, le MPO peut déterminer le groupe familial de baleines, la direction du déplacement et le nombre de baleines présentes (Cottrell, comm. pers., 2020; Yurk, comm. pers., 2020)
  • Les données tirées des détections acoustiques ont été combinées à des observations opportunistes et à un nombre limité de baleines porteuses d’une étiquette par satellite afin de dresser des cartes de l’utilisation par l’épaulard résident du sud de l’habitat dans les eaux côtières des États-Unis. Les résultats ont montré qu’au cours des hivers 2013 et 2015, les épaulards résidents du sud marqués ont passé la plus grande partie du temps au large du fleuve Columbia et près de Westport, dans l’État de Washington. Les autres zones où l’on trouve une fréquence relativement élevée sont situées au large des côtes nord de l’État de Washington et de la Californie (Hanson et al., 2018)
Objectif 4 : protéger l’habitat essentiel proposé pour les épaulards résidents et définir d’autres zones potentielles pour la désignation et la protection de l’habitat essentiel. MPO,
APC,
groupes autochtones,
milieu universitaire,
ONGE,
NOAA,
TC
Détermination des proies hivernales des épaulards résidents Relever les principales zones d’alimentation et tout autre habitat essentiel
  • Les informations sur les proies hivernales des épaulards résidents ont été présentées ci-dessus avec l’indicateur de rendement « Détermination de la répartition et du régime alimentaire des épaulards résidents en hiver et au printemps », sous l’objectif 1
  • En 2018, les principales zones de quête de nourriture de l’épaulard résident du sud ont été déterminées dans l’habitat essentiel de l’espèce à l’aide des meilleures données scientifiques disponibles pour guider les mesures de gestion de la pêche du saumon de manière à soutenir la disponibilité du saumon quinnat en tant que proie de l’épaulard résident du sud (MPO, 2018b)
Objectif 4 : protéger l’habitat essentiel proposé pour les épaulards résidents et définir d’autres zones potentielles pour la désignation et la protection de l’habitat essentiel. MPO,
NOAA
Établissement de sanctuaires dans l’habitat essentiel Protéger l’accès des épaulards à l’habitat essentiel
  • La réserve écologique de Robson Bight (Michael Bigg) continue de fournir un refuge contre la majeure partie du trafic maritime dans l’habitat essentiel de la population d’épaulards résidents du nord. Pendant les mois d’été, un programme de gardiens financé par BC Parks fournit un soutien à la surveillance et à l’éducation sur l’eau et sur les plateformes d’observation (BC Parks 2020). Le programme de gardiens Robson Bight Guardian Watchmen contribue à limiter les perturbations dans la région en informant les exploitants de navires des limites de la réserve et des moyens de réduire les impacts anthropiques (Coastal First Nations, 2019). Ce programme a été financé par le Fonds autochtone pour les espèces en péril pendant la période couverte par le présent rapport
  • En 2019, le gouvernement du Canada a mis en place un certain nombre de mesures de protection supplémentaires pour l’épaulard résident du sud dans le cadre de l’ordonnance provisoire prise en vertu de la Loi sur la marine marchande du Canada, y compris l’interdiction pour le trafic maritime général d’entrer, du 1er juin au 31 octobre, dans trois zones sanctuaires provisoires situées sur le banc Swiftsure, au large de la côte est de l’île Saturna et au sud-ouest de l’île North Pender (MPO, 2019a)
  • En 2019, en vertu de l’arrêté d’urgence pris aux termes de la Loi sur la marine marchande du Canada, une distance d’approche de 400 m était en vigueur entre le 1er juin et le 31 octobre dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud (MPO, 2019a). Des mesures volontaires ont également été mises en œuvre de mai à octobre 2019, notamment l’interdiction de pêcher à moins de 1 000 m des épaulards dans les zones de gestion renforcée (qui représentent des zones essentielles de quête de nourriture pour l’épaulard résident du sud) et l’incitation des plaisanciers à ralentir à 7 nœuds ou moins, à arrêter les échosondeurs s’ils ne sont pas utilisés et à mettre les moteurs au ralenti neutre à moins de 1 000 m des épaulards dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud (MPO, 2019a)
  • Les lignes directrices de la Pacific Whale Watching Association prévoient une zone d’interdiction volontaire sur la côte ouest des îles San Juan et s’engagent à ce que les navires restent en dehors de la « zone de ralentissement » près de l’aire marine protégée de Red Rocks lorsque des épaulards sont présents (PWWA, 2019)
  • L’État de Washington a mis en place une zone d’interdiction volontaire à l’ouest des îles San Juan en 2018 (Washington Department of Fish and Wildlife, 2018)
Objectif 4 : protéger l’habitat essentiel proposé pour les épaulards résidents et définir d’autres zones potentielles pour la désignation et la protection de l’habitat essentiel. Gouvernement du Canada, BC Parks,
État de Washington,
groupes autochtones,
industrie
Réduction mesurable des contaminants dans l’habitat essentiel Protéger l’habitat essentiel contre la contamination et les perturbations physiques                     
  • Les activités liées à la surveillance et à l’évaluation des tendances concernant les contaminants dans les habitats essentiels sont présentées avec l’indicateur de rendement : « Déclin mesurable des concentrations de contaminants dans l’environnement (proie, sédiments, etc.) » ci-dessus, sous l’objectif 2
Objectif 4 : protéger l’habitat essentiel proposé pour les épaulards résidents et définir d’autres zones potentielles pour la désignation et la protection de l’habitat essentiel. Gouvernement du Canada, milieu universitaire

Présence de populations-proies dans les zones de l’habitat essentiel Veiller à ce que les proies des épaulards soient disponibles en quantité suffisante dans l’habitat essentiel
  • Les Sciences du MPO utilisent un relevé indépendant de la pêche pour estimer l’abondance de chaque stock de saumon quinnat dans la zone autour du banc La Pérouse, dans l’habitat essentiel des épaulards résidents. Il déploie également des étiquettes acoustiques sur les saumons quinnats adultes débarqués afin d’estimer pour chaque stock les taux de migration, l’utilisation de l’habitat et la survie pendant les migrations de montaison. Les données tirées de l’étude par marquage, les relevés sur les happées et les résultats d’un nouveau modèle statistique seront utilisés pour produire des estimations de l’abondance du saumon quinnat et de sa disponibilité en tant que proie dans tout l’habitat essentiel du sud de la C.-B. (Freshwater, comm. pers., 2020)
  • Le Canada et les États-Unis ont convenu d’un nouvel accord de conservation et de partage de la pêche sur dix ans dans le cadre du Traité sur le saumon du Pacifique (MPO, 2019c). Le chapitre 3 du nouvel accord prévoit des réductions des prises dans les pêches canadiennes et américaines pour aider à dissiper les préoccupations que pose la conservation des stocks de saumon quinnat dans les deux pays. En outre, il comprend des dispositions renouvelées visant la mise en valeur du saumon (production d’écloserie), l’amélioration des évaluations scientifiques/des stocks et d’autres mesures pour soutenir le rétablissement des stocks de saumon quinnat dans les deux pays (Commission du saumon du Pacifique, 2020)
  • L’écloserie de la rivière Chilliwack produit chaque année environ un million de saumons quinnats de la rivière Chilliwack (identifiés comme un stock proie hautement prioritaire pour l’épaulard résident du sud). Le lâcher de saumons quinnats supplémentaires de l’écloserie de la rivière Chilliwack a commencé en 2019 dans le but d’augmenter leur abondance en mer et par conséquent le nombre de saumons disponibles comme proies de l’épaulard résident du sud. Une première augmentation de 300 000 poissons a eu lieu en 2019. Le gouvernement du Canada a annoncé en octobre 2018 qu’un montant supplémentaire de 2,53 millions de dollars sur cinq ans serait utilisé pour augmenter la production de saumons quinnats juvéniles de l’écloserie de Chilliwack (gouvernement du Canada, 2019c)
  • Le Plan de protection des océans, lancé en novembre 2016 et doté d’un budget de 1,5 milliard de dollars, est le plus grand investissement jamais réalisé par le gouvernement du Canada pour protéger nos côtes et nos voies navigables. Il comprend des fonds pour la préservation et la restauration des écosystèmes marins, dont près de 75 millions de dollars pour le Fonds pour la restauration côtière, afin de soutenir des projets dans toute la C.-B. qui aideront à restaurer l’habitat du saumon sauvage et contribueront à améliorer la disponibilité des proies pour l’épaulard résident du sud (Transports Canada, 2019b). Le gouvernement du Canada et la province de la Colombie-Britannique investissent de plus jusqu’à 142,85 millions de dollars (70 % provenant du fédéral et 30 % du provincial) sur cinq ans pour soutenir le secteur du poisson et des fruits de mer de la Colombie-Britannique et pour assurer la durabilité environnementale et économique du saumon sauvage du Pacifique et des autres stocks de poissons de la Colombie-Britannique. Le gouvernement du Canada a également fourni un financement ponctuel de 5 millions de dollars à la Pacific Salmon Endowment Fund Society, et la Colombie-Britannique a versé une subvention ponctuelle de 5 millions de dollars à la Fondation du saumon du Pacifique (gouvernement du Canada, 2019a)
  • En octobre 2018, le MPO a achevé le plan de mise en œuvre de 2018 à 2022 de la Politique concernant le saumon sauvage et la Réponse au rapport Cohen : Mise à jour sur l’état d’avancement de 2018, dans le cadre d’une stratégie intégrée visant à protéger et à rétablir le saumon sauvage en Colombie-Britannique (MPO, 2018a). Le MPO a collaboré avec des partenaires dans le cadre de l’Initiative de planification stratégique concernant le saumon quinnat du sud de la C.-B. À titre d’exemple de cette collaboration, mentionnons le Plan stratégique intégré pour le saumon quinnat du sud de la C.-B., que le Ministère a élaboré conjointement avec des groupes autochtones et des intervenants ces cinq dernières années. Le but de ce Plan est de présenter une gamme de stratégies qui peuvent être envisagées pour lutter contre les menaces qui pèsent sur le saumon quinnat du sud de la C.-B. du point de vue collectif d’un groupe diversifié de groupes autochtones et de parties intéressées (MPO, 2019g)
  • L’APC a travaillé en collaboration avec le MPO, le milieu universitaire, ECCC et des ONGE partenaires pour déterminer les habitats de frai intertidaux importants pour les espèces proie du saumon dans la réserve de parc national Pacific Rim et la réserve de parc national des îles Gulf (Kroeker, comm. pers., 2021)r
  • Depuis 2015, le MPO, avec le soutien de l’APC, collecte chaque mois, du printemps à l’automne, des échantillons de matières fécales de phoques communs, d’otaries de Steller et d’otaries de Californie à des emplacements clés et le long des voies de migration du saumon afin d’estimer le régime alimentaire des pinnipèdes. En outre, les mises à jour des évaluations des populations de pinnipèdes sont en attente d’un examen final (Majewski et Ellis, en cours d’examen, Majewski et al., en cours d’examen). L’objectif est d’estimer la concurrence entre les pinnipèdes et les épaulards résidents pour les saumons en tant que proies
  • En 2018, le MPO a réduit la pêche commerciale et récréative du saumon quinnat en Colombie-Britannique d’environ 25 à 35 % afin d’accroître la disponibilité des proies pour les épaulards résidents (DFO, 2018c). En 2019, des mesures de gestion des pêches ont été mises en place pour soutenir le rétablissement des populations de saumon quinnat du Fraser en péril (gouvernement du Canada, 2019b). Elles viennent s’ajouter à la série de mesures renforcées de protection des épaulards résidents du sud, notamment les fermetures par zone de la pêche récréative et commerciale du saumon d’août à octobre 2019, et une zone d’évitement volontaire de la pêche à moins de 1 000 m des épaulards (MPO, 2019a). Bien qu’il n’y existe actuellement aucune mesure quantitative disponible pour déterminer l’efficacité de ces mesures en ce qui concerne l’augmentation de l’accessibilité des proies pour l’épaulard résident du sud, elles sont mises en place à titre de précaution pendant la réalisation d’une évaluation globale de la relation entre le bruit, les perturbations physiques et l’utilisation de l’habitat de quête de nourriture (Yurk, comm. pers., 2020)
Objectif 4 : protéger l’habitat essentiel proposé pour les épaulards résidents et définir d’autres zones potentielles pour la désignation et la protection de l’habitat essentiel. MPO,
APC,
gouvernement du Canada,
groupes autochtones,
milieu universitaire,
NOAA
Désignation officielle de l’habitat essentiel reconnue par un accord international Assurer la collaboration transfrontalière dans la détermination et la protection de l’habitat essentiel
  • Les eaux transfrontalières du sud de la Colombie-Britannique et de l’État de Washington sont reconnues comme un habitat essentiel de l’épaulard résident du sud en vertu de la LEP du Canada et de la Endangered Species Act aux États-Unis (MPO, 2018b; NOAA Fisheries, 2020). Les États-Unis et le Canada s’engagent tous deux aux étapes pertinentes de leurs processus respectifs relatifs aux habitats essentiels. En 2019, NOAA Fisheries a proposé d’étendre l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud pour inclure six nouvelles zones le long de la côte Ouest des États-Unis. Les six nouvelles zones comprennent environ 15 626 milles carrés d’eaux marines allant de la frontière entre les États-Unis et le Canada à Point Sur, en Californie. Les commentaires sur cette proposition de règlement et les documents justificatifs ont été reçus jusqu’au 18 décembre 2019 (NOAA Fisheries, 2020)
  • Le gouvernement du Canada continue de coordonner étroitement ses travaux avec les organismes américains pour élaborer et mettre en œuvre des mesures visant à réduire les menaces pesant sur les épaulards résidents du sud. Des représentants américains siègent dans les groupes de travail techniques canadiens chargés de la lutte contre les menaces. De même, des représentants canadiens participent au Southern Resident Orca Task Force de l’État de Washington (Southern Resident Orca Task Force, 2019)
  • La population annuelle d’épaulards résidents du sud, déterminée selon les données du Center for Whale Research, est l’un des dix indicateurs de la santé des écosystèmes des eaux transfrontalières canado-américaines de la mer des Salish consignés dans le cadre d’une initiative de la Déclaration conjointe de coopération pour l’écosystème du bassin de Georgia et de Puget Sound signée par ECCC et l’Environmental Protection Agency des États-Unis (gouvernement du Canada, 2000; United States Environmental Protection Agency, 2021). L’indicateur de la population d’épaulards résidents du sud, consigné depuis 2013, a initialement été élaboré en vue de décrire l’état de l’espèce dans la mer des Salish; il est présenté avec les indicateurs de l’abondance du saumon quinnat et une évaluation des espèces marines en péril. Cet indicateur est examiné périodiquement dans le cadre d’un processus axé sur la collaboration entre les agences canadiennes et américaines, et les partenaires non gouvernementaux. La prochaine mise à jour concernant les indicateurs de la santé des écosystèmes des eaux transfrontalières de la mer des Salish (y compris celui sur la population d’épaulards résidents du sud) sera publiée en 2021. L’engagement visant à maintenir et à mettre à jour les indicateurs de la santé des écosystèmes des eaux transfrontalières de la mer des Salish est décrit comme une mesure de suivi prioritaire dans le plan d’action de la Déclaration conjointe de coopération pour 2017 à 2020 (ECCC et l’Environmental Protection Agency des États-Unis, 2017). La Déclaration conjointe de coopération est une entente juridiquement non contraignante qui décrit les objectifs et les buts communs en matière de collaboration sur la gestion des écosystèmes des eaux transfrontalières de la mer des Salish. Faciliter la communication de renseignements sur les écosystèmes de la mer des Salish de part et d’autre de la frontière représente un objectif important de la Déclaration conjointe de coopération et permet d’établir les priorités et les possibilités en matière de coopération et de coordination efficaces
Objectif 4 : protéger l’habitat essentiel proposé pour les épaulards résidents et définir d’autres zones potentielles pour la désignation et la protection de l’habitat essentiel. ECCC,
EPA,
gouvernement du Canada,
NOAA

a.     En 2020, des photos ont également été fournies à partir des eaux situées à l’intérieur et à proximité des eaux marines de la réserve de parc national des îles Gulf.

b.     En date du 31 décembre 2020, la population d’épaulards résidents du sud comptait 74 individus (Center for Whale Research, 2021).

c.       Une analyse plus poussée des associations sociales des épaulards résidents du nord à l’aide de données de photo-identification a révélé que la scission de la lignée maternelle est mieux prédite par la concurrence à l’intérieur du groupe pour la nourriture, l’expérience de leadership et la parenté (Stredulinsky et al., 2021). Ce modèle prédirait qu’une plus grande concurrence pour la nourriture entraînerait une plus grande probabilité de scission de la lignée maternelle.

d.     Il existe des limites des données et des incertitudes pour chacune des menaces principales pour les épaulards résidents (disponibilité des proies, perturbations acoustiques, perturbations physiques et contaminants) et leurs impacts sur les taux de mortalité et de natalité. Il conviendrait d’appliquer une approche itérative et adaptative pour mettre à jour le modèle des effets cumulatifs à mesure que de nouvelles données et des données sur d’autres menaces potentielles deviennent disponibles (Murray et al., 2019).

e.     Les mesures de gestion des épaulards résidents du sud ont été mises à jour, puis remises en vigueur en 2020 et 2021 (MPO, 2019a).

f.       Ces résultats doivent être pris en considération dans le contexte des limites des données et de la petite taille des échantillons. La concentration de BPC accumulée par les épaulards dépend de nombreux autres facteurs tels que leur âge, leurs préférences alimentaires, l’ordre de mise bas, leurs antécédents de reproduction, l’année de naissance, l’appartenance à un groupe d’animaux et leur cycle biologique, qui n’ont pas pu être évalués dans cette étude.

g.     De nouvelles recherches indiquent que les épaulards sont très vulnérables aux épidémies de maladies infectieuses (telles que le morbillivirus des cétacés) en raison de leurs solides réseaux sociaux (Weiss et al. 2020).

h.     En 2020, le Grand Vancouver a lancé un examen détaillé et une synthèse de tous les travaux de surveillance régionaux et municipaux réalisés entre 2013 et 2017 dans le cadre du BBAMP, en mettant l’accent sur la détermination et l’évaluation des effets potentiels sur l’écologie et la santé humaine des rejets du Grand Vancouver dans la baie Boundary (Knezevic-Stevanovic, comm. pers., 2020).

i.       Les objectifs de qualité de l’eau du bras date de mer Burrard ont été mis à jour pour la dernière fois en 2020.

j.       Des rapports examinant ces résultats plus en détail et évaluant l’efficacité des mesures de gestion des risques pour le plomb et le mercure ont été publiés en 2020 dans le cadre de l’engagement du gouvernement du Canada à évaluer la mesure du rendement (gouvernement du Canada 2020b; gouvernement du Canada 2020d).

k.     Des stations de surveillance acoustique passive (SAP) reliées à la terre ont été déployées près de trois plages utilisées par les épaulards pour se frotter aux rochers en 2020 (Thornton, comm. pers. 2020). Les enregistreurs acoustiques permettent d’enregistrer l’influence du bruit et de la distance des navires sur l’utilisation par l’épaulard résident du nord des plages où il va se frotter aux rochers, l’environnement acoustique et le comportement vocal des baleines (Thornton, comm. pers. 2020).

l.       À la lumière des nouvelles données scientifiques et des pratiques exemplaires de l’industrie, l’examen scientifique a permis de conclure qu’il y a suffisamment de nouvelles informations pour justifier une mise à jour des mesures de l’EPC. L’examen contient des modifications et des ajouts potentiels à l’EPC qui devraient être pris en compte (MPO, 2020c).

m.    Après une période de consultation publique, les règles définitives ont été déposées le 23 décembre 2020. Pour en savoir plus, veuillez consulter Washington Department of Fish and Wildlife (2021).

n.     Un indicateur de rendement supplémentaire a été ajouté à des fins de rapport pour offrir une évaluation plus complète de la mise en œuvre des activités dans le cadre de la stratégie générale : « Élaborer des mesures de réduction de la perturbation physique ».

o.     Un indicateur de rendement supplémentaire a été ajouté à des fins de rapport pour offrir une évaluation plus complète de la mise en œuvre des activités dans le cadre de la stratégie générale : « Élaborer des mesures de réduction de la perturbation acoustique ».

p.     Dans un premier temps, un document de travail a été publié en octobre 2020 pour obtenir les commentaires du public et ainsi fournir des renseignements sur le bruit dans l’océan et recueillir la rétroaction des Canadiens au sujet du cadre proposé pour la stratégie.

q.     Ce premier appel à propositions annuel a pris fin le 20 janvier 2020 et les contrats sont en cours d’attribution. Les résultats de ces projets donneront lieu à l’adoption de ces innovations à l’échelle nationale et internationale.

r.      Les mesures de gestion de l’épaulard résident du sud ont été mises à jour et remises en vigueur en 2020 et en 2021 (MPO, 2019a).

s.     En 2020, l’APC a collaboré avec le MPO et des partenaires universitaires pour évaluer l’utilisation d’aéronefs télépilotés pour relever les zones d’alimentation pélagiques importantes des poissons fourrage. Cette recherche améliore la compréhension de l’intégrité du réseau trophique dans les habitats essentiels des épaulards (Kroeker, comm. pers., 2021).

3.2 Activités à l’appui de la désignation de l’habitat essentiel

Le tableau 4 fournit des renseignements sur la mise en œuvre des études décrites dans le calendrier des études afin de désigner l’habitat essentiel décrit dans le programme de rétablissement. L’un des quatre états suivants a été affecté à chaque étude :

  1. terminée : l’activité a été réalisée et est terminée
  2. en coursNote de bas de page 1  : l’activité est en cours et n’est pas terminée
  3. non commencée : l’activité a été prévue, mais n’a pas encore commencé
  4. annulée : l’activité ne commencera pas ou ne sera pas achevée
Tableau 2. État et détails de la mise en œuvre du calendrier des études indiqué dans le programme de rétablissement.
Étude Statut Description et résultats Participants*
Mener des études approfondies annuelles pour relever les zones d’occupation En cours
  • Des recensements de population par photo-identification sont effectués chaque année depuis 1973 sur les épaulards résidents du nord. Les efforts de recensement des épaulards résidents du nord ont eu tendance à être géographiquement limités aux eaux situées au large du nord-est de l’île de Vancouver et limités dans le temps aux mois d’été (juillet et août), mais ces dernières années, la portée géographique de l’effort de recensement s’est étendue à toutes les eaux côtières de la Colombie-Britannique (C.-B.) et la portée temporelle des données de photo-identification a également été élargie (MPO, 2019d)
  • La présence et l’emplacement des épaulards résidents ont été enregistrés lors des relevés multispécifiques menés par Pêches et Océans Canada (MPO) à partir de navires (y compris un relevé hivernal annuel sur les côtes centrale et nord) entre 2015 et 2019 (Doniol-Valcroze, comm. pers., 2020)
  • L’Agence Parcs Canada (APC) effectue des relevés visuels des mammifères marins dans les eaux marines de la réserve de parc national Pacific Rim et de la réserve de parc national des îles Gulf, et communique les données des relevés au MPO (Kroeker, comm. pers., 2021)
  • Les appareils de surveillance acoustique passive (SAP), notamment ceux déployés dans l’habitat essentiel des épaulards résidents du sud et du nord, permettent la surveillance acoustique de ces épaulards toute l’année et une meilleure compréhension de leur aire de répartition. Les stations de surveillance acoustique passive sont déployées et entretenues par le MPO, Transports Canada (TC), l’APC (Gwaii Haanas; Lee, comm. pers. 2020), des groupes autochtones et des organisations non gouvernementales de l’environnement, y compris la North Coast Cetacean Society, Pacific Wild, la Saturna Island Marine Research and Education Society, Ocean Networks Canada et Orcalab
  • Le réseau de suivi des baleines, tenu par le MPO, utilise 20 hydrophones déployés sur la côte ouest de l’île de Vancouver, dans les îles Gulf et le nord du détroit de Georgie pour détecter la présence des baleines. Ce projet utilise des programmes d’intelligence artificielle développés en collaboration avec Google pour détecter et faire connaître la présence et l’emplacement des baleines en temps quasi réel grâce à l’identification des vocalisations, des sifflements et des clics d’écholocation (Cottrell, comm. pers., 2020)
  • Deux années de données provenant d’un dispositif autonome de surveillance acoustique passive déployé sur le banc Swiftsure de 2009 à 2011 ont révélé que des sons des épaulards résidents du sud étaient entendus tous les mois, avec une activité maximale en été, mais que les épaulards résidents du nord, qui étaient également entendus tous les mois, étaient surtout détectés au printemps et en automne (Riera et al., 2019). L’utilisation de cette zone par les deux populations souligne l’importance du banc Swiftsure pour l’épaulard résident du sud et l’épaulard résident du nord, soutenant l’expansion de l’habitat essentiel des épaulards résidents en 2018 pour inclure ce sitea
  • Deux enregistreurs de surveillance acoustique passive ont été déployés au large des côtes de l’État de Washington de 2004 à 2013 : l’un au large du plateau continental et l’autre sur le plateau, au large du cap Elizabeth. Les épaulards résidents ont été rencontrés principalement sur le site du cap Elizabeth et ont affiché une ségrégation saisonnière potentielle entre les deux communautés résidentes, l’épaulard résident du nord étant présent principalement pendant l’été et au début de l’automne, lorsque l’épaulard résident du sud n’était pas présent (Rice et al., 2017)
  • Plusieurs organisations collectent des observations opportunistes de cétacés pour aider à déterminer la répartition des épaulards tout au long de l’année. De plus amples informations sur les réseaux d’observation sont données dans le tableau 1, sous l’objectif 4
  • Avec le soutien de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), les recensements annuels des épaulards résidents du sud sont menés par le Center for Whale Research, le MPO fournissant chaque année des photos pour soutenir cet effort (Doniol-Valcroze, comm. pers., 2020; Hanson, comm. pers., 2020). Les répertoires d’identification photographique de la population du sud continuent d’être maintenus et mis à jour (Center for Whale Research, 2019)
Center for Whale Research, MPO,
NOAA, APC,
groupes autochtones,
milieu universitaire,
ONGE,
TC
Relever des aires d’alimentation d’importance toute l’année pour déterminer si elles devraient être proposées en tant qu’habitats essentiels additionnels En cours
  • Les stocks du Fraser composaient 80 % du saumon quinnat consommé par les épaulards résidents du nord et les épaulards résidents du sud au large du sud-ouest de l’île de Vancouver et à l’ouest de l’entrée Dixon (Ford et al., 2017)
  • En utilisant les données des réseaux d’observation opportunistes, les chercheurs ont découvert que les estimations des échappées de saumon quinnat de printemps pour le Fraser pouvaient permettre de prédire la présence quotidienne des épaulards résidents du sud et que l’utilisation de la mer des Salish par l’épaulard résident du sud et l’abondance du saumon quinnat ont diminué au cours des mois de printemps depuis 2005. Les chercheurs suggèrent de réévaluer les désignations de l’habitat essentiel à mesure que l’épaulard résident du sud modifie son aire de répartition en fonction de la disponibilité des proies (Shields et al., 2018)
MPO, milieu universitaire
Déterminer les activités autres que la quête de nourriture qui peuvent être des fonctions importantes de l’habitat essentiel Terminée
  • Les épaulards résidents du nord se rendent sur des sites traditionnels précis pour se frotter contre les rochers des plages. Plusieurs de ces sites sont inclus dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du nord situé dans le détroit de Johnstone (MPO, 2018b)
MPO
Relever les sources de perturbation acoustique qui peuvent avoir un effet négatif sur l’habitat essentiel ou en restreindre l’accès En cours
  • Les études sur le bruit ambiant et anthropique dans les habitats des épaulards résidents sont résumées dans le tableau 1, sous l’objectif 3 : « Perturbations acoustiques et physiques »
  • Le programme d’amélioration de l’habitat et d’observation des cétacés (ECHO) de l’Administration portuaire de Vancouver-Fraser a entrepris des évaluations des bruits sous-marins des navires dans la mer des Salish et de leurs effets potentiels, ainsi que de moyens qui permettraient d’atténuer l’exposition au bruit. Le programme ECHO a été mis en place en 2014 et passe par la collaboration transfrontalière des industries du transport maritime, des groupes de conservation, des scientifiques, des groupes autochtones et des gouvernements canadiens et américains, y compris des représentants du MPO, de TC, de la NOAA et des Gardes côtières canadienne et américaine. Les efforts du programme ECHO visant à réduire le bruit sous-marin sont décrits plus en détail dans le tableau 1 ci-dessus
  • TC a pris plusieurs mesures en vue de mieux comprendre les niveaux de bruit sous-marin et les impacts associés sur les épaulards résidents du sud. Les travaux de Transports Canada à ce jour sont résumés dans le tableau 1 ci-dessus
MPO,
Programme ECHO dirigé par l’Administration portuaire de Vancouver-Fraser,
TC, gouvernement du Canada,
milieu universitaire
Relever les causes de perturbation physique qui peuvent avoir un effet négatif sur l’habitat essentiel ou en restreindre l’accès En cours
  • Le trafic maritime à proximité des baleines a été identifié comme une source de perturbation pour les épaulards résidents dans l’habitat essentiel (Ford et al., 2017)
  • Le MPO a commencé à recueillir les données sur les navires et les baleines près de la réserve écologique Robson Bight-Michael Bigg en 2018 afin de consigner l’influence des navires sur l’utilisation par les épaulards résidents du nord des plages où ils vont se frotter contre les rochers (Thornton, comm. pers., 2020)
  • Des relevés par navire réalisés pour évaluer la présence et le comportement des épaulards résidents du sud, qui permettent de classer leur niveau d’activité, sont menés depuis 2018. L’étude se concentre sur les zones situées dans l’habitat essentiel des épaulards résidents, notamment le banc Swiftsure et le détroit de Juan de Fuca (Thornton, comm. pers., 2020)
MPO, milieu universitaire,
TC
Relever les sources de contaminants biologiques et chimiques qui peuvent avoir une incidence négative sur l’habitat essentiel En cours
  • Des activités de surveillance sont menées pour aider à gérer les risques liés aux produits chimiques toxiques. Dans le cadre de l’Initiative de protection des baleines qui se déroule de 2018 à 2023, les efforts scientifiques du gouvernement du Canada se concentrent sur l’identification des principales sources de contaminants et sur leurs modes de pénétration dans les milieux aquatiques afin que nous soyons en meilleure position pour les gérer (gouvernement du Canada, 2018d). Le tableau 1, sous l’objectif 2, donne plus de détails sur les efforts déployés par le gouvernement du Canada et ses partenaires dans le domaine des contaminants
Environnement et Changement climatique Canada,
agglomération de Vancouver,
APC,
milieu universitaire,
ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêches de la Colombie-Britannique,
MPO,
Nation des Tsleil-Waututh,
ONGE,
Puget Sound Ecosystem Monitoring Program Toxics Work Group
Relever les facteurs qui peuvent avoir une incidence négative sur la disponibilité et la suffisance des proies dans des zones de l’habitat essentiel En cours
  • Depuis 2015, le MPO, avec le soutien de l’APC, collecte chaque mois, du printemps à l’automne, des échantillons de matières fécales de phoques communs, d’otaries de Steller et d’otaries de Californie à des emplacements clés et le long des voies de migration du saumon afin d’estimer le régime alimentaire des pinnipèdes. En outre, les mises à jour des évaluations des populations de pinnipèdes sont en attente d’un examen final (Majewski et Ellis, en cours d’examen, Majewski et al., en cours d’examen). L’objectif est d’estimer la concurrence entre les pinnipèdes et les épaulards résidents pour les saumons en tant que proies. En 2019, l’Université de la Colombie-Britannique a organisé un atelier pour cerner les connaissances et les incertitudes sur les régimes alimentaires et la dynamique des populations de pinnipèdes, y compris les impacts possibles des pinnipèdes sur le saumon en C.-B. (Trites et Rosen, 2019). Un deuxième atelier a été organisé pour 1) fournir des résumés concis de l’état actuel des connaissances scientifiques et des incertitudes (Trites et Rosen, 2019); 2) intégrer d’autres connaissances techniques pertinentes, décrire les conséquences en matière de gestion et recommander les prochaines étapes possibles des activités scientifiques nécessaires pour guider les considérations de gestion; et 3) demander aux participants de critiquer et de commenter quatre domaines d’action envisagés pour atténuer possiblement les impacts des pinnipèdes sur le saumon : variation de la production des écloseries, amélioration de la survie des poissons, prélèvement non létal des pinnipèdes et élimination létale des pinnipèdes (Trzcinski, 2020)
  • Dans le cadre de l’Initiative de protection des baleines de 2018 à 2023 (gouvernement du Canada, 2018d) et d’un investissement supplémentaire de 61,5 millions de dollars pour lutter contre les principales menaces anthropiques pesant sur les épaulards résidents du sud, quatre groupes de travail techniques et un groupe de travail consultatif du programme ECHO ont été mis en place en vue de soutenir l’élaboration de mesures de gestion pour la protection et le rétablissement des épaulards résidents du sud. L’un de ces groupes se concentre sur la disponibilité des proies, notamment en évaluant les mesures à court et à long termes qui pourraient être prises pour accroître l’approvisionnement en nourriture des épaulards résidents du sud. En 2018, les pêches commerciales et récréatives du saumon quinnat en Colombie-Britannique ont été réduites de 25 à 35 %, selon les estimations, afin d’augmenter la disponibilité des proies pour les épaulards résidents (MPO, 2018c). En 2019, la série de mesures de gestion des épaulards résidents du sud comprenait des fermetures de pêche par zone pour la pêche récréative et commerciale du saumon d’août à octobre 2019, et une zone d’évitement volontaire par la pêche à moins de 1 000 m des épaulards dans les principales zones de quête de nourriture situées dans l’habitat essentiel (MPO, 2019a)
  • Le projet de survie des saumons dans la mer des Salish est une initiative transfrontalière qui étudie les facteurs physiques, chimiques et biologiques influençant la survie des saumons juvéniles et des truites arc-en-ciel dans la mer des Salish. Les recherches ont commencé en 2014 et se poursuivent (Projet de survie des saumons dans la mer des Salish, 2020)
  • Comme il est indiqué dans le tableau 1 ci-dessus, l’unité de recherche sur les mammifères marins de l’Université de la Colombie-Britannique a organisé un atelier technique en 2017 sur la disponibilité des proies pour les épaulards résidents du sud. Cet atelier a réuni des scientifiques et des gestionnaires possédant une expertise technique sur les épaulards et le saumon quinnat afin de déterminer et d’évaluer les mesures de gestion à court terme qui pourraient augmenter l’abondance immédiate et l’accessibilité du saumon quinnat pour l’épaulard résident du sud (Trites et Rosen, 2018). Les résultats de cet atelier ont permis d’étayer les mesures de gestion des pêches prises pour 2018 afin de soutenir la réduction des menaces et le rétablissement de l’épaulard résident du sud
  • Des chercheurs de l’université de Victoria s’efforcent de mieux comprendre l’écholocation des épaulards résidents du sud dans différents environnements sonores sous-marins afin d’étudier le potentiel de masquage. Ce projet comporte des travaux avec le MPO pour prendre des mesures acoustiques sur le terrain des clics d’écholocation que les baleines utilisent pour rechercher leur nourriture (Wladichuk, comm. pers., 2020)
MPO,APC, milieu universitaire, projet de survie des saumons dans la mer des Salish

a.   En février 2020, une réunion du Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins a examiné les résultats d’une étude sur la fréquence d’utilisation et l’occurrence saisonnière des épaulards résidents dans le sud-ouest du banc La Pérouse. L’objectif est de déterminer si les données acoustiques récentes confirment les informations actuellement publiées qui ont indiqué le banc La Pérouse comme un habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement des épaulards résidents. La version définitive du rapport est en attente d’approbation.

3.3 Résumé des progrès réalisés en matière de rétablissement

3.3.1 État des indicateurs de rendement

Des activités sont en cours en vue d’appuyer les quarante indicateurs de rendement du programme de rétablissement qui sont présentés dans le tableau 1. Sur les sept études prévues dans le programme de rétablissement pour soutenir la désignation de l’habitat essentiel qui sont indiquées dans le tableau 2, six sont en cours et une est terminée. Bien que des progrès importants aient été accomplis, bon nombre de ces activités sont en cours et sans date de fin précise et ne sont donc pas indiquées comme étant terminées.

Les progrès réalisés à l’égard des indicateurs de rendement peuvent différer entre l’épaulard résident du nord et l’épaulard résident du sud, car certaines activités sont propres à une seule population; davantage d’initiatives de financement (par exemple, l’Initiative de protection des baleines, Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril) et d’efforts visaient l’épaulard résident du sud, en voie de disparition, en raison de la trajectoire actuelle de la population et du constat qu’il est confronté à des menaces imminentes pesant sur sa survie et son rétablissement (gouvernement du Canada, 2018c). En particulier, le gouvernement du Canada a adopté une approche et déployé des efforts concertés pour mettre en œuvre une série de mesures de gestion saisonnière améliorées afin de soutenir le rétablissement des épaulards résidents du sud après la découverte de menaces imminentes.

3.3.2 Réalisation du plan d’action

Le « Plan d’action pour les épaulards (Orcinus orca) résidents du nord et du sud au Canada » a été publié en 2017 (MPO, 2017a). Il présente les mesures de rétablissement qui offrent les meilleures chances d’atteindre les objectifs de rétablissement des populations, y compris les mesures à prendre pour s’attaquer aux menaces pesant sur ces populations et surveiller leur rétablissement. En outre, l’Agence Parcs Canada (APC) a élaboré plusieurs plans d’action visant plusieurs espèces qui comprennent les épaulards résidents et les a publiés dans le Registre public des espèces en péril. Ces documents comprennent le « Plan d’action visant plusieurs espèces de la réserve de parc national Gwaii Haanas, la réserve d’aire marine nationale de conservation Gwaii Haanas, et le site du patrimoine haïda » (Agence Parcs Canada, 2016), le « Plan d’action visant plusieurs espèces de la réserve de parc national du Canada Pacific Rim » (Agence Parcs Canada, 2017) et le « Plan d’action visant des espèces multiples dans la réserve de parc national des Îles-Gulf » (Agence Parcs Canada, 2018).

Peu après la publication du plan d’action, Pêches et Océans Canada (MPO) a réalisé un examen scientifique de l’efficacité des mesures de gestion et de rétablissement actuelles, sur le plan de leur capacité à réduire les menaces pesant sur le rétablissement de l’épaulard résident du sud, et a résumé les résultats obtenus à ce jour en ce qui concerne les mesures de rétablissement définies dans le plan d’action pour les épaulards résidents (MPO, 2017d). Une autre menace émergente, à savoir les collisions avec des navires, a aussi été relevée au cours du examen scientifique (MPO, 2017d). En outre, un symposium sur l’épaulard résident du sud a été organisé à Vancouver, en Colombie-Britannique (C.-B.), en 2017, afin d’établir une compréhension collective des menaces qui pèsent sur l’espèce et les mesures nécessaires à sa protection et à son rétablissement. Des ateliers techniques sur les menaces principales pesant sur l’épaulard résident du sud ont également été donnés durant ce symposium. Un résumé du symposium est fourni dans un rapport « Ce que nous avons entendu » (gouvernement du Canada, 2017).

3.3.3 Désignation et protection de l’habitat essentiel

Dans la mesure du possible, des habitats essentiels partiels ont été désignés pour l’épaulard résident du nord et l’épaulard résident du sud dans le programme de rétablissement de 2008. Ces zones d’habitat essentiel ont été protégées par la prise d’un arrêté en conseil visant la protection de l’habitat essentiel en vertu de la LEP en 2009. En 2011, des modifications mineures ont été apportées à la section relative à l’habitat essentiel du programme de rétablissement de 2008. Ces modifications précisaient que les propriétés de l’habitat essentiel désigné dans le programme de rétablissement de 2008 constituent une partie de l’habitat essentiel. En 2018, le programme de rétablissement a été modifié à nouveau pour inclure deux zones supplémentaires d’habitat essentiel (MPO, 2018b). Maintenant, l’habitat essentiel englobe quatre zones géographiques distinctes : 1) les eaux du détroit de Johnstone et du sud-est du détroit de la Reine-Charlotte (habitat essentiel des épaulards résidents du nord); 2) les eaux transfrontalières du sud de la Colombie-Britannique, notamment le sud du détroit de Georgie, le détroit de Haro et le détroit de Juan de Fuca (habitat essentiel des épaulards résidents du sud); 3) les eaux du plateau continental au large du sud-ouest de l’île de Vancouver, notamment les bancs Swiftsure et La Pérouse (habitat essentiel des épaulards résidents du nord et du sud); et 4) les eaux dans l’ouest de l’entrée Dixon, le long de la côte nord de l’île Graham, de Langara à Rose Spit (habitat essentiel des épaulards résidents du nord). Une description plus complète des fonctions, caractéristiques et propriétés qui permettent de désigner l’habitat essentiel est fournie dans la section 7 du programme de rétablissement (MPO, 2018b). Les modifications apportées au programme de rétablissement sont intégrées par renvoi dans les deux arrêtés sur l'habitat essentiel pris en 2018 pour protéger l'habitat essentiel de l’épaulard résident du nord et l’épaulard résident du sud respectivement, qui ont abrogé et remplacé l'arrêté de 2009 (Justice Canada, 2018a ; 2018b).

On ne sait pas si l’habitat essentiel tel qu’il est désigné dans le programme de rétablissement de 2018 est suffisant pour atteindre le but et les objectifs de rétablissement des populations. Le programme de rétablissement indique qu’il existe probablement d’autres zones importantes pour les épaulards résidents à différents moments, mais ces zones n’ont pas encore été étudiées de manière suffisamment détaillée pour être désignées avec certitude. Le calendrier des études présente les recherches nécessaires pour perfectionner la compréhension des fonctions, des éléments et des caractéristiques de l’habitat essentiel désigné à ce jour, pour désigner l’habitat essentiel supplémentaire nécessaire à l’atteinte du but et des objectifs de rétablissement des populations, et pour protéger l’habitat essentiel contre la destruction. Les progrès réalisés dans la mise en œuvre des études prévues dans le calendrier des études ont été présentés à la section 3.2 du présent rapport sur les progrès.

3.3.4 Faisabilité du rétablissement

Comme il est précisé dans le programme de rétablissement, on ne s’attend pas à ce que les populations d’épaulards résidents du nord et du sud atteignent des niveaux d’abondance élevés en raison de leur position écologique en tant que prédateurs de niveau trophique supérieur et de leur propension à vivre en populations relativement petites. Malgré cela, le rétablissement des deux populations à un état plus robuste et durable a été jugé techniquement et biologiquement faisable (MPO, 2018b). Il existe actuellement des technologies et des méthodes qui permettent de réduire de nombreuses menaces qui pèsent sur les épaulards, leurs proies et leurs habitats. Toutefois, en raison de leur petite taille de population et des menaces existantes, les épaulards résidents du sud sont encore fortement menacés d’extinction. En 2018, le MPO, en collaboration avec l’APC, Transports Canada et Environnement et changement climatique Canada, a préparé une évaluation des menaces imminentes pour l’épaulard résident du sud. Les conclusions de l’évaluation indiquent qu’une menace imminente pèse probablement sur le rétablissement et la survie de l’épaulard résident du sud tant que les menaces actuelles ne sont pas atténuées (gouvernement du Canada, 2018c).

En 2019, le MPO a publié les résultats d’un modèle statistique qui a évalué quantitativement les effets cumulatifs des principales menaces sur les trajectoires des populations d’épaulard résident du nord (Murray et al., 2019). Les résultats du modèleNote de bas de page 2  indiquent que la trajectoire moyenne modélisée de la population d’épaulard résident du nord augmente jusqu’à la capacité de charge fixée dans le modèle dans un délai de 25 ans, tandis que la trajectoire moyenne modélisée de la population d’épaulard résident du sud diminue, avec une probabilité de 26 % d’extinction, et que dans le cadre de ces projections, le délai moyen jusqu’à l’extinction de l’épaulard résident du sud était de 86 ans (Murray et al., 2019). Compte tenu des limites et des incertitudes des données associées à chacune des principales menaces pesant sur les épaulards résidents et leurs répercussions sur les taux de mortalité et de natalité, il faudra mettre le modèle des effets cumulatifs à jour à mesure que de nouvelles données seront disponibles et que des données sur d’autres menaces potentielles seront diffusées (Murray et al., 2019).

4. Conclusion

Au cours des cinq dernières années, grâce à la mise en œuvre des activités décrites dans le programme de rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud (Orcinus orca) au Canada, des progrès notables ont été réalisés pour réduire les menaces pesant sur le rétablissement de ces populations. Grâce aux initiatives prévues par le Plan de protection des océans de 1,5 milliard de dollars, le gouvernement du Canada démontre son engagement à soutenir la santé économique, environnementale, sociale et culturelle des océans et des côtes du Canada. En 2018, le gouvernement du Canada a annoncé un investissement supplémentaire de 167,4 millions de dollars dans le cadre de l’Initiative de protection des baleines et, après la découverte d’une menace imminente pour la survie et le rétablissement de l’épaulard résident du sud, il a annoncé un investissement supplémentaire de 61,5 millions de dollars sur cinq ans pour lutter contre les menaces pesant sur l’épaulard résident du sud et contribuer à la recherche, à la surveillance et à la mise en œuvre rapide de mesures de gestion (gouvernement du Canada, 2018d). Ces activités sont associées à des effets positifs directs et indirects pour le rétablissement de l’épaulard résident du nord. Finalement, le Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril représentant 55 millions de dollars, qui a été lancé en 2018 dans le cadre de l’Initiative Patrimoine naturel du Canada, a aussi permis de financer des projets favorisant l’atténuation des menaces prioritaires en milieu marin.

Au cours de la période couverte par ce rapport, les protections ont été renforcées et des efforts de rétablissement des épaulards ont été déployés grâce à la modification du Règlement sur les mammifères marins pris en vertu de la Loi sur les pêches, à la désignation de deux zones supplémentaires d’habitat essentiel et à la mise en œuvre des premières mesures de gestion saisonnière pour les épaulards résidents du sud. En particulier, l’ensemble des mesures de gestion renforcées de l’épaulard résident du sud mises en œuvre par le gouvernement du Canada de juin à août 2019 se sont concentrées sur la réduction des menaces dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud et feront l’objet de rapports directs à l’aide d’un cadre de surveillance et d’évaluation des épaulards résidents du sud comprenant un certain nombre d’indicateurs et de mesures de rendement. Le cadre de surveillance et d’évaluation des épaulards résidents du sud aidera à guider l’étendue et le type des futures mesures de gestion provisoires qui pourraient être prises pour soutenir davantage la survie et le rétablissement de l’épaulard résident du sud. De plus, en 2019, la ministre des Pêches et des Océans, le ministre des Transports et des représentants de l’industrie du transport maritime ont conclu un accord de conservation en vertu de l’article 11 pour appuyer le rétablissement de l’épaulard résident du sud, ce qui témoigne de l’engagement commun à réduire les perturbations acoustiques et physiques causées par les grands navires commerciaux dans les eaux canadiennes du Pacifique (gouvernement du Canada, 2019d).

Des progrès ont également été réalisés dans la technologie de détection des baleines, les systèmes de surveillance acoustique et la recherche sur les sources et les impacts des contaminants. Les progrès réalisés à ce jour n’auraient pas été possibles sans les contributions d’autres organismes fédéraux, des gouvernements provincial, municipaux et autochtones, et des organisations environnementales. Ensemble, ces efforts permettent de définir, de surveiller et de traiter les menaces qui pèsent sur les épaulards résidents, leurs proies et leur habitat océanique. Le MPO et l’APC se réjouissent de poursuivre ces collaborations et d’accueillir la contribution de partenaires supplémentaires.

Il faudra sans doute plusieurs générations pour que les effets des efforts de rétablissement commencent à se concrétiser. La population d’épaulard résident du nord a augmenté à un taux annuel moyen de 1,4 % entre 2015 et 2019 (MPO, 2020b), mais la population d’épaulard résident du sud est passée de 81 à 73 individus pendant la même période (Center for Whale Research, 2021). Le gouvernement du Canada demeure engagé à assurer le rétablissement des épaulards résidents du nord et du sud et continuera la mise en œuvre de nombreuses mesures de rétablissement. Les travaux commencés et terminés à ce jour ont jeté des bases solides pour poursuivre la recherche et la gestion réussie de ces populations durant la prochaine période de rapport.

5. Références

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