Document d’étape

Au sujet de ce Document d’étape

Ce document ne constitue pas la version finale de la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada. Il s'agit d'une version provisoire qui expose la manière dont la Stratégie 2030 sera conçue et qui ne reflète que la programmation et les investissements existants. La Stratégie 2030 finale sera disponible en 2024, avant la seizième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique. Le gouvernement du Canada vous invite à lui faire part de vos commentaires sur ce Document d'étape, y compris des suggestions d’outils, d’actions et de chemins critiques à inclure – de manière générale et/ou pour des cibles spécifiques – pour freiner et inverser la perte de biodiversité et mettre la nature sur la voie du rétablissement. Les commentaires peuvent être envoyés à  nature2030@ec.gc.ca d’ici le 9 février 2024.

Sommaire exécutif

La nature est au cœur de l'identité nationale du Canada, elle est source de fierté et est à la base de notre vie quotidienne. Notre économie, notre santé et notre capacité à lutter contre le changement climatique et à s'y adapter, tout cela dépend d'un environnement sain. Les cultures et la spiritualité des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont profondément ancrées dans la relation avec tous les êtres, et les peuples autochtones gèrent les terres, les eaux et les glaces du Canada depuis des temps immémoriaux.

Mais la science est claire : la nature est en danger. La biodiversité diminue plus rapidement que jamais dans l'histoire de l'humanité. Lorsque nous perdons la nature, nous mettons en péril les choses dont nous dépendons et que nous tenons souvent pour acquises : l'air et l'eau purs, la régulation des inondations, la sécurité alimentaire, la pollinisation et les fondements d’une grande partie de notre économie. Remplacer les services fournis par la nature par des solutions techniques est souvent impossible ou d'un coût prohibitif. La perte de biodiversité menace également la capacité des peuples autochtones à exercer leurs droits protégés par la Constitution, notamment le droit de chasser, de pêcher et de mener des pratiques et des cérémonies traditionnelles.

Il est urgent d'agir pour stopper et inverser la perte de biodiversité. Le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal (CMBKM) offre une voie ambitieuse pour y parvenir au niveau mondial. La Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada tracera la voie à suivre pour la mise en œuvre du CMBKM.

La Stratégie 2030 s'appuiera sur les initiatives existantes dans toutes les régions et tous les secteurs du pays, reconnaissant que ces efforts n'ont pas été et ne seront pas suffisants, car la biodiversité continue de décliner au Canada. Mobiliser le changement transformateur nécessaire pour stopper et inverser la perte de biodiversité nécessitera une approche de l'ensemble des gouvernements et de l'ensemble de la société fondée sur le partenariat et la collaboration. Nous devrons relever les défis qui nous ont empêchés d'avancer, repenser les paradigmes et les systèmes qui nous ont conduits à cette crise et trouver de nouvelles façons de faire, de travailler ensemble et de financer nos efforts. Nous devrons également accepter l'incertitude, apprendre et nous adapter au fur et à mesure.

Une vision à l'horizon 2050 guidera le changement transformateur dont nous avons besoin : « La nature est saine, florissante, soutient et enrichit la vie des générations actuelles et futures, et tous les Canadiens ont rétabli leur relation avec la nature et assument leurs responsabilités à son égard. » Sept piliers garantiront que notre chemin vers 2030 est transformateur, inclusif et fondé sur des données probantes :  

La Stratégie 2030 adoptera une approche holistique, car chaque cible est essentielle au succès de l’ensemble. Elle décrira également la manière dont chaque cible sera atteinte au moyen de 23 plans de mise en œuvre. Pour assurer la redevabilité, les progrès seront mesurés au moyen du Cadre national de suivi de la biodiversité du Canada.

C’est dans notre nature

Les Canadiens se soucient profondément de la nature et en font partie. La nature est au cœur de notre identité, elle est une source de fierté, elle a façonné nos valeurs et elle soutient notre mode de vie. Nous en comprenons l’importance : 96 % des Canadiens estiment que la nature est importante pour leur bien-être personnel (PDF). Les peuples autochtones gèrent durablement les terres, les eaux et les glaces depuis des temps immémoriaux et sont les premiers protecteurs de la biodiversité de ce pays.

« Nous » signifie chacun d’entre nous

Le Document d’étape utilise « nous » et « notre » pour représenter l’ensemble de la société canadienne (p. ex. les particuliers, les peuples autochtones, les gouvernements, d’autres institutions et organisations, le milieu universitaire, le secteur privé, etc.), car l’arrêt et l’inversion de la perte de biodiversité commandent une approche pangouvernementale et pansociétale.

Des écosystèmes sains et riches en biodiversité sous-tendent toutes les facettes de notre vie quotidienne et de nos moyens de subsistance. Ils nous fournissent nourriture, vêtements, abri, de l’air et de l’eau propres, et des sols sains; ils aident à nous protéger des inondations, des sécheresses et des vagues de chaleur; ils séquestrent et stockent le carbone; ils nous offrent des opportunités de loisirs; ils soutiennent notre santé ainsi que notre bien-être; ils constituent la pierre angulaire d’importants secteurs économiques (p. ex. l’agriculture et l’élevage, la foresterie, les pêches, l’écotourisme); et bien plus encore. La nature a également une valeur inhérente en elle-même. Le lien avec la terre, l’eau, la glace, les plantes et les animaux est profondément ancré dans les cultures, la spiritualité et les systèmes de connaissances des Premières Nations, des Inuits et des Métis, transmis depuis des générations.

Notre vie et notre bien-être dépendent de la nature sur les plans physique, économique, culturel et spirituel, et notre interconnexion et notre équilibre avec la terre, l'eau et tout ce qu'elles abritent doivent être rétablis.

Le Canada est le deuxième plus grand pays au monde. Nous sommes l’un des cinq pays seulement qui, ensemble, abritent plus de 70 % des aires de nature sauvage restantes dans le monde. (en anglais seulement) De plus, le Canada abrite 20 % des réserves d’eau douce de la planète, 25 % des terres humides de la planète, 24 % des forêts boréales de la planète, ainsi que le plus long littoral et l’un des plus grands territoires marins au monde. Les écosystèmes du Canada sont d’une importance mondiale et comprennent de vastes zones de nature sauvage. Ces écosystèmes fournissent un habitat essentiel à environ 80 000 espèces.

L’importance de la biodiversité canadienne s’étend bien au-delà de nos frontières, par exemple, en contribuant à réguler le climat mondial, en servant de puit de carbone à l’échelle planétaire, et en fournissant un habitat important pour les oiseaux migrateurs. De même, la dévastation des écosystèmes naturels du Canada (p. ex. la saison record des feux de forêt de 2023) peut également avoir des répercussions importantes au-delà de nos frontières. De plus, les Canadiens dépendent également des biens et des services fournis par des écosystèmes situés en dehors du Canada. Bien que le Canada abrite une biodiversité et des zones naturelles importantes, la grande majorité de la biodiversité mondiale se trouve à l’extérieur de nos frontières, y compris dans les pays en développement. Des mesures sont nécessaires dans toutes les parties du monde pour résoudre le problème de la perte de biodiversité.

La biodiversité : la variété de la vie sur Terre

La biodiversité est la variété de tous les êtres vivants sur Terre. Elle comprend les animaux terrestres et aquatiques, les plantes, les champignons et les bactéries, ainsi que leur diversité génétique. Ces espèces interagissent entre elles et avec le monde physique qui les entoure pour créer des écosystèmes. Tous ces niveaux de biodiversité - gènes, espèces et écosystèmes - créent des réseaux complexes de vie qui soutiennent la vie sur Terre.

Le privilège de vivre dans un pays doté d’une telle richesse naturelle s’accompagne d’une responsabilité de prendre soin de la nature d’une manière qui protège notre bien-être collectif maintenant et dans le futur. En assumant notre responsabilité mondiale, nous avons beaucoup à apprendre des Premières Nations, des Inuits et des Métis sur la façon de préserver et de maintenir des relations réciproques avec la nature et d’assumer nos responsabilités à son égard.

Le Canada est important, notre biodiversité est importante, et les engagements et les mesures dans la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada seront conçus pour être ambitieux et faire une différence tant au pays qu’à l’échelle mondiale.

La nature et la santé

La nature est une source d'air et d'eau purs, d'aliments nutritifs et diversifiés, de possibilités d'activité physique, de protection contre les vagues de chaleur et les inondations, entre autres choses. Notre santé mentale, physique et spirituelle dépend d'un environnement sain. Les personnes qui vivent dans des zones donnant accès à des espaces verts ont tendance à avoir une meilleure santé respiratoire et mentale (en anglais seulement) et un risque plus faible de décès dû aux maladies respiratoires et cardiovasculaires et au cancer. Le secteur de la santé a fini par reconnaître le lien important entre la nature et la santé humaine, et partout au pays, les médecins sont désormais en mesure de prescrire du temps dans la nature (PaRx) à leurs patients. Le rythme actuel des extinctions, l'empiètement de l'activité humaine sur les espaces naturels et le rejet de polluants, d'émissions et de déchets dangereux peuvent avoir une incidence sur tout, de la résistance antimicrobienne à la sûreté et sécurité alimentaires, en passant par la recherche et le développement de nouveaux médicaments, l'augmentation du risque de pandémie et la résilience globale de la santé.

La santé physique, mentale, culturelle et spirituelle, les moyens de subsistance et le bien-être des autochtones sont particulièrement touchés par la disparition de la nature, car l'accès à la terre, les pratiques culturelles, les aliments et les médicaments traditionnels sont autant de facteurs importants qui influent sur la santé. Les systèmes alimentaires autochtones sont déjà affectés par la perte de biodiversité, avec une diminution de la disponibilité, de l'accessibilité, de la quantité et de la qualité des aliments récoltés traditionnellement, qui jouent un rôle important dans la santé et le bien-être des communautés et des individus. Par exemple, les Inuits vivant sur l'île de Baffin présentent des taux de mercure supérieurs à la moyenne en raison de la consommation d'aliments traditionnels, (en anglais seulement) tels que le phoque annelé, le caribou et le varech.

Un moment critique pour la nature

L'érosion généralisée et de plus en plus rapide de la biodiversité dans le monde signifie que les mesures que nous prenons aujourd'hui entraîneront des répercussions à long terme sur la santé, la diversité et la résilience des espèces et des écosystèmes et, par extension, sur notre bien-être. Les générations futures risquent d’hériter d’un environnement dégradé en raison de la perte de biodiversité, des changements climatiques et de la pollution, compromettant leur bien-être. Nous disposons d’une petite fenêtre d’opportunité qui se referme rapidement pour entreprendre les actions urgentes et transformatrices nécessaires pour garantir un monde où les humains et la nature coexistent et s’épanouissent dans le respect.

Espèces aquatiques en péril

Les milieux marins et les milieux d’eau douce du Canada abritent une diversité d’espèces aquatiques. La stabilité, l’adaptabilité et la résilience à long terme de ces espèces dépendent d’écosystèmes aquatiques en santé. Toutefois, les espèces aquatiques en péril et leurs écosystèmes continuent d’être menacés. On compte parmi ces menaces les changements climatiques, la pollution, la perte et la dégradation de l’habitat et des frayères, l’eutrophisation, les espèces exotiques envahissantes et les effets néfastes de certaines interactions avec les pêches (p. ex. prises accessoires d’espèces en péril non ciblées, enchevêtrement et piégeage de cétacés, de mammifères marins, d’oiseaux de mer ou d’espèces de tortues de mer), ainsi que les perturbations physiques et acoustiques provoquées par les navires et les véhicules commerciaux et récréatifs, et les activités industrielles. La poursuite et le renforcement du leadership fédéral, de la conservation menée par les Autochtones et de la collaboration entre tous les partenaires et intervenants, y compris le public, sont nécessaires pour garantir la plus grande incidence positive possible sur la biodiversité, y compris sur les espèces aquatiques en péril et ceux et celles qui en dépendent.

Jusqu’à 1 000 000 d’espèces dans le monde sont menacées de disparition, et l’état et l’étendue des écosystèmes naturels ont connu une diminution de 47 % (en anglais seulement) en moyenne par rapport à leur état initial estimé. Le Canada n’échappe pas à ces tendances. Par exemple, nous avons perdu 80 % des terres humides originales dans les espaces urbains et à proximité de ceux-ci, et un cinquième des espèces évaluées présentent un certain niveau de risque de disparition au Canada.

Prairies

Les prairies sont l’un des écosystèmes les plus menacés de la planète (en anglais seulement). Environ 80 % des prairies indigènes du Canada ont été cultivées (PDF), principalement pour produire des cultures annuelles comme le blé et le canola. Bien qu’une partie importante des prairies indigènes restantes soit gérée comme des terres publiques provinciales louées pour le pâturage et la fenaison, la plus grande partie se trouve sur des terres privées et la conversion des prairies restantes se poursuit. Cet écosystème complexe fournit un habitat important pour les espèces sauvages, y compris pour les oiseaux des prairies, dont les populations ont diminué de 57 % au Canada depuis 1970 (PDF). Les prairies stockent également de grandes quantités de carbone. Le pâturage est essentiel pour la conservation des prairies indigènes, car celles-ci dépendent de perturbations, telles qu’un élevage géré convenablement, pour maintenir la fonction de l’écosystème. Les initiatives en cours pour conserver les prairies du Canada comprennent le Plan d’action pour la conservation des prairies de Conservation de la nature Canada, les efforts provinciaux déployés en Alberta et en Saskatchewan pour travailler avec les éleveurs, les efforts déployés par les gouvernements, les populations autochtones et les groupes de défense de l'environnement pour réintroduire le bison dans le paysage, le Cadre stratégique de conservation pour les espèces en péril – Secteur agricole (dans le cadre de l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril), les efforts de l’Alderville First Nation pour restaurer les prairies à hautes herbes, ainsi que des programmes comme le Fonds pour des solutions climatiques naturelles fédéral et le Programme des paysages agricoles résilients fédéral-provincial-territorial.

De multiples facteurs humains modifient la nature dans le monde entier, et ce, à un rythme sans précédent. Le Rapport d’évaluation mondiale 2019 sur la biodiversité et les services écosystémiques de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a établi les cinq principaux facteurs directs de la perte de biodiversité mondiale, qui ont également une incidence sur la biodiversité partout au Canada. En ordre de l’impact le plus important au plus faible, il s’agit : de la modification de l’utilisation des terres et des mers, des espèces exotiques envahissantes, des changements climatiques, de l’exploitation directe des organismes et de la pollution. Le même rapport montre également que le déclin de la nature est moins rapide sur les terres autochtones au niveau mondial.

Les trois crises que sont la perte de biodiversité, les changements climatiques et la pollution sont intrinsèquement liées. La pollution, y compris les produits chimiques et les déchets, peut exacerber les effets des changements climatiques et les autres facteurs de la perte de biodiversité. De nombreux types de pollution sont en augmentation (p.ex. les produits chimiques et les plastiques), tout comme le sont ses impacts négatifs sur la nature. Pour leur part, les changements climatiques devraient devenir un facteur de plus en plus important de la perte de biodiversité (en anglais seulement), ce qui rend les efforts d'atténuation des changements climatiques cruciaux. Cependant, la nature peut être un allié puissant dans la lutte contre les changements climatiques, tant en termes d’atténuation que d’adaptation. Il peut s'agir d'utiliser des solutions climatiques basées sur la nature (y compris des infrastructures naturelles) ou de protéger des écosystèmes à haute intégrité et riches en carbone, afin de bénéficier à la fois à la nature et au climat.

Il existe également plusieurs facteurs indirects, ou causes sous-jacentes, de la perte de biodiversité qui influent sur les facteurs directs. Ceux-ci sont soutenus par des valeurs et des comportements sociétaux qui incluent une production et une consommation non durables, des subventions nuisibles à la biodiversité et des systèmes économiques qui ne reflètent pas les véritables valeurs de la nature ou une relation réciproque et responsable avec la nature. Les structures actuelles en place (p. ex. les institutions coloniales, les marchés, le commerce mondial) représentent souvent ces facteurs indirects de perte de biodiversité, ce qui rend un changement structurel fondamental – un changement transformateur – essentiel.

La perte de biodiversité affecte également les nombreux avantages que la nature procure aux humains. Ces avantages sont souvent considérés à tort comme étant gratuits, mais plusieurs d’entre eux sont extrêmement coûteux ou impossibles à remplacer, par exemple, par des solutions techniques (p. ex. les installations de traitement de l’eau, les digues de protection, les barrières contre les inondations). Par exemple, un chenal naturalisé de 250 mètres situé à Oakville, en Ontario, permet d’assurer annuellement l’évacuation et le stockage des eaux pluviales pour une valeur de 1,24 à 1,44 million de dollars (en anglais seulement) (PDF). La perte de biodiversité compromet également la santé et l'intégrité des écosystèmes et diminue la résilience des espèces face à des menaces croissantes, ce qui compromet davantage leur survie à long terme et les expose au risque d'extinction.

Milieux humides et tourbières

Les milieux humides font partie des écosystèmes les plus vitaux de la planète. Ils constituent un habitat pour les poissons et la faune, améliorent la qualité de l’eau en filtrant les polluants, protègent contre les inondations et stockent de grandes quantités de carbone. Les tourbières du Canada stockent environ 150 Gt de carbone (en anglais seulement), ce qui en fait le plus grand stock de carbone des tourbières du monde et un élément essentiel pour atténuer les changements climatiques. Toutefois, les milieux humides, y compris les tourbières, sont menacées, notamment, par les changements dans l’utilisation des sols, l’urbanisation et les changements climatiques. Des mesures de conservation, de restauration et d’amélioration des milieux humides et des tourbières sont en cours internationalement et à travers le Canada. Par exemple, le Canada est Partie à la Convention internationale sur les zones humides Ramsar depuis 1981. Les efforts nationaux comprennent le Fonds des solutions climatiques axées sur la nature, le travail de conservation et de restauration des milieux humides et des tourbières dans des endroits tels que les parcs nationaux du Canada, et le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine, qui a permis de préserver plus de 9,5 millions d’hectares d’habitats en milieux humides et en hautes terres à travers le Canada. D’autres prennent également des mesures, y compris les municipalités (p. ex. le Wetland Replacement Program et l’objectif d’aucune perte nette dans le Comté de Strathcona, en Alberta), les organisations non gouvernementales (p. ex. la recherche sur les tourbières de Wildlife Conservation Society Canada), et les peuples autochtones (p. ex. les efforts de protection des tourbières de la Première Nation Mushkegowuk), entre autres.

Les coûts associés à l’inaction sont majeurs. La perte de biodiversité peut avoir un impact économique négatif sur les industries qui dépendent de la nature, en raison de la diminution des ressources biologiques, de la propagation de ravageurs et de maladies, des feux de végétation ainsi que de la disparition des pollinisateurs, qui peut entraîner une réduction des récoltes. En revanche, l'investissement dans la conservation peut se traduire par des avantages économiques et des innovations, tels que des possibilités d'emploi local dans les zones protégées et conservées.

Il y a aussi des conséquences importantes pour la santé humaine et animale, comme la réduction de la sécurité alimentaire, l’émergence de nouvelles maladies associées à la faune et aux espèces domestiques, la perte d’options pour des composés médicinaux potentiels et des effets négatifs sur la santé mentale. Dans le cadre de la perspective « Une seule santé », soit la considération globale de la santé humaine, animale et environnementale, la perte de biodiversité aura un impact important sur la santé de chaque composante de ce système.

Les effets négatifs associés à la perte de biodiversité ne sont pas répartis uniformément dans le pays. De plus, certains groupes de personnes sont touchés de façon disproportionnée par les effets de la perte de biodiversité (p. ex. les collectivités rurales, les collectivités à faible revenu), ce qui peut exacerber les inégalités existantes. Les populations autochtones sont plus susceptibles de subir les effets négatifs de la perte de biodiversité, bien qu'elles contribuent le moins aux facteurs humains mentionnés précédemment.

Freiner et inverser la perte de biodiversité

La crise de la biodiversité à laquelle nous sommes confrontés est le résultat direct des nombreux choix que nous faisons en tant qu'individus, en tant qu'institutions et en tant que société, comme la façon dont nous planifions et construisons nos villes, produisons nos aliments, nous transportons et transportons nos marchandises, extrayons des ressources, chauffons et alimentons nos maisons et nos bâtiments, et bien d'autres choses encore. Il y a des signes de changement positif dans tous les secteurs et toutes les régions du Canada, mais la perte de biodiversité se poursuit. Nous devons collectivement en faire plus, le faire plus rapidement et le faire d'une manière nouvelle qui remette en cause le statu quo.

Le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal (CMBKM – voir la Figure 1) propose une voie ambitieuse pour freiner et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030. Ce cadre historique a été adopté en décembre 2022 lors de la quinzième réunion de la Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations Unies. Le Canada a été l’hôte de cet événement marquant, qui s’est avéré la plus importante Conférence des Parties de la CDB à ce jour, et joué un rôle essentiel dans l’adoption du CMBKM.

La Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations Unies

La CDB des Nations Unies est entrée en vigueur en 1993 et compte 196 Parties, dont le Canada. À titre de traité international juridiquement contraignant, la CDB engage les Parties à conserver la biodiversité, à utiliser ses composantes de manière durable et à partager les avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques de manière juste et équitable. Dans le cadre de la CDB, les Parties sont tenues d’avoir des stratégies et des plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) qui décrivent les efforts nationaux déployés pour assurer le progrès des mesures énoncées dans la CDB.

Le Canada a été le premier pays industrialisé à ratifier la CDB, reconnaissant ainsi qu’il s’agit d’un instrument crucial pour promouvoir et orienter les efforts de conservation de la biodiversité et d’utilisation durable des ressources biologiques. En guise de reconnaissance supplémentaire de l’importance de la CDB, le Canada accueille son secrétariat à Montréal depuis 1996.

Freiner et inverser la perte de biodiversité, c'est infléchir la courbe de la chute libre de la nature et inverser la tendance vers le rétablissement. Cela signifie que l'étendue et la santé de nos écosystèmes ne sont plus en déclin, que nous ne perdons plus d'espèces et leur diversité génétique, et que nous devons affronter de front les menaces directes et indirectes qui pèsent sur la biodiversité et nous efforcer d'abord de ne pas nuire à la nature dans nos décisions. Lorsque nous freinons et inversons la perte de biodiversité, le strict minimum est de ne pas subir de perte nette de biodiversité et de tendre vers un gain net dans l'ensemble.

Nous avons moins d’une décennie pour réaliser cette tâche ambitieuse de freiner et inverser la perte de biodiversité, et la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada établira un plan sur la manière dont le Canada va s’y prendre.

Figure 1 (Voir la description longue plus bas)
Figure 1 – Vue d’ensemble des 23 cibles du CMBKM (les énoncés complets des cibles se trouvent à l’annexe 1)
Description longue pour la Figure 1

Cette figure donne un aperçu visuel de haut niveau des trois thèmes du CMBKM et des cibles qui relèvent de chacun de ces thèmes. Il s'agit d'un cercle divisé en trois parties, chaque partie représentant l'un des trois thèmes, qui sont ensuite subdivisés en cibles pertinentes (23 au total) qui relèvent du thème en question. La répartition est la suivante : Thème 1 -  Réduire les menaces pour la biodiversité. Cibles 1 à 8 se trouvent sous ce thème : 1) Réduire les changements dans l’utilisation des terres et des océans, 2) Remettre en état les écosystèmes dégradés, 3) Protéger et conserver des zones, 4) Stopper l’extinction d’espèces et réduire les risques d’extinction, 5) Récolte et commerce d’espèces sauvages, 6) Gérer les espèces exotiques envahissantes, 7) Réduire les effets négatifs de la pollution sur la biodiversité, 8) Réduire au minimum les impacts des changements climatiques. Thème  2 - Satisfaire les besoins des populations grâce à l'utilisation durable et au partage des bénéfices. Cibles 9 à 13 se trouvent sous ce thème : 9) Gestion des espèces sauvages, 10) Gestion durable de l’agriculture, de l’aquaculture, des pêches et des forêts, 11) Rétablir, maintenir et améliorer les contributions de la nature à la vie des gens, y compris les fonctions et services des écosystèmes, 12) Espaces verts et bleus en milieu urbain, et 13) Partage juste et équitable des ressources génétiques et de leurs données de séquençage numériques. Thème 3 - Outils et solutions en matière de mise en œuvre et d'intégration. Cibles 14 à 23 se trouvent sous ce thème : 14) Intégrer la biodiversité et ses valeurs aux politiques, aux règlements et aux processus de planification et d’élaboration, 15) Intégrer des mesures juridiques, administratives ou stratégiques au sein des entreprises et des institutions financières, 16) Encourager et permettre des choix de consommation durables, 17) Établir et renforcer les capacités et mettre en œuvre des mesures de biosécurité conformément au paragraphe 8(g), 18) Relever et éliminer, supprimer progressivement ou réformer les incitatifs nuisibles, y compris les subventions, 19) Accroître substantiellement et progressivement les ressources financières, 20) Renforcer les capacités et la coopération technique et scientifique, 21) Assurer l'accès des décideurs, des praticiens et du public aux données et aux connaissances, 22) Peuples autochtones et 23) Assurer l’égalité entre les sexes.

Tout le monde doit participer

La gestion de la biodiversité est une responsabilité partagée au Canada, et chaque administration et secteur de la société a ses propres valeurs, priorités, géographie, démographie et réalités économiques qui influeront sur ses mesures de conservation. Chacun d’entre eux est bien placé pour agir de manière indépendante ou en collaboration dans plusieurs domaines clés. La liste ci-dessous donne un aperçu de ces domaines, mais ne se veut pas exhaustive.

Stratégies et engagements en matière de biodiversité des provinces et territoires

Les provinces et les territoires disposent de leurs propres stratégies, lois et engagements pour protéger, conserver et gérer de façon durable la biodiversité sur leur territoire. À la COP15, le Québec a annoncé son nouveau Plan nature 2030, soutenu par un investissement historique de 650 millions de dollars, et le nouveau Fonds bleu, soutenu par son propre budget de 650 millions de dollars tiré des redevances sur l’utilisation de l’eau pour financer des mesures de protection de l’eau et des écosystèmes aquatiques. D’autres provinces se sont engagées à élaborer une stratégie sur la biodiversité au cours des prochaines années ou s’emploient actuellement à élaborer une stratégie qui s’harmonisera avec la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada (Alberta, Colombie-Britannique, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse).

Les provinces et les territoires intègrent également des considérations relatives à la biodiversité à d’autres stratégies, comme celles axées sur les changements climatiques et le développement durable. Par exemple, le Emissions Reduction and Energy Development Plan de l’Alberta (2023) comprend des initiatives qui soutiennent les solutions axées sur la nature, des résultats en matière de conservation, des nouvelles aires protégées et de conservation et des paysages fonctionnels. Le Plan d'adaptation climatique de l'Île-du-Prince-Édouard (2022) comprend des mesures relatives aux ressources en eau de surface, au développement et à l'habitat côtiers, aux risques côtiers et aux solutions fondées sur la nature, aux espèces et habitats vulnérables au climat, et à l'amélioration des arbres et des forêts.

Les provinces et les territoires s’efforcent également de conserver de vastes étendues de terre et d’eau et contribuent à l’objectif du Canada de conserver 30 % des terres et des plans d’eau d’ici 2030. Plusieurs provinces et territoires, comme la Colombie-Britannique, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador, se sont engagés à conserver 30 % de leurs terres d’ici 2030. La Nouvelle-Écosse a été la première province à adopter une loi sur les objectifs en matière de changements climatiques et de biodiversité. En vertu de l’Environmental Goals and Climate Change Reduction Act (2021), la Nouvelle-Écosse s’engage à conserver 20 % de ses terres d’ici 2030. Parmi les autres initiatives notables, citons le Plan d’aménagement du territoire du Nunavut qui est en cours d’élaboration et qui pourrait contribuer à la conservation de 4 % de la superficie terrestre du Canada et de 1 % de la superficie marine.

Le gouvernement du Canada travaille également avec les provinces et les territoires pour établir des accords sur la nature qui identifient, font progresser et soutiennent les priorités communes en matière de biodiversité. Le premier accord sur la nature a été signé avec le gouvernement du Yukon et annoncé lors de la COP15. Depuis, un accord sur la nature a été signé avec la Nouvelle-Écosse, et un accord sur la nature tripartite a été signé avec la Colombie-Britannique et le First Nations Leadership Council.

Les partenariats et la collaboration entre les gouvernements ainsi que tous les acteurs seront essentiels pour réaliser des progrès. De plus, les mesures visant à freiner et à inverser la perte de biodiversité doivent englober un large éventail de perspectives et de valeurs. Les diverses communautés voient et apprécient la nature différemment, et l’intégration de ces différentes perspectives dans nos efforts garantira que nos actions seront solides, respectueuses et équitables, et qu’elles reflèteront la diversité de la société canadienne et respecteront les droits des peuples autochtones.

Tirer parti de nos réussites et relever les défis qui subsistent

Nous ne partons pas de zéro avec la Stratégie 2030. Celle-ci s’appuiera sur des initiatives antérieures élaborées pour guider nos efforts nationaux en matière de biodiversité, y compris la Stratégie canadienne de la biodiversité de 1995, le Cadre axé sur les résultats en matière de biodiversité de 2006 et les Buts et objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020 en matière de biodiversité. Notre succès dans la réalisation des objectifs pour 2020 a été mitigé (voir le tableau à la fin de l’annexe 1), et les cibles pour 2030 placent la barre plus haut dans tous les domaines, de sorte que même les objectifs pour 2020 que nous avons atteints nécessiteront encore des efforts continus, voire supplémentaires, tandis que d'autres domaines nécessiteront des efforts encore plus importants.

Nous disposons déjà d’un large éventail d’initiatives, de stratégies, d’outils (y compris la législation) et de connaissances mais ces mesures se sont révélées insuffisantes pour freiner et inverser la perte de biodiversité jusqu’à ce jour. Développer la Stratégie 2030 est l'occasion de réexaminer et de redéfinir les priorités de nos efforts actuels et de combler les lacunes là où de nouveaux outils, approches et connaissances sont nécessaires. Si nous devons utiliser pleinement nos outils existants, nous appuyer sur eux, les amplifier et les mettre à l'échelle, les affiner et/ou les appliquer d'une nouvelle manière, nous devons également être prêts à abandonner les outils qui ne nous servent plus. Il est crucial que nous développions des outils et des approches nouveaux et innovants que nous pourrons utiliser pour conduire un changement transformateur, en reconnaissant que nous sommes en terrain inconnu et que nous ne pouvons pas savoir exactement de quelles approches nous aurons besoin, et que nous devons donc être prêts à apprendre, à nous adapter et à innover au fur et à mesure que nous avançons. Nous devrons jumeler notre ensemble d'approches renouvelé et élargi à de nouvelles connaissances et à de solides efforts de suivi afin de pouvoir comprendre l'efficacité de nos actions et les domaines qui pourraient nécessiter une plus grande attention.

Les investissements fédéraux dans la conservation de la nature au cours des dernières années apporteront une contribution importante à l’arrêt et à l’inversion de la perte de biodiversité, incluant des progrès vers notre objectif de conserver 30 % de nos terres et de nos océans d’ici 2030 (communément appelé « objectif 30x30 »); la désignation, la protection et le rétablissement des espèces en péril; le leadership autochtone en matière d’intendance et de conservation; et les efforts visant à combiner l’atténuation des changements climatiques et la préservation de la nature. À travers le pays, dans tous les secteurs et à tous les ordres de gouvernement, il existe de nombreux exemples d’outils efficaces ou prometteurs sur lesquels s’appuyer et inspirer de nouveaux efforts novateurs. Bien qu’il soit impossible d’énumérer tous ces outils et initiatives, en voici quelques exemples :

Le leadership municipal pour freiner et inverser la perte de biodiversité

Bien que les villes représentent une portion relativement petite de la superficie totale du Canada, elles sont souvent situées dans des endroits riches en biodiversité, comme les régions côtières, les vallées fluviales et les rives de lacs. Les villes sont soumises à une forte pression de développement, tendant à s'étendre sur les zones environnantes, et leur impact environnemental peut s'étendre au-delà de leurs frontières, contribuant à la pollution de l'air et de l'eau, au détournement de l'eau et à la production de déchets. Leur impact sur l'habitat peut donc être important et les solutions pour faire face à ces menaces multiples doivent être globales. L'action n'est pas seulement nécessaire dans les grands centres urbains : de nombreuses réserves de biodiversité sont situées à l'intérieur ou à proximité de petites municipalités, et il est essentiel d'améliorer la planification pour protéger la biodiversité dans les zones rurales.

De nombreuses municipalités du Canada se sont engagées à freiner et à inverser la perte de la nature. Par exemple, lors de la COP15, Montréal a invité les villes à prendre des mesures concrètes pour protéger la biodiversité. Plus de 61 villes du monde entier ont signé l’Engagement de Montréal, dont 23 villes canadiennes. Plusieurs villes internationales, dont Montréal, Vancouver et Québec, ont également appuyé la Déclaration d’Édimbourg, qui reconnaît le rôle important que les gouvernements locaux et infranationaux jouent et s’engage à mettre en œuvre le CMBKM à l’échelle locale.

Les municipalités prennent également des mesures par la gestion des actifs naturels (p. ex. le projet « Gestion des actifs naturels dans le bassin versant de Grindstone Creek »), des outils novateurs et du financement (p. ex. le Fonds des municipalités pour la biodiversité, auquel plus de 50 municipalités du Québec se sont jointes) et des systèmes de certification, comme les villes amies des oiseaux de Nature Canada. De plus, de nombreuses municipalités ont fixé des objectifs en matière de couvert arboré urbain (p. ex. l’objectif de la Ville de Toronto d’atteindre 40 % de couvert arboré d’ici 2050, l’objectif de la Ville de Montréal de planter 500 000 arbres d’ici 2030) et déploient également des efforts pour appuyer l’action (p. ex. le programme « City Park Stewards » de la ville de Vancouver, le Règlement sur la protection des arbres et le Plan de gestion de la forêt urbaine de la ville d’Ottawa). Bon nombre de ces mesures contribuent également à atténuer les changements climatiques et à s’y adapter, comme la couverture arborée qui réduit les îlots de chaleur urbains, protège contre les inondations causées par des pluies diluviennes, donne de l’ombre aux bâtiments, réduisant ainsi leur consommation d’énergie, et séquestre et stocke le carbone.

Malgré tout le bon travail en cours, nous n'avons pas encore réussi à inverser la tendance de la perte de biodiversité. Pour ce faire, nous devrons relever plusieurs défis majeurs qui, jusqu'à présent, ont entravé nos meilleurs efforts. Ces défis sont les suivants :

La tâche qui nous attend est complexe et, dans de nombreux cas, il faudra du temps pour obtenir des résultats. La science, l'information, le suivi et le partage des connaissances – comprenant à la fois la science occidentale et autochtone - nous permettront de comprendre le défi, de cibler nos efforts, d'élaborer des solutions et de suivre nos progrès.

Liens avec d’autres efforts

La Stratégie 2030 ne sera pas un effort isolé. Elle complètera et sera aussi complétée par d’autres stratégies et initiatives fédérales, telles que celles axées sur les changements climatiques, la gestion des déchets et de la pollution, le développement durable et la réconciliation et les droits des peuples autochtones, entre autres.

Le Plan de réduction des émissions à l'horizon 2030 met en avant les solutions fondées sur la nature comme l'un des domaines d'action qui contribueront à réduire les émissions. La Stratégie nationale d'adaptation fait également de la nature et de la biodiversité un système clé pour concentrer les efforts et intègre la notion d'arrêt et de renversement de la perte de biodiversité dans l'objectif global pour la nature et la biodiversité. En outre, les efforts visant à réduire la pollution, notamment les efforts complets du Canada pour réduire la pollution plastique et passer à une économie circulaire du plastique, contribuent à nos objectifs en matière de nature.

La Stratégie nationale du Canada pour le programme 2030 vise à créer une vision commune de la manière dont le Canada mettra en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations unies et à déterminer les mesures à prendre pour accélérer la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD) au pays et à l'étranger. Chaque cible du CMBKM (et de l’éventuelle Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité) est directement liée à au moins un ODD, et de nombreuses nouvelles cibles s'alignent sur la nécessité de traiter les impacts d'origine sociale et économique sur l'équité et la biodiversité. De même, la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD) fixe des objectifs et des mesures de performance pour faire progresser les actions fédérales en vue de la réalisation des ODD. Les objectifs, les stratégies de mise en œuvre et les jalons à court terme de la SFDD 2022-2026 renforceront la mise en œuvre de la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada.

Le Cadre pour la qualité de vie (QdV) au Canada présente une justification et une approche pour l'adoption d'une approche de la qualité de vie dans la prise de décision gouvernementale au Canada, et souligne que l'environnement naturel est le fondement de l'existence humaine et que les impacts sur la nature constituent un risque pour les moyens de subsistance et le bien-être. Le Cadre QdV s'appuie sur les optiques transversales que sont la durabilité et la résilience, ainsi que l'équité et l'inclusion.

Le Plan d'action de la Loi sur la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones présente une feuille de route des mesures que le Canada doit prendre en partenariat avec les peuples autochtones pour mettre en œuvre les principes et les droits énoncés dans la déclaration des Nations unies et pour faire progresser la réconciliation de manière tangible. Le Plan d'action comprend des mesures spécifiques aux terres, aux territoires et aux ressources, ainsi qu'à l'environnement, tout en reconnaissant que ces mesures sont liées à d'autres, telles que l'autodétermination, la participation à la prise de décision et les droits économiques et sociaux.

La Stratégie pour une agriculture durable, actuellement en cours d’élaboration, complétera la Stratégie 2030 par sa vision et son approche à long terme des questions agroenvironnementales visant à promouvoir la durabilité du secteur.

Leadership autochtone en matière de conservation

Les peuples autochtones entretiennent des relations et des liens culturels profonds avec les terres, les eaux et les glaces. Ils ont su gérer avec succès leur environnement depuis des temps immémoriaux et sont des leaders et des experts en matière de conservation, et ils ont des droits spécifiques et la capacité de déterminer la meilleure façon de conserver la biodiversité sur leurs terres. Au Canada, les terres et les eaux gérées ou cogérées par les Premières Nations, les Inuits et les Métis présentent des niveaux de biodiversité plus élevés que les terres protégées sans cogestion autochtone (en anglais seulement) (PDF). Les peuples autochtones possèdent une abondance de connaissances et de compétences précieuses en matière de biodiversité, de conservation et de gestion, qui ont été accumulées et adaptées au fil du temps.

Science autochtone

La science autochtone est un système de connaissances distinct, éprouvé et méthodologique qui peut améliorer et compléter la science occidentale. La science autochtone concerne la connaissance de l'environnement et des écosystèmes que possèdent les peuples autochtones. Il s'agit du savoir nécessaire à la survie depuis des temps immémoriaux, qui comprend de multiples systèmes de connaissances, tels que la connaissance des plantes, des conditions météorologiques, du comportement et des schémas des animaux, des oiseaux et de l'eau, entre autres. La science autochtone représente la continuation moderne du savoir traditionnel, en s'appuyant sur ce dernier dans un contexte moderne lorsqu'il est appliqué à la gestion des terres, à la protection de la faune et de la flore, aux espèces menacées, aux effets du changement climatique et à l'adaptation à celui-ci, et à la prévention des incendies de forêt, par exemple. L'application de la science autochtone est cruciale pour guider et informer les méthodes les plus efficaces pour établir les relations qui relient, tressent et tissent les systèmes de science et de connaissance autochtones et occidentales afin d'informer et d'améliorer la prise de décision.

Les visions autochtones du monde ne considèrent généralement pas les humains comme étant séparés de la nature et le droit coutumier autochtone incluent souvent le respect du monde naturel et le devoir sacré de maintenir l'équilibre. Les liens étroits et les interactions des peuples autochtones avec la terre, l’eau et la glace créent un paysage bioculturel. Cependant, les efforts de conservation déployés au Canada dans un passé qui n’est pas si lointain ont eu pour effet d’éloigner les populations autochtones de leurs terres ou de restreindre leur capacité à mettre en œuvre leurs pratiques culturelles, ce qui a porté préjudice à la fois aux peuples autochtones et à la terre. D'autres systèmes et actions préjudiciables, notamment le système des pensionnats, ont sapé les liens des peuples autochtones avec la terre et la transmission des connaissances sur plusieurs générations. Dans le cadre de la Stratégie 2030, des efforts continus seront nécessaires pour remédier à ces préjudices et veiller à ce que les activités de gestion des terres et des milieux marins - notamment celles relatives à l’établissement et la gestion des aires protégées et de conservation - permettent le leadership, la participation active et l’autodétermination des peuples autochtones. Agir en ce sens produirait plusieurs avantages, dont l’assurance que les pratiques culturelles et traditionnelles puissent être mises en œuvre et que les droits des peuples autochtones soient respectés.

Des environnements sains, de l’air et de l’eau propres, ainsi que la biodiversité permettent aux peuples autochtones de continuer à exercer leurs droits sociaux, culturels, d’utilisation des terres, d’autonomie gouvernementale et d’autodétermination. Pourtant, les peuples autochtones sont en première ligne face à la perte de biodiversité, aux changements climatiques et à la pollution, dont ils ressentent les effets plus tôt et de manière disproportionnée par rapport à de nombreux autres Canadiens. Ces impacts, tels que la perte d’espèces, affectent négativement la culture, la langue et le partage des connaissances, et perturbent les moyens de subsistance traditionnels, la sécurité alimentaire et la santé physique et mentale.

Gardiens autochtones

Les gardiens autochtones sont « les yeux et les oreilles sur le terrain » dans les territoires autochtones. Ils surveillent la santé écologique, entretiennent les sites culturels et protègent les zones et les espèces sensibles. Les initiatives des gardiens aident les peuples autochtones à protéger les terres, les eaux et les glaces dans leurs territoires traditionnels par le biais d’initiatives d’intendance sur le terrain, basées sur la communauté. Les gardiens autochtones favorisent également le bien-être social et communautaire par le biais de liens avec la terre et l’eau, la culture, la langue, le partage intergénérationnel des connaissances, ainsi que par le développement et le maintien d'économies durables.

Le Réseau national des gardiens des Premières Nations offre un mécanisme dirigé par les Premières Nations pour rationaliser le financement des gardiens au fil du temps, et un moyen pour les gardiens d'entrer en contact les uns avec les autres afin de partager les meilleures pratiques et d'accélérer le renforcement des capacités. Il permettra de garantir que le nombre d'initiatives réussies de gardiens continue d'augmenter à l'échelle nationale, en protégeant les écosystèmes, les espèces et les cultures pour les générations futures et dans l'intérêt de tous les Canadiens.

Il est impossible d’atteindre nos cibles collectives pour 2030 sans l’expertise et le leadership des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et le changement transformateur doit être axé sur des mesures audacieuses et dirigées par les autochtones. La science autochtone, y compris les récits de la création, les expériences vécues, et les pratiques sur la terre, doit être respectée et honorée, doit être liée, tressée et tissée avec la science occidentale lorsque cela est approprié et guidée par les détenteurs du savoir, et ultimement, doit être respectée dans la prise de décision, les politiques et la gestion des terres et des eaux. En outre, il est nécessaire de transformer la manière dont la recherche est effectuée sur les terres autochtones, en dépassant les approches coloniales et en favorisant l'autodétermination des autochtones en matière de recherche afin d'éclairer la prise de décision en matière de biodiversité (p. ex., la Stratégie nationale inuite sur la recherche).

L’accroissement des partenariats avec les peuples autochtones qui respectent les relations avec la terre et l’eau est une occasion de freiner et d’inverser la perte de biodiversité au Canada, de faire progresser la réconciliation, d’accroître la participation économique des peuples autochtones, et d’améliorer la qualité de vie et le transfert intergénérationnel des connaissances pour les peuples autochtones. À cette fin, tous les ordres de gouvernement ont l’occasion de s’appuyer sur les engagements existants et d’élaborer conjointement des politiques, des programmes, des processus de gestion des terres et des eaux et de prise de décisions avec les peuples autochtones qui pourraient avoir une incidence sur les droits ancestraux et issus de traités, faisant avancer la réconciliation du même coup.

Plusieurs modèles et programmes efficaces joueront un rôle central dans l’atteinte de ces objectifs, notamment les suivants :  

Enfin, il est important de reconnaître que, même si des mesures urgentes sont nécessaires pour lutter contre la perte de biodiversité, nous ne pouvons pas ignorer le fait que les conditions sociales et la qualité de vie de la plupart des communautés autochtones sont inférieures aux moyennes nationales. Le colonialisme a conduit (entre autres) à la détérioration des relations des peuples autochtones avec la nature et leurs terres, leur culture et leurs pratiques traditionnelles. Il a aussi entraîné la marginalisation socioéconomique, le déplacement des terres et des territoires traditionnels, la discrimination systémique et le traumatisme intergénérationnel. Ainsi, la satisfaction des besoins fondamentaux des communautés autochtones (p. ex. logement, sécurité alimentaire, eau potable propre) et la lutte contre les effets continus de la colonisation doivent survenir parallèlement à la lutte contre la perte de biodiversité. Compte tenu de ces inégalités, les peuples autochtones peuvent avoir besoin d'un soutien supplémentaire (p. ex. financement, capacités) pour participer aux initiatives en faveur de la biodiversité.

La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (la Déclaration) fournit une feuille de route pour faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones en prenant de nouvelles mesures pour respecter, reconnaître et protéger les droits de la personne des peuples autochtones et corriger les torts du passé. L’article 29.1 de la Déclaration affirme que « les peuples autochtones ont droit à la préservation et à la protection de leur environnement et de la capacité de production de leurs terres ou territoires et ressources. À ces fins, les États établissent et mettent en œuvre des programmes d’assistance à l’intention des peuples autochtones, sans discrimination d’aucune sorte ». La Déclaration contient également des références au « consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause » tout au long du texte, soulignant l'importance de reconnaître et de faire respecter les droits des peuples autochtones et d'assurer leur participation effective et significative aux décisions qui les concernent, eux, leurs communautés et leurs territoires.

Au Canada, la Loi sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (LDNUDPA) crée un cadre pour faire progresser la mise en œuvre fédérale de la Déclaration en collaboration avec les peuples autochtones. Le plan d’action de la LDNUDPA (2023-2028), qui sera périodiquement révisé et mis à jour, comprend 181 mesures qui joueront un rôle important dans la lutte contre le racisme et la discrimination systémiques, la réduction des écarts socioéconomiques et la promotion d’une plus grande égalité pour les peuples autochtones. Bien que plusieurs de ces mesures seront importantes pour atteindre nos cibles pour 2030, on peut citer à titre d'exemples les mesures relatives au soutien continu du leadership autochtone en matière de conservation (Mesure 47) et d’APCA marins (Mesure 42), à la science et aux connaissances autochtones dans la prise de décision (Mesures 40, 48, 51, 97), aux droits de pêche et à la gestion des pêcheries autochtones (mesures 36-39), ainsi qu'à la gestion, à la gouvernance et à la prise de décision concernant les lieux patrimoniaux et les activités qui s'y déroulent (mesures 35, 95, 96).

Élaboration de la Stratégie 2030 à ce jour

À ce jour, le gouvernement fédéral a entrepris une série d’activités de mobilisation pour s’assurer que la Stratégie 2030 reflètera la diversité des points de vue canadiens et que tous les Canadiens pourront se l’approprier et travailler ensemble à l’atteinte de nos cibles pour 2030. Les efforts de mobilisation se sont exercés sous différentes formes :

Plusieurs thèmes principaux sont ressortis durant la période d’engagement. Ceux-ci comprennent l’importance de l’intégration des actions liées aux changements climatiques et à la biodiversité ; la science et le leadership autochtones ; une meilleure cohérence entre la législation, les règlements et les politiques ; et l'importance d'une approche de l'ensemble des gouvernements et de l'ensemble de la société. D'autres idées ont été soulignées, notamment l'importance de l'éducation et de la communication publiques et de l'engagement continu, l'intégration des multiples valeurs de la nature dans le processus décisionnel, les mesures de responsabilisation, les incitations aux pratiques durables dans les secteurs productifs clés, les mécanismes de financement nouveaux et créatifs et l'amélioration de la collecte, de l'accès et du suivi des données et de la science. Parmi les défis notables qui ont été soulevés, citons la résolution des compromis perçus entre le maintien de la biodiversité et le développement économique, lutter contre les effets des changements climatiques sur la biodiversité, la mise en place d’une approche pangouvernementale et la garantie de ressources adéquates pour la mise en œuvre (ressources financières, données, etc.). Des détails supplémentaires sur les résultats des séances de mobilisation se trouvent dans l’annexe 3.

Il est important de noter que l'engagement n'est pas encore terminé. Le gouvernement du Canada prévoit de mener d'autres conversations au cours du premier trimestre de 2024, notamment avec un groupe plus large de représentants autochtones. Le gouvernement souhaite connaître votre avis sur ce Document d'étape, en particulier sur les outils, les actions et les chemins critiques à inclure - de manière générale et/ou pour des cibles spécifiques - afin de freiner et d'inverser la perte de biodiversité et de mettre la nature sur la voie du rétablissement. Vous pouvez soumettre vos commentaires à nature2030@ec.gc.ca. La date limite de réception des commentaires est fixée au 9 février 2024.

De la vision à l’action : atteindre les cibles de 2030

La Stratégie 2030 sera une promesse et une feuille de route : une promesse faite aux Canadiens d’aujourd’hui et de demain, aux peuples autochtones et au monde entier, selon laquelle nous garantirons un Canada juste et respectueux de la nature, et une feuille de route indiquant comment nous y parviendrons collectivement. Toutefois, nous savons que le travail ne s’arrête pas en 2030. L’atteinte de nos cibles pour 2030 n'est qu'une première étape vers la vision à long terme du Canada pour 2050, qui servira de guide à nos actions :

Vision : La nature est saine, florissante, soutient et enrichit la vie des générations actuelles et futures, et tous les Canadiens ont rétabli leur relation avec la nature et assument leurs responsabilités à son égard.

Cette vision à long terme va de pair avec la mission du Canada pour 2030 :

Mission : Travailler ensemble pour freiner et inverser la perte de biodiversité et mettre la nature sur la voie du rétablissement en prenant des mesures urgentes pour provoquer un changement transformateur au profit de tous les êtres vivants, y compris les humains.

Si les résultats que nous obtenons sont d’une importance capitale, la manière dont nous y parvenons est tout aussi fondamentale. Les piliers ci-dessous nous aideront à y parvenir de manière transformative, inclusive, et fondée sur des données probantes.

Figure 2 (Voir la description longue plus bas)
Figure 2 –  Éléments de la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada
Description longue pour la Figure 2

Cette figure donne un aperçu de haut niveau des principaux éléments de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030 du Canada : la vision, la mission, les piliers et les domaines de travail (qui sont équivalents aux trois thèmes du CMBKM). La vision 2050 et la mission 2030 s'étendent sur la partie supérieure du diagramme. La vision est la suivante : « La nature est saine, florissante, soutient et enrichit la vie des générations actuelles et futures, et tous les Canadiens ont rétabli leur relation avec la nature et assument leurs responsabilités à son égard. » La mission est la suivante : « Travailler ensemble pour freiner et inverser la perte de biodiversité et mettre la nature sur la voie du rétablissement en prenant des mesures urgentes pour provoquer un changement transformateur au profit de tous les êtres vivants, y compris les humains. » Sur le côté gauche, les sept piliers sont énumérés : 1) reconnaître, faire respecter et mettre en œuvre les droits des peuples autochtones et favoriser la réconciliation ; 2) s'engager à prendre des mesures urgentes, ambitieuses et transformatrices ; 3) garantir une approche pangouvernementale ; 4) favoriser une approche pansociétale ; 5) renforcer l'action sur le terrain ; 6) utiliser le meilleur des sciences et connaissances disponibles ; et 7) appliquer une approche écosystémique et des perspectives holistiques. À droite des piliers, les trois thèmes du CMBKM sont énumérés, avec des exemples d'initiatives fédérales pour chacun d'entre eux. Exemples d'initiatives fédérales visant à réduire les menaces pesant sur la biodiversité (cibles 1 à 8) : Engagement 30x30, promesse du Défi de Bonn, Approche pancanadienne de la transformation de la conservation des espèces en péril, Fonds pour des solutions climatiques naturelles. Exemples d'initiatives fédérales visant à répondre aux besoins des populations par l'utilisation durable et le partage des avantages (cibles 9 à 13) : Stratégie pour une agriculture durable, Programme des parcs urbains nationaux, Initiatives "Une seule santé". Exemples d'initiatives fédérales concernant les outils et les solutions pour la mise en œuvre et l'intégration (cibles 14-23) : Recensement de l'environnement, Stratégie pour un gouvernment vert, Cadre national pour l'éducation à l'environnement, Cadre de gestion des effets.

Jeter les bases d’un changement transformateur

Atteindre nos cibles pour 2030 et travailler en vue de notre vision pour 2050 nécessitera un changement transformateur, ce qui signifie que nous ne pouvons pas nous contenter de ce que nous faisons déjà. Bien que les travaux en cours constituent un bon point de départ prometteur, un changement transformateur nécessitera un examen approfondi de nos valeurs, de nos normes et de nos systèmes, y compris de la manière dont la nature est valorisée, de la manière dont elle est utilisée et à quelles fins, et de la façon dont ces décisions sont prises. Il doit également respecter et centrer le leadership des Premières Nations, des Inuits et des Métis à travers le Canada. Un tel changement transformateur aura inévitablement des répercussions sur nos modes de vie et de travail ; toutefois, la Stratégie 2030 sera mise en œuvre de manière à ce que tout le monde profite de ces changements et que personne ne soit laissé pour compte.

« Le changement radical nécessaire pour choisir la voie de la durabilité exige un engagement continu des acteurs à tous les niveaux. Il implique également des choix difficiles. Les modèles économiques standard considèrent que nos choix sont égocentriques. Les preuves s’accumulent cependant que nos préférences sont influencées par les choix des autres : elles sont « ancrées dans la société ». Comme on observe les autres pour agir, les changements nécessaires sont non seulement possibles, mais ils seront probablement moins coûteux et moins difficiles qu’on ne l’imagine souvent. »
L’économie de la biodiversité: The Dasgupta Review

La Stratégie 2030 jettera les bases du changement transformateur nécessaire et l’une des principales mesures consistera à introduire un projet de loi qui établirait un cadre statutaire de responsabilité et de transparence afin de respecter les engagements du CMBKM. Ce cadre statutaire constituerait une étape importante vers la mise en œuvre de mesures significatives permettant de rester sur la bonne voie, d'évaluer les progrès accomplis et, le cas échéant, de rectifier le tir grâce à des rapports clairs et accessibles. Comme indiqué précédemment, ce changement transformateur nécessitera une approche véritablement pangouvernementale qui concilie les mandats environnementaux, économiques et sociaux et qui intègre les considérations relatives à la biodiversité dans la prise de décision, où la protection et l'amélioration de la nature n'est pas un bonus mais un impératif. Le gouvernement fédéral peut et doit faire preuve de leadership sur ce front, et il commence déjà à faire bouger les choses grâce au développement pangouvernemental de la Stratégie 2030.

Une stratégie 2030 inclusive

La diversité est l’un des fondements de la culture et de l’identité canadiennes. Chacun a un point de vue différent sur la nature et entretient des relations uniques avec elle. Chacun bénéficie également de sa conservation et, à l’inverse, subit les conséquences de sa dégradation ou de sa disparition de différentes manières. La diversité, l'équité et l'inclusion étant des éléments transversaux du CMBKM, il sera impossible d'atteindre nos cibles pour 2030 sans une large représentation des différentes communautés et des détenteurs autochtones de droits qui participent à l'élaboration et à la mise en œuvre des solutions. Il s’agit d’un véritable défi pour l’ensemble de la société, et il est essentiel que les gens qui vivent au Canada se reconnaissent dans la Stratégie 2030 et se sentent accueillis et motivés à contribuer à sa mise en œuvre grâce à leurs propres compétences, connaissances et points de vue. Il sera important d’assurer la participation pleine, efficace et équitable de ceux qui ont été sous-représentés ou qui ne participaient pas traditionnellement aux activités liées à la biodiversité, y compris en travaillant à éliminer les obstacles systémiques à leur participation. Il s'agit notamment des peuples autochtones, des femmes, des personnes 2SLGBTQI+, des jeunes, des personnes de couleur, des personnes handicapées, des communautés rurales et des néo-Canadiens. Ces efforts doivent également viser à garantir l'équité et le respect dans la prise de décision, de sorte qu'aucune voix ou vision du monde ne prédomine dans les décisions relatives à la conservation et à l'utilisation durable de la biodiversité.

Il est important que les avantages de la mise en œuvre de la Stratégie 2030 soient répartis équitablement et ne renforcent pas les inégalités existantes (par exemple, les initiatives de verdissement urbain ne doivent pas négliger les communautés à faible revenu). De même, tout compromis ne doit pas avoir un impact systématique et disproportionné sur une communauté. À cette fin, toutes les nouvelles initiatives fédérales dans le cadre de la Stratégie 2030 feront l’objet d’une analyse comparative entre les sexes (ACS) Plus—comme cela a été fait pour toutes les initiatives fédérales existantes depuis 1995—afin d’évaluer la manière dont les femmes, les hommes et les personnes de diverses identités de genre peuvent percevoir ces programmes et politiques. Les évaluations de l’ACS Plus sont également intersectionnelles, car elles tiennent compte de l’influence d’autres facteurs identitaires tels que l’âge, la race et l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, le revenu, la géographie et le handicap. Cela posera un défi en termes de suivi et de compte rendu de nos progrès, car les données existantes devront être ventilées, ou de nouvelles données devront être collectées, pour mieux refléter et rendre compte des personnes qui sont sous-représentées ou qui ne sont pas traditionnellement impliquées dans les activités liées à la biodiversité.

Mesures pour atteindre nos cibles de 2030

La Stratégie 2030 mettra en œuvre l’ensemble des 23 cibles du CMBKM, correspondant au niveau d’ambition du CMBKM pour toutes les cibles. Elle définira des actions spécifiques et pratiques pour nous amener jusqu’en 2030. Elle sera organisée autour des trois thèmes du CMBKM :

  1. Réduire les menaces qui pèsent sur la biodiversité (cibles 1 à 8) – Les efforts pour s’attaquer aux facteurs directs de la perte de biodiversité, y compris les efforts pour atteindre notre objectif 30x30.
  2. Répondre aux besoins des populations grâce à l’utilisation durable et au partage des avantages (cibles 9 à 13) – Les actions pour s’assurer que les Canadiens et les peuples autochtones continuent de bénéficier des biens et services que la nature fournit et que les avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques sont partagés de façon juste et équitable.
  3. Outils et solutions pour la mise en œuvre et l’intégration (cibles 14 à 23) – Les efforts transversaux pour nous assurer d’avoir les outils, les connaissances, les ressources et la participation nécessaires pour réussir au niveau de l’ensemble des cibles.

Bien que la Stratégie 2030 prendra en compte les efforts importants déjà en cours, une action renforcée, notamment de nouvelles approches à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les segments de la société, sera nécessaire pour garantir notre large réussite, car s’appuyer uniquement sur les mesures existantes ne tiendrait pas la promesse d’une action ambitieuse et transformatrice. Les domaines à privilégier pour une action renforcée sont les suivants :

Les cibles du CMBKM représentent un ensemble intégré où chaque cible est essentielle à la réussite de l'ensemble. II sera inefficace et sans effet de s'attaquer aux cibles de manière isolée; il faut plutôt adopter une approche holistique qui fasse avancer plusieurs priorités en parallèle, maximise les co-bénéfices et gère les compromis éventuels. Plusieurs facteurs nous aideront à adopter une approche holistique de la mise en œuvre. Des mécanismes de gouvernance clairs peuvent contribuer à garantir une approche coordonnée au sein du gouvernement fédéral et à plus grande échelle. En outre, il sera essentiel d'intégrer pleinement la biodiversité dans le processus décisionnel à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les secteurs de la société (cible 14). Enfin, le fait de cibler des actions qui permettront de faire progresser simultanément plusieurs cibles contribuera à l'adoption d'une approche intégrée.

Afin de tracer la voie vers le succès pour l’ensemble des 23 cibles, des plans de mise en œuvre provisoires spécifiques aux cibles ont été élaborés (annexe 1). Ces plans décrivent les conditions de réussite pour chaque cible, l'importance de chaque cible dans le contexte canadien, ainsi qu'un aperçu préliminaire de la manière dont la cibles sera atteinte, y compris les initiatives existantes notables et les principales lacunes à combler.

Les plans de mise en œuvre mentionnent les cas où le succès d’une cible particulière est lié aux progrès réalisés à l’égard d’autres cibles, ou lorsqu’il y a des compromis à prendre en compte. Par exemple, les mesures visant les cibles 1 (aménagement de l’espace), 2 (restauration) et 3 (aires protégées et de conservation) s’appuieront et s’amélioreront mutuellement. L’intégration de la biodiversité dans les processus d’aménagement de l’espace crée des possibilités de protection de l’habitat, d’amélioration de la connectivité et de restauration des terres dégradées, ce qui favorise le rétablissement de la faune (cible 4). En matière de compromis, on peut citer : l’utilisation de pesticides pour gérer les espèces exotiques envahissantes (EEE – cible 6), ce qui pourrait nuire aux mesures de réduction de la pollution (cible 7); équilibrer la nécessité d’améliorer la connectivité des écosystèmes (cibles 1 à 3) tout en empêchant la propagation des EEE; atteindre notre objectif 30x30 (cible 3) tout en veillant à ce que les secteurs économiques soient durables, concurrentiels et productifs (cible 10).

Des informations supplémentaires concernant des mesures spécifiques seront incluses dans la version finale de la Stratégie 2030 lors de sa publication en 2024.

Mesurer nos progrès

La surveillance nous tient responsables de nos actions. Elle nous permet de savoir quelles mesures aident à freiner et à inverser la perte de biodiversité et lesquelles nous devons ajuster. La mesure de l’état de la biodiversité soutient une prise de décision fondée sur des données probantes et permet une comptabilité et une reddition plus transparentes du temps, des fonds et des efforts investis dans la conservation de la biodiversité par rapport aux avantages obtenus.

Toutes les Parties à la CDB doivent rendre compte des progrès accomplis dans la réalisation des quatre objectifs et des 23 cibles du CMBKM en 2026 et 2029, en utilisant les indicateurs du Cadre de suivi du CMBKM. Le Cadre de suivi du CMBKM comprend 26 indicateurs principaux qui font partie du minimum devant être rapporté par chaque pays. Certains indicateurs principaux sont encore en cours d'élaboration au niveau international, de même que des indicateurs internationaux supplémentaires qui seront incorporés dans le Cadre national de suivi de la biodiversité (CNSB) une fois qu'ils auront été élaborés. C’est la première fois que la CDB établit et exige des indicateurs normalisés.

Qu’est-ce qu’un indicateur?

Les indicateurs de biodiversité sont utilisés pour mesurer et surveiller un aspect particulier de l’état de la biodiversité. Ils nous envoient un signal lorsque ce que nous examinons est trop grand ou trop complexe pour être pleinement mesuré. Par exemple, les populations d’oiseaux qui dépendent des habitats de prairie peuvent nous renseigner sur l’étendue et la santé des prairies elles-mêmes. Les indicateurs sont un outil important pour évaluer si les mesures prises pour conserver la biodiversité atteignent les résultats souhaités et si des progrès suffisants sont réalisés.

Il est important de noter que les indicateurs du cadre de suivi du CMBKM ne sont pas destinés à fournir des informations complètes sur une cible. Le Canada a identifié d’autres indicateurs nationaux pour aider à mesurer nos progrès dans l’atteinte des aspects clés de chaque cible, dont certains seront pertinents pour plusieurs cibles compte tenu de la nature intégrée de la Stratégie 2030.

Présentement, le CNSB est principalement composé d’initiatives de surveillance fédérales. Cependant, des cadres et des programmes de surveillance de tous les niveaux de gouvernement au Canada, ainsi que de la société civile, sont nécessaires pour compléter et renforcer les actions de surveillance fédérales. Cela permettra de mieux comprendre l’état de la biodiversité et l’efficacité de nos actions dans toute la gamme et à toutes les échelles de la biodiversité au Canada.

Cadre national de suivi de la biodiversité (CNSB)

Le CNSB est le cadre de suivi du Canada qui sera utilisé pour déterminer si le Canada est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs et les cibles du CMBKM. Il présente une liste d'indicateurs pour chaque cible, tirés du Cadre de suivi du CMBKM et complétés par des indicateurs nationaux. Voir l'annexe 2 pour le CNSB complet.

Les indicateurs actuels reposent sur la science occidentale. La science autochtone constitue un moyen tout aussi valable et important de comprendre la nature et d'en rendre compte, et elle fera partie de la manière dont nous surveillerons la biodiversité au Canada. L'intégration de la science autochtone nécessitera d'écouter et de suivre des groupes et des individus, y compris les organisations nationales autochtones, les aînés et les détenteurs de connaissances, entre autres, en reconnaissant que la science autochtone est basée sur les lieux et sur les distinctions, les Premières Nations, les Inuits et les Métis ayant chacun leurs propres protocoles, enseignements, cultures et perspectives uniques.

L’ensemble des indicateurs, des méthodologies et des types et des sources d’information et de données nécessaires seront contenus dans le CNSB (voir une version générale du CNSB à l’annexe 2). Le cadre se veut réalisable dans sa mise en œuvre, résistant à l’examen des meilleures connaissances disponibles et tenant le Canada responsable aux niveaux national et international.

Achèvement de la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada

À mesure que le travail se poursuit pour achever la Stratégie 2030 et les plans préliminaires de mise en œuvre présentés dans ce Document d’étape, le gouvernement fédéral apprécierait vos commentaires sur la façon dont la Stratégie 2030 évolue jusqu’à présent, notamment sur la manière dont elle est formulée, sur les éléments manquants et sur les lacunes à combler ou les occasions à saisir pour garantir notre réussite collective. Vos idées d'outils, d'actions et de chemins critiques essentiels à inclure—en général et/ou pour des cibles spécifiques—pour freiner et inverser la perte de biodiversité et placer la nature sur la voie du rétablissement sont également les bienvenues.

Les commentaires peuvent être envoyés à nature2030@ec.gc.ca d’ici le 9 février 2024. Le gouvernement fédéral poursuivra ses efforts ciblés d’engagement au premier trimestre de 2024 et utilisera les résultats de cet engagement, ainsi que les commentaires écrits reçus, pour finaliser la Stratégie 2030, qui sera publiée avant la COP16.

Annexe 1 : Plans préliminaires de mise en œuvre des cibles individuelles

Des plans préliminaires de mise en œuvre spécifiques à chaque cible ont été élaborés afin de commencer à établir le chemin menant à une mise en œuvre fructueuse des 23 cibles du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal (CMBKM). Pour chaque cible, ces plans présentent une vision du succès, pourquoi cette cible est importante, et un schéma préliminaire montrant comment la cible sera atteinte. Ces plans de mise en œuvre préliminaires ne concernent que les programmes et politiques existants, des détails supplémentaires devant être fournis dans la version finale en 2024. L'alignement de chaque cible sur les objectifs de développement durable des Nations unies, ainsi que sur les précédents Buts et objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020, est présenté dans deux tableaux récapitulatifs à la fin de la présente annexe.

Le Canada adoptera en grand partie les cibles du CMBKM telles-quelles, reconnaissant que l’ensemble des cibles représente un panier holistique, où chaque cible est essentielle à l’atteinte de l’objectif ultime de freiner et d’inverser la perte de biodiversité. Dans certains cas, (par exemple, les objectifs collectifs pour la mobilisation des ressources de la cible 19), les cibles n’ont pas d’équivalent direct dans le contexte canadien, seulement une valeur mondiale, à laquelle le Canada contribuera. Toutefois, chaque cible sera adoptée avec le même niveau d’ambition que celui du CMBKM.

Une importante considération doit être prise en compte concernant le langage du CMBKM lorsqu’il est transposé aux fins de la Stratégie 2030 du Canada. Bien que la CDB et le CMBKM emploient le terme « peuples autochtones et communautés locales » afin de considérer les différences régionales, dans le contexte canadien, les « peuples autochtones » ont des droits spécifiques et distincts reconnus et confirmés dans la Section 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Le gouvernement du Canada de plus reconnait que les peuples autochtones ont des droits distincts, tels qu’énoncés dans la Déclaration des Nations unies, qui affirme que « le respect des savoirs, des cultures et des pratiques traditionnelles autochtones contribue à une mise en valeur durable et équitable de l’environnement et à sa bonne gestion. » La loi sur la déclaration des Nations unies affirme que la déclaration des Nations unies est un instrument universel de protection des droits de l'homme qui s'applique au droit canadien et fournit un cadre pour sa mise en œuvre par le gouvernement du Canada. Au Canada, le terme « communautés locales » ne possède pas de sens formel ou légal, et les communautés locales ne détiennent pas de droits comparables à ceux des peuples autochtones. De ce fait, la Stratégie 2030 du Canada mettra l’accent sur les peuples autochtones.

Des détails additionnels seront fournis dans les plans de mise en œuvre de la version finale de la Stratégie 2030 qui sera publiée en 2024. Celle-ci tiendra compte des soumissions écrites et de la mobilisation ciblée qui se tiendra durant le premier trimestre de 2024.

Cible 1 : Aménagement de l’espace et gestion efficace

Cible 1 :« Veiller à ce que toutes les zones fassent l’objet d’une planification spatiale participative, intégrée et respectueuse de la biodiversité et/ou soient gérées efficacement dans le cadre de processus de changement d'affectation des terres et des mers, afin de réduire la perte de zones de grande importance pour la biodiversité, y compris d'écosystèmes de grande intégrité écologique, à un niveau proche de zéro d'ici à 2030, dans le respect des droits des peuples autochtones et des communautés locales. »

Note : Dans le contexte canadien, les "peuples autochtones" ont des droits spécifiques et distincts, tandis que les "communautés locales" n'existent pas en tant que terme officiel ou juridique. C'est pourquoi la Stratégie 2030 du Canada met l'accent sur les peuples autochtones. Pour une explication plus détaillée, veuillez-vous référer au texte d'introduction de l'annexe 1.

Ce que nous visons d’ici 2030

Pour le Canada, atteindre la cible 1 signifiera appliquer la planification spatiale - terme utilisé au sens large ici, pour inclure la planification de l'utilisation des terres, la planification spatiale marine (PSM) et d'autres processus de gestion efficaces - à l'ensemble de notre territoire d'ici 2030, afin d'éviter la perte de biodiversité et d'atteindre d'autres résultats sociaux, économiques et écologiques. La planification spatiale doit être participative, intégrer des considérations relatives à la biodiversité et respecter les droits des peuples autochtones. La cible 1 soutient et bénéficie des actions et des efforts déployés pour de nombreuses cibles du CMBKM, y compris les aires protégées et conservées (cible 3), qui apportent une contribution importante à la cible 1.

Pourquoi cette cible est importante

Un aménagement spatial participatif et intégré, qui tient compte de la biodiversité, permet de considérer les changements d’utilisation de la terre et de la mer à une échelle géographique appropriée, tout en respectant les droits des peuples autochtones. Il implique que des décisions sont prises pour une gestion qui bénéficie aux espèces sauvages et aux humains, considérant l’ensemble des activités humaines, dont les conflits potentiels entre les différentes utilisations, afin que la diversité des espèces et des écosystèmes puisse persister et prospérer. La cible 1 comprend « toutes » les zones, reconnaissant ainsi que les résultats en matière de biodiversité ne peuvent être atteints uniquement grâce aux aires protégées et conservées. Le Canada a un rôle important à jouer à l’échelle mondiale pour préserver les écosystèmes d’une grande intégrité écologique, y compris ses écosystèmes arctiques et ses vastes forêts intactes. L’intégration de la biodiversité dans l’aménagement de l’espace favorisera la réalisation d’autres cibles (p. ex., 2, 3, 4, 6) et offre aussi l’occasion de faire progresser les mesures prises par le Canada pour respecter les droits des peuples autochtones. Elle offre également plus de certitude envers une utilisation durable et pour le développement d’économies durables.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Des processus d’aménagement de l’espace sont en cours dans de nombreuses zones terrestres et marines du Canada. On peut citer notamment le Plan d’aménagement des terres du Nunavut, les plans régionaux d’aménagement du territoire dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut, au Yukon, en Colombie-Britannique, et ailleurs, ainsi que l’avancement au Canada de la PSM dans cinq zones marines. Ils représentent une base solide, mais ils reflètent également bien souvent des décennies d’efforts. La planification spatiale participative s'est avérée prendre du temps et peut s'avérer inefficace si elle est réalisée dans la précipitation.

Faire progresser l’aménagement de l’espace dans « toutes les zones » en seulement six ans représente un défi considérable et nécessitera de :

Le Plan d’aménagement des terres du Nunavut (PATN) recommandé de 2023, s’il est approuvé, apportera une contribution importante à la cible 1 (le Nunavut représente 21 % de la zone terrestre du Canada et environ 26 % de sa zone marine) et servira d’exemple positif. Le PATN est le fruit d’une collaboration, d’une participation active et protège les usages traditionnels. Le plan couvre l’ensemble du territoire du Nunavut, y compris les régions marines et côtièresNote de bas de page 2. Ses cinq objectifs répondent à la fois aux besoins en matière de développement et de biodiversité et il prend explicitement en compte les besoins d’un certain nombre d’espèces culturellement importantes.

La délimitation des zones de grande importance pour la biodiversité constitue la première étape de la conservation de ces zones. La surveillance peut nous indiquer si des changements se produisent et nous devons être en mesure de réagir rapidement aux menaces afin de limiter les pertes et d’entreprendre la restauration si nécessaire.

Cible 2 : Restauration des écosystèmes

Cible 2 : « Veiller à ce que, d'ici à 2030, au moins 30 % des zones d'écosystèmes terrestres, d'eaux intérieures et d'écosystèmes marins et côtiers dégradés fassent l'objet de mesures de remise en état efficaces, afin d'améliorer la biodiversité, les fonctions et services écosystémiques, ainsi que l'intégrité et la connectivité écologiques. »

Ce que nous visons d’ici 2030

Grâce à l’atteinte de la cible 2, les écosystèmes dégradés sur les terres publiques et privées seront améliorés, avec au moins 30% des zones dégradées en cours de restauration efficace, mettant la nature sur la voie du rétablissement. Les zones restaurées contribueront à améliorer la connectivité et favoriseront la provision de services écosystémiques. Les efforts déployés et les considérations pour la restauration seront intégrés dans les processus de planification d’aménagement des terres et dans les décisions pour la gestion des ressources. Un renforcement des partenariats et des relations axés sur la restauration favorisera un sentiment de propriété et de responsabilité collectives. La recherche et l’innovation joueront un rôle central, et la gestion adaptative contribuera en permanence à améliorer les stratégies et les résultats de la restauration.

Pourquoi cette cible est importante

Le Canada représente un vaste territoire (terre, eau douce, mer), avec de grands écosystèmes naturels. Cependant, certaines zones sont fortement touchées par les activités humaines et subissent une pression croissante de développement. Bien que le fait d’éviter la conversion des terres et de prévenir la dégradation soit plus efficace et rentable pour la conservation de la biodiversité, la restauration est le mécanisme permettant d’améliorer les écosystèmes une fois qu’ils ont été dégradés. La restauration des écosystèmes est une approche puissante basée sur la nature qui vise à améliorer les écosystèmes une fois dégradés, à inverser la détérioration des fonctions écosystémiques en freinant et en inversant la dégradation, à créer des conditions plus favorables pour les espèces indigènes et en péril, à soutenir les mesures d’adaptation et d’atténuation des impacts des changements climatiques, et à renforcer la résilience des écosystèmes. La restauration peut améliorer les services écosystémiques, ainsi que protéger et améliorer les moyens de subsistance des personnes qui dépendent des écosystèmes locaux. La restauration peut contribuer à la réalisation de plusieurs autres cibles, notamment les cibles 1, 3, 4, 6, 7, 8, 11, 12 et 22.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Le Canada est un chef de file mondial en matière de restauration des écosystèmes et un ardent défenseur de celle-ci au sein de la communauté internationale. Par exemple, le Canada a été le premier pays à élaborer des principes et des lignes directrices pour la restauration écologique dans ses aires naturelles protégées, qui ont ensuite servi de base aux premières lignes directrices mondiales sur la restauration. Les efforts déployés pour atteindre la cible 2 s’appuieront sur les réussites passées et les efforts et engagements actuels, comme l’engagement du Canada à remettre en état 19 millions d’hectares de paysages dégradés et déboisés d’ici 2030 dans le cadre du Défi de Bonn. Parmi les programmes de financement nationaux du gouvernement du Canada qui contribueront à la mise en œuvre de la cible 2, mentionnons le Fonds de restauration des écosystèmes aquatiques pour aider à restaurer les écosystèmes aquatiques et à atténuer les répercussions de l’activité humaine sur les milieux côtiers et marins canadiens; et le Fonds pour des solutions climatiques naturelles pour réduire les effets des changements climatiques par la conservation, la restauration et l’amélioration des écosystèmes terrestres. Le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine, qui vise à restaurer et à protéger les populations de sauvagine et leurs habitats partout en Amérique du Nord grâce à des partenariats régionaux, nationaux et internationaux entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, jouera également un rôle essentiel.

L’atteinte de la cible 2 nécessitera une approche axée sur les actions suivantes :

La restauration exigée par la législation pour contrebalancer la dégradation ne sera pas considérée comme contribuant à l’indicateur de la cible 2, car elle ne fait pas progresser la conservation de la biodiversité, mais tente plutôt de maintenir une perte nette nulle de biodiversité.

Cible 3 : Aires protégées et de conservation (30x30)

Cible 3 : « Faire en sorte que, d'ici à 2030, au moins 30 % des zones terrestres et des eaux intérieures, ainsi que des zones marines et côtières, en particulier les zones d’une grande importance pour la biodiversité et les fonctions et services écosystémiques, soient dûment conservées et gérées grâce à la mise en place d'aires protégées écologiquement représentatives, bien reliées et équitablement gérées et à d'autres mesures efficaces de conservation par zone, et veiller à créer les moyens nécessaires à cette fin, tout en reconnaissant les territoires autochtones et traditionnels, s'il y a lieu, et en intégrant les zones concernées dans les paysages terrestres et marins plus vastes et les océans, en veillant en outre à ce que l'utilisation durable, lorsqu'elle est appropriée dans ces zones, soit pleinement compatible avec les objectifs de conservation et respecte les droits des peuples autochtones et des communautés locales, y compris concernant leurs territoires traditionnels. »

Note : Dans le contexte canadien, les "peuples autochtones" ont des droits spécifiques et distincts, tandis que les "communautés locales" n'existent pas en tant que terme officiel ou juridique. C'est pourquoi la Stratégie 2030 du Canada met l'accent sur les peuples autochtones. Pour une explication plus détaillée, veuillez-vous référer au texte d'introduction de l'annexe 1.

Ce que nous visons d’ici 2030

D’ici 2030, le Canada disposera d’aires protégées et de conservation bien connectées, équitablement régies et écologiquement représentatives couvrant au moins 30 % de ses aires terrestres et marines. Ces lieux seront gérés efficacement au moyen de diverses approches de conservation, de planification de gestion, de processus de surveillance, de production de rapports et d’application de la loi fondée sur le risque, et intégreront la connectivité écologique et les corridors. Ce travail fera progresser la réconciliation grâce au leadership autochtone en matière de conservation et appuiera le plan d’action et la Loi sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, en intégrant les possibilités de soutenir et de faire progresser la conservation par zone et la cogestion menée par les autochtones.

Pourquoi cette cible est importante

En tant qu’intendant de grandes quantités de zones d’importance écologique, le Canada a l’occasion de faire preuve de leadership mondial en matière de protection et de conservation de la nature. La conservation des zones naturelles aide à sauvegarder les espèces qui y vivent, et leur diversité génétique et leur capacité d’adaptation leur permettent alors de résister aux changements environnementaux. Il existe de nombreux avantages écologiques résultant d’une gestion efficace et de réseaux bien connectés d’aires protégées et conservées, tels que l’amélioration de la composition, de la structure et de la fonction des écosystèmes, l’augmentation de la biodiversité, et une plus grande résilience des écosystèmes aux facteurs de stress humains et climatiques. La protection de nos océans favorise la résilience climatique des milieux océaniques sensibles et offrent un refuge à la biodiversité, y compris aux espèces en péril. Pour remédier à la dégradation de la santé des océans et à la perte de biodiversité marine, il faudra adopter une approche écosystémique qui favorise la conservation et l’utilisation durable afin de soutenir la santé et la résilience des communautés autochtones et côtières.

Les aires protégées et de conservation offrent de nombreux avantages économiques, tels que le tourisme, l’emploi local et des infrastructures dans les communautés autochtones. Les avantages socioculturels comprennent la préservation des sites culturels et historiques, la protection des ressources alimentaires, médicinales, et pour la récolte sociale et cérémonielle, le maintien des rôles et des responsabilités des autochtones en matière d’intendance, le renforcement de la sensibilisation et des relations communautaires et un plus grand rapprochement avec la nature. Le rétablissement des pratiques d’intendance autochtones peut contribuer à l’équilibre écologique et améliorer la résilience des écosystèmes.

La cible 3 contribuera à hauteur de 30 % à l’atteinte de la cible 1. La connectivité et l’intégration des réseaux protégés au sein du paysage terrestre et marin plus vaste seront renforcées grâce à la planification associée à la cible 1. D’autres possibilités existent pour contribuer aux cibles 2, 4, 12 et 22.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

En décembre 2022, 13,6 % des zones terrestres (terres et eaux douces) du Canada et 14,7 % des zones marines et côtières avaient été conservées. Pour atteindre 30 %, le Canada continuera à tirer parti des programmes existants afin d’identifier, d’établir et de gérer un portefeuille diversifié d’aires protégées et conservées. De nombreuses autres zones font l’objet de demandes de protection dans le cadre des programmes fédéraux existants, (tels que le Patrimoine naturel bonifié et les Objectifs de conservation marine), ainsi que par le biais d’initiatives provinciales et territoriales.

En délimitant les zones clés de biodiversité (ZCB) et d’autres zones importantes pour la biodiversité, et en favorisant leur prise en compte dans la planification, nous approfondissons collectivement nos connaissances pour soutenir la prise de décision en matière de conservation. Des outils sont également mis au point pour mettre à profit les avantages connexes et soutenir la connectivité. Des actions soutenues seront nécessaires afin d’appuyer les efforts pour la connectivité et les corridors écologiques entre les aires protégées et les autres zones d’habitat principal.

Les éléments qualitatifs de cette cible comprennent une gestion efficace, ce qui est essentiel pour la conservation à long terme de la nature, l’adaptation aux changements climatiques (p. ex. en soutenant des populations et des écosystèmes sains) ainsi que l’atténuation (p. ex. par la restauration ou la protection de systèmes qui contribuent au stockage du carbone). La gestion adaptative efficace comprend la planification de la gestion, la gestion active des ressources et des activités de restauration, la surveillance écologique, la conformité et l’application de la loi, ainsi que la présentation de rapports. Une gestion efficace exige la prise en compte de la science occidentale et autochtone, seulement lorsque cette dernière est autorisée par les détenteurs de connaissances autochtones. Elle doit aussi tenir compte des changements climatiques et de la connectivité écologique.

La reconnaissance des autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCEZ) sera essentielle pour atteindre cette cible. Ces zones constituent une forme de conservation en action et sont des lieux bien gérés qui assurent des résultats de conservation de la biodiversité tout en étant gérés à d’autres fins. La conservation par zone menée par les autochtones, y compris les APCA, est également à l’avant-garde des efforts visant à promouvoir l’autodétermination et la réconciliation, tout en apportant d’importantes contributions à la conservation.

Dans le cadre de l’initiative « En route » pour les aires terrestres protégées et conservées, les partenaires fédéraux, provinciaux, territoriaux, autochtones, municipaux, des parcs et d’autres acteurs continueront de faire progresser les efforts décrits dans le rapport Unis avec la nature. L’initiative « En route » reste un modèle de collaboration entre partenaires. De plus, l’établissement d’accords sur la nature avec les provinces et les territoires représente une occasion continue d’éliminer les obstacles, de trouver des objectifs communs de conservation de la nature, et d’aider à harmoniser et à coordonner les approches et les priorités, en mettant fortement l’accent sur la cible 3. Ces accords exigent également le plein appui ou la participation des partenaires autochtones.

Les décisions concernant les sites à conserver et les outils à utiliser seront prises de concert avec les partenaires et les parties prenantes et se fondent sur la science occidentale et autochtone, ainsi que sur une analyse socioéconomique solide. Un établissement et des processus de gestion efficaces reconnaitront les droits et les rôles des peuples autochtones. Le Canada est un chef de file mondial en matière de promotion de la conservation menée par les autochtones en tant qu’outil pour atteindre les objectifs de conservation.

Cible 4 : Rétablissement des espèces   

Cible 4 : « Prendre des mesures urgentes en matière de gestion en vue de faire cesser l'extinction d'origine humaine des espèces menacées connues et d'assurer leur rétablissement et leur conservation, en particulier les espèces menacées, afin de réduire significativement leur risque d'extinction ainsi que de sauvegarder et de rétablir la diversité génétique au sein des populations d'espèces indigènes, sauvages et domestiquées et entre elles, en vue de préserver leur potentiel d'adaptation, notamment grâce à des mesures de conservation in situ et ex situ et à des méthodes de gestion durable, et gérer efficacement les interactions entre l'homme et la faune de manière à limiter les conflits liés à leur cœxistence. »

Ce que nous visons d’ici 2030

D'ici à 2030, le Canada aura mis en œuvre des mesures décisives pour enrayer la disparition des espèces et faire progresser le rétablissement des espèces en péril (EP). Le Canada réduira les menaces qui pèsent sur les espèces en péril répertoriées par la législation fédérale et sur leur habitat, en vue de leur rétablissement et de leur conservation. En outre, la diversité génétique des espèces sauvages et domestiquées présentes au Canada sera caractérisée et protégée par la conservation in situ et ex situ. Ces efforts comprendront aussi une gestion efficace des interactions entre l'homme et la faune afin de minimiser les conflits et de favoriser la coexistence. Les actions et solutions coordonnées au niveau local s’appuieront sur la science occidentale et autochtone, ainsi que sur les perspectives dans l’ensemble des administrations, des secteurs de l’industrie et des propriétaires fonciers privés, et appuieront une prise de décisions opportune et efficace.

Pourquoi cette cible est importante  

La stabilité, l’adaptabilité et la résilience à long terme des écosystèmes – et les avantages qu’ils procurent aux gens – dépendent de populations d’espèces saines et stables. De plus, la sécurité alimentaire et l’agriculture durable dépendent de la diversité génétique des animaux domestiques, des plantes et des espèces sauvages qui leur sont apparentées. Le fait de réduire au minimum et d’éviter efficacement les conflits entre l’homme et la faune leur permet de coexister durablement. De nombreuses espèces ont une grande valeur culturelle et spirituelle pour les peuples autochtones et les Canadiens en général. Dans le monde, environ un million d’espèces sont actuellement menacées de disparition. À l’échelle nationale, parmi les 24 483 espèces classées par le rapport Espèces sauvages 2020, une sur cinq fait face à un certain niveau de risque au Canada. En plus de l’extinction des espèces, leur résilience et leur adaptabilité sont menacées par la diminution de la diversité génétique. La conservation et l’utilisation durable des ressources génétiques indigènes sont impossibles si elles sont perdues. La cible 4 recoupe un certain nombre d’autres cibles, dont les cibles 2, 3, 5, 6, 8, 14, 18 et 21.  

Comment nous atteindrons la cible de 2030  

Bien que des progrès ont été réalisés, des efforts supplémentaires pour la conservation et le rétablissement des espèces (y compris les espèces en péril) au Canada seront nécessaires pour atteindre nos objectifs. Le rétablissement des espèces est complexe et est influencé par de nombreux facteurs, notamment la dégradation de l’habitat, la contamination de l’environnement, les espèces exotiques envahissantes, la surexploitation et les changements climatiques. Le rétablissement des espèces prend du temps et nécessite de l’innovation, des efforts soutenus, ainsi qu’une mobilisation et une coordination à l’échelle du paysage terrestre/marin pour un véritable succès.

L’établissement d’accords sur la nature avec les provinces et les territoires est l’un des principaux mécanismes permettant d’accroître les ambitions communes en matière de conservation, notamment en contribuant aux objectifs de protection et de rétablissement des espèces en péril et des oiseaux migrateurs. Ces accords permettront d’intégrer et de coordonner les approches en matière de rétablissement des espèces tout en harmonisant les priorités provinciales, territoriales et fédérales, et ce, avec la pleine participation des partenaires autochtones.

La mise en œuvre continue des outils législatifs liés aux espèces en péril par tous les ordres de gouvernement ainsi que des activités de conservation des oiseaux migrateurs, des cétacés et des poissons seront fondamentales pour atteindre la cible 4. Le gouvernement du Canada continuera d’évaluer et d’inscrire les espèces en péril afin de s’assurer qu’elles puissent bénéficier des instruments réglementaires et des obligations offertes en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). La désignation et l’inscription des espèces en péril permettent la planification et la mise en œuvre du rétablissement en décrivant les besoins en matière d’habitat, les menaces et les objectifs de rétablissement de l’espèce, ce qui permet de cibler davantage les mesures de gestion et de conservation. Cela offre également une protection automatique aux individus et à leurs résidences et veille à ce que les activités touchant les espèces en péril inscrites soient régies par un programme national d’autorisation de la LEP qui est conforme aux objectifs de conservation et de rétablissement. L’accent mis sur la conformité à la réglementation par la mise en œuvre de la LEP au Canada ouvre la voie à des mesures de gestion plus ciblées au moyen d’initiatives de réglementation, d’intendance et de financement appuyant l’avenir de la biodiversité du Canada.

Les initiatives intégrées visant plusieurs espèces comme l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada, le Cadre pour la conservation des espèces aquatiques en péril et l’initiative du Patrimoine naturel bonifié favorisent la collaboration entre les partenaires et soutiennent des mesures de rétablissement allant au delà de ce qui serait possible par un seul gouvernement, une seule communauté ou une seule partie prenante.

Des initiatives complémentaires en vertu de la Loi sur les pêches, de la Loi sur les océans, de la Loi sur les parcs nationaux du Canada et de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, y compris le Plan de protection des océans, l’Initiative de protection des baleines, et l’Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique appuient également la conservation de la faune et le rétablissement des espèces. Ces initiatives représentent des mesures concrètes pour empêcher la disparition causée par l’humain et réduire le risque de disparition des espèces aquatiques et terrestres.

Le maintien et la restauration de la diversité génétique des espèces sauvages et domestiquées seront soutenus par la conservation ex situ, notamment par le biais de diverses banques de gènes, ainsi que par les efforts décrits plus en détail sous la cible 13. Les initiatives de programmation de coexistence entre l'homme et la faune sont également utilisées pour gérer les interactions entre l'homme et la faune et minimiser les conflits.

Plus généralement, l’atteinte de cette cible nécessitera des efforts dans plusieurs domaines :

Cible 5 : Exploitation des espèces/récolte, utilisation et commerce des espèces sauvages

Cible 5 : « Veiller à ce que l’utilisation, la récolte et le commerce des espèces sauvages soient durables, sûrs et légaux, en prévenant la surexploitation, en minimisant les impacts sur les espèces non ciblées et les écosystèmes, et en réduisant le risque de propagation d’agents pathogènes, en appliquant l’approche écosystémique, tout en respectant et en protégeant l’utilisation durable coutumière par les peuples autochtones et les communautés locales. »

Note : Dans le contexte canadien, les "peuples autochtones" ont des droits spécifiques et distincts, tandis que les "communautés locales" n'existent pas en tant que terme officiel ou juridique. C'est pourquoi la Stratégie 2030 du Canada met l'accent sur les peuples autochtones. Pour une explication plus détaillée, veuillez-vous référer au texte d'introduction de l'annexe 1.

Ce que nous visons d’ici 2030

D’ici 2030, les efforts collectifs auront permis de veiller à ce que l’utilisation, la récolte et le commerce des espèces sauvages canadiennes soient durables, sécuritaires et légaux, afin de prévenir la surexploitation et de réduire au minimum les répercussions sur les espèces non ciblées. Les efforts auront également veillé à ce qu’un cadre de gestion adaptative, qui applique une approche écosystémique, soit utilisé et que l’utilisation durable coutumière par les peuples autochtones soit respectée et protégée.

Pourquoi cette cible est importante

Les répercussions historiques de la surexploitation d’espèces sauvages du Canada ont déclenché la création, ou des mises à jour, de législation moderne en matière de conservation et de gestion, incluant des législations fédérales telles que la Loi sur les pêches amendée en 2019 et la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Bien que les activités de récolte fassent partie du mode de vie des peuples autochtones depuis des millénaires, celles-ci ont été (et continuent) d’être durable et n’ont pas contribué à la surexploitation. Environ le tiers des Premières Nations (vivant hors réserve) et des Métis, ainsi que les deux tiers des Inuits ont participé à des activités de chasse, de pêche ou de piégeage au cours des dernières années. De même, entre un quart et la moitié des peuples autochtones ont déclaré avoir cueilli des plantes ou des baies sauvages pendant cette période, ce qui démontre l’importance des espèces sauvages pour répondre aux besoins nutritionnels et à la sécurité alimentaire. L’utilisation coutumière des espèces sauvages est protégée par les droits ancestraux et issus de traités, qui sont reconnus et confirmés par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Les traités modernes, les revendications territoriales globales et les accords définitifs reconnaissent également le droit des peuples autochtones de récolter des espèces sauvages. Les collectivités côtières du Canada dépendent aussi beaucoup de la pêche et des écosystèmes aquatiques qui soutiennent les stocks de poissons, que le poisson soit pêché à des fins commerciales, récréatives, alimentaires, sociales ou de rituelles. Les progrès accomplis dans le cadre de cette cible contribueront directement à l’atteinte des cibles 4, 6, 9, 10 et 11.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Les pratiques de gestion rigoureuses des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, y compris la réglementation et l’application de la loi, ont démontré leur efficacité pour lutter contre la surexploitation, mais des mesures continues sont nécessaires pour atténuer les risques associés à la surexploitation. À l’avenir, en consultation et en collaboration avec les peuples autochtones, les mesures visant à atteindre la cible 5 s’appuieront sur les initiatives existantes, alors que plus de détails sont disponibles dans le plan de mise en œuvre de la cible 9.

Pêches : Pêches et Océans Canada (MPO) met en œuvre son Cadre pour la pêche durable (CPD) qui est un ensemble de politiques conçues pour veiller à ce que les pêches gérées par le gouvernement fédéral soient durables, soutiennent la prospérité économique dans les régions côtières et les collectivités de pêcheurs, font la promotion d’une exploitation durable essentielle aux moyens de subsistances des peuples autochtones, et appliquent une approche préventive à la gestion des pêches. Le MPO poursuit la mise en œuvre du CPD dans un plus grand nombre de pêches et sur un plus grand nombre de stocks de poissons clés. Le MPO s’est également engagé à utiliser de plus en plus une approche écosystémique de la gestion des pêches (AEGP), favorisant ainsi une industrie de la pêche durable, économiquement viable et concurrentielle à l’échelle internationale, et qui peut répondre aux défis associés aux changements climatiques et à d’autres changements relatifs à l’écosystème sur les stocks de poissons. Le MPO élabore actuellement un plan de mise en œuvre afin d’utiliser l’AEGP. Bien que l’AEGP ait été et demeure une directive ministérielle, elle n’a pas encore été entrepris de façon globale et systématique sur l’ensemble des pêches gérées par le gouvernement fédéral. Les changements dans l’état des stocks de poissons sont souvent dépendant de plusieurs facteurs tels que la biologie des stocks, des conditions environnementales prévalentes et de l’étendue des mesures de gestion.

Populations d’oiseaux migrateurs : Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) est responsable de la conservation des oiseaux migrateurs, ainsi que de la mise en œuvre d’une gestion de la chasse durable, basée sur l’évaluation des risques, pour les oiseaux migrateurs considérés comme gibier au Canada. Le statut des populations d’oiseaux migrateurs et les règlements de chasse aux oiseaux migrateurs considérés comme gibier sont examinés et révisés de façon récurrente par ECCC, avec l’apport des provinces et des territoires, des détenteurs de droits ainsi que d’autres parties intéressées.

Forêts : Le Canada compte 9 % des forêts du monde et 94 % de l’ensemble des terres forestières du Canada appartiennent à l’État. Le Canada continuera d’appliquer les principes de gestion durable à l’ensemble des forêts publiques. Les entreprises forestières qui souhaitent récolter du bois sur des terres publiques doivent élaborer et faire approuver des plans d’aménagement forestier durable, conformes aux lois et aux politiques provinciales et territoriales. À l’échelle mondiale, le Canada possède la plus grande superficie de forêts certifiées par des tiers indépendants, fournissant l’assurance supplémentaire que les entreprises forestières fonctionnent dans la légalité et en conformité avec les normes mondiales.

Gestion de la faune terrestre : Au Canada, les prises sont régies par des programmes mis en place pour le gibier. Les décisions en matière de gestion se fondent sur des processus de planification, des politiques, des lois, des tendances relatives à l’utilisation historique et récente, ainsi que sur la science occidentale et autochtone. Pour les cas de gestion partagée d’espèce, il y a coordination entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les conseils de gestion des ressources fauniques ou les comités de consultations, les organisations de revendications territoriales représentant les détenteurs de droits autochtones, et d’autres pays au besoin. Le gouvernement fédéral travaille en partenariat avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour conserver la biodiversité grâce à l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada. Les provinces et les territoires réglementent et surveillent la récolte de leurs espèces considérées comme gibier.

Pour tenir compte de façon appropriée des risques associés à la propagation des maladies et des agents pathogènes, surtout à la lumière des menaces récentes que représentent les zoonoses (p. ex., le SRAS-CoV-2, la grippe aviaire), une approche collaborative « Une seule santé » entre les secteurs pourrait être utilisée pour aborder et clarifier les liens entre la santé des gens, les animaux, les plantes et les écosystèmes.

Cible 6 : Espèces exotiques envahissantes

Cible 6 : « Éliminer, minimiser, réduire et/ou atténuer les impacts des espèces exotiques envahissantes sur la biodiversité et les services écosystémiques en identifiant et en gérant les voies d’introduction des espèces exotiques, en prévenant l’introduction et l’établissement des espèces exotiques envahissantes prioritaires, en réduisant les taux d’introduction et d’établissement d’autres espèces exotiques envahissantes connues ou potentielles d’au moins 50 % d’ici à 2030, en éradiquant ou en contrôlant les espèces exotiques envahissantes, en particulier dans les sites prioritaires, tels que les îles. »

Ce que nous visons d’ici 2030

D’ici 2030, des politiques et des outils efficaces et des partenariats solides empêcheront l’introduction et la propagation d’espèces exotiques envahissantes (EEE). Ces mesures comprennent des systèmes de surveillance, des plans d’intervention élaborés en collaboration et des processus administratifs efficaces connexes, des ressources et du financement, ainsi que des plans de gestion à long terme pour les EEE prioritaires au moyen d’un cadre commun. Une collaboration étroite permettra de sensibiliser davantage les gens, de favoriser l’action et de mettre en œuvre des interventions efficaces et opportunes.

Pourquoi cette cible est importante

Les EEE sont des plantes, des animaux (y compris des poissons et d’autres espèces aquatiques), des invertébrés, des agents pathogènes ou d’autres organismes non indigènes introduits dans un écosystème au-delà de leur aire de répartition naturelle qui se sont propagés et ont causé des dommages à la nature, aux contributions de la nature au populations (voir la cible 11), et à une bonne qualité de vie. Les EEE à l’échelle mondiale représentent un coût global d’environ 423 milliards de dollars américains par année, et on a recensé pas moins de 3 500 EEE dans le monde (en anglais seulement). Au Canada, une enquête réalisée en 2021 a estimé que les municipalités canadiennes dépensent en moyenne 247,9 millions de dollars par année pour la gestion des EEE.Rien qu’en Ontario, la gestion d’une seule espèce, la moule zébrée, coûte entre 75 et 91 millions de dollars par année. Les EEE ont contribué à un déclin constant et à des répercussions sur les espèces indigènes au Canada depuis les années 1970, et rien n’indique que les nouvelles introductions ralentissent. Une fois introduites et établies, les EEE posent des risques pour l’environnement, l’économie, la santé, la sécurité alimentaire (directement et indirectement) et la vie quotidienne des Canadiens. Elles font concurrence aux espèces indigènes pour les ressources écosystémiques (p. ex. les nutriments), ont des effets négatifs sur l’habitat des espèces sauvages, modifient les processus écosystémiques (p. ex. en modifiant la fréquence et l’intensité des feux de forêt) et peuvent transporter des microorganismes pathogènes. Les EEE ont également une incidence sur de nombreux secteurs au Canada; par exemple, les rendements agricoles et forestiers peuvent être affectés par des ravageurs ou des maladies, des vecteurs peuvent transmettre des maladies qui se propagent aux animaux et aux humains, et les moules envahissantes peuvent endommager des infrastructures essentielles telles que les prises d’eau potable et les systèmes d’irrigation pour la production alimentaire. Elles peuvent également avoir un impact sur les médecines traditionnelles, les aliments et les produits artisanaux autochtones, ou sur les plantes et les animaux emblématiques. Les changements climatiques, la pollution, la perte d’habitat et les perturbations anthropiques exacerberont les dommages causés par les EEE tout en favorisant leur propagation. La prévention des introductions est le moyen le moins coûteux et le plus efficace pour réduire l’impact des EEE. Cependant, elle requiert une approche visant à cibler les principaux facteurs et voies qui permettent aux EEE de pénétrer dans l’environnement canadien (p. ex. rejet, évasion, contaminant).   

La cible 6 recoupe et affecte d’autres cibles (p. ex. 2, 3, 4, 5, 7, 11), les EEE agissant comme facteurs de stress et menaces. L’éradication d’une EEE ou son retrait d’une zone dégradée peut être l’une des nombreuses mesures prises pour restaurer l’habitat (cible 2). La cible 7 peut être influencée par la réalisation de la cible 6, car il peut y avoir un compromis entre la réduction des risques liés aux pesticides et la gestion des EEE, les pesticides étant parfois le seul outil permettant de faire face à l’introduction ou à l’établissement d’EEE. De plus, l’amélioration de la connectivité écologique (p. ex. les cibles 2, 3, 4 et 12) peut faciliter involontairement la propagation des EEE bien que, dans l'ensemble, les avantages des corridors tendent à l'emporter sur les impacts des EEE. Les écosystèmes dégradés par la perte d’habitat, les changements climatiques ou la pollution (p. ex. les cibles 2, 3, 7, 8, 10) peuvent être plus vulnérables aux envahissements lorsqu’une espèce non indigène est introduite que les écosystèmes sains qui sont plus résilients.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Il existe plusieurs opportunités pour améliorer la prévention d’introduction de EEE et pour les éradiquer, les contrôler et les gérer efficacement. Le gouvernement fédéral a le mandat de prévenir l'introduction et l'établissement des EEE en gérant les principales voies d'introduction au Canada. Il continuera de collaborer à l'échelle internationale par l'intermédiaire de forums multilatéraux et bilatéraux pour améliorer l'élaboration et la mise en œuvre de mesures qui réduiront le risque de transport des EEE, telles que les mesures phytosanitaires. De plus, le gouvernement fédéral continuera de mettre en œuvre des lois et des règlements à cet effet en lien avec les EEE.

Le gouvernement fédéral travaille également en collaboration avec les provinces et les territoires pour améliorer la préparation face aux menaces émergentes des EEE pour les écosystèmes du Canada, notamment au moyen du Comité national sur les espèces exotiques envahissantes et du Comité national sur les espèces aquatiques envahissantes. La Stratégie nationale sur les EEE de 2004 et les recommandations du Groupe de travail fédéral, provincial, territorial de 2017, qui proposent une approche hiérarchique de la gestion des EEE qui prône d’abord pour la prévention de l'introduction, continuent également d'être pertinentes.

L’atteinte de la cible 6 nécessitera une collaboration continue entre les juridictions afin d’améliorer la préparation face aux menaces émergentes des EEE, ainsi que pour contribuer à élargir la base de connaissances sur les risques liés aux EEE, les impacts écologiques et socio-économiques, et les outils de surveillance et d’intervention. La participation d’autres ordres de gouvernement, des peuples et organisations autochtones, des organisations non gouvernementales et de l’industrie est également importante dans les campagnes d’éducation et les actions de prévention, de détection et de gestion sur le terrain. Des initiatives telles que le programme de base national élargi sur les espèces aquatiques envahissantes de Pêches et Océans Canada augmenteront la détection et la réponse aux menaces imminentes des espèces aquatiques envahissantes, et créeront de nouveaux partenariats pour faciliter les mesures préventives sur le terrain contre les espèces aquatiques envahissantes. Il existe également une opportunité de développer et de tester de nouvelles technologies pour mieux prévenir et gérer les EEE.

Pour aller de l’avant, l’atteinte de la cible 6 nécessitera une approche qui vise à :

Cible 7 : Pollution et biodiversité

Cible 7 : « Réduire les risques liés à la pollution et les incidences négatives de la pollution provenant de toutes les sources, d'ici à 2030, en les portant à des niveaux sans danger pour la biodiversité et les fonctions et services écosystémiques, en tenant compte des effets cumulatifs, notamment en réduisant au moins de moitié l'excès de nutriments perdus dans l'environnement, notamment grâce à un cycle et à une utilisation plus efficaces des nutriments ; en réduisant au moins de moitié les risques globaux liés aux pesticides et aux produits chimiques particulièrement dangereux, notamment grâce à des mesures intégrées de contrôle des ravageurs, sur la base de données scientifiques, en tenant compte des questions de sécurité alimentaire et de moyens d'existence ; en prévenant la pollution plastique, en la réduisant et en s'employant à l'éliminer »

Ce que nous visons d’ici 2030

Le gouvernement du Canada collaborera avec les autres niveaux de gouvernement, les partenaires et les parties prenantes pour protéger la biodiversité des effets négatifs de la pollution, quelle qu'en soit la source, notamment en réduisant d'au moins la moitié les risques globaux liés aux pesticides et aux produits chimiques très dangereux, ainsi qu'en réduisant la pollution plastique et les pertes excessives d'éléments nutritifs dans l'environnement. Des travaux seront menés afin d'identifier les niveaux de référence et les mesures permettant de réduire ces risques, conformément à l'engagement pris dans le CMBKM.

Pourquoi cette cible est importante

La pollution est l’un des cinq principaux facteurs directs de perte de biodiversité à l’échelle mondiale. Elle agit sur la biodiversité en perturbant les fonctions des écosystèmes et en réduisant la résilience des systèmes et des organismes vivants qu’ils abritent. La perte de biodiversité, les changements climatiques et la pollution constituent une triple crise et sont intrinsèquement liés. La pollution, y compris les produits chimiques et les déchets, accentue la perte de biodiversité et les changements climatiques. Il est essentiel de réduire au minimum la perte de biodiversité en s’attaquant aux principales sources de pollution, afin de préserver durablement les fonctions et les services des écosystèmes. Cela devient de plus en plus important à mesure que les demandes du marché et la consommation augmentent, car cela exacerbe encore les sources actuelles de pollution, notamment l’agriculture, les produits de consommation et commerciaux, l’extraction et la transformation des ressources naturelles, l’activité industrielle, les transports et les déchets. La cible 7 recoupe plusieurs autres cibles, notamment par le biais d’initiatives visant à restaurer les écosystèmes (cible 2) et à favoriser le rétablissement des espèces (cible 4) tout en réduisant la pollution, l’utilisation de pesticides destinée à limiter les espèces exotiques envahissantes (cible 6) et l’application de nutriments et de pesticides dans la gestion durable des secteurs productifs clés (cible 10).

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Le gouvernement fédéral continuera d’élaborer, d’administrer et d’appliquer une série de mesures réglementaires et non réglementaires afin de prévenir la pollution, en collaboration avec les provinces, les territoires, les autres ordres de gouvernement et les peuples autochtones, le cas échéant. La collaboration avec les partenaires internationaux se poursuivra également de manière à faire face aux risques et réduire la pollution au-delà de nos frontières, par exemple pour un certain nombre de polluants atmosphériques, de plastiques, de pesticides et de produits chimiques dangereux. La portée large et ambitieuse de la cible 7 représente un défi important pour le Canada, ainsi que pour le reste du monde.

La réalisation de cette cible au Canada nécessitera de disposer de plus d’informations et de données sur les sources, le devenir et l’impact des polluants, et serait facilitée par une approche axée sur les points suivants :

Cible 8 : Changement climatique et biodiversité

Cible 8 : « Atténuer les effets des changements climatiques et de l'acidification des océans sur la biodiversité et renforcer la résilience de celle-ci grâce à des mesures d’atténuation et d'adaptation ainsi qu'à des mesures de réduction des risques de catastrophe naturelle, y compris au moyen de solutions fondées sur la nature et/ou d'approches écosystémiques, en réduisant au minimum toute incidence négative et en favorisant les retombées positives de l'action climatique sur la biodiversité. »

Ce que nous visons d’ici 2030

La mise en œuvre réussie de la cible 8 permettra d’atténuer les effets des changements climatiques et de l’acidification des océans sur la biodiversité, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine terrestre, de s’adapter aux changements climatiques et de réduire les risques de catastrophe, notamment grâce à des solutions climatiques naturelles et à des approches fondées sur les écosystèmes. Les actions visant à atténuer le changement climatique et à s'y adapter permettront de minimiser les effets négatifs sur la biodiversité, tout en favorisant les effets positifs. Des connaissances et des informations seront produites et partagées, et serviront de base à l’action, en s’appuyant sur les succès récents.

Pourquoi cette cible est importante

La conversion et la dégradation des écosystèmes continuent d’être à l’origine de la perte de biodiversité et des changements climatiques, tant à l’échelle nationale qu’internationale. L’atténuation des effets des changements climatiques permettra de réduire la perte et la dégradation des écosystèmes tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre ; de maintenir et de restaurer la composition, la structure et la fonction des écosystèmes au Canada ; d’améliorer leur résilience et de veiller à ce qu’ils puissent fournir les biens et services écosystémiques dont nous sommes tributaires. De par la taille et l’étendue de la base des ressources du Canada, les mesures entreprises afin d’enrayer la perte de biodiversité, d’atténuer les changements climatiques et de s’y adapter grâce à une utilisation plus durable des terres, des océans et de l’eau douce peuvent apporter une contribution mondiale significative. La cible 8 contribuera à la réalisation des cibles 2 et 11 relatives à la restauration des écosystèmes et aux services et fonctions écosystémiques, ainsi que des cibles 3, 4, 10 et 12.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Il est possible de renforcer l’action visant à réduire au minimum les effets des changements climatiques et de l’acidification des océans sur la biodiversité, et de faire progresser l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques et la réduction des risques de catastrophe liés à la nature. Plus particulièrement, il sera essentiel de continuer à élaborer et à mettre en œuvre des solutions climatiques naturelles et des approches fondées sur les écosystèmes, ainsi que de faire progresser notre base de connaissances. Le Fonds pour des solutions climatiques naturelles soutient des projets de conservation, de restauration et d’amélioration des milieux humides, des tourbières, des prairies, des forêts et des terres agricoles afin de réduire les émissions de GES d’origine terrestre et d’augmenter la séquestration du carbone tout en offrant des avantages connexes aux collectivités et aux écosystèmes. Cette initiative horizontale comprend trois programmes distincts, qui sont néanmoins liés : le programme 2 milliards d’arbres de Ressources naturelles Canada, le Fonds des solutions climatiques axées sur la nature (FSCAN) d’Environnement et Changement climatique Canada, et le programme Solutions agricoles pour le climat d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Le FSCAN comprend également le volet Solutions climatiques naturelles dirigées par les autochtones, qui soutient les initiatives communautaires visant à faire participer les Premières Nations, les Inuits et les Métis à l'élaboration et à la mise en œuvre d'activités de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement fédéral travaille en partenariat avec les gouvernements et organisations des Premières Nations, des Inuits et des Métis, afin de définir un programme d'action climatique et un cadre de collaboration qui soutienne le leadership autochtone en matière de climat. L'objectif est de mettre en œuvre un modèle de partenariat qui permette une action climatique autodéterminée, qui tire parti de la transition vers une économie nette zéro pour soutenir les efforts globaux vers l'autodétermination, qui soutienne l'inclusion de la science autochtone dans la politique climatique nationale et qui soutienne la mise en œuvre des stratégies climatiques autochtones nationales, régionales et locales, y compris la Stratégie nationale sur le climat de l'Assemblée des Premières Nations (2023), la Stratégie nationale inuite sur le changement climatique (2019) et la Stratégie climatique de la Nation métisse (en cours d'élaboration).

Des programmes tels que le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes (FAAC) et le Fonds pour les infrastructures naturelles (FIN) contribueront à soutenir les efforts visant à favoriser les effets positifs des mesures d’adaptation aux changements climatiques sur la nature. Le FAAC soutient des projets d’infrastructures construites et naturelles destinés à atténuer les risques climatiques actuels et futurs et les catastrophes déclenchées par les aléas naturels, tandis que le FIN soutient des projets d’infrastructures naturelles et hybrides destinés à fournir des services, tels que la résilience aux changements climatiques, l’amélioration de l’accès à la nature ou l’amélioration de la biodiversité et des habitats. Cet aspect de la cible 8 sera également soutenu par certains efforts de réduction des risques de catastrophe dans le cadre de la Stratégie de sécurité civile pour le Canada. En outre, les mesures prises par l’ensemble de la société en vue de faire progresser le système de protection de la nature et de la biodiversité dans le cadre de la Stratégie nationale d’adaptation du Canada soutiendront les aspects de la cible 8 liés à l’adaptation aux changements climatiques. Les programmes fédéraux visant à faire progresser le système de la nature et de la biodiversité sont décrits dans le Plan d’action pour l’adaptation du gouvernement du Canada.

Il est urgent d'agir rapidement pour atténuer le changement climatique, mais ces efforts doivent également viser à minimiser les impacts négatifs sur la biodiversité (par exemple, du fait de l'exploitation de minéraux critiques, de projets hydroélectriques, de parcs éoliens). Les décisions relatives à l'atténuation du changement climatique qui tiennent compte de la biodiversité doivent être fondées sur les meilleures données disponibles, et devraient intégrer des activités d’atténuation et de restauration lorsqu’approprié, ce qui pourrait vouloir dire d’éviter les zones importantes pour la biodiversité lors de l'implantation des projets. Un cadre de gestion des effets sur la biodiversité est en cours d'élaboration pour permettre une évaluation et une gestion transparentes et prévisibles des effets des activités humaines (comme l'exploitation des minéraux critiques) sur les oiseaux migrateurs, les espèces en péril et les zones humides, afin de réduire les effets directs et cumulatifs sur ces composantes importantes de l'écosystème. En outre, la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques adopte une approche "respectueuse de la nature" qui intègre des pratiques visant à prévenir la perte de biodiversité, à protéger les espèces en péril et à soutenir la protection de la nature.

Les efforts déployés dans le cadre de la cible 8 offrent la possibilité d’obtenir des résultats transformateurs s’inscrivant à l’intersection de l’adaptation aux changements climatiques et de la nature. Il est essentiel de mieux comprendre la résilience des écosystèmes, ou l’adaptation axée sur la nature, et de cerner des approches et des techniques de gestion actives permettant d’améliorer la résilience des écosystèmes afin que l’ensemble des gros investissements réalisés à l’échelle nationale en matière de conservation et de biodiversité répondent aux défis des changements climatiques. Cela suppose, par exemple, de comprendre les changements potentiels affectant l’habitat des espèces sauvages ou les aires de répartition des espèces en raison des changements climatiques et d’en tenir compte dans la planification des aires protégées et de conservation, des corridors écologiques et des stratégies de rétablissement des espèces. La cible 8 offre également l’occasion de continuer à améliorer l’intégration des programmes relatifs au climat et à la nature et de maximiser les résultats dans chaque domaine de manière complémentaire et mutuellement bénéfique.

Cible 9 : Utilisation et gestion durables des espèces sauvages

Cible 9 : « Garantir une gestion et une utilisation durables des espèces sauvages, de façon à procurer des avantages sociaux, économiques et environnementaux aux populations, en particulier aux populations vulnérables et à celles qui dépendent le plus de la biodiversité, notamment grâce à des activités, des produits et des services durables liés à la biodiversité qui contribuent à son amélioration, et protéger et promouvoir les pratiques coutumières d'utilisation durable des peuples autochtones et des communautés locales. »

Note : Dans le contexte canadien, les "peuples autochtones" ont des droits spécifiques et distincts, tandis que les "communautés locales" n'existent pas en tant que terme officiel ou juridique. C'est pourquoi la Stratégie 2030 du Canada met l'accent sur les peuples autochtones. Pour une explication plus détaillée, veuillez-vous référer au texte d'introduction de l'annexe 1.

Ce que nous visons d’ici 2030

D’ici 2030, les gouvernements travailleront en partenariat afin d’élaborer, de mettre en œuvre conjointement et de contribuer à des systèmes de surveillance et de gestion solides qui favorisent l’utilisation coutumière des espèces sauvages par les peuples autochtones. Les conditions environnementales et les utilisations humaines, telles que la pêche et la chasse, affectent l'abondance et la santé des espèces sauvages aux niveaux national et mondial. Des régimes de gestion solides pour ces espèces, qui permettent de suivre le statut et les tendances des stocks et d'ajuster les mesures de gestion (telles que les taux et les limites d'exploitation), contribueront à protéger et à maintenir la biodiversité. La réussite de la mise en œuvre permettra de réduire les obstacles à la pleine participation des populations autochtones, de promouvoir le partage des connaissances, lorsqu’approprié, et le renforcement des capacités, et de veiller à ce que les décisions de gestion s’appuient sur tous les systèmes de connaissances.

Pourquoi cette cible est importante

Les espèces sauvages contribuent au bien-être des humains en leur apportant nutrition, sécurité alimentaire, médicaments, produits de base et moyens de subsistance. La récolte d’espèces sauvages, y compris la chasse, la pêche, le piégeage et la cueillette de plantes sauvages, fait partie du mode de vie des peuples autochtones depuis des millénaires. L’utilisation coutumière des espèces au Canada est protégée par les droits ancestraux et issus de traités, qui sont reconnus et confirmés par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. En tant que documents protégés par la Constitution, les traités modernes ont force de loi et sont des éléments fondamentaux du tissu constitutionnel du Canada, grâce auxquels les peuples autochtones peuvent exercer leur droit de prélever des espèces sauvages. En outre, les pêcheurs autochtones ont le droit de pêcher à des fins alimentaires, sociales et cérémonielles et, dans certains cas, les tribunaux ont également affirmé les droits de pêche économique, tels que le droit de pêcher afin d’assurer une subsistance modérée dans certaines régions de l’est du Canada. De nombreux peuples autochtones ont un accès commercial aux stocks de poissons et les communautés côtières du Canada dépendent largement des avantages socio-économiques dérivés de la pêche commerciale et des écosystèmes aquatiques qui soutiennent les différents stocks de poissons. L'accès aux ressources des terres et des eaux est essentiel pour soutenir la pleine participation des peuples autochtones à l'économie, conformément à leurs droits protégés par la Constitution, et pour faire progresser la réconciliation économique. Les avantages culturels, sociaux, économiques et environnementaux peuvent être renforcés par la gestion durable des stocks de poissons, qui permet aux populations autochtones de continuer à utiliser les ressources biologiques conformément à leurs coutumes.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Les mesures s’appuieront sur les programmes et politiques en cours liés à la gestion durable. Le gouvernement fédéral travaille en partenariat avec les gouvernements provinciaux et territoriaux (PT) afin de conserver la biodiversité du Canada grâce à la mise en œuvre de l’approche pancanadienne visant à transformer la conservation des espèces en péril au Canada. De nombreux outils législatifs, règlements, programmes et initiatives de gestion des espèces sauvages et des écosystèmes dont elles dépendent sont déjà en place (p. ex. la Loi sur les espèces en péril, la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, la Loi sur les pêches, la Loi sur les océans, le Cadre pour la pêche durable, l’Étude sur la durabilité des pêches, les règlements de chasse aux oiseaux migrateurs et le Programme sur les oiseaux migrateurs, le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine). En outre, des programmes existent afin de soutenir la gestion autochtone de la pêche à des fins alimentaires, sociales et cérémonielles, ainsi que la récolte et la chasse d’animaux et de plantes (p. ex. la Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs et la Subvention pour les programmes alimentaires dirigés par les communautés, et le programme Powley).

Comme décrit sous la cible 5, des efforts sont en cours afin d’élargir et accélérer la mise en œuvre d’une approche écosystémique de la gestion des pêches concernant les pêcheries gérées par le gouvernement fédéral, y compris un plan de participation et de sensibilisation pour les intervenants et les organisations autochtones. Le gouvernement fédéral propose également une Stratégie de l’économie bleue pangouvernementale qui définira la vision du Canada pour une économie bleue durable. Cette stratégie mettra en évidence des objectifs stratégiques clés permettant d’orienter les mesures et les investissements futurs et combler les lacunes réglementaires au sein de l’économie bleue.

Le Cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord a été élaboré conjointement avec les Inuits, les Premières Nations du Nord, les Métis, les gouvernements territoriaux des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et du Yukon et les gouvernements provinciaux du Manitoba, du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador. Le Cadre contient un objectif élaboré conjointement visant à assurer la conservation de la biodiversité ainsi que la sauvegarde et la restauration des écosystèmes par le biais d’objectifs correspondants liés au partenariat avec les territoires, les provinces et les peuples autochtones, au soutien de l’utilisation durable des espèces par les peuples autochtones et à l’inclusion de la science, de la connaissance et de la recherche qui sont utiles aux collectivités et à la prise de décision.

Le gouvernement fédéral collabore avec les gouvernements PT sur des programmes et des initiatives de gestion et d’utilisation durables des espèces sauvages, en fonction des responsabilités de chaque administration. Par exemple, les gouvernements PT disposent de législation et de règlements sur la gestion durable des forêts et la récolte du bois (p. ex. le Old Growth Strategic Review en Colombie-Britannique). Parmi les autres programmes pertinents menés par les PT, il y a notamment Together for Wildlife en Colombie-Britannique, le Land Stewardship Program en Alberta, et le Plan pour une économie verte 2030 au Québec.

Les principaux obstacles liés à cette cible sont les suivants : lacunes réglementaires (p. ex. récolte ou prélèvement de certaines plantes sauvages), lacunes dans les connaissances, changements climatiques, équilibre entre les objectifs de conservation et les objectifs socio-économiques des collectivités concernées, obstacles juridiques ou défis liés à la diminution des ressources et/ou à l’accessibilité des ressources (p. ex. diminution de la disponibilité des espèces sauvages pour tous les utilisateurs intéressés ou accès limité aux aliments traditionnels/zones où la dégradation de l’habitat ou la diminution de la biodiversité se poursuivent).

La cible 9 dépend de la cible 5, qui concerne la gestion durable des stocks sauvages. Une gestion efficace des ressources est nécessaire afin de garantir la disponibilité des avantages socio-économiques pour les populations. En outre, les mesures visant à atteindre la cible 9 contribueraient à la réalisation de certains objectifs de la cible 5 et à la réalisation des cibles 4, 8, 10 et 11. De plus, la prise en compte de l’utilisation coutumière par les détenteurs de droits autochtones dans le cadre de la cible 9 soutient directement les cibles 21 et 22.

Cible 10 : Gestion durable dans les secteurs productifs clés

Cible 10 : « Assurer une gestion durable des zones agricoles, aquacoles, halieutiques et forestières, en particulier grâce à l'utilisation durable de la biodiversité, notamment en augmentant significativement le recours à des pratiques respectueuses de la biodiversité, telles que l'intensification durable, l'agroécologie et d'autres approches innovantes, contribuant ainsi à améliorer la résilience, l'efficacité et la productivité à long terme de ces systèmes de production, ainsi qu'à renforcer la sécurité alimentaire, à conserver et à restaurer la biodiversité et à préserver les contributions de la nature aux populations, y compris les fonctions et les services écosystémiques. »

Ce que nous visons d’ici 2030

La réussite à l’horizon 2030 passera notamment par des systèmes agricoles résilients et productifs qui soutiennent la sécurité alimentaire et la fourniture de services écosystémiques, grâce à des approches de gestion durables et innovantes.  La réussite comprendra également la gestion de l’aquaculture via une approche scientifique qui préconise l’utilisation durable des ressources aquatiques par des moyens qui conservent la biodiversité. De plus, la science halieutique existante sera complétée par une analyse socio-économique dans la prise de décisions. Enfin, la gestion forestière, par la mise en œuvre et l’innovation continue de pratiques durables, contribuera à la conservation de la biodiversité et de ses bénéfices pour les générations futures.

Pourquoi cette cible est importante

L’agriculture, l’aquaculture, la pêche et la sylviculture sont des secteurs de ressources naturelles qui fournissent des avantages socio-économiques substantiels, une sécurité alimentaire, des emplois, des produits de base essentiels et un soutien aux moyens de subsistance tant au niveau national qu’international. En même temps, s'ils ne sont pas gérés de manière appropriée, ces secteurs peuvent avoir un impact négatif sur la biodiversité. Le succès de ces secteurs dépend d’écosystèmes hautement interconnectés et en santé, et des services qu’ils fournissent. En outre, leur durabilité peut être limitée non seulement par leurs pratiques directes, mais aussi par les effets indirects de divers phénomènes mondiaux (changement climatique, maladies, incendies, acidification des océans, etc.). Les effets des conditions météorologiques extrêmes et du changement climatique sur nos écosystèmes devraient s'intensifier et rendre la production durable de plus en plus difficile au fil du temps. La gestion durable des écosystèmes du Canada peut également contribuer aux efforts de lutte contre le changement climatique (p. ex., des forêts saines peuvent contribuer à atténuer le changement climatique). Compte tenu des pressions et des opportunités multiples auxquelles est confrontée la biodiversité dans les secteurs de l'agriculture, de l'aquaculture, de la pêche et de la sylviculture au Canada, des mesures doivent être prises pour garantir que la gestion et les pratiques durables continuent d'évoluer et facilitent la conservation et la protection des écosystèmes et de la prospérité du Canada pour les générations à venir.

Il existe des chevauchements évidents entre la cible 10 et d'autres cibles, tels que la restauration des écosystèmes et l'adoption d'approches fondées sur la nature dans les secteurs productifs (cibles 2, 5, 8, 9, 11), la promotion de la diversité génétique et de la diversité des espèces (cible 4) et les efforts visant à réduire les risques de pollution (cible 7), et leur réussite est liée. Toutefois, les actions entreprises pour atteindre d'autres cibles pourraient avoir une incidence sur l'équilibre entre les objectifs de productivité et de conservation de la nature. La cible 10 est donc essentielle pour garantir la gestion et l'utilisation durables des ressources biologiques, ainsi que la productivité responsable de ces secteurs et leur contribution à la résilience environnementale et économique et à la sécurité alimentaire.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Agriculture : Les cadres politiques agricoles successifs, y compris l’actuel Partenariat canadien pour une agriculture durable, soutiennent la croissance durable du secteur depuis 2003, notamment en fournissant un financement à coûts partagés pour les pratiques qui soutiennent directement ou indirectement la biodiversité sur les terres agricoles. Des efforts sont en cours afin d’élaborer une Stratégie pour une agriculture durable (SAD) qui établirait une approche à long terme visant à promouvoir la durabilité, la compétitivité et la vitalité du secteur agroenvironnemental, y compris l’arrêt et l’inversion de la perte de biodiversité. La SAD, ainsi que d’autres programmes tels que le programme Solutions agricoles pour le climat, s’appuieront sur les progrès réalisés à ce jour, exploiteront les possibilités d’accroître l’intérêt du marché pour les produits alimentaires durables et concentreront les ressources afin de soutenir un secteur durable d’un point de vue environnemental, social et économique. En outre, il sera essentiel, pour enrayer la perte de biodiversité, de poursuivre les efforts visant à gérer les agroécosystèmes au moyen d'une variété de systèmes de production respectueux de la biodiversité, en soutenant des paysages agricoles diversifiés et en les développant, le cas échéant, par le biais d'initiatives publiques et privées.

Aquaculture : Le développement durable de l’aquaculture permettra de protéger les écosystèmes aquatiques et de conserver les populations de poissons sauvages. Pêches et Océans Canada gère le Programme de réglementation de l’aquaculture en Colombie Britannique pour gérer le secteur en Colombie Britannique et gère le Programme d’aquaculture durable à l’échelle nationale en travaillant avec les provinces et territoires afin de veiller à ce que l’aquaculture soit gérer de manière durable et protège la biodiversité dans l’ensemble du pays.

Pêches : Les mesures proposées au titre des cibles 5 et 9 soutiendront directement la cible 10, notamment les activités centrées sur la mise en œuvre d’une approche écosystémique de la gestion des stocks sauvages, ainsi que sur l’intégration renforcée des considérations socio-économiques dans la prise de décision afin de garantir que ceux qui dépendent des écosystèmes qui soutiennent les stocks sauvages puissent en tirer profit.

Foresterie : Les forêts du Canada bénéficieront d’une législation et d’une réglementation strictes et étendues qui régissent les pratiques du secteur forestier sur les terres publiques, qui comptent pour 90% des forêts au Canada. Ces lois et règlements sont fondés sur les principes de gestion durable de la forêt qui aide à conserver la biodiversité.  La planification forestière est exigée par la législation provinciale et territoriale sur les terres publiques gérées pour la sylviculture avant que la récolte ne puisse avoir lieu. En outre, chaque province ou territoire détermine sa coupe annuelle autorisée (le volume de bois qui peut être récolté de manière durable), ce qui limite légalement la récolte, tandis que la certification par une tierce partie atteste de l’intégrité des pratiques de gestion forestière, y compris la protection de la biodiversité. Les nouvelles connaissances scientifiques émanant de tous les niveaux de gouvernement, du monde universitaire, de l’industrie, des ONG et d’autres acteurs sont utilisées afin d’étayer l’élaboration de la législation de gestion durable des forêts et de politiques qui soutiennent la biodiversité. L’amélioration continue de nos activités nationales de surveillance des forêts et d’établissement de rapports contribuera à garantir que les données et les produits de connaissance sont disponibles en vue de répondre à la tâche de gestion des vastes paysages forestiers de notre pays. Les progrès continus vers une gestion durable des forêts doivent également prendre en compte la réconciliation avec les peuples autochtones. Ressources naturelles Canada soutient la réconciliation économique des autochtones dans les secteurs des ressources naturelles en établissant des partenariats significatifs avec les organisations et les communautés autochtones par le biais de programmes tels que l'Initiative de foresterie autochtone et l'Initiative forêt en valeur. L'Initiative de foresterie autochtone soutient également le leadership autochtone dans le secteur forestier, notamment en ce qui concerne la gestion des forêts et le développement des connaissances, afin de favoriser l'intégration du savoir autochtone dans la gestion des forêts.

Cible 11 : Services et fonctions des écosystèmes

Cible 11 : « Restaurer, préserver et renforcer les contributions de la nature aux populations, y compris les fonctions et services écosystémiques, tels que la régulation de l'air, de l'eau et du climat, la santé des sols, la pollinisation et la réduction des risques de maladie, ainsi que la protection contre les risques et catastrophes naturels, grâce à des solutions fondées sur la nature et/ou des approches écosystémiques dans l'intérêt de toutes les populations et de la nature. »

Ce que nous visons d’ici 2030

Afin d’atteindre la cible 11 d’ici 2030, les contributions de la nature aux populations, y compris les fonctions et services des écosystèmes, seront maintenues, renforcées et restaurées, notamment par l’application de solutions efficaces fondées sur la nature et d’approches fondées sur les écosystèmes au Canada, soutenues par des politiques, un suivi et une évaluation. 

Pourquoi cette cible est importante

Les services écosystémiques sont essentiels à l’existence humaine. Il s’agit des avantages que les écosystèmes procurent à l’homme, mesurés ou évalués en termes biophysiques, économiques, socioculturels et de santé humaine. Ils sont à la base de la société, car ils soutiennent nos besoins primaires, les économies, la sécurité et l’amélioration de la qualité de vie. La biodiversité est essentielle, car elle sous-tend la résilience, l’intégrité et la fonction des écosystèmes.

Cependant, l’activité humaine a entraîné une diminution importante de la biodiversité dans le monde entier et une dégradation significative de la capacité des écosystèmes à produire et à fournir leurs services. Cette situation entraîne des coûts mesurables pour la santé publique, la sécurité, le bien-être et les modes de vie, et l’ensemble des services fournis par les écosystèmes ne peut être reproduit à l’aide de solutions de remplacement et de technologies créées par l’homme.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

De nombreuses mesures sont en cours au Canada afin de contribuer à la réalisation de la cible 11. Ces mesures varient en termes d’investissement, de géographie et de champ d’action, allant de vastes initiatives nationales à de petits projets locaux. À l’échelle nationale, les mesures récentes comprennent la Stratégie nationale d’adaptation et le Plan d’action pour l’adaptation du gouvernement du Canada, ainsi que le Fonds pour des solutions climatiques naturelles. Des efforts considérables sont également déployés afin de déterminer, surveiller et rendre compte de l’état des écosystèmes canadiens par différents niveaux de gouvernement, des organisations non gouvernementales, des communautés autochtones et des universités, entre autres. Parmi les initiatives importantes menées par le gouvernement du Canada figurent le rapport Biodiversité canadienne : état et tendances des écosystèmes en 2010, le Recensement de l’environnement (en cours) et la Boîte à outils des services écosystémiques (2017).

Si les mesures entreprises au titre d’autres cibles contribuent à la réalisation de la cible 11, il faudrait également adopter une approche axée sur les points suivants :

Cible 12 : Espaces urbains verts et bleus

Cible 12 : « Augmenter significativement la superficie, la qualité et la connectivité des espaces verts et bleus dans les zones urbaines et densément peuplées, ainsi que l'accès à ces espaces et les avantages qu'ils procurent, en systématisant la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité, en tenant compte de celle-ci dans l'aménagement urbain, en améliorant la biodiversité ainsi que la connectivité et l'intégrité écologiques indigènes, en améliorant la santé et le bien-être des personnes et leur lien avec la nature, ainsi qu'en favorisant une urbanisation durable et inclusive et en soutenant la fourniture de fonctions et de services écosystémiques. »

Ce que nous visons d’ici 2030

En 2030, les espaces verts au Canada seront accessibles, disponibles et inclusifs afin que chacun puisse profiter des bienfaits de la nature en milieu urbain. Les espèces et les écosystèmes pourront prospérer dans et autour des zones urbaines et en voie d’urbanisation, fournissant un habitat pour les espèces et services écosystémiques. Il sera aussi courant d’élaborer des plans d’urbanisme, des plans d’aménagement du territoire et des stratégies et politiques connexes qui soient favorables à la nature, qui favorisent la réalisation d’objectifs multiples et qui soient élaborés dans le cadre de processus inclusifs et collaboratifs.

Pourquoi cette cible est importante

L’établissement et la croissance des villes contribuent à la dégradation et à la fragmentation des habitats, au déclin des populations d’espèces et à la perte des services écosystémiques associés. En outre, les villes canadiennes sont situées dans plusieurs des zones les plus riches en biodiversité du pays, ce qui entraîne une forte dégradation et fragmentation de ces zones, avec de fortes concentrations d'espèces menacées. La protection et la restauration des espaces verts et bleus urbains, ainsi que l’utilisation de solutions fondées sur la nature, peuvent permettre de restaurer des populations d’espèces, réduire les effets du changement climatique, abaisser les températures de surface, atténuer les inondations et améliorer la disponibilité de l’eau en cas de sécheresse. Les initiatives contribuant à la cible 12 peuvent également contribuer aux cibles 1, 2, 3, 4, 8, 11, 21, 22 et 23.

L’accès à la nature devient également une préoccupation croissante des Canadiens : comme l’a montré la pandémie de COVID-19, nous savons à quel point l’accès à la nature est important pour la santé physique, mentale et spirituelle. L’accès à la nature et à la terre en milieu urbain est également important pour les peuples autochtones vivant en milieu urbain, afin qu’ils puissent s’adonner et reconnecter à leurs pratiques culturelles, sociales et spirituelles. La récupération des zones naturelles urbaines pour les peuples autochtones peut constituer un acte de réconciliation dans les régions où réside la majeure partie de la population du Canada. Les zones urbaines devraient être des espaces inclusifs où la diversité est accueillie, où différents récits sont partagés, où les histoires et les cultures sont mises en lumière et où l’équité est intentionnellement promue par le biais de politiques, de programmes et de l’environnement bâti. L’aménagement du territoire et l’urbanisme devraient prendre en compte les valeurs multiples et les utilisations multiples des terres, y compris la protection et l’amélioration de la biodiversité, l’utilisation de solutions fondées sur la nature et la réduction des impacts sur la biodiversité.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Plusieurs initiatives sont en cours au Canada afin d’améliorer la disponibilité des et l’accès aux espaces verts et bleus urbains et répondre aux besoins des espèces en milieu urbain. Le gouvernement fédéral met à la disposition des Canadiens des endroits où ils peuvent faire l’expérience du patrimoine naturel et culturel du Canada, notamment grâce au réseau canadien de parcs nationaux, de réserves nationales de faune, de refuges d’oiseaux migrateurs, de lieux historiques nationaux et d’autres aires protégées. Le Canada soutient également les initiatives autochtones de conservation et d’accès à la nature (p. ex. le Programme des gardiens autochtones, la création d’aires protégées et de conservation autochtones, l’Initiative de retour à la terre et le programme Partir, devenir fort du Réseau d’innovation en santé mentale), qui contribuent à renforcer le lien entre les communautés autochtones et leurs territoires et terres traditionnels. En outre, un certain nombre de municipalités disposent déjà d’une stratégie sur la biodiversité ou sont en train d’en élaborer une, ou bien encore ont intégré des objectifs en matière de biodiversité dans d’autres plans environnementaux. Le Canada s’efforce de remédier à la perte d’espèces en milieu urbain et à proximité immédiate des zones urbaines grâce à l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril dans le secteur du développement urbain, où le Canada élabore un cadre d’action qui identifie les possibilités, les menaces et les conditions favorables afin d’améliorer le rétablissement des espèces et des écosystèmes en péril dans les communautés urbaines et en voie d’urbanisation. Toutefois, il est possible d’en faire plus.

Afin d’atteindre la cible de 2030, il faudra adopter une approche axée sur les points suivants :

Cible 13 / 15(c) : Accès et partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques

Cible 13 : « Prendre des mesures juridiques, politiques, administratives et de renforcement des capacités efficaces à tous les niveaux, selon qu’il conviendra, pour assurer le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques et des informations de séquençage numérique sur les ressources génétiques, ainsi que des connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques, et faciliter un accès approprié aux ressources génétiques, et d’ici à 2030, faciliter une augmentation significative des avantages partagés, conformément aux instruments internationaux applicables en matière d’accès et de partage des avantages. »

Ce que nous visons d’ici 2030

La cible 13 renforce le troisième objectif de la CDB, qui est « le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques, notamment grâce à un accès satisfaisant aux ressources génétiques et à un transfert approprié des techniques pertinentes, compte tenu de tous les droits sur ces ressources et aux techniques, et grâce à un financement adéquat » (connu également sous le nom d’« accès et de partage des avantages », ou « APA »). La cible 13 est également liée aux efforts déployés afin d’atteindre les cibles 15c (rapports des entreprises sur les mesures relatives à l’accès et au partage des avantages) et 19 (systèmes innovants de mobilisation des ressources).

La CDB définit les ressources génétiques comme du matériel d’origine végétale, animale, microbienne ou autre contenant des unités fonctionnelles de l’hérédité, ayant une valeur effective ou potentielle. Dans la pratique, ce terme couvre les organismes, les spécimens et les échantillons contenant de l’ADN, mais les ressources génétiques humaines en sont exclues.

Bien que la sensibilisation à l’APA soit limitée au Canada, le pays dispose d’une série de lois relatives à l’APA qui traitent indirectement ou directement de l’accès à des ressources biologiques spécifiques. Cependant, il n’existe actuellement aucune politique ou document d’orientation sur les mesures canadiennes relatives à l’APA. Ainsi, pour le Canada, la réalisation de cette cible pourrait inclure l’élaboration d’un cadre définissant l’éventail des lois et des mesures politiques du Canada relatives à l’APA en ce qui concerne l’accès aux ressources génétiques, aux informations de séquençage numérique (ISN) (qui se réfèrent de manière générale aux données sur les séquences génétiques et éventuellement à d’autres informations connexes dans les bases de données) et aux connaissances autochtones associées aux ressources génétiques. Ce cadre pourrait inclure des efforts complémentaires pour permettre aux entreprises de rendre compte de leur conformité aux réglementations et mesures relatives à l’APA.

Pourquoi cette cible est importante

Les propriétés spécifiques des ressources génétiques sont utilisées dans un large éventail d’applications scientifiques, environnementales et commerciales, telles que la mise au point de nouveaux médicaments et vaccins, l’amélioration du rendement et de la résistance des cultures dans le contexte du changement climatique, la lutte biologique contre les parasites et la modification des processus industriels. À cet égard, elles touchent à la vie et au bien-être de chaque Canadien. La recherche et le développement sur les ressources génétiques peuvent contribuer à la conservation et à l’utilisation durable, ainsi qu’à la génération d’un large éventail d’avantages non monétaires et monétaires.

Le Canada est à la fois utilisateur et fournisseur de ressources génétiques, de connaissances autochtones associées et d’ISN. Alors que d’autres Parties de la CDB ont élaboré des lois, des politiques et des voies afin de traiter spécifiquement les dispositions de la Convention relatives à l’APA, l’approche du Canada en matière d’APA s’appuie sur les lois et les politiques existantes, qui s’occupent amplement de l’accès aux ressources biologiques mais pas du partage des avantages. Afin de soutenir la recherche et l’innovation, les chercheurs et les entreprises canadiens ont besoin d’une certitude juridique quant aux conditions d’utilisation et au partage des avantages.

Comme fournisseur, le Canada partage ses ressources génétiques par le biais de collections ex situ, notamment les banques de gènes que sont Ressources phytogénétiques du Canada, le Centre national de semences forestières et Ressources génétiques animales du Canada. Le Canada est l’un des principaux fournisseurs d’ISN issues des ressources génétiques du Canada et destinées aux bases de données mondiales. Le Canada abrite des extrêmophiles marins et arctiques aux caractéristiques génétiques précieuses. Les connaissances autochtones sont parfois sollicitées afin d’orienter la recherche génétique. La réalisation de cet objectif renforcera l’engagement du Canada à l’égard des aspects APA de la CDB et soutiendra notre rôle en tant qu’utilisateur et fournisseur de ressources génétiques.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Les mesures existantes en matière d’APA au Canada s’appuient sur des dispositions juridiques générales, et peu de mesures juridiques ou politiques fédérales ou provinciales sont conçues pour traiter du partage des avantages en particulier. Le partage des avantages est assuré par la participation active du gouvernement fédéral au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA) et à son système multilatéral (SML) d’accès et de partage des avantages, dont l’un des principaux objectifs est de faciliter l’accès. Il est également assuré par l’Énoncé de politique des trois Conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains (2010). Le Canada continuera à s’engager dans l’amélioration continue du SML et prendra également en compte les aspects relatifs aux ISN pertinents dans ce contexte.

Une série de mesures efficaces relatives à l’accès et au partage des avantages ont également été élaborées par les territoires, les groupes autochtones et les acteurs de la recherche, en tenant compte d’aspects tels que le consentement éclairé préalable, les conditions mutuellement convenues et les lignes directrices relatives à l’accès, à la protection, à l’utilisation et au partage des données.

Les discussions en cours sur un mécanisme multilatéral concernant les ISN devraient contribuer en partie au volet ISN de la cible 13, avec l’appui de mesures nationales appropriées. En outre, les mesures prises par le Canada dans le cadre de certains instruments non liés à l’APA de la CDB peuvent également contribuer à la réalisation de cette cible au niveau national (p. ex. le Cadre de préparation à la pandémie d’influenza, le TIRPAA). La réalisation d’une analyse du paysage des cadres existants en matière d’APA au Canada, y compris des mesures d’évaluation de conformité, pourrait contribuer à l’examen des options politiques visant à élaborer une approche nationale plus claire de l’APA, par exemple par le biais de l’élaboration d’un cadre national d’APA.

Cible 14 : Intégration des valeurs de la biodiversité

Cible 14 : « Assurer la pleine intégration de la biodiversité et de ses multiples valeurs dans les politiques, les réglementations, les processus de planification et de développement, les stratégies d’éradication de la pauvreté, les évaluations environnementales stratégiques, les études d’impact sur l’environnement et, le cas échéant, la comptabilité nationale, à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les secteurs, en particulier ceux qui ont des incidences importantes sur la biodiversité, en alignant progressivement toutes les activités publiques et privées, les flux fiscaux et financiers pertinents sur les buts et objectifs du présent cadre. »

Ce que nous visons d’ici 2030

La mise en œuvre réussie de la cible 14 au Canada devrait se traduire par l’intégration cohérente des considérations relatives à la biodiversité et de ses valeurs dans toutes les prises de décision pertinentes. Ce serait la norme de comprendre l’impact complet des décisions et des activités sur la biodiversité, ce qui augmenterait la capacité d’éviter, de minimiser et de compenser les impacts négatifs tout en soutenant les impacts positifs à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les secteurs de l’économie. Appliquer les connaissances, les mécanismes législatifs, les politiques et les outils appropriés peut faciliter l’examen attentif des valeurs intrinsèques et extrinsèques de la nature.

Pourquoi cette cible est importante

La prise en compte de la biodiversité et de ses valeurs lors de la planification d’activités et de processus susceptibles de l’affecter est essentielle afin d’atteindre notre objectif collectif de stopper et d’inverser la perte de biodiversité d’ici 2030. Les décisions politiques prises dans le monde entier continuent de sous-représenter et de sous-estimer les contributions sociales et économiques vitales de la biodiversité ainsi que sa valeur intrinsèque. En particulier, le bien-être culturel, spirituel et mental des peuples autochtones est intrinsèquement lié à l’état des terres, des eaux, des glaces, des plantes et des animaux de leurs territoires traditionnels. Garantir un engagement significatif et obtenir un consentement libre, préalable et éclairé sur les questions ayant un impact sur les peuples autochtones, leurs terres et leurs eaux contribue à la réconciliation. La science autochtone doit également être respectée et prise en compte dans l’identification des valeurs attribuées à la biodiversité. L’intégration de la biodiversité dans toutes les activités pertinentes, tout en garantissant un engagement significatif avec les populations autochtones, peut contribuer à garantir que la biodiversité est appréciée à sa juste valeur, conservée et utilisée de manière durable.

La cible 14 est transversale et présente une relation étroite et réciproque avec de nombreuses cibles. Par exemple, à mesure que la biodiversité est mieux intégrée dans les principaux domaines de la société, davantage de ressources, de pratiques de gestion efficaces et de pratiques de conservation peuvent être soutenues, contribuant ainsi à la réalisation de plusieurs cibles. Tandis que des contributions sont apportées à d’autres cibles par le biais de la recherche, des meilleures pratiques de gestion, de l’établissement de relations et d’autres initiatives, le Canada sera mieux équipé pour assurer la pleine intégration de la biodiversité et de ses multiples valeurs à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les secteurs.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Au Canada, des progrès considérables ont été réalisés afin d’intégrer la biodiversité et ses valeurs dans nombre d’activités et processus. Notre système national de comptes comprend désormais des données et des produits analytiques relatifs aux actifs, services et bénéfices écologiques pour plusieurs écosystèmes clés, et de nouvelles versions sont en cours de production pour d’autres écosystèmes. Des analyses quantitatives des avantages que la société tire des services écosystémiques sont également publiées régulièrement, et d’autres sont en préparation. De nombreux autres niveaux de gouvernement et organisations prennent également des mesures afin d’aligner leurs activités sur les considérations relatives à la biodiversité, comme les municipalités canadiennes qui intègrent les considérations relatives à la biodiversité dans leur planification et, à l’international, le Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature qui s’efforce d’orienter les flux financiers des organisations vers des résultats positifs pour la nature (voir cible 15). Ces initiatives en cours contribueront à la réussite de la mise en œuvre de la cible 14.

Les progrès en matière d’intégration de la biodiversité ont été variables d’un gouvernement à l’autre et d’un secteur à l’autre, et il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. La réalisation de la cible 14 bénéficierait d’une approche axée sur les points suivants :

Cible 15(a) : Rôle des entreprises

Cible 15 : « Prendre des mesures juridiques, administratives ou de politique générale visant à inciter les entreprises à agir et à leur donner les moyens de le faire, notamment en veillant à ce que les grandes entreprises et les entreprises transnationales, ainsi que les institutions financières :

  1. Contrôlent, évaluent et communiquent régulièrement et de manière transparente leurs risques, dépendances et incidences sur la biodiversité, y compris en prévoyant des dispositions applicables à toutes les grandes entreprises ainsi qu'aux entreprises transnationales et aux institutions financières concernant leurs opérations, leurs chaînes d'approvisionnement et de valeur, ainsi que leurs portefeuilles;
  2. Informent les consommateurs en vue de promouvoir des modes de consommation durables;
  3. Rendent compte du respect des dispositions et mesures relatives à l'accès et au partage des avantages, en tant que de besoin;

afin de réduire progressivement les incidences négatives sur la biodiversité, d'accroître les incidences positives, de réduire les risques liés à la biodiversité pour les entreprises et les institutions financières, et de promouvoir des mesures propres à garantir des modes de production durables. »

Note : pour 15(b) voir la cible 16 et pour 15(c) voir la cible 13.

Ce que nous visons d’ici 2030

En mettant en œuvre la cible 15(a), le Canada contribuera à faire progresser les efforts déployés par les entreprises pour réduire les incidences négatives sur la biodiversité, accroître les incidences positives et réduire les risques liés à la biodiversité. Il s'agira notamment de tirer parti des travaux des organismes internationaux qui élaborent des cadres et des normes pour la divulgation d'informations sur l'environnement, et d'engager les entreprises et les organismes de réglementation canadiens sur la meilleure façon dont le gouvernement fédéral peut encourager, habiliter et préparer les entreprises à la divulgation d'informations sur la biodiversité.

Pourquoi cette cible est importante

Plus de la moitié de la production économique mondiale dépend modérément ou fortement de la nature et, selon le Forum économique mondial, la perte de biodiversité est considérée comme l'un des dix principaux risques pour l'économie mondiale. Cependant, les institutions financières et les entreprises ne disposent pas des informations nécessaires pour comprendre les risques et les opportunités liés à la nature et à la perte de la nature qui découlent de leurs opérations, de leurs chaînes d'approvisionnement et de valeur, et de leurs portefeuilles, ou qui y sont liés. En évaluant et en contrôlant leurs impacts sur la biodiversité, les entreprises peuvent mieux comprendre leur relation avec la biodiversité et les risques posés par la perte de biodiversité à leurs opérations et à leurs chaînes d'approvisionnement. Une fois que ces relations, impacts et risques ont été évalués et divulgués, il devient plus facile de prendre des mesures concrètes pour y remédier. En particulier, les informations financières relatives à la biodiversité peuvent permettre aux investisseurs de détourner les flux financiers des résultats négatifs pour la nature et de les orienter vers des résultats positifs pour la nature. Le gouvernement du Canada a un rôle important à jouer à cet égard, car il peut mettre en place des mesures pour promouvoir et faciliter ces évaluations, en veillant à ce qu'elles se déroulent de manière cohérente et équitable.

Les progrès réalisés dans la mise en œuvre des cibles 15(a) et 21 seront complémentaires, car elles visent toutes deux à améliorer la disponibilité des données relatives à la biodiversité. Au fil du temps, les informations relatives à la biodiversité pourraient permettre de fournir des données transparentes, cohérentes et comparables sur les risques et opportunités financiers associés à la biodiversité. Les travaux relatifs à la cible 14 visant à garantir la pleine intégration de la biodiversité et de ses multiples valeurs dans les politiques, les réglementations et les évaluations environnementales soutiendront également les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la cible 15(a). L'avancement de la mise en œuvre de la cible 15(a) devrait également jeter les bases d'un investissement du secteur privé dans la nature, contribuant ainsi à la réalisation de la cible 19. 

Comment nous atteindrons la cible de 2030  

Le Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature (TNFD) s'appuie sur les travaux du précédent Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (TCFD), avec l'objectif général de déplacer les flux financiers des résultats négatifs pour la nature vers des résultats positifs pour la nature. Le gouvernement fédéral s'oriente vers une déclaration obligatoire des risques financiers liés au climat pour les institutions financières sous réglementation fédérale, sur la base du cadre de la TCFD ; toutefois, il n'existe pas actuellement d'engagement équivalent en matière de divulgation d'informations liées à la nature.

Le Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (ISSB) a indiqué qu'il examinerait les travaux du TNFD et qu'elle pourrait étudier les possibilités de compléter sa norme sur les informations relatives au climat afin de traiter les informations relatives aux écosystèmes naturels. Une norme de l'ISSB pourrait constituer une référence mondiale pour les informations relatives à la biodiversité.

Pour atteindre l'objectif 15(a), il faudra adopter une approche qui : 

En outre, la mise en œuvre de la cible 15(a) nécessitera une approche qui prenne en compte : 

L'approche du Canada pour la mise en œuvre de toute exigence future potentielle de divulgation liée à la biodiversité s'appuiera possiblement sur les travaux du TNFD et d'autres organisations clés qui développent des bases de référence mondiales pour la divulgation d'informations environnementales. Le gouvernement fédéral sollicitera l'avis de partenaires tels que les régulateurs fédéraux et provinciaux, le secteur privé, les partenaires autochtones et les experts en biodiversité sur les mesures qu'il pourrait prendre pour encourager et permettre les divulgations liées à la biodiversité et pour lever les obstacles existants à la mesure des risques, des impacts et des dépendances liés à la biodiversité. Il sera également essentiel de renforcer les capacités d'évaluation et de divulgation des risques, des impacts et des dépendances liés à la biodiversité. 

Cible 16 / 15(b) : Consommation durable

Cible 16 : « Encourager les populations à faire des choix de consommation durables et à leur donner les moyens de le faire, notamment en créant des cadres politiques, législatifs ou réglementaires propices, en améliorant l'éducation ainsi que l'accès à des informations pertinentes et précises et à des solutions de substitution, et, d'ici à 2030, réduire l'empreinte mondiale de la consommation de manière équitable, notamment en réduisant de moitié le gaspillage alimentaire mondial, en limitant significativement la surconsommation et en diminuant considérablement la production de déchets, de manière à permettre à tous de vivre agréablement en harmonie avec la Terre nourricière. »

Cible 15(b) : « Prendre des mesures juridiques, administratives ou de politique générale visant à inciter les entreprises à agir et à leur donner les moyens de le faire, notamment en veillant à ce que les grandes entreprises et les entreprises transnationales, ainsi que les institutions financières : (b) Informent les consommateurs en vue de promouvoir des modes de consommation durables. »

Ce que nous visons d’ici 2030

La réalisation des objectifs 16 et 15(b) contribuera à la transition sociétale et culturelle nécessaire pour que tous les peuples puissent vivre en harmonie avec la nature. La population diversifiée des Canadiens et des peuples autochtones aura accès aux informations fournies par les grandes entreprises afin de promouvoir des choix de consommation durables et un meilleur accès aux services de réparation. La transition vers une économie circulaire permettra de réduire la surconsommation et le gaspillage, en diminuant la demande de ressources primaires, en conservant les produits et les matériaux le plus longtemps possible, ou en retournant les matériaux biosourcés à la nature. Pour réussir, il faut que les entreprises et tous les niveaux de gouvernement agissent.

Pourquoi cette cible est importante

L'économie dépasse déjà la capacité de régénération de la Terre, ce qui a des répercussions négatives sur les populations et la nature. On estime qu'il faut 1,6 Terre pour maintenir les modes de consommation et de production humains actuels, et ce chiffre devrait atteindre 2 Terres d'ici 2050 (en anglais seulement). Cette croissance se fait en grande partie au détriment de la biodiversité, et les bénéfices sont répartis de manière inéquitable entre les pays et les communautés. Avec les taux de consommation et de gaspillage par habitant les plus élevés des pays développés,
le Canada a la responsabilité de s'attaquer à la consommation inéquitable et non durable, et a la possibilité de montrer l'exemple. Des interventions clés sont nécessaires pour encourager et permettre aux gens d'éviter ou de réduire la surconsommation et d'abandonner les produits et pratiques nocifs au profit d'options plus durables (en anglais seulement) (PDF). Accroître la sensibilisation des consommateurs peut aider les Canadiens à faire des choix plus durables, notamment grâce à la communication, à l'éducation et à des informations plus accessibles sur les incidences environnementales des produits de consommation, tout en notant que l'accessibilité financière et les changements culturels font également partie de la solution. L'innovation circulaire dans la conception et la production des biens de consommation peut également contribuer à réduire la demande de ressources et à offrir aux consommateurs des options plus durables et compétitives en termes de coûts et de performances. D'autres cibles soutiendront l'action en faveur de la consommation durable, notamment celles qui concernent la politique et la gouvernance en matière de durabilité (cible 14), la divulgation d'informations sur la durabilité par les entreprises (cible 15), la prévention de la surexploitation des espèces sauvages (cible 5), la réduction de la pollution (cible 7), la gestion et l'utilisation durables de la biodiversité (cibles 9 et 10) et l'élimination des mesures d'incitation préjudiciables à la biodiversité (cibles 18).

Comment nous atteindrons la cible de 2030

La consommation durable touche tous les aspects de notre vie et de l'économie. Pour atteindre la cible de 2030, il faudra adopter une approche axée sur :

Au-delà de la fourniture d'informations aux consommateurs, d'autres considérations clés pour influencer les attitudes des consommateurs incluent les différences de priorités des consommateurs dans divers contextes socio-économiques, culturels et géographiques, le caractère abordable des produits et services durables, et l'augmentation du coût de la vie. La recherche indique également que la manière et le moment de l'engagement des consommateurs sont importants, notamment lors des périodes de transition (par exemple, l'obtention d'un diplôme, un déménagement ou la naissance d'un enfant), lorsqu'il est possible de changer de mode de vie, et en encourageant les changements progressifs vers des modes de vie et des habitudes plus durables.

Cible 17 : Biosécurité/biotechnologie

Cible 17 : « Établir, renforcer les capacités et mettre en œuvre dans tous les pays les mesures de biosécurité prévues à l’article 8(g), de la Convention sur la diversité biologique, ainsi que les mesures relatives à la manipulation de la biotechnologie et à la répartition de ses avantages prévues à l’article 19 de la Convention. »

Ce que nous visons d’ici 2030

Le Canada se concentrera sur les dispositions de l’article 19 relatives à la biosécurité, les dispositions relatives à l’accès et au partage des avantages et au transfert de technologies étant élaborées dans le cadre des cibles 13 et 20. L’aspect de l’article 19 relatif à la biosécurité vise à garantir que les processus et les approches permettant d’assurer la biosécurité sont mis à disposition et partagés équitablement. Outre le partage d’informations et l’élaboration d’approches cohérentes en matière de biosécurité dans les instances internationales (CDB et OCDE), le Canada rend ces informations accessibles par l’intermédiaire du Centre d’échange pour la prévention des risques biotechnologiques (Biosafety Clearing House).

Pourquoi cette cible est importante

Les mesures de biosécurité sont des approches stratégiques et intégrées visant à réglementer, gérer ou contrôler les risques associés à l'utilisation et à la dissémination d'organismes vivants modifiés (OVM) issus de la biotechnologie. Les mesures de biosécurité visent également à garantir un accès juste et équitable à l'information et aux méthodes de mise en œuvre des procédures de biosécurité, en particulier dans les pays en développement.

Les mesures de biosécurité sont indispensables pour garantir que les OVM issus de la biotechnologie sont aussi sûrs que leurs équivalents conventionnels et que toutes les mesures nécessaires de gestion de l'environnement sont mises en œuvre. Si les OVM issus de la biotechnologie présentent des avantages pour les Canadiens dans divers secteurs (applications industrielles, agricoles, médicales et environnementales, par exemple), leur utilisation et/ou leur dissémination nécessitent une surveillance, une réglementation, une gestion et un contrôle de tous les risques potentiels qui y sont associés. Les nouveaux développements biotechnologiques (par exemple, la production microbienne de biocarburants, le développement de semences résistantes par modification génétique dirigée, les systèmes biologiques de capture du carbone) offrent des possibilités toujours plus prometteuses. Étant donné la rapidité avec laquelle les technologies et les produits se développent, il sera crucial d'établir des approches de biosécurité fondées sur une science solide afin de tirer profit de ces opportunités tout en évaluant et en gérant les risques.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Le Canada continuera à mettre en œuvre la réglementation complète et solide dont il dispose en matière de biosécurité, laquelle permet d’évaluer les effets des produits de la biotechnologie, y compris les OVM, sur l’environnement et la santé humaine.

La réglementation canadienne régissant les produits de la biotechnologie constitue un filet de sécurité fondé sur la science, qui contribue à garantir que les produits de la biotechnologie sont sans danger pour l’environnement et la santé humaine. L’approche sectorielle du Canada, selon laquelle des ministères spécifiques supervisent des actes réglementaires spécifiques correspondant à leur mandat, se reflète dans les règlements couvrant l’agriculture et l’alimentation (Loi relative aux aliments du bétail, Loi sur les semences, Loi sur les engrais, Loi sur la santé des animaux et Loi sur les aliments et drogues), la lutte antiparasitaire (Loi sur les produits antiparasitaires), la santé publique, la biosécurité et la biosûreté (Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines), et l’environnement dans son ensemble (Loi canadienne sur la protection de l’environnement [LCPE]). Les organisations fédérales chargées d’appliquer les règlements découlant de ces lois examinent et mettent à jour ces mesures de manière proactive afin de s’assurer qu’elles évoluent et sont renforcées de façon à répondre aux nouveaux défis posés par ce domaine qui évolue rapidement. Le Canada a réagi en modernisant les orientations réglementaires relatives aux nouveaux aliments (en 2022) et aux plantes à caractères nouveaux (en 2023), apportant ainsi plus de clarté aux sélectionneurs de plantes utilisant de nouvelles technologies. En outre, la mise à jour de la LCPE et la modification en cours du Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles (organismes) intégreront un engagement public plus ouvert dans ce processus, augmenteront la transparence, réduiront les redondances et aligneront ce règlement sur l’état actuel de la biotechnologie moderne.

Le Canada participe activement aux forums internationaux (CDB, OCDE) liés aux questions de biosécurité, en soutenant un certain nombre d’activités en cours. Il s’agit notamment de l’élaboration d’une approche internationale cohérente de l’agriculture cellulaire, de l’examen d’approches « sûres dès la conception » et de contributions à des documents de consensus sur les organismes concernés par la biotechnologie (p. ex. les microalgues). En outre, le Canada s’engage de manière proactive dans le partage d’informations concernant ses approches en matière de biosécurité (cadres, protocoles d’essai) et ses décisions réglementaires par le biais de sites Web accessibles au public et du Centre d’échange pour la prévention des risques biotechnologiques (Biosafety Clearing House).

L’application cohérente et spécifique des mesures de biosécurité par les Parties de la CDB, en particulier les pays en développement, permettra d’atténuer et d’inverser les effets négatifs sur la biodiversité. L’accès des Parties, en particulier des pays en développement, aux informations et aux protocoles relatifs à la biosécurité au fur et à mesure de leur élaboration et de leur validation contribuera à garantir une application cohérente des approches validées.

Cible 18 : Incitations négatives et positives

Cible 18 : « Recenser, d'ici à 2025, les incitations, y compris les subventions, préjudiciables à la biodiversité et les éliminer, les supprimer progressivement ou les modifier de manière proportionnée, juste, efficace et équitable, tout en les réduisant substantiellement et progressivement d'au moins 500 milliards de dollars par an d'ici à 2030, en commençant par les incitations les plus préjudiciables, et renforcer les incitations positives en faveur de la conservation et de l'utilisation durable de la biodiversité. »

Ce que nous visons d’ici 2030

En mettant en œuvre la cible 18, le Canada contribuera à réduire les effets négatifs des incitations sur la perte de biodiversité et à atteindre l'objectif global de combler le déficit financier mondial de 700 milliards de dollars par an en faveur de la biodiversité, afin de freiner et d'inverser la perte de biodiversité. D'ici 2025, le Canada entend avoir identifié les incitations fédérales ayant un impact sur la biodiversité et, d’ici 2030, être bien engagé dans le processus d'élimination, de suppression progressive, de réforme et/ou d'atténuation des incitations nuisibles à la biodiversité, ainsi que dans la facilitation de l'augmentation des incitations positives, conformément aux obligations internationales du Canada.

Pourquoi cette cible est importante

Les incitations peuvent avoir un impact significatif sur la biodiversité et contribuer à son appauvrissement, notamment en encourageant des comportements nuisibles à la nature plutôt qu'en facilitant des investissements favorables à la nature. Cela peut conduire à une surexploitation des ressources naturelles, à une réduction de la fertilité des sols, à une augmentation des niveaux de pollution et à un manque de protection de l'environnement. Ces effets négatifs sont souvent supportés par le public plutôt que par les responsables des dommages causés à la biodiversité. À l'inverse, des mesures d'incitation bien conçues peuvent avoir des effets positifs sur la nature tout en favorisant une croissance économique durable pour l'ensemble de la société. En éliminant les incitations nuisibles et en encourageant les incitations positives en faveur de la biodiversité, le Canada peut contribuer à investir des fonds publics dans des initiatives qui favorisent des pratiques et des modes de vie plus durables, ainsi que la transition vers une économie favorable à la nature. Ce travail peut également avoir des répercussions positives sur l'avancement d'autres cibles, telles que les cibles 10, 14, 15 et 19.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Le gouvernement fédéral commencera par effectuer une analyse afin d'établir une définition pratique des incitations qui sont soit positives et négatives pour la biodiversité, ainsi qu’une définition de travail de ce qu’on entend par dommage. Sur la base du développement de ces définitions, un inventaire d’incitations sera compilé. Enfin, un cadre d'évaluation sera élaboré afin d'évaluer les incitations susceptibles de nuire à la biodiversité et d'élaborer un plan de travail pour éliminer, supprimer progressivement, réformer et/ou atténuer ces incitations. Ces activités seront achevées d'ici 2025, et la mise en œuvre du plan de travail se fera au cours de la période 2025-2030. Tout au long du processus, le Canada collaborera avec ses partenaires internationaux afin de partager les informations et de tirer les leçons de leurs efforts respectifs.

Cible 19 : Mobilisation des ressources – ressources financière

Cible 19 : « Augmenter substantiellement et progressivement le niveau des ressources financières provenant de toutes les sources, de manière efficace, opportune et facilement accessible, y compris les ressources nationales, internationales, publiques et privées, conformément à l’article 20 de la Convention, pour mettre en œuvre les stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité, en mobilisant d’ici 2030 au moins 200 milliards de dollars des États-Unis par an, notamment en :

  1. augmentant le total des ressources financières internationales liées à la biodiversité provenant des pays développés, y compris l’aide publique au développement, et des pays qui assument volontairement les obligations des Parties du groupe des pays développés, vers les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, ainsi que les pays à l’économie en transition, pour atteindre au moins 20 milliards de dollars par an d’ici 2025, et au moins 30 milliards de dollars par an d’ici à 2030;
  2. augmentant de manière significative la mobilisation des ressources nationales, facilitée par la préparation et la mise en œuvre de plans nationaux de financement de la biodiversité ou d’instruments similaires, selon les besoins, les priorités et les circonstances d’ordre national;
  3. tirant parti des financements privés, promouvant les financements mixtes, en mettant en œuvre des stratégies pour lever des ressources nouvelles et supplémentaires, et encourageant le secteur privé à investir dans la biodiversité, notamment par le biais de fonds d’impact et d’autres instruments;
  4. stimulant les systèmes innovants tels que le paiement des services écosystémiques, les obligations vertes, les compensations et les crédits de biodiversité, les mécanismes de partage des bénéfices, par des garanties environnementales et sociales;
  5. optimisant les retombées positives et les synergies des financements ciblant la biodiversité et les crises climatiques;
  6. renforçant le rôle des actions collectives, notamment celles des populations autochtones et des communautés locales, des actions centrées sur la Terre nourricière 1 et des approches non fondées sur le marché, y compris la gestion communautaire des ressources naturelles et la coopération et la solidarité de la société civile, en vue de la conservation de la biodiversité;
  7. améliorant l’efficacité, l’efficience et la transparence de la fourniture et de l’utilisation des ressources. »

Note : Dans le contexte canadien, les "peuples autochtones" ont des droits spécifiques et distincts, tandis que les "communautés locales" n'existent pas en tant que terme officiel ou juridique. C'est pourquoi la Stratégie 2030 du Canada met l'accent sur les peuples autochtones. Pour une explication plus détaillée, veuillez-vous référer au texte d'introduction de l'annexe 1.

Ce que nous visons d’ici 2030

La mise en œuvre réussie de la cible 19 mobilisera des ressources à un niveau qui s’aligne sur le niveau d’ambition du CMBKM. Cela signifie que tous les acteurs internationaux et nationaux concernés, y compris les gouvernements à tous les niveaux, l’industrie financière, les philanthropes et les secteurs privés et à but non lucratif, travaillent en collaboration afin d’augmenter les investissements dans la biodiversité et trouver des moyens innovants de mobiliser des ressources en faveur de résultats dans le domaine de la biodiversité.

Pourquoi cette cible est importante

Des mesures de mobilisation des ressources doivent être prises au niveau national et à l’étranger si l’on veut freiner et inverser la perte de biodiversité. Le soutien des pays développés, comme le Canada, est essentiel afin de rendre possibles les efforts de conservation dans les pays en développement. Cette démarche s’inscrit dans l’approche actuelle du Canada en matière d’aide publique au développement et tient compte du fait que les pays les plus pauvres et les plus vulnérables ont besoin d’être soutenus afin d’atteindre nos objectifs environnementaux collectifs.

Si les pays donateurs (c’est-à-dire le Comité d’aide au développement (CAD) des membres de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE)) reconnaissent clairement la nécessité d’augmenter rapidement le financement de la biodiversité dans les pays en développement, l’aide publique au développement ne peut à elle seule répondre à tous les besoins financiers nécessaires en vue de combler le déficit de financement de la biodiversité. L’augmentation substantielle et progressive des ressources provenant de toutes les sources – tant au niveau international qu’au Canada – est essentielle à la mise en œuvre complète du CMBKM.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Freiner et inverser la perte de biodiversité est une entreprise de longue haleine, qui exigera de la communauté internationale qu'elle continue à revoir ses ambitions à la hausse, notamment grâce à un soutien accru des secteurs privé et philanthropique.

Sur le plan international, de 2015 à 2020, les pays donateurs ont fourni une moyenne annuelle de 10 milliards de dollars d’aide publique au développement (APD) en faveur de la biodiversité, atteignant le précédent objectif d’Aichi de la CDB pour la finance. Afin d’atteindre les nouveaux objectifs financiers de la cible 19, il faudra doubler d’ici 2025 et tripler d’ici 2030 les contributions annuelles totales de tous les acteurs de l’espace international des finances publiques. De plus, un soutien accru de toutes les autres sources, y compris des secteurs privé et philanthropique, sera essentiel afin d’atteindre les cibles du CMBKM.

Le Canada a été l’un des rares pays donateurs à proposer, lors de la COP15, une nouvelle contribution spécifique visant à soutenir la biodiversité dans les pays en développement. Le Canada a annoncé un financement de 350 millions de dollars en faveur de la biodiversité mondiale qui soutiendra les pays en développement dans la mise en œuvre du CMBKM. Dans le cadre de cette enveloppe, le Canada a également été le premier pays à annoncer une contribution au Fonds-cadre mondial pour la biodiversité FCMB, créé lors de la septième assemblée du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) (200 millions de dollars). Cette initiative s'appuie sur l'objectif de financement de 20 % (environ 1 milliard de dollars) fixé dans le cadre du programme international de financement de la lutte contre le changement climatique (5,3 milliards de dollars) pour les projets qui offrent des solutions fondées sur la nature et des avantages connexes en matière de biodiversité.

Au niveau national, le gouvernement fédéral a réalisé récemment de nombreux investissements qui permettent de progresser vers la cible 19. Depuis 2018, le Canada a investi environ 12,5 milliards de dollars en faveur de travaux liés à la nature et/ou à des solutions climatiques fondées sur la nature. Il s’agit notamment de : 1,3 milliard de dollars pour l’initiative Patrimoine naturel, 2,3 milliards de dollars pour l’initiative Patrimoine naturel bonifié, 976,8 millions de dollars pour les travaux liés à la conservation marine, et plus de 5 milliards de dollars pour le Fonds pour des solutions climatiques naturelles. Lors de la COP15, le Canada a annoncé qu’il investirait jusqu’à 800 millions de dollars dans le Financement de projets pour la permanence (quatre initiatives de conservation dirigées par des autochtones), qui sera complété par des contributions de fondations philanthropiques.

Les travaux visant à promouvoir des mécanismes innovants comprennent l’utilisation d’obligations vertes afin de soutenir le déploiement d’infrastructures environnementales au Canada, l’étude de l’élaboration d’une politique de compensation des impacts sur la biodiversité et la considération des incitations similaires au programme des dons écologiques, qui offre des avantages fiscaux importants aux propriétaires fonciers qui font don de terres ou d’un intérêt partiel dans des terres à un bénéficiaire qualifié. Parmi les autres exemples de travaux visant à renforcer le rôle de l’action concertée, citons la Réserve de parc national Thaidene Nëné (2019), pour laquelle un fonds fiduciaire de 30 millions de dollars a été créé avec des fonds de contrepartie du gouvernement fédéral et des fonds philanthropiques, collectés par la communauté en partenariat avec Nature United. La poursuite de l’élaboration et de la mise en œuvre d’initiatives telles que celles-ci soutiendra les efforts déployés par le Canada afin d’atteindre la cible 19.

Les progrès réalisés dans la mise en œuvre de certaines autres cibles contribueront également à la réalisation de la cible 19. Par exemple, la mise en œuvre de la cible 14 (intégration) contribuera à créer les conditions favorables à la mobilisation des ressources. La mise en œuvre de la cible 15 (rôle des entreprises) aiderait les entreprises à mieux comprendre leur relation avec la nature et, par là même, à prendre conscience des possibilités d’investissement du secteur privé dans la biodiversité. Enfin, la mise en œuvre de la cible 18 (incitations négatives et positives) pourrait contribuer à stimuler les incitations ou à réorienter les financements en faveur de la nature.

Cible 20 : Mobilisation des ressources – autres ressources pour la mise en œuvre

Cible 20 : « Renforcer la création et le développement des capacités, l’accès aux technologies et leur transfert, et promouvoir le développement et l’accès à l’innovation et à la coopération technique et scientifique, notamment par le biais de la coopération Sud‑Sud, Nord-Sud et triangulaire, afin de répondre aux besoins d’une mise en œuvre efficace, en particulier dans les pays en développement, en favorisant le développement conjoint de technologies et les programmes conjoints de recherche scientifique pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et en renforçant les capacités de recherche scientifique et de surveillance, à la mesure de l’ambition des objectifs et cibles du cadre. »

Ce que nous visons d’ici 2030

Le Canada aidera les pays en développement partenaires à combler les lacunes en matière de capacités scientifiques et technologiques et à identifier les possibilités de coopération technique et scientifique pour la mise en œuvre du KMGBF. Le Canada vise à s’assurer que le nouveau Programme en faveur de la biodiversité mondiale et le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (FCMB) du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) répondent aux besoins des pays en développement en matière de capacités, en particulier des petits États insulaires en développement (PEID)et des pays les moins avancés (PMA), ainsi que des pays à l’économie en transition.

Pourquoi cette cible est importante  

De nombreux pays en développement du Sud, en particulier les PMA et les PEID, ainsi que les pays à l’économie en transition, possèdent une grande biodiversité. Les ressources scientifiques et technologiques des pays en développement sont insuffisantes et ces pays sont également confrontés à des difficultés internes afin de faire progresser et appliquer les connaissances scientifiques et les technologies, ce qui ralentit le rythme auquel ils peuvent conserver la biodiversité. Les pays développés, comme le Canada, peuvent contribuer à soutenir l’action par des activités habilitantes telles que le renforcement des capacités institutionnelles, le partage des connaissances et des informations, et le soutien aux stratégies de mise en œuvre telles que l’élaboration de stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB), et peuvent de plus apprendre des pays en développement.  

Comment nous atteindrons la cible de 2030  

Les pays en développement, en particulier les PMA et les PEID, ainsi que les pays à l’économie en transition, recherchent une aide internationale accrue afin de renforcer leurs capacités et de soutenir la mise en œuvre du CMBKM, notamment en ce qui concerne le transfert de technologies et la coopération technique et scientifique, l’élaboration de SPANB et de plans de financement nationaux, et une meilleure compréhension de la manière d’accéder à des fonds tels que le FEM et le nouveau FCMB.

Le Canada continuera à identifier les lacunes et les opportunités dans les efforts actuels de coopération technique et scientifique liés à la nature. En tant que coprésident du Conseil du FEM pour 2023, le Canada travaille avec les pays en développement afin de comprendre comment le Secrétariat peut répondre à leurs besoins et améliorer l’accès au FEM. Le Canada identifie des opportunités par le biais du Programme en faveur de la biodiversité mondiale afin de répondre aux préoccupations en matière de capacité et continuera à plaider auprès du Conseil du FEM en faveur d'un soutien au renforcement des capacités des PMA et des PEID.

Reconnaissant l'importance du leadership environnemental autochtone et les connaissances, pratiques et expériences uniques des peuples autochtones du monde entier, le nouveau fonds FCMB allouera un objectif ambitieux de 20 % aux initiatives menées par les autochtones dans les pays en développement pour protéger et conserver la biodiversité. Par ailleurs, l'initiative Partenariats des peuples autochtones pour le climat vise à encourager les partenariats entre les peuples autochtones du Canada et les peuples autochtones des pays en développement afin de renforcer la résilience de ces derniers face au changement climatique. L'initiative souligne l'importance du leadership autochtone en ce qui a trait à l'adaptation au changement climatique et à la protection de la biodiversité.

Un grand nombre des programmes, des outils et des connaissances que nous avons élaborés en faveur de la conservation de la nature au Canada sont transférables. Il existe au Canada de nombreux programmes et organisations solides consacrés à l’étude et à la conservation de la biodiversité dans les pays en développement, ainsi qu’au renforcement général des capacités. Le Canada peut saisir les occasions de maintenir et d’accroître son soutien aux projets et aux programmes qui contribuent au renforcement des capacités et à la réduction des lacunes. Il s’agit par exemple d’explorer les possibilités d’apprentissage mutuel et de partage de données, ainsi que la collaboration en cours dans les Amériques, par exemple en ce qui concerne la surveillance et la gestion des oiseaux migrateurs et d’autres espèces partagées.

Le financement sera un élément important de la mise en œuvre de toutes les cibles, y compris la cible 20. Les mesures à court terme comprennent la mise en œuvre de l’engagement du Canada de 241,8 millions de dollars au profit de la huitième reconstitution du FEM et le financement du nouveau Programme pour la biodiversité mondiale à hauteur de 350 millions de dollars. Cela contribuera à renforcer la capacité à élaborer des cadres politiques et institutionnels en matière de biodiversité (p. ex. les SPANB), ainsi qu’à renforcer l’élaboration de politiques, les activités de planification et les actions non étatiques en tenant compte de la dimension de genre, conformément aux objectifs et aux cibles du CMBKM. D’autres projets bénéficiant actuellement de soutien portent à la fois sur le climat et la biodiversité. Par exemple, la contribution de 10 millions de dollars du Canada à l’Initiative de financement de la biodiversité (BIOFIN) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) aide déjà 16 pays en développement à concevoir et à mettre en œuvre des plans de financement de la biodiversité. Le soutien du Canada mettra l’accent sur l’intégration des objectifs en matière de climat et d’égalité de genres. Il devrait permettre de mobiliser davantage de fonds à l’intention des groupes vulnérables afin de lutter contre la perte de biodiversité, de restaurer et de diversifier les recettes et les budgets des aires protégées et d’améliorer la budgétisation axée sur les résultats et le plaidoyer en faveur des budgets consacrés à la biodiversité.

Cible 21 : Partage des connaissances

Cible 21 : « Veiller à ce que les meilleures données, informations et connaissances disponibles soient accessibles aux décideurs, aux praticiens et au public afin de guider une gouvernance efficace et équitable, une gestion intégrée et participative de la biodiversité, et de renforcer la communication, la sensibilisation, l’éducation, la surveillance, la recherche et la gestion des connaissances; dans ce contexte également, les connaissances, innovations, pratiques et technologies traditionnelles des peuples autochtones et des communautés locales ne devraient être accessibles qu’avec leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, conformément à la législation nationale. »

Note : Dans le contexte canadien, les "peuples autochtones" ont des droits spécifiques et distincts, tandis que les "communautés locales" n'existent pas en tant que terme officiel ou juridique. C'est pourquoi la Stratégie 2030 du Canada met l'accent sur les peuples autochtones. Pour une explication plus détaillée, veuillez-vous référer au texte d'introduction de l'annexe 1.

Ce que nous visons d’ici 2030

D’ici 2030, les Canadiens, incluant les intervenants et les détenteurs de droits autochtones, utiliseront et contribueront de façon active à l’ensemble des connaissances sur les écosystèmes et les espèces du Canada, ce qui se traduira par des mesures de conservation fondées sur des données probantes et diverses formes de connaissance. Une mise en œuvre réussie aboutirait au développement d’un écosystème de données et de sciences ouvert, équitable et avancé, avec un accès opportun aux meilleures données scientifiques occidentales et autochtones disponibles. De plus, tout partage de la science autochtone doit être autorisé par les détenteurs de connaissances autochtones, et la souveraineté des données sur la biodiversité autochtone sera reconnue et soutenue.

Pourquoi cette cible est importante  

La cible 21 est fondamentale aux fins de la prise de décision et de la mise en œuvre de politiques et de mesures inclusives et fondées sur des données probantes, ainsi que pour comprendre et soutenir les progrès du Canada dans la réalisation de toutes les cibles de 2030. Les meilleures données, informations et connaissances disponibles doivent être accessibles aux décideurs de toutes les juridictions, aux détenteurs de droits autochtones, aux secteurs industriels et aux gestionnaires et intendants des terres, des eaux et des glaces, tout en reconnaissant que les détenteurs de connaissances autochtones restent compétents afin de déterminer comment, quand et avec qui les données autochtones sont partagées. En outre, des programmes efficaces d’éducation et de science citoyenne peuvent permettre aux Canadiens de comprendre et d’apprécier la biodiversité, de contribuer à la conservation et de favoriser le bien-être et la santé mentale (p. ex., en aidant à lutter contre l’éco-anxiété). La perte de biodiversité s’accélérant, il est de plus en plus important de faire progresser les initiatives en matière de données ouvertes tout en soutenant la souveraineté des autochtones en matière de données sur la biodiversité et en établissant des niveaux de référence afin de comprendre l’évolution des populations. Compte tenu de la complexité et de l’imbrication des causes sous-jacentes de la perte de biodiversité, il est nécessaire d’adopter des approches interdisciplinaires. La science autochtone, qui est diverse, dynamique et cumulative, doit être considérée sur un pied d’égalité avec les autres connaissances, y compris la science occidentale.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Le Canada dispose d’une base de connaissances solide et croissante en matière de biodiversité. Il existe au Canada de nombreuses initiatives en matière de données et de rapports sur la biodiversité qui rassemblent et partagent les connaissances relatives à la biodiversité, dont certaines font appel à des citoyens scientifiques avec des interfaces et des processus de diffusion des données de plus en plus sophistiqués. Cependant, de nombreuses lacunes géographiques et taxonomiques subsistent, en partie à cause d'une dépendance historique à l'égard de la science occidentale. Les données, les informations et les connaissances sont concentrées dans les régions méridionales, plus densément peuplées, et se concentrent principalement sur des groupes bien connus (p. ex. les vertébrés, les papillons, les plantes à fleurs). Bien que des quantités considérables de données sur la biodiversité aient été recueillies au cours du siècle dernier, une grande partie d’entre elles n’est pas facilement accessible aux Canadiens (p. ex., de nombreux documents provenant de collections de sciences naturelles ne sont pas numérisés à l’heure actuelle, tandis que d'autres données peuvent se trouver derrière les murs payants des publications). Afin d’atteindre la cible de 2030, nous devrons adopter une approche axée sur les points suivants :

Cible 22 : Inclusion des peuples autochtones, des femmes et des jeunes dans la prise de décision

Cible 22 : « Assurer la représentation et la participation pleines et entières, équitables, inclusives, effectives et sensibles au genre dans la prise de décision, ainsi que l’accès à la justice et aux informations relatives à la biodiversité par les peuples autochtones et les communautés locales, en respectant leurs cultures et leurs droits sur les terres, les territoires, les ressources et les connaissances traditionnelles, ainsi que par les femmes et les filles, les enfants et les jeunes, et les personnes handicapées, et assurer la pleine protection des défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »

Notes :

  • Dans le contexte canadien, les "peuples autochtones" ont des droits spécifiques et distincts, tandis que les "communautés locales" n'existent pas en tant que terme officiel ou juridique. C'est pourquoi la Stratégie 2030 du Canada met l'accent sur les peuples autochtones. Pour une explication plus détaillée, veuillez-vous référer au texte d'introduction de l'annexe 1.
  • Reconnaissant les droits distincts et spécifiques des peuples autochtones au Canada, cette cible se concentrera principalement sur les peuples autochtones, et le contenu lié au genre (c'est-à-dire les femmes et les filles) sera couvert dans le plan de mise en œuvre de la cible 23.

Ce que nous visons d’ici 2030

Peuples autochtones : D’ici 2030, les peuples autochtones et leurs gouvernements joueront un rôle central dans la prise de décision en matière de biodiversité par le biais de processus de cogestion et de codéveloppement. En outre, le rôle des peuples autochtones et des détenteurs de savoirs en tant que leaders et experts en matière de conservation sera largement reconnu et soutenu par un financement à long terme suffisant pour appuyer leur capacité à s'impliquer de manière autodéterminée dans la prise de décision et la gestion de la biodiversité.

Enfants et jeunes et personnes en situation de handicap : D’ici 2030, les contributions uniques et importantes faites par les enfants et les jeunes et les personnes en situation de handicap seront intégrées aux processus de prise de décisions en lien avec la conservation de la biodiversité.

Pourquoi cette cible est importante

Peuples autochtones : Les Peuples autochtones sont les gardiens de la biodiversité depuis des temps immémoriaux et détiennent des connaissances inestimables pour son utilisation et sa gestion. Au Canada, les terres, les eaux et les glaces gérées par les peuples autochtones présentent des niveaux de biodiversité plus élevés que les zones protégées (en anglais seulement). De plus, la santé, les moyens de subsistance, la culture et le bien-être des peuples autochtones sont intrinsèquement liés à l’état de la nature. Les peuples autochtones ont des droits fondamentaux concernant leur participation aux processus de prise de décision sur les questions qui les concernent. En particulier, les droits des femmes et des filles autochtones et des personnes 2ELGBTQI+ ont été fortement affectés par le colonialisme. Une attention particulière doit donc être accordée à ces groupes afin de garantir le respect et la reconnaissance de leurs droits.

Enfants et jeunes et personnes en situation de handicap : Les enfants, les jeunes et les personnes en situation de handicap sont également des intervenants importants. Les enfants et les jeunes sont l'avenir de cette planète, et il est important que leurs souhaits, leurs visions et leurs idées soient pris en compte lors de la conservation de la biodiversité. Les personnes en situation de handicap sont souvent confrontées à de multiples formes de discrimination, et des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir leur participation pleine et entière, sur un pied d'égalité.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Peuples autochtones : La réalisation de la cible 22 contribuerait à faire progresser l’engagement du Canada à renouveler les relations de nation à nation, de Couronne à Inuit et de gouvernement à gouvernement avec les peuples autochtones. La mise en œuvre au niveau fédéral de la Loi sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (la Déclaration), y compris l’examen des lois et politiques fédérales visant à assurer leur cohérence avec la Déclaration en consultation et en coopération avec les peuples autochtones, et la mise en œuvre du Plan d’action de la Déclaration (2023-2028) contribueront à garantir le respect des droits des peuples autochtones. Le Canada est favorable au renouvellement et à l'élargissement du rôle du groupe de travail sur l'article 8(j), y compris à l'examen d'un organe permanent de la CDB pour mieux inclure les perspectives autochtones dans la mise en œuvre de la CDB. Le Canada continuera également à offrir des sièges aux représentants autochtones au sein de la délégation canadienne lors des futures Conférences des Parties et des discussions intersessions de la CDB, reconnaissant ainsi l’importance d’inclure les peuples autochtones dans les forums internationaux sur la biodiversité et les processus de prise de décision.

De plus, il convient d’envisager d’accroître la participation des populations autochtones aux processus de prise de décision, d’améliorer l’accès à la terre, d’établir un pont, de tresser et de tisser la science autochtone et la science occidentale et de soutenir la souveraineté des données autochtones (voir la cible 21), de reconnaître rôle des peuples autochtones en tant que leaders et experts en matière de conservation (p. ex. en soutenant la conservation par zone dirigée par les autochtones) et de s’orienter vers une approche des politiques et des programmes relatifs à la biodiversité qui soit élaborée conjointement, fondée sur les distinctions et sensible au genre. Par exemple, l’établissement de tables de la nature fondées sur les distinctions permettra au gouvernement du Canada de collaborer avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis, afin d’explorer plus avant les mécanismes et approches appropriés en vue de s’engager avec les communautés, les détenteurs de connaissances et les aînés dans le développement et la mise en œuvre de la Stratégie 2030 et dans l’élaboration conjointe de politiques et de programmes en faveur de la biodiversité. En outre, les progrès réalisés au titre des cibles 21 et 23 contribueront également à la réalisation de cette cible.

Enfants et jeunes et personnes en situation de handicap : Le Canada a fait des progrès au fil des ans, avec une emphase grandissante sur le développement de législation, de politiques et de programmes existants qui visent à garantir que les diverses communautés soient prises en compte dans les processus de prise de décision. Il existe des mécanismes permettant d’associer les jeunes aux priorités en matière de nature et d’intégrer la prise en compte de l’impact des jeunes dans l’élaboration des politiques (p. ex. l’outil d’analyse des impacts sur les jeunes, les conseils de jeunes chargés de donner des conseils sur les questions environnementales), et le Réseau canadien des jeunes pour la biodiversité qui encourage la participation des jeunes à la préservation de la biodiversité. En outre, le gouvernement du Canada met en œuvre l'analyse comparative entre les sexes (ACS) Plus dans l'élaboration de politiques, de programmes et d'autres initiatives adaptés et inclusifs. L'ACS Plus est une analyse intersectionnelle qui va au-delà des différences biologiques (sexe) et socioculturelles (genre) pour prendre en compte d'autres facteurs, tels que l'âge, le handicap, l'éducation, l'ethnicité, le statut économique, la géographie (y compris la ruralité), la langue, la race, la religion et l'orientation sexuelle. Malgré ces progrès et les travaux en cours, des efforts sont nécessaires à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les secteurs de la société pour identifier en permanence les obstacles systémiques et mettre en place des approches garantissant que les divers groupes et perspectives sont pris en compte de manière respectueuse et précise.

Cible 23 : Égalité des genres

Cible 23 : « Assurer l’égalité des sexes dans la mise en œuvre du cadre grâce à une approche sensible au genre où toutes les femmes et les filles ont des chances et des capacités égales de contribuer aux trois objectifs de la Convention, notamment en reconnaissant l’égalité de leurs droits et de leur accès aux terres et aux ressources naturelles et leur participation et leur leadership complets, équitables, significatifs et informés à tous les niveaux d’action, d’engagement, de politique et de prise de décision liés à la biodiversité. »

Ce que nous visons d’ici 2030

La réussite sur cette cible signifie que nous continuerons à faire progresser l’égalité des genres au Canada de manière générale, notamment par des mesures concrètes à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les secteurs de la société afin de garantir que les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQI+ soient en mesure de participer pleinement, sur un pied d’égalité et de manière significative à la prise de décision en matière de biodiversité. L’approche de la cible 23 visera à aller au-delà des mesures tenant compte du genre et à mettre en œuvre des approches transformatrices au niveau des genres, dans la mesure du possible.

Pourquoi cette cible est importante

La construction d’un pays plus équitable, plus juste et plus inclusif est fondamentale afin de réussir à atteindre l’ensemble de nos cibles pour 2030. Lorsque chacun bénéficie de l’égalité des droits, de l’accès à des débouchés et de la possibilité de réaliser pleinement son potentiel, tout le monde en profite. Si l’on ne prend pas de mesures spécifiques en vue d’atteindre la cible 23, les femmes et les filles ne pourront pas participer pleinement, sur un pied d’égalité et de manière significative, à la prise de décisions relatives à la biodiversité. Le Canada risquerait de ne pas respecter ses engagements nationaux et internationaux en faveur de l’égalité des genres et d’une politique et d’une prise de décision tenant compte du genre. De plus, il est essentiel d'assurer l'inclusion des femmes autochtones et des personnes 2ELGBTQI+ dans le leadership et les décisions relatives à la biodiversité, afin de tenir compte de leurs liens avec la nature et de la manière dont la perte de biodiversité les affecte. Le Canada est bien placé pour jouer un rôle de chef de file dans la promotion de l’égalité des genres par la mise en œuvre de toutes les cibles, et pas seulement des cibles 22 et 23.

Comment nous atteindrons la cible de 2030

Il existe de nombreuses initiatives existantes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer afin de faire progresser la cible 23. Le gouvernement du Canada s'est engagé à veiller à ce que les politiques publiques soient fondées sur une optique intersectionnelle, notamment en appliquant des outils et des cadres tels que l'analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus) et les indicateurs de la qualité de vie dans la prise de décision. Depuis près de 30 ans, le gouvernement du Canada fait de l’analyse comparative entre les sexes une priorité essentielle dans la prise de décision et l’élaboration de politiques, de programmes, d’initiatives et de lois, et il continuera de mettre en œuvre l’ACS Plus dans le cadre de l’élaboration et la mise en œuvre de la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada.

Le gouvernement du Canada a fait preuve de leadership dans la promotion de l’égalité des genres, tant au niveau national qu’au niveau international. Par exemple, le Cadre des résultats relatifs aux genres (CRRG) représente la vision du gouvernement du Canada pour l’égalité des genres et offre un cadre pour mesurer les progrès. Le Canada plaide aussi en faveur d’une formulation et d’une action plus fortes en matière d’égalité des genres dans les résolutions multilatérales et en fournissant des programmes d’aide internationale visant à combler l’écart entre les genres et à soutenir l’autonomisation des femmes et des filles (p. ex., la Politique étrangère féministe du Canada et la Politique féministe d’aide internationale du Canada [PAIF]). Dans le cadre de la PAIF, le Canada s’engage à faire en sorte que 80 % des projets d’aide internationale, y compris ceux qui relèvent du financement de la lutte contre le changement climatique et des investissements en faveur de la biodiversité, intègrent l’égalité des genres. Cela s’applique à des engagements tels que l’engagement international de financement du climat de 5,3 milliards de dollars sur 5 ans, dont plus de 2 milliards de dollars pour des projets d’adaptation au climat, parmi lesquels 1 milliard de dollars sera consacré à des projets qui s’appuient sur des solutions fondées sur la nature et contribuent à des avantages connexes en matière de biodiversité. Cela s’appliquerait également aux 350 millions de dollars destinés aux pays en développement dans le cadre de la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming à Montréal, ainsi qu’à la contribution supplémentaire de 200 millions de dollars au Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (FCMB) de Kunming à Montréal. Chaque année depuis 2020, le Canada se classe au premier rang des donateurs de l’OCDE concernant la part de l’aide consacrée à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes et des fillesNote de bas de page 3 .

Dans l’ensemble, le Canada est en bonne voie pour atteindre cette cible par rapport à de nombreuses autres Parties à la CDB et a été reconnu comme un leader dans la promotion de l’égalité des genres et d’une approche féministe dans l’ensemble de ses partenariats et investissements à l’échelle mondiale. Toutefois, la poursuite des progrès en matière d’égalité des genres nécessitera des actions de sensibilisation, l’engagement des intervenants, ainsi que le suivi et l’évaluation.

Alignement des cibles sur les objectifs de développement durable des Nations unies

Un tableau résumant l'intersection de nos cibles 2030 et des 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.

Alignement des cibles sur les objectifs de développement durable des Nations unies
1 – Pas de pauvreté 11, 19, 22
2 – Faim “zéro”  4, 7, 8, 9, 10, 13, 16, 17, 18
3 – Bonne santé et bien-être 7, 13
4 – Éducation de qualité 16
5 – Égalité entre les sexes 19, 22, 23
6 – Eau propre et assainissement 2, 3, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21
7 – Énergie propre et d’un coût abordable Aucune intersection
8 – Travail décent et croissance économique 16
9 – Industrie, innovation et infrastructure 11, 15, 16
10 – Inégalités réduites 19, 20, 22, 23
11 – Villes et communautés durables 3, 7, 12, 19
12 – Consommation et production responsables 5, 7, 8, 9, 10, 15, 16, 17, 18, 19, 20
13 – Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques 2, 7, 8, 11, 13, 17, 19
14 – Vie aquatique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21
15 – Vie terrestre 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21
16 – Paix, justice et institutions efficaces 22, 23
17 – Partenariats pour la réalisation des objectifs 19, 20, 21

Alignement des cibles sur les Buts et objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020

Un tableau résumant la manière dont les précédents Buts et objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020 pour le Canada correspondent aux nouvelles cibles de 2030, ainsi que les résultats pour les Buts et objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020 (c'est-à-dire si l'objectif a été atteint, partiellement atteint, non atteint, ou n'est pas clair). Les cibles pour 2030 qui n'ont pas de contrepartie pertinente pour 2020 sont les suivants : 13, 15-20, 23.

Alignement des cibles sur les Buts et objectifs 2020 pour la biodiversité au Can
Objectifs 2020 Résultats 2020 Intersections avec les cibles 2030
1 - Aires protégées et conservées Marin – atteint; Terrestre – partiellement atteint 3
2 - Espèces Non atteint 4
3 - Milieux humides Partiellement atteint 1, 2
4 - Activités des villes Partiellement atteint 1, 12, 14
5 - Adaptation au changement climatique Atteint 8
6 - Forêts Atteint 10
7 - Agriculture Partiellement atteint 10
8 - Aquaculture Atteint 5, 10
9 - Pêche Non atteint 5, 9, 10
10 - Pollution Non atteint 7
11 - Espèces exotiques envahissantes Atteint 6
12 - Usage coutumier des ressources biologiques On ne sait pas 22
13 - Mécanismes innovateurs Atteint 1
14 - Science et connaisances en biodiversité Partiellement atteint 21
15 - Savoirs autochtones Partiellement atteint 21, 22
16 - Inventaire des espaces protégés Partiellement atteint 3
17 - Mesures du capital naturel Atteint 11, 14
18 - Biodiversié dans le cursus scolaire Atteint 21
19 - Canadiens dans la nature Atteint 12

Buts et objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020

Objectif 1 : D’ici 2020, au moins 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10 % des zones côtières et marines sont conservées par l’entremise de réseaux d'aires protégées, et d’autres mesures efficaces de conservation dans des superficies clairement définies.

Objectif 2 : D’ici 2020, les espèces qui sont en sécurité demeurent en sécurité, et les populations d’espèces en péril inscrites dans le cadre des lois fédérales affichent des tendances qui correspondent aux programmes de rétablissement et aux plans de gestion.

Objectif 3 : D’ici 2020, Les terres humides du Canada sont conservées ou améliorées afin de soutenir leurs services écosystémiques grâce à des activités de rétention, de restauration et de gestion.

Objectif 4 : D’ici 2020, Les considérations en matière de biodiversité sont intégrées dans la planification municipale et les activités des principales municipalités à travers le Canada.

Objectif 5 : D’ici 2020, La capacité des systèmes écologiques canadiens à s’adapter aux changements climatiques est mieux comprise, et des mesures d’adaptation prioritaires sont en cours.

Objectif 6 : D’ici 2020, des progrès continus sont réalisés en matière de gestion durable des forêts du Canada.

Objectif 7 : D’ici 2020, les paysages exploités agricoles fournissent un niveau stable ou amélioré de biodiversité et de capacité d’habitat.

Objectif 8 : D’ici 2020, toute forme d’aquaculture au Canada est gérée dans le cadre d’un régime scientifique qui préconise l’utilisation durable de ressources aquatiques (y compris les ressources marines, d’eau douce et terrestres) par des moyens qui conservent la biodiversité.

Objectif 9 : D’ici 2020, tous les stocks de poissons et d’invertébrés et plantes aquatiques sont gérés et récoltés de manière durable, légale et en appliquant des approches fondées sur les écosystèmes.

Objectif 10 : D’ici 2020, les niveaux de pollution dans les eaux canadiennes, y compris la pollution provenant d’un excès d’éléments nutritifs, sont réduits ou maintenus à des niveaux qui permettent des écosystèmes aquatiques sains.

Objectif 11 : D’ici 2020, les voies d’invasion des espèces exotiques envahissantes sont identifiées, et des plans d’intervention ou de gestion fondés sur les risques sont en place dans le cas des voies d’invasion et des espèces prioritaires.

Objectif 12 : D’ici 2020, l’utilisation coutumière par les peuples autochtones des ressources biologiques est maintenue, de manière compatible avec leur conservation et leur utilisation durable.

Objectif 13 : D’ici 2020, des mécanismes novateurs visant à favoriser la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité sont élaborés et mis en application.

Objectif 14 : D’ici 2020, la base scientifique relative à la biodiversité est améliorée et le savoir en matière de biodiversité est mieux intégré et plus accessible.

Objectif 15 : D’ici 2020, les connaissances traditionnelles autochtones sont respectées, promues, et lorsque rendues disponibles par les peuples autochtones, informent de façon régulière, significative et efficace la prise de décisions en matière de conservation et de gestion de la biodiversité.

Objectif 16 : D’ici 2020, le Canada dispose d’un répertoire complet des aires protégées qui comprend les aires de conservation privées.

Objectif 17 : D’ici 2020, Des mesures de capital naturel liées à la biodiversité et aux services écosystémiques sont développées à l’échelle nationale et des progrès sont accomplis relativement à leur intégration dans le système statistique national du Canada.

Objectif 18 : D’ici 2020, la biodiversité est intégrée dans les programmes d’études des niveaux élémentaire et secondaire.

Objectif 19 : D’ici 2020, plus de Canadiens font des sorties en nature et participent à des activités de conservation de la biodiversité.

Annexe 2 :  Vue d’ensemble du Cadre national de suivi de la biodiversité

Le Cadre national de suivi de la biodiversité (CNBS) nous aidera à rendre compte des actions que nous avons engagées et à rendre compte des résultats obtenus. Il permet d'indiquer si la perte de biodiversité s'est arrêtée et a commencé à s'inverser au Canada. Dans la mesure du possible, le CNBS mesurera les performances en établissant des liens entre nos engagements, nos actions et les résultats obtenus en matière de biodiversité, ce qui nous donnera la possibilité d'adapter et d'améliorer nos efforts de conservation de la biodiversité.

Le CNSB présente les 26 indicateurs principaux obligatoires figurant dans le Cadre de suivi du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (KMGBF), ainsi que des indicateurs nationaux supplémentaires qui permettent d'aborder des éléments des cibles non couvertes par les indicateurs principaux obligatoires. Dans certains cas, des mesures nationales potentielles supplémentaires ont été incluses à côté de certains indicateurs principaux. Il s'agit de tenir compte du fait que les indicateurs principaux sont des mesures communes dont tous les pays peuvent rendre compte de manière universelle, et que ces dénominateurs communs ne nous en disent parfois pas autant sur notre propre situation nationale, ou ne nous donnent pas de véritables indications sur la biodiversité au Canada.

Les indicateurs individuels utilisés dans le CNSB ne sont pas destinés à fournir une évaluation complète de la biodiversité, et collectivement les indicateurs ne peindront pas une image détaillée de l'ensemble de la nature. En revanche, ils nous renseignent sur l'état des éléments clés de la biodiversité, ce qui nous aide à comprendre les tendances ou les changements clés de la biodiversité.

Le CNSB contient un mélange d'indicateurs directs de l'état de la biodiversité, d'indicateurs indiquant si les actions planifiées pour conserver la biodiversité sont en cours, et d'indicateurs de performance indiquant dans quelle mesure ces actions permettent de freiner et d'inverser la perte de biodiversité. Bien qu'un effort ait été fait pour se concentrer sur les indicateurs directs de l'état de la biodiversité, il n'y a pas toujours suffisamment d'informations ou de connaissances pour pouvoir le faire.

Certains indicateurs pourraient s'appliquer à plusieurs cibles (par exemple, certains indicateurs spécifiques aux espèces, tels que les cibles 4 – recouvrement des espèces et 5 – exploitation des espèces, pourraient également s'appliquer aux cibles au niveau de l'écosystème, tels que les cibles 2 –restauration des écosystèmes et 3 – aires protégées et conservées). Dans le tableau figurant plus loin dans cette annexe, par souci de simplicité, ils ne sont pris en compte que pour les cibles pour lesquelles ils démontrent la performance la plus directe/la plus fortement liée à la cible principale.

Il existe également des indicateurs globaux qui s'appliquent à l'ensemble du Cadre de suivi et qui indiquent comment nous avons mis en œuvre la Stratégie en faveur de la biodiversité et si les fonctions nécessaires sont en place pour permettre et soutenir les changements transformationnels de l'ensemble de la société. Ces indicateurs permettent de savoir si toutes les composantes de la société ont été équitablement intégrées (cibles 12, 13, 22, 23), si les capacités et les ressources nécessaires sont en place (cibles 19, 20), si les personnes et la nature sont en sécurité (cible 17) et si nous disposons des informations nécessaires pour faire des choix durables en toute connaissance de cause (cibles 15, 16).

Un certain nombre de cibles sont axées sur l'intégration d'actions dans différentes parties de la société, de l'économie et du gouvernement afin de provoquer un changement transformateur (par exemple, les cibles 10, 11, 14, 15, 18, 19, 22 et 23). Les indicateurs correspondants sont basés sur des processus, avec des attentes claires quant aux actions nécessaires pour réaliser le changement, actions qui, espérons-le, produiront des résultats qui pourront être observés dans les mesures futures des cibles 1 à 8.

Certains aspects du Cadre de suivi du CMBKM de la CDB sont encore en cours d'élaboration. Cela signifie que certaines parties du CNSB sont également en cours de développement ou nécessitent une confirmation, comme l'indiquent les notes « à déterminer » à côté des indicateurs dans le tableau ci-dessous. Pour répondre à la nécessité de poursuivre le développement du Cadre mondial, la CDB a formé un groupe spécial d'experts techniques (GSET) sur les indicateurs. Ils sont actuellement en train de :

Le rapport final du GSET doit être publié par la CDB au printemps 2024. Cela signifie que tout rapport national potentiel des indicateurs principaux notés dans le CNSB est susceptible d'être modifié. Les indicateurs nationaux figurant actuellement dans le CNSB seront également susceptibles d'être modifiés au fur et à mesure de l'évolution du CNSB ou s'ils deviennent superflus à la suite de la publication de nouveaux indicateurs principaux par le GSET.

Le CNSB tel qu'il est présenté ici est conçu comme un résumé de haut niveau et une vue d'ensemble d'indicateurs sélectionnés (pas une liste exhaustive), étant donné le potentiel de révisions. Il s'agit d'une vue d'ensemble de la portée générale des indicateurs du CNSB, ainsi que de leurs programmes d’établissement de rapports et de leur statut. Il indique également les indicateurs pour lesquels un travail plus approfondi est nécessaire.

Les indicateurs et mesures nationaux existent déjà dans le cadre de divers programmes gouvernementaux de surveillance et d'établissement de rapports. Cependant, il n'est pas pratique d'inclure tous les indicateurs pertinents qui existent pour saisir pleinement les relations complexes entre, par exemple, les espèces et les facteurs de stress dans un cadre de suivi pour 23 cibles. En outre, les indicateurs sont censés avoir une portée nationale, et non fédérale. Il est donc important d'examiner d'autres indicateurs et programmes de surveillance dans l'ensemble du Canada pour obtenir une image complète et détaillée de la biodiversité. L'ajout de programmes et de mesures provinciaux, territoriaux, autochtones ou municipaux est encouragé pour renforcer le cadre de suivi. De même, d'autres groupes, tels que l'Alberta Biodiversity Monitoring Institute ou l'Ontario Biodiversity Council, fournissent des informations et des perspectives précieuses.

Le CNSB "de haut niveau" utilise un nombre relativement conservateur d'indicateurs existants pour raconter aux Canadiens une histoire accessible sur la biodiversité. Il ne s'agit pas d'une mesure exhaustive de tous les aspects de la biodiversité. L'objectif est de disposer d'un ensemble solide d'indicateurs clés capables de raconter une histoire plus vaste. Toutefois, lorsque nous aurons négligé ou que nous manquerons de signaux significatifs sur l'état de la biodiversité, il sera nécessaire d'élargir notre réflexion et d'aller à la rencontre des Canadiens pour savoir comment nous pouvons mieux suivre nos progrès pour freiner et inverser la perte de biodiversité.

Version de haut niveau du Cadre national de suivi de la biodiversité du Canada

Indicateurs marqués d'un astérisque (*) : il n'existe pas de méthodologie convenue et actualisée pour cet indicateur. Le groupe d'experts techniques ad hoc travaille actuellement avec des partenaires à l'élaboration de ces indicateurs.

Version de haut niveau du Cadre national de suivi de la biodiversité du Canada
Cible Indicateur Type d’indicateur Ce qu’il mesure Source du rapport/Organisation État
1 A1 Liste rouge des écosystèmes Phare À déterminer – CDB
État du risque ou de la menace pour des ensembles de types d’écosystèmes, sur la base de la proportion d’écosystèmes dans chaque catégorie de risque de la Liste rouge.
ECCC En cours d’élaboration
1 A.2 Étendue des écosystèmes naturels Phare À déterminer – CDB
Étendue des écosystèmes naturels.
StatCan En cours d’élaboration
1 1.1 Pourcentage de zones terrestres et marines couvertes par des plans d’aménagement spatial qui intègrent la biodiversité* Phare À déterminer – CDB
Zone du territoire canadien faisant l’objet d’une planification spatiale ou de processus de gestion efficaces.
ECCC N’existe pas/à élaborer
1 Changement d’affectation des terres National Cet indicateur mesure l’ampleur du changement d’affectation des terres de 2010 à 2015. Il indique la proportion de terres agricoles qui ont été converties en établissements et la quantité de forêts qui ont été converties en terres cultivées ou en établissements au Canada au sud du 60e parallèle. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
1 Étendue des milieux humides au Canada National Étendue des milieux humides au Canada. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
2 2.2 Aires faisant l’objet de restauration* Phare À déterminer – CDB À déterminer À déterminer
2 Liens naturels entre les écosystèmes National À déterminer APC En cours d’élaboration
2 Rétablissement des secteurs préoccupants des Grands Lacs National L’indicateur mesure les progrès accomplis dans le rétablissement des 12 secteurs préoccupants du Canada et des 5 secteurs préoccupants partagés avec les États-Unis. Un secteur préoccupant est une région des Grands Lacs qui a subi un degré élevé de préjudice environnemental imputable à l’activité humaine. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
2 Progrès accomplis dans la réalisation de l’engagement du Canada à l’égard du Défi de Bonn National Écosystèmes terrestres en cours de restauration (superficie par type d’écosystème). ECCC en collaboration avec RNCan, APC et d’autres organisations participantes En cours d’élaboration
3 3.1 Couverture des aires protégées et d’autres mesures efficaces de conservation par zone (Indicateur national – Aires conservées au Canada) Phare Les zones terrestres et les eaux intérieures, ainsi que les zones côtières et marines, sont conservées et gérées. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
3 Intégrité écologique des parcs nationaux National L’indicateur de l’intégrité écologique des parcs nationaux résume l’état (bon, moyen, médiocre) et la tendance (amélioration, stabilité, déclin) des écosystèmes dans 42 parcs nationaux. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
4 A.3 Indice de la Liste rouge Phare La valeur de l’indice de la Liste rouge varie de 1 (toutes les espèces sont classées dans la catégorie « Préoccupation mineure ») à 0 (toutes les espèces sont classées dans la catégorie « Éteinte »), et indique donc à quel point l’ensemble des espèces a progressé vers l’extinction. À déterminer Existant/en cours d’utilisation
4 A.4 Pourcentage de populations au sein d’une espèce dont la taille de la population efficace est supérieure à 500 individus Phare À déterminer – CDB
Diversité génétique au sein des populations d’espèces. Proportion de populations au sein d’une population d’espèces globale dont la taille de la population génétiquement efficace est supérieure à 500, pour plus de 100 espèces représentatives.
À déterminer En cours d’élaboration
4 Tendances des populations d’espèces en péril National L’indicateur indique si les tendances des populations et de la répartition des espèces en péril sont conformes aux objectifs des programmes de rétablissement ou des plans de gestion définitifs. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
4 Indice des espèces canadiennes National L’indice des espèces canadiennes représente la variation proportionnelle moyenne de la taille des populations d’espèces de vertébrés au Canada depuis 1970. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
4 Situation générale des espèces sauvages National Les risques d’extinction varient d’un groupe à l’autre, tout comme l’état des connaissances. Le principal indicateur résume la situation générale des espèces sauvages au Canada. Il met également en évidence l’état général de certains groupes d’espèces, ainsi que l’état général de chaque région (provinces, territoires et régions océaniques). Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
5 5.1 Proportion de stocks halieutiques restant dans des limites biologiquement durables
(National – Niveaux de récolte des principaux stocks halieutiques)
Phare National – L’indicateur permet de comparer les taux de prise avec les limites de prise établies. Ces limites sont fondées sur des données scientifiques et fournissent une mesure directe indiquant si la gestion de l’utilisation de ces ressources respecte les limites des écosystèmes. Il s’agit de l’une des mesures de la pression de la pêche exercée sur les stocks de poissons sauvages. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
5 État des principaux stocks de poissons National L’indicateur présente l’état des principaux stocks de poissons. Les scientifiques fédéraux utilisent diverses méthodes scientifiques pour évaluer les stocks de poissons et leur attribuer une zone d’état des stocks (zone saine, zone de prudence, zone critique) en comparant la taille des stocks à des points de référence. Si les informations sont insuffisantes pour déterminer la zone d’état d’un stock, l’état de ce stock est considéré comme incertain. L’état des stocks est un élément important de l’approche de précaution. L’identification des principaux stocks de poissons comprend une évaluation des stocks qui sont importants pour des raisons culturelles, pour leur valeur iconique et pour des raisons liées à l’écosystème. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
5 Proportion de gibier à plumes migrateur avec une population viable qui favorise la chasse durable sans limites de prises ou de durée de saison National Proportion de gibier à plumes migrateur avec une population viable qui favorise la chasse durable sans limites de prises ou de durée de saison. ECCC


P/T
Existant/en cours d’utilisation
6 6.1 Taux d’introduction des espèces exotiques envahissantes Phare À déterminer – CDB Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement En cours d’élaboration
6 Taux de réponse aux espèces exotiques envahissantes (EEE) détectées National Pourcentage d’EEE [nouvellement] détectées pour lesquelles un plan d’intervention approprié a été mis en place. À déterminer À déterminer
7 7.1 Indice du potentiel d’eutrophisation côtière Phare Indicateur principal, complété par quatre indicateurs nationaux portant sur le phosphore et l’azote dans les Grands Lacs et le lac Winnipeg. ECCC Existant/en cours d’utilisation
7 7.2 Concentration de pesticides dans l’environnement* Phare À déterminer – CDB - À déterminer
7 Particules de plastique dans le Fulmar boréal National Proportion de fulmars boréaux qui avaient 0,1 gramme ou plus de plastique dans l’estomac. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
7 Taux de perte des engins de pêche National Variation en pourcentage de la perte nette d’engins déclarée (en unités d’engins). MPO En cours d’élaboration
7 Niveaux de substances chimiques très dangereuses dans le biote National Concentrations de produits chimiques dans les animaux récoltés comme nourriture traditionnelle par les peuples autochtones du Nord et identifiés comme des contaminants préoccupants pour les baleines. RCAANC – Comité de gestion du PLCN; ECCC Existant/en cours d’utilisation
7 Émissions de polluants atmosphériques National Les indicateurs sur les Émissions de polluants atmosphériques portent sur les émissions de 6 principaux polluants atmosphériques générées par l'activité humaine : les oxydes de soufre (SOX), les oxydes d'azote (NOX), les composés organiques volatils (COV), l'ammoniac (NH3), le monoxyde de carbone (CO) et les particules fines (P2,5). Le carbone noir, qui est une composante des particules fines (P2,5), fait également l'objet d'un suivi. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant
8 Émissions et absorptions de gaz à effet de serre terrestres National L'indicateur fournit des estimations annuelles des émissions et des absorptions de GES du Canada provenant des terres gérées. Il s'agit de terres influencées par l'intervention humaine pour remplir des fonctions de production, écologiques ou sociales. Les exemples incluent les terres agricoles, les zones humides, les établissements humains et les forêts gérées. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
8 Glace de mer au Canada National Les indicateurs canadiens de la glace de mer fournissent des renseignements sur les zones maritimes canadiennes qui sont couvertes de glace pendant la saison estivale. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
8 Couverture de neige National Les indicateurs montrent la façon dont change la couverture de neige au Canada d’année en année et au fil du temps. Les indicateurs font rapport de l’étendue de la couverture de neige au printemps et de la durée annuelle de la couverture de neige. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
8 Quantité d’eau dans les cours d’eau canadiens National Cet indicateur fournit des informations sur les débits d'eau dans les rivières du Canada de 2001 à 2019 et par station de surveillance en 2019. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
9 9.1 Avantages retirés de l’utilisation durable des espèces sauvages* Phare À déterminer – CDB
Avantages sociaux, économiques et environnementaux découlant de la gestion et de l’utilisation durables des espèces sauvages.
- -
9 9.2 Pourcentage de la population exerçant des activités traditionnelles* Phare À déterminer – CDB
Pourcentage de personnes exerçant des activités traditionnelles, dépendantes de la biodiversité.
À déterminer -
9 Utilisation durable des ressources sauvages par ceux qui en dépendent le plus National Peuples autochtones : fréquence de la chasse, de la pêche ou du piégeage. À déterminer -
10 10.1 Proportion de la surface agricole consacrée à l’agriculture productive et durable Phare À déterminer – CDB
(L’indicateur 2.4.1 des ODD fournit une évaluation des progrès réalisés en matière d’agriculture durable)
 AAC N’existe pas/à élaborer
10 10.2 Progrès en matière de gestion durable des forêts National Les forêts du Canada sont gérées de manière durable – Suite d’indicateurs de durabilité des forêts (sous-indicateurs de l’ODD 15.2.1 et certains indicateurs du processus de Montréal). RNCan Existant/en cours d’utilisation
10 Capacité d’habitat faunique des terres agricoles National L’indicateur de la capacité d’habitat faunique des terres agricoles calcule la valeur relative des terres agricoles pour la faune. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
11 B.1 Services rendus par les écosystèmes* Phare À déterminer – CDB
Des travaux ont été réalisés afin d’obtenir des données sur les services écosystémiques des marais salants, et des travaux sont en cours afin de compiler des données sur les services écosystémiques pour différents types d’écosystèmes.
Tendances de la valeur des services écosystémiques d’approvisionnement pour lesquels il existe des données à l’échelle nationale – mesure existante pour 2020.
StatCan En cours d’élaboration
11 État des avantages de la nature pour l’homme National À déterminer – CDB
Des travaux ont été réalisés afin d’obtenir des données sur les services écosystémiques des marais salants, et des travaux sont en cours afin de compiler des données sur les services écosystémiques concernant différents types d’écosystèmes.
Tendances de la valeur des services écosystémiques pour lesquels il existe des données à l’échelle nationale – mesure existante pour 2020 (pour les services d’approvisionnement uniquement).
StatCan Partiellement existant/en cours d’élaboration
11 Qualité de l’eau des cours d’eau canadiens National Cet indicateur permet de classer la qualité de l’eau en 5 catégories, afin de donner une idée de la capacité d’un cours d’eau à soutenir les plantes et les animaux qui vivent dans l’eau ou qui l’utilisent pour leurs besoins. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
12 12.1 Part moyenne de l’espace bâti des villes constitué d’espaces verts/bleus et accessible à tous Phare À déterminer – CDB À déterminer -
12 Désignation de nouveaux parcs urbains nationaux National Désignation de nouveaux parcs urbains nationaux (SFDD 2022-2026) APC Existant/en cours d’utilisation
12 Satisfaction à l’égard de l’environnement local National Satisfaction personnelle à l’égard de la qualité de l’environnement local, comme l’accès aux espaces verts et la qualité de l’air ou de l’eau. StatCan Existant/en cours d’utilisation
12 Indicateur national de transport actif National Proportion de Canadiens ayant déclaré utiliser des moyens de transport actifs afin de se rendre à des endroits tels que le travail, l’école, l’arrêt de bus, le centre commercial ou de rendre visite à des amis. ASPC Existant/En cours d’élaboration
13 C.1 Indicateur sur les avantages monétaires reçus* Phare À déterminer – CDB À déterminer -
13 C.2 Indicateur sur les avantages monétaires non reçus* Phare À déterminer – CDB À déterminer -
14 Signet Signet Signet Signet Signet
15 15.1 Nombre d’entreprises publiant des informations sur les risques, les dépendances et les impacts sur la biodiversité* Phare À déterminer – CDB
Pourcentage de grandes entreprises transnationales et d’institutions financières divulguant leurs risques, dépendances et impacts sur la biodiversité.
À déterminer -
15 Réduire progressivement les incidences négatives sur la biodiversité et augmenter les impacts positifs National Les entreprises adoptent des pratiques environnementales sélectionnées conformément à l’ODD 12. À déterminer Existant/en cours d’utilisation
16 Réacheminement et élimination des déchets solides National Ces indicateurs rendent compte de la quantité totale et la quantité par personne de déchets solides non dangereux réacheminés et éliminés par les administrations municipales et les entreprises du secteur de la gestion des déchets. Le taux de réacheminement des déchets par source (résidentielle et non résidentielle) et les types de matériaux réacheminés sont également indiqués.  Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement Existant/en cours d’utilisation
16 Utilisation durable de l’eau National Il s’agira d’un nouvel indicateur incluant les indicateurs existants suivants : Disponibilité de l’eau au Canada, Consommation résidentielle d’eau au Canada et Prélèvement et consommation d’eau par secteur. ECCC En cours d’élaboration
17 À déterminer À déterminer À déterminer À déterminer À déterminer
18 18.1 Mesures d’incitation positives en place pour promouvoir la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique Phare À déterminer – CDB À déterminer -
18 18.2 Valeur des subventions et autres incitations nuisibles à la biodiversité qui ont été éliminées, supprimées progressivement ou réformées Phare À déterminer – CDB À déterminer -
19 D.1 Financement public international, y compris l’aide publique au développement (APD) pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et des écosystèmes Phare Contributions monétaires du Canada à d’autres pays liées à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité. AMC, ECCC -
19 D.2 Financement public national pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et des écosystèmes Phare Financement public national de tous les gouvernements lié à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité. À déterminer/ECCC -
19 D.3 Financement privé (national et international) pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et des écosystèmes* Phare À déterminer – CDB AMC -
20 À déterminer À déterminer À déterminer À déterminer À déterminer
21 21.1 Indicateur sur les informations relatives à la biodiversité pour le suivi du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming à Montréal Phare À déterminer – CDB
Mobiliser les données, les informations et les connaissances sur la biodiversité au service du changement.
À déterminer -
21 Accès aux connaissances et aux technologies autochtones National - À déterminer -
22 À déterminer À déterminer À déterminer À déterminer À déterminer
23 À déterminer À déterminer À déterminer À déterminer À déterminer

Annexe 3 : Ce que nous avons entendu : Mobiliser les Canadiens sur la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada

Mise en contexte

En décembre 2022, lors de la 15 ᵉ Conférence des Parties (COP15) à Montréal, les Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) ont convenu d’un cadre mondial pour freiner et inverser la perte de la nature : le Cadre mondial de la biodiversité (CMB) de Kunming à Montréal (en anglais seulement) (PDF). Avec l’adoption de ce Cadre, toutes les parties à la CDB doivent mettre à jour leurs stratégies et plans d’action nationaux en matière de biodiversité, et ce, à temps pour la COP16 prévue pour la fin de l’année 2024. Le Canada s’est engagé à élaborer une stratégie nationale ambitieuse, couvrant un large éventail de mesures de conservation de la nature et d’utilisation durable.

La conservation, la protection, la restauration et l’utilisation durable de la biodiversité sont des responsabilités partagées au Canada, et il est essentiel d’adopter une approche pangouvernementale et sociétale. Alors que le gouvernement du Canada dirige l’élaboration de la Stratégie 2030 pour la biodiversité, nous devrons tous travailler ensemble pour freiner, puis commencer à inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, ce qui nous mettra sur la voie d’une vie en harmonie avec la nature d’ici 2050.

Figure 3 (Voir la description longue plus bas)
Figure 3 –  Stratégie nationale 2030
Description longue pour la Figure 3

Description longue à suivre...

Au cours du printemps et de l’été 2023, les Canadiens ont été encouragés à participer à des événements où ils ont pu exprimer leurs réflexions sur les priorités en matière de biodiversité pour la prochaine décennie. Il s’agissait entre autres d’un Symposium national sur la biodiversité, d’un sondage en ligne, de commentaires écrits détaillés et de séances de mobilisation ciblées.

Le 15 mai 2023, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a organisé un Symposium national sur la biodiversité qui a officiellement lancé la mobilisation sur l’élaboration d’une Stratégie canadienne 2030 pour la biodiversité. Plus de 1 000 participants se sont joints au Symposium national sur la biodiversité pour écouter et interagir avec un éventail de conférenciers représentant divers ordres de gouvernement, des dirigeants autochtones, ainsi que d’autres partenaires et intervenants.

À la suite du Symposium, le gouvernement du Canada a lancé un sondage en ligne afin de recueillir l’avis des Canadiens sur l’élaboration de la Stratégie 2030 pour la biodiversité du Canada. Le sondage comprenait 15 questions tirées du document de travail Vers une stratégie canadienne 2030 pour la biodiversité. À la date de clôture, le 14 juillet 2023, un total de 2 116 enquêtes avaient été soumises (voir l’information additionnelle A pour les résultats du sondage). En plus du sondage, plus de 60 organisations, dont le nouveau Comité consultatif sur la nature du Canada, ont présenté des mémoires détaillés (voir l’information additionnelle B pour la liste de toutes les organisations qui ont soumis des commentaires).

Le Comité consultatif sur la nature est un groupe d’experts aux perspectives variées qui fournit des conseils stratégiques et des recommandations sur la conservation de la biodiversité et l’utilisation durable des terres et des ressources au ministère et au ministre de l’Environnement et du Changement climatique.

Le gouvernement du Canada a également organisé plus de 30 séances de mobilisation ciblées avec des partenaires et des intervenants clés pour discuter de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une stratégie 2030 pour la biodiversité. Au cours de ces séances, des organisations autochtones nationales (OAN), des jeunes, des organisations non gouvernementales de l’environnement (ONGE), des municipalités, des organismes d’éducation à la nature, des scientifiques et des universitaires, ainsi que des secteurs comme la finance, la philanthropie, l’agriculture, la pêche et les ressources naturelles ont apporté leur contribution (voir l’information additionnelle C pour la liste des organisations ayant participé aux séances de mobilisation ciblées). Les provinces et les territoires ont également été mobilisés par l’entremise des groupes de travail sur la conservation de la biodiversité déjà en place à l’échelle fédérale, provinciale et territoriale.

Résumé de ce que nous avons entendu de la part des Canadiens

Grâce à ce processus de mobilisation, ECCC a reçu les commentaires des Canadiens sur ce à quoi devrait ressembler une nouvelle Stratégie nationale pour la biodiversité, y compris les priorités, les défis, les possibilités et les innovations en matière de biodiversité, afin d’aider le Canada à se rapprocher des objectifs et des cibles du CMB.

Priorités identifiées par la population canadienne

Dans le cadre du sondage en ligne, les répondants ont identifié les thèmes du rétablissement, de l’aménagement du territoire, ainsi que de la gestion des espèces exotiques envahissantes, des espèces en péril et des zones protégées et conservées, comme étant les domaines sur lesquels axer les efforts.

Via le symposium, les mémoires et les séances de mobilisation ciblées, d’autres priorités ont émergé, comme l’atténuation des changements climatiques, l’intégration des connaissances autochtones dans les efforts de conservation, l’uniformité des politiques et des règlements (cohérence des politiques) et une gouvernance plus inclusive afin d’atteindre nos buts et objectifs en matière de biodiversité. Bien que des cibles individuelles aient également été identifiées comme des priorités, l’accent a été mis sur l’adoption d’une approche holistique permettant d’aborder la nature diverse, mais interconnectée, des 23 cibles énoncées dans le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming à Montréal.

Les principales priorités identifiées par les Canadiens tout au long du processus de mobilisation sont classées en trois grands thèmes :

  1. Conservation de la biodiversité et atténuation des changements climatiques
  2. Cohérence des politiques
  3. Approche pansociétale

1. Conservation de la biodiversité et atténuation des changements climatiques

Les Canadiens ont identifié la conservation et le rétablissement de la biodiversité, ainsi que l’atténuation des changements climatiques comme des éléments essentiels de la Stratégie. La restauration des zones dégradées a été mentionnée comme un des domaines où les gouvernements pourraient apporter une contribution importante en identifiant les zones prioritaires pour la restauration. D’autres mesures ont été jugées prioritaires, notamment :

2. Cohérence des politiques

Les répondants ont souligné l’importance de la cohérence législative et réglementaire pour la protection de la biodiversité. De nombreux participants, y compris les ONGE, le grand public, les organisations autochtones nationales et les jeunes, ont souligné la nécessité de processus décisionnels qui donnent la priorité à la nature en tant qu’objectif et résultat à part entière. Les participants ont identifié une série d’actions visant à garantir la cohérence des politiques, dont les suivantes :

3. Approche pansociétale

Les Canadiens ont souligné que pour atteindre les objectifs et les cibles du CMB, il faudra adopter une approche pansociétale, qui inclura les Canadiens, tous les ordres de gouvernement et tous les secteurs dans l’élaboration et à la mise en œuvre de la Stratégie. L’importance de la mobilisation auprès des peuples autochtones, des femmes et des filles, et des jeunes a été soulignée. Les participants ont suggéré un certain nombre d’actions et d’initiatives, notamment :

Outre la gouvernance, les participants ont souligné le rôle de l’éducation et de la sensibilisation dans la réussite de la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal (CMBKM). Une éducation et une sensibilisation ciblées permettront au public d’accéder à l’information et d’en apprendre davantage sur la biodiversité, de se tenir au courant des progrès réalisés et de rester motivé. Les mesures spécifiques suggérées par les participants comprennent :

Domaines dans lesquels des progrès sont réalisés

Les Canadiens ont identifié quatre domaines où, selon eux, des progrès ont déjà été réalisés vers les objectifs et les cibles du CMB au Canada :

  1. Création de zones protégées et de conservation;
  2. Rétablissement des espèces en péril;
  3. Leadership autochtone en matière de conservation; et
  4. Sensibilisation et communication avec le public.

1. Création de zones protégées et de conservation

Les participants reconnaissent que le Canada fait des progrès en ce qui concerne les zones protégées et de conservation, en particulier dans le Nord, mais ils notent que le rythme est plus lent pour atteindre les objectifs dans les zones terrestres. Les participants ont applaudi les initiatives comme le Financement de projets pour la permanence, qui est considéré comme un modèle de financement novateur, permettant de faciliter la protection et de donner la priorité à la conservation dirigée par les autochtones. Cependant, les participants ont également souligné la nécessité d’établir des zones protégées et de conservation dans le sud du Canada et dans les zones plus densément peuplées. Les fiducies foncières ont été identifiées comme un outil clé pour contribuer à l’établissement de ces zones. Toutefois, des inquiétudes ont été exprimées quant à la lenteur des progrès et à la difficulté d’atteindre les cibles en temps voulu.

2. Rétablissement des espèces en péril

Il a été reconnu que tous les ordres de gouvernement et l’industrie ont déployé des efforts considérables pour restaurer l’habitat du caribou. Cependant, les répondants ont également indiqué que des espèces moins bien connues nécessitent plus d’attention en termes de données, de surveillance et d’efforts de conservation.

3. Leadership autochtone en matière de conservation

Les participants ont reconnu le rôle central des communautés, des organisations et des gouvernements autochtones en matière de conservation, et se sont réjouis que la cible 22 mette l’accent sur leur leadership. Les participants ont souligné que les efforts de conservation menés avec succès par les autochtones devraient être poursuivis, notamment les aires protégées et de conservation autochtones (APCA), les partenariats avec les gouvernements et les communautés autochtones et la philanthropie dans le cadre de l’initiative Financement de projets pour la permanence, ainsi que le programme Gardiens autochtones. Toutefois, les populations autochtones et de nombreux autres intervenants ont souligné la nécessité d’un financement à long terme constant pour que les peuples autochtones puissent continuer à jouer un rôle de premier plan dans la conservation, la protection et la restauration de la biodiversité.

4. Éducation et sensibilisation du public

Finalement, il a été noté que des progrès ont été réalisés dans l’éducation du public, en particulier auprès des jeunes dans les écoles, sur les effets positifs de la conservation de la biodiversité comme la sécurité alimentaire et de l’eau, la réduction des maladies et de leur propagation, l’atténuation des inondations, les moyens de subsistance, et les bénéfices pour la santé mentale et physique.

Les défis à relever pour freiner et inverser la perte de biodiversité

Les principaux défis à relever pour freiner et inverser la perte de biodiversité fréquemment mentionnés tout au long du processus de mobilisation, y compris le sondage en ligne, les mémoires et les séances de mobilisation, étaient les suivants : la difficulté d’influer sur les décisions des particuliers et des entreprises pour que la nature soit priorisée dans la prise de décision, la difficulté de coordonner les différents ordres de gouvernement et le manque de ressources pour mettre en œuvre des solutions à la perte de biodiversité. Les participants ont également indiqué que les effets exacerbés des changements climatiques sur la perte de biodiversité constitueront une menace importante pour notre capacité de mettre fin à la perte de biodiversité et de restaurer la nature au Canada.

1. Valoriser la biodiversité

La nécessité d’un changement social afin que les individus, les organisations et les gouvernements accordent la priorité à la nature, à la biodiversité et à la durabilité dans la prise de décision, même si cela s’avère difficile, a été soulignée. Les processus de prise de décision doivent être rééquilibrés afin de reconnaître les droits inhérents de la nature et les droits des personnes à un environnement propre et sain. Il a été suggéré que la nature, la biodiversité, les changements climatiques, la réconciliation et l’égalité des genres occupent une place importante dans les lettres de mandat de l’ensemble du gouvernement. Alors que certains ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact d’une croissance économique illimitée sur la perte de biodiversité, d’autres ont mentionné la nécessité de disposer de davantage d’outils, de ressources et de renforcer les capacités pour intégrer la nature dans les processus de prise de décision, les politiques et les stratégies. En outre, permettre aux entreprises et aux consommateurs de prendre des décisions plus respectueuses de l’environnement et les encourager à en faire leur priorité sera un défi majeur. Il a été suggéré de fournir des incitatifs et de récompenser le secteur des entreprises pour qu’il obtienne des résultats positifs pour la nature. De même, on a exprimé le désir d’intégrer la nature et de devenir un pays qui valorise profondément la conservation de la nature.

2. Ressources et approche pangouvernementale

Il a été indiqué que l’un des principaux défis consistera à obtenir une entente entre le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux pour qu’ils établissent collectivement des priorités, agissent et respectent les engagements en matière de biodiversité. Le rôle important que jouent les municipalités dans la protection de la biodiversité, en particulier dans l’aménagement du territoire et le développement urbain a également été reconnu. Les municipalités ont fait remarquer que la gestion durable est un défi en raison des changements dans l’utilisation des terres et de la lourdeur de la conditionnalité et des réglementations. De plus, le manque de ressources, en particulier de données, de connaissances et de ressources financières, a été fréquemment mentionné comme un obstacle à une approche à la fois de l’ensemble du gouvernement et de l’ensemble de la société, ainsi qu’une entrave générale à la réalisation de nos buts et objectifs en matière de biodiversité. La nécessité de disposer de ressources financières suffisantes pour soutenir les programmes de conservation, l’adoption de pratiques durables et le comblement des lacunes en matière de connaissances et de données a été soulignée. De même, l’action transformatrice nécessite des ressources accrues, ainsi que de nouvelles méthodes innovantes pour accroître le financement. 

3. Les changements climatiques exacerbent la perte de biodiversité

La fréquence des phénomènes météorologiques dévastateurs, comme les inondations et les feux de forêt, rend plus difficile l’arrêt de la perte de biodiversité associée à la destruction des zones naturelles. Il a été noté que les changements climatiques modifient les écosystèmes naturels, ce qui a pour effet d’accroître la perte d’habitats et de nuire davantage à l’environnement, de déplacer les aires de répartition des espèces et d’entraîner la disparition de certaines d’entre elles. En particulier, les participants se sont dits inquiets des effets des changements climatiques sur les océans et les stocks de poissons, et ont souligné que la Stratégie devait envisager les moyens de s’adapter à l’évolution des conditions environnementales. Il a été reconnu que la biodiversité joue un rôle important dans l’adaptation au changement climatique et dans le renforcement de la résilience aux événements météorologiques extrêmes et aux maladies. Il a également été reconnu que les changements climatiques rendront plus difficile la protection des espèces gravement menacées, car les phénomènes météorologiques extrêmes continuent de détruire des habitats uniques qui sont essentiels à leur survie. 

Les éléments clés de la réussite

En plus des priorités clés qui pourraient contribuer au succès de la Stratégie 2030 pour la biodiversité du Canada mentionnée ci-dessus, les Canadiens ont également souligné les éléments suivants.

1. Intégrer la valeur de la nature dans la prise de décisions

La nécessité d’intégrer la valeur de la nature dans le processus décisionnel des gouvernements, des entreprises et des propriétaires fonciers a été évoquée. On estime qu’il est plus probable que des mesures significatives soient prises si la nature est représentée dans le bilan. Il a été suggéré de fournir des données et des informations concrètes sur l’évaluation des écosystèmes et des actifs à l’échelle régionale, puis d’élaborer des normes pour l’évaluation des écosystèmes, ainsi que des données sur les dépendances et les incidences sur la nature, y compris sur l’ensemble des chaînes de valeur. Ces informations ont été jugées particulièrement utiles pour les municipalités, les responsables de l’aménagement du territoire et les producteurs agricoles. D’autres commentaires ont été formulés concernant les nombreuses formes de valeur que revêt la biodiversité et le fait qu’elles ne peuvent pas toutes être quantifiées – nous devons comprendre les valeurs économiques ainsi que les valeurs contextuelles et non financières.

La nécessité de mettre en place une solide planification de l’utilisation du territoire régional, qui tienne compte de la biodiversité, réduise la concurrence pour les terres et assure la coordination entre les différents acteurs dans ce contexte a été mentionnée. Il a été souligné que la mise en œuvre réussie de la cible 1, par exemple, peut contribuer à éclairer la réalisation de nombreuses autres cibles en matière de biodiversité, tels que la restauration des écosystèmes et la création de zones protégées, ainsi que pour favoriser une participation inclusive à la planification. On a également fait valoir que la planification devrait être dirigée à l’échelle locale, et que le gouvernement fédéral devrait plutôt soutenir ces efforts et être un partenaire lorsqu’il y est invité. Plusieurs provinces et territoires ont déjà mis en place des initiatives d’évaluation des écosystèmes qui pourraient être étendues (c.-à-d. l’évaluation des terres au Québec, la politique de compensation des zones humides en Ontario). De même, dans le secteur de la pêche, l’utilisation d’une approche écosystémique de la gestion des pêches pourrait être étendue à l’ensemble du Canada.

2. Les peuples autochtones en tant que chefs de file de la conservation

On s’entend généralement pour dire que le Canada ne pourra pas atteindre ses cibles sans la pleine participation et l’élaboration conjointe de politiques avec les peuples autochtones. On a souligné que les gouvernements doivent impliquer les peuples autochtones dans les efforts de conservation et que, grâce à leurs connaissances traditionnelles, les leaders et les communautés autochtones devraient être en mesure de créer ou de co-créer des APCA et d’élaborer leurs propres stratégies de conservation. En outre, les gouvernements doivent reconnaître et honorer les savoirs et l’histoire orale autochtones, considérer les détenteurs de savoirs et les aînés comme équivalents à la science et aux scientifiques occidentaux, et intégrer les savoirs traditionnels dans la prise de décision, les politiques et la gestion des terres. Il a également été noté que des mécanismes de financement à long terme, cohérents et flexibles sont nécessaires pour appuyer les initiatives de renforcement des capacités et de conservation. De plus, il a été estimé que la Stratégie devrait également reconnaître le lien entre la terre et les femmes, en particulier les femmes autochtones.

3. Encourager les pratiques durables dans les principaux secteurs de production

Des représentants de secteurs de production clés, comme la pêche, la foresterie, l’agriculture et l’exploitation minière, ont souligné l’importance de la mise en œuvre de pratiques durables pour protéger, conserver et restaurer la biodiversité dans le cadre de leurs activités, ainsi que la nécessité d’un engagement et d’une coordination continus pour mettre en œuvre et atteindre avec succès les cibles de la Stratégie. Plusieurs secteurs ont mis en avant des exemples de réussite sur lesquels il est possible de s’appuyer, notamment la création d’habitats pour la biodiversité dans le secteur forestier, l’adoption de pratiques d’utilisation et de gestion des terres agricoles bénéfiques pour améliorer les services écosystémiques dans le secteur agricole, les activités de remise en état dans le secteur minier et les efforts de rétablissement des habitats des espèces en péril dans le secteur de l’énergie. Les principaux secteurs productifs ont fait part de leur intérêt pour les autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCEZ) et d’autres mesures de protection flexibles, ainsi que de la nécessité d’être reconnus et indemnisés pour les actions volontaires supplémentaires visant à préserver la biodiversité. Les solutions doivent également être adaptées aux contextes géographiques et régionaux afin de soutenir le plus efficacement possible les efforts de conservation. Les provinces et les territoires sont compétents pour de nombreuses activités clés des secteurs productifs et doivent être des partenaires engagés. Le renforcement des politiques et des réglementations en matière d’atténuation, de protection et de restauration pourrait guider l’industrie. L’industrie a demandé à être reconnue pour ses actions précoces et volontaires. 

4. De nouveaux mécanismes créatifs et améliorés de financement

Les gouvernements ont été fortement encouragés à réfléchir de manière créative à de nouveaux modèles de financement pour appuyer l’action. Bien qu’on estime que le financement direct fonctionne bien, il faut veiller à ce que l’argent n’aille pas toujours aux mêmes groupes et à ce que les petits groupes locaux soient également soutenus. En outre, de nouvelles sources de revenus doivent être explorées, telles que les crédits de biodiversité (semblables aux crédits de carbone), les instruments fondés sur le marché, les subventions et les mesures d’incitation. De même, le secteur agricole a exprimé le besoin d’un environnement financier favorable qui reconnaisse la valeur des services écosystémiques afin d’inciter les producteurs à adopter davantage de pratiques innovantes et respectueuses de la biodiversité. Les participants ont souligné l’importance de la mise en œuvre d’un financement constant et à long terme pour les groupes et les peuples autochtones sur le terrain. 

5. Des mesures de responsabilisation rigoureuses

La nécessité d’adopter des mesures de responsabilisation rigoureuses pour s’assurer que le gouvernement respecte ses engagements a été soulignée. Parmi les suggestions, il a notamment été suggéré d’établir une loi sur la responsabilisation en matière de biodiversité qui instituerait un cadre de responsabilisation à long terme, ainsi que des rapports publics transparents sur les progrès accomplis en vue de la réalisation des cibles. De telles actions devraient être appuyées par des mécanismes solides permettant de suivre les progrès accomplis vers l’atteinte des cibles. Il a été proposé ce suivi adopte une approche holistique, en recueillant des informations issues de différentes perspectives. Il est de la plus haute importance d’atteindre toutes les cibles en matière de biodiversité dans les délais impartis, d’ici à 2030 au plus tard.

6. Accessibilité des données et de l’information

La nécessité de disposer d’informations qui puissent éclairer la conception et l’évaluation des options stratégiques et des décisions commerciales a été soulignée. Les types d’informations suivants ont été jugés particulièrement utiles : informations sur les sciences sociales, informations sur l’utilisation et l’exploitation durables, incidences du changement climatique sur la biodiversité, effets cumulatifs, gestion des paysages et biodiversité, zones protégées, migrations des espèces, ressources génétiques, résilience des écosystèmes, incidences de la pollution et cartographie des zones d’importance écologique et biologique. Les participants ont également mentionné que la science devra également surveiller les changements et les taux de changement de la biodiversité, ainsi qu’évaluer l’efficacité des méthodes visant à freiner et à inverser la perte de biodiversité.

Certains ont évoqué la nécessité de veiller à ce que les bases de données soient aussi accessibles et libres d’accès que possible, afin que le plus grand nombre de personnes possible soit en mesure de lancer des projets, de tirer parti des travaux, des données et d’informations existants et de favoriser des actions à la base. Bien qu’il existe une quantité importante de données non gouvernementales (c.-à-d., provenant des communautés, des ONG, du secteur forestier, du secteur minier) qui peuvent être exploitées, on a souligné la nécessité d’un leadership national de la part du gouvernement fédéral en vue d’élaborer une base de données nationale. La collaboration en matière de collecte et de partage des données entre les chercheurs, les intervenants du secteur privé et de l’industrie ainsi que les scientifiques sera essentielle. Les participants ont précisé que la science autochtone et la souveraineté des données doivent également être prises en compte dans l’élaboration et l’utilisation d’outils numériques et le partage d’informations. De même, des fonds supplémentaires ont été demandés pour aider les ONG à élaborer des données de référence et des évaluations. L’augmentation des données est également considérée comme un moyen d’informer le public et d’accroître les efforts de collaboration. 

7. Sensibilisation et communication

L’importance de la communication et de la sensibilisation du public a été soulignée afin de favoriser une meilleure compréhension de la nature, de permettre aux communautés de se reconnecter à la nature et d’inciter tout le monde à prendre part à l’action. La sensibilisation peut prendre de nombreuses formes, comme l’intégration de l’éducation à la biodiversité dans les programmes scolaires, l’apprentissage sur le terrain, la narration d’histoires, l’utilisation d’influenceurs, la mobilisation des jeunes et l’utilisation des médias sociaux, entre autres.

8. Mobilisation continue

La quasi-totalité des intervenants et des partenaires qui ont participé ont souligné l’importance d’une mobilisation constante tout au long de l’élaboration et de la mise en œuvre de la Stratégie, afin d’en assurer le succès. Les peuples autochtones ont souligné l’importance du processus et la nécessité d’un forum pour assurer une mobilisation continue au moyen d’une approche fondée sur les distinctions. Ceci étant dit, des inquiétudes ont été soulevées au sujet de la surcharge de planification et de mobilisation, ce qui entraînerait une lassitude de la mobilisation, et un appel a été lancé en faveur d’une meilleure coordination afin de mieux cibler les efforts. 

Conclusion

Il s’agit d’un résumé de ce que nous avons entendu de la part des Canadiens lors du Symposium national sur la biodiversité, des résultats du sondage en ligne, des mémoires et des séances de mobilisation ciblées visant à appuyer la planification de la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming à Montréal à l’échelle nationale. Un large éventail de connaissances et de points de vue ont été partagés sur les questions, les occasions et les défis liés à la réalisation des engagements du Canada en matière de biodiversité. Ces contributions permettront d’éclairer la rédaction d’une Stratégie 2030 pour la biodiversité du Canada qui s’harmonise avec les objectifs et les cibles du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming à Montréal.

Information additionnelle A : Résultats de la recherche sur l’opinion publique (ROP)

Cette annexe comprend les résultats du sondage en ligne sur la Stratégie pour la biodiversité 2030. Le sondage a été mis en ligne le 15 mai 2023, accompagné d’un document de travail intitulé Vers une Stratégie nationale de la biodiversité 2030 du Canada, et s’est terminé le 14 juillet avec un total de 2 116 réponses complétées.

Mobiliser les Canadiens sur la Stratégie nationale de la biodiversité 2030. Juillet 2023. Pour toute question à propos du présent rapport, veuillez communiquer avec l’équipe de ROP à l’adresse POR-ROP@ec.gc.ca
Figure 4

Contexte et méthodologie

à suivre...

Résultats détaillés de l'enquête

Figure 5 (Voir la description longue plus bas)
Figure 5
Description longue pour la Figure 5

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “Lequel des énoncés suivants décrit le mieux la capacité dans laquelle vous répondez à cette enquête ?” La plupart des répondants se sont identifiés comme faisant partie de la population générale. Description longue à suivre...

Capacité Pourcentage des répondants (n=2,116)
Individu (population générale) 80%
Représentant d'une organisation non gouvernementale 7%
Représentant d'une organisation commerciale/industrielle en agriculture, part example fermier, fertiliseur 3%
Représentant d'une organisation commerciale/industrielle (autre) 2%
Universitaires / Chercheurs / Éducation (enseignants/étudiants) 1%
Représentant d'une organisation autochtone 1%
Représentant d'une organisation gouvernementale (niveau fédéral) 1%
Représentant d'une organisation gouvernementale (niveau municipal) 1%
Représentant d'une organisation gouvernementale (autre) 1%
Autre 2%
Figure 5a (Voir la description longue plus bas)
Figure 5a
Description longue pour la Figure 5a

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “Quel rôle votre organisation joue-t-elle actuellement dans le soutien à la conservation de la biodiversité ?” Parmi les répondants qui représentaient une organisation, la moitié d’entre eux étaient impliqués dans la coordination et la collaboration, l’action sur le terrain et l’intendance, la science et les données, la sensibilisation du public, ainsi que la capacité et l’expertise.

Rôle Pourcentage des répondants réprésentant une organisation (n=361)
Coordination et collaboration 53%
Action sur le terrain / intendance 53%
Science et données 52%
Sensibilisation du public 52%
Capacité et expertise 46%
Analyse des politiques et prise de décision 41%
Engagement et réconciliation avec les populations autochtones 31%
Ressources financières 23%
Militantisme, communication / partage d’information, engagement 4%
Efforts de conservation 2%
Autre 4%
Aucune de ces réponses 2%
Figure 5b (Voir la description longue plus bas)
Figure 5b
Description longue pour la Figure 5b

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “Comment vous tenez-vous informé, ou votre organisation se tient-elle informée, des programmes et des politiques en matière de biodiversité ?” Plus de deux tiers des personnes interrogées se tiennent informées sur la biodiversité en s’abonnant à des bulletins d’information d’organisations non gouvernementales.

Source Pourcentage des répondants (n=2,116)
Bulletins d'information d'organisations non gouvernementales 70%
Organes de presse canadiens 62%
Communiqués de presse et sites web des provinces, des territoires et/ou des municipalités 51%
Communiqués de presse et sites web du gouvernement du Canada 45%
Revues scientifiques évaluées par des pairs 41%
Médias sociaux (LinkedIn, Facebook, Instagram, Twitter, Tiktok, YouTube) 5%
Groupes environnementaux / ONGs / organisations communautaires 4%
Bouche à oreille (amis, famille, collègues) 2%
Ressources en ligne(blogues, outils de recherche) 1%
Organisations internationales 1%
Consultants, experts dans le domaine 1%
Médias traditionnels (journaux, télévision, radio) 1%
Universitaires, associations de recherche, revues / publications scientifiques 1%
Sources du gouvernement fédéral (sites web des ministères) 1%
Autre 3%

Identifier les éléments clés d'une Stratégie 2030 pour la biodiversité réussie

Figure 6 (Voir la description longue plus bas)
Figure 6
Description longue pour la Figure 6

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “À votre avis, quels sont les domaines thématiques du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming à Montréal auxquels le Canada devrait accorder la priorité et sur lesquels il devrait concentrer ses efforts ?” Les domaines thématiques du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming à Montréal qui ont reçu le plus de soutien pour la priorisation sont les « zones protégées et de conservation » (35 %) et le « rétablissement des espèces en péril » (31 %).

Domaine thématique Pourcentage des répondants (n=2,116)
Zones protégées et conservées 35%
Rétablissement des espèces en péril 31%
Gestion des espèces exotiques envahissantes 28%
Aménagement de l'espace tenant compte de la biodiversité 27%
Restauration des écosystèmes terrestres et marins 26%
Récolte et commerce des espèces sauvages 19%
Réduction de la pollution 16%
Gestion durable de l'agriculture, de l'aquaculture, de la pêche et des forêts 13%
Renforcement des fonctions des écosystèmes naturels 13%
Accès aux espaces verts et bleus urbains 13%
Partage équitable des avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques et des informations sur le séquençage numérique 13%
Réforme des incitations nuisibles à la biodiversité 11%
Mobilisation des ressources financières 9%
Reconnaître et atténuer les effets néfastes des champs électromagnétiques générés artificiellement 2%
Soutenir la consommation durable (promouvoir des régimes à base de plantes, réduire l’agriculture animale) 1%
Protéger les animaux, la biodiversité et les zones agricoles des pratiques actuelles (par exemple, la chasse, l’étalement urbain) 1%
Politique de réduction de la pollution, de l’utilisation des pesticides, des produits pharmaceutiques, du CO2, GES, de la géo-ingénérie 1%
Autre 6%
Figure 6a (Voir la description longue plus bas)
Figure 6a
Description longue pour la Figure 6a

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “Dans lequel des domaines suivants pensez-vous que le Canada fait déjà des progrès notables ?” Les progrès du Canada semblent plus évidents dans la création des zones protégées. Plus d’un tiers des répondants considèrent que des progrès notables ont été accomplis dans la création de zones protégées et de conservation autochtones (37 %) et dans l’établissement d’un réseau de zones protégées et de conservation à travers le pays (34 %).

Domaine Pourcentage des répondants (n=2,116)
Faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones, par exemple en créant des zones protégées et conservées par les autochtones 37%
Création d'un réseau de zones protégées et conservées dans tout le pays 34%
Représentation et engagement appropriés des parties prenantes et des Canadiens dans les programmes relatifs à la biodiversité 13%
Aborder de manière coordonnée la double crise du changement climatique et de la perte de biodiversité 11%
Réduction des menaces pesant sur la perte de biodiversité 9%
Partage des avantages de la biodiversité et l'accès à ces avantages 9%
Prise en compte de la biodiversité dans les décisions politiques et commerciales à tous les niveaux 8%
Utilisation durable de la biodiversité 7%
Inclure les aliments d’origine végétale dans les lignes directrices en matière d’alimentation (par exemple, le Guide alimentaires canadien) 1%
Autre 4%
Aucune de ces réponses 27%
Pas suffisament de progrès / pas remarquable / trop lent et tard 3%
Ne sait pas 9%
Figure 6b (Voir la description longue plus bas)
Figure 6b
Description longue pour la Figure 6b

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “Pour que la Stratégie nationale de la biodiversité 2030 du Canada soit un succès, quelles sont les principales caractéristiques qui devraient y figurer?” Près de 6 répondants sur 10 estiment que les éléments clés qui devraient être inclus dans la Stratégie nationale de la biodiversité 2030 du Canada sont les suivants : « Prise en compte de la biodiversité dans les décisions économiques » (63 %) et « Création de nouvelles zones protégées et de conservation » (58 %). 

Principale caractéristique Pourcentage des répondants (n=2,116)
Prise en compte de la biodiversité dans les décisions économiques 63%
Création de nouvelles zones protégées et conservées 58%
Collaboration avec les provinces et les territoires 50%
Intégration des sciences et des connaissances occidentale et autochtone 46%
Ressources de financement supplémentaires 44%
Initiatives menées par les autochtones 38%
Recherche et données supplémentaires 22%
Diversité, équité, inclusion et considérations sociétales dans la prise de décision en matière de biodiversité 22%
Application/augmentation des réglements et lois en vigueur relatives à la protection et la pollution 2%
Transformer le système agroalimentaire pour promouvoir les régimes à base de plantes, l’agriculture biologique et la réduction de l’agriculture animale 2%
Consulter les parties prenantes ayant un impact sur/par les décisions sur la biodiversité (ex., agriculteurs, ONG, org. communautaires, gr. utochtones, gouv. local) 1%
Reduire la pollution (due aux combustibles fossiles, aux plastiques, aux champs électromagnétiques, aux incendies de forêt, GES) 1%
Mettre fin au financement et au lobbying de l’industrie des combustibles fossiles 1%
Réduire l’étalement urbain qui détruit les zones humides 1%
Autre 8%
Aucune de ces réponses 1%
Ne sait pas 1%
Figure 6c (Voir la description longue plus bas)
Figure 6c
Description longue pour la Figure 6c

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “Quels sont, selon vous, les défis à relever par le Canada pour enrayer et inverser la perte de biodiversité ?” Les principaux défis à relever pour freiner et inverser la perte de biodiversité, selon près de 6 répondants sur 10, sont les suivants : « Cohérence entre la législation, les règlementations et les politiques afin d’assurer une protection continue et cohérente de la biodiversité » (62 %) et « Priorité donnée à la biodiversité et aux services écosystémiques dans le processus décisionnel » (58 %).   

Défi Pourcentage des répondants (n=2,116)
Cohérence entre la législation, les réglementations et les politiques afin d'assurer une protection continue et cohérente de la biodiversité 62%
Priorité donnée à la biodiversité et aux services écosystémiques dans le processus décisionnel 58%
Des ressources financières et des incitations suffisantes pour soutenir les programmes et les initiatives nécessaires pour atteindre les objectifs 56%
Coordination et collaboration entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, compte tenu de leurs compétences respectives 55%
Sensibilisation et éducation du public afin d'obtenir un soutien pour les initiatives et d'inspirer des actions sur le terrain 43%
Un engagement significatif avec les populations autochtones 32%
Une science et des données suffisantes et disponibles pour soutenir le suivi des progrès accomplis 25%
Des compétences et une expertise adéquates au sein des organisations pour mettre en œuvre des programmes et des initiatives afin d'atteindre les objectifs 24%
L'étendue géographique, la diversité des territoires et la complexité des interrelations au sein des écosystèmes et entre eux au Canada 24%
Impact du système alimentaires actuel non durable 1%
Priorité à la croissance économique et au développement urbain 1%
Prise de décision basée sur la politique / manque de leadership 1%
Application inadéquate/insuffisante des règlementes/lois 1%
Désinvestir des combustibles fossiles 1%
Autre 8%
Aucune de ces réponses 1%
Ne sait pas 2%
Figure 6d (Voir la description longue plus bas)
Figure 6d
Description longue pour la Figure 6d

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “Parmi les groupes suivants, lequel devrait être davantage impliqué dans les efforts visant à stopper et à inverser la perte de biodiversité ?” On estime que tous les ordres de gouvernement ont le devoir de contribuer à freiner et à inverser la perte de biodiversité, en particulier les gouvernements provinciaux et territoriaux (62 %), le gouvernement fédéral (52 %), les gouvernements municipaux et régionaux (49 %), ainsi que les peuples autochtones et leurs gouvernements (47 %).     

Groupe Pourcentage des répondants (n=2,116)
Gouvernement provincial ou territorial 62%
Gouvernement fédéral 52%
Gouvernement municipal ou régional 49%
Peuples et gouvernements autochtones 47%
Organisations non gouvernementales de protection de l'environnement 36%
Industrie - secteur des ressources renouvelables 35%
Industrie - secteur de la fabrication et de la technologie 30%
Institutions financières 22%
Milieu universitaire 19%
Industrie - autres 18%
Bailleurs de fonds privés et publics - organisations et particuliers 18%
Jeunes 15%
Groupes historiquement sous-représentés 8%
Femmes 6%
Toutes ces réponses / tout le monde 3%
Secteur agricole et fermiers 2%
Autre 5%
Figure 6e (Voir la description longue plus bas)
Figure 6e
Description longue pour la Figure 6e

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “Quelles sont les compétences et l'expertise que les organisations devraient perfectionner pour progresser dans la réduction des menaces qui pèsent sur la perte de biodiversité ?” Selon près de 4 répondants sur 10, les compétences dont les organisations ont besoin pour progresser dans la réduction des menaces qui pèsent sur la perte de biodiversité comprennent le renforcement des capacités de conservation à l’échelle locale et régionale (44 %), la gestion durable de la biodiversité (44 %), la gestion des zones protégées (39 %) et la combinaison des savoirs occidentaux et autochtones (39 %).       

Compétences / expertise Pourcentage des répondants (n=2,116)
Renforcement des capacités de conservation au niveau local/régional 44%
Gestion durable de la biodiversité 44%
Gestion des zones protégées et conservées 39%
Utilisation d'une combinaison de connaissances occidentales et autochtones 39%
Éducation du public 35%
Collaboration 30%
Suivi et évaluation 29%
Planification et définition des priorités 28%
Exploitation des ressources financières 26%
Communication 22%
Leadership 21%
Mobilisation des connaissances 19%
Sciences physiques et naturelles 19%
Sciences sociales et recherche 10%
Application efficace régl. Et responsabilité / Connaissance de l’interprétation de la législation 1%
Efficacité et volonté d’agir 1%
Autre 7%
Aucune de ces réponses 1%
Ne sait pas 2%

Identifier les domaines dans lesquels vous ou votre organisation pouvez vous engager

Figure 7 (Voir la description longue plus bas)
Figure 7
Description longue pour la Figure 7

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “De quelle façon le gouvernement du Canada pourrait-il mieux vous soutenir, vous ou votre organisation, pour que davantage soit fait pour enrayer et inverser la perte de biodiversité ?” Six répondants sur dix estiment que le meilleur soutien que le gouvernement du Canada puisse apporter pour en faire plus afin de freiner et inverser la perte de biodiversité est d’élaborer des réglementations ou des politiques qui appuient la conservation de la biodiversité, ou de supprimer celles qui ne l’appuient pas (64 %), ou d’inclure la biodiversité et les services écosystémiques dans la prise de décision politique à l’échelle du gouvernement fédéral (62 %).       

Domaine de soutien fédéral Pourcentage des répondants (n=2,116)
Élaborer des réglementations ou des politiques en faveur de la conservation de la biodiversité, ou supprimer celles qui ne favorisent pas la conservation de la biodiversité 64%
Inclure la biodiversité et les services écosystémiques dans la prise de décision politique 62%
Accroître la sensibilisation et la participation du public à la conservation de la biodiversité 42%
Renforcer l'engagement et la réconciliation avec les populations autochtones 28%
Fournir des orientations et des documents de référence aux organisations et aux particuliers sur les mesures à prendre pour soutenir la conservation de la biodiversité 22%
Accroître les possibilités de consultation et d'engagement en matière de politiques et d'activités 21%
Accroître financement / Fournir incitatifs à la mise en oeuvre de la restauration et protection de la biodiv pour les gouv, ONGE, SBL, industrie et citoyens 4%
Faire respecter la réglementation et l’obligation de rendre compte 1%
Cesser de subventionner/soutenir les industries polluantes (ex., combustibles fossiles, sylviculture, pêche non durable, agriculture animale) 1%
Engager/consulter et améliorer la communication avec toutes les parties prenantes 1%
Un meilleur leadership et une meilleure gestion 1%
Aider à changer de mode de vie (ex., transports publics, vélo, jardins publics, véhicules électriques, panneaux solaires, régimes à base de plantes) 1%
Autre 8%
Figure 7a (Voir la description longue plus bas)
Figure 7a
Description longue pour la Figure 7a

Un graphique à barres montrant les réponses à la question : “Quel rôle voyez-vous pour votre communauté ou votre organisation dans le soutien aux actions visant à faire progresser le Cadre mondial pour la biodiversité?” Près des deux tiers des répondants estiment qu’ils peuvent contribuer à l’avancement du Cadre mondial pour la biodiversité en agissant sur le terrain et en assurant une bonne intendance (63 %), ou en contribuant à la sensibilisation du public (48 %).        

Rôle de soutien des communautés / organisations Pourcentage des répondants (n=2,116)
Action sur le terrain / intendance 63%
Contribuer à la sensibilisation du public 48%
Coordination et collaboration avec les organisations concernées 40%
Partager la science et les données 30%
Fournir des capacités et de l'expertise 23%
Renforcer l'engagement et la réconciliation avec les populations autochtones 22%
Analyser les politiques et prendre des décisions 19%
Parler aux autres de la protection de la biodiversité / Militer pour la protection de la biodiversité 1%
Autre 5%
Aucune de ces réponses 3%

Profil des répondants

Figure 8 (Voir la description longue plus bas)
Figure 8
Description longue pour la Figure 8

Un graphique à barres montrant si les répondants ont lu le document de discussion intitulé Vers une stratégie canadienne 2030 pour la biodiversité. Sept participants au sondage sur dix ont indiqué avoir lu le document de travail.

Réponse Pourcentage des répondants (n=2,116)
Oui 69%
Non 31%
Figure 8a (Voir la description longue plus bas)
Figure 8a
Description longue pour la Figure 8a

Un graphique circulaire montrant l'âge des répondants à l'enquête. Près de 6 participants sur 10 avaient 45 ans ou plus.            

Catégorie d’âge

Pourcentage des répondants

(n=2,116)

18 à 24 3%
25 à 35 16%
35 à 44 21%
45 à 54 16%
55 à 64 19%
65 ou plus 26%
Figure 8b (Voir la description longue plus bas)
Figure 8b
Description longue pour la Figure 8b

Un graphique à barres montrant le genre des répondants. La majorité des personnes qui ont participé au sondage étaient des femmes (58 %).

Sexe Pourcentage des répondants (n=2,116)
Femme 58%
Homme 36%
Autre 1%
Préfère ne pas le dire 4%
Figure 8c (Voir la description longue plus bas)
Figure 8c
Description longue pour la Figure 8c

Un graphique à barres montrant la province ou le territoire des répondants à l’enquête. La plupart des participants au sondage étaient situés en Ontario (28 %), au Québec (25 %) et en Colombie-Britannique (17 %).              

Province/territoire Pourcentage des répondants (n=2,116)
Alberta 9%
Columbie-Britannique 17%
Manitoba 5%
Nouveau Brunswick 3%
Terre-Neuve-et-Labrador <1%
Territoires du Nord-Ouest 1%
Nouvelle-Écosse 4%
Nunavut <1%
Ontario 28%
Île-du-Prince-Édouard 1%
Québec 25%
Saskatchewan 7%
Yukon <1%

Information additionnelle B : Organisations ayant préparé des mémoire

  1. Alliance canadienne de l’horticulture ornementale
  2. Alliance canadienne des organismes de conservation (ACOC)
  3. Alliance nouvelles voies
  4. Alternative Land Use Services (en anglais seulement)
  5. Animal Environmental Legal Advocacy (en anglais seulement)
  6. Association canadienne de la tourbe de sphaigne
  7. Association canadienne des bovins
  8. Association canadienne des producteurs pétroliers
  9. Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs
  10. Association canadienne des réserves de la biosphère
  11. Association des explorateurs et des producteurs du Canada
  12. Association des produits forestiers du Canada
  13. Association minière du Canada
  14. BC Council of Forest Industries (en anglais seulement)
  15. Canadian Canola Growers Association (en anglais seulement)
  16. Canadian Educators of Safe Technology (en anglais seulement)
  17. Canadians for Responsible Food Policy (en anglais seulement)
  18. Canadiens pour une technologie sécuritaire
  19. Canards Illimités Canada
  20. Centre Intact d’adaptation au climat
  21. Comité consultatif sur la nature
  22. Congress of Aboriginal Peoples
  23. Conseil canadien du canola
  24. Conseil canadien du porc
  25. Conseil canadien sur les espèces envahissantes
  26. Conseil de l’industrie forestière Québec
  27. Conseil Patronal de l’Environnement du Québec
  28. Conseil sur les espèces envahissantes de la C.-B.,
  29. Comité consultatif sur l’environnement de la Baie James
  30. CropLife Canada (en anglais seulement)
  31. Earth Rangers (en anglais seulement)
  32. Ecojustice (en anglais seulement)
  33. Électricité Canada
  34. Electromagnetic Pollution Illnesses Canada (en anglais seulement)
  35. Fédération canadienne de l’agriculture
  36. Fertilisants Canada
  37. Fondation David Suzuki
  38. Forêt Nouveau-Brunswick
  39. Génome Canada
  40. Médicaments novateurs Canada
  41. Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario
  42. Nature Canada
  43. Nature United (en anglais seulement)
  44. Nova Scotia Invasive Species Council (en anglais seulement)
  45. Ocean Wise (en anglais seulement)
  46. Oiseaux Canada
  1. Présentation conjointe des ONGE (organismes non gouvernementaux environnementaux) (comprend les organisations suivantes : Alternative Land Use Services (anglais seulement), Oiseaux Canada, Société pour la nature et les parcs du Canada, Fondation David Suzuki, East Coast Environmental Law (en anglais seulement), Ecology Action Centre (en anglais seulement), Ecojustice (en anglais seulement), Environmental Defence (en anglais seulement), Natural Resources Defense Council (en anglais seulement), Nature Canada, Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick, The ChariTree Foundation (en anglais seulement), The Wilderness Committee (en anglais seulement), Wildlife Conservation Society Canada (en anglais seulement), West Coast Environmental Law (en anglais seulement), Fonds mondial pour la nature Canada, Yellowstone to Yukon Conservation Initiative (en anglais seulement)
  2. Prevent Cancer Now (en anglais seulement)
  3. Producteurs de fruits et légumes du Canada
  4. Producteurs laitiers du CanadaFruit and Vegetable Growers of Canada
  5. Propriétaires forestiers du Canada
  6. Protection mondiale des animaux
  7. Pulse Canada (en anglais seulement)
  8. Québec Vert
  9. Réseau Canadian Environmental Network
  10. Réseau Environnement
  11. SAP Canada
  12. Société du Traité Maa-nulth
  13. Société pour la nature et les parcs du Canada
  14. Table ronde sur les terres humides du Canada
  15. Union des producteurs agricoles
  16. Vigilance OGM
  17. Ville de Montréal
  18. Ville de Toronto
  19. Wildlife Conservation Society Canada (en anglais seulement)
  20. Yellowstone to Yukon Conservation Initiative (en anglais seulement)

Information additionnelle C : Liste des participants aux séances de mobilisation ciblées

Assemblée des Premières Nations (APN)

Association des femmes autochtones du Canada (AFAC)

Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) et les régions inuites

Ralliement national des Métis (RNM)

Provinces et Territoires

Agriculture – Dirigé par Agriculture et Agroalimentaire Canada

Éducation

Finances

Jeunesse

Municipalités

Organisations non gouvernementales environnementales

Séance en personne

Séance virtuelle

Pêches – Dirigé par Pêches et Océans Canada

Philanthropie

Secteurs des ressources naturelles – Dirigé par Ressources naturelles Canada (RNCan)

Science

Note : l'engagement scientifique s'est fait sur la base de l'expertise individuelle et non de l'affiliation à une organisation; les organisations énumérées ci-dessous n'approuvent pas nécessairement le contenu du Document d'étape.

Détails de la page

Date de modification :