La stratégie canadienne sur les drogues et autres substances : L'approche du gouvernement du canada à l'égard des méfaits liés à la consommation de substances et de la crise des surdoses

Télécharger le format de rechange
(Format PDF, 1.65 Mo, 30 pages)

Organisation : Santé Canada

Publiée : 2023-10-30

Cat. : H134-35/2023F-PDF

ISBN : 978-0-660-68489-5

Pub. : 230530

Sur cette page

Message de la ministre

Le Canada traverse l'une des crises de santé publique les plus graves et les plus meurtrières de son histoire : la crise des drogues illégales toxiques et des surdoses. Aucune communauté n'est épargnée. Depuis 2016, plus de 38 500 personnes sont décédées d'une intoxication apparente aux opioïdes au Canada.

Cette crise est tragique, et je tiens à souligner et à commémorer les vies des personnes que nous avons perdues au Canada. Chaque victime de surdose est une personne avec une famille et des gens qui se soucient d'elle, et nous devons faire tout en notre pouvoir pour l'aider et la protéger.

Les personnes qui consomment des substances, leurs familles et les communautés qui les entourent ont besoin que nous utilisions tous les outils à notre disposition pour fournir des soins empreints de compassion et assurer la sécurité des communautés. Il y a tant à faire et aucun gouvernement, aucune communauté et aucune famille ne peut mettre fin à la crise actuelle seul.

C'est pourquoi nous lançons la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances (SCDAS) renouvelée conçue pour soutenir une approche complète et empreinte de compassion axée sur la promotion de la santé publique et de la sécurité publique. Cette initiative pangouvernementale comprend un accès en temps opportun à une gamme complète de stratégies pour aider les gens à obtenir l'aide et les services de prévention, de réduction des méfaits, de traitement ou de rétablissement dont ils ont besoin, où et quand ils en ont besoin.

La SCDAS renouvelée opte pour une approche intégrée qui regroupe prévention et éducation, services et mesures de soutien en matière de consommation de substances, contrôles des substances et preuves. Les nouveaux investissements appuient un large éventail d'activités, y compris du soutien communautaire relatif à la consommation de substances; la simplification des autorisations pour les sites de consommation supervisée et de services de vérification des drogues; la collecte de renseignements essentiels sur les méfaits liés aux substances et des analyses de laboratoire de l'approvisionnement en drogues illégales; une plateforme de suivi des surdoses pour les organismes d'application de la loi et les premiers répondants; et des mesures supplémentaires en collaboration avec nos partenaires pour perturber la production et le trafic de drogues illégales et endiguer le trafic international de ces substances dévastatrices.

C'est en utilisant une vaste gamme d'outils que nous aurons les meilleures chances de mettre fin à cette crise, de protéger les communautés et de sauver des vies.

Nous devons continuer à collaborer avec nos partenaires de tous les ordres de gouvernement, les communautés, les personnes avec une expérience vécue et vivante et les intervenants pour traiter des facteurs complexes qui contribuent aux méfaits liés à la consommation de substances ainsi que de leurs liens à d'autres enjeux comme le logement, la santé mentale, l'insécurité économique et la douleur chronique.

Voilà le travail que nous accomplissons ensemble. Parce que lorsque les gens reçoivent le bon soutien, il y a de l'espoir. Nous construisons un avenir plus sûr, plus sain et plus humain pour toute la population canadienne, un avenir où nous nous accompagnons les uns les autres sur la voie de la guérison.

L'honorable Ya'ara Saks, C.P., députée

Introduction

Le Canada connaît un taux sans précédent et constant de méfaits et de décès par surdose, en grande partie à cause de l'approvisionnement en drogues illégales toxiques qui n'a cessé de s'aggraver depuis le début de la pandémie de COVID-19. Les données nationales montrent que 38 514 décès apparemment liés à une intoxication aux opioïdes sont survenus entre janvier 2016 et mars 2023 (voir la figure 1). La crise des surdoses est complexe et due à de nombreux facteurs (voir l'encadré 1). Plus particulièrement, les trafiquants de drogue et les organisations criminelles cherchent à maximiser leurs profits en contaminant l'approvisionnement en drogues illégales avec du fentanyl et d'autres opioïdes peu coûteux, au détriment de la vie des Canadiens. Alors que le Canada a constaté une augmentation de fentanyl détecté dans l'approvisionnement en drogues illégales en 2017, la crise des surdoses continue d'évoluer et des quantités croissantes d'autres substances toxiques sont désormais présentes. Cela a une incidence sur la capacité des premiers intervenants à inverser les surdoses par l'utilisation de la naloxone et complique le traitement des troubles liés à la consommation de substances. Un peu moins de la moitié (48 %) des décès accidentels apparemment liés à une intoxication aux opioïdes en 2023 impliquaient également un stimulant, ce qui témoigne du rôle que joue le mélange de substances (consommation de plusieurs substances) dans cette crise.

Figure 1. Taux brut du nombre total de décès apparemment liés à une intoxication aux opioïdes au Canada, pour 100 000 habitants, 2016 à 2023 (janvier à mars)
Ce diagramme à barres montre les coûts de la consommation de substances et les méfaits liés à la consommation de substances au Canada par différentes substances, notamment l'alcool, le tabac, le cannabis, les autres dépresseurs du SNC, la cocaïne, les autres stimulants du SNC et les autres substances. Les substances dont les coûts sont les plus élevés sont l'alcool, le tabac et les opioïdes, suivis par la cocaïne, les stimulants, le cannabis, les dépresseurs et les autres substances.
Figure 1 - Équivalent textuel
Année Taux brut du nombre total de décès apparemment liés à une intoxication aux opioïdes au Canada, pour 100 000 habitants
2016 7.8
2017 10.7
2018 11.4
2019 9.9
2020 16.9
2021 21.0
2022 19.2
2023 (janvier à mars) 20.3

Citation : Comité consultatif spécial fédéral, provincial et territorial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes. Méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants au Canada. Ottawa : Agence de la santé publique du Canada, septembre 2023.

La toxicité croissante et l'imprévisibilité de l'approvisionnement de drogues illégales signifient que toute personne est exposée à un risque de surdose, qu'elle essaie des drogues pour la première fois ou qu'elle en ait consommé fréquemment. Bien que tout le monde est exposé au risque de surdose, certaines populations au Canada ont été touchées de manière disproportionnée par la crise. Les hommes représenteront la majorité des décès apparemment liés à une intoxication aux opioïdes au Canada (70% à 75 % depuis 2016). Les personnes qui vivent avec des problèmes de santé concomitants sont également plus exposées au risque de surdose, y compris celles qui ont de problèmes de santé mentale et de douleurs chroniques. Environ 20 % des Canadiens souffrant d'un trouble lié à la consommation de substances présentent aussi problème de santé mentale concomitant. Par ailleurs, jusqu'à 55 % des personnes qui consomment des drogues (en anglais seulement) vivent également avec de la douleur chronique.

Encadré 1 – La crise des surdoses découle d'un ensemble de facteurs dynamiques et complexes, mais peut être généralement divisée en quatre phases

La période allant de la fin des années 1990 à 2010 a marqué la crise des surdoses, qui s'est caractérisée par un recours excessif à l'égard des prescriptions d'opioïdes. Au cours de cette phase, les opioïdes étaient des médicaments prescrits pour traiter des douleurs aiguës ou chroniques, mais le recours démesuré des opioïdes par le système de santé a exposé un grand nombre de Canadiens à des médicaments présentant un potentiel élevé de consommation à haut risque. Les années 2010 à 2015 ont marqué la deuxième phase de la crise des surdoses, caractérisée par une augmentation des opioïdes détournés ou produits illégalement. Au cours de cette période, on observe une hausse du détournement et de la production illégale d'opioïdes. L'achat et la vente sur le marché illégal d'opioïdes sur ordonnance détournés ou produits illégalement ont favorisé l'exposition aux opioïdes aux personnes qui consomment de la drogue. La période 2015-2020 marque la troisième phase de la crise, marquée par une hausse sans précédent de la consommation d'opioïdes synthétiques et de leurs analogues. Au cours de cette phase, des opioïdes synthétiques très toxiques comme le fentanyl et ses analogues contaminent de plus en plus l'approvisionnement en drogues illégales et entraînent une augmentation des taux de mortalité. La quatrième phase de la crise, qui s'étend de 2020 à aujourd'hui, est caractérisée par la prévalence du fentanyl, une toxicité généralisée et approvisionnement imprévisible. Actuellement, le fentanyl domine le marché des drogues illégales. L'approvisionnement illégal est très imprévisible, avec l'introduction de stimulants, de dépresseurs et d'autres contaminants émergents. Il y a une incertitude croissante quant aux drogues qui circulent dans l'approvisionnement illégal. En 2023, l'approvisionnement en drogues illégales, le fentanyl étant très répandu, à la fois comme drogue de choix et comme l'un des nombreux contaminants que l'on trouve dans d'autres substances.

Les populations autochtones du Canada sont également confrontées à un risque accru de décès par surdose et d'autres méfaits liés à la consommation de substances. Selon la First Nations Health Authority (en anglais seulement), en 2022, les membres des Premières Nations sont décédés en raison d'une intoxication aux opioïdes 5,9 fois plus souvent que d'autres résidents de la Colombie-Britannique, il s'agit là d'un effet disproportionné sur les populations autochtones qui a également été observé dans d'autres provinces et territoires. Les traumatismes historiques et intergénérationnels, y compris les conséquences de la colonisation, la perte de la culture et de la langue traditionnelles, et les expériences vécues dans les pensionnats indiens, ont considérablement contribué au risque élevé de décès par surdose et aux méfaits plus généraux liés à la consommation de substances chez les peuples autochtones. Le racisme systémique découlant de l'histoire coloniale du Canada a également créé des inégalités pour les populations africaines, caribéennes et noires (en anglais seulement), ce qui a entraîné des taux plus élevés de pauvreté, de chômage et de précarité du logement parmi ces populations, les exposant davantage aux méfaits liés à la consommation de substances.

En plus de la crise des surdoses, le Canada continue de constater les méfaits d'autres substances, comme le tabac et l'alcool. Selon le rapport Les coûts canadiens de l'usage de substances et leurs méfaits 2007-2020, la consommation de substances et les méfaits connexes de toutes les substances coûtent aux Canadiens plus de 49 milliards de dollars et ont entraîné la perte de près de 74 000 vies ou 200 vies par jour en 2020 (voir la figure 2). En 2020, le tabagisme était la principale cause de décès attribuables à des substances, avec 46 366 décès en 2020, suivi de la consommation d'alcool avec 17 098 décès et de la consommation d'opioïdes avec 6 491 décès. Les méfaits liés à la consommation de substances ne se limitent pas à la perte de vies, mais comprennent également des coûts accrus pour notre système de soins de santé, comme les hospitalisations, les visites d'urgence et les traitements spécialisés pour les troubles liés à la consommation de substances, qui se sont élevés à 13,4 milliards de dollars en 2020. La consommation de substances a également des répercussions économiques en raison de la perte de productivité attribuable aux décès prématurés et aux absences du travail attribuables à l'incapacité, qui ont coûté 22,4 milliards de dollars en 2020. L'application des lois sur la consommation de substances a coûté 10,0 milliards de dollars au système de justice pénale du Canada en 2020.

Figure 2. Coûts et méfaits de la consommation de substances au Canada, en milliards de dollars
Ce diagramme à barres montre les coûts de la consommation de substances et les méfaits liés à la consommation de substances au Canada par différentes substances, notamment l'alcool, le tabac, le cannabis, les autres dépresseurs du SNC, la cocaïne, les autres stimulants du SNC et les autres substances. Les substances dont les coûts sont les plus élevés sont l'alcool, le tabac et les opioïdes, suivis par la cocaïne, les stimulants, le cannabis, les dépresseurs et les autres substances.
Figure 1 - Équivalent textuel
Substance Coût en milliards
Alcool 19.7 $
Tabac 11.2 $
Cannabis 2.4 $
Opioïdes 7.1 $
Autres dépresseurs du SNC 1.4 $
Cocaïne 4.2 $
Autres stimulants du SNC 3.0 $
Autres substances 0.2 $

Citation : Groupe de travail scientifique sur les coûts et les méfaits de l'usage de substances au Canada. Coûts et méfaits de l'usage de substances au Canada (2007-2020), préparé par l'Institut canadien de recherche sur l'usage de substances et le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances, Ottawa (Ont.), Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances, 2023.

Les gens consomment des substances pour de nombreuses raisons différentes, telles que des raisons médicales, le plaisir personnel, des raisons religieuses ou cérémonielles, ou pour faire face au stress, aux traumatismes ou à la douleur. La consommation de substances est différente d'une personne à l'autre et présente des bienfaits et des méfaits à des degrés divers. Les méfaits liés à la consommation de substances se produisent lorsque celles-ci sont consommées d'une manière, dans une situation, en quantité ou à une fréquence qui nuit à la personne qui la consomme ou à son entourage. Des exemples de méfaits liés à la consommation de substances peuvent comprendre l'infection, l'hospitalisation, le risque de accru de troubles de santé mentale, y compris le risque de troubles liés à la consommation de substances, et la perte de revenus ou de logement. La production, la transformation et la distribution illégales de ces substances peuvent également avoir des conséquences néfastes, comme la violence communautaire qui touche de manière disproportionnée les populations marginalisées. Des facteurs sociaux et économiques ont également des conséquences sur la consommation de substances d'une personne, comme le chômage, l'insécurité relative au logement ou l'itinérance, la pauvreté, les traumatismes, le colonialisme, le racisme systémique et la stigmatisation, et peuvent contribuer à la marginalisation de la personne dans la société.

Pour faire face à cette crise, il faut donc adopter une approche globale, axée sur la promotion de la santé publique et la protection de la sécurité publique. Les personnes qui consomment des substances, leurs familles et les communautés qui les entourent comptent sur nous pour utiliser tous les outils à notre disposition afin de fournir des soins empreints de compassion et d'assurer la sécurité de la communauté. Nous ne pouvons pas mettre fin à cette crise seuls. Il faut que tous les ordres de gouvernement, les communautés autochtones et les personnes ayant une expérience vécue et vivante, ainsi que les partenaires des services d’application de la loi et des autorités frontalières et des systèmes de santé et sociaux, s'unissent pour sauver des vies. Notre travail collectif pour faire face à cette crise sera guidé par notre Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances (SCDAS) renouvelée et mondialement réputée.

À propos de la stratégie

La SCDAS est la réponse globale du gouvernement fédéral aux méfaits liés à la consommation de substances et à la crise des surdoses au Canada. La SCDAS est une stratégie de santé et de sécurité publique, toutes substances confondues, qui couvre un large éventail de substances légales et illégales, dont le tabac, le cannabis, l'alcool, les opioïdes et stimulants. L'objectif de la SCDAS consiste à améliorer la santé et la sécurité de tous les Canadiens en minimisant les méfaits qu'entraîne la consommation de substances sur les personnes, les familles et les communautés. En particulier, elle accorde la priorité aux enfants et les jeunes qui sont plus vulnérables aux effets négatifs de la consommation de substances dans leur développement, et leur offre le soutien, les outils et l'aide dont ils ont besoin pour prévenir, retarder et réduire les taux de consommation de substances. Elle consiste également à mettre les personnes en contact avec des services et des soutiens liés à la consommation de substance fondés sur des données probantes, tout en assurant la sécurité des communautés en prenant des mesures contre les organisations criminelles qui se livrent au trafic et à la production de drogues illégales.

La SCDAS est une initiative horizontale dirigée par la ministre de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé, avec le soutien de Santé Canada et de plus de 15 ministères fédéraux 15 ministères et organismes du gouvernement fédéral. Étant donné que répondre aux méfaits liés à la consommation de substances est une responsabilité partagée entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, la SCDAS se concentre sur les domaines relevant de la compétence fédérale, comme :

Le budget de 2023 prévoit 359,2 millions de dollars de nouveaux fonds pour appuyer la mise en œuvre de la SCDAS renouvelée. Le renouvellement de la SCDAS s'est appuyé sur les consultations publiques nationales en 2018 et des tables rondes permanentes avec les intervenants, au cours desquelles nous avons entendu les communautés, les provinces et les territoires, les dirigeants autochtones, les personnes ayant une expérience vécue et vivante, les organismes professionnels et réglementaires et les fournisseurs de soins de santé. Elle s'est également inspirée des conclusions et des recommandations du Groupe d'experts sur la consommation de substances (voir en annexe la liste complète des membres), qui s'est penché sur la manière dont nous pourrions renforcer la SCDAS pour aller de l'avant ainsi que les solutions de rechange aux sanctions pénales pour possession simple de substances contrôlées. Le renouvellement de notre stratégie tient également compte des conclusions et des recommandations du Groupe de travail canadien sur la douleur, qui s'est penché sur les moyens de mieux comprendre la douleur ainsi que de la prévenir et de la traiter efficacement au Canada. Il a également été guidé par notre analyse continue des données et des preuves que nous avons recueillies depuis que la stratégie a été introduite pour la première fois en 2016.

Les éléments fondamentaux

La stratégie canadienne sur les drogues et les autres substances comprend quatre éléments : la prévention et l'éducation, les données probantes, les services et soutiens liés à la consommation de substance et le contrôle des substances. Elle est également équitable, globale, collaborative et compatissante.

La SCDAS comporte quatre domaines d'intervention prioritaires intégrés, appelés éléments fondamentaux :

Principes directeurs

La SCDAS s'appuie sur quatre principes directeurs, qui sont :

Nos domaines d'intervention prioritaires dans le cadre de la stratégie canadienne sur les drogues et autres substances

Prévention et éducation

Les initiatives de prévention et d'éducation soutiennent les communautés et les sensibilisent à la santé et au bien-être des personnes vivant au Canada. Elles visent à :

La prise en compte des facteurs de risque et de protection connus, en particulier au début de la vie, est essentielle pour inverser les tendances actuelles en matière de consommation de substances et les méfaits liés à la consommation de substances (voir la figure 3). Les facteurs de risque sont des caractéristiques ou des expériences qui augmentent la probabilité d'un résultat négatif pour la santé ou d'un méfait lié à la consommation de substances, tandis que les facteurs de protection favorisent la santé et le bien-être général d'une personne et diminuent la probabilité qu'elle subisse des méfaits liés à sa consommation de substances.

Figure 3. Facteurs de risque et de protection concernant les méfaits liés à la consommation de substances

Facteurs de risque

  • Traumatismes
  • Adversité dans l'enfance
  • Trouble de santé mentale
  • Pauvreté
  • Logements instables
  • Disponibilité des drogues
  • Douleurs chroniques

Facteurs de protection

  • Implication des soignants
  • Capacités d'adaptation
  • Inclusion sociale
  • Quartiers sûrs
  • Un environnement scolaire de qualité
  • Logement permanent

Des facteurs comme le sexe, le genre, l'âge, la race, les conditions de santé préexistantes, le statut socio-économique, les capacités, l'orientation sexuelle, le statut migratoire et la géographie peuvent également interagir pour créer de multiples expériences de stigmatisation, de discrimination et de marginalisation pour certaines personnes et certains groupes de la population, comme les membres de la population 2ELGBTQI+, les exposant à un risque plus élevé de résultats négatifs en matière de santé mentale et de consommation de substances, tout en limitant leur accès aux ressources liées à la santé qui pourraient prévenir les méfaits liés à la consommation de substances. Les expériences de discrimination, de racisme et de traumatisme intergénérationnel découlant de l'histoire coloniale du Canada sont également des déterminants importants de la santé pour certains groupes au Canada, comme les peuples autochtones et les Canadiens noirs.

Que fait le gouvernement du Canada?

Pour prévenir les méfaits liés à la consommation de substances chez les jeunes, les personnes à risque et les autres populations marginalisées et touchées de manière disproportionnée, nous prenons les mesures suivantes :

Investir dans des programmes communautaires
Sensibilisation aux méfaits liés à la consommation de substances, y compris la stigmatisation, au moyen d'activités d'éducation et de sensibilisation du public

Nous sensibilisons le public aux méfaits liés à la consommation de substances et aux moyens de les réduire, ainsi qu'à l'importance de la lutte contre la stigmatisation, grâce à l'éducation du public, à des activités de sensibilisation et à des campagnes d'information. La stigmatisation mène les gens à cacher leur consommation de substances et les empêche d'obtenir de l'aide par crainte de représailles, d'être étiquetés ou jugés. Voici quelques exemples de nos campagnes :

Encadré 2. Réduire la stigmatisation des troubles liés à la consommation de substances

Le Programme sur l'usage et les dépendances aux substances (PUDS) soutient des projets visant à réduire la stigmatisation des troubles liés à la consommation de substances par l'éducation du public, la consolidation des capacités et la recherche. Avec le soutien du PUDS, le Sinai Health System a redéveloppé « Effective Prescribing of Opioids for Chronic Pain » (EPOCH), un programme de formation destiné aux prestataires de soins de santé primaires afin de les aider à consolider leurs compétences dans le traitement des troubles liés à la consommation d'opioïdes. Au-delà des préjugés est un programme d'éducation du public et des professionnels concentré sur la stigmatisation, qui complète le programme de formation et inclue les deux vidéos suivants:

Travailler avec nos partenaires pour adresser les causes fondamentales des méfaits liés à la consommation de substances

Nous travaillerons avec nos partenaires pour tirer parti des initiatives fédérales existantes afin de remédier aux inégalités sous-jacentes qui sont à l'origine des méfaits liés à la consommation de substances et de soutenir la prestation de services sociaux, comme :

Pour aborder le rôle que joue la douleur chronique non gérée dans les méfaits liés à la consommation de substances, nous continuerons également à travailler à tous les ordres de gouvernement, avec les organisations professionnelles et d'autres intervenants clés pour faire avancer les priorités définies par le Groupe de travail canadien sur la douleur, notamment en nous assurant que les personnes vivant au Canada, y compris celles qui consomment des substances, aient un meilleur accès aux services de gestion de la douleur. Depuis 2018, plus de 25 projets liés à la douleur ont été financés par le Programme sur l'usage et les dépendances aux substances pour soutenir la santé mentale et le bien-être des personnes qui vivent avec une douleur chronique au Canada.

Services de consommation de substances et soutien connexe

La consommation de substances est différente pour chaque personne et il n'existe pas de service unique qui réponde aux besoins de chacun. Le gouvernement du Canada vise donc à soutenir un accès équitable à un continuum de services de santé et de soutien efficaces, adapté sur le plan culturel, fondés sur des données probantes et tenant compte des traumatismes, afin de répondre aux divers besoins des personnes qui consomment des substances, y compris :

Encadré 3. Pleins feux sur la Eastside Movement for Business and Economic Renewal Society

Les personnes qui consomment des substances ont besoin d'un ensemble de services de santé et sociaux intégrés pour assurer leur santé et leur bien-être. Financé par le Programme sur l'usage et les dépendances aux substances, Eastside Movement for Business and Economic Renewal Society offre un programme « Addictions Support and Employment » (en anglais seulement), qui donne accès rapide à des soins à long terme pour les personnes qui ont trouvé un emploi et qui sont maintenant prêtes à mieux gérer leur consommation de substances afin de conserver leur emploi et de stabiliser leur vie en général. Les évaluations de ce programme ont montré qu'il existait une corrélation positive entre la réalisation des objectifs en matière d'emploi et la réduction du risque de méfaits liés à la consommation de substances et l'amélioration de la santé physique et mentale.

Que fait le gouvernement du Canada?

Favoriser un accès équitable à un continuum de services et de soutiens liés à la consommation de substances

Même si l'offre de services et de soutien en matière de la consommation de substances relève principalement de la responsabilité des provinces et des territoires, nous jouons un rôle essentiel en améliorant l'accès équitable à ces services par l'entremise d'investissements, comme :

En outre, nous investissons 2 milliards de dollars sur 10 ans pour relever les défis uniques auxquels les peuples autochtones sont confrontés lorsqu'il s'agit d'accéder de manière juste et équitable à des services de soins de santé de qualité et culturellement sécuritaires.

Le Programme sur l'usage et les dépendances aux substances (PUDS) accorde également des subventions et des contributions à d'autres ordres de gouvernement, à des organismes communautaires et à des organisations sans but lucratif, pour des projets novateurs de réduction des méfaits, de traitement et de rétablissement fondés sur des données probantes et axés sur les populations à risque et touchées de manière disproportionnée, comme les hommes jeunes et d'âge moyen, les populations autochtones, les personnes souffrant de douleurs chroniques, les membres de la communauté 2ELGBTQI+ et les Canadiens noirs. Ce programme a également contribué à la constitution d'une base factuelle pour des approches novatrices de la réduction des méfaits , comme l'approvisionnement plus sécuritaire. Le PUDS finance actuellement 29 projets pilotes d'approvisionnement plus sécuritaire partout au pays. L'approvisionnement plus sécuritaire est une pratique prometteuse de réduction des méfaits qui implique que les professionnels de la santé fournissent des médicaments sur ordonnance comme solution de rechange aux drogues illégales très toxiques, dans le but d'aider à réduire les surdoses des personnes les plus à risque.

Encadré 4. Pleins feux sur le projet de prévention et d'éducation en matière de surdoses de drogues du centre de santé communautaire Somerset West

Le Projet d'éducation et de prévention des surdoses (DOPE) du Centre de santé communautaire Somerset West est un projet de sensibilisation par les pairs des personnes isolées qui consomment des drogues à Ottawa et qui, autrement, n'auraient pas accès aux services et au soutien. Ce programme axé sur les pairs utilise les connaissances, l'expertise et les réseaux sociaux des personnes qui consomment ou ont consommé des drogues pour fournir un soutien, des ressources et une formation sur la prévention et la réponse aux surdoses, y compris l'utilisation de la naloxone, un médicament qui peut être utilisé pour inverser une surdose d'opioïdes. Depuis 2019, ce projet financé par le Programme sur l'usage et les dépendances aux substances :

  • A offert 441 séances de formation pour la naloxone injectable et 401 séances de formation à la naloxone nasale
  • A fourni 1 296 trousses de naloxone injectable et de 1 789 trousses de naloxone nasale
  • A administré 75 fois de la naloxone à des membres de la communauté

De plus, nous allons simplifier les autorisations pour les sites de consommation supervisée, les sites de besoins urgents en santé publique et les services de vérification des drogues, pour créer un nouveau processus d'autorisation clair en matière de santé et de sécurité publiques pour les organisations cherchant à offrir aux Canadiens ces services de sauvetage fondés sur des données probantes.

Offrir des services et des soutiens liés à la consommation de substances aux populations desservies par le gouvernement fédéral

Nous soutenons la prestation de services de consommation de substances et de soutien connexe à certaines populations directement et indirectement desservies par le gouvernement fédéral, notamment :

Encadré 5. Favoriser l'accès à des services et des soutiens liés à la consommation de substances et au mieux-être mental adaptés sur le plan culturel, en partenariat avec les communautés autochtones

Services aux Autochtones Canada (SAC) reconnaît que l'accès à des services de santé de qualité financés par le gouvernement fédéral est essentiel au mieux-être physique et mental des populations autochtones. SAC continue de donner la priorité à la mise en œuvre d'initiatives de mieux-être mental fondées sur les distinctions. Le ministère travaille en collaboration avec des partenaires pour améliorer l'accès à des services et des soutiens liés à la consommation de substances et à la santé mentale de qualité supérieure adaptés à la culture pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis, notamment : des programmes de promotion de la vie et de prévention du suicide, y compris des activités sur le territoire, des équipes de mieux-être mental, la Ligne d'écoute d'espoir pour le mieux-être ainsi que le financement d'un réseau de 45 centres de traitement et des services de prévention de la consommation de drogues et d'alcool. SAC soutient également l'offre d'un soutien culturel, émotionnel et de santé mentale essentiel aux survivants des pensionnats indiens et des externats indiens fédéraux et aux familles des anciens élèves, ainsi qu'aux personnes touchées par la question des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées, et des membres de la communauté 2ELGBTQI+. Ces initiatives sont guidées par le Cadre du continuum du mieux-être mental des Premières Nations (en anglais seulement) et la Stratégie nationale de prévention du suicide chez les Inuits (en anglais seulement) qui sont des cadres holistiques élaborés par des partenaires autochtones et avec ceux-ci.

Données probantes

Des données et des recherches précises, opportunes et fiables sont essentielles à l'élaboration des politiques et à la prise de décision. Elles nous permettent :

Que fait le gouvernement du Canada?

Nous renforçons notre capacité à collecter, analyser et diffuser des données désagrégées en temps opportun et à mener des recherches pour soutenir une prise de décision fondée sur l'équité et sur des données probantes afin d'aborder la crise des surdoses et les méfaits liés à la consommation de substances. Le nouveau Cadre de données probantes de la SCDAS guidera ces efforts en accordant la priorité aux activités suivantes :

Contrôles des substances

Le gouvernement du Canada a mis en place diverses lois qui réglementent l'accès aux substances réglementées, aux précurseurs chimiques, au cannabis, à l'alcool, au tabac et aux produits de vapotage afin d'atténuer les risques pour la santé et la sécurité publiques tout en favorisant l'accès à ces substances à des fins légitimes. Les voici :

Le gouvernement du Canada a également des obligations en vertu des conventions internationales sur le contrôle des drogues, y compris des mesures visant à garantir la disponibilité des drogues et des substances à des fins médicales et scientifiques, tout en empêchant leur détournement vers le marché illégal et en collaborant avec des partenaires internationaux pour aborder le trafic de drogues : 

Que fait le gouvernement du Canada?

Pour soutenir l'administration et l'application de nos lois sur le contrôle des substances, nous concentrons nos efforts sur l'autorisation des activités liées aux substances contrôlées et aux précurseurs chimiques à des fins légitimes, comme des essais cliniques ou des utilisations médicales, tout en donnant aux inspecteurs en santé, aux organismes d'application de la loi et aux autorités frontalières les outils dont ils ont besoin pour appliquer les lois qui assurent la sécurité des personnes vivant au Canada et qui luttent contre les méfaits du commerce illégal des drogues. Pour atteindre cet objectif, nous ferons ce qui suit :

Fournir aux organismes d'application de la loi et aux responsables de la santé publique de nouveaux outils pour répondre à la crise des surdoses

Les organismes d'application de la loi interagissent quotidiennement avec les personnes qui consomment des substances et ont un rôle crucial à jouer dans le soutien d'une approche de santé publique de la consommation de substances. Voici comment nous soutenons les organismes d'application de la loi dans ce rôle :

Aborder le rôle du crime organisé dans le marché des drogues illégales

Nous collaborons avec nos partenaires chargés de l'application de la loi et à la frontière dans tout le pays pour aborder le rôle du crime organisé dans la production, le détournement et le trafic de drogues illégales toxiques. Nos activités comprennent :

Soutenir la déjudiciarisation des personnes du système de justice pénale vers les services sociaux et de santé

Pour remédier aux méfaits subis par les personnes qui consomment des substances à la suite de leurs interactions avec le système de justice pénale, tels que la stigmatisation, la perte de revenus et d'emploi et la perte de logement, ainsi qu'à la surreprésentation des personnes autochtones, racialisées et diversifiées au sein du système de justice pénale, nous avons introduit des mesures, tel que :

Nous continuerons à soutenir les politiques et les approches qui détournent les personnes qui consomment des substances du système de justice pénale et les orientent vers les services sociaux et de santé, par les moyens suivants :

Faciliter l'accès aux substances contrôlées à des fins médicales et scientifiques ou dans l'intérêt public

Nous continuerons également à faciliter l'utilisation de substances contrôlées dans le cadre de la recherche scientifique et du traitement médical, ou lorsque cela est dans l'intérêt public, avec des contrôles appropriés en place, en prévoyant des exemptions au titre du paragraphe 56(1) de la LRCDAS.

Promouvoir une approche mondiale coordonnée à l'égard des méfaits liés à la consommation de substances et de l'approvisionnement en drogues illégales

Nous participons également à des forums internationaux afin de promouvoir une approche coordonnée et globale à l'égard des méfaits liés à la consommation de substances, qui concilie les intérêts de la santé et de la sécurité publiques grâce à l'échange de renseignements et à des actions conjointes. Voici les principaux forums internationaux :

Encadré 6. Pleins feux sur le Plan d'action conjoint canado-américain sur les opioïdes

Lancé en janvier 2020, le Plan d'action conjoint canado-américain sur les opioïdes rassemble nos deux pays pour trouver des solutions à la crise des surdoses, qui continue de faire des ravages tragiques dans les familles, les proches et les communautés des deux côtés de la frontière. Grâce à ce plan d'action, le Canada et les États-Unis prennent des mesures dans les domaines de l'application de la loi, de la sécurité aux frontières et de la santé pour faire face à cette crise tragique. Ensemble, nous faisons ce qui suit :

  • échanger des renseignements et des pratiques exemplaires
  • collaborer pour mettre fin au trafic d'opioïdes, y compris le fentanyl, et de leurs précurseurs chimiques
  • répondre aux répercussions sur la santé des méfaits liés à la consommation d'opioïdes

Mise en œuvre : Surveillance et production de rapports sur nos progrès

Notre objectif commun est de réduire les taux globaux de méfaits liés à la consommation de substances et aux décès par surdose au Canada. Le succès à long terme sera mesuré par notre capacité à réduire le nombre de décès et d'hospitalisations liés aux substances. Au cours des cinq prochaines années, nous évaluerons l'incidence des activités menées dans le cadre de la stratégie en contrôlant les progrès accomplis :

  1. une plus grande sensibilisation, des connaissances, des compétences et des ressources liées à la consommation de substances et aux méfaits
  2. un accès plus équitable aux services et au soutien afin de réduire les méfaits liés à la consommation de substances
  3. un accès à des données propres à la population et à des données probantes sur les méfaits liés à la consommation de substances et sur l'approvisionnement en drogues illégales pour prendre des décisions éclairées
  4. les organismes d'application de la loi et les autorités de santé disposent des outils dont ils ont besoin pour administrer et appliquer nos lois et règlements relatifs aux substances contrôlées et aux précurseurs chimiques

Notre succès dans l'obtention de ces résultats dépendra de notre capacité à collaborer avec de nombreux partenaires et intervenants. Nous nous engageons à rendre compte publiquement de nos progrès, y compris de l'impact sur les populations à risque et marginalisées, les peuples autochtones et les communautés racialisées.

Annexe : List des membres du groupe d'experts sur la consommation de substances

Les personnes suivantes ont participé en tant que membres du Groupe d'experts sur la consommation de substances.

Détails de la page

Date de modification :