L'acide borique est présent naturellement dans l'environnement. Parmi ses sources naturelles on retrouve : aérosols de sel marin, poussières de sol, volcans, combustion de la biomasse (par exemple, feux de forêt), aérosols végétaux et météorisation des roches et du sol.
L'acide borique est un micronutriment essentiel à la croissance des plantes et un élément essentiel pour d'autres organismes comme les poissons et les grenouilles. Actuellement, les renseignements disponibles pour savoir si le bore est un nutriment essentiel pour les humains ne permettent pas de tirer de conclusion.
Comment sont-ils utilisés?
Au Canada, l'acide borique, ses sels et ses précurseurs sont utilisés dans une grande variété de produits et d'applications. Parmi ceux-ci : fibre de verre, produits d'isolation en cellulose, engrais, extraction métallurgique, du pétrole et du gaz et finition de surface. On en retrouve aussi dans des pesticides, des produits de nettoyage, des cosmétiques, des drogues et des produits de santé naturels, des produits chimiques pour piscine ou spa, des panneaux de gypse et des produits techniques du bois.
Ces substances sont utilisées pour la production de pâtes et papiers, de caoutchouc, de peintures et de revêtements et dans produits chimiques (comme des lubrifiants et des composés ignifuges).
D'après les données les plus récentes, ces substances sont importées au pays en grandes quantités.
Pourquoi le gouvernement du Canada les évalue-t-il?
L'acide borique, ses sels et ses précurseurs sont visés par l'Initiative des groupes de substances. Ces substances ont été désignées pour une évaluation préalable en raison des risques potentiels qu'elles peuvent poser à l'environnement et à la santé humaine.
Un certain nombre des substances visées par l'évaluation de l'acide borique, de ses sels et de ses précurseurs ont été identifiées comme d'intérêt prioritaire pour une évaluation d'après les critères de catégorisation des substances de la Liste des substances intérieures (LIS).
Comment les Canadiens y sont-ils exposés?
La population générale est principalement exposée à l'acide borique, ses sels et ses précurseurs naturellement dans les aliments (tels que, fruits et légumes) et dans la consommation d'eau potable.
Les Canadiens peuvent aussi être exposés à l'acide borique lors de l'utilisation de produits couramment disponibles dans le commerce tels que, des pesticides, des produits de nettoyage, des cosmétiques, des drogues et produits de santé naturels, des produits pour la piscine ou le spa.
L'exposition peut aussi se produire à partir de matériaux d'art et d'artisanat faits à la maison ou de jouets (par exemple, slimes, pâtes et mastics) faits en utilisant du borax (en tant qu'acide borique).
Comment sont-ils rejetés dans l'environnement?
Bien qu'on en retrouve naturellement, l'acide borique ses sels et ses précurseurs peuvent aussi être libérés dans l'environnement suite à leur utilisation dans des applications (par exemple, production d'isolation en fibre de verre, finition de surfaces métalliques). Il peut s'en former en tant que sous-produit lors d'activités industrielles telles que les centrales à charbon, l'extraction et le traitement de métaux, l'extraction du pétrole et du gaz et l'élimination de déchets (lixiviation dans les sites d'enfouissement).
Suite à son rejet dans l'environnement, l'acide borique peut se retrouver dans l'eau, l'air ou le sol.
Quels sont les résultats de l'évaluation?
Le gouvernement du Canada a réalisé une évaluation scientifique, appelée évaluation préalable, de l'acide borique, de ses sels et de ses précurseurs qui couvrait toutes les substances contenant du bore pouvant libérer de l'acide borique.
Les évaluations préalables traitent du potentiel d'effets nocifs pour la population générale du Canada et pour l'environnement.
Les résultats de l'ébauche d'évaluation préalable ont montré que l'acide borique, ses sels et ses précurseurs ont le potentiel de rester dans l'environnement pendant une longue période, de s'accumuler dans un nombre limité d'organismes et d'avoir des effets nocifs sur certains organismes.
Le gouvernement du Canada a donc proposé que l'acide borique, ses sels et ses précurseurs soient considérés comme pénétrant ou pouvant pénétrer dans l'environnement à des niveaux qui constituent un danger pour l'environnement.
Le gouvernement du Canada propose aussi que l'acide boriques, ses sels et ses précurseurs puissent être considérés comme dangereux pour la santé humaine aux niveaux actuels d'exposition. Les sources naturelles d'acide borique dans les aliments (par exemple, fruits et légumes) ne sont pas considérées comme posant un risque pour la santé.
Si la conclusion proposée est confirmée lors de l'évaluation préalable finale, le gouvernement du Canada étudiera des options pour gérer les rejets de ces substances dans l'eau afin de tenir compte des inquiétudes pour l'environnement, selon le cas, et de traiter le problème de l'exposition des Canadiens à l'acide borique provenant de certains produits disponibles dans le commerce.
Santé Canada examinera l'inscription actuelle de l'acide borique et de ses sels sur la Liste critique des ingrédients des cosmétiques, qui donne des limites de concentration pour leur utilisation dans des cosmétiques.
Pour les jouets pour enfants disponibles dans le commerce, la conformité à l'interdiction du bore et l'application de la loi continueront de faire partie de l'application réglementaire du Règlement sur les jouets de la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation.
L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada a publié une décision de réévaluation de l'utilisation de pesticides contenant du bore le 22 juillet 2016. Certaines utilisations de pesticides commerciaux et domestiques contenant du bore sont désormais prohibées en raison des risques potentiels pour la santé. On trouvera plus de renseignements dans le document de décision de réévaluation.
Que peuvent faire les Canadiens?
Les risques pour la santé que pose une substance chimique dépendent du type de danger que la substance est susceptible de présenter (son potentiel de causer des effets nocifs) et de la dose (le degré d'exposition à la substance).
Les sources naturelles d'acide borique dans les aliments (par exemple, les fruits et les légumes) sont considérées sécuritaires. Les Canadiens devraient continuer de consommer ces aliments dans le cadre d'une alimentation équilibrée, tel qu'indiqué dans le document Bien manger avec le guide alimentaire canadien.
Les autres sources d'exposition à l'acide borique devraient être réduites au minimum dans la mesure du possible. Par exemple, les Canadiens devraient éviter d'utiliser du borax pour l'art et l'artisanat ou la confection de jouets à la maison. (par exemple, slime).
Par mesure de précaution, on rappelle aux Canadiens d'observer attentivement les mises en garde et les modes d'emploi de tout produit qu'ils utilisent et d'éliminer les produits de façon appropriée.
On rappelle aussi aux Canadiens de conserver adéquatement les produits chimiques d'utilisation domestique, les cosmétiques et les drogues, hors de portée des enfants.
Les Canadiens qui peuvent être exposés à de l'acide borique, à ses sels ou à ses précurseurs en milieu de travail devraient consulter leur employeur et leur représentant en matière de santé et de sécurité au travail au sujet des pratiques de manutention sécuritaires, des lois applicables, et des exigences des lois en matière de santé et de sécurité au travail et du Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT).